L'humanité, qui aime à tout simplifier, s'arrête peu devant les catastrophes ; elle les décrit, les classe et n'y songe plus. On s'étonne parfois de l'indifférence des écrivains qui, après avoir raconté les péripéties d'un naufrage et peint vivement le spectacle d'un grand désastre, ne s'inquiètent plus des conséquences. De même à Pompéi nous n'avons d'attention que pour les victimes, sans nous occuper de ceux qui ont survécu. Les morts obtiennent toute notre pitié ; mais les vivants étaient-ils moins misérables ? Que sont devenus tant de milliers de citoyens qui avaient perdu leur fortune, leurs champs ; leur maison et jusqu'au sol de leur patrie ? J'avoue que cette partie du drame, pour avoir été rejetée dans l'ombre, n'excite pas moins mon intérêt. Mon imagination se porte au delà des faits mentionnés par les auteurs ; elle cherche quelques points fixes pour rattacher ses hypothèses ; elle demande à l'archéologie de suppléer au silence des historiens, car tel est son rôle, et de retrouver les traces d'un passé que les hommes ont effacé de leur mémoire. Les lettres de Pline le Jeune nous apprennent que son oncle mourut le second jour de l'éruption, que ses compagnons, qui s'étaient enfuis vers Sorrente, ne revinrent que trois jours après, et qu'ils retrouvèrent son corps intact sous un linceul de cendres. Les phénomènes volcaniques durèrent-ils en effet cinq jours ? Cela est probable, surtout au pied même du Vésuve. Nous voyons combien se prolongent certaines éruptions violentes dont les modernes ont été les témoins. Celle de 1779, que sir William Hamilton a décrite dans son bel ouvrage[1], a été en croissant d'intensité pendant quatre jours. Le docteur Clarke a pu observer une autre éruption du 22 août au 5 septembre 1793. Il faut faire en outre la part des pluies, des émanations sulfureuses, de la stupeur des infortunés qui s'étaient réfugiés sur la montagne, dans les villes voisines et dans les îles, des nouvelles contradictoires répandues par les pécheurs qui se risquaient à s'approcher sur leurs barques et par les messagers qui, sur la terre ferme, n'osaient pousser trop loin leurs explorations. Après ces délais, les Pompéiens qui avaient échappé à la mort voulurent évidemment revoir les lieux d'où ils. avaient emporté de si tragiques souvenirs, mais où ils 'avaient laissé tout ce qui était nécessaire à la vie. Les hommes partirent seuls, comme il était naturel, confiant à leurs hôtes les femmes et les enfants. Ils retrouvèrent leur ville, mais dans quel état ! La plupart des maisons étaient restées debout ; celles qui s'étaient écroulées étaient déjà ensevelies ; douze pieds de pierres ponces et trois pieds de cendres recouvraient uniformément le sol. Les champs et les jardins n'existaient plus : la place en était marquée par un tapis grisâtre d'où sortaient la pointe des arbustes étouffés et les branches des grands arbres, dépouillées de leurs feuilles avant la saison. Les maisons plus petites étaient enterrées jusqu'au toit ; mais toutes celles qui avaient un étage (c'était l'immense majorité) et qui avaient résisté aux secousses du tremblement de terre, étaient facilement accessibles. Les rues existaient toujours, le niveau seul en était déplacé. Les rez-de-chaussée, les boutiques, les entresols avaient disparu ; les étages supérieurs, les balcons, les terrasses, formaient la bordure à droite et à gauche et étaient devenus des rez-de-chaussée : on y entrait de plain-pied par les fenêtres. Après les douleurs du retour et les premières impressions d'un pareil spectacle, il fallut s'établir sur les ruines. Plus d'un toit s'était effondré, mais beaucoup d'autres pouvaient servir d'abri. Les chambres voûtés avaient mieux résisté ; les terrasses, faciles à balayer, offraient un lieu de campement. On attendit les nouvelles de Rome. Que fera l'empereur ? C'était l'idée qui venait à tous les esprits sous l'empire. Or l'empereur était Titus, si doux et si prodigue depuis qu'il régnait seul et se sentait seul responsable de l'amour ou de la haine des hommes. Titus, en effet, fut ému par le récit d'un événement inouï. Il envoya aussitôt, avec des pouvoirs étendus et de l'or, des personnages considérables, qui avaient rempli les fonctions de consul. Par malheur, un incendie éclata peu de temps après et dévora les plus beaux quartiers de Rome ; la peste survint, qui ravagea la capitale du monde. Dès lors toutes les ressources du trésor et toute l'attention de l'empereur furent absorbées, et Pompéi oubliée. Un édit impérial permit d'appliquer au déblai des villes du Vésuve les biens de ceux qui étaient morts sans héritiers ; en outre, les habitants furent déclarés exempts d'impôts pour un certain nombre d'années. Le fisc ne pouvait faire d'autres sacrifices. Que devinrent les Pompéiens, livrés à eux-mêmes avec ces encouragements que la fortune rendait dérisoires ? C'est ici que le témoignage de l'archéologie est précieux, parce que l'histoire nous laisse dans une ignorance absolue. Or l'archéologie montre, par des traces irrécusables, que les Pompéiens employèrent un certain temps, non pas à déblayer leur ville, mais à la fouiller. Chacun était chez soi, du moins chacun de ceux qui étaient revenus ; chacun, logé à l'étage supérieur, conduisant ses esclaves et des manœuvres qui furent expédiés de toutes parts, put pénétrer, en creusant la cendre, dans son rez-de-chaussée et y rechercher les meubles, les ustensiles, les vêtements, les objets précieux qu'il y savait enfouis. Le souvenir des lieux était trop frais pour qu'on ne se dirigeât pas à coup sûr. Quel propriétaire aurait oublié l'emplacement de son triclinium, de la table de bronze incrustée d'argent, des candélabres bien ciselés, de l'argenterie, ou celui du salon avec ses riches ornements, ou celui de la bibliothèque avec ses rouleaux de papyrus rangés dans des boîtes de métal, ou les chambres dont les armoires étaient pleines d'étoffes, de parures, de lapis, ou les magasins garnis de provisions et de denrées protégées par les flancs épais des tonneaux en terre cuite et des jarres ? Les preuves de l'activité de ces fouilles abondent. On ne remarque pas assez, lorsqu'on visite Pompéi, que les murs qui séparent certaines chambres des chambres voisines sont percés d'un trou irrégulier, fait à la bille, et assez grand pour laisser passer un homme. Afin d'abréger leur travail, les Pompéiens pénétraient ainsi d'une pièce dans une autre ; au lieu de déblayer les portes, les corridors, les portiques, pour aller d'appartement en appartement, ils faisaient comme les voleurs grecs, qu'on appelait perceurs de murailles (τοιχωρύχοι). A mesure qu'une salle était visitée, ils pratiquaient un trou dans le mur de la salle contiguë et la dépouillaient à son tour. Les modernes qui fouillent Pompéi savent bien, lorsqu'ils aperçoivent un mur ainsi troué, qu'ils n'ont rien à espérer en enlevant les cendres ; ils les enlèvent pour suivre le plan tracé, et ne recueillent en effet que des débris sans importance. Au contraire, si les murs sont intacts, c'est-à-dire si le propriétaire a péri ou n'a pas jugé bon de revenir, les découvertes sont presque certaines.. Les seules pièces que les propriétaires aient presque toujours négligé de visiter sont les celliers et les cuisines ; c'est pourquoi les amphores, les vases de terre cuite, les casseroles, les poêlons, les chaudières de cuivre, dédaignés parce qu'ils avaient peu de valeur, figurent en si grand nombre au musée de Naples. Quant aux lampes d'argile et de bronze, emportées de tous côtés pour conjurer les ténèbres qui avaient duré plusieurs jours, on savait ne plus les retrouver à leur place habituelle. Au mois de janvier 1870, j'assistais au déblai de plusieurs chambres percées de la serte. Quoiqu'elles fussent richement décorées, on n'y a rien trouvé, tandis que dans un corridor voisin qui n'avait point attiré l'attention des Pompéiens, parce que d'ordinaire un corridor ne sert que de passage, on a vu reparaître des vases de bronze, des amphores avec des inscriptions, des objets en verre, un sac de monnaies, que le possesseur y avait serrés à la hâte et qu'il n'a jamais pu reprendre, car son squelette a été recueilli dans une autre partie de la maison. Les modernes se figurent Pompéi enfouie à une profondeur exagérée. Sept mètres seulement recouvrent le sol antique, et encore, sur ces sept mètres, deux ont-ils été déposés par les éruptions postérieures à l'an 79 : donc en l'an 79, cinq mètres de cendres ne pouvaient suffire pour cacher aux Pompéiens les emplacements et les détails de leurs habitations, émergeant comme du milieu d'un manteau de neige. Qu'on s'imagine une petite ville de France d'où les habitants ont été chassés par une inondation : les eaux retirées, ils sent revenus, et trouvent tout enseveli sous quinze pieds de sable et de limon. Les rez-de-chaussée sont invisibles, on se promène à la hauteur des fenêtres du premier étage ; mais aucun habitant n'est embarrassé pour retrouver sa demeure et marquer les yeux fermés les places où il faut creuser pour retirer chaque meuble et chaque objet précieux. La même chose est arrivée à Pompéi ; seulement la pierre ponce et la cendre n'avaient rien gâté, et les remuer était un jeu. A mesure que les citoyens opulents et les marchands avaient reconquis leurs richesses, ils les emportaient ; ils fuyaient cette terre inhospitalière qui ne pouvait ni nourrir ses habitants, ni même reverdir ; ils comptaient sur-leur industrie, sur leurs relations commerciales, sur leurs amis, pour s'établir dans les pays voisins ; ceux qui vivaient du travail de leurs esclaves les emmenaient avec eux, et savaient qu'ils en tireraient partout un bon revenu. Les pauvres, qui n'avaient ni correspondants, ni amis, ni esclaves, craignaient de s'éloigner ; d'ailleurs l'attachement au sol natal est si grand dans tous les temps, qu'on voit les villes détruites par des fléaux constants se relever à la même place. C'est ainsi que Portici s'étend au-dessus d'Herculanum, et que Torre dell' Annunziata, onze fois brûlée par les courants de lave, a été onze fois rebâtie ; on y a même ajouté une poudrière. Un certain nombre de citoyens s'unirent donc pour refaire une autre Pompéi, profiter des immunités que leur assurait le fisc impérial, et fouiller à l'aise les maisons sans maîtres que l'édit de Titus leur abandonnait. Le municipe possédait plus haut, sur le Vésuve, un territoire que la cendre n'avait point atteint et qu'on pouvait labourer. Protégés par les magistrats romains, aidés par les curateurs que l'empereur avait envoyés, ces Pompéiens fondèrent une nouvelle ville, plus chétive, située au nord de l'ancienne. M. Fiorelli a signalé les ruines de cette quatrième Pompéi[2] et M. Ernest Breton nous avertit qu'elles ont été reconnues entre Bosco réale et Bosco tre Case[3]. Il parait, en effet, qu'on a découvert en ce lieu des ruines trop considérables pour être celles d'une villa ; on aurait dit un gros bourg fait à la hâte, avec des matériaux très divers, sans art, à une époque de décadence. Par un contraste singulier, les objets en marbre et en bronze, les lampes et les ustensiles qu'on recueillait dans le même lieu, avaient une élégance et un style bien supérieurs, qui rappelaient le premier siècle de notre ère. On s'explique cette opposition, si l'on admet que la mauvaise architecture est le fait de pauvres gens qui ont réédifié et entretenu jusqu'au Bas-Empire leur humble cité, et que les belles sculptures, les meubles, les œuvres d'art, provenaient des fouilles de l'ancienne ville. Il paraît même certain que des travaux réguliers d'investigation furent conduits par les magistrats du nouveau municipe. Le forum, par exemple, a été dépouillé méthodiquement de son dallage en travertin ; quelques dalles engagées sous les piédestaux sont seules restées comme un témoignage ; toutes les autres ont été emportées pour parer la place de la cité nouvelle. De même les colonnes de divers édifices, celles du portique d'Eumachia, qui est contigu au forum, les revêtements de marbre, tant des édifices que des piédestaux de statues, ont été enlevés avec le même soin. En y réfléchissant, rien n'était plus naturel. Pendant plusieurs siècles, la vieille Pompéi servit ainsi de carrière ; les recherches étaient toujours lucratives, elles se renouvelaient de temps à autre selon les besoins. On a lu à l'entrée d'une maison ainsi visitée l'inscription suivante, tracée à la pointe sur le stuc : ΔΟΥΜΜΟΣ ΠΕΡΤΟΥΣΑ, avertissement qui semble signifier, dans son style barbare, maison ravagée, défoncée[4]. Or, les caractères de cette inscription sont ceux du IIIe siècle de l'ère chrétienne. Ce seul indice a fait supposer à certains critiques, bien à tort, que l'empereur Alexandre Sévère avait fait fouiller Pompéi, afin d'en tirer les colonnes et les marbres nécessaires aux constructions qu'il entreprenait à Rome. Pompéi, de si petite proportion, peu somptueuse dans ses matériaux, revêtue surtout de stuc et déjà dépouillée, aurait bien vite déçu l'espoir d'un fastueux césar. Qu'advint-il plus tard du municipe reporté sur les flancs du Vésuve ? A quelle époque fut-il détruit ou enseveli à son tour ? Fut-ce sous Théodoric ou sous Justinien, pendant des éruptions si violentes qu'on prétendit que les cendres du Vésuve avaient été portées par le vent jusqu'à Constantinople ? Fut-ce en 612, en 685, au Xe siècle ou au XIe ? car le moyen âge a vu aussi des cataclysmes volcaniques, et c'est à cette époque que saint Janvier, protecteur de Naples, devint l'objet d'un culte si fervent ; les Napolitains tremblants ne demandaient qu'à lui seul leur salut. Un jour, la quatrième Pompéi disparut sans avoir laissé d'autres traces que celles que l'on a récemment constatées. Quant à la ville ensevelie sous Titus, elle fut un peu plus enterrée après chaque convulsion du Vésuve. Comme, d'un autre côté, les paysans du voisinage ne cessaient de démolir tout ce qui sortait du sol pour en tirer des tuiles, des briques, des matériaux faciles à transporter, l'heure vint où l'on ne vit plus qu'un vaste plateau de cendres d'où sortait un pan du théâtre et le sommet de l'amphithéâtre. La végétation avait commencé sur ces cendres, fécondées par la chaux et la poussière des ruines : la culture fit le reste. L'ignorance aidant, on ne songea plus qu'une ville découronnée dormait sous les champs de blé, les vignes et les ormeaux. Les temples de Pæstum avaient bien été oubliés depuis que l'évêque s'était transporté à Capaccio avec le reste d'une population décimée par la fièvre. Les voyageurs du XVIIIe siècle découvrirent Pæstum aussi sincèrement que les navigateurs découvrent un nouveau monde. Pompéi fut effacée de la mémoire des hommes au point que le nom même de Cività, par lequel les gens du pays désignaient cc monticule verdoyant, n'avait plus de sens pour personne. En 1592, l'architecte Domenico Fontana, qui avait érigé l'obélisque du Vatican et dont on voit le buste sous le porche de l'église de Monte Oliveto, construisait un aqueduc pour conduire l'eau du Sarno jusqu'à Torre dell' Annunziata. En creusant pour les eaux un chemin souterrain qui existe et sert toujours, il traversa Pompéi depuis l'amphithéâtre jusqu'au forum et au temple de Vénus. Il n'y fit aucune attention, non plus qu'à une inscription qui portait le nom de Venus Pompeiana. En 1689, Giuseppe Macroni signala quelques traces de constructions, une serrure dévorée par la rouille, une pierre avec le mot de Pompéi. Il en conclut que cette pierre appartenait à quelque monument consacré au grand Pompée. Enfin, en 1748, le gouvernement, averti par les découvertes d'un paysan qui, en creusant un fossé, avait ramassé un Priape de bronze et un petit trépied, fit entreprendre des fouilles ; l'ingénieur don Rocco Alcubierre et ses contemporains croyaient retrouver Stabies. Ce fut le 30 mars 1748 qu'Alcubierre fut autorisé par le roi Charles III (don Carlos d'Espagne) à tenter cette exploration. Herculanum, connue depuis 1721, fouillée depuis 1738, avait ouvert tous les yeux. Le roi comptait enrichir plus vite le musée qu'il fondait à Portici, et dont Herculanum faisait seule les frais. Alcubierre commence aussitôt un journal et met en titre Cava de la Cività, ce qui indique qu'il n'attache pas de sens au mot cività, qu'il le considère comme un nom propre dénué de sens, ainsi que la plupart des noms de localité : autrement, le journal étant rédigé en espagnol, il aurait mis en tête Cava de la Ciudad. Le 17 avril, on rencontre dans la rue de la Fortune le premier cadavre ; le 6 juillet, on est arrêté par des exhalaisons de gaz acide carbonique ; le 25 novembre, on commence à déblayer l'amphithéâtre, qui était apparent et qu'Alcubierre appelle l'amfiteatro de Estabia. Deux ans après, les travaux sont abandonnés. On lit à la date du 22 septembre 1750 : J'ai décidé de retirer quelques ouvriers que j'avais à l'Annonciade, parce que depuis longtemps on n'a rien trouvé de substantiel, cosa sustancial. En 1754, quatre hommes remuent la terre du 9 au 13 novembre, et sont de nouveau rappelés. Enfin, le 30 mars 1755, les fouilles reprennent parce qu'un habitant du pays a rencontré une colonne de vert antique ; on s'empare de la place, on cherche et l'on recueille trois colonnes semblables qui sont envoyées à Portici. Ce n'est que le 27 novembre 1756 que le nom de Pompéi se glisse pour la première fois sous la plume du rédacteur du journal : Entre los edificios arruynados de la Pompeana. Enfin, le 20 août 1763, une inscription monumentale apparaît auprès du tombeau de Mammia. Sur un piédestal de travertin, il est déclaré que T. Suédius Clemens a restitué au municipe des Pompéiens, reipublicæ Pompeianorum, les terrains envahis par les particuliers ; selon toute vraisemblance, ces particuliers étaient les colons envoyés de Rome et établis de ce côté. Dès lors, le doute n'était plus permis. Le premier effet de cette révélation fut de reporter plus loin la curiosité, je devrais dire l'avidité ; on alla interroger le véritable emplacement de Stabies. On espérait y faire une abondante moisson d'objets propres à flatter les goûts du souverain ; on se souciait peu de pénétrer les secrets de l'antiquité, on n'avait ni plan ni méthode, on recouvrait à mesure et parfois l'on détruisait ; on ne voulait que des matières rares pour orner le palais, ou des œuvres d'art pour enrichir le musée'. Stabies déçut cet espoir ; on y fit peu de trouvailles, les terres étaient partout cultivées, les expropriations coûtaient trop cher ; on reconnaissait non une ville, mais des maisons disséminées qui rappelaient qu'après le siège et les ravages de Sylla, Stabies avait cessé d'être une cité pour devenir un bourg, et plus tard un lieu de plaisance. On revint à Pompéi, et le 14 juillet 1764 le journal des fouilles est pour la première fois rédigé en langue italienne, sans que la direction des Italiens fût plus louable que celle des Espagnols. Pendant toute la fin du XVIIIe siècle, les fouilles furent conduites avec si peu de respect pour les monuments, qu'elles ressemblaient à un pillage. On enlevait tout ce qui paraissait digne d'être enlevé, et l'on enfouissait à mesure une maison dépouillée sous les cendres de la maison voisine qu'on voulait dépouiller. C'est pour cela que les rapports de ceux qui surveillaient les travaux (soprastanti), contiennent bien plus d'inventaires que de descriptions. Les inventaires étaient une précaution contre leurs agents, une garantie pour eux-mêmes, une sécurité pour le prince qui les employait. On pouvait s'assurer chaque soir que le nombre et la qualité des objets envoyés à Portici s'accordaient avec le nombre et la qualité consignés sur les catalogues manuscrits. Du reste, le récit d'une visite faite à cette époque par un grand personnage, donnera une idée plus juste de l'état des lieux. Le 7 avril 1769, l'empereur Joseph II se rendit à Pompéi, accompagné par le roi Ferdinand IV, son beau-père, la reine, le comte de Kaunitz, le chevalier Hamilton, ministre d'Angleterre, l'antiquaire d'Hancarville[5], l'ingénieur F. de La Vega, etc. On débuta par la caserne des gladiateurs, dont le périmètre intérieur seul avait été déblayé. L'empereur s'étonna qu'on eût laissé l'espace intermédiaire enseveli sous une montagne de cendres. La Vega lui fit remarquer que les travaux étaient assez récents, parce que là jadis s'élevait un bois touffu qu'il avait fallu abattre. On passa ensuite dans une maison dont on avait dégagé quatre chambres ; comme ces chambres avec leurs peintures étaient intactes, on s'était arrêté à deux palmes (27 centimètres) au-dessus du sol, ce que l'on fait toujours à Naples lorsqu'on prévoit l'arrivée de quelques personnes de distinction. Dès que l'empereur parut, des ouvriers enlevèrent rapidement ce qui restait de pierres ponces, et l'on recueillit une feuille d'argent avec des figures en léger relief, des vases de bronze, un moule pour la pâtisserie, cinq gonds, une serrure, neuf monnaies, une clé, un morceau de tuyau de plomb, un vase de verre dont le bord seul était brisé, deux boutons de verre, cinq morceaux de flûte (lisez cinq charnières), une plaque d'ivoire sur laquelle était gravé un ornement, deux plats en terre, une lampe, une tête de Jupiter en terre cuite, quelques débris de talc (c'étaient les vitres du temps), d'autres objets d'importance moindre encore, qui sont mentionnés dans l'inventaire du 7 avril[6]. L'empereur doutait ; il croyait qu'on lui avait préparé cette surprise, son expérience lui rappelait qu'on trompe d'autant plus volontiers les souverains que c'est pour leur plaire ; il fallut lui prouver par la situation des objets, la qualité des terrains, la relation des trouvailles faites journellement, qu'on n'avait point flatté sa fortune (adulare la fortuna). En effet, dans les deux chambres suivantes, on ne trouva qu'un squelette et deux monnaies. De là on passa au théâtre, dont une partie de la scène était seule visible ; l'épaisseur des cendres qui remplissait tout le reste était telle, que Joseph II ne put s'empêcher de demander combien d'ouvriers étaient employés, et de s'écrier, en entendant qu'ils étaient trente, qu'il faudrait employer trois mille. Cette critique était juste, car le roi des Deux-Siciles ne dépensait guère que 8 ou 10,000 livres par an pour les villes du Vésuve. L'Odéon, à peine reconnaissable, le temple d'Isis, donnèrent lieu aux mêmes regrets, et l'empereur ne cessa de presser le roi de prendre plus d'intérêt à de tels travaux ; ses instances devinrent presque de l'indignation quand, à la porte de la ville, La Vega lui montra le plan des édifices qu'on avait explorés, puis recouverts. Ferdinand IV répondit que cela s'était fait sous le règne de son auguste père, et l'ingénieur vint au secours du roi en assurant que l'on avait agi avec cette négligence tant qu'on ignorait quelle ville on dépouillait, mais que depuis six ans l'on savait avec certitude que c'était Pompéi, et que dès lors les monuments découverts avaient été respectés et demeuraient accessibles. Malgré ces belles protestations, la direction des fouilles ne fut guère plus intelligente ni l'argent plus abondant tant que les Bourbons régnèrent à Naples. Cependant le goût de l'archéologie faisait des progrès dans le reste de l'Europe. Pour éviter les critiques des étrangers, on tenait à un secret rigoureux, on écartait les visiteurs ; les plus influents ne pénétraient que par force, les plus riches qu'en se soumettant à de singulières exactions. Le spectacle qu'ils avaient alors sous les yeux récompensait mal leurs efforts ; au milieu de tranchées mesquines et de ruines non entretenues erraient languissamment des condamnés enchaînés deux par deux et quelques esclaves mahométans pris aux Barbaresques. Il fallut une révolution et la présence des Français pour imprimer aux recherches une marche plus active. La France, partout où elle a porté ses armes, a porté aussi, comma excuse, l'amour des arts et de l'antiquité. Ses savants, les premiers, avaient tiré l'Égypte de son linceul ; ils devaient accompagner un jour nos armées en Grèce, en Afrique, en Syrie ; ils donnèrent alors aux Italiens eux-mêmes l'exemple du zèle et de la méthode. De même qu'à Rome les fouilles les plus considérables avaient été entreprises par les généraux ou les préfets français, de Même la résurrection véritable de Pompéi date de l'occupation française[7]. Le général Championnet, lorsqu'il vint fonder la république parthénopéenne, songea aussitôt à Pompéi. Par son ordre furent déblayées les deux maisons auxquelles on a donné son nom. Après une réaction sanglante, les Français revinrent en 1806, et sous le règne de Joseph Napoléon, c'est-à-dire jusqu'au 23 mai 1808, plus de 150 ouvriers furent employés, sans compter les enfants, qui couraient avec leurs petites corbeilles de jonc sur la tête. Murat porta ce nombre à 600, et allouait pour les fouilles plus de 100,000 francs par an. La reine Caroline suivait les travaux avec passion, elle encourageait tout le monde, se rendant chaque semaine sur les lieux. C'est alors que les monuments principaux, le forum, les murs d'enceinté, la voie des Tombeaux, sont remis en honneur, et que Mazois, protégé par la reine, prépare son grand ouvrage qui n'a encore été dépassé par aucune des publications faites depuis soixante ans. Lorsque Ferdinand Ier revint à Naples en 1815, il laissa aux chantiers une certaine activité tout en vendant une partie des terrains achetés par Murat ; mais à partir de 1819 cette activité se ralentit, et souvent, faute de fonds, les recherches furent suspendues. Sous les règnes de François Ier et de Ferdinand II, on avança lentement ; les visites des princes étrangers étaient le principal stimulant. On tenait toujours quelque maison aux trois quarts déblayée pour enlever devant eux la dernière couche, celle qui, étant plus près du sol, promettait le plus de découvertes. Enfin en 1860 les fouilles de Pompéi entrèrent avec M. Fiorelli dans une phase nouvelle. Que le gouvernement italien, désirant frapper les esprits, ait fait un sacrifice et donné les subventions nécessaires pour employer tout à coup près de cinq cents ouvriers, cela n'a rien de surprenant, sans être pour cela moins louable : mais d'autres gouvernements l'avaient fait. Ce qui constitue surtout l'importance des travaux entrepris dans ces dix dernières années, c'est le caractère de celui qui les dirige, c'est sa méthode vraiment scientifique, c'est une inspiration qui promet pour l'avenir des résultats aussi féconds qu'imprévus. M. Fiorelli était bien connu des savants. De 1846 ii 1851, il avait publié des Annales de numismatique[8], en 1853 les Antiquités du cabinet du comte de Syracuse, en 1854 les Inscriptions osques de Pompéi, en 1857 les Vases peints découverts à Cumes. Enfin l'on savait que depuis dix ans il recopiait et mettait en ordre les notes manuscrites rédigées chaque jour par les directeurs des fouilles depuis 1748 et envoyées aux conservateurs du musée avec les objets recueillis. Trois fascicules avaient même paru : il avait été forcé de suspendre cette publication, qui fut reprise en 1860. Ce travail considérable l'avait fait pénétrer dans les plus menus détails de l'histoire des fouilles de Pompéi ; il en connaissait le fort et le faible mieux que personne, il pouvait remédier aux fautes de ses prédécesseurs ou continuer ce qu'ils avaient fait de bien. de ne louerai ni sa modestie, ni son désintéressement, ni sa passion pour l'antiquité, parce que ces qualités sont si nécessaires à tout vrai savant qu'il en faudrait plutôt condamner l'absence ; ce qui est plus rare, c'est que M. Fiorelli a su imposer à tous ceux qui font partie de son administration l'accomplissement des devoirs qu'il pratique lui-même. Tous les employés du Musée de Naples sont devenus scrupuleux, discrets avec l'étranger, que persécutait jadis une mendicité effrontée ; les gardiens de Pompéi ont été organisés militairement, ils sont vigilants, ils ont une solde, et se croiraient déshonorés ou destitués, s'ils acceptaient le moindre présent. Les Napolitains sont tout surpris de se voir moralisés ; mais, quand les mains restent pures, les antiquités sont mieux gardées. Chaque visiteur donne deux francs avant de franchir ces fameux tourniquets que n'auraient pas désapprouvés peut-être les Pompéiens, tant ils avaient le goût du commerce, et dont les produits sont appliqués à l'entretien et à la découverte des ruines. Quel voyageur n'est heureux de payer un impôt aussi légitime et ne voudrait contribuer pour une plus forte part à l'embellissement des lieux où il va trouver tant de jouissances ? Enfin M. Fiorelli a fondé à Pompéi une école archéologique semblable à notre école d'Athènes, où des jeunes gens, sortant des universités italiennes et désignés par un concours spécial, ont leur demeure, leur bibliothèque, leurs travaux communs ; ils sont les seconds de M. Fiorelli, ils surveillent les fouilles, ils en publient les résultats dans un Bulletin qui forme déjà un volume in-4°, et où MM. de Petra et Brizio se sont souvent signalés. Les réformes administratives ont donc été excellentes, et une épreuve qui dure depuis dix années peut être considérée comme décisive. La méthode vient après l'administration Quelle méthode nouvelle M. Fiorelli a-t-il inaugurée ? Avant lui, on jetait les cendres au plus près, et l'on formait autour de Pompéi des montagnes qui seront un terrible obstacle le jour où l'on voudra reconnaître l'enceinte, les accès, les alentours de la cité. M. Fiorelli, à l'aide d'un chemin de fer incliné où les wagons glissent par leur seul poids, emporte les déblais au delà de l'amphithéâtre et loin de la ville. Avant lui, l'on s'inquiétait peu de consolider les ruines, qui s'écroulaient à mesure qu'on retirait les terres qui les soutenaient, et l'on ne conservait que ce qui restait debout. M. Fiorelli porte toute son attention sur les étages supérieurs ou les indices qui en subsistent. Avant lui, on attaquait les terrains au niveau du sol déjà découvert et l'on poussait devant soi en ramassant tout ce qui s'éboulait des talus sapés par la base. M. Fiorelli agit avec plus de prudence en attaquant les terrains par le sommet. Une fois le périmètre d'un îlot de maisons déterminé, il fait emporter les couches supérieures de cendres qui sont le produit des éruptions modernes. Dès qu'il atteint la couche de l'an 79, il fait sonder, et partout où la tête des murs apparaît, on s'assure s'ils sont solides ou seulement appuyés sur la cendre durcie. Les poutres qui s'engageaient dans les murs, les pièces de bois qui formaient les linteaux des portes et des fenêtres, se sont consumées par l'action du temps : on commence par glisser à la place des pièces de bois de même dimension, et l'on empêche ainsi l'écroulement des constructions. En descendant encore un peu, on restaure, à mesure qu'elles paraissent, les constructions antiques. Un panneau de stuc se détache-t-il, on le fixe par des crampons de fer revêtus d'étain pour éviter les effets de l'oxydation. Le bord des peintures est-il si peu adhérent que l'air doive achever de le faire tomber, on le fortifie par une bordure de mortier dont la couleur ne peut être confondue avec la couleur du mortier antique. Un escalier menace-t-il ruine, on le consolide marche par marche. Un balcon laisse-t-il voir ses rondins de bois noircis et pulvérulents, on y substitue des rondins semblables. Une cavité se présente-t-elle, on y coule du plâtre, pour mouler l'objet inconnu qui a laissé sa forme avant d'être détruit. En un mot, toutes les précautions[9] sont prises, non seulement pour conserver les moindres restes de Pompéi, mais pour recueillir l'empreinte de ce qui ne s'est pas conservé. J'ai raconté par quel moyen les habitants de Pompéi étouffés sous la cendre, nous étaient rendus avec leur costume, leur attitude, leur expression suprême. Le procédé de M. Fiorelli ne s'applique pas uniquement aux cadavres, il est applicable à tous les corps qui se sont décomposés assez lentement pour que le moule qui s'est formé autour d'eux devînt consistant et durable. Le bois, par exemple, qui a résisté pendant plusieurs siècles à l'humidité du sol et qui a pourri peu à peu comme les végétaux qui composent le charbon de terre, le bois se prête admirablement au moulage. Les poutres, les balcons, les marches d'escalier, les planches, même celles qui ont servi aux usages les moins faciles à décrire, les portes, les garnitures des fenêtres, en un mot tout ce qui est menuiserie, peut être reproduit ; nous obtenons ainsi des renseignements inattendus sur certaines industries des anciens. Les portes des boutiques sont particulièrement curieuses : on voit par les moulages déposés dans un des musées provisoires de Pompéi, qu'elles étaient ménagées sur le côté, et que toute la devanture de la boutique était close par des planches ; ces planches étaient engagées, en haut et en bas, dans une rainure profonde, et se recouvraient les unes les autres c6rnme les palettes d'un éventail ouvert. Le plâtre, en séchant dans les cavités d'où le bois a disparu, reprend la serrure, les verrous, les gonds, qui étaient restés fixés sur la cendre, et les représente à la place exacte qu'ils occupaient. Les meubles en bois, sièges, lits, armoires, coffres, coffrets, etc., nous ont préparé les mêmes surprises. Dans une des maisons de Pompéi, que M. Fiorelli a convertie en musée, on voit un coffre d'assez grande dimension qu'il a fait mouler et dont les charnières ont été une révélation. Tout le monde sait qu'on a recueilli à Pompéi des milliers de cylindres en os, percés d'un ou de deux trous : les inventaires les désignent comme des morceaux de flûte, et en vérité il fallait que les habitants eussent une passion désordonnée pour a musique, car l'on trouve de ces prétendus fragments de flûte dans chaque maison. Dans les tombeaux de la Grèce et de l'Italie, des cylindres semblables, en ivoire ou en os, ont été souvent ramassés par les explorateurs, qui se contentaient de dire : morceaux de flûte[10]. Quelle n'a donc pas été la satisfaction de M. Fiorelli lorsqu'en faisant briser la carapace de cendres qui recouvrait le plâtre versé dans une cavité, il vit paraître l'empreinte d'un grand coffre, et ajustées sur le plâtre aussi exactement qu'elles l'avaient été sur l'original, la serrure en fer et les charnières en os, qui avaient mieux résisté que le bois ! Oui, les morceaux de flûte étaient des charnières que les trous servaient à fixer ; si les tombeaux antiques en contiennent fréquemment, c'est que les objets précieux enterrés avec le mort étaient serrés dans des coffrets qui se sont réduits en poudre, tandis que les cylindres des charnières tombaient sur le sol et restaient sans explication. La plus belle application du moulage au mobilier pompéien est celle qui a permis de restituer un triclinium antique. Les lits sur lesquels les convives étaient couchés, ont été montés, refaits, exposés au musée de Naples. Les ornements de bronze, les incrustations, la couleur même qui était restée adhérente à la cendre pendant que le bois s'en allait en poussière, ont fourni les éléments de la restauration la plus charmante. La forme simple et logique, le renflement du dossier pour recevoir le matelas, ce dossier n'existant que sur les deux faces du triple lit, la décoration concentrée également sur les parties apparentes parce qu'elle était inutile du côté du mur, l'ingénieuse disposition des reliefs en bronze, l'opposition de la couleur rouge dont le bois était revêtu et des bandes d'argent, unies tour à tour et ornées, qui couvraient les angles de la menuiserie et en faisaient ressortir les moulures, tout a un caractère de nouveauté qui fait désirer que les révélations sur le mobilier des anciens soient poussées plus loin. Malheureusement Pompéi n'est pas le lieu le plus favorable aux études de ce genre. D'abord la ville a été dépouillée par ses habitants, qui ont évidemment retiré la plus grande partie de leurs meubles. Ensuite les pierres ponces qui couvrent et entourent tous les objets posés sur le sol sont rebelles au moulage, ou donnent des empreintes très imparfaites. Ce n'est que par exception, lorsque la cendre fine a pénétré dans une chambre bien close, ou lorsque les gens sont allés mourir au-dessus de la couche de pierres ponces, que l'on peut mouler objets et cadavres. Les deux cinquièmes de la cité antique sont aujourd'hui déblayés : l'agora grecque, le forum impérial, les théâtres, l'amphithéâtre, la basilique, les curies, les temples, les bains, les plus beaux quartiers, les demeures les plus riches ; c'est que ce qu'il y a d'important semble avoir été découvert. Désormais tout parait connu d'avance, les maisons se ressemblent, les peintures se répètent ; l'uniformité du style est inévitable dans une cité reconstruite d'un seul effort, à la même époque, par suite du même désastre. Si le gouvernement italien vent rendre à la science un service insigne et mettre M. Fiorelli à même de multiplier d'infaillibles découvertes, il est temps qu'il abandonne Pompéi pour concentrer toutes ses ressources sur une ville où les résultats sont certains. Cette ville, c'est Herculanum. Je sais quelle défiance accueillera une telle proposition, quelles objections sont toutes prêtes : c'est pourquoi, avant de développer un plan, il est nécessaire de réfuter les préjugés populaires, de procéder régulièrement par démonstration, et de rassembler les détails propres à nous éclairer sur l'histoire, le sort et l'état actuel d'Herculanum. |
[1] Campi Phlegrœi, p. 63.
[2] Giornale degli Scavi di Pompei, 1861, p. 57. Les trois Pompéi qui ont précédé sont : 1° la ville des temps antéhistoriques que je suppose ensevelie sous les premières éruptions, 2° la ville renversée en 63 par un tremblement de terre, 3° la ville qui nous a été conservée par l'éruption de l'an 79.
[3] Pompeia, 3e édit., p. 20.
[4] Fiorelli, Giornale degli Scavi di Pompei, 1863, p. 42.
[5] C'est celui qui a publié les Vases d'Hamilton. La Vega estropie son nom et l'appelle d'Ancrevil.
[6] Pompeianarum antiquitatum
historia, t. I, p. 223.
[7] Voyez, sur ce sujet, le témoignage non suspect d'un Anglais, M. Dyer. (Pompéi, p. 50.)
[8] Auparavant avaient paru ses Observations sur quelques monnaies grecques, Naples, in-8°, 1843.
[9] Il est juste de nommer, parmi les auxiliaires qu'emploie M. Fiorelli : l'architecte, M. Ruggieri ; et Bramante, qui exécute les restaurations. Padiglione, qui avait commencé un merveilleux modèle de Pompéi en liège dans la proportion de 1 centimètre pour mètre, est mort depuis quatre ans, mais son œuvre est continuée.
[10] Dans les fouilles les plus récentes, M. Fiorelli a retrouvé deux véritables flûtes, dont le mécanisme ingénieux permettait de régler le ton et par conséquent le mode de chaque morceau.