GABRIELLE D'ESTRÉES

ET LA POLITIQUE DE HENRI IV

 

XI. — Gabrielle d'Estrées à la Cour.

 

 

La grande faveur de Gabrielle d'Estrées s'était accrue, surtout pendant la dernière campagne de Henri IV, aux environs de Paris : elle avait renoncé à son nom et aux armes de Liancourt pour prendre celui de marquise de Montceaux ; elle avait eu du roi deux enfants déjà César Monsieur, et un autre fils qu'elle nomma Alexandre comme pour exalter la gloire du roi leur père[1] ; Gabrielle d'Estrées avait fait son entrée publique à Paris comme une souveraine, et ces faveurs pour une maîtresse ne grandissaient pas la moralité de Henri IV ; Gabrielle aimait là magnificence, le luxe, et la dépense qu'ils entraînent ; elle étalait un faste qui souvent faisait murmurer le peuple misérable de Paris ; on le remarqua surtout lors du baptême du fils de Madame de Sourdis qu'elle tint sur les fonds avec le roi ; elle était vêtue ce jour, d'une robe de satin noir toute chargée de perles et de pierreries qu'elle ne pouvait soutenir : et à laquelle Gabrielle, on disait que Madame de Montpensier et de Nemours avaient servi de chambrières ce jour là ; Madame de Montpensier portait la salière ; la maréchale de la Chartre portait l'enfant qui fut baptisé par l'évêque de Maillesais son oncle ; le roi vêtu d'un habillement gris, depuis qu'il fut entré à l'église jusqu'à ce qu'il en sortit ne fit que rire avec la marquise et la caressait tantôt d'une façon, tantôt de l'autre : quand elle vint à lever l'enfant pour le présenter aux fonds elle s'écria : Mon Dieu qu'il est gros, j'ai peur qu'il ne m'échappe tant il est pesant. Ventre saint-gris, reprit le roi, ne craignez pas cela ; il n'aura garde car il est bien bridé et scellé[2]. Ainsi les nobles femmes de la maison de Guise, si aimées, si respectées du peuple servaient de chambrières à Gabrielle d'Estrées, et dans une église catholique, à la cérémonie sacrée d'un baptême le roi caressait sa maîtresse sans respect pour la sainteté du lieu ! Était-ce ainsi que Henri IV voulait montrer sa foi catholique en la raillant même aux pieds des autels, sans s'occuper d'autre chose que de Gabrielle d'Estrées ! Aucun objet de luxe n'était épargné pour la belle Gabrielle ; diamants, perles fines, dentelles en point de Flandre et d'Angleterre, alors en grande renommée. Le samedi 12, dit le journal du parlementaire, on me fit voir un mouchoir qu'un brodeur de Paris venait d'achever pour Madame de Liancourt (la marquise de Montceaux), laquelle le devait porter le lendemain dans un ballet ; elle en avait arrêté le prix à 1.900 écus qu'elle paya comptant. Le roi ne cessait pas ses prodigalités pour elle ; il lui donnait souvent le prix des charges et des emplois dont elle disposait ; et de telles prodigalités étaient hautement blâmées, même par les amis de Henri IV. Gabrielle d'Estrées affichait publiquement les faveurs royales sans rougir, car elle comptait sur sa grâce, sur sa beauté pour confondre ses ennemis. Il existe de cette époque plusieurs portraits de Gabrielle d'Estrées et la gravure même a conservé son souvenir : sa figure est \m peu ronde et enfantine ; ses yeux beaux et noirs[3], son front large couronné d'une belle chevelure telle qu'on la portait sous les Valois, roulée sur le front et les tempes, et entourée de torsades de perles ; elle porte un corset fort long et serré de taille, et se développant jusqu'à une fraise qui environne le cou. Sous ces portraits sont, en général, des distiques en l'honneur de Gabrielle ; les poètes n'ont jamais manqué à la flatterie et à l'adulation :

Fleur des beautés du monde, astre clair de la France,

Qui vous voit, vous admire et soupire en son cœur ;

Mais tout en même temps, votre regard vainqueur

Donnant vie au désir, fait mourir l'espérance[4].

Et sur un autre portrait encore, sans doute, pour flatter l'amour propre du roi, le poète disait de Gabrielle d'Estrées :

Voici bien quelques traits d'un ange incomparable,

Mais le vrai ne se peut ici bas l'imiter,

Car le ciel de son mieux l'a faite toute admirable.

Qu'elle étonne le monde et ne peut l'envier.

Ainsi parlaient les poètes de la belle Gabrielle ; mais le peuple, la foule, les vieux soudards dévoués à Henri IV ne pensaient pas de cette manière : Un bourgeois de Genève étant allé au Louvre pour les siennes affaires avait rencontré sous la porte du dit Louvre, une dame magnifiquement parée et accompagnée, laquelle ne connaissant point et voyant que tout le monde lui faisait honneur, aurait demandé en s'arrêtant qui elle était, il avait été tout ébahi qu'à l'instant un archer de la garde lui aurait répondu tout haut : Mon ami, ce n'est rien qui vaille ; c'est la maîtresse du roi[5].

C'était plus que la maîtresse du roi, et déjà l'on parlait d'un hardi projet qui aurait élevé Gabrielle d'Estrées au rang de reine de France. Une des sérieuse préoccupation de Henri IV était de fonder sa dynastie par une postérité mâle et courageuse ; Marguerite de Valois à travers des légèretés avait conservé une dignité parfaite et un grand orgueil de sa race[6] ; si elle se plaignait dans les plus charmants vers du monde d'être femme sans mari, elle ne voulait à aucun prix revenir auprès de cet époux brusque, moitié huguenot fort désagréable de sa personne, vivant sans pudeur avec ses maîtresses ; elle restait libre, heureuse, toute remplie du souvenir de ses frères, si élégants, si fastueux, Charles IX, Henri III, qu'elle avait tant aimé. Henri IV ne pouvait donc espérer une postérité avec Marguerite de Valois ; s'il épousait au contraire Gabrielle d'Estrées sa postérité était toute trouvée ; il avait d'elle deux enfants mâles, avenants, gras et fort. La lignée des Bourbons était ainsi assurée pour la couronne ! seulement une question fort grave de droit politique s'élevait ; les enfants naturels, bien que légitimés par mariage subséquent, étaient-ils aptes à la couronne ; les pairs du royaume, les gentilshommes, les parlements, reconnaîtraient-ils cette postérité qui avait d'abord porté la barre de bâtardise ? Ces espérances autour de l'aîné des enfants (César Monsieur) paraissaient si bien prêtes à se réaliser, que déjà le Conseil des Huguenots de la Rochelle votait un don de deux milles écus pour être offert au charmant fils du roi[7]. Chacun savait que c'était par ce côté qu'on pouvait parvenir jusqu'au cœur de Henri IV ; et de plus par la force des choses et par sa propre faiblesse, la postérité de Gabrielle d'Estrées, serait favorable aux Huguenots, parti armé et prêt à la défendre. Si les habiles chefs des calvinistes, leurs tètes considérables voulaient après la dissolution du mariage avec Marguerite de Valois, donner pour femme au roi une princesse d'Orange, d'Angleterre, ou d'Allemagne, afin d'assurer leur crédit, la masse des Huguenots n'allaient pas si loin ; l'élévation de Gabrielle d'Estrées leur suffisait, parce qu'elle avait pris certains engagements avec le parti calviniste contre les Valois. Il était fort important pour le progrès du prêche que la reine ne fut pas d'une condition si élevée qu'elle put briser ou même altérer la puissance de Catherine de Bourbon[8], la sœur de Henri IV, la protectrice avouée des calvinistes et qui ne se gênait pas dans ses actes favorables à la réformation.

Les catholiques murmuraient hautement contre cette liberté du prêche ; ils trouvaient le roi bien tiède, bien indécis dans ses répressions, et M. d'O, le contrôleur des finances[9], lui avait dit : Sire il ne faut plus ainsi tortignoner, si vous ne voulez avoir dans huit jours un roi élu en France ; il vous faudra soutenir, avec vos misérables Huguenots, tous les ennemis que vous avez déjà sur les bras. Henri IV écoutait peu et fatigué de tant de remontrance, il plaça toute sa confiance dans le financier italien Zameti[10], tout à la fois, tête politique, homme d'argent et d'affaire. Sully avait sérieusement servi le roi de son bras et de ses deniers pendant les longues guerres civiles, c'était un de ces caractères brusques, parfaitement désagréables, faisant aussi bien ses propres affaires que celles du roi ; il agrandissait ses forêts, ses parcs, ses terres, de sorte qu'il avait acquis la plus colossale des fortunes, au demeurant fort ladre, fort exclusif. Lorsque le Roi se permettait la moindre distraction d'art, de plaisir et de fêtes, Sully, sans aucun goût d'artiste, sans imagination active ne s'occupait que des intérêts de son parti et de sa fortune, des questions de terre, d'agriculture et de châteaux. Henri IV avait donc pris en grande faveur le banquier Zamet, un des esprits les plus capables, les plus habiles en négociations et en ressources ; Italien d'origine il était propre à tout, aux affaires diplomatiques, aux fêtes de cour, aux prêts d'argent qu'il se procurait par ses propres relations à Gênes, à Florence, à Milan, presque sans difficulté. Comme Gabrielle d'Estrées s'était confiée à lui, Zamet se faisait fort d'obtenir S, Rome l'annulation du mariage de Henri IV avec Marguerite de Valois ; il croyait partout à la puissance de l'argent sur les Etats généraux, à la cour et même à Rome ; il ne doutait de rien et ces sortes de caractères plaisent à tous dans les situations délicates.

On pouvait ajouter que Zamet avec cette force de l'argent, avait contribué à finir la guerre civile et préparé l'avènement de Henri IV[11] ; y avait-il une affaire difficile à suivre ? le roi s'adressait à Zamet ; il avait conclu l'achat de Paris avec M. de Brissac ; il continuait ses grandes corruptions auprès des échevins des villes, les chefs de parti, dans les provinces : il avait été envoyé auprès du duc de Mayenne ; il espérait sa soumission. On s'explique donc la confiance que lui témoignait Henri IV. Auprès de Zamet il n'y avait, ni objections, ni difficultés, il ne faisait ni de longs discours, ni des remontrances ; il montrait ses sacs d'écus comme son seul argument. Auprès des hommes il n'invoquait qu'une seule chose, l'argent pour vaincre les obstacles ; Florentin raffiné par son goût des arts, Zamet avait fait construire, à Paris, le plus gracieux hôtel à la mode romaine dans le marais près des Tournelle[12]. On ne parlait partout que de l'hôtel Zamet que le roi allait souvent visiter[13] accompagné de la marquise de Montceaux ; c'était un quartier tout neuf que celui des Marais autour de la Bastille ; Sully demeurait à l'arsenal, et faisait élever une maison fortifiée, rue Saint-Antoine ; on jetait les premières assises d'une place royale sur les terrains de l'ancien Parc des Tournelles ; toutes les rues environnantes gardaient souvenir des beaux jardins du palais de Charles VII : la Cerisaie, le Beau treillis. L'art florentin débordait depuis Catherine de Médicis et déjà le plan était dressé pour garnir de belles maisons, les quais et les environs de la Seine à l'imitation des bords de l'Arno, à Pise et à Florence.

Jamais on n'avait vu à Paris le contraste navrant des grandes misères du peuple et du luxe le plus effréné de la cour ; les places et les rues étaient inondées de mendiants malingres et à côté on dansait des ballets, au Louvre ou à l'hôtel de la marquise. Toujours plus élégante, Gabrielle portait un soir une toilette toute royale de damas vert ; le roi se mirait dans sa parure et il lui dit : qu'elle n'avait pas assez de brillants à ses cheveux, qu'elle n'avait que douze diamants et qu'elle en avait besoin au moins de quinze. Dans les fêtes de la marquise, le roi se montrait fort joueur comme la race gascone toujours aventureuse. Le roi gagna cette nuit à M. de Lesdiguière cinq milles escus aux trois dés[14], et à Sancy un cordon de perles de 8 milles écus. Les récits du temps ne tarissent pas sur ce contraste de la misère et du luxe ; quand on apportait à l'Hôtel-Dieu tant de pauvres enfants de Jésus-Christ, exténués de faim et de misère, on dansait à Paris : Les banquets et festins s'y tenaient à 46 écus le plat, avec des collations magnifiques à trois services : quant aux habillements, bagues et pierreries, la superfluité y était telle qu'elle s'étendait jusqu'au bout de leurs souliers et de leurs patins, dans un festin qui fut donné à l'hôtel Montmorency[15], il y avait deux esturgeons de cent écus ; tous les poissons étaient fort déguisés en viande de chair ; du fruit il y en avait pour 360 écus et des poires de bon chrétien, tant qu'on en put découvrir à un écu la pièce ; ballet mascarade, musique de toute sorte, pantalomisme et tout ce qui peut servir d'amorce à la volupté ; après la panse vint la danse, au fond de laquelle il semblait que nous voulussions ensevelir tous nos malheurs[16].

On accusait la marquise de Montceaux de tous ces déportements et on la considérait comme la cause des grandes misères publiques ; Gabrielle d'Estrées, traitée en véritable reine, négociait en personne pour le roi ; elle fut envoyée auprès du duc de Mayenne[17] pour l'accueillir, le recevoir, le festoyer à Fontainebleau. Dans le banquet donné à cette occasion, Gabrielle d'Estrées était assise à côté du roi dans une table seule, comme la reine, le duc de Mayenne s'était placé sur un tabouret à une table au-dessous ; les enfants qu'elle avait eu du roi César Monsieur et Alexandre, étaient traités en vrai fils de France. On disait par tout que la destinée de Gabrielle d'Estrées était déjà fixée et qu'on n'attendait que les dispenses de Rome pour célébrer les fiançailles.

Le roi poursuivait en effet deux grandes affaires auprès du pape ; la levée de son excommuniation majeure et la dissolution de son mariage avec Marguerite de Valois. La première négociation était plus difficile qu'on ne pouvait penser à plusieurs point de vue[18] ; il en est des engagements religieux au moins comme de ceux du monde ; quand une première fois on a manqué à sa parole, on n'est pas cru facilement quand on la donne une seconde fois ; or, Henri de Béarn huguenot s'était converti au catholicisme après la nuit du 24 août 1572 ; il s'était fait de nouveau calviniste et aujourd'hui il redevenait catholique : qui pouvait répondre qu'il ne retournerait pas à l'hérésie ? on devait donc prendre de grandes précautions à Rome pour lever l'excommuniation majeure. Et pourtant c'était une des sérieuses nécessités de la situation de Henri IV. Jamais il ne régnerait paisiblement sur le peuple de Paris et même sur les cités provinciales tant qu'il resterait excommunié ; d'après les lois canoniques, l'excommunié ne pouvait entrer dans une église et la présence de Henri IV dans Notre-Dame était un sacrilège ; ainsi le pensait le peuple de Paris, et les universitaires avaient beau déclamer contre le pouvoir du pape et la tyrannie de Rome, la conviction du peuple ne changeait pas pour cela ; Henri IV ne serait véritablement roi que lorsqu'il cesserait d'être excommunié. Il se fit pour constata le retour de Henri IV à l'église de longues cérémonies à Rome ; (les formes conservent le droit) ; elle furent belles et solennelles. Sur le portique de la basilique de Saint-Pierre, le trône pontifical fut dressé ; d'Ossat et Du Perron s'agenouillèrent pour lire la confession catholique du roi à haute voix ; puis on entonna le chant lugubre du miserere, tandis que le souverain pontife touchait légèrement de son bâton pastoral d'Ossat et Du Perron prosternés, comme la coutume était pour les pénitents[19] à Rome. Devant l'église, il n'y a pas de rang ; roi et peuple sont égaux : il n'y a plus que des chrétiens.

La seconde affaire qui se négociait à Rome, aussi difficile se rattachait à la dissolution du mariage de Henri IV avec Marguerite de Valois, grave question de dynastie et de transmission de la couronne, car c'était pour le roi un rude souci que de maintenir dans la race des Bourbons, la couronne de France disputée par l'Espagne et la maison de Lorraine.

S'il n'avait pas d'enfants légitimes ou légitimés, déclarés aptes par le parlement et les États généraux, à qui reviendrait la couronne ? Les seuls représentants de la maison de Bourbon, la branche cadette étaient les Condé, profondément détestés par les catholiques, c'est-à-dire par la majorité de la France. Le chef de cette lignée était Louis de Bourbon, fils de Charles de Bourbon, un moment duc de Vendôme, devenu l'un des chefs de parti calviniste, le principal auteur de la conjuration d'Amboise. Dans tous les triomphes du protestantisme, c'était toujours Condé que les chefs de la fédération huguenote proclamaient roi, et il existait même des médailles frappés à la Rochelle qui portaient cet exergue : Louis XIII (le prince de Condé) par la grâce de Dieu roi de France, premier chrétien[20], car les calvinistes avaient la prétention d'être les seuls vrais chrétiens.

Louis de Bourbon avait eu pour fils et pour successeur Henri Ier, qui, à peine enfant de 15 ans combattait déjà tout à côté de Coligny pour le parti protestant ; il s'était enfui en Allemagne après la Saint-Barthélemy où il avait épousé Madame de La Trémouille d'une illustre famille également huguenote ; mort fort jeune d'une façon subite il avait laissé un fils auquel le roi portait une affection tendre ; à six ans il fut conduit au Louvre ou Henri IV en prit un soin particulier et le fit élever dans la religion catholique par M. de Pisani, son gouverneur, on rappelait le petit prince, soit que ce fut un titre qui désormais appartiendrait aux Condé (Monsieur le prince), soit qu'il y eut quelque chose de vrai dans la chronique d'alors, qui faisait de cet enfant le fils de Henri IV, le roi qui respectait si peu les lois de chasteté dans la famille.

Jamais en aucun cas, un Condé n'eut été accepté pour roi de la France catholique ; ce nom était trop cher aux Huguenots, et n'eut inspiré aucune confiance à la grande opinion de la majorité. On peut ainsi juger tout l'intérêt qu'avait Henri IV à légitimer par mariage les deux fils de Gabrielle d'Estrées : César Monsieur créé duc de Vendôme et Alexandre qui établissait une forte lignée directe. Cette combinaison d'hérédité avait-elle quelque vie politique ? C'était difficile à croire, en présence des antiques lois de la monarchie et de la résistance des parlements !

 

 

 



[1] Henri IV était sans cesse reproduit dans les gravures contemporaines, sous les traits allégoriques d'Alexandre et de César. Collect. des grav. (Biblioth. Impér.) On le voit ainsi à Fontainebleau.

[2] Journal de Henri IV, année 1597.

[3] Biblioth. Impér. (Collection de portraits gravés) ; Je regrette que Messieurs les conservateurs des estampes confondent avec ces portraits contemporains, les figures de fantaisie inventées par l'école moderne.

[4] Collect. des portraits (Biblioth. Impér.). A côté de l'image de Henri IV, fort laid, les traits distingués de Gabrielle d'Estrées font un grand contraste.

[5] Journal de Henri IV. (Lestoile.)

[6] Ses traits ont été conservés par la peinture ; ils sont charmants. La Biblioth. Impér. possède plusieurs gravures qui la reproduisent.

[7] Journal de Henri IV (1596).

[8] Catherine d'Albret sœur de Henri IV ; elle avait épousé le duc de Bar : elle vivait à Paris entourée de tous les ministres ; elle tenait le prêche, même dans le Louvre ; 1695-1697.

[9] François d'O, seigneur de Fresne et de Maillebois, gouverneur de Paris.

[10] Zamet (Sébastien), fut ensuite créé Baron de Murat et de Billy. (Voyez mon Histoire des Financiers.)

[11] Villeroy et Zamet furent les deux chefs intermédiaires pour unir la Ligue au Roi : les parlementaires disaient.

Le Roi n'a pu vaincre la Ligue ;

Il n'appartient qu'à Villeroy,

Qui a si bien conduit sa brigue,

Qu'en fin la Ligue a pris le Roi.

[12] Les jardins s'étendaient jusque sur les bords de la Seine, ils étaient féeriques et servirent de modèle à Saint-Cloud.

[13] Le jeudi 15 février 1597, le Roi arriva à Paris, soupa et coucha chez Zamet. Journal de Henri IV, 1597.

[14] Comme on était en Jubilé, le Roi dit : qu'il avait gagné son Jubilé. (Journal de Henri IV.) Le Roi plaisantait toujours sur les choses de religion.

[15] Henri Ier duc de Montmorency, connétable de France, dont la fille épousa le prince de Condé.

[16] Journal l'Étoile, 1595.

[17] Le duc de Mayenne ne fit sa soumission au Roi, qu'après que le Pape eut absout Henri IV. Tous les catholiques ; vinrent alors à la maison de Bourbon.

Quum tota armatum, mirata est gallia Regens

Mirata est etiam Roma beata pium.

[18] Cette négociation fit un grand honneur à d'Ossat et à Du Perron : Arnaud d'Ossat d'une famille pauvre et du peuple fut élevé au cardinalat ; Du Perron (David), était fils d'un ministre calviniste de Genève ; il s'était converti au catholicisme. L'absolution de Henri IV est du 17 septembre 1595.

[19] Les huguenots raillèrent ces formes, et l'on trouve un pasquil du temps fort opposé à ces humiliations :

D'un si léger bâton ne doit être battu

Du Perron à vos pieds l'a dûment abattu

Sa coulpe vers son roi est par trop criminelle

Si la verge de fer que Christ tient en sa main,

Vous tenez en vos mains, ô vicaire romain,

Rompez lui tout d'un coup les reins et la cervelle.

[20] J'ai donné cette médaille originale dans mon travail sur la Réforme et la Ligue.