Nous avons vu comment on écrivait, ou plutôt comment on avait pu écrire l’histoire d’Auguste, depuis l’an 14 de notre ère jusqu’au règne si court de Titus. Malgré quelques efforts pour la propagation des textes et
la conservation des monuments, le règne de Domitien put-il produire une œuvre
historique digne de la postérité ? On doit en douter en voyant, dans Pline le
Jeune et Martial, les occupations de la société romaine à cette époque, et
surtout en lisant les premiers chapitres de Quant à Fabius Rusticus, deux témoignages, dont l’un ne lui est rapporté que par conjecture, ne laissent rien conclure sur l’étendue et la valeur de son livre[1]. On ne sera pas tenté d’ailleurs de croire aux éloges complaisants de Pline le Jeune sur le talent historique de son ami Pompéius Saturninus, ni sur les récréations littéraires de son autre ami Titinius Capito ; peut-être d’ailleurs le petit livre de ce dernier ne fut composé qu’après la mort de Domitien. Avec l’avènement de Nerva commence, pour la littérature en général, une ère de liberté nouvelle. A peine monté sur le trône, l’empereur tire d’un long et glorieux oubli, et se donne pour collègue au consulat, le plus grand homme du siècle, ce Virginius Rufus[2] ; Pulso qui vindice quondain Imperium asseruit non sibi, sed patriæ. Né en 766, le consul, plus qu’octogénaire, avait précisément traversé toute la triste période qui commence à l’élévation de Tibère et finit à l’assassinat de Domitien : il jouit à peine quelques mois des hommages que pouvaient enfin lui adresser publiquement l’admiration et la reconnaissance de ses concitoyens ; il mourut quelques jours après son entrée en charge, d’un accident qui l’empêcha de prononcer dans le sénat le remercîment d’usage. Virginius devait être un vivant recueil dé toutes les traditions du vieux temps. Pline le Jeune, qu’il avait vu naître, qu’il avait suivi, dans sa carrière politique et littéraire, avec la sollicitude d’un père et d’un protecteur ; dut beaucoup ; sans doute, à cette honorable amitié : On aime à se représenter ces graves entretiens, dont le jeune orateur parle avec une émotion un peu maniérée, ces épanchements d’un vieillard qui possédait à lui seul plus de souvenirs et plus de vérités que n’en contenaient peut-être toutes les histoires de son temps. On aime à supposer que Tacite, l’ami d’enfance de Pline, un peu plus âgé que lui, y assistait quelquefois. Quatre ans auparavant, retenu loin de Rome par une cause inconnue, il n’avait pu recevoir les derniers soupirs d’Agricola. Appelé par Nerva, ou du moins présent à Rome dès le commencement de l’année 97, où il fut, soit le collègue de l’empereur, soit le successeur de Virginius au consulat, il dut sans doute à cette dignité, et à d’anciennes relations avec l’illustre défunt, l’honneur de prononcer son oraison funèbre. Déjà il préparait, s’il ne l’avait pas encore écrite, la biographie d’Agricola, en même temps que Pline rédigeait un livre Sur la vengeance d’Helvidius (Epist. XI, 13). Composées entre cette époque et les dernières années de Trajan, les Histoires de Tacite témoignent assez quelle était alors l’heureuse indépendance des écrivains ; mais parmi les travaux historiques de ce temps en est-il un qui traitât du siècle d’Auguste, et qui à ce titre mérite particulièrement nos regrets ? C’est ce qu’il nous importe d’examiner. Sur ce point, Tacite est notre unique témoin ; mais il peut nous suffire. Les huit cent vingt ans écoulés depuis la fondation de Rome jusqu’à cette époque (dit-il au commencement de ses Histoires) n’ont pas manqué d’historiens ; et tant que l’histoire fut celle du peuple romain, elle fut écrite avec autant d’éloquence que de liberté. Mais après la bataille d’Actium, quand le pouvoir d’un seul devint une condition de paix, ces grands génies disparurent. Plusieurs causes d’ailleurs altérèrent la vérité : d’abord l’ignorance d’intérêts politiques où l’on n’avait plus de part ; ensuite l’esprit d’adulation ; quelquefois aussi la haine du pouvoir. Esclaves, ennemis, tous oubliaient également la postérité. Mais l’écrivain qui fait sa cour éveille assez la défiance, tandis que la détraction et l’envie trouvent toujours des oreilles ouvertes. Puis dans ses Annales : Les prospérités et les revers de l’ancienne république ont eu d’illustres historiens ; et les temps mêmes d’Auguste n’en ont pas manqué, jusqu’au moment où les progrès de l’adulation gâtèrent les plus beaux génies[3]. L’histoire de Tibère, de Caïus, de Claude et de Néron, falsifiée par la crainte aux jours de leur grandeur, fut écrite, après leur mort, sous l’influence de haines trop récentes. Je dirai donc peu de mots d’Auguste, et de sa fin seulement. Ensuite je raconterai le règne de Tibère et les trois suivants, sans colère comme sans faveur, sentiments dont les motifs sont loin de moi. De ces deux passages comparés avec attention, il résulte : 1° que Tacite, incertain du temps que le sort lui réservait pour écrire, avait cru devoir commencer par la période où il avait vécu lui-même ; 2° que, cette première tâche accomplie, il était revenu sur les quatre règnes de Tibère, de Caligula, de Claude et de Néron, dont le récit, altéré par la flatterie de leur vivant, l’avait été par la haine après leur mort ; 3° que, même sur le siècle d’Auguste, sa conscience d’historien n’était pas satisfaite des récits déjà publiés : Temporibus Augusti dicendis non defuere decora ingenia, donec gliscente adulatione deterrerentur. L’auteur accorde comme à regret ce faible témoignage aux historiens de ces temps où la vérité fit retraite, quibus veritas retro abiit[4] ; et il semble qu’en avançant dans son œuvre, il devint plus sévère, puisqu’au livre troisième des Annales, nous le trouvons décidé à raconter un jour, sinon tout le principat d’Auguste, au moins les événements qui remontent à l’exil de la première Julie en 751[5]. En attendant, il ne néglige aucune occasion de revenir sur les évènements de ce règne, dont on n’avait pas encore une Véritable histoire ; ici c’est à l’occasion des gouverneurs d’Égypte ou des préfets de Rome, là pour les agrandissements du Pomœrium, pour des reformes politiques ou administratives ; ailleurs pour des détails de biographie publique ou privée. Au reste, dans la partie perdue de ses Histoires, en parlant des jeux séculaires célébrés sous Domitien, il avait déjà rappelé ceux d’Auguste, et développé sur ce sujet la politique de ces deux princes[6]. Avec quelques passages de la vie d’Agricola et du Dialogue sur les orateurs, surtout avec les premiers chapitres des Annales, ces passages, il faudra l’avouer, même après avoir étudié Appien, Suétone, Plutarque et Dion Cassius, forment encore le meilleur jugement qui nous soit parvenu sur l’ensemble des actions d’Auguste et de, sa politique. Mais enfin Tacite avait-il pu réaliser ce projet d’une histoire d’Auguste ? Rien n’autorise à le croire. Saint Jérôme exclut formellement cette biographie des trente volumes de l’Histoire des Césars qu’il avait sous les yeux[7] ; aucune citation des ouvrages de Tacite chez les écrivains postérieurs ne se rapporte nécessairement à ce règne. Car nous venons de voir que des faits de la vie d’Auguste, cités sur l’autorité de Tacite, peuvent fort bien appartenir à quelque livre perdu des Histoires ou des Annales, comme, par exemple, le passage emprunté à notre historien par Paul Orose, au sujet du temple de Janus, si toutefois il n’y a pas erreur dans la citation, comme un savant l’a soupçonné[8]. En tout cas, ne négligeons pas ici une observation de Paul Orose, qui sera peut-être de nature à diminuer nos regrets sur la perte dont nous discutons ici la probabilité[9]. Tacite avouait, dit-il, dans son histoire de Domitien, qu’à l’exemple de Salluste et de beaucoup d’autres auteurs, il se permettait souvent, en racontant les guerres, de supprimer le chiffre des pertes supportées par les Romains. Il faut souhaiter, pour l’honneur de l’histoire, que Paul Orose ait mal lu ou mal compris ce singulier témoignage. Tacite nous a conduits au règne d’Adrien. Trente ans sont écoulés depuis la mort d’Auguste, et Rome n’a pas encore une bonne histoire de ce prince. Mais plus on attendra, plus ce travail deviendra difficile. Avant la chute de la dynastie des Jules, bien des conditions de liberté manquaient à l’historien pour être impartial : désormais ce sont les matériaux qui lui manqueront. Depuis un siècle les incendies, les inondations, les autres accidents auxquels Rome est si sujette[10] ; par-dessus tout, la mauvaise volonté des princes a détruit bien des livres, altéré bien des monuments : Vespasien, Titus, Trajan viennent d’encourager, non sans succès, les travaux historiques[11], mais déjà les bizarres caprices d’Adrien semblent annoncer un prochain retour vers la servitude de la pensée. Entre l’époque où Tacite cessait d’écrire, et celle où Suétone, Plutarque et Appien vont paraître, il ne sera donc pas hors de propos d’interrompre un instant nos recherches sur les hommes, pour jeter un coup d’œil en arrière sur les matériaux de tout genre dont pouvait alors disposer l’historien que nous attendons. I. Rome possédait à la mort d’Auguste trois grands dépôts de livres : 1° La bibliothèque de l’Atrium Libertatis, élevée sur le mont Aventin par Asinius Pollion en 715, après son triomphe sur les Parthini[12] ; 2° la bibliothèque des Portiques d’Octavie (comme les appellent tous les historiens, contredits, on le verra plus bas[13], par le monument d’Ancyre), dont la dédicace remonte, suivant Dion, à 720, et, suivant Plutarque, au moins à l’an 730, deux dates qui sont peut-être également fausses[14] ; 3° la bibliothèque du temple d’Apollon Palatin, construite certainement après la bataille d’Actium, solennellement dédiée l’an 725. Elle brûla sans doute dans l’incendie mentionné par Dion Cassius en 755, avec le temple auquel elle tenait, et fut reconstruite, puis également ouverte au public, sous le nom de Bibliotheca novi templi[15]. Chacune de ces trois bibliothèques paraît avoir été double, c’est-à-dire grecque et latine ; mais le fait n’est bien démontré que pour les deux dernières, dont chaque moitié avait un conservateur. De cette division on ne peut conclure que des livres grecs et latins y fussent seuls réunis ; nul doute que les rituels étrusques et même les tragœdiœ Tascœ, dont parle Varron[16], n’eussent attiré l’attention des savants grammairiens chargés de les organiser et de les surveiller[17]. Quoique l’administration de ces bibliothèques nous soit mal connue, on peut conclure pourtant, de ce qu’on lit dans Ovide : 1° que tous les livres nouveaux n’étaient pas admis dans les bibliothèques publiques ; 2° que le mérite littéraire ne décidait pas seul de l’admission ; 3° que par conséquent on excluait les livres condamnés au feu, ou dont les auteurs avaient été exilés par le prince ou par le sénat. Ils avaient sans doute un refuge dans les bibliothèques particulières, devenues fort nombreuses ; mais ce refuge ne leur était pas toujours assuré. Quant aux libraires, bien que les preuves manquent sur ce point, on supposera facilement que la vente des livres proscrits devait leur être interdite ; si elle continuait, c’était par fraude, à leurs risques et périls[18]. A ces trois bibliothèques on en peut ajouter deux dont la fondation se rapporte au règne de Tibère : 1° Celle du temple d’Auguste, mentionnée par le seul Pline l’Ancien[19] ; 2° Celle de la maison de Tibère (domus Tiberianœ), sur laquelle on a plusieurs témoignages[20]. Après l’incendie qui brûla la bibliothèque Palatine, bientôt rétablie, aucune cause accidentelle ne paraît avoir porté atteinte à l’intégrité de ces monuments, jusqu’au désastre de l’an 816, dont on n’a pas encore essayé, je crois, d’apprécier les résultats. En étudiant sur un plan de Rome les récits comparés de Tacite, de Suétone et de Dion Cassius[21], relatifs à ce terrible incendie, on trouve : 1° Que les quatre régions préservées durent être la première, la treizième, la quatorzième, situées complètement en dehors de la ligne suivie par le feu ; enfin la neuvième, excepté peut-être l’amphithéâtre de Statilius Taurus. 2° Que les trois régions complètement ou presque complètement ruinées furent : la huitième, comprenant le Capitole, dont le sommet pourtant dut être respecté, puisque l’incendie qui brûla le temple de Jupiter Capitolin pendant la guerre civile de Vitellius, était seulement le second après celui des guerres civiles de Sylla[22] ; la dixième, comprenant le Palatin, dont le sommet aussi fut peut-être épargné : toutefois on peut se fier sur ce point à une indication de Dion Cassius[23] ; la quatrième (templum Pacis), située entre les deux précédentes et le pied du mont Esquilin, où s’arrêta l’incendie[24]. 3° Que les sept régions plus ou moins endommagées par le feu sont : la seconde, la troisième, la cinquième, la sixième, la septième, la onzième et la douzième. Par conséquent, on peut considérer comme avant échappé aux flammes : 1° L’Atrium Libertatis, qui contenait la bibliothèque d’Asinius Pollion. L’ancien Atrium Libertatis[25], espèce de Tabularium sous la république, avait brillé déjà au temps du vieux Caton. Il était situé sur l’Aventin, dans la treizième région. 2° Les Opera Octaviœ, situés dans le champ de Mars. La bibliothèque qu’ils renfermaient brûla en 832, sous Titus (Dion, 76, 24) ; et rien ne nous apprend qu’elle ait été reconstruite. On pourrait bien compter encore comme une riche bibliothèque historique, le Tabularium du Capitole ; les divers temples qui ornaient le haut de cette colline, et dont les murs étaient chargés de tables si souvent indiquées par les historiens ; le temple d’Hercule et des Muses (dans la neuvième région), où jadis avaient été déposés les Fastes de Fulvius Nobilior[26]. Mais l’incendie dut ravager : 1° La bibliothèque du temple d’Apollon Palatin. Ce temple au moins n’existait plus au temps d’Asconius, si on adopte la leçon de MM. Madvig et Baiter dans un passage de ce savant commentateur sur le discours In toga candida[27]. Elle reparaît bientôt dans les vers de Martial, sous un nom analogue à celui qu’elle portait après le premier incendie dont nous avons parlé plus haut. Elle dut brûler sous Commode, lorsque le feu ravagea le Palatin et détruisit presque toutes les archives de l’administration impériale ; mais elle se releva encore, et Lürsen en suit la trace jusqu’au quatorzième siècle. 2° La bibliothèque du temple d’Auguste, où l’on avait sans doute réuni une collection plus complète des textes et des monuments relatifs au règne de cet empereur. Le temple n’était pas encore reconstruit lorsque Pline écrivait son Histoire Naturelle. Peut-on croire, avec Morcelli[28], qu’il ne l’ait pas été avant le troisième consulat d’Antonin le Pieux, et qu’il n’y avait pas eu entre ces deux époques une restauration et un nouvel incendie ? Je n’ose l’affirmer. En tout cas, on ignore absolument si la bibliothèque aussi fut restaurée. 3° La bibliothèque dite Domus Tiberianæ, que Pline désigne probablement quand il parle de curiosités conservées dans la maison des princes (VII, 58), on la retrouve plus tard sous son ancien nom dans Aulu-Gelle et dans Vopiscus. Et parmi les dépôts de monuments historiques officiels : 4° Le temple de Saturne, sur le Forum, au pied du Capitole : outre le trésor public, il renfermait, pour ainsi dire, les archives de la justice[29]. 5° Le temple de Vénus Genitrix, situé dans le forum de César, et qui contenait des tables de lois, comme le prouve un décret cité dans la collection des Scriptores rei agrariœ[30]. On pourrait étendre cette recherche, par des conjectures plus ou moins probables, à d’autres monuments. Tant d’édifices à Rome contenaient des copies d’actes officiels, sans parler des bibliothèques privées, aussi riches quelquefois que des bibliothèques publiques, s’il est vrai, par exemple, que celle d’Épaphrodite ait contenu jusqu’à trente mille volumes[31] ! Mais il vaut mieux nous borner au petit nombre de faits que la critique peut démontrer. Des cinq dépôts fondés entre 716 et 790, un seul paraît
avoir disparu à l’époque d’Adrien, la bibliothèque du temple d’Auguste ; et,
en revanche, Rome s’était enrichie de trois bibliothèques nouvelles : celle
du temple de Enfin, il faut mentionner la bibliothèque de Tibur, dont aucun ancien ne parle avant Aulu-Gelle, et les autres bibliothèques de province ; dont on pourrait citer quelques-unes d’après divers auteurs et les inscriptions[35] ; celle d’Herculanum, qui nous a conserve les débris de tant de richesses littéraires que l’histoire nous laissait à peine soupçonner : le hasard eût pu servir plus mal Épicure, Phædrus et Philodème, et l’auteur, peut-être enfin connu, du poème sur la guerre d’Actium[36] ; en effet, on ne cite pas un seul ouvrage conservé en Gaule, par les Gaulois, à Lyon même, dans cet entrepôt de la librairie du Nord, ruiné en 811 par un affreux incendie, et déjà rendu, sous Domitien, à son ancienne et florissante industrie. En voilà sans doute bien assez pour justifier les plaintes éloquentes de Tacite sur tant de désastres irréparables ou mal réparés. Après cette revue rapide, on peut s’étonner qu’il subsistât, à la fin du premier siècle et au commencement du second, des autographes de Cicéron, de Virgile, d’Auguste, et même de Tiberius et de Caïus Gracchus[37]. Rien cependant n’est mieux attesté, rien ne prouve mieux de quelles ressources disposait alors l’historien qui eût voulu être exact et vrai. Niais nous ne les avons pas encore toutes énumérées. II. Vingt ans avant l’incendie de Rome sous Néron, l’usage s’était conservé de lire aux calendes de chaque mois, dans le sénat, des discours d’Auguste et de Tibère, gravés sur des tables de métal[38]. Chacune de ces tables ne devait pas être un exemplaire unique ; et le Mausolée d’Auguste, où l’on voyait l’Index rerum gestarum et l’oraison funèbre de Drusus en vers, devait aussi renfermer une copie de ces discours dont le sénat entendait périodiquement la lecture. Parmi les trois mille tables du Capitole, deux fois restauré par les Flavius, se trouvaient sans doute les lois d’Auguste, les sénatus-consultes en son honneur, les plébiscites, la célèbre loi royale dont il nous reste un fragment[39]. Des municipes, des colonies, des villes alliées, gardaient encore, sur différents points de l’empire, quelques monuments des faveurs de l’empereur, ou de leur fidélité à la cause publique, ou de leur dévouement à la famille impériale. L’original avait pu se perdre à Rome, la copie échappait ailleurs aux ravages de l’incendie, des inondations et des tremblements de terre. C’est à cette classe de matériaux qu’il faut rapporter : Le monument d’Ancyre, dont on tonnait un texte latin et deux textes grecs (celui d’Ancyre et celui d’Apollonie de Pisidie[40]) ; L’autel de Narbonne[41] ; Les deux décrets de la colonie de Pise[42], connus sous le nom très impropre de Cenotaphia Pisana ; L’inscription de Tralles, traduite (sinon inventée) par Agathias, et qui nous fait connaître la générosité d’Auguste envers cette malheureuse ville[43] ; L’inscription du trophée des Alpes, détruite avant d’avoir été recueillie par les savants modernes, mais heureusement conservée dans Pline[44]. Les corporations religieuses ou commerciales autorisées par le gouvernement, quibus coire licebat[45], suivant l’expression si commune sur les marbres anciens, conservaient aussi dans leurs acta le souvenir des événements les plus remarquables. Nous en avons un exemple dans les Acta fratrum Arvalium, dont les fragments ont repris un sens et titi intérêt tout nouveau, parle magnifique travail de Marini[46]. Mais combien il serait encore plus curieux pour nous de posséder les acta des Sodales augustales[47], qu’un contemporain de Trajan pouvait sans doute consulter ! Altérés tour à tour par la haine et la flatterie, les fastes consulaires et triomphaux, les calendriers, offraient encore au savant une riche moisson de dates et de détails précieux. L’opération commencée sur les ordres du sénat de Vespasien[48], avait sans doute mal réussi ; car ce qui nous reste des fastes, d’anciens calendriers, offre précisément plusieurs de ces interpolations qu’on voulait faire disparaître[49]. Nous savons néanmoins combien de lacunes ils peuvent combler dans la série des faits historiques ; et il est bien probable qu’un siècle après la mort d’Auguste, on devait déjà sentir l’importance d’une autorité comme celle de Verrius Flaccus dans les Fastes Prénestins[50]. III. Auguste, après la bataille d’Actium, rétablit, dit le monument d’Ancyre, dans les temples de toutes les villes du Péloponnèse et de l’Asie, les ornements dont Antoine les avait dépouillés[51]. De retour à Rome, il comprit aussi dans sa restauration des vieux monuments, celle des statues, des trophées et autres souvenirs de gloire qui portaient date pour l’historien. Tite-Live nous apprend combien ces sortes de documents étaient honorés. Sous Caligula, Claude et Néron[52], les caprices du despotisme et les ravages du feu mirent de nouveau le désordre dans cette Rome qu’Auguste et Tibère avaient léguée toute brillante de marbre ; riche d’inscriptions, de statues et de dépouilles opulentes[53]. Aussi, un des soins du vieux Galba fut de rendre aux édifices publics les, offrandes que les victoires, la vanité ou la superstition des particuliers ou des princes, y avaient jadis amassées. Agricola fut chargé de ce travail, et parvint, si les paroles de Tacite ne sont pas une flatterie envers son beau-père, à effacer les traces des profanations, partout où elles n’étaient pas ineffaçables[54]. Or, parmi ces ornements des temples, les plus intéressants, sous le rapport historique, étaient sans doute ces Dactyliothèques, où l’on rangeait les œuvres les plus précieuses de la glyptique, et probablement les autres curiosités de ce genre, comme les pièces d’orfèvrerie, les monnaies, les médailles romaines ou étrangères. Scaurus avait donné le premier exemple dé ces collections ; Pompée l’imita et le surpassa bientôt ; César consacra dans le temple de Vénus Genitrix six dactyliothèques, à la garde desquelles était peut-être préposé le C. Julius Philargyrus, mentionné par une inscription[55]. Le fils d’Octavie en dédia une dans la cella du temple d’Apollon Palatin. Sans pousser plus loin l’histoire des dactyliothèques, Pline nous laisse voir que le nombre et l’importance en avaient augmenté avec les progrès du luxe et dés richesses. L’incendie de Rome sous Néron détruisit sans doute et la collection de César[56] et celle du jeune Marcellus, si elles existaient encore dans les temples cités ; mais certainement elles n’étaient plus les seules. Au moins on peut conjecturer que nous devons à de semblables dépôts la conservation d’un grand nombre des. camées historiques et mythologiques, particulièrement de la magnifique apothéose d’Auguste, l’une des richesses de notre Cabinet des Antiques[57], et de la célèbre sardoine du cabinet de Vienne, qui représente, suivant l’opinion la plus probable, la gloire d’Auguste au moment du triomphe de son fils et de son petit-fils sur les Germains[58]. A une époque où les livres historiques abondaient encore, de pareils monuments, les médailles surtout, devenaient pourtant[59] d’une grande utilité dans les questions de chronologie. Combien ils prendront d’importance, lorsque, malgré les vingt-huit bibliothèques publiques qui ornaient Rome au IVe siècle, selon le témoignage des Régionnaires, les écrivains de l’Histoire Auguste traîneront péniblement leur narration à travers des lacunes historiques et des obscurités vraiment inexplicables[60] ! |
[1] Tacite, Agricola, c. 10 ; Quintilien, X, 1, § 104, et les interprètes sur ce passage.
[2] Pline, Ep. II, 1. Cf. J. Masson, Vita Plinii, p. 68 sqq.
[3] M. Burnouf, dont nous transcrivons ici la traduction, lit, comme on le voit, detererentur au lieu de deterrerentur, que nous avons adopté ailleurs dans notre Mémoire (p. 72). On remarquera que cette variante n’importe en rien aux conséquences que nous devons tirer du passage en question.
[4] Fragm. de la biographie de son père, retrouvé par Niebuhr. Voyez plus haut, chap. IV.
[5] Ann. III, 24 : Mais je raconterai le châtiment des autres coupables et les événements de ce siècle, si, parvenu au terme de mon travail, il me reste assez de vie pour une tâche nouvelle.
[6] Voyez Ann. XI, 11.
[7] Comment. in cap. 14 Zachariæ.
[8] Masson, Janus reseratus, p. 259 sqq. Au contraire, je crois reconnaître quelque chose de Tacite dans ces lignes (VI, 18 ) : At Romæ Fulvia, uxor Antonii, socrus Cæsaris, dominatum ut mulier agitabat : incertum in hac mutatione consularis regiique fastigii, utrum deficientis potentiae ultima an incipientis prima nominanda ; certe quidem in eos insolens, per quos ut insolesceret agebatur. On sait qu’Orose omet souvent le nom des auteurs qu’il transcrit ; mais je ne voudrais pas abuser de cette circonstance pour défendre sérieusement une conjecture qu’il suffisait d’indiquer.
[9] VII, 10 : Quanta fuerint … prœlia, quantæque Romanorum clades, longo textu evolverem, nisi Cornelius Tacitus, qui hanc historiam diligentissime contexuit, de reticendo interfectorum numero et Sallustium Crispum et alios auctores quamplurimos sanxisse et se ipsum idem potissimum elegisse, dixisset.
[10] Voyez, entre plusieurs textes, Frontin, de Aquœd. urb. R, § 18 : Nam et colles si sint, propter frequentiam incendiorum excreverunt rudere.
[11] Voyez Spartien, Hadrien, c. 15.
[12] Voyez J. R. Thorbecke, de Asinio Pollione, p. 35 sqq.
[13] Chap. VIII et ci-dessous note 14.
[14] Mon. Ancyre : Porticum ad circum Flaminium, quam sum appellari passus, ex nomine ejus, qui priorem eodem in solo fecerat, Octaviam. Cf. Dion, 49 s. fin. Plut., Marc. c. 30. Suet., Aug. 29. Ovide, Trist. III, 1, 69 ; Ars am. I, 69. Vell., I, 11. Festi Fr. p. 28. Urs., et Godefroy sur ce passage.
[15] Silv. Lursenii de Templo et Bibliotheca Apollinis Palatini liber singularis. Franequeræ, 1719, in-12. Travail exact et complet, excepté sur le sort de la bibliothèque Palatine après la mort de son fondateur ; nous avons essayé d’être plus précis sur ce point, en rattachant l’histoire de la bibliothèque Palatine à celle de tous les monuments du même genre pendant les premiers siècles de l’empire. Consultez, outre la dissertation de Lürsen, l’ouvrage intitulé Il Palazzo de Cesari sul monte Palatino, restaurato da Cost. Thon... illustrato da Vine. Ballanti. Rome, 1828 ; et sur le novum templum, les Acta fr. Arv. tab. XV.
[16] De L. L. V, 55. Müller. Le scol. de Juvénal, I, 128, dit vaguement : Bibliothecam juris civilis et liberalium studiorum in t. A. P. dedicavit Augustus.
[17] Il faut citer à leur tête Varron (V. Schneider, Sur la vie et les écrits de Varron), puis Pompéius Macer, Hygin, Melissus, nommés par Suétone, Sextus, nommé par Martial ; quelques autres sont connus par les inscriptions.
[18] Voyez Ovide, Trist. II, 1, 422 sqq. 476 sqq. III, 1, 60 sqq. ; Pont. I, 1, 10 et 23 ; et plus haut, la fin de notre chapitre II.
[19] XXXIV, 7. Cf. Gori, Columbar. p. 216 sqq. Morcelli, de Stilo inscr. I, p. 386. Eckhel D. N. V. t. VI, p. 124 et 127.
[20] Aulu-Gelle, N. A. XIII, 19. Pline, Hist. nat. VII, 58. Vopiscus, Probus, 2.
[21] Tacite, Ann. XV, 38 sqq. Suétone, Néron, 38. Dion, 62, 16 sqq. Cf. Orose, VII, 7 et 29 s. fin. Orelli, Inscr. Lat. n° 736. Nardini, Roma ant., t. I, p. 159, et tom. II, p. 29, éd. Nibby.
[22] Tacite, Hist. III, 69, 71. Cf. Acta fratr. Arv. tab XXIII.
[23] L. c. Il place Néron ές τό άxρον τοΰ Παλατίου, pour contempler l’incendie.
[24] Tacite : Sexto demum die apud imas Esquilias finis incendio factus.
[25] Tite-Live, XLIII, 15. Festus s. v. Probrum virgini vestalis.
[26] Sur le Tabularium du Capitole, (Reg. IX.) v. Grut. p. 170, 6. Polybe, III, 20. Cicéron, Phil. II, 36 ; III, 12. Aulu-Gelle II, 10. Bœckh, Corpus inscr. gr. D. 2485, 2906. Sur les temples voisins, Morcelli, I, p. 313. Dion Cassius, 37, 9 ; 39, 21 ; 45, 17. Tite-Live, VI, 29. Orelli, Inscr. lat. n. 737, etc. Sur l’œdes Herculis Musarum, Macrobe, Sat. I, 12. Cf. Krause, Hist. rom. fragm. p. 125-127. Suétone, Aug. 29.
[27] P. 90 (tom. V, p. 2 du Cicéron d’Orelli) : His temporibus ædes Apollinis in Palatio fuit (sit) nobilissima... Nous n’avons pu lire sur ce sujet la discussion de M. Madvig, Append. ad Disp. de Q. Asc. Ped. p. 16. Au reste, le passage d’Asconius avait échappé à Lürsen.
[28] De Stilo inscr. I, 386.
[29] Tacite, Ann. II, 41. Dion, 45, 17. Cf. Latini sermonis reliquiæ, n. XLVI, p. 287.
[30] P. 347 : Ideo hanc legem
dedimus rationemve declaravimus, ut ære contineatur. Dat. Rom. Kal. April.
Tiberio Caesare coss. Le Ms. de Leipzig ajoute (fol. 79, verso) : In ædem Beneris
(Veneris) genitricis (note de M. Hase sur l’exemplaire de
[31] Suidas, s. v. Tiraboschi, Storia d. l. it. I, p. 305, 314 ; II, p. 218, 309, avec quelques erreurs, contient sur ce sujet d’utiles indications.
[32] Dion Cassius, 72, 24 ; Aulu-Gelle, V, 21 ; XVI, 8 ; Treb. Pollion, Trig. tyr. 31.
[33] Orose, VII, 16. Aux textes déjà connus sur les jeux du Capitole (Censorin, c. 18. Cf. Suet., Dom. 4), on peut ajouter l’inscription 1068 du recueil de M. Bœckh.
[34] Aulu-Gelle, XI, 17. Vopiscus, Probus, 2. Une inscription de Fabretti (c. X, n. 48) mentionne un directeur de toutes les bibliothèques de Rome, sous Adrien. Cf. Nibby, Roma nell’ anno 1838, t. II, p. 208.
[35] Aulu-Gelle, XVIII,
9, Bibliothèque de Patras (cf. Pausanias, VII, 18, 5 ; IX, 14 ; X, 5) ; XIX, 5.
Pline, Ep. I, 8 ; III, 7 ; IV, 28.
Dion Chrysostome, Or. XXXVII, p. 104,
Reiske. Nibby. Viaggio antiq. t. I,
p. 129. Orelli, Inscr. lat. 1172. Sur le musée et la bibliothèque d’Alexandrie,
voyez Strabon, XVII, 1, § 8. Suétone, Claude, 42. Dom. 20, et, outre l’ouvrage
de M. Matter, les deux dissertations dont les titres suivent : le Musée d’Alexandrie, par M. Parthey,
en all. (couronné par l’Acad. des sciences de Berlin en juillet 1837), in-8°,
1838 ;
[36] Voyez le recueil déjà cité de M. Kreyssig, de Sallustii hist. fragm. etc. Misenæ, 1835, in-8°, et mes Reliquiœ serm. lat. p. 313.
[37] Pline, Hist. nat. XIII, 13 et 26. Quintilien I, 7, 20. Aulu-Gelle, I, 21 ; XIII, 20. Suétone, Auguste, 71, 87 ; Néron, 52, etc. Nous n’avons point rangé plus haut, parmi les écrits d’Auguste, les Diplomata (civitatis Romanœ), dont Caligula ne reconnaissait plus l’autorité, les déclarant vetera et obsoleta (Suétone, Caligula, 38). Mais le cachet de l’empereur (voyez Suétone, Auguste, 50) y était seul apposé. Ces pièces se confondaient quelquefois avec les tabulœ honestæ missionis, dont un exemplaire gravé restait dans quelque temple à Rome ; usage qui a heureusement sauvé jusqu’à nous quelques-uns de ces monuments, dont aucun, il est vrai, ne remonte, que je sache, au règne d’Auguste. Voyez Orelli, n. 737 (et Maffei, Ist. diplom. p. 30), 2652 ; et surtout Arneth : Zwœlf rœmtische militür-Diplomen. Vienne, 1843, in-4°.
[38] Dion, 60, 10 ; 61, 3. V. plus haut ch. I.
[39] Haubold, Ant. rom. mon. leq. n. 46, donne, outre le texte de ce monument, une indication de tous les travaux critiques dont il a été l’objet.
[40] V. plus haut, chap. I ; Reliquæ latini serm. p. 340 ; et plus bas, Appendice III.
[41] Orelli, Inscr. lat. n. 2489. Reliquiœ, etc. p. 338.
[42] Il y a bien peu à dire sur ce monument, après le travail de Noris. J’avoue cependant qu’on regrette de ne trouver nulle part un résumé précis de ces vastes recherches, comme M. Klausen en a donné un des recherches de Marini sur les Arvales. D’ailleurs, le dernier chapitre, qui traite de l’orthographe des tables de Pise, est évidemment à refaire.
[43] Agathias, II, 17 ; passage qui avait déjà été relevé par Tillemont. Remarquons, en passant, que la date assignée par Eusèbe au tremblement de terre qui détruisit Tralles, coïncide en effet avec la guerre des Cantabres, à laquelle Agathias rapporte le voyage de Chæremon.
[44] Hist. nat., III, 24. Nous avons indiqué ailleurs les principales recherches des modernes sur ce monument. Voyez chap. VIII de ce mémoire.
[45] Gruter, p. 99, 1 ; 175, 8 ; 391, 1 ; 399, 4, 432,1 ; 437, 2 ; 1027, 4, etc. Fabretti, p. 719, n. 405. Mommsen : de Collegiis et sodaliciis Romanorum, Kiel, 1843, in-8°.
[46] Quels traits peuvent faire mieux comprendre la décadence de l’esprit public et de la religion romaine sous les empereurs, que ces précieux détails épars dans les Acta fratrum Arvalium ? Comment ne pas prendre en pitié des préteurs, des consulaires, des triomphateurs sérieusement assemblés pour décréter (Tab. IX sqq.) une vache à Livie, un bœuf au divin Auguste, et pour assister ensuite au sacrifice de ces victimes ? Cf. tab. XV (cela s’écrivait après l’Apocolocynthosis de Sénèque), XXV, XXXII, XLIII.
[47] Voyez plus bas, Appendice II, § 8.
[48] Tacite, Hist. IV, 40.
[49] Voyez, outre les calendriers recueillis dans le tome II de M. Orelli, le fragment récemment découvert à Cume, et commenté par O. Kellermann (dans le Specimen epigraph. de Jahn, Kiel, 1841, in-8°).
[50] V. ad VIII kal. Mai. Cf. Tacite, Ann. III, 64 ; déjà discuté par Eckhel, D. N. V., t. VI, p. 194. Cf. sur l’utilité des calendriers et des inscriptions en général, id. ibid., p. 71, 100, 107, 150, passim.
[51] Strabon, Géogr. XIII,1, § 30. Dion, 48, 12.
[52] Suétone, Caligula, 34 ; Néron, 32. Il y a toutefois des monuments que les Néron même devaient respecter ; par exemple, les statues d’Auguste. Suétone, Néron, 12 : Il baisa celle que lui décernèrent les juges, comme joueur de luth, et la fit mettre au pied de la statue d'Auguste.
[53] Le désordre datait même d’une époque beaucoup plus ancienne, si l’on en croit Tite-Live, XXV, 40 (à l’occasion du triomphe de Marcellus).
[54] Tacite, Agricola, 6. Cf. Ann. XV, 45.
[55] Donius, Inscr. XVII, 1. Ajoutez Suétone, Auguste, 30 ; Manilius, V, 509 sqq.
[56] Le temple de Vénus Genitrix était dans la huitième région, qui fut ravagée par le feu. Ce qui paraît certain cependant, c’est qu’un temple de cette déesse subsistait encore au temps d’Appien (B. civ. II, 102).
[57] Voyez Lenormant et de Witte : Trésor de numismatique et de glyptique, Iconographie des empereurs romains, planche XII, p. 23.
[58] Mémoire sur un camée du cabinet des pierres gravées de S. M. I. l’empereur de toutes les Russies, et sur quelques portraits antiques de Julia Augusta. Saint-Pétersbourg, 1820, in-8° [par M. Kœhler].
[59] Il doit suffire de nommer ici Eckhel, qui n’a pas besoin de nos éloges, et que nous avons déjà plusieurs fois cité. On manque, il est vrai, de médailles authentiques pour les années de Rome 745, 748, 749, 750, 753, 756, 758, 762, 763, 765, 767 ; mais le nombre de ces lacunes pourra diminuer.
[60] Voyez Jul. Capitolin, Max. et Balb., 11, 15, 16. Val. Jun. 1. Vopiscus, IV tyr. 2 et 11, etc.