HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

TOME SIXIÈME

LIVRE SEPTIÈME

 

CHAPITRE PREMIER. — ÉLECTIONS DE 1791.

 

 

Recommandations du Père Duchesne aux électeurs. — Paris, pendant les élections. - Revue des cafés. — L'écho du Palais-Royal. — Violents débats au sujet de la candidature de Brissot. — Élections de Paris ; leur caractère. — Comment Marat les apprécie. — Élections des départements. — Les hommes de loi. — Évêques-députés. — Gens de guerre élus. — Les cendres de Jean-Jacques à Ermenonville, sa statue au Panthéon. — L'Assemblée législative. — Première manifestation de l'esprit républicain. — Rétractation éclatante. — Rôle des anciens constituants. — Mépris de la Cour pour les nouveaux venus. — Séance d'ouverture. — La famille royale au théâtre.

 

En 1789, dans les jours qui précédèrent la réunion des Etats généraux, la France n'avait à compter qu'avec elle-même ; d'elle seule pouvaient lui venir ses périls. Pitt, à cette époque, se contentait de nous haïr en silence ; les rois ne nous redoutaient pas encore, et nulle armée, glissant le long de nos frontières, ne nous enveloppait de son mouvement. Puissante, néanmoins, avait été l'émotion de la France, lorsque, livrée au tour- ment des espérances confuses, amenée tout à coup devant l'imprévu, et cherchant à tâtons ses destins nouveaux, elle s'était agitée autour des urnes.

Qu'on juge de ce que les élections de 1791 durent être ! car ce qu'il y avait à voter maintenant, c'était toujours la Révolution — chacun sentant bien qu'elle n'était pas finie — et, de plus, c'était la guerre, la guerre avec la noblesse en pleine révolte, avec l'étranger, avec toute l'Europe, et, qui sait ? une guerre à mort, peut-être.

Sur l'importance de ce second appel fait aux suffrages d'un peuple libre, Hébert écrivait dans son grossier journal :

Nous voilà, f.....e, au moment décisif ; il faut voir maintenant qui mangera le lard. Si nous reculons d'un pas, nous sommes f.....s ; si nous ne nous entendons pas, nous sommes f.....s ; si nous croyons les endormeurs, nous sommes f.....s ; si nous épargnons les traîtres, nous sommes f.....s. Le salut de la France dépend de la seconde législation. Si elle est bien composée, je me f.....s de toute l'aristocratie. Si elle l'est mal, pas plus de liberté que de beurre. Que faut-il faire pour éviter ce malheur ? Ce qu'il faut faire, f.....e ? il faut croire le Père Duchesne. Ce n'est pas un beau parleur, mais c'est un b.....e qui ne boude pas, quand il s'agit de patriotisme. Il ne prend pas des gants pour vous parler ; mais, tonnerre de Dieu ! il vous dit de bonnes vérités, et avec son gros bon sens, il vous conduira mieux que les marchands de phrases que vous admirez et qui vous f. t dedans. Citoyens, si vous ne voulez pas être trahis, défiez-vous des apparences. N'ajoutez pas foi aux langues dorées : ce n'est pas aux paroles qu'on connaît les hommes, c'est aux actions. Ne nommez pour députés que des hommes bien connus. On me dira que c'est impossible à Paris où les honnêtes gens se confondent avec les coquins : raison de plus, f.....e, pour mieux prendre ses précautions. Pas d'hommes de l'ancien régime : rayez de votre catalogue les ducs, les marquis, les robins, les maltôtiers, les financiers, les banquiers, en un mot tous ceux qui ont fait le métier de voler et de gruger. On vous promettra monts et merveilles, on vous donnera des repas magnifiques pour avoir vos voix ; mais, f.....e, plus on fera d'efforts pour vous séduire, plus vous devez craindre de vous laisser prendre à la glu. Si vous connaissez quelque citoyen obscur et sans ambition, c'est celui-là que vous devez choisir. Cherchez partout. Ce n'est pas dans les palais que vous trouverez des hommes honnêtes et vertueux. Laissez de côté les beaux hôtels du faubourg Saint-Germain, du Marais, des boulevards et de tous les quartiers brillants, vous ne trouveriez là que des nids d'aristocrates. N'allez pas non plus vous laisser amorcer par tous les enjôleurs des rues Saint-Denis, Saint-Honoré, du Palais-Royal, par tous ces filous, jadis marchands des six corps, aujourd'hui accapareurs d'argent. Ces b.....s-là trafiqueraient de votre liberté, comme ils font de toute autre marchandise. C'est dans les greniers, ou aux environs, que le mérite se cache... Faites de bons choix, vous êtes sauvés. S'ils sont mauvais, vous êtes f.....s et contre-f.....s[1].

Cette adjuration exprimait très-exactement, sous une forme cynique, des haines et des défiances qui. avaient fait, depuis peu, un progrès rapide parmi le peuplé. Comme on était déjà loin de 1789 ! Rayez de votre catalogue, disait Hébert, non plus seulement les marquis, mais les banquiers. Laissez de côté, non plus seulement les beaux hôtels du faubourg Saint-Germain, mais les boutiques de la rue Saint-Denis ! Et ce langage faisait gronder tous les échos des tavernes de Paris. Voilà ce qu'avait produit le sanglant coup d'État du Champ de Mars !

Mais la bourgeoisie, ainsi menacée, ne s'abandonnait pas elle-même. Pastoret, le major général Gouvion, Bigot de Préameneu et Gorguereau, tous les deux juges, Broussonet, secrétaire de la société d'agriculture, Thorillon, ancien procureur au Châtelet, tels étaient ses candidats de prédilection, et elle se serrait autour d'eux avec une ardeur croissante.

Au reste, rien de plus mêlé, à cette époque d'enfantement, que la physionomie de la capitale. Dans les cafés, par exemple, où l'opinion se produit plus libre, plus spontanée, plus familière, que dans les clubs, quelle diversité de tendances, que de mouvements en sens contraires, quelle vie agitée !

A qui en veut cet officier de la garde nationale qui, au café de la Régence, pérore avec tant de feu ? Il dénonce un des candidats de Paris ; il accuse Brissot d'avoir pris dans la caisse du district des Filles Saint-Thomas, lorsqu'il en était président, une somme que, sa présidence finie, il oublia de rétablir dans la caisse.

Au café de Choiseul, l'orateur c'est le limonadier lui-même, Achille Chrétien, patriote fougueux, qui a changé son commerce en propagande et son comptoir en tribune.

 Allez au café Patin, vous n'y entendrez qu'anathèmes contre Marat, Fréron, Santerre, Brissot, Carra.

Pendant que les habitués du café du Rendez-vous, boulevard de la Comédie italienne, aiguisent leurs sarcasmes contre la garde nationale, ceux du café de la Porte Saint-Martin se prononcent décidément en sa faveur.

La plus grande exaltation révolutionnaire règne au café Procope, où Diderot laissa la trace de son fougueux génie. Le duc d'Orléans y est très-populaire.

Au café du Théâtre-Français, ce qui domine, c'est une aversion profonde pour les prêtres non-jureurs. Voltaire est le saint du lieu.

On parle beaucoup moins politique et beaucoup plus administration au café Manouri. On y tonne contre la municipalité, qui néglige l'inspection des farines, et contre les boulangers qui, depuis quelque temps, font de très-mauvais pain.

Il n'est question dans les cafés du faubourg Saint-Mar- ceau, que de la fureur aveugle qui semble au moment d'y égarer toutes les têtes. N'a-t-on pas vu des énergumènes descendre trois lanternes et y mettre des cordes neuves, pour pendre le premier boulanger qui vendrait et le premier particulier qui achèterait du pain au-dessus de huit sous les quatre livres ?

Au perron, rue Vivienne, foule innombrable, bourdonnante, abjecte, de marchands d'argent, de brocanteurs, de spéculateurs en élections, de courtiers de vote.

Mais quel est ce bruit ? quelle est, devant le Pavillon du café de Foy, cette affreuse mêlée où figurent parmi les combattants, avec le visage en sang et les habits en lambeaux, des ducs, des marquis, des gens de cour, la fleur de la gentilhommerie ? Verres et bouteilles, tables, chaises, tout sert à frapper, tout est mis en pièces. La police accourt, et l'on apprend que la bataille est venue de ce qu'un habitué a osé dire à un jacobin : Vos pareils, voulant apprendre à lire aux ignorants, ont fait graver plusieurs lettres de l'alphabet sur leurs omoplates. Car, ainsi s'expriment les habitués du Pavillon. Si leur langue était généralement parlée, il faudrait composer un dictionnaire tout nouveau. Parmi ces messieurs, le mot aristocrate désigne un honnête homme qui chérit son pays et qui le lui prouve en contractant des dettes qu'il ne paye pas, en calomniant toute la journée ceux à qui la vénération d'un grand peuple offre des hommages mérités ; le mot canaille s'applique à tous ceux qui passent leur vie à cultiver les champs ou les arts, et qui, sous la laine qui les couvre, ont l'impudence de penser qu'il suffit d'être bon époux, bon père, bon fils et bon ami, pour être un homme comme il faut. Les habitués de la Rotonde vous diront que les assignats sont des chiffons, des billets semblables à celui de La Châtre, et croiront faire beaucoup d'honneur à la nation en la comparant à Ninon de Lenclos. Observez néanmoins que ces messieurs, par délicatesse, ne payent jamais en argent.

Tel est, resserré mais fidèlement reproduit, le tableau que donne de Paris, pendant les élections de 1791, le Babillard[2], feuille dans la nuance feuillantine, et créée tout exprès pour épier les mouvements de l'opinion publique, faire le tour des conversations et écouter aux portes.

Brissot, on l'a vu, figurait parmi les candidats parisiens : sa candidature, la plus importante de toutes, la plus sonore, celle qui éveillait le plus d'espérances ou répandait le plus de craintes, fut la seule qui donna lieu à une lutte animée. Le passé de Brissot ne fournissait malheureusement que trop matière à la censure : des mains cruelles s'appesantirent sur lui ; on évoqua, pour l'en accabler, les souvenirs de sa jeunesse, son séjour de Londres, ses liaisons d'autrefois avec d'impurs libellistes, toute une vie de misère mal supportée, et d'aventures. Morande, un de ces serpents sur lesquels on risque de poser le pied quand on marche dans l'ombre, se dressa tout à coup contre lui et le mordit jusqu'au sang. Il reprocha au fils du pâtissier de Chartres de s'être donné, afin de se faire passer pour noble sans doute, le nom de Warville qui ne lui appartenait pas ; il le dénonça comme ayant pris part à la publication d'un pamphlet obscène, le Diable dans un bénitier ; il lui demanda compte de son livre la Propriété c'est le vol ; il l'accusa d'avoir enlevé 15 000 livres à un nommé Desforges, en l'associant à une entreprise frauduleuse ; il cria, d'une voix méprisante : Lorsque Brissot quitta Londres, avait-il payé les 15 ou 16.00 livres qu'il devait à M. Swinton et pour lesquelles il a été poursuivi à Boulogne ? Le tapissier Baxter était-il payé ? Brissot avait-il payé le propriétaire de sa maison ? avait-il payé son papetier ? n'avait-il pas eu une saisie pour les impôts ? avait-il des reçus de sa cuisinière, de son boulanger, de son boucher ?[3] Et ailleurs, le cynique pamphlétaire insinuait que les écrits de Brissot sur les colonies avaient été imprimés aux frais des émissaires du gouvernement anglais[4].

Brissot publia une réponse à laquelle il mit pour épigraphe ce passage de Sterne : Revenge from some bancful corner shall level a tale of dishonour at thee— Thy character shall bleed on every side of it — Thy faith questioned — Thy works belied —Thy learning trampled on[5]. Il commençait en ces termes : Je suis né en 1754. Le méprisable gazetier qui, pendant cinq ans, a dégoûté ses lecteurs avec son rabâchage sur les fourneaux de mon père, aurait sans doute aussi plaisanté sur l'enclume avec Démosthène, sur le tire-pied avec Amyot et le poète Rousseau, sur les fosses à tanneur avec Massillon, sur les couteaux avec Diderot[6]. Il expliquait ensuite que, s'il avait pris le nom de Warville, c'était pour se distinguer des autres membres de sa famille, conformément du reste à un usage de son pays ; que Ouarville était le nom d'un village où son père possédait quelques terres, et dans lequel il avait changé l'O en W, par anglomanie[7]. On le rendait responsable de 15.000 livres perdues par Desforges dans l'entreprise avortée du Lycée : c'était lui faire un crime de ce qui n'était qu'un malheur. Lui-même il avait été presque écrasé sous les ruines, et si son associé eût pu légitimement se plaindre, aurait-il gardé le silence depuis sept ans que les tribunaux lui étaient ouverts[8] ? On l'accusait d'être vendu aux puissances étrangères : calomnie banale ! Grotius, Hogerbeets, le vénérable Barnevelt, étaient vendus, eux aussi, en d'autres temps et dans un autre pays, aux Français, que le peuple haïssait[9] ! Je n'achète ni terre ni maison ; je n'ai ni équipage ni valet ; je n'ai point de caisse, point de portefeuille, et mon domestique lacédémonien ne peut tenter personne[10]. Quant à son agresseur, il le flétrissait d'un mot, d'un seul mot : S'il est quelqu'un qui connaisse Morande et ne le méprise pas, qu'il se lève ![11]

Morande répliqua par d'obscènes récits, par des sarcasmes, par des injures, mais aussi, il faut bien le dire, par des faits. Il produisit, comme pièces justificatives, des lettres de M. d'Aspremont à Brissot, desquelles il résultait que ce dernier avait employé pour ses besoins personnels, étant à Londres, l'argent qu'il avait fait donner à Desforges pour une entreprise qui n'exista jamais que sur le papier[12].

Ainsi harcelé, Brissot ne manqua ni de défenseurs ni d'amis. Manuel plaida sa cause avec une vivacité extrême ; un de ses admirateurs, nommé Mentelle, écrivit dans la Chronique de Paris : Je jure sur mon honneur et sur ce que je révère de plus sacré, que je ne crois pas qu'il existe au monde un homme plus vertueux, plus honnête, d'une probité plus intacte que M. Brissot[13].

Malheureusement, les accusations de Morande avaient trouvé dans le Babillard un écho qui leur donnait un retentissement funeste. Il existait alors une feuille-affiche qui, chaque jour, sous le titre de Chant du Coq, envahissait tous les murs de Paris : cette feuille fut réunie au Babillard[14] ; de sorte que Brissot eut contre lui la triple puissance du pamphlet, du journal et du placard.

Pour prouver qu'il était honnête homme, pour prouver qu'étant président du district des filles Saint-Thomas, il n'avait point retenu 580 livres dues à la caisse, il fut condamné à l'humiliation de produire des certificats, dont on contesta la valeur, et auxquels furent opposés des chiffres, des dates, des comptes de recouvrements[15] : triste guerre ! Il est des luttes telles, que, vaincu ou vainqueur, on en sort la rougeur sur le front ! Sans compter que la violence du langage répondait, chez les assaillants, à celle de leur animosité. Vous avez dit, criaient à Brissot ses adversaires du Babillard, que les murs de Paris étaient salis par les affiches du Chant du Coq : cela se peut, car elles ont porté votre nom[16].

Tout cela ne pouvait manquer de faire impression sur l'assemblée électorale : appelée, dans une de ses premières séances, à choisir entre Pastoret et Brissot, elle donna quatre cent cinquante voix au premier, et au second cent soixante-neuf seulement[17]. Mais ni lui ni ses amis ne se découragèrent. S'il faut en croire une assertion de Brissot, un des chefs de la coalition qui lui était opposée aurait dit : Il arrivera, on l'a calomnié trop tôt. Le fait est qu'il finit par arriver.

Paris avait vingt-quatre députés à élire. Les candidats qui triomphèrent furent :

Garan de Coulon, président du tribunal de cassation ;

Lacépède, le continuateur de Buffon ;

Pastoret ;

Cérutti, rédacteur de la Feuille villageoise ;

Beauvais, médecin ;

Bigot de Préameneu, juge ;

Gouvion, major général de la garde nationale ;

Broussonet, secrétaire de la société d'agriculture ;

Cretté, cultivateur ;

Dugny, administrateur du département ;

Gorguereau, juge ;

Thorillon, ancien procureur au Châtelet ;

Brissot ;

Filassier ;

Hérault de Séchelles ;

Mulot ;

Godard, homme de loi ;

Quatremère-Quincy ;

Ramon ;

Robin, juge ;

Debry, administrateur du département ;

Condorcet ;

Treilh-Pardailhan, administrateur du département ;

Monneron, négociant.

 

Les deux seuls noms qui, dans cette liste, eussent une signification politique bien marquée — Hérault de Séchelles étant encore peu connu — étaient ceux de Brissot et de Condorcet ; et rien ne faisait mieux qu'un tel résultat ressortir ce qu'a de trompeur le système de l'élection à deux degrés. Il s'en fallait de beaucoup, en effet, que Paris appartînt à l'opinion constitutionnelle, et pourtant c'était cette opinion qui prévalait dans le choix des représentants de Paris. Marat se mit à décrier les décisions du scrutin avec sa brutalité ordinaire : Cérutti ? caméléon subtil, disciple achevé de Loyola. — Gouvion ? âme damnée de Lafayette. — Bigot ? esculape en quête de patients, devenu d'abord juge de paix par un vain babil, puis père conscrit par l'intrigue. — Broussonet ? mauvais singe de Pastoret. Et Pastoret ? Doucereux intrigant, au regard faux, au poil roux, qu'on avait vu, en 1782, laisser ses sabots à la porte du musée de la rue Dauphine, pour y jouer le rôle d'apprenti poète et de garçon bel esprit... Quant à Brissot, à qui Marat ne pouvait pardonner d'avoir été l'ami de Lafayette : Souviens-toi, lui criait-il, de la fable du Singe et du Chat. Tu éprouves le sort de tous les hommes à caractère indécis. Les patriotes clairvoyants n'ont point de confiance en toi, et les ennemis de la patrie te détestent[18].

Les élections de province eurent peu de retentissement, et, néanmoins, un caractère fort remarquable. Le mouvement naturel des choses, des idées, des passions, amenait aux affaires toute une nouvelle classe d'hommes. Là où le règne de l'épée avait fini, celui de la parole avait commencé : dans les élections de 1791, les avocats dominèrent. Être jeune, hardi, avoir une vive éloquence, s'être fait connaître comme interprète ou défenseur de la loi, c'était mériter les suffrages du peuple, en attendant l'épreuve. Le nombre des hommes de loi qui se virent alors portés au pouvoir par le flot de l'opinion fut, toute proportion gardée, immense. La Corrèze, par exemple, en fournit cinq, sur sept députés, et l'Aveyron sept sur neuf. Il y eut des départements où, comme dans celui de l'Ardèche, on compta autant d'hommes de loi élus qu'il y avait de députés à élire[19].

Le clergé constitutionnel fut largement récompensé de son adhésion au culte de la patrie ; il eut pour principaux représentants :

Font, évêque de l'Ariège ;

Huguet, évêque de la Creuse ;

Pontard, évêque de la Dordogne ;

Lefessier, évêque de l'Orne ;

Fauchet, évêque du Calvados ;

Le violent capucin Chabot ;

L'évangélique Lamourette[20].

Les représentants de l'armée furent :

Dupetit-Bois, colonel au 16e régiment de dragons ;

Crublier d'Aubeterre, lieutenant-colonel au corps royal du génie ;

Aubert Dubayet, capitaine au 15e régiment d'infanterie ;

Théodore Lameth, colonel au 7e régiment de cavalerie, et frère des deux Lameth, un moment si populaires ;

Lacuée, capitaine au régiment Dauphin ;

Le colonel de dragons Jaucourt ;

Et enfin, les deux Carnot, tous les deux capitaines au corps royal du génie, et qui furent nommés l'un et l'autre par le Pas-de-Calais[21], berceau de la sombre grandeur de Robespierre.

 

Au groupe des hommes qu'attendait une destinée éclatante ou orageuse, l'Hérault fournit Cambon ; la Moselle, Merlin de Thionville ; l'Auvergne, Couthon ; la Corse, Arena et Pozzo-di-Borgo.

Mais à la Gironde il était réservé de donner son nom au parti célèbre qui domina sous l'Assemblée législative. Les douze députés, encore obscurs, que la Gironde nomma étaient :

Barrennes, homme de loi ;

Ducos, négociant ;

Servière, juge ;

Vergniaud, administrateur du département ;

Guadet, président du tribunal criminel ;

Journu-Aubert, négociant ;

Lacombe, curé de Saint-Paul de Bordeaux ;

Gensonné, membre du tribunal de cassation ;

Sers, négociant ;

Jay, administrateur du département ;

Laffon-Ladebat, cultivateur ;

Grangeneuve, substitut du procureur de la commune de Bordeaux.

 

Tandis qu'ainsi, par toute la France, l'esprit nouveau préparait son triomphe, il présidait, non loin de Paris, à une cérémonie d'un charme triste et puissant. Dans la vallée de Montmorency, près d'une chaumière où, aujourd'hui encore, l'on s'arrête d'un air pensif et le cœur ému, il est un vieux bois de châtaigniers qu'aimait Jean-Jacques. Ce fut là que, le 25 septembre 1791, les habitants du lieu dressèrent au philosophe de Genève un monument solitaire comme son génie. En présence de la foule attendrie des villageois et sous les auspices de deux vieillards qu'avait affectionnés le pauvre ermite, on forma, de quelques pierres l'une sur l'autre entassées, une espèce d'autel, à la façon des ancêtres ; au-dessus, le buste du grand homme, et, à l'endroit où il avait coutume de s'asseoir, cette simple inscription : Ici Jean-Jacques Rousseau aimait à se reposer. On laissa ses cendres à Ermenonville : le Panthéon n'eut que sa statue.

Cependant, les élus, de chaque point de la France, arrivaient à Paris : ce fut le samedi 1er octobre 1791, qu'ils se réunirent pour la première fois, au nombre de quatre cent trente-six, sous la présidence de Batault, doyen d'âge[22]. Le premier pas de cette assemblée, depuis si fougueuse, fut timide : de préférence à Garan de Coulon, que désignait à ses suffrages une réputation de patriote résolu, elle nomma pour président le constitutionnel Pastoret. Ducastel obtint la vice-présidence ; et François de Neufchâteau, Garan de Coulon, Cérutti, Lacépède, Condorcet, Guyton-Morveau, furent désignés comme secrétaires[23].

Le 4 octobre, l'Assemblée législative se trouva constituée d'une manière définitive ; sa vie politique commença.

Combien la scène avait changé depuis la convocation des États généraux, et quels autres acteurs ! Il n'y avait plus ici d'hommes à grands titres ou à grands noms, plus de personnages féodaux, plus de fronts chauves, plus de têtes blanches. On se demandait avec une curiosité tragique les noms de ces nouveaux venus ; dans leurs regards étincelants d'ardeur, dans leur vive contenance, sur leurs visages sans rides, on cherchait l'avenir. Qu'ils étaient jeunes ! Mais la Révolution était jeune, elle aussi. Cette concordance remplissait d'espoir ceux qui ne songeaient qu'à aller en avant ; elle remplissait d'effroi ceux qui à tout prix auraient voulu s'arrêter.

Quant aux hommes de cour, ils aimaient à se persuader qu'après avoir enfanté une assemblée telle que la Constituante, la France avait dû se sentir épuisée ; ils ne pouvaient croire que d'obscurs robins, des talents imberbes, des célébrités de village, portassent bien loin un fardeau sous lequel on avait vu Mirabeau lui-même chanceler. Et puis, quelle était la fortune de tous ces gens-là ? Organe fidèle des dédains de la cour, le comte de La Marck écrivait au comte de Mercy-Argenteau : Plus des dix-neuf vingtièmes de cette législature n' ont d'autres équipages que des galoches et des parapluies. On a calculé que ces nouveaux députés ensemble n'ont pas en biens-fonds 500.000 livres de revenu. Une telle assemblée, qui n'en imposera pas par la décence, puisque la généralité des personnes qui la composent n'a reçu aucune éducation, qui n'annonce que des talents médiocres, qui n'a plus rien à sacrifier au peuple, sans achever de consommer la dissolution totale de la société et sans donner le signal du sauve qui peut, une telle assemblée, dis-je, ne peut obtenir ni la considération, ni la confiance, ni la faveur du public[24]. Illusions ! Illusions !

La séance du 4 octobre fut consacrée à la solennité, éternellement décevante, des serments. Ce fut d'abord le serment de vivre libre ou mourir que, d'un mouvement spontané, debout, la tête découverte, et aux applaudissements redoublés des tribunes, tous les membres de l'Assemblée prêtèrent ensemble. Vint ensuite le serment de fidélité à la Constitution. Une commission de douze vieillards eut charge d'aller chercher, en grande pompe, le livre de la loi. Apporté par l'archiviste Camus, il fut déposé sur la tribune, et chaque député, à son tour, les mains appuyées sur ce contrat national, jura de lui être à jamais fidèle. Ils jurèrent tous, même ceux qui, dans le secret de leur cœur, brûlaient d'éteindre les conquêtes de l'esprit nouveau, et ceux qui déjà, au risque d'affreuses tempêtes, s'étaient déclarés contre l'acte constitutionnel ! Ils jurèrent tous, même les républicains bien connus, même Condorcet et Brissot[25] !

Cette cérémonie terminée, Cérutti se leva et dit :

Quatre cent quatre-vingt-douze députés viennent d'appuyer leurs mains sur l'évangile de la Constitution. Ils ont juré de la défendre et de la maintenir jusqu'à leur dernier soupir. Je demande que nous rendions hommage à ceux de qui nous tenons cet immortel bienfait. Investis par une armée menaçante, ils l'ont repoussée et soumise. Entourés de ruines et de tempêtes, ils ont par leurs travaux ramené l'ordre et le calme. Quel sénat de Rome ou de Grèce, quel parlement britannique, quel congrès américain a opéré de si grandes choses, en si peu de temps, au milieu de tant d'obstacles, et avec aussi peu d'imperfections ! A mesure que les temps vont se projeter sur leur ouvrage, combien leur nom va grandir !... Héritiers de leurs travaux immenses, c'est à nous de proclamer le premier acte de la reconnaissance française[26].

 

Députés et spectateurs applaudirent à plusieurs reprises ; la motion fut unanimement adoptée ; on décida que le discours serait imprimé officiellement et envoyé dans toute la France... mais la Révolution n'entendait pas s'arrêter là : on s'en aperçut bien vite !

Les premiers rapports du roi et de l'Assemblée eurent un caractère particulier d'aigreur. Le principe républicain et le principe monarchique en étaient déjà à se mesurer. La députation qui, conduite par Ducastel, allait annoncer au roi la constitution du Corps législatif, trouva sur son passage, comme pour lui barrer le chemin, le ministre de la justice, et fut obligée d'insister pour être introduite chez le prince immédiatement. Quels sont les noms de ces messieurs ? demanda Louis XVI à Ducastel, lorsqu'ils entrèrent, en usant ainsi à l'égard des représentants du souverain, selon la remarque amère du journal de Prudhomme, comme il avait coutume de faire envers les valets présentés à la cour[27]. Avec une affectation de simplicité lacédémonienne, Ducastel dit : Sire, l'Assemblée est définitivement constituée : elle nous a députés pour en instruire Votre Majesté ; et, non moins laconique, Louis XVI répondit : Je ne pourrai vous voir que vendredi[28].

Cette scène, rapportée par Ducastel à ses collègues, les émut d'une indignation hautaine, qui, dans la séance du 5 octobre, éclata en coups imprévus. Un membre s'étant avisé d'appeler le Corps législatif et le roi des pouvoirs égaux, on le force à se rétracter : c'est indépendants l'un de l'autre qu'il voulait dire. Nouvelle explosion. L'Abbé Audran crie au blasphème ! Est-ce que la Constitution ne place pas le roi sous la dépendance du Corps législatif ?

Un député, dont le nom, ignoré maintenant, aura plus tard une illustration redoutée, se lève alors. Il paraît faible, il est infirme, et la douceur forme le trait dominant de sa physionomie. Combien rude néanmoins est son langage ! Pourquoi le mot Sire ? il signifie Seigneur. — Pourquoi le mot Majesté ? il n'y a de majesté que celle de Dieu et celle du peuple. — Que lorsque le roi se présentera, tous le reçoivent debout et découverts, à la bonne heure ! mais dès qu'il sera arrivé au bureau, que chacun ait la faculté de s'asseoir. — A quoi bon, pour le pouvoir exécutif, un fauteuil d'or, un trône ? Ce sera certes l'honorer assez que de lui céder par déférence le fauteuil de celui qui préside aux délibérations des représentants du peuple. Lui, il est le roi des Français, et c'est ainsi, seulement ainsi, qu'il faut qu'on l'appelle.

Des applaudissements, qui durèrent plusieurs minutes, prolongèrent l'impression produite par cette vive sortie. Le public des galeries était charmé, l'Assemblée enivrée d'orgueil : le discours de Couthon fut à l'instant même converti en décret. Or, comme sur un des articles, l'épreuve du vote semblait douteuse : C'est que les membres de la droite ont prétendu ne pas entendre, s'écria Lacroix. Et aussitôt ceux-ci de répondre, indignés : Nous vous prouverons que nous sommes de bons, et peut-être de meilleurs patriotes que vous. Le journal du temps qui rapporte cette circonstance caractéristique, ajoute : Puisse le corps constituant être le seul qui ait eu un côté droit ![29]

La cour fut étonnée. De la part de ces plébéiens, qui ne possédaient pas en biens-fonds 500.000 livres de revenu, elle ne s'était pas attendue à tant d'audace ; mais, plus encore qu'à la cour, il y eut stupeur parmi les anciens constituants. Désolés de se survivre, tremblants d'être dépassés, ils virent bien que leurs successeurs entendaient avoir, eux aussi, leur Révolution, et ils s'étudièrent à les arrêter dès le premier pas. La tactique des assemblées leur était familière ; le jeu des petits ressorts politiques leur était connu ; ils avaient sur les nouveaux venus, encore étrangers l'un à l'autre, l'avantage de pouvoir se former en comités sur l'heure et se concerter : avec une activité brûlante, ils employèrent le soir du 5 octobre et la nuit à préparer le rappel du décret. Pastoret, homme de cour par essence, les y aida. On alla trouver un à un les députés qu'on jugeait accessibles à d'adroites insinuations ; on gourmanda d'une manière affectueuse leur inexpérience ; on leur fit peur de la guerre civile follement semée en un puéril débat d'étiquette ; on leur apprit — et c'était vrai[30] — que, si le décret n'était point rapporté, le roi avait résolu de ne point venir faire en personne l'ouverture des séances ; on leur parla de la confiance qui disparaîtrait, du crédit ébranlé, d'une hausse dans le prix de l'argent, d'une baisse dans les fonds publics ; à plusieurs on arracha la promesse que, le lendemain, ils attaqueraient le décret voté par eux-mêmes, et, pour plus de sûreté, on leur fit écrire pendant la nuit les discours qui devaient être prononcés[31].

Le 6, des groupes nombreux se trouvant rassemblés sur la terrasse des Feuillants, des émissaires les parcoururent, disant que le décret du 5 tendait à violer la Constitution, à troubler la France. Le peuple, à cette époque, était réduit aux abois par la disette, et la faim, chez lui, faisait diversion à la politique : il convint que le décret n'était pas bon dans les circonstances[32].

La scène se passa conformément aux dispositions prises. Les orateurs de la défection vinrent tour à tour demander le rappel du décret de la veille, ou tout au moins qu'on l'ajournât, prétendant :

Vosgien, qu'il y avait déjà perte générale sur les actions ;

Robecourt, que les formes n'avaient pas été observées ;

Champion, qu'il était puéril, quand les émigrations se multipliaient, de s'occuper de la forme d'un fauteuil ;

Hérault de Séchelles, que l'Assemblée ne pouvait se trouver liée par la décision de la veille, le procès-verbal n'étant point clos ;

Ducastel, que le décret si précipitamment rendu blessait les convenances, menaçait le crédit de la nation, et devait être, tout au moins... ajourné[33].

C'est ce qui fut décidé par un vole, fougueux comme celui du jour précédent, et cela malgré les efforts de Chabot, de Lamourette, de Vergniaud, de ce Vergniaud que personne encore ne savait doué du génie de l'éloquence[34]. Fauchet et Ducos avaient demandé la parole, mais en vain.

Derrière les nouveaux députés, on apercevait d'André et Lameth, glissant des notes qui portaient : LES ACTIONS ONT BAISSÉ ! Mensonge ; car, à ce moment, la Bourse n'était pas encore ouverte. Le public remarquait aussi que la seconde législature avait eu la maladresse d'accorder une place aux membres de la première, et que ceux-ci en profitaient pour agir sur l'Assemblée, et même, s'il en faut croire les Révolutions de Paris, pour participer au vote[35]. Ce qui est certain, c'est que deux tribunes particulières avaient été réservées aux anciens constituants, qui, de là, pouvaient souffler à celui-ci un amendement, à celui-là un sophisme, tenter les forts, séduire les simples, effrayer les faibles, en un mot commander les savantes manœuvres de la tactique parlementaire[36]. Cela fut si bien senti, qu'au bout de quelques jours, le respect de la Législative à l'égard de ses devanciers se trouvant à bout de scrupules, les deux tribunes furent supprimées[37].

La rétractation du 6 octobre discrédita l'Assemblée et enfla d'une joie méprisante le cœur des courtisans. Voici ce qu'à cet égard le comte de La Marck mandait au comte de Mercy-Argenteau : A mon départ de Paris, la disposition du public paraissait plus favorable à la cour qu'elle ne l'avait été depuis longtemps. L'Assemblée législative, qui avait cru se populariser en essayant par un de ses décrets de dégrader encore davantage la dignité royale, s'était vue aussitôt contrainte de revenir sur ce décret, qui avait universellement déplu. La garde nationale même a insulté plusieurs députés, et, parmi ceux-ci, il s'en est trouvé un assez bête pour s'en plaindre hautement à la tribune, et dire qu'on les appelait des va-nu-pieds[38].

Toujours est-il que la séance royale, qui eut lieu le 7, fut pour la Cour un véritable triomphe. Par suite de la révocation du décret, un magnifique fauteuil à fleurs de lys d'or brillait sur l'estrade. Dès que Louis XVI parut, tous les députés se levèrent, et un grand cri de Vive le roi ! salua sa présence. L'union entre les pouvoirs, l'union entre les diverses classes de citoyens, tel fut le thème de son discours, auquel le président Pastoret répondit par une harangue dont la phrase suivante résume l'esprit : Vous avez besoin d'être aimé des Français, disiez-vous il y a quelques jours dans ce temple de la patrie. Et nous aussi, nous avons besoin d'être aimés de vous. Quand le roi se retira, les acclamations retentirent de nouveau, mais il s'y mêla quelques cris, précurseurs de noirs orages. Chabot cria : Vive la nation ![39]

Le soir, on donnait, au Théâtre-Italien, les Chasseurs et la Laitière. Le roi y alla, tenté qu'il était de connaître le sentiment public ; il y alla accompagné de toute sa famille, et on l'accueillit avec enthousiasme. Les spectateurs furent, surtout, ravis de la grâce naïve que le petit Dauphin mettait à imiter, dans ses préoccupations d'enfant, les gestes de l'acteur qui le charmait. De toutes les parties de la salle il s'éleva pour lui, pour sa tante, pour sa mère, des vœux, qui ne devaient pas être exaucés ! Mais l'illusion est douce aux âmes souffrantes. Voyant couler sur quelques visages des larmes d'attendrissement, Louis XVI, une fois encore, se sentit heureux, et se mit à pleurer.

 

 

 



[1] La grande colère du Père Duchesne contre les intrigants et les aristocrates qui cherchent à se faire nommer députés à la seconde législature. N° 72 du Père Duchesne, dans la Bibliothèque historique de la Révolution, 1059, 40, 1. British Museum.

[2] Voyez les n° 58, 59, 60, 65, 65, 00, 70, passim, du Babillard, dans la Bibliothèque historique de la Révolution, 1541, 2. British Museum. Les cinquante-trois premiers numéros manquent à cette belle collection du British Museum.

[3] Lettre aux électeurs du département de Paris sur Jacques Pierre Brissot par Charles Théveneau Morande, dans la Bibliothèque historique de la Révolution. — BRISSOT, 670, 1, 2. British Museum.

[4] Supplément au n° 25 de l'Argus patriote.

[5] Réponse de Jacques Pierre Brissot à tous les libellistes qui ont attaqué et attaquent sa vie passée, dans la Bibliothèque historique de la Révolution. — BRISSOT, 675, 4, 5. British Museum.

[6] Réponse de Jacques Pierre Brissot, p. 3.

[7] Réponse de Jacques Pierre Brissot, p. 5.

[8] Réponse de Jacques Pierre Brissot, p. 39.

[9] Réponse de Jacques Pierre Brissot, p. 37.

[10] Réponse de Jacques Pierre Brissot, p. 37.

[11] Réponse de Jacques Pierre Brissot, p. 44.

[12] Voyez les reproductions de l'Argus patriote, dans la Bibliothèque historique de la Révolution. — BRISSOT, 675, 4, 5. British Museum.

[13] Supplément au n° 25 de l'Argus patriote.

[14] Voyez le Babillard, n° 54.

[15] Voyez les détails de cette polémique dans le n° 73 du Babillard.

[16] Voyez les détails de cette polémique dans le n° 73 du Babillard.

[17] Le Babillard, n° 84.

[18] L'Ami du Peuple.

[19] Voyez la liste des élections de 1791, dans le n° 117 des Révolutions de Paris.

[20] Voyez la liste des élections de 1791, dans le n° 117 des Révolutions de Paris.

[21] Voyez la liste des élections de 1791, dans le n° 117 des Révolutions de Paris.

[22] Procès-verbaux de l'Assemblée législative, dans la Bibliothèque historique de la Révolution. — 1653, 4, 5. British Museum.

[23] Procès-verbaux de l'Assemblée législative, dans la Bibliothèque historique de la Révolution, séance du 5 octobre 1791.

[24] Voyez le tome III de la Correspondance entre le comte de Mirabeau et le comte de La Marck, p. 246.

[25] L'Ami du Roi, cité dans l'Histoire parlementaire de Buchez et Roux, t. XII, p. 49-51.

[26] Procès-verbaux de l'Assemblée législative, séance du 4 octobre 1791, dans la Bibliothèque historique de la Révolution. — 1653, 4, 5. British Museum.

[27] Révolutions de Paris, n° 117.

[28] Buchez et Roux, Histoire parlementaire, t. XII, p. 53.

[29] Révolutions de Paris, n° 117.

[30] Voyez les Mémoires particuliers de Bertrand de Molleville, t. I, chap. IV, 109.

[31] Journal des Débats des amis de la Constitution. Renseignements fournis par Ballet, n° 63.

[32] Révolutions de Paris, n° 117.

[33] Voyez le compte rendu de cette séance dans les Révolutions de Paris, n° 117.

[34] Dans son 117e numéro le journal les Révolutions de Paris, écrit Verniau.

[35] Révolutions de Paris, n° 117.

[36] Moniteur, cité par Buchez et Roux dans l'Histoire parlementaire, t. VI, p. 71.

[37] Moniteur, cité par Buchez et Roux dans l'Histoire parlementaire, t. VI, p. 71.

[38] Correspondance entre le comte de Mirabeau et le comte de La Marck, t. III, p. 246.

[39] Révolutions de Paris, n° 117.