L'INDIVIDUALISME EST INAUGURÉ DANS LE MONDE CHRÉTIEN
Élaboration, par les publicistes français et protestants du seizième siècle, des doctrines d'où sortira la Révolution bourgeoise de 89. — Le côté incomplet de ces doctrines, c'est l'individualisme ; leur beau côté, la tolérance. — Appel de La Boétie au principe de fraternité.Après les guerres de religion et la Saint-Barthélemy, l'idée religieuse se trouvait compromise, de part et d'autre, par de tels excès, rendue solidaire de tant d'horreurs, que les esprits, par une sorte de mouvement irrésistible, se tournèrent ailleurs. Il se forma un parti, composé d'abord de quelques seigneurs mécontents et brouillons, mais à qui son nom seul, le parti des politiques, promettait de hautes destinées. On était las des abus de la force : la pensée réclama son droit de présence ; et, ce qu'il importe de remarquer, c'est que, dans les nombreux écrits de ce temps, éclos pour la plupart au souffle du calvinisme, les préoccupations religieuses tiennent fort peu de place, tandis que les préoccupations politiques en occupent une immense. Mais à quel principe, à quelle doctrine se rapporte la politique des penseurs d'alors, celle des livres contemporains ? On en va juger. Ouvrons les deuxième et troisième volumes des Mémoires de l'Estat de France, où ont été rassemblés les traités politiques nés, dans notre. pays, de l'influence de la Réformation ; voici sur quelles maximes nos regards tombent : On ne doit pas obéir aux magistrats, quand ils commandent des choses irréligieuses ou iniques, et par choses iniques il faut entendre celles auxquelles on ne saurait se soumettre sans violer sa vocation, soit publique soit particulière[1]. — Le berger est fait pour le troupeau, non le troupeau pour le berger[2]. — Quand le protecteur d'un peuple commence-t-il à en devenir le tyran ? N'est-ce pas lorsqu'il commence à faire ce qui advient, dit-on, près du temple de Jupiter Lycéen en Arcadie, là où quiconque goûte des entrailles humaines mêlées à des entrailles d'animaux devient nécessairement loup ?[3] — cc Autrefois, au lieu d'excommunier les tyrannicides, on leur dressait des statues dans les temples[4]. — Quel est le cuivre le plus convenable pour faire une statue ? demandait un tyran à Diogène le Cynique. Lui, C'est, répondit-il, le cuivre dont on s'est servi pour les statues d'Harmodius et d'Aristogiton[5], etc. Cette haine du pouvoir absolu éclate, et dans le Franco-Gallia
d'Hotman, et dans le Vindiciæ contra tyrannos d'Hubert Languet : Que n'avons-nous un mot plus expressif que celui de tyran
pour désigner ceux qui oppriment la sainte liberté ?[6] — Personne ne naît roi par lui-même, personne ne peut régner
sans le peuple[7], etc. Voilà donc le pouvoir absolu mis en question et le droit de résistance proclamé. Mais ce droit sera-t-il exercé par le premier venu, au gré de son caprice ? Les publicistes protestants du seizième siècle qui, tous, appartiennent à la même école et dont on croirait les ouvrages écrits par la même main, firent, à cet égard, la distinction suivante : ils admirent que ceux-là seuls pouvaient faire justice des mauvais princes qui avaient reçu charge de leur imposer un frein, toutes les fois qu'il s'agissait d'une domination déjà établie ; mais s'agissait-il d'une domination usurpée, nul doute qu'alors il ne fût permis à chacun de courir sus au tyran[8]. Ils allèrent plus loin, et ils posèrent en principe que, contre un prince, usurpateur ou non, le droit de résistance par le glaive appartenait à tout particulier ayant une extraordinaire vocation de Dieu[9], exception qui emportait la règle, l'individu n'ayant de sa vocation d'autre juge que lui. Et du reste, à côté de cette théorie des droits, rien qui ait trait à la théorie des devoirs ; nulle trace des idées d'association ; pas un appel au sentiment de la fraternité humaine ; pas une aspiration vraiment démocratique. Le peuple, les publicistes protestants du seizième siècle n'en parlent que sur le ton de défiance ou du mépris. Celui-ci appelle le peuple une bête fauve, belluam ; celui-là félicite l'Angleterre d'avoir pris ses précautions contre les dangers de l'intervention populaire dans la chose publique, le propre de la multitude étant nihil sapere[10] ; un troisième s'écrie : Faut considérer que la multitude qui est entrevenue en bas degré, si elle présume devoir controller le souverain quand il lui plaira, elle ne se contiendra jamais en la modestie requise, ainsi usera de cette insolence péculière aux ignorants[11]. Pour les écrivains que nous étudions, le peuple souverain est tout entier dans une minorité privilégiée qu'Hubert Languet nomme les chambres ordinaires, cameræ ordinariæ, et que les autres désignent sous le nom d'Estats. Lorsque, dans le Franco-Gallia, Hotman rappelle avec tant de complaisance que nos anciens rois étaient élus par le peuple, qu'on les élevait sur un bouclier et qu'on leur faisait faire ainsi par trois fois le tour de l'assemblée[12] ; lorsque avec une sollicitude si vive, il cherche dans nos annales la preuve du droit qu'on avait de déposer les mauvais princes ; lorsqu'il représente Childéric chassé du royaume pour s'être plongé dans la débauche et avoir ravi, déshonoré les filles de ses sujets[13] ; lorsqu'il s'écrie enfin : Si on laissait aux rois une puissance illimitée, ils en viendraient à traiter comme des esclaves ou des troupeaux, non-seulement leurs sujets, mais leurs proches[14] ; ne croyez pas qu'Hotman ait l'intention de conclure à la légitimité du suffrage universel ; non, certes, ce qu'il veut, c'est la souveraineté des estats. Les estats sont par-dessus les rois, dit à son tour l'auteur du traité intitulé du Droit des magistrats sur leurs sujets[15], et il ajoute que quand la tyrannie empesche l'assemblée des estats, la plus saine partie, sans attendre une commune assemblée, peut renger l'autre à la raison[16]. La souveraineté des estats une fois reconnue, les publicistes protestants du seizième siècle s'accordent pour vouloir la monarchie. Dans le Dialogue d'Archon et de Politie, Archon demandant quel est de tous les gouvernements le plus désirable : Il n'y en a point, répond Politie, de si louable que la monarchie[17]. Archon poursuit, et il désire savoir lequel vaut mieux d'un empire électif ou d'un empire héréditaire. Politie se prononce pour le régime des monarchies héréditaires, sauf le droit réservé aux Estats de changer la dynastie, afin que lorsque le roy décline du deu de son office les peuples luy puissent faire connoistre lors, qu'il y a différence entre une possession de domaine et une charge et office d'administration. Suivez la chaîne de ces idées à travers l'histoire moderne, vous arriverez à 1588 et à 1850. Une monarchie donc, mais une monarchie tempérée, représentative, soumise au contrôle des chambres et relevant de leur souveraineté, tel est l'idéal politique des penseurs qui, au seizième siècle et en France, prennent la plume sous la double influence des souvenirs de la Saint-Barthélemy et du protestantisme. Il faut que les princes soient ce que dit Pomponius Lætus : Le prince est une loy parlante, et la loy un prince muet[18]. — La domination composée de royaulté et des meilleurs et plus suffisans est louable, et toute autre espèce de civile administration est malheureuse et inutile à la constitution d'un Estat politique[19]. Ainsi, résistance à l'autorité, en vertu de l'idée de droit, non de devoir ; haine du pouvoir absolu ; mais aussi éloignement profond pour le peuple ; effort vers l'établissement d'un régime de garanties ; privilèges en faveur de la partie saine de la nation ; culte de la monarchie, considérée toutefois comme un instrument et non plus comme un principe... voilà ce que nous montre, en bien et en mal, l'individualisme, passant de la religion à la politique. C'est déjà un progrès, un progrès notable ; mais combien grande encore est la distance à parcourir pour arriver au triomphe de la vérité, de la justice ! On peut voir maintenant de quelle époque date, en France, l'invasion des doctrines constitutionnelles. Chose singulière ! dès 1574, les précurseurs des Montesquieu, des Benjamin Constant, ont l'œil fixé sur l'Angleterre et mettent à se traîner à sa suite une complaisance servile. Hotman cite avec admiration la constitution anglaise[20]. L'auteur du Droit des magistrats sur leurs sujets proclame le royaume d'Angleterre le plus heureux qui soit au monde[21], et c'est sur ce bonheur des Anglais qu'il s'appuie pour vanter les bienfaits d'une modération de la puissance royale. Il n'y a pas jusqu'à cet inquiet amour de l'ordre, si fortement enraciné dans le cœur de la bourgeoisie moderne, qui, chez les publicistes protestants du seizième siècle, ne se mêle à des paroles de malédiction contre les tyrans : ARCHON : Ne trouvez-vous pas que l'on doit bien craindre les changements dans un Estat ? — POLITIE : On les doit bien craindre, car telle machine ne se remue pas, que ce ne soit avec grandes peines et hazards[22]. Sans doute les idées dont nous venons de présenter l'ensemble, n'avaient pas attendu le seizième siècle pour faire leur apparition en France. Mais, éparses dans des livres peu connus, elles n'avaient jamais témoigné que de l'initiative de quelques écrivains isolés, quand le protestantisme leur vint donner vie et puissance. Ce ne fut, en effet, que dans la seconde moitié du seizième siècle, qu'elles firent corps, se rassemblèrent dans un système suivi, prétendirent à l'empire, et, en un mot, devinrent le programme d'un parti. Le moment était venu pour le principe d'autorité de s'inquiéter, de se défendre : Jean Bodin descendit dans l'arène ; et, en 1577, les Six livres de la République parurent. Qu'on ne se trompe pas à ce mot de République ; Jean Bodin se hâte de le définir un droit gouvernement de plusieurs mesnages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine[23]. Et, suivant lui, la puissance souveraine, dont les caractères essentiels sont d'être perpétuelle et absolue, ne saurait être mieux placée qu'aux mains d'un seul. La théorie du despotisme ne s'étala jamais nulle part avec autant d'insolence que dans la République de Bodin. Non-seulement il fait du monarque le maître absolu de son peuple ; mais il va jusqu'à prétendre qu'un prince souverain ne saurait mettre lui-même, et d'avance, un frein à son pouvoir. Aussi voyons-nous à la fin des edicts et ordonnances ces mots car tel est nostre plaisir, pour faire entendre que les loix du prince souverain, ores qu'elles fussent fondées en bonnes et vives raisons, néantmoins qu'elles ne dépendent que de sa pure et franche volonté[24]. On regarde généralement le livre de Bodin comme un traité dogmatique : c'est bien plutôt un ouvrage de polémique et, en certains passages, de polémique violente. Il va sans dire qu'il s'élève avec colère contre ceux qui ont escrit du devoir de magistrats et autres livres semblables[25]. Bodin ne peut comprendre qu'on ait osé mettre les états au-dessus du roi : chose qui fait révolter les vrais subjects de l'obéissance qu'ils doyvent à leur prince souverain[26]. L'exemple de l'Angleterre l'embarrasse, l'importune ; et il prend le parti de nier ce qu'affirment, à cet égard, les publicistes protestants. Il assure tenir de M. Dail, ambassadeur d'Angleterre, que, chez nos voisins d'outre-Manche, le roy reçoit ou refuse la loy si bon lui semble et ne laisse pas d'en ordonner à son bon plaisir ; et ce que M. Dail lui a raconté lui suffit. Hotman avait cité avec enthousiasme ces paroles de la Justice d'Aragon au roi, quand il était élu : Nous qui valons autant que vous et pouvons plus que vous, nous vous créons roi[27]. Bodin ne voit là qu'une formalité dont il n'y a rien à conclure contre le droit héréditaire des princes aragonais à la couronne[28], droit dont il s'attache à prouver historiquement la réalité. Aristote avait dit et les publicistes protestants avaient répété qu'un roi devient tyran aussitôt qu'il commande en dehors du vouloir des peuples : Bodin déclare une semblable assertion dénuée de fondement et même pernicieuse. Car, à ce compte, le roy ne seroit que simple magistrat ![29] Comme les publicistes protestants, Bodin se prononce pour la monarchie ; mais il la veut souveraine, absolue, pure de tout mélange aristocratique et populaire. Quelle folie d'imaginer qu'on puisse composer une république meslée des trois ![30] Il faudrait donc alors exposer la société au choc de mille lois contradictoires, les unes tendant à soutenir la monarchie, les autres marquées à l'empreinte des passions populaires ! Au sein d'une semblable lutte, que deviendrait la souveraineté ? où puiserait-t-on la force dirigeante que le principe d'unité ne fournirait plus ? Des trois éléments mis face à face, n'y en aurait-il pas un qui finirait par l'emporter, et l'emporterait au risque, au moyen, dans le désordre d'une révolution ? Ici Bodin pressait ses adversaires avec une rare vigueur ; il avait trouvé le point vulnérable, et toute cette partie de son livre est écrite avec la supériorité, avec l'éloquence du bon sens. Mais, entraîné par la conception qui pèse sur lui, il ne tarde pas à tomber de ces hauteurs, et il fait sourire lorsque, répondant à ceux qui, en France, saluent l'image de l'aristocratie dans le parlement, la démocratie dans les états généraux, et dans le roi la monarchie, il croit les foudroyer par ce seul mot : C'est crime de lèse-majesté de faire les subjects compagnons du prince souverain[31]. Que Bodin, à l'aspect de l'odieux idéal de Machiavel, se soit détourné d'horreur ; qu'il ait crié, lui aussi, anathème aux tyrans[32] ; qu'après avoir abandonné à un seul une souveraineté dévorante, il ait admis comme restrictions à cette souveraineté le respect de la foi jurée et la soumission due aux lois de Dieu et de la nature[33], qu'importe tout cela si l'édifice élevé par lui en morale, il le renverse en politique ; si cette violation des lois naturelles et divines qu'il condamne, il la couvre, dans le prince souverain, d'une impunité systématique ? Or, quelle est, sur ce point, son opinion ? Si quelqu'un, de son autorité privée, se fait prince souverain, c'est un usurpateur, un tyran : qu'on procède contre lui par voie de justice ou par voie de fait, qu'on le tue même, Bodin n'y contredit pas ; mais est-il question d'un prince, déjà établi, légitime, en ce cas, il n'appartient pas à un des subjects en particulier, ny à tous en général d'attenter à l'honneur, ny à la vie du monarque, soit par voye de faict, soit par voye de justice, ores qu'il eust commis toutes les meschancetés, impiétés et cruautés qu'on pourroit dire[34]. Voilà comment, au seizième siècle, le principe d'individualisme et le principe d'autorité en vinrent aux prises dans le domaine de la pensée. Quant au principe de fraternité, par qui fut-il représenté, défendu ? Par Étienne de La Boétie. C'est bien à tort qu'on a rangé La Boétie parmi les
publicistes protestants du seizième siècle. Au style seul il est aisé de
reconnaître par où le Discours de la servitude volontaire se détache
de tant de traités dont l'érudition est puisée aux sources de l'Ancien
Testament, et où la Bible se rencontre, se sent, se respire à chaque page.
Cependant, le livre de la Servitude volontaire parut imprimé dans les Mémoires
de l'Estat de France ; et même, la première édition fut publiée à la
suite du Franco-Gallia, Pourquoi ? Parce qu'entre La Boétie et les auteurs
protestants de l'époque, il y eut en effet cela de commun qu'ils essayèrent
de saper les bases du pouvoir absolu. Mais, en ce qui concerne le point de
départ, le but à atteindre, les sentiments, les doctrines, quelle différence
! Si La Boétie n'avait fait que reprocher aux peuples leur penchant à s'asservir, à se couper la gorge[35], à souffrir les pilleries, les paillardises, les cruautez, non pas
d'une armée, non pas d'un camp barbare, contre lequel il faudroit despendre
son sang et sa vie devant, mais d'un seul ; non pas d'un Hercules ne d'un
Samson, mais d'un seul hommeau et souvent du plus lasche et féminin de la
nation ; si, montrant du doigt le tyran en action, il n'avait fait que
crier aux victimes : D'où a-t-il pris tant d'yeux,
d'où vous espie-t-il, si vous ne les lui donnez ? Comment a-t-il tant de
mains pour vous frapper, s'il ne les prend de vous ?[36]... oui, même
alors, le nom de La Boétie mériterait une place glorieuse dans le souvenir,
dans la reconnaissance des hommes ; et il le faudrait honorer à l'égal des
meilleurs, pour avoir vengé la dignité humaine dans un langage qui donne le
mouvement de Caïus Gracchus à la force de Tacite. Mais La Boétie s'est acquis
à l'immortalité d'autres titres, jusqu'ici trop méconnus. La page de son
discours la moins citée et la plus digne de l'être, la voici : S'il y a rien de clair et d'apparent dans la nature, et en quoy il ne soit pas permis de faire l'aveugle, c'est cela que nature, le ministre de Dieu et la gouvernante des hommes, nous a tous faicts de mesme forme, et, comme il semble, à mesme moule, afin de nous entreconoistre tous pour compagnons ou plustost frères. Et si, faisant le partage des présents qu'elle nous donnoit, elle a fait quelques avantages de son bien, soit au corps ou à l'esprit, aux uns plus qu'aux autres, si n'a-t-elle pourtant entendu nous mettre en ce monde comme dans un camp cloz et n'a pas envoyé icy-bas les plus forts et les plus advisez comme des brigands armez dans une forest pour y gourmander les plus foibles. Mais plustost faut-il croire que, faisant ainsi aux uns les parts plus grandes, et aux autres plus petites, elle vouloit faire place à la fraternelle affection, afin qu'elle eust à s'employer, ayant les uns puissance de donner ayde et les autres besoin d'en recevoir... Il ne faut pas faire doute que nous soyons tous libres, puisque nous sommes tous compagnons ; et ne peut tomber dans l'entendement de personne que nature ait mis aucun en servitude, nous ayant tous mis en compagnie[37]. En lisant de pareilles lignes et en songeant à quelle époque elles furent écrites, qui ne se sentirait pénétré d'admiration et touché jusqu'au fond du cœur ! Ainsi, cette doctrine du Christ, qui soumet la puissance des uns au besoin des autres, qui fait dériver d'aptitudes plus grandes de plus grands devoirs et non de plus grands droits ; cette doctrine qui cherche dans la fraternité seule la preuve, la condition, le fondement de la liberté, et qui nous proclame libres PARCE QUE nous sommes compagnons ; cette doctrine si simple, mais en même temps si élevée que, aujourd'hui encore, après tant d'efforts intellectuels et de révolutions, on la relègue parmi les rêves des gens de bien, La Boétie la professait, dès le seizième siècle, avec toute l'autorité de la vertu dans le génie ! Mais l'heure n'était pas venue : il ne pouvait y avoir alors de combats sérieux qu'entre l'individualisme et l'autorité. Nous venons d'assister à ce combat dans la région des idées ; avant de montrer comment il se continua dans celle des faits, disons de quelle manière la cause de l'individualisme fut servie, au seizième siècle, par la philosophie. Nous aurons ainsi décrit, sous son triple aspect, l'invasion du principe nouveau, auquel devait définitivement appartenir, après deux siècles, la société française. |
[1] Du droit des magistrats sur leurs sujets, t. II, p. 483 et 484 des Mémoires de l'Estat de France, 1575.
[2] Du droit des magistrats sur leurs sujets, t. II, p. 487.
[3] Apophtegmes et discours notables recueillis de divers auteurs contre la tyrannie et les tyrans, t. II, p. 522 des Mémoires de l'Estat de France.
[4] Apophtegmes et discours notables recueillis de divers auteurs contre la tyrannie et les tyrans, t. II, p. 525.
[5] Apophtegmes et discours notables recueillis de divers auteurs contre la tyrannie et les tyrans, t. II, p. 553.
[6] ... Quanquam quid oos tyrannos appellemus, ac non etiam atrociore vocabulo utamur ? Franc. Hotomani, Franco-Gallia. Ex officina Johannis Bertulphi. MDLXVI.
[7] Quum nemo rex nascatur, nemo per se rex esse, nemo absque populo regnare possit. Vindiciæ contra tyrannos, p. 112. Édit. de 1660.
[8] Du droit des magistrats sur leurs sujets, t. II, p. 491, 492 et 496 des Mémoires de l'Estat de France. — Vindiciæ contra tyrannos, p. 295.
[9] Du droit des magistrats sur leurs sujets, t. II, p. 491.
[10] Hotomani jurisconsulti, Franco-Gallia, p. 122.
[11] Discours politiques des diverses puissances establies de Dieu au monde, du gouvernement légitime d'icelles, et du devoir de ceux qui y sont assujettis, t. III, p. 203 des Mémoires de l'Estat de France.
[12]
Qui populi suffragiis delectus fuerat, hune scuto
impositum sublevabant, humerisque. Hotomani, Franco-Gallia, p. 75.
[13] Childericus..., cœpit filias corum stuprose detrabere...
Hotomani, Franco-Gallia, p. 77.
[14] Non
modo cives suos sed etiam consanguineos quo vel mancipia vel pecudes haberent. Hotomani, Franco-Gallia, p. 121.
[15] Mémoires de l'Estat de France, t. III, p. 511.
[16] Mémoires de l'Estat de France, t. III, p. 513.
[17] Dialogue d'Archon et de Politie, p. 70.
[18] Dialogue d'Archon et de Politie, p. 80.
[19] Discours politiques des diverses puissances, etc., p. 225.
[20] Discours politiques des diverses puissances, p. 122.
[21] Discours politiques des diverses puissances, p. 501.
[22] Dialogue d'Archon et de Politie, p. 97.
[23] Les Six livres de la République, de Jean Bodin, liv. I, chap. I, p. 1, 1580.
[24] Les Six livres de la République, de Jean Bodin, liv. I, ch. VIII, p. 92.
[25] Les Six livres de la République, de Jean Bodin, liv. I, chap. VIII, p. 96.
[26]
Les Six livres de la République, de Jean Bodin, liv. I, chap. VIII, p. 96.
[27] Hotomani, Franco-Gallia, p.
125.
[28] Bodin, liv. I, chap. VIII, p. 90.
[29] Bodin, liv. II, chap. III, p. 196.
[30] Bodin, liv. II, chap. I, p. 185.
[31] Bodin, liv. II, chap. I, p. 183.
[32] Bodin, liv. II, chap. V.
[33] Bodin, liv. I, chap. VIII, p. 92.
[34] Bodin, liv. II, chap. V, p. 210.
[35] Discours de la servitude volontaire, t. II, p. 119 des Mémoires de l'Estat de France.
[36] Discours de la servitude volontaire, p. 118.
[37] Discours de la servitude volontaire, p. 121 et 122.