TROISIÈME VOLUME
Nous avons déjà dit que le territoire appelé Elis, hormis
l’agrandissement qu’il acquit par conquête, renfermait le pays le plus
occidental du Péloponnèse, au sud de l’Achaïa et à l’ouest du mont Pholoé et
de l’Olenos en Arkadia, mais ne s’étendant pas au sud jusqu’au fleuve
Alpheios, dont le cours longeait la portion méridionale de Que des envahisseurs ou des immigrants ætoliens venant en Elis aient passé de Naupaktos ou de quelque point voisin dans le golfe de Corinthe, c’est dans la marche naturelle des choses, et telle est la route que, suivant la légende hêraklide, prit Oxylos, le conducteur de l’invasion. Cette légende (comme on l’a déjà raconté), introduit Oxylos comme le guidé des trois frères Hêraklides, Têmenos, Kresphontês et Aristodêmos, et comme stipulant avec eux que dans la nouvelle distribution du Péloponnèse qui aurait bientôt lieu, il lui serait accordé de posséder le territoire éleien, joint à beaucoup de saints privilèges quant à la célébration des jeux Olympiques. Dans le chapitre précédent, j’ai tâché de montrer que les
établissements des Dôriens dans la péninsule Argolique et auprès, autant que
nous pouvons en juger par les probabilités que présente le cas, ne furent pas
le résultat de quelque invasion dans cette direction. Mais les localités occupées
par les Dôriens de Sparte et par ceux de Stenyklêros dans le territoire
appelé Messênê, nous amènent à une conclusion différente. La route la plus
aisée et la plus naturelle par laquelle des immigrants pouvaient arriver à l’un
ou à l’autre de ces deux endroits, c’est de passer par le pays éleien et Au milieu des ténèbres qui couvrent ces établissements primitifs, nous croyons discerner quelque chose qui ressemble à des causes spéciales propres à les déterminer les uns et les autres. Pour ce qui concerne les Dôriens Spartiates, on nous dit qu’un personnage nommé Philonomos leur livra Sparte, en persuadant au souverain qui la possédait de se : retirer avec son peuple dans les habitations des Ioniens au nord de la péninsule, et qu’il reçut comme récompense pour cet utile service Amyklæ avec le district environnant. On dit de plus, et il ne semble pas qu’il y ait lieu d`e douter de ce fait important, qu’Amyklæ, bien que n’étant située qu’à vingt stades ou deux milles et demi (4 kil.) de Sparte, conserva et son indépendance et ‘ses habitants achæens longtemps après que les Dôriens immigrants étaient devenus maîtres de cette dernière ville, et qu’elle ne fut prise par eux que sous le règne de Têleklos, une génération avant la première Olympiade[4]. Sans vouloir combler par des conjectures les lacunes irrémédiables que présentent les renseignements fournis par nos autorités, nous pouvons dès ce moment présumer avec raison que les Dôriens furent amenés à envahir Sparte et mis à même de l’acquérir, sur l’invitation et avec le secours d’un parti dans l’intérieur du pays. En outre, pour ce qui concerne les Dôriens Messêniens, une tentation différente, mais non moins efficace, s’offrit, grâce à l’alliance des Arkadiens, dans la portion sud-ouest de cette région centrale du Péloponnèse. Kresphontês le chef hêraklide épousa, dit-on, la fille[5] du roi arkadien Kypselos, ce qui lui procura l’appui d’une section puissante de l’Arkadia. Son établissement à Stenyklêros était à fine distance considérable de la mer, à l’extrémité nord-est de la Messênia[6], tout près de la frontière arkadienne ; et on verra ci-après que cette alliance arkadienne est un élément perpétuel et important dans les disputés des Dôriens Messêniens avec Sparte. Nous pouvons ainsi suivre une série raisonnable d’événements,
en montrant comment deux corps de Dôriens, ayant d’abord aidé les Æolo-Eleiens
à conquérir A quelle date furent effectués les établissements dôriens
à Sparte et à Stenyklêros, c’est ce que nous n’avons aucun moyen de
déterminer’ ; cependant il a dû exister entre eux, dans les temps les plus
anciens, un degré de confraternité qui ne régnait pas entre Lacédæmone et
Argos. C’est un fait que nous pouvons bien présumer d’après le temple commun,
avec une communauté de sacrifices religieux, d’Artémis Limnatis (ou Artemis qui habite les
marais), élevé sur les confins de Le plus ancien événement que l’on puisse déterminer dans l’histoire
intérieure de Sparte est l’introduction
de la discipline de Lykurgue ; les événements extérieurs les plus
anciens sont la conquête d’Amyklæ, de Pharis et de Geronthræ, effectuée par
le roi Têleklos, et la première querelle avec les Messêniens, dans laquelle
ce prince fut tué. En voyant à quel déplorable degré de confusion et d’ignorance
on était relativement à un sujet d’une si haute importance que Lykurgue et sa
législation, nous ne serons pas disposé à croire que des faits beaucoup moins
importants et appartenant à une époque plus ancienne puissent avoir été
transmis avec l’appui de quelque bonne autorité.. Et quand nous apprenons qu’Amyklæ,
Pharis et Geronthræ — toutes villes au sud de Sparte et la première n’en
étant éloignée que de deux milles et demi (4 kilom.) —, furent indépendantes des
Spartiates jusqu’au règne de Têleklos ; nous demanderons également quelque
témoignage décisif avant de pouvoir croire qu’une communauté, aussi petite et
aussi enfermée de toutes parts que Sparte doit avoir été alors, ait dans des
temps antérieurs entrepris des expéditions contre Helos sur la côte maritime,
contre Kleitor à l’extrémité septentrionale de l’Arkadia, contre les Kynuriens,
ou contre les Argiens. Si Helos et Kynuria furent conquises par les anciens
rois, il paraît qu’elles devaient l’être une seconde fois par des successeurs
de Têleklos. Il serait plus naturel qu’on nous apprit quand et comment ils
conquirent lés places plus rapprochées d’eux, Sellasia, ou Belemina, la
vallée de l’Œnos ou la vallée supérieure de l’Eurotas. Mais ces faits
semblent être admis comme chose naturelle ; les actes attribués. aux anciens
rois spartiates sont tels qu’ils pourraient seulement convenir aux temps
glorieux où Sparte exerçait sur toute La série des rois messêniens, commençant à Kresphontês, le frère Hêraklide, et continuant de père en fils, Æpytos, Glaukos, Isthmios, Dotadas, Subotas, Phintas, le dernier contemporain de Têleklos, est encore moins marquée par des incidents que celle des anciens rois de Sparte. On dit que le règne de Kresphontês fut troublé par des révoltes soulevées parmi ses sujets, et que lui-même finit par être tué ; Æpytos, tout jeune alors, s’étant enfui en Arkadia, fut replacé dans la suite sur le trône par les Arkadiens, les Spartiates et les Argiens[8]. On dit qu’à partir d’Æpytos les rois de la ligne messênienne furent nommés Æpytides de préférence à Hêraklides, ce qui fournit une autre preuve de leur intime connexion avec les Arkadiens, puisque Æpytos était un très ancien nom dans l’antiquité héroïque arkadienne[9]. Il y a une ressemblance très grande entre la conduite
prêtée à Kresphontês lors du premier établissement à Stenyklêros, et celle d’Eurysthenês
et de Proklês à Sparte, autant que nous pouvons le conjecturer d’après des
renseignements à la fois peu considérables et dénués de preuves, reposant sur
l’autorité d’Éphore. Ils ont essayé dans les deux cas, dit-on, de mettre les
habitants antérieurs du pays sur la même ligne que leurs propres bandes
dôriennes ; ils ont par cette tentative provoqué des mécontentements et
encouru le blâme, de leur temps aussi bien que dans la postérité, et ils n’ont
ni les uns ni les autres réussi non plus d’une manière durable. Kresphontês
fut forcé de concentrer tous, ses Dôriens dans Stenyklêros, tandis que, après
tout, les mécontentements finirent par sa mort violente. Et Agis, fils d’Eurysthenês,
mit à néant, dit-on, toutes les tentatives libérales de son père, de manière
à réduire toute D’autre part, de même qu’Eurysthenês et Proklês sont
présentés, dans le tableau d’Éphore, comme étendant leur autorité tout de
suite sur toute La fête Olympique, qui à son origine était sans doute un privilège
des Pisans voisins, semble avoir tiré son importance considérable, qui se
répandit graduellement, de rétablissement ætolo-éleien dans le Péloponnèse,
combiné avec les Doriens de Laconie et de Messênia. On prétend que Lykurgue
de Sparte et Iphitos d’Élis unirent leurs efforts dans le but d’établir à la
fois la sainteté de la trêve olympique et l’inviolabilité du territoire
éleien. Bien que ce récit ne doive pas être expliqué comme fait réel, nous
pouvons voir par là que les Lacédæmoniens regardaient les jeux Olympiques comme
une partie de leurs propres antiquités. En outre, il est certain et que la
dignité de la fête s’accrut en même temps que leur ascendant[14], et que leurs
usages particuliers s’introduisirent de très bonne heure dans la pratique des
compétiteurs olympiques. Probablement les trois bandes d’envahisseurs
agissant de concert, Dôriens Ætoliens, Spartiates et Messêniens, peuvent
avoir adopté cette fête comme un renouvellement périodique d’union mutuelle
et de fraternité ; c’est à cette cause que les jeux durent de devenir un
centre d’attraction pour la portion occidentale du Péloponnèse avant qu’ils
fussent beaucoup fréquentés par les peuples venant de la portion orientale,
ou plus encore de Après avoir ainsi exposé les conjectures qu’indique la très faible connaissance que nous avons relativement à la première fondation des établissements dôriens et ætoliens en Elis, en Laconie et en Messênia, rattachés comme ils le sont à la dignité et à la fréquentation constamment croissantes de la fête olympique, j’arrive dans le chapitre suivant à cette mémorable circonstance qui à la fois détermine ; le caractère et produisit l’ascendant politique des Spartiates séparément : je veux dire les lois et la discipline de Lykurgue. On sait si peu de chose des premiers habitants de Il y a trois variétés marquées qu’on peut distinguer dans
ce qu’on appelle le dialecte æolien, le lesbien, le thessalien et le bœôtien
; le thessalien formant un terme moyen entre les deux autres. Ahrens a montré
que les anciens grammairiens ont coutume d’affirmer des particularités, comme
appartenant au dialecte æolien en général, qui n’appartiennent en réalité qu’à
la variété lesbienne de ce dialecte, ou aux poèmes d’Alcée et de Sapphô, que
ces critiques étudièrent avec attention. L’æolien lesbien, l’æolien
thessalien et l’æolien bœôtien sont tous différents : et si, abstraction
faite de ces différences, nous limitons notre attention à ce qui est commun à
tous trois, nous trouverons peu dé chose à distinguer entre cet æolien abstrait
et le dôrien abstrait ou ce qui est commun aux nombreuses variétés du
dialecte dôrien[18].
Ce sont deux soeurs qui représentent toutes deux plus ou moins le côté latin
de la langue grecque ; tandis que le rapport de l’une om de l’autre avec l’attique
et l’ionique est plus éloigné. Or il semble que (mettant
l’attique à part) le langage de toute la Grèce[19], depuis Ce que nous venons d’exposer représente tous les chétifs
renseignements que nous avons relativement à ces variétés de la langue
grecque qui ne nous sont pas cornues par des ouvrages écrits. La faible
présomption qui en peut naître vient à l’appui de cette opinion que les
envahisseurs dôriens de |
[1] Odyssée, XV, 297.
[2] Strabon, X, p. 479.
[3] Leake, Travels in Morea, vol. III, ch. 23, p. 29 ; cf. Diodore, XV, 66.
La distance d’Olympia à Sparte, marquée sur une colonne
que Pausanias vit à Olympia, était de 660 stades, environ 77 milles anglais =
123 kilom.
[4] Strabon, VIII, 364, 365 ; Pausanias, III, 2, 5 ; cf. l’histoire de Krios, Pausanias, III, 13, 3.
[5] Pausanias, IV, 3, 3 ; VIII, 29,4.
[6] Strabon (VIII, p. 366) blâme Euripide d’appeler Messênê un pays placé dans l’intérieur des terres ; mais le poète semble avoir été tout à fait exact en le faisant.
[7] Pausanias, IV, 2, 2.
[8] Pausanias, IV, 3, 5-6.
[9] Homère, Iliade, II, 604. Schol., ad loc.
[10] Cf. les deux citations d’Éphore, Strabon, VIII, p. 361-365. Par malheur une portion de la dernière citation est mutilée d’une manière irrémédiable dans le texte. O. Müller (History of the Dorians, Book I, ch. V, 13) a proposé une ingénieuse conjecture, qui cependant ne peut être considérée comme digne de confiance. Grosskurd, le traducteur allemand, ordinairement si habile dans ces restitutions, laisse le passage sans y toucher.
Pour une nouvelle manière de colorer la mort de Kresphontês, arrangée par Isocrate en vue de servir le dessein d’une allocution qu’il met dans la bouche d’Archidamos, roi de Sparte, v. dans ses ouvrages le discours qui passe sous ce nom (Or. IV, p. 120-122). Isocrate dit que les Dôriens Messêniens tuèrent Kresphontês, dont les enfants s’enfuirent à Sparte comme suppliants, implorant vengeance pour la mort de leur père et abandonnant le territoire aux Spartiates. Le dieu de Delphes conseilla à ces derniers d’accepter l’offre, et ceux-ci, en conséquence, attaquèrent les Messêniens, vengèrent Kresphontês et s’approprièrent le territoire. — Isocrate part toujours de la base de l’ancienne légende, la triple conquête dôrienne faite tout d’un coup. Cf. Panathenaic. Or. XII, p. 270-287.
[11]
Éphore ap. Strabon, VIII, p. 361. Le Dr Thirlwall fait observer (Hist. of Greece, ch. XII, p. 300, 2e
éd.) :
A l’appui de cette assertion le Dr Thirlwall cite
Strabon (VIII, p. 355). Je suis d’accord avec lui quant au fait : je ne vois
rien qui prouve que les Dôriens de Stenyklêros aient jamais régné sur ce qu’on
appelle
[12] Strabon, VIII, p. 360. Relativement à la situation de Korônê dans le golfe Messênien, V. Pausanias, IV, 34, 2 ; Strabon, VIII, p. 361 ; et les observations du colonel Leake, Travels in Morea, ch. 10, vol. I, p. 439-448. Il la place près de la moderne Petalidhi, vraisemblablement d’après de bonnes raisons.
[13]
V. les Tables chronologiques de M.
Clinton pour l’année 732 avant J.-C. ; O. Müller (dans
Les inscriptions fournissent une preuve entièrement décisive quant au titre ethnique sous lequel un citoyen de Korôneia en Bœôtia se serait fait inscrire et proclamer aux jeux Olympiques ; preuve meilleure que celle d’Hérodote et de Thucydide, qui tous deus les appellent Κορωναϊοι (Hérodote, V, 79 ; Thucydide, IV, 93) ; Polybe est d’accord avec l’inscription et parle des Κορωνεϊς, Αεβαδεϊς, Χαιρωνεϊς (XXVII, 1). O. Müller lui-même admet dans un autre endroit (Orchomenos, p. 480) que le propre nom ethnique est Κορωνεύς. La leçon de Strabon (IX, p. 411) ne mérite pas de confiance. V. Grosskurd, ad loc. ; cf. Steph. Byz., Κορώνεια et Κορώνη. — Quant à la formation de noms ethniques, la règle générale semble être qu’une ville finissant en η ou αι précédé par une consonne ait son dérivé ethnique en αιος, telles que Σκιώνη, Τορώνη, Κύμη, Θήβαι, Άθήναι ; tandis que des noms finissant en εια avaient leur dérivé ethnique en ευς, comme Άλεξάνδσεια, Άμάσεια, Σελευκεια, Αυσιμάχεια (les villes modernes fondées ainsi par les successeurs d’Alexandre sont peut-être les meilleures preuves qu’on puisse prendre pour les analogies de la langue), Μελάμπεια, Μελίτεια, ajoutées aux noms bœôtiens de villes cités plus haut. Il y a toutefois une grande irrégularité dans des cas particuliers, et le nombre de villes appelées du même nom fit naître le désir de varier le dérivé ethnique pour chacune d’elles. V. Steph. Byz., v. Ήράκλεια.
[14] La nudité entière pour les compétiteurs à Olympia fut adoptée d’après la pratique spartiate, vraisemblablement dans la quatorzième Olympiade, comme l’atteste l’épigramme sur Orsippos le Mégarien. Avant cette époque, les compétiteurs olympiques avaient διαζώματα περί τά αιδοϊα (Thucydide, I, 6).
[15] Thucydide, III, 112 ; IV, 41 ; cf. VII, 41, au sujet de la similitude de son du cri de guerre ou pæan, tel que le poussaient les différents Dôriens.
[16] Corpus Inscript., Bœckh, n° 1771, 1772, 1773 ; Ahrens, De Dialecto Doricâ, sect. 1-2, 49.
[17] Thucydide, IV, 42 ; Strabon, VIII, p. 333.
[18] V. l’excellent ouvrage de Ahrens, De Dialecto Æolicâ, sect. 51. Il fait observer, par rapport aux dialectes lesbiens, thessaliens et bœôtiens : Tres illas dialectos, quæ optimo jure Æolicæ vocari videntur, quia qui illis usi sunt Æoles erant, comparantem mirum habere oportet, quod Asianorum Æolum et Bœotorum dialecti tantum inter se distant, quantum vix ab aliâ quâvis Græcæ linguæ dialecto. (Il énumère ensuite de nombreux points de différence.) Contra tot tantasque differentias pauca reperiuntur eaque fere levia, quæ utrique dialecto, neque simul Doricæ, communia sunt.... Vides his comparatis tantum interesse inter utramque dialectum ut dubitare liceat an Æoles Bœoti non magis cum Æolibus Asianis eonjuncti fuerint quam qui hodie miro quodam casa Saxones vocantur cum antiquis Saxonibus. Nihilominus Thessalieâ dialecta in comparationem vocatâ, diversissima qua videntur aliquo vincula conjungere licet. Quamvis enim pauca de câ comperta habeamus, hoc tamen certum est, alia Thessalis cum Lesbiis, alia cum solis Bœotis communia esse (p. 222-223).
[19] Au sujet du dialecte æolien des Perrhæbiens, v. Stephan. Byz., v. Γόννος, et ap. Eustath. ad Iliade, p. 335. L’opinion attique dans la comparaison de ces diverses variétés de la langue grecque est exprimée dans l’histoire d’un homme à qui on demandait lesquels des Bœôtiens ou des Thessaliens étaient les plus barbares en parlant. Il répondit : Les Eleiens (Eustath. ad Iliade, p 304).