LES GUERRES DE LA RÉVOLUTION

VALMY

 

CHAPITRE X. — LES ISLETTES.

 

 

I. Dillon et ses lieutenants. Les gentilshommes verriers. Les francs-tireurs de l'Argonne. — II. Les Austro-Hessois. Les deux affaires du 17 et du 20 septembre. Marceau. Neuilly.

 

I. Pendant que les Prussiens se heurtaient à Valmy contre une résistance inattendue, les Autrichiens de Hohenlohe-Kirchberg et les Hessois du landgrave ne faisaient contre les Islettes que d'inutiles démonstrations.

Dumouriez avait confié la défense de ce poste au chef de son avant-garde, Arthur Dillon. Mais Dillon était un fervent royaliste qui ne servait la Révolution qu'à contrecœur ; il avertit les alliés de la prochaine invasion de Custine ; il proposa à son lieutenant Money d'émigrer avec lui. Il manquait d'énergie et d'activité. Le 31 août, lorsqu'on le chargeait de seconder l'attaque de Miaczynski sur Stenay, il ne s'engageait qu'avec hésitation et se retirait précipitamment sur Mouzon. Le 4 septembre il prenait le chemin de Varennes avec angoisse et en maudissant la folle audace de Dumouriez. Il aurait dû se saisir de la gorge de Clermont qui est. en réalité, la clef du défilé des Islettes. Maître de cette trouée, il aurait défendu quelque temps le passage de l'Aire et retardé la marche des Austro-Hessois. Il laissa les ennemis occuper Clermont, s'avancer sur la grande route bordée de bois, et déboucher dans la plaine des Islettes, sans engager contre eux la moindre escarmouche. Courtisan de Versailles, favori de Marie-Antoinette, rival des Besenval et des Lauzun, Dillon, ou, comme on l'avait surnommé, Dillon le Beau, n'était qu'un général de cour ; il restait au lit jusqu'à dix heures du matin et durant toute la campagne, ses aides de camp donnèrent de leur propre mouvement des ordres qu'il ratifiait ensuite. Tout l'honneur de la défense des Islettes revient, non pas à Dillon, mais à Galbaud qui plaça l'artillerie ; à Gobert qui fit les retranchements et dicta la plupart des dispositions[1] ; à Money qui commandait le poste le plus important, celui de la côte de Biesme ; aux colonels de cavalerie Neuilly et Frégeville ; aux soldats qui manifestaient les plus ardentes dispositions et brûlaient de se mesurer en plaine avec l'ennemi[2] ; enfin aux habitants de la contrée[3].

La partie de l'Argonne qu'arrose la Biesme, de Vienne-le-Château aux Islettes et à Futeau, renferme et renfermait déjà en 1792 d'importantes verreries. Les gentilshommes nommés gentilshommes verriers s'étaient établis depuis le XVIe siècle dans cette vallée. Tous les rois, depuis Henri III, leur avaient permis de faire le commerce sans déroger. Ils travaillaient eux-mêmes et on les voyait, revêtus seulement d'une longue chemise, manier la fêle et souffler la bouteille. Les bourgeois les appelaient des hazis, c'est-à-dire des desséchés, et se moquaient de leur orgueilleuse pauvreté ; les gentilshommes à leur tour nommaient les roturiers des sacrés mâtins. Mais, grâce à la puissante recommandation de la duchesse d'Elbeuf qui possédait la baronnie de Vienne-le-Château, les verriers envoyaient leurs fils aux écoles militaires et leurs filles à la maison royale de Saint-Cyr. Un grand nombre d'entre eux avaient émigré pour s'enrôler sous le drapeau du prince de Condé, comte de Clermontois, qu'ils considéraient comme leur protecteur naturel. Ceux qui n'avaient pas quitté le pays avouaient leur haine pour la Révolution ; ils étaient, dit Dumouriez, fiers de leur fragile noblesse et détournaient le patriotisme des paysans. On arrêta les principaux, au nombre de vingt, et on les conduisit à Châlons[4].

Mais, si les gentilshommes verriers de l'Argonne s'étaient efforcés un instant de paralyser la défense nationale, les bourgeois et les paysans la secondaient de tout leur pouvoir. Ils ont, rapporte Gobert, bien mérité de la patrie et il faut leur rendre cette justice ; c'est à eux que nous devons une partie de nos succès. Tous étaient prêts à venir à notre voix ; tous étaient nos espions, et l'adversaire ne trouva pas un traître parmi eux. Ils informaient Dillon des moindres mouvements des Autrichiens et des Hessois. Ils tiraient sur l'ennemi qui s'écartait imprudemment du gros des troupes. Ils résistaient aux détachements qui venaient faire du fourrage et lever des contributions. Les habitants de Fleury chassèrent de leur village les hussards autrichiens et tuèrent l'un d'eux. Le 11 septembre, Galbaud faisait appel aux districts de Sainte-Menehould et de Varennes ; il priait, au nom de la France et du général Dumouriez, les braves gens habiles à tirer un coup de fusil de se rendre à Sainte-Menehould et les autorisait, dès qu'ils seraient au nombre de cinquante, à se former en compagnies de chasseurs et à choisir eux-mêmes leurs chefs. Ces braves gens vinrent en foule, et on tira, dit encore Gobert, de cette population extrêmement attachée à la patrie, plusieurs corps de chasseurs utiles[5].

 

II. Les Hessois campaient à Clermont, en face des Islettes et les Autrichiens de Hohenlohe-Kirchberg, à Neuvilly, en face de la Chalade. Nous les voyions devant nous, écrit Gobert, et nous pouvions presque compter leurs soldats. Un poste établi à Aubreville les reliait les uns aux autres. Quelques escadrons de hussards de Wurmser, envoyés à Rarécourt, couvraient le flanc gauche des Hessois.

Hohenlohe-Kirchberg et le landgrave jugèrent la position des Islettes inattaquable. On sait du reste que le duc de Brunswick leur avait recommandé la plus stricte défensive. Ils se bornèrent donc à des simulacres d'attaque, à des rencontres de fourrageurs et à de petits combats d'avant-garde où les Français admirèrent l'adresse des chasseurs hessois[6].

Deux affaires méritent d'être mentionnées ; elles eurent lieu le 17 et le 20 septembre.

Le matin du 17 septembre, pendant que le comte de Nauendorf marchait avec cinquante soldats de Schröder et quatre escadrons sur le chemin de Varennes à la Pierre-Croisée, Hohenlohe-Kirchberg s'avançait sur la grande route de Clermont aux Islettes. Il avait avec lui douze compagnies d'infanterie, deux escadrons de chevau-légers, cinq pièces de canon et deux obusiers. Deux cents volontaires autrichiens et les chasseurs hessois couvraient les flancs du détachement. Le landgrave et le jeune archiduc Charles, que Hohenlohe-Kirchberg devait initier aux pratiques de la guerre[7], s'étaient joints à l'expédition. On refoula les avant-postes français établis à l'entrée de la vallée, sur le Hutebas, derrière des abatis. On mit en batterie sur une éminence les obusiers et deux pièces de canon. Pendant ce temps, Hohenlohe-Kirchberg, le landgrave, l'archiduc Charles faisaient une reconnaissance. La position leur parut si forte qu'ils ordonnèrent la retraite. Les Austro-Hessois n'avaient perdu que deux hommes. Galbaud, qui ménageait ses munitions et ne voulait tirer qu'a coup sûr, n'avait répondu que par quelques volées de canon au feu des ennemis. Les Français n'eurent même pas un blessé. Ce combat, rappelle Gobert dans son mémoire sur la campagne, paraissait si peu sérieux à nos gens qui bordaient les retranchements que, le moment de la soupe étant arrivé, ils la mangèrent tranquillement en accompagnant de leur chant le sifflement des obus qui passaient sur leurs têtes. Nos soldats, dit de même Dillon, supportèrent cette attaque avec une gaieté extrême, avec des cris de Vive la nation et en défiant l'ennemi de s'approcher plus près[8].

Trois jours après, les Hessois firent une nouvelle tentative. Hohenlohe-Kirchberg et le landgrave entendaient le canon de Valmy ; mais ils n'avaient pas d'instructions et ne pouvaient en avoir, puisque le combat s'était livré à l'improviste, contre les prévisions de Brunswick. Hohenlohe-Kirchberg se contenta d'envoyer dans la matinée quelques détachements sur le chemin de La Chalade. Mais, à deux heures de l'après-midi, le landgrave impatient fait battre la générale dans les rues de son camp et prendre les armes à sa petite armée. Il laisse à Clermont le gros de ses forces, et se porte sur la route des Islettes, à la tête des troupes légères, des grenadiers, des carabiniers et des dragons de la garde. Les grenadiers s'avancent en chantant et au pas de course. Mais ils s'arrêtent, devant la Biesme débordée et le feu de l'artillerie française. Les boulets pleuvent au milieu d'eux ; un canonnier est tué à côté du landgrave qui tombe de cheval, étourdi et sans connaissance. Le temps se passe ; le bruit de la canonnade qui vient de Sainte-Menehould s'apaise peu à peu ; le landgrave, qui s'est remis en selle, ne remarque pas le moindre mouvement sur la côte de Biesme ; il ordonne la retraite, et les Hessois rentrent dans leur camp, silencieux et abattus. Les tirailleurs français les poursuivirent jusque dans les jardins de Clermont. J'ai moi-même été chargé de la poursuite des fuyards, écrivait Marceau, et je les ai menés jusqu'au bord de leur retranchement, sans qu'il me soit arrivé d'autre perte que celle de deux chasseurs d'une compagnie franche qui était avec nous[9].

Ces deux reconnaissances du 17 et du 20 septembre furent les seules opérations des alliés contre les Islettes[10]. Le 2 octobre, après avoir langui dans l'inaction, les Autrichiens se repliaient de Neuvilly sur Fromeréville et les Hessois de Clermont sur Regret. La veille (1er octobre), le colonel Neuilly, qui venait de recevoir son brevet de maréchal de camp, s'était signalé par un brillant fait d'armes. Il est bon à tout, disait Dumouriez. Il attaqua dans le village d'Autrécourt, sur la rivière d'Aire, à la tête de son 10e régiment de dragons, un détachement de cavalerie austro-hessoise ; il passa le pont au galop, culbuta les Hessois qui le gardaient et tua de sa main le premier qu'il rencontra. Cinq hussards de Wurmser et vingt-deux dragons du landgrave restèrent sur la place. On ne fit que quatre prisonniers. Le lieutenant Lindau, chef du détachement, ne fut sauvé que par le généreux Neuilly, auquel il rendit son épée. Les habitants d'Autrécourt, raconte Dillon, se précipitaient dans nos rangs pour remercier leurs libérateurs et s'empressaient à l'envi de nous offrir tout ce qu'ils possédaient[11].

Telle fut la défense des Islettes en 1792. Le poste de Biesme, écrivait Galbaud, est une des principales causes qui ont amené le magnifique résultat de cette campagne[12]. Mais il ne faut pas exagérer l'importance militaire de ce poste ainsi que la résistance de l'avant-garde de l'armée des Ardennes. Les alliés ne firent contre les Islettes que de simples démonstrations, et, si honorable qu'ait été l'attitude des soldats de Dillon, on ne peut dire avec un historien allemand qu'ils repoussèrent les attaques opiniâtres des Austro-Hessois[13].

 

 

 



[1] Gobert a rédigé, outre un mémoire inédit du dépôt de la guerre, une brochure qu'il publia en 1793 et qui porte le titre suivant : Exposé de la conduite du général de brigade Gobert (Arch. nat. AF II 281). Il nous apprend dans cette brochure qu'il était capitaine du génie employé à Calais, qu'il prit part, le 29 avril 1792, à la malheureuse affaire de Tournay, qu'il fut chargé d'établir et de fortifier le camp de Pont-sur-Sambre, en qualité d'adjoint aux adjudants-généraux, qu'au 10 août il fut le seul de l'état-major qu'on traitât de jacobin et d'ennemi de Lafayette. Il raconte ainsi la campagne de 1792 : Après plusieurs marches que l'histoire appréciera, nous occupâmes la côte de Biesme que je fus chargé de fortifier, outre les fonctions importantes et pénibles de chef d'état-major que je puis dire avoir remplies avec honneur ; j'employai jusqu'à six cents ouvriers à retrancher ce poste déjà fort par sa nature et qui devint l'écueil de toutes les forces autrichiennes, hessoises et prussiennes. Je fus présent à l'affaire du 17 septembre, à toutes celles que nous eûmes à la côte de Biesme, à toutes les sorties que nous fîmes de nos retranchements, dont je commandai une partie.

[2] Lettre de deux députés du corps électoral de l'Aube qui ont été à la côte de Biesme, 7 septembre (arch. guerre) : C'est là, disent ces braves gens, qu'ils (les ennemis) trouveront leur tombeau ou que la France entière trouvera le sien.

[3] Cf. les Souvenirs de Money. La mollesse de Dillon et sa mauvaise volonté n'échappèrent pas à l'œil perçant de Dumouriez. Il faut absolument renvoyer Dillon, mandait-il le 11 septembre a Servan, je l'ai jugé trop favorablement. Servan rédigea aussitôt (15 sept.) une lettre de rappel qui contenait ces simples mots : A M. Dillon, le Conseil exécutif provisoire vous destitue de la place de lieutenant-général dans l'armée de Dumouriez ; elle serait remise à Dillon lorsque Dumouriez le jugerait convenable. Ce dernier la garda ; je ne l'ai point encore remise, écrivait-il à Servan le 24 septembre, quoique Dillon soit toujours le même. Westermann vous en dira les motifs. Mais je lui ai déjà ôté le commandement de l'avant-garde pour le donner à Beurnonville. Il me dissimule sa sensibilité sur cette préférence, mais je crois que le diable n'y perd rien. Dumouriez ajoutait : Je crois qu'il y a un moyen très simple de s'en débarrasser, c'est que vous l'appeliez à Paris sous un prétexte quelconque ; quand une fois il y sera, gardez-le bien, et je donnerai sa place à un autre. Servan réunit le conseil et, trois jours après (27 sept.), il écrivit à Dumouriez une lettre destinée à être mise sous les yeux de Dillon : Il sera important de m'envoyer un officier qui vienne rendre compte au conseil. Il m'a ordonné de vous écrire qu'il a jeté les yeux sur M. Dillon, pour remplir cet objet. Dillon se méfia ; il répondit que sa présence était nécessaire à la côte de Biesme, que lui seul connaissait la position et qu'il ne pourrait quitter l'ennemi de vue. On patienta, mais lorsqu'il eut écrit sa lettre au landgrave de Hesse, il fut attaqué en pleine Convention et son rappel décidé. (Arch. guerre.) C'est ce général dont Camille Desmoulins devait se faire le champion dans sa Lettre de Camille Desmoulins, député de Paris, à la Convention, au général Dillon, en prison aux Madelonettes ; le spirituel mais étourdi pamphlétaire s'était engoué de Dillon qu'il regardait comme un grand capitaine et demanda pour lui le commandement de l'armée du Nord ; un passage piquant de sa Lettre à Dillon, relatif à la campagne de 1792, mérite d'être cité : ... Aussi, Arthur Dillon, pourquoi avez-vous dit, en présence de maints députés, que lorsque Billaud-Varennes était commissaire à votre armée, il avait eu un jour une belle peur, et qu'il vous avait toujours regardé comme un traître pour lui avoir fait voir l'ennemi ?

[4] Buirette, Histoire de Sainte-Menehould, I, 267-268 ; II, 601 ; Dumouriez, Mém., I, 268 Muret, Histoire de l'armée de Condé, p. 30, ils formèrent deux compagnies presque entières sous les ordres du prince de Condé.

[5] Mémoire de Gobert (arch. guerre) ; lettre de Galbaud aux administrateurs des districts de Sainte-Menehould et de Varennes, Arch. Nat. AA61, p. 91, et Bibl. de Verdun, Verdun-Révolution, II, p. 49 ; Ditfurth, die Hessen in den Feldzügen in der Champagne, am Maine und Rheine, 100.

[6] Un Français que les Hessois avaient fait prisonnier et qui savait un peu d'allemand, disait : mack chasseur mit chapeau pouf, gleich sein kaputt. (Ditfurth, die Hessen, 78). Voir sur l'armée hessoise Invasion prussienne, 140-141.

[7] C'est Le futur adversaire de Napoléon. Il était alors generalfeld-wachtmeister et commandait une brigade (François II à Hohenlohe-Kirchberg, Vivenot, Quellen, II, 186 ; cf. Gross-Hofinger, Erzherzog Karl, p. 87). Mais le précédent chef de la brigade était demeuré à son poste afin que L'archiduc pût s'éloigner pour se trouver auprès de Hohenlohe-Kirchberg dans les bonnes occasions.

[8] Dillon, Compte rendu, 30 ; Gobert, mémoire (arch. guerre) ; Ditfurth, die Hessen, 79 ; Gebler, Oesterreichtsche militärische Zeitschrift, 1883, III, p. 80-81. Dillon écrivait le jour même à Dumouriez la lettre suivante, fort honorable pour un bataillon de volontaires de 1791, celui de la Charente-Inférieure, et pour un régiment des troupes de ligne, le 58e : Les ennemis nous ont envoyé une centaine d'obus qui n'ont tué personne. Nous avons trois prisonniers ; ce sont des grenadiers hongrois. J'ai été enchanté des troupes. Les volontaires de la Charente garnissaient les retranchements. Je ne saurais apprécier la conduite du 58e régiment, ci-devant Rouergue. Je l'envoyais à Florent, il passait dans le moment de l'action. Je l'ai fait venir. Il est arrivé, battant la charge avec des physionomies rayonnantes. Il a sauté les retranchements pour aller enlever la batterie d'obus. L'ennemi s'est retiré avec précipitation. (Papiers de Dumouriez, Arch. nat. F 7 4598.)

[9] Ditfurth, die Hessen, 81-82 ; Gebler, article cité du Journal militaire autrichien, p. 85. Dillon, Compte rendu, 33 ; Marceau à Maugars, 24 sept. (Doublet, I, 145.)

[10] Lossberg, Zeitschrift fur Kunst, Wissenschaft und Geschichte des Krieges, 1846, I, 13.

[11] Ditfurth, die Hessen, 102-104 ; Dillon, Compte rendu, 45-47 ; Gobert, mémoire ; Dumouriez à Servan et Dillon à Dumouriez, 2 oct. (arch. guerre et Ternaux, IV, 549-550). Les Hessois furent peut-être ceux des alliés qui commirent le moins de dégâts dans les provinces envahies ; ils se sont conduits sagement, disaient les commissaires de la Convention, et, à l'exception de quelques maisons aux environs de Clermont, qu'ils ont démolies pour l'établissement de leur grand'garde, ils ont respecté les propriétés des habitants. (Moniteur du 6 oct.) Il est dur, écrivait un caporal hessois, de prendre le bien aux pauvres gens, mais il faut vivre, et je pense que le bon Dieu ne nous punira pas, nous et nos enfants. Voir dans Ditfurth, die Hessen, 96, note, la lettre naïve de ce caporal.

[12] Observations sur la pétition présentée à la Convention le 28 octobre 1792, p. 13, note.

[13] Hartnäckige Angriffe, Zeitschrift für Kunst, Wissenschaft und Geschichte des Krieges, II, p. 258-259, cité par Ditfurth, die Hessen, 82. Dillon osa se faire donner par le conseil général de Sainte-Menehould un certificat constatant qu'il avait arrêté à la côte de Biesme, avec moins de dix mille hommes, l'armée combinée des Prussiens, des Autrichiens, des Hessois et des émigrés, forte de plus de cent mille hommes, commandée par le duc de Brunswick et où étaient en personne Frédéric-Guillaume, roi de Prusse, et ses fils, et par sa bravoure, sa vigilance, son activité et ses sages dispositions, sauvé Sainte-Menehould de l'invasion et du pillage de l'ennemi. (Extrait du registre des délibérations de la maison commune de Sainte-Menehould, 19 octobre 1792, et reproduit par Dillon dans son Compte rendu au ministre de la guerre, p. 107-108).