TROISIÈME VOLUME
La chaîne appelée Olympos et les monts Cambuniens, allant
de l’est à l’ouest et commençant à la mer Ægée ou au golfe de Therma, vers le
40e degré de latitude nord, se prolongent sous le nom du mont Lingôn jusqu’à
ce qu’ils touchent la mer Adriatique et le promontoire Akrokéraunien. La
contrée située au sud de cette chaîne comprenait tout ce qui, dans les temps
anciens, était considéré comme Grèce ou Hellas propre, niais elle comprenait
aussi quelque chose de plus. A un point situé environ à mi-chemin entre la mer Ægée et
la mer Ionienne, l’Olympos et le Lingôn sont traversés presque à angles
droits par la chaîne encore plus longue et plus large appelée Pindos, qui s’étend
en une lige presque ouest-nord-ouest et part du rameau septentrional de la
chaîne de l’Olympos. Le système auquel appartiennent ces montagnes semble commencer
aux masses élevées- de diorites comprises sous le nom de mont Skardos ou
Skordos (Scardagh)[4], qui n’est séparé
des calcaires des Alpes d’Albanie que par la fente étroite contenant la
rivière Drill : Du côté méridional de l’Olympos, le Pindos s’avance à peu
prés vers le sud, formant la limite entre Du promontoire Antirrhion, la ligné de montagnes traverse
dans le Péloponnèse, et s’étend dans une dilection méridionale jusqu’à l’extrémité
de A partir de l’extrémité orientale de l’Olympos, dans une
direction presque est-sud-est, s’étend la chaîne de montagnes appelée d’abord
Ossa et ensuite Peliôn, jusqu’à l’extrémité sud-est de Par cette brève esquisse, que le lecteur comparera
naturellement avec l’une des cartes modernes du pays, on verra que Les îles des Cyclades, l’Eubœa, l’Attique, Pour les autres espèces de subsistances, on dépend des
vallées, qui sont parfois d’une singulière fertilité. Les terres basses de Outre la rareté du bois de chauffage, il y a encore un
autre inconvénient sérieux auquel sont exposées les basses terres de Le Kêphisos et l’Asôpos en Bœôtia, le Pamisos en Messênia, conservent chacun un courant languissant pendant tout l’été ; tandis que l’Inachos près d’Argos, le Kêphisos et l’Ilissos près d’Athènes, sont en réalité de chétifs cours d’eau, encore plus au-dessous de leur grande célébrité poétique. L’Alpheios et le Spercheios sont des fleuves considérables ; l’Achelôos est encore plus important[13]. La quantité de vase entraînée et déposée par son courant bourbeux produisit un accroissement sensible de la terre à son embouchure, pendant le temps que Thucydide put l’observer[14]. Mais la disposition et les propriétés du territoire grec,
bien que ne conservant pas de rivières permanentes, sont favorables à la
multiplication des lacs et des marais. Il y a de nombreux bassins creux et
fermés, d’où l’eau ne peut s’échapper en débordant, et où, si elle ne se fait
elle-même un passage souterrain par des fentes dans les montagnes, elle
reste, soit comme marais, soit comme lac, selon la saison. En Thessalia nous
trouvons les lacs Nessônis et Bœbêis ; en Ætolia, entre l’Achelôos et l’Euênos,
Strabon mentionne le lac de Trichônis, outre plusieurs autres lacs, dont il
est difficile clé constater l’identité individuellement, quoique la quantité
de terrain couverte par le marais ou le lac soit au total très considérable.
En Bœôtia sont situés les lacs Kôpaïs, Hylikê et Harma ; le premier des trois
formé surtout par la rivière Kêphisos, coulant du Parnassos au nord-ouest, et
se faisant un cours sinueux à travers les montagnes de Les Katabothra du lac Kôpaïs sont un spécimen du phénomène si fréquent en Grèce des lacs et des rivières se faisant des passages souterrains à travers lest cavités dans des roches calcaires, et même poursuivant leur course invisible jusqu’à une distance considérable avant de reparaître a la lumière du ,jour. En Arkadia particulièrement, on trouve plusieurs exemples remarquables de communication souterraine pour les eaux : cette région centrale du Péloponnèse présente un groupe de vallées et de bassins ainsi complètement entourés[16]. On verra par ces circonstances que Toutefois ces difficultés dans le transit intérieur par
terre étaient largement contrebalancées par la proportion considérable de
côtes et la facilité que donnait la mer d’aborder dans le pays. Les saillies
et les dentelures que présente la ligne des côtes de On verra ainsi qu’il n’y avait aucune portion de Les philosophes et les législateurs anciens furent vivement frappés du contraste qui existe entre une ville de l’intérieur et une ville maritime : dans la première, simplicité et uniformité de vie, attachement tenace aux anciennes habitudes et éloignement pour tout ce qui est- nouveau et étranger, grande force de sympathie exclusive et horizon étroit aussi bien pour les choses que pour les idées ; dans la dernière, variété et nouveauté de sensations, imagination expansive, tolérance, et par occasion préférence pour des coutumes étrangères, plus grande activité dans l’individu et mutabilité correspondante dans l’état. Cette distinction est prononcée dans les nombreuses comparaisons établies entre l’Athènes de Periklês et l’Athènes des temps plus anciens jusqu’à Solôn. Platon et Aristote insistent tous deux expressément sur ce point ; et particulièrement le premier, dont le génie concevait le vaste projet de prescrire à l’avance et d’assurer en pratique toute la marche de la pensée et du sentiment individuels dans sa communauté imaginaire, regarde la communication par mer, poussée au delà des limites les plus étroites, comme fatale au succès et à la durée de tout plan sage d’éducation. Il est certain qu’il existait une grande différence de caractère entre les Grecs qui se mêlaient beaucoup d’affaires maritimes et ceux qui ne le faisaient pas. L’Arkadien peut être pris comme type de l’homme de terre grec pur, avec ses habitudes rustiques et illettrées[27], son régime de châtaignes douces, de gâteaux d’orge et de porc — comparé avec le poisson qui formait le principal assaisonnement pour la nourriture d’un Athénien —, sa patience et son courage supérieurs, son respect pour l’autorité suprême des Lacédæmoniens comme influence ancienne et habituelle, la stérilité de son intelligence et de son imagination aussi bien que sa négligence dans une entreprise, sa grossièreté invariable dans ses rapports avec les dieux, qui l’amenait à flageller et à piquer Pan s’il revenait de la chasse les mains vides ; tandis que l’habitant de Phokæa ou de Milêtos représente le marin grec ardent à la recherche du gain, actif, adroit et audacieux en mer, mais inférieur en fermeté et en bravoure sur terre, ayant une imagination plus facile à exciter aussi bien qu’un caractère plus changeant, magnifique dans les dépenses et dans la pompe des manifestations religieuses en l’honneur d’Artémis d’Ephesos ou d’Apollon de Branchidæ ; avec un esprit plus ouvert aux variétés de l’énergie grecque et à l’action purifiante de la civilisation grecque. Les Péloponnésiens en général, et les Lacédæmoniens en particulier, se rapprochaient du type arkadien, tandis que les Athéniens du cinquième siècle avant J.-C. étaient les premiers modèles de l’autre type, en y ajoutant toutefois une délicatesse de goût et une supériorité de sympathie et de jouissances intellectuelles qui semblent leur avoir été particulières. La configuration du territoire de II n’y a pas non plus de témérité à supposer que les mêmes
causes peuvent avoir contribué à favoriser ce développement intellectuel
original qui les rend si remarquables. Des conclusions générales tirées de l’influence
du climat et de l’action physique sur le caractère peuvent en effet tromper ;
car la connaissance que nous avons du globe est suffisante aujourd’hui pour
nous apprendre que le chaud et le froid, la montagne et la plaine, la mer et
la terre, l’atmosphère humide et sèche, en un mot, que toutes ces
circonstances peuvent se concilier avec les plus grandes variétés parmi les hommes
qui l’habitent ; en outre, le contraste qui existe entre la population de Située sous les mêmes parallèles de latitude que la côte
de l’Asie-Mineure et que les régions les plus méridionales de l’Italie et de
l’Espagne, Le climat de Les tribus des Épirotes, voisines des Ætoliens et des
Akarnaniens, remplissaient l’espace qui est entre le Pindos et la mer
Ionienne pour rejoindre au nord le territoire habité par les puissants et
barbares Illyriens. C’est de ces Illyriens que paraissent avoir fait partie,
comme section éloignée, les tribus macédoniennes indigènes, habitant au nord
de Le point d’union entre les Grecs et les Épirotes était anciennement
l’oracle de Dôdônê, qui fut remplacé par Delphes à mesure que la civilisation
de En décrivant les contrées occupées par les Hellênes en 776 avant J.-C., nous ne pouvons pas encore tenir compte des importantes colonies de Leukas et d’Ambrakia, établies postérieurement par les Corinthiens sur la côte occidentale de l’Épeiros. Les pays habités par les Grecs de cet ancien temps semblent comprendre les îles de Kephallenia, de Zakynthos, d’Ithakê et de Dulichion, mais il parait qu’il n’y avait aucun établissement situé plus vers le nord, soit dans l’intérieur des terres, soit dans des îles. Ils renfermaient en outre, en nous limitant à l’an 776
avant J.-C., la grande quantité d’îles qui se trouvent entre la côte de Le dernier élément à comprendre comme contribuant à
compléter Telle est donc l’étendue de |
[1] Cf. Strong, Statistics of the Kinsdom of Greece, p. 2 ; et Kruse, Hellas, vol. I, eh. 3, p. 196.
[2] Dikæarque, 31, p. 469, éd. Fuhr.
[3] Hérodote, I, 116 ; II, 56. Le Molosse Alkôn passe pour Hellêne (Hérodote, VI, 127).
[4] Les systèmes de montagnes dans l’ancienne Macedonia et dans l’Illyricum, au nord de l’Olympos, n’ont été jusqu’ici qu’imparfaitement examinés : V. Dr Griesebach, Reise durch Rumelien et nach Brassa im Iahre 1839, vol. II, ch. 13, p. 113 sqq. (Goetting, 1841), qui renferme beaucoup de renseignements relatifs aux rapports réels de ces montagnes, si on les compare aux idées et aux descriptions différentes qu’on en a données. Les mots par lesquels Strabon (liv. VII, Excerpt., 3, éd. Tzschucke) nous apprend que les monts Skardos, Orbêlos, Rhodopê et Hæmos s’étendent en ligne droite de l’Adriatique au Pont-Euxin, sont inexacts.
V. Travels in
Northern Greece de Leake, vol. I, p. 335 : le défilé de Tschangon près de
Castoria (par lequel le fleuve Devol passe en venant de l’est pour se jeter
dans l’Adriatique à l’ouest) est la seule fente dans cette longue chaîne depuis
la rivière Drin au nord jusqu’au rentre de
[5]
Pour l’esquisse générale du système de montagnes de
Relativement aux régions septentrionales, l’Epeiros,
l’Illyria et
[6]
Des 47.600.000 stremas (= 12 millions acres anglais ou
Le royaume moderne de Grèce ne renferme pas
[7]
Pour le caractère géologique et minéralogique de
[8] Griesebach, Reisen durch Rumelien, vol. II, eh. 13, p. 124.
[9]
En traversant la vallée qui est entre l’Œta et le Parnassos, pour se rendre
vers Elateia, Fiedler remarque le changement frappant dans le caractère du pays
:
L’hymne homérique à Apollon représente même le πέδιον
πυρήφορον de Thèbes comme
ayant été dans son état primitif couvert de bois (v. 227). — Le meilleur bois
de construction employé par les anciens Grecs venait de Macedonia, du
Pont-Euxin, et de
[10] V. Fiedler, Reise, etc., vol. I, p. 84, 219, 362, etc.
Fiedler et Strong (Statistics of Greece, p. 169) insistent avec beaucoup de raison sur l’inestimable valeur de puits artésiens pour le pays.
[11] Ross, Reise auf den Griechischen Inseln, vol. I, lettre 2, p. 12.
[12] La langue grecque semble être la seule qui ait le terme χειμαρροΰς - les Wadis d’Arabie font voir également une abondance et une violence extrêmes des eaux pendant un temps, alternant avec une sécheresse absolue (Kriegk, Schriften zur allgemeinen Erdkunde, p. 201, Leipzig, 1810).
[13] La plupart des Echinades sortent aujourd’hui de la terre sèche qui s’est accumulée à l’embouchure de l’Achelôos.
[14] Thucydide, II, 102.
[15] Strabon, IX, p. 497.
[16] Le colonel Leake fait remarquer (Travels in Morea, vol. III, p. 45, 153-159) : La plaine de Tripolitza (anciennement celle de Tegea et de Mantineia) est de beaucoup la plus grande dans ce groupe de vallées qui se trouvent au centre du Péloponnèse, dont chacune est si hermétiquement fermée par les montagnes qui se coupent, que les eaux ne trouvent d’issue qu’à travers les montagnes elles-mêmes, etc. Relativement à Orchomenos d’Arkadia et à son lac entouré ainsi qu’à ses Katabothra, voir le même ouvrage, p. 193 ; et aussi pour les immenses plateaux dans les montagnes près de Corinthe, p. 263.
Cette disparition temporaire des fleuves était
familière aux anciens observateurs (Aristote, Meteorolog., II, 13. Diodore, XV, 49. Strabon, VI, p, 271 ; VIII,
p. 389, etc.). — L’habitude qu’ils avaient de voir ce phénomène fut en partie
la source de quelques suppositions géographiques, qui aujourd’hui nous
paraissent extravagantes, relativement au long cours souterrain et sous-marin
de certains fleuves et à leur réapparition à des points très éloignés. Sophocle
disait que l’Inachos de l’Akarnania rejoignait l’Inachos de l’Argolis ; le
poète Ibykos affirmait que l’Asôpos près de Sikyôn avait sa source en Phrygia ;
le fleuve Inôpos de la petite île de Dêlos émanait, selon d’autres, du puissant
Nil ; et le rhéteur Zoïle, dans un panégyrique adressé aux habitants de
Ténédos, alla jusqu’à leur assurer que l’Alpheios de l’Élis avait sa source
dans leur île (Strabon, VI, p. 271). Non seulement Pindare et d’autres poètes (Antigon. Caryst., ch. 155), mais encore
l’historien Timée (Timæi, Fragm. 127,
éd. Goeller), et Pausanias aussi avec la plus grande confiance (V. 7, 2),
croyaient que la fontaine Arethousa à Syracuse n’était autre chose que le
fleuve Alpheios venu du Péloponnèse qui reparaissait ; ce qui le prouvait,
c’était le fait réel d’un gobelet ou coupe qui, jeté dans l’Alpheios, était
ressorti de la fontaine syracusaine, ce que Timée déclarait avoir vérifié ;
mais même les arguments à l’aide desquels Strabon se défend de ne pas croire à
ce conte, montrent avec quelle puissance les phénomènes des fleuves grecs
agissaient sur son esprit. Si (dit-il, l.
c.) l’Alpheios,
au lieu de couler dans la mer, tombait dans quelque abîme de la terre, il y
aurait quelque plausibilité à supposer qu’il continuait sa course souterraine
aussi loin que
[17] À l’arrivée du roi et de la régence en 1833 (fait observer M. Strong), il n’existait pas de routes carrossables en Grèce ; le besoin, il est vrai, ne s’en faisait pas non plus beaucoup sentir auparavant, vu que jusqu’à cette époque on ne pouvait trouver dans tout le pays ni voiture, ni chariot, ni charrette, ni aucun autre sorte de véhicule. Les objets de trafic en général étaient transportés par des bateaux, auxquels donnaient toute facilité la longue ligne dentelée du littoral grec et ses îles nombreuses. Entre les ports de mer et l’intérieur du royaume, la communication se faisait au moyen de bêtes de somme, telles que mulets, chevaux et chameaux (Statistics of Greece, p. 33).
Ceci montre une marche rétrograde dans un certain point
inférieure à la description de l’Odyssée, où Telemachos et Peisistratos
conduisent leur char de Pylos à Sparte. On voit encore dans beaucoup de parties
de
[18]
La description du Dr Clarke mérite d’être signalée, bien que les éloges
enthousiastes qu’il fait de la fertilité du sol, pris en général, ne soient pas
confirmés par des observateurs plus récents : Les phénomènes physiques de
[19]
Sir W. Gell trouvait, au mois de mars, l’été dans les plaines basses de
[20]
La froide, région centrale (ou plateau - δροπέδιον)
de Tripolitza diffère sous le rapport du climat des régions maritimes du
Péloponnèse, autant que le sud de l’Angleterre diffère du sud de
V. aussi l’instructive Inscription d’Orchomenos, dans Bœckh, Staatshaushaltung der Athener, t. II, p. 380. — L’usage de faire passer le bétail appartenant à des propriétaires d’au pays dans un autre pays, pour y paître pendant un temps, est aussi ancien que l’Odyssée, et est marqué par divers incidents explicatifs ; voir la cause de la première guerre de Messênia (Diodore, Fragm. VIII, vol. IV, p. 23, éd. Wess. Pausanias, IV, 4, 2).
[21] Universa autem (Peloponnesus), velut pensante æquorum incursus naturâ, in montes 76 extollitur. (Pline, H. N., IV, 6.)
Strabon parle incidemment, dans un passage frappant
(II, p. 121-123), de l’influence que la mer exerce en déterminant la forme et
les limites de la terre ; il fait des observations remarquables au sujet de la
grande supériorité de l’Europe sur l’Asie et l’Afrique par rapport aux terres
que coupent Ies eaux de la mer et au milieu desquelles elles pénètrent. Il ne
nomme pas spécialement la côte de
[22] Xénophon, De Vectigal., c. I ; Éphore, Fragm. 67, éd. Marx ; Stephan. Byz., Βοιωτία.
[23] Pline, H. N., IV, 5, au sujet de l’isthme de Corinthe : Lechææ hinc, Cenchreæ illinc, angustiarum termini, longo et ancipiti navium ambitu (i. e. autour du cap Malea), quas magnitudo plaustris transvehi prohibet ; quam ob causam perfodere navigabili alveo angustias eas tentavere Demetrius rex, Dictator Cæsar, Caïus princeps, Domitius Nero, infausto (ut omnium exitu patuit) incepto.
Le διολxός, d’une largeur de moins de quatre milles (6 kilom. et demi), par lequel on traînait les vaisseaux à travers l’isthme, si leur grandeur le permettait, s’étendait de Lechæon, surie golfe de Corinthe, jusqu’à ; Schœnos, un peu à l’est de Kenchreæ, sur le golfe Saronique (Strabon, VIII, p. 380). Strabon (VIII, p. 335) estime à quarante stades la largeur du διολxός (environ 4 3/4 milles anglais, 7 kilom. 6,14 mèt.) ; la réalité, selon Leake , est 3 1/2 milles anglais, 4 kilom. et demi (Travels in Morea, vol. III, ch. 29, p. 97).
[24] Le vent du nord, le vent étésien des anciens, souffle avec force dans la mer Ægée presque tout l’été et avec une violence particulièrement dangereuse à trois points : au-dessous de Narystos, le cap méridional de l’Eubœa, auprès du cap Malea, et dans le détroit resserré qui se trouve entre les îles de Tênos, de Mykonos et de Dêlos (Ross, Reisen auf den Griechischen Inselu, vol. I, p. 20). V. aussi ce que dit le colonel Leake de la terreur qu’inspirent aux marins grecs les vents et les courants autour du mont Athos : le canal ouvert par Xerxès à travers l’isthme était justifié par des raisons sérieuses (Travels in Northern Greece, vol. III, c. 24, p. 145).
[25] Le Périple de Skylax énumère chaque section des noms grecs, avec les exceptions insignifiantes signalées dans le texte, comme partageant entre elles la ligne de côte ; il mentionne même l’Arkadia (c. 45), parce que, à cette époque, Lepreon avait secoué la suprématie d’Elis,’et était confédérée avec les Arkadiens (vers 360 av. J.-C.) ; Lepreon possédait environ douze milles (19 kilom.) de côtes, qui par conséquent comptent comme arkadiennes.
[26] Cicéron (De Republica, II, 2-4, dans les Fragments de ce traité perdu, éd. Maii) signale expressément et la facilité d’aborder aux villes grecques par mer en général, et les effets de cette circonstance sur le caractère grec : Quod de Corintho dixi, id haut scio an liceat de cuncta Græcia verissime dicere ; nam et ipsa Peloponnesus fere tota in mari est, nec præter Phliasios ulli sunt quorum agri non contingant mare, et extra Peloponnesum ænianes et Doris et Dolopes soli absunt a mari. Quid dicam insulas Græciæ ? quæ fluctibus cinctæ natant pæne ipsæ simul cum civitatum institutis et moribus. Atque hæc quidem ut supra dixi veteris sunt Græciæ. Coloniarum vero quæ est deducta a Graiis in Asiam Thracam Italiam Siciliam Africam præter unam Magnesiam, quam unda non adluat ? Ita barbarorum agris quasi adtexta quædam videtur ora esse Græciæ.
Cf. Cicéron, Epistol. ad Atticus, VI, 2, avec l’allusion à Dikæarque, qui admettait dans une grande mesure les objections de Platon contre une situation sur mer (De Leg., IV, p. 705 ; et Aristote, Politique, VII, 5-6). La mer (dit Platon) est en effet un voisinage salé et amer, bien que commode pour des besoins d’un usage journalier.
[27] Hécatée, Fragm. Hérodote, I, 66. Théocrite, Id., VII, 106.
Le changement du mot Χΐοι, évidemment déplacé, dans les Scholies sur ce passage, en ένιοι, parait incontestable.
[28] Skylax, Peripl., 89.
[29] Cicéron, de Orat., I. 41. Ithacam illam in asperrimis saxulis, sicuti nidulum, affixam.
[30] Hérodote, I, 52 ; III, 57 ; VI, 46-125. Bœckh, Public Economy of Athens, vol. I, eh. 3 (trad. angl.).
Les offrandes d’or et d’argent envoyées au temple de Delphes, même dans les temps homériques (Iliade, IX, 405) et dans la suite, étaient nombreuses et précieuses ; surtout celles que dédia Crésus, qui (Hérodote, I, 17-52) semble avoir surpassé tous les donateurs antérieurs.
[31] Strabon, X, p. 447 ; XIV, p. 680-684. Stephan. Byz., v. Αϊδηψος, Ααxεδαίμων. Kruse, Hellas, ch. 4, vol. I, p. 328. Fiedler, Reisen in Griechenland, vol. II, p.118-559.
[32] Au repas fourni aux frais du public à ceux qui dînaient dans le Prytaneion d’Athènes, Solôn ordonna des gâteaux d’orge pour les jours ordinaires, du pain de froment pour les fêtes (Athénée, IV, p. 137)
Le lait de brebis et de chèvre était, dans l’ancienne Grèce, préféré à celui de vache (Aristote, Hist. anim., III, 15, 5-7) ; à présent encore, en Grèce, on regarde le lait de vache et le beurre comme malsains, et on n’en mange que rarement ou jamais (Kruse, Hellas, vol. I, ch. 4, p. 368).
[33]
Théophraste, Caus. Pl., IX, 2 ;
Démosthène, adv. Leptine, c. 9. On
voit par un fragment du Marikas
d’Eupolis que du poisson salé de
Les marchands phéniciens qui apportaient le poisson salé de Gadès remportaient avec eux de la poterie attique pour la vendre chez les tribus africaines de la côte du Maroc (Skylax, Peripl., c. 109).
[34] Simonide, Fragm. 109, Gaisford.
L’Odyssée mentionne un certain peuple de l’intérieur qui ne connaissait ni la mer, ni les vaisseaux, ni le goût du sel : Pausanias le cherche dans l’Epeiros (Odyssée, XI, 121 ; Pausanias, I, 12, 3).
[35] Voir le discours de Periklês aux Athéniens au commencement de la guerre du Péloponnèse, Thucydide, I, 141-142.
[36] En Égypte les hommes restaient au logis et tissaient, pendant que les femmes vaquaient aux travaux extérieurs ; l’une et l’autre de ces coutumes excitent la surprise et d’Hérodote et de Sophocle (Hérodote, Il, 35 ; Sophocle, Œdipe Col., 340).
Au sujet des paysannes grecques modernes occupées à filer et à tisser, V. Leake, Trav. Morea, vol. I, p. 13, 18, 223, etc. ; Strong, Stat., p. 185.
[37] Hérodote, I, 142 ; Hippocrate, De Aete, Loc. et Aq., c. 12-13 ; Aristote, Politique, VII, 6, 1.
[38] Les montagnards de l’Ætolia ne peuvent, dans ce temps-ci, descendre dans la plaine marécageuse de Wrachori, sans être malades après peu de jours (Fiedler, Reise in Griech., I, p. 184).
[39] Dikæarque, Fragm. p. 145, éd. Fuhr.
Relativement à la distinction entre Άθηναίοι et Άττιxοί, v. le même ouvrage, p. 11.
[40] Strabon, VII, p. 323, 324, 326 ; Thucydide, II, 68. Théopompe (ap. Strabon, l. c.) comptait 14 έθνη chez les Épirotes.
[41] Hérodote, I, 146 ; II, 56, VI, 127.
[42] Strabon, VII, p. 327.
Plusieurs des tribus des Épirotes étaient δίγλωσσοι, parlant le grec en outre de leur langue maternelle. — Voir, au sujet de tous les habitants de ces régions, l’excellente dissertation de O. Müller citée plus haut, Ueber die Makedoner, et annexée au premier volume de la traduction anglaise de son histoire des Doriens.
[43] Hérodote, I, 143-150.