DEUX JURÉS DU TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE

PREMIÈRE PARTIE. — JOACHIM VILATE, LE « PETIT MAÎTRE »

 

CHAPITRE VII.

 

 

Robespierre ne parle que d'assassinat. — Chez Duplay, Vilate est suspect. — L'orage gronde sur la montagne. — Ce que découvre Vilate. — Attitude inquiétante de Billaud-Varenne. — Barère est « saoul des hommes » ; il ne reconnaît plus « que Dieu et la Nature ». — Nuit d'angoisse. — Où veut-on en venir ? — L'idée agrarienne. — Charlataneries. —Billaud-Varenne a peur d'être assassiné. Il dénonce Vilate aux Comités. — Les « indiscrétions réfléchies » du jeune juré. — Scène violente au théâtre de la République entre Billaud-Varenne et Vilate. — Le 2 thermidor, il siège encore au tribunal. — Le 3, il est arrêté. — La prison de la Force. — On lui donne pour cellule une chambre appelée les Tuileries. — Gaîté des prisonniers. — Leurs jeux. — L'Autel de la Liberté. — Fausse alerte. — Récit du comte Beugnot. — La nuit du 8 au 9 thermidor il la prison de la Force.

 

Vilate estime que cette farce, jouée d'un air grave, débitée d'un ton glacial par Vadier à la tribune de la Convention, atteignit profondément Robespierre. Quel contraste ridicule entre « son travestissement sous cette mômerie et son superbe rôle à la fête de l'Être Suprême ![1] »

Il voit Maximilien devenir plus sombre. « Son air renfrogné repoussait tout le monde ; il ne parlait que d'assassinat, encore d'assassinat, toujours d'assassinat. Il avait peur que son ombre ne l'assassinât. Un mois avant sa chute, je n'avais pas mis les pieds chez lui ; on m'y avait lancé des regards inquiets et menaçants. L'orage grondait sur la montagne ; la plaine retentissait de sifflements ; la mer soulevait ses flots agités. Je m'attachai fortement à connaître le point d'où partait la tempête[2]. »

Il découvrit qu'il s'agissait d'entamer de nouveau la Convention nationale. Dans les derniers jours de messidor, au milieu de la place adjacente à la salle des Jacobins, un groupe est rassemblé autour d'un homme ahuri. Vilate entend qu'on crie : « C'est un assassin de Billaud-Varenne ! Il y a des scélérats dans la Convention ! »

Or, aux Jacobins, Billaud se retourne vers Vilate et lui dit : « On est venu chez moi m'assassiner. »

— Il n'est pas étonnant qu'on en veuille à tes jours, s'il y a des scélérats dans la Convention.

-- Nomme-les, exige Billaud.

— Je ne les connais pas.

Billaud n'insiste pas ; mais le regard qu'il lance au jeune homme ne lui prédit rien de bon.

« Le soir où Barère présidait la Société (des Jacobins)[3], le voile fut entièrement déchiré ; il me prie de lui faire venir ses rapports sur les victoires ; je vais les chercher et les lui remets moi-même. Il jouissait d'avance du plaisir d'émouvoir la société et les tribunes. Vaine erreur ! Robespierre occupe toute la séance par un discours artificieux, fait pour tromper les hommes, même éclairés. Barère souffrait ; sa réputation fut attaquée, compromise. Après la séance, j'accompagnai Barère dans son laboratoire, voisin du Comité de Salut public. Tout défaillant, il s'étend dans un fauteuil : à peine il pouvait prononcer ces mots : « Je suis saoul des hommes : si j'avais un pistolet !... Je ne reconnais plus que Dieu et la Nature. » Après quelques minutes de silence, je lui fais cette question : « Quelle a pu être sa raison de t'attaquer ? » La crainte et la douleur ont besoin de s'épancher. « Ce Robespierre est insatiable, dit Barère. Parce qu'on ne fait pas tout ce qu'il voudrait, il faut qu'il rompe la glace avec nous. S'il nous parlait de Thuriot, Guffroy, Rovère, Le Cointre, Panis, Cambon, de ce Monestier qui a vexé toute ma famille et de toute la séquelle dantoniste, nous nous entendrions ; qu'il demande encore Tallien, Bourdon de l'Oise, Legendre, Fréron, à la bonne heure... Mais Duval, mais Audouin ; mais Léonard-Bourdon, Vadier, Vouland, il est impossible d'y consentir. — Ce sont donc là, répliquai-je, les scélérats, les hommes corrompus de la Convention ? »

« Nous nous séparâmes, lui dans un accablement affreux, moi consterné de ce que je venais d'entendre.

« Rentré dans ma chambre, j'écris les noms des victimes désignées au milieu du trouble. Quelle nuit horrible ! Quelles tristes réflexions ! Alors, plus de doute du projet médité, arrêté entre les membres du gouvernement, de décimer la Convention nationale. Il est évident qu'on était divisé sur les victimes et que la discorde s’établissait au milieu de ceux qui étaient d'accord sur la proscription. Le discours de Robespierre me parut avoir pour objet d'amener Barère à ses fins par la terreur ou de le perdre s'il s'obstinait dans sa résistance.

« Quel était le motif de ce nouveau 31 mai ? Où voulait-on en venir ? De quel genre de corruptions les représentants du peuple s'étaient-ils rendus coupables ? Avaient-ils descendu des places élevées qu'ils occupaient sur la Montagne ? Il me parut clair qu'on les regardait comme des obstacles au système agraire, à la continuité du terrorisme qui en était l'instrument. Mais les cris et les plaintes de tant de familles désolées, le désespoir des veuves et des orphelins ne formaient-ils pas un concert lugubre et déchirant ? Ces charretées de patients qu'on conduisait à la mort et qui montraient la sérénité de l'innocence n'effrayaient-elles pas le peuple ? Les bras des bourreaux ne commençaient-ils pas à se lasser et le fer de la destruction à s'émousser ?

« Cette idée agrarienne n'était-elle pas elle-même une chimère de novateurs aveugles, épris des idées de perfection et de régularité impossibles dans ce monde, pleins de la vanité des choses humaines ou la charlatanerie de jongleurs qui tendaient enfin à devenir les tyrans de leurs compatriotes et les oppresseurs de leur pays ?

« De quel droit ce très petit nombre de représentants dominateurs prétendaient-ils disposer de la vie du plus grand nombre, insulter à la fois à la puissance conventionnelle et à la souveraineté du peuple ?

« Je m'abstiens d'approfondir ces idées politiques.

« L'esprit de faction, les délires ambitieux, la fureur des vengeances paraissaient donc avoir remplacé la passion sublime et pure de faire le bonheur d'un grand peuple. Le feu sacré dont mon cœur brûlait pour la Révolution s'empara de tout mon être et, dans ma juste indignation, je jurai de sauver la chose publique, au péril de ma vie, en divulguant ce 'que je savais...

« Je combinai toutefois les mesures de prudences »

Peu après « cette nuit horrible » Vilate apprend que Billaud-Varenne l'a dénoncé aux Comités de Salut public et de Sûreté générale. « Il est évident qu'il n'avait pu alléguer le véritable motif pour lequel il voulait me faire arrêter. Il n'avait pour objet que de paralyser ma langue. » Mais Billaud s'était servi des mots prononcés par Vilate dans leur bref colloque aux Jacobins.

Ce jeune homme était bien imprudent, en se croyant très fort. « Dans différentes occasions, j'affectai, dit-il, envers certaines personnes de choix, des indiscrétions réfléchies. » Ces ((indiscrétions réfléchies » lui coûteront cher. Dans la salle de la Liberté, il a dit devant des représentants du peuple : « Le Tribunal révolutionnaire attend une vingtaine de députés ; la bombe va éclater... » Confidence redoutable, dont on lui fera grief, plus tard, en l'accusant d'avoir voulu participer, comme mouchard de Robespierre, aux coupes sombres que l'Incorruptible méditait au sein de la Convention. Barère le qualifiera même de « bourreau de la représentation nationale[4] ». La dénonciation de Billaud-Varenne n'eut pas de suites. Barère et Vadier se trouvèrent heureusement là ; ils n'avaient pas été prévenus par Billaud. Ils prirent la défense du jeune juré, firent valoir la futilité du prétexte ; Vilate échappa, pour cette fois, à la « poursuite » du terrible « patriote rectiligne ».

Le hasard, quelques jours plus tard, les remettait en présence, au théâtre de la République, dans une loge du rez-de-chaussée. Billaud regarde avec colère Vilate. Celui-ci le dévisage fièrement et il l'interpelle :

« Eh bien ! ta dénonciation est allée en fumée ! »

— « Perfide ! scélérat ! » réplique Billaud qui sort brusquement et ferme la porte avec une violence telle que la loueuse de loge et tous les spectateurs « en sont saisis d'épouvante[5] ».

 

Le 2 thermidor, à neuf heures du matin, Vilate siège encore au tribunal[6]. Le 3, à dix heures du soir, Dossonville, accompagné de plusieurs membres du Comité révolutionnaire des Tuileries, vient l'arrêter chez lui. Ordre du Comité de Sûreté générale ! Vilate lit le motif : Complice de Naulin. Il a eu la langue trop longue et c'est la motion de l'ancien juge au Tribunal disant aux Jacobins : « Il faut chasser de la Convention tous les hommes corrompus, » répétée par lui, Vilate, à Billaud-Varenne, qui lui vaut d'être arrêté. L'un des membres du Comité révolutionnaire vient de saisir sur son bureau un papier qu'il lit attentivement. « C'est une liste de noms. Le visage de Dossonville rayonne de joie ; il s'imaginait avoir fait une trouvaille. Il lit, il devient pâle ; sa figure laisse entrevoir un caractère d'altération. En continuant ses perquisitions, il met le papier dans sa poche sans l'inventorier, quoiqu'il inventoriât des papiers insignifiants. Pourquoi cette soustraction de la part de Dossonville ?... Il savait bien ce qu'il faisait ; et ce n'est pas là l'instant d'en tirer les inductions qui, au surplus, sont palpables[7]. »

Il est conduit à la prison de la Force. Il y est placé dans une chambre appelée les Tuileries. « L'identité de ce nom avec celui de mon habitation antérieure donna lieu à de très fines railleries, dit-il. Sans doute, l'arrivée d'un juré du Tribunal révolutionnaire était un événement pour les détenus. J'eus d'abord à essuyer quelques plaisanteries. On se convainquit qu'un juré était un homme comme un autre ; on découvrit même qu'il pouvait être susceptible d'affections humaines et sensibles. La lecture des papiers nous était interdite ; nous ne correspondions avec personne ; nous ignorions tout. J'eus occasion d'admirer la résignation, la sérénité de toutes ces malheureuses victimes. La gaîté ne perdait rien de ses petits jeux, de ses plaisirs. On était calme, on parlait de la République avec une sorte de respect religieux.

« La promenade, très resserrée, entourée d'arbres verts, offre à l'œil surpris un arrangement de briques, en forme d'autel, sur lequel sont plantés de jeunes arbustes, des fleurs, avec une figure placée au centre, et couronnée d'un myrthe. « C'est, me dit un détenu, l'autel élevé à la Liberté ; elle s'est réfugiée sous les verrous et les portes grillées. Cette statue, faite par un prisonnier, avec la pierre d'une muraille et son couteau, est celle de l'immortel Rousseau qui, né républicain, n'en disait pas moins que la Liberté est achetée trop cher au prix du sang d'un innocent. » Je l'avoue dans toute la sincérité de mon cœur, je rends grâces à la Providence d'avoir été mis à la Force. Que d'exemples d'un dévouement sublime et d'une patience héroïque m'ont fait verser des larmes d'amertume ! Que de réflexions sur les choses sont venues m'éclairer. Oh ! j'ai connu le malheur ; j'ai appris à le respecter, à l'honorer ; j'ai sondé les profondeurs de l'Humanité[8]. »

« Le 9 thermidor », sur les quatre ou cinq heures de l'après-midi, on m'appelle. Le concierge m'annonce que je suis en liberté.

« La liberté !... A ce nom je tressaille. On me propose d'écrire que je vais me rendre au lieu désigné. Je m'imagine que c'est une formule ; je fais ce qu'on exige et je vais pour sortir. Le sentiment de quitter des hommes dont j'avais fait la connaissance, des hommes dans l'adversité, qui m'ont inspiré l'estime ; le désir de leur être utile m'emporte vers eux : je les embrasse, je leur promets de ne pas les oublier et de tout faire pour les sauver. Je descends ; on me dit au second guichet qu'il y a contre-ordre. Bientôt le tocsin sonne ; les détenus attendent froidement le résultat du grand mouvement qui semblait s'opérer. Un gendarme est jeté à la Force ; il en sort une heure après. La fluctuation des esprits est extrême. On annonce que des chariots sont à la porte, que la septembrisation va recommencer. Un moment avant de nous coucher un prisonnier s'écrie : « Nous sommes tous aujourd'hui âgés de quatre-vingts ans. Des complices de Robespierre arrivent avec une force armée, délivrent des fers leurs affidés ; on ne parle pas de moi ; je reste avec les autres victimes[9]. »

Le comte Beugnot a raconté, dans ses Mémoires[10] que, le 9 thermidor, vers minuit, il se fit, dans la prison de la Force où il était détenu comme Vilate, un bruit extraordinaire. Les guichetiers les avertirent qu'on avait amené Robespierre à la Force. « Nous nous le faisons répéter plusieurs fois ; nous restions muets d'épouvante. Une demi-heure après, plus grand tapage ; c'est Robespierre qu'on vient de mettre en liberté. Les guichetiers nous avaient trompés sans le vouloir : c'était bien un Robespierre qui était en jeu dans ces tours de Force, mais ce n'était pas Robespierre le Grand, c'était son frère. L'épouvante redouble au milieu de nous. Il est évident qu'on se bat quelque part et il paraît que Robespierre, d'abord vaincu, a repris le dessus. Un incident nouveau vient confirmer ce jugement. Il nous était échu, depuis une quinzaine de jours, un certain juré du Tribunal révolutionnaire, du nom de Vilate. Ce Vilate était l'ami de cœur de Robespierre et lui servait d'espion au Tribunal. Les Comités de gouvernement lui imputaient je ne sais quelle trahison dans l'exercice de ses nobles fonctions et l'avaient fait arrêter. Ce petit monsieur, âgé de moins de trente ans, était doué d'une figure attrayante et douce ; il y conformait ses manières et son ton et affectait en tout une sensibilité exquise. On pouvait dire de lui :

Un papillon blessé lui fait verser des larmes !

« Et le misérable était ce qu'on appelait dans cet antre un juré solide, c'est-à-dire qu'il ne lui était pas arrivé une seule fois, depuis un an, de voter la non-culpabilité d'un accusé[11]. A son arrivée à la prison, on avait voulu l'assommer[12]. Ferrière-Sauvebœuf[13] avait même insinué qu'on pouvait le faire avec impunité et je crois qu'on l'eût fait si Duquesnoy et moi ne nous y étions pas opposés.

« Dans le moment même où on avait mis Robespierre jeune en liberté, on avait appelé Vilate pour sortir avec lui. Dès lors, nous crûmes que la victoire de l'aîné était complète ; mais Vilate, petit-maître fort recherché, avait donné quelque temps à sa toilette, et, au moment précis où il se baissait pour franchir la porte de la rue, il se trouva-en face de Bourdon de l'Oise, commissaire de la Convention, qui le repoussa rudement dans l'intérieur et le fit mettre au cachot. »

Dans la nuit du 8 au 9 thermidor, l'administration de police, l'agent national de la Commune de Paris et l'un de ses substituts avaient, effectivement, décerné un mandat de liberté pour Vilate, sur l'ordre de Robespierre[14].

Maximilien voulait-il recourir encore à ses services ? Tenait-il à l'avoir sous la main ? Craignait-il quelque imprudence de langage, des confidences compromettantes faites aux geôliers ou aux moutons de la Force ? A la veille de la lutte suprême et du suprême péril, à l'heure où l'Incorruptible se sent traqué par tous ceux que la peur a unis contre lui, garde-t-il l'illusion de croire à la jeunesse « sensible » ? Croit-il encore en Vilate, tandis que, chez son hôte, le menuisier Duplay, tous se méfient du jeune juré ? A-t-il simplement pitié de cette existence dévoyée et salie dont, avec Barère, Vadier, Dupin, mais d'une autre manière qu'eux, il a été le mauvais génie ?

 

 

 



[1] Les Mystères de la Mère de Dieu dévoilés, p. 276.

[2] Vilate, Causes secrètes, p. 200.

[3] Vilate, Causes secrètes, p. 200 et suiv.

[4] Séance de la Convention, le 7 germinal, an III.

[5] Vilate, Causes secrètes, p. 204.

[6] Depuis le 25 prairial, il n'avait siégé que deux fois le 2 messidor et le 29 messidor. Le 2, il avait jugé treize accusés. Trois d'entre eux étaient des prêtres, les autres un maître d'école, un charretier, un tonnelier, une apprêteuse de bas, un peigneur de laine, un tailleur de pierre, un volontaire, un fripier. Tous étaient prévenus de « propos fanatiques ». Seul, le peigneur de laine avait été acquitté. Le tailleur d'habits était mort en prison ; le volontaire était devenu l'ou. Les dix autres avaient été condamnés à mort. — Le 29 messidor, il avait jugé dix-sept prévenus, un prêtre, des vignerons, deux femmes, un journalier, un laboureur, deux cultivateurs, un matelot, un capitaine dans les charrois de la République. Sept d'entre eux avaient été acquittés, les autres condamnés à mort. — Le 2 thermidor, enfin, il juge vingt-sept accusés habitants de l'Ariège, de la Côte-d'Or. du Doubs ; du Jura. Ce sont des prêtres, des nobles, des cultivateurs, un capitaine, un sergent, un notaire, un lieutenant des douanes nationales, des commerçants. Les uns sont coupables d'avoir émigré, les autres d'avoir correspondu avec les ennemis de la République ; d'autres d'avoir cherché à « créer une nouvelle Vendée » dans l'Ariège et dans la Haute-Garonne. Treize d'entre eux sont acquittés. Les autres seront guillotinés sur la place delà « ci-devant barrière de Vincennes ». Archives nationales. W 391, n° 907, W 420, n° 955 et W 424, n° 959.

[7] Vilate, Causes secrètes, p. 204.

[8] Vilate, Causes secrètes, p. 211.

[9] Vilate, Causes secrètes, p. 212.

[10] Mémoires du comte Beugnot, I, 278. Paris, Dentu, 1866.

[11] Assertion fausse, nous l'avons vu par l'exposé des affaires où l'acquittement des accusés avait été prononcé à l'unanimité des jurés, au nombre desquels se trouvait Vilate.

[12] Contradictoire avec le récit de Vilate.

[13] Agent des Comités, prisonnier à la Force. Il était l'objet d'égards particuliers et sortait tous les soirs pour aller rendre compte de ce qui se passait dans la prison.

[14] Dans la longue séance du 9 thermidor, à la Convention, Barère, au nom du Comité de Salut public, dénonçant « l'horrible conjuration des usurpateurs de l’opinion publique », vint déclarer que l'administration de police, le maire et l'agent national avaient effrontément usurpé l'autorité nationale de la Convention en décernant un mandat de liberté en faveur de Vilate, Quelques mois plus tard, le 7 germinal an III, il renouvela son récit et M.-J. Chénier déclara que l'ordre de mise en liberté avait été donné par Robespierre.