QUATRIÈME VOLUME
Sur la côte de l’Asie Mineure, au nord des douze cités ioniennes confédérées, étaient situées les douze cités æoliennes, apparemment unies de la même manière. Outre Smyrna, dont nous avons déjà raconté les destinées, les onze autres étaient : Têmnos, Larissa, Neon-Teichos, Kymê, Ægæ, Myrina, Gryneion, Killa, Notion, Ægiroessa, Pitanê. Ces douze anciennes villes sont spécialement signalées par Hérodote comme étant les douze cités æoliennes continentales, et se distinguant, d’un côté, des Grecs æoliens insulaires de Lesbos, de Ténédos et des Hecatonnêsoi, et, de l’autre côté, des établissements æoliens sur le mont Ida et à l’entour, qui semblent avoir été formés dans la suite et tirés de Lesbos et de Kymê[1]. De ces douze villes æoliennes, onze étaient situées très près les unes des autres, groupées autour du golfe Elæitique ; leurs territoires, tous d’une étendue modérée, semblent avoir été limitrophes. Smyrna, la douzième, était située au sud du mont Sipylos et à une plus grande distance des autres, — une des raisons qui firent qu’elle frit sitôt perdue pour ses habitants primitifs. Ces villes occupaient surtout une bande de territoire étroite, mais fertile, située entre la base de la chaîne de montagnes boisée appelée Sardênê et la mer[2]. Gryneion, comme Kolophôn et Milêtos, possédait un sanctuaire vénéré d’Apollon., de date plus ancienne que l’immigration æolienne. Larissa, Têmnos et Ægæ étaient peu éloignées de la mer ; la première, à une courte distance au nord de l’Hermos, qui baignait et parfois inondait son territoire au point de rendre des digues nécessaires[3] ; les deux dernières sur des monts rocheux si inaccessibles à l’attaque, que les habitants furent en état, même lorsque la puissance des Perses était à son apogée, de conserver constamment une indépendance réelle[4]. Elæa, située a l’embouchure du fleuve Kaïkos, devint, à une époque postérieure, le port de la forte et florissante cité de Pergamos ; tandis que Pitanê, La plus septentrionale des douze, était placée entre l’embouchure du Kaïkos et le promontoire élevé de Kanê, qui clôt le golfe Elæitique au nord. Il existait, dit-on, jadis une petite ville du nom de Kanæ tout près de ce promontoire[5]. Nous avons déjà dit que la légende attribue l’origine de
ces colonies à un certain événement spécial appelé l’émigration æolienne,
dont les chronologistes déclarent connaître la date précise, nous disant
combien d’années elle fut effectuée après la guerre de Troie, bien longtemps
avant l’émigration ionienne[6]. Il y a lieu de
penser que les habitants de l’Asie, Æoliens aussi bien qu’Ioniens, étaient
des émigrants venus de Grèce ; mais quant à l’époque ou aux circonstances de
leur émigration, nous ne pouvons prétendre à aucune connaissance certaine. Le
nom de la ville de Larissa, et peut-être celui de Magnêsia sur le mont
Sipylos (d’après ce que
nous avons fait remarquer dans le chapitre précédent), ont fait
supposer que les habitants antérieurs étaient des Pélasges, qui, ayant
anciennement occupé les rives fertiles de l’Hermos aussi bien que celles du
Kaïstros près d’Ephesos, employaient leur industrie au travail de l’endiguement[7]. Kymê était la
plus ancienne aussi bien que la plus puissante des douze cités æoliennes ; la
ville de Neon-Teichos ayant été établie clans l’origine par les Kymæens comme
forteresse, clans le but de s’emparer de la pélasgique Larissa. Kymê et
Larissa étaient’ toutes les deux désignées par l’épithète de Phrikônis.
Quelques-uns rapportaient ce mot à la montagne Phrikion dans Ce fut probablement en partant de Kymê et des cités ses sœurs, sur le golfe Elæitique, que des habitants helléniques pénétrèrent dans les villes plus petites situées dans la plaine du Kaïkos, à l’intérieur, — Pergamos, Halisarna, Gambreion, etc.[9] Dans la plaine plus méridionale de l’Hermos, sur le versant septentrional du mont Sipylos, était située la cité de Magnêsia, appelée Magnêsia ad Sipylum, pour la distinguer de Magnêsia sur le fleuve Mæandros. Ces deux villes nommées Magnêsia étaient à l’intérieur l’une confinant aux Grecs ioniens, l’autre aux Grecs æoliens, mais n’étant vraisemblablement pas comprises dans une amphiktyonie avec les uns ou avec les autres. On rapporte chacune d’elles à une immigration séparée et ancienne, soit des Magnêtes de Thessalia, soit de ceux de Krête. Comme un grand nombre des autres villes anciennes, Magnêsia ad Sipylum paraît avoir été établie, dans l’origine, plus haut sur la montagne, — dans une situation plus voisine de Smyrna, dont elle était séparée par la chaîne du Sipylos, — et avoir été dans la suite rapprochée de la plaine, sur le côté septentrional, aussi bien que du fleuve Hermos. L’emplacement primitif, Palæ-Magnêsia[10] était encore occupé comme municipe dépendant,’même d l’époque des rois attalides et seleukides. Un changement semblable de situation, d’une hauteur difficile d’accès quelque position plus basse et plus commode, s’effectua pour d’autres villes dans cette région et près d’elle ; tel était le cas pour Gambreion et Skêpsis, qui avaient leur Palæ-Gambreion et leur Palæ-Skêpsis à une petite distance. Des douze villes æoliennes, il paraît que toutes, excepté Kymê, étaient petites et sans importance. Thucydide, en récapitulant les alliés dépendant d’Athènes au commencement de la guerre du Péloponnèse, ne les juge pas dignes d’être énumérées[11]. Nous ne sommes pas non plus autorisés à conclure, parce qu’ils portaient le nom général d’Æoliens, que les habitants fussent tous alliés de race, bien qu’une partie considérable d’entre eux aient été, dit-on, des Bœôtiens, et que le sentiment de fraternité entre Bœôtiens et Lesbiens fût conservé pendant tous les temps historiques. Une seule étymologie du nom est en effet fondée sur la supposition qu’ils avaient une origine mêlée[12]. En outre, nous n’entendons pas parler de poètes considérables produits par les villes æoliennes continentales. Sous ce rapport, Lesbos était seule, — île qui, dit-on, était la plus ancienne de toutes les colonies æoliennes, antérieure même à Kymê. Il y eut, dans l’origine, six villes établies dans Lesbos : — Mitylênê, Mêthymna, Eresos, Pyrrha, Antissa et Arisbê ; cette dernière fut dans la suite asservie et détruite par les Methymnæens, de sorte qu’il ne resta en tout que cinq villes[13]. Suivant la subdivision politique habituelle en Grèce, l’île eut ainsi d’abord six, puis cinq gouvernements indépendants ; de ces gouvernements, toutefois, celui de Mitylênê, situé dans la partie sud-est et faisant face au promontoire de Kanê, était de beaucoup le premier, tandis que celui de Mêthymna, au nord de l’île vis-à-vis le cap Lekton, était le second. Comme tant d’antres colonies grecques, la cité primitive de Mitylênê avait été fondée sur un îlot séparé de Lesbos par un détroit resserré ; elle fut étendue, dans la suite, jusqu’à Lesbos elle-même, de sorte que le port présentait deux entrées distinctes[14]. Il paraît que les poètes et les fabulistes indigènes, qui prétendaient donner l’archéologie de Lesbos, insistaient moins sur les colons æoliens que sur les différents héros et les diverses tribus qui, disait-on, avaient possédé l’île avant cet établissement, à partir du déluge de Deukaliôn, — précisément comme les poètes de Chios et de Samos semblent avoir insisté principalement sur les antiquités anté-ioniennes de leurs îles respectives. Après le Pélasge Xanthos, fils de Triopas, virent Makar, fils de Krinakos, le grand héros indigène de l’île, que Plehn suppose être l’éponyme d’une race occupant le pays et nommée les Makares. L’hymne homérique à Apollon rattache Makar aux habitants æoliens en l’appelant fils d’Æolos ; et Myrsilos, l’historien indigène, semble aussi I’avoir considéré comme æolien[15]. S’étendre sur de tels récits convenait à la disposition des Grecs ; mais quand nous en tenons à rechercher l’histoire de Lesbos, nous nous trouvons dénués de matériaux authentiques, non seulement pour l’époque antérieure à l’occupation æolienne, mais encore pour un longtemps après ; nous ne pouvons pas non plus prétendre déterminer à quelle date se fît cette occupation. Vous pouvons raisonnablement croire qu’elle, s’effectua avant 776 avant J.-C., et elle devient ainsi une partie des plus anciennes manifestations de l’histoire grecque réelle. Kymê, arec les onze villes ses soeurs sur le continent, et les îles de Lesbos et de Ténédos, étaient alors æoliennes. J’ai déjà fait remarquer que l’émigration du père d’Hésiode le poète, qui alla de l’æolienne Kymê à Askra en Bœôtia, est le plus ancien fait authentique que nous connaissions sur un témoignage contemporain, — vraisemblablement entre 776 et 700 avant J.-C. Mais, outre ces îles et la bande du continent s’étendant
entre Kymê et Pitanê (qui
constituait le territoire proprement appelé Æolis), il y avait
beaucoup d’autres établissements æoliens dans la région voisine du mont Ida,
de Les habitants de Ténédos s’emparèrent de la bande de Nous devons considérer les Grecs éoliens comme occupant non
seulement leurs douze cités sur le continent autour du golfe Elæitique et les
îles voisines, dont les principales étaient Lesbos et Ténédos, mais encore comme
pénétrant graduellement dans la région idæenne et Quant à Mitylênê, la capitale de Lesbos, nous apprenons sur elle quelques faits entre la quarantième et la cinquantième Olympiade (620-580 av. J.-C.), qui par malheur ne nous arrivent qu’en un faible écho. Cette cité comptait alors comme lui appartenant les noms distingués de Pittakos, de Sappho et d’Alcée. Comme beaucoup d’autres communautés grecques de ce temps, elle souffrit beaucoup dd commotions intestines, et subit plus d’une violente révolution. Les anciens oligarques appelés les Penthilides (vraisemblablement une gens avec une origine héroïque) se rendirent intolérablement odieux par une tyrannie du caractère le plus éhonté : l’emploi brutal qu’ils faisaient de l’assommoir en pleine rue fut vengé par Megaklês et ses amis, qui les tuèrent et renversèrent leur gouvernement[28]. Vers la quarante-deuxième Olympiade (612 ans av. J.-C.), nous entendons parler de Melanchros, comme despote de Mitylênê, qui fut victime de la conspiration de Pittakos, de Kikis et d’Antimonidas, les deux derniers frères du poète Alcée. D’autres despotes, Myrsilos, Megalagyros et les Kleanaktidæ, que nous ne connaissons que de nom, et qui semblent avoir été immortalisés surtout par les stances amères d’Alcée, acquirent dans la suite la souveraineté de Mitylênê. Parmi tous les citoyens de la ville cependant, le plus fortuné et le plus méritant fut Pittakos, fils d’Hyrrhados, — champion en qui se confiaient ses concitoyens aussi bien dans des guerres étrangères que dans des querelles intestines[29]. La guerre étrangère clans laquelle les Mitylénæens furent
engagés et eurent Pittakos polir chef fat contre les Athéniens, sur la côte
continentale vis-à-vis de Lesbos, dans Bien que Pittakos et Alcée se fussent trouvés tous deux
dans les mêmes rangs des hoplites contre les Athéniens à Sigeion, cependant,
dans la politique intérieure de leur ville natale, leur conduite fut celle d’ennemis
acharnés. Alcée et Antimenidas son frère furent vaincus dans cette lutte de
partis et bannis ; mais même comme exilés ils furent assez forts pour alarmer
et affliger sérieusement leurs concitoyens, tandis que leur parti à l’intérieur
et la division générale clans l’enceinte des murs réduisirent Mitylênê au désespoir.
Dans cette situation calamiteuse, les Mitylénæens eurent recours à Pittakos,
qui, par son rang élevé dans l’État (son épouse appartenait à l’ancienne gens des Penthilides),
son courage sur le champ de bataille et sa réputation de sagesse, inspirait
une confiance plus grande qu’aucun autre citoyen de son temps. Il fut d’un
consentement unanime nommé æsymnêtês ou dictateur pour dix ans, avec des
pouvoirs illimités[33] ; et cette
nomination fut éminemment heureuse. Ce qui montre le mieux avec quel succès
il repoussa lés exilés et maintint la tranquillité à l’intérieur, ce sont les
plaintes douloureuses d’Alcée, dont les chants (malheureusement perdus) exhalèrent l’hostilité
politique du temps de la même manière que les discours des orateurs athéniens
deux siècles plus tard, et qui, dans ses vigoureuses invectives contre
Pittakos, n’épargne pas même les sobriquets les plus grossiers, fondés sur de
prétendues difformités personnelles[34]. Quant aux actes
de cet éminent dictateur, le contemporain et l’ami de Solôn suivant la
tradition, nous savons seulement en général qu’il réussit à rétablir la
sécurité et la paix, et qu’à la fin de son temps il déposa volontairement son
pouvoir[35],
donnant lieu de supposer en lui non seulement une probité supérieure aux
séductions de l’ambition, mais encore cette modération consciente pendant la
période de sa dictature, qui le laissa dans la suite à l’abri de toute
crainte comme simple citoyen. Il rendit pour Mitylênê diverses lois, dont l’une
était assez curieuse pour faire qu’elle fût conservée et commentée ; car elle
prescrivait double peine pour des offenses commises par des hommes en état d’ivresse[36]. Mais il n’introduisit
pas (comme Solôn à
Athènes) de changements constitutionnels, et il ne donna pas de
nouvelles garanties formelles pour la liberté publique et un bon gouvernement[37] ; ce qui
explique la remarque faite précédemment, à savoir que Solôn, en agissant
ainsi, décrassait son époque et montrait de nouvelles voies à ses successeurs
; puisque, sous le rapport du désintéressement personnel, Pittakos et lui
sont également inattaquables. Quelle fut la condition de Mitylênê dans la
suite, il n’y a pas d’autorité qui nous le dise Pittakos — si l’on peut
ajouter foi aux calculateurs de chronologie d’une époque plus récente — mourut,
dit-on, dans la cinquante-deuxième Olympiade (572-568
av. J.-C.). Lui et Solôn sont comptés tous les deux parmi les Sept
Sages de |
[1] Hérodote, I, 149. Hérodote ne nomme pas Elæa, à l’embouchure du Kaïkos ; d’un autre côté, aucun autre auteur ne mentionne Ægiroessa (V. Mannert, Geogr. der Gr. und Roemer, VIII, p. 396).
[2] Hérodote, ut sup. ; Pseudo-Hérodote, Vie d’Homère, c. 9.
[3] Strabon, XIII, p. 621.
[4] Xénophon, Helléniques, IV, 8, 5. Le rhéteur Aristide (Orat. Sacr., XXVII, p. 347, p. 535 D.) décrit en détail son voyage de Smyrna à Pergamos, en franchissant, l’Hermos et en passant par Larissa, Kymê, Myrina, Gryneion, Elæa. Il ne semble pas avoir passé par Têmnos, du moins il ne la nomme pas ; de plus nous savons par Pausanias (V, 13, 3) que Têmnos était sur la rive septentrionale de l’Hermos. Dans les meilleures cartes de ce district elle est placée, par erreur, et sur la rive méridionale, et comme si elle était sur la grande route de Smyrna à Kymê. Nous pouvons conclure d’un autre passage d’Aristide (Or. 43, p.351, p. 468 D.) que Larissa était plus près de l’embouchure de l’Hermos que les cartes ne paraissent la placer. Selon Strabon (XIII, p. 622), il semblerait que Larissa était sur la rive méridionale de l’Hermos ; mais le témoignage meilleur d’Aristide prouve le contraire ; Skylax (c. 94) ne nomme pas Têmnos, ce qui semble indiquer que ce territoire était à quelque distance de la mer.
Les investigations des voyageurs modernes ont jusqu’ici jeté peu de lumière sur la situation de Têmnos ou des autres villes æoliennes. V. Arundel, Discoveries in Asia Minor, vol. II, p. 292-298.
[5] Pline, Hist. Nat., V. 30.
[6] Strabon, XIII, p. 582-621, comparé avec Pseudo-Hérodote, Vie d’Homère, c. 1-38, qui dit que Lesbos fut occupée par les Æoliens cent trente ans après la guerre de Troie ; Kymê , vingt ans après Lesbos ; Smyrna, dix-huit ans après Kymê. Les renseignements chronologiques de différents écrivains sont réunis dans les Fast. Hellen. de M. Clinton, c. 5, p. 104-105.
[7] Strabon, XIII, p. 621.
[8] Strabon, XIII, 621 ; Pseudo-Hérodote, c. 14. Φρίκωνος, comparé avec c. 38.
Φρίκων paraît à une époque plus récente comme un nom propre ætolien ; Φρίκος comme lokrien. V. Anecdota Helphica par E. Curtius, Inscript. 40, p. 75 (Berlin, 1843).
[9] Xénophon, Helléniques, III, 1, 6 ; Anabase, VII, 8, 24.
[10] Il y a une précieuse inscription dans la collection de Bœckh, n° 3157, contenant la convention faite entre les habitants de Smyrna et ceux de Magnêsia. Palœ-Magnesia semble avoir été un poste fort et important.
Magnêtes à Sipylo, Tacite, Annales, II, 47 ; Pline, H. N., V. 29 ; Pausanias, III, 24, 2. Πρός βόρραν τοΰ Σιπύλου.
Étienne de Byzance mentionne seulement Magnêsia ad Mæandrum, et non Magnêsia ad Sipylum.
[11] Thucydide, II, 9.
[12] Strabon, IX, p. 402 ; Thucydide, VIII, 100 ; Pseudo-Hérodote, Vie d’Homère, I. Etymolog. Magn., v. Αίολεϊς.
[13] Hérodote, I, 131 ; Strabon, XIII, p. 590.
[14] Diodore, XIII, 79 ; Strabon, XIII, p. 617 ; Thucydide, III, 6.
[15] Hymne ad Apollin., v. 37. Myrsilos ap. Clément d’Alexandre, Protreptic., p. 19 ; Diodore, V, 57-82 ; Denys d’Halicarnasse, A. R., I, 18 ; Stephan. Byz. v. Μυτιλήνη. — Plehn (Lesbiaca, c. 2, p. 25-37) a réuni toutes les fables principales relatives à cette archéologie lesbienne ; cf. aussi Raoul Rochette, Histoire des Colonies grecques, t. I, c. 5, p.182, etc.
[16] Strabon, XIII, p. 621, 622.
[17] Xénophon, Helléniques, III, 1, 10.
Xénophon comprend tout l’ensemble de
[18] Strabon, XIII, p. 583.
[19] Thucydide, IV, 52 ; VIII, 108. Strabon, XIII, p. 610 ; Stephan. Byz., Άσσος ; Pausanias, VI, 4, 5.
[20] Pseudo-Hérodote, Vie d’Homère, c. 20.
[21] Hérodote, VII, 20.
[22] Kallinus ap. Strabon, XIII, p. 604 ; cf. p. 613.
[23] Strabon, XIII, p.607-635.
[24] Hérodote, V, 122.
Les Teukriens, dans l’idée d’Hérodote, étaient les Troyens désignés dans l’Iliade ; — la Τευκρίς γή semble la même que l’Ίλιάς γή (II, 118).
[25] Hérodote, V, 94.
[26] Hérodote, IV, 115.
[27] Strabon, VIII, 589-616.
[28] Aristote, Politique, V, 8, 13.
[29] Diogène Laërte, 1, 74 ; Suidas, v. Κίκις, Πίττακος ; Strabon, XIII, p. 617. On a conservé deux vers d’Alcée, où il se réjouit de la mort de Myrsilos (Alcée, Fragm. 12, éd. Schneidewin). Melanchros aussi est nommé (Fragm. 13), et Pittakos, dans un troisième fragment (73, éd. Schneidewin), est mis en rapport avec Myrsilos.
[30] Quant à la chronologie de cette guerre, voir une note presque à la fin de mon précédent chapitre sur la législation solonienne. J’ai déjà signalé ce que je regarde comme une erreur chronologique d’Hérodote par rapport à la période qui s’écoule entre 600 et 560 avant J.-C. Hérodote croit que cette guerre entre les Mitylénæens et les Athéniens, à laquelle prirent part Pittakos et Alcée, fut ordonnée par Pisistrate, dont le gouvernement ne commença pas avant 560 avant J.-C. (Hérodote, V, 94, 95).
Je soupçonne qu’il v eut deux expéditions athéniennes dans ces contrées, — l’une (probablement coloniale) du temps d’Alcée et de Pittakos ; une seconde, beaucoup plus tard, entreprise par ordre de Pisistrate, dont le fils illégitime Hegesistratos, devint, par suite de cette expédition, despote de Sigeion. Hérodote me semble avoir confondu les deux en une seule.
[31] V. le difficile fragment d’Alcée (Fragm. 24, éd. Schneidewin) conservé dans Strabon, VIII, p. 600 ; Hérodote, V, 94, 95 ; Archiloque, Fleg. Fragm. 1, 5, éd. Schneidewin ; Horace, Carm., II, 7, 9 ; peut-être aussi Anacréon, mais non avec certitude (V. Fragm. 81, éd. Schneidewin), doit être considéré comme ayant jeté son bouclier.
[32] Aristote, Rhétor., I, 16, où έναγχος marque la date ; Aristote passa quelque temps dans ces contrées, à Atarneus, avec le despote Hermeias.
[33] Aristote, Politique, III, 9, 5, 6 ; Denys d’Halicarnasse, Ant. Rom., V, 73 ; Plehn, Lesbiaca, p. 46-50.
[34] Diogène Laërte, I, 81.
[35] Strabon, VIII, p. 617 ; Diogène Laërte, I, 75 ; Valère Maxime, VI, 5, 1.
[36] Aristote, Politique, II, 9, 9 ; Rhetor., II, 27, 2.
Les femmes esclaves à Lesbos qui moulaient le grain chantaient, dit-on, une chanson lorsque le moulin allait lentement : Mouds, moulin, mouds ; car Pittakos aussi moud, Pittakos le maître de la grande Mitylênê. Ceci a l’air d’une composition véritable du temps, mise en vogue par les ennemis de Pittakos, et lui imputant (par une métaphore très intelligible) une conduite tyrannique ; cependant Plutarque (Sept. Sap. Conv., c. 14, p. 157) et Diogène Laërte (I, 81) l’expliquent tous les deux littéralement, comme si Pittakos avait eu l’habitude de prendre un exercice corporel au moulin.
[37] Aristote, Politique, II, 9, 9.