TITUS ET SA DYNASTIE

 

II. — LE GOUVERNEMENT DE VESPASIEN.

 

 

Vespasien, dit Tacite, est le premier empereur qui soit devenu meilleur en régnant. Tacite est dupe de son affection pour les Flaviens, ou plutôt d'un effet d'optique toujours favorable à ceux qui montent sur un trône. Il suffit qu'ils ne soient pas altérés parla grandeur pour que les cœurs soient touchés ; il suffit qu'ils restent semblables à eux mêmes, avec leurs qualités et les défauts qu'ils mon traient dans la condition privée, pour qu'on leur voue une reconnaissance qui approche de l'admiration. Singulière preuve de la défiance que les hommes nourrissent contre le despotisme, des maux certains qu'ils en attendent, du venin éternel qu'ils y savent caché !

Vespasien avait soixante ans lorsqu'on lui jeta sur les épaules la pourpre et le fardeau des affaires. A cet âge on n'a plus ni les passions, ni l'orgueil, ni la crédulité qui entraînent un novice. Accoutumé à une vie modeste et parfois misérable, il garda le goût de la simplicité. Il n'habitait pas volontiers le Palatin, où le souvenir des splendeurs impériales le gênait : il préférait les jardins de Salluste, qui s'accommodaient mieux à l'aisance d'un particulier. Il ne voulut point de gardes, laissa sa porte ouverte, reçut à toute heure ceux qui se présentaient, abolit l'usage de fouiller quiconque s'approchait de l'empereur, même une femme ou une jeune fille, se laissa aborder dans la rue ; en un mot, si ses actes furent d'un maître, ses manières furent celles d'un républicain ; il n'y mit ni affectation ni politique ; il continua d'être ce qu'il avait été et trouva plus commode de ne rien changer aux habitudes de toute sa vie. Sa présence suffit pour que la puissance la plus absolue passât des mains de Mucien dans ses mains. La bassesse inébranlable du sénat, la flatterie des courtisans, la soumission des soldats lui permettaient d'aller plus loin encore et l'on eût applaudi même à des crimes. Vespasien conserva le pli de certaines vertus bourgeoises qui répugnaient également à la violence et à la grandeur. Pour bien comprendre ce caractère, il est utile de retracer le portrait qu'en ont laissé les historiens et de le compléter par l'étude des monuments figurés.

Le nouvel empereur avait la taille carrée, les membres robustes et compactes, une santé excellente qu'il entretenait en se frottant tout le corps avec des mouvements énergiques et cadencés, et en faisant diète un jour par mois. Son visage semblait contracté par un effort continuel. Ses contemporains qualifiaient fort grossièrement la nature de cet effort et en tiraient des plaisanteries de mauvais goût qu'il faut laisser à son biographe Suétone. Cette expression, ou plutôt cette tension est indiquée sur les monnaies frappées pendant son règne ; elle est rendue plus vivement par la statue et le buste de marbre qu'on voit au Louvre. La statue représente Vespasien en costume civil, c'est à dire en toge ; il tient un rouleau dans sa main gauche ; le bras droit est cassé ; à ses pieds est une boîte ouverte, où sont rangés d'autres rouleaux, contenant le texte manuscrit des lois qu'il a promulguées. On ne doit pas s'arrêter devant un buste colossal, œuvre d'un artiste sans talent, molle, banale, sans accent individuel. Le petit buste, au contraire, qui est à côté, est plein de finesse ; rapproché de la tête de la statue, il nous donne les traits suivants : un front ridé, contracté, labouré par cette apparence d'effort dont parlent les auteurs ; un crâne chauve, avec quelques cheveux épargnés sur le sommet et au-dessus de chaque oreille ; une tête ronde, pleine, d'heureuse proportion, qui ne peut contenir que des impressions nettes et un cerveau sain ; l'oreille plaquée, jolie, bien ourlée ; des yeux enfoncés dans leur orbite, attentifs, marqués au coin de rides narquoises qu'on retrouve aux yeux d'Henri IV ; le nez gros, tirant vers l'aquilin ; les pommettes hautes ; le menton pointu, accusé, avec cette nuance de bouffonnerie dont les modernes ont fait un type (Pulcinella) ; la bouche souriante, sceptique, crispée, sans que cette crispation aille au delà de la malice et nuise à un air de bonté.

Si le visiteur qui parcourt le Louvre monte de la galerie des marbres à la salle des bronzes, il reconnaîtra dans une vitrine un autre buste en bronze, de grandeur naturelle, qui représente Vespasien ; le caractère général est le même, mais les traits sont sensiblement plus laids. Le nez a la pointe épaisse et lourde ; le menton est enflé, énorme et touche à la difformité ; le cou est trapu ; les joues sont trop gras- ses ; la tension plaisante que trahit la physionomie fait presque accepter la comparaison de Suétone ; les yeux, à peine fendus, bridés, mais clairs et pétillants, laissent percer l'esprit et la pénétration comme un rayon de soleil à travers la fissure d'un rocher ; la bouche est Serrée, ses coins pleins d'astuce complètent une tête de vieux procureur telle que nous voulons en voir au théâtre, ou d'usurier retors tel que nous en rencontrons aujourd'hui dans le monde élégant de tous les pays. Ce dernier buste est saisissant par la réalité du type : rien n'est moins noble, rien n'est plus vivant. Il est probable qu'il a été copié avec fidélité, je dirais volontiers moulé sur l'image en cire que Vespasien conservait dans son atrium, comme tout Romain de distinction, et que Domitien dut confier aux artistes dès que son père eut été proclamé. Au contraire, le buste en marbre et la statue offrent une personnalité moins sensible ; ils ont été ennoblis, par l'ordre de Titus peut-être, qui revint un an plus tard à Rome et qui s'attacha à déguiser la vulgarité de sa famille pour composer un idéal plus propre à séduire la postérité.

Malgré la différence des détails, ces œuvres concordent assez pour constituer un type unique : elles varient par l'intention et l'exécution, l'ensemble est le même. L'air général est la bonhomie et l'égalité d'humeur dans une contention perpétuelle, l'habitude de la ruse et de l'application tempérée par un naturel heureux, l'exactitude d'un travailleur et la pénétration d'un homme d'esprit qui raille les hommes autant qu'il s'en défie, une régularité de fonctionnaire unie à la cupidité d'un spéculateur, un grand sens avec une pointe gasconne, une vieillesse aimable, le mépris des courtisans, la satisfaction de jouir de biens tardivement acquis.

Appliqué, exact, modéré, Vespasien était en effet un administrateur à son poste plutôt qu'un César. Il était le modèle d'un préfet de Rome et se croyait encore gouverneur de province. Levé avant le jour, il se faisait lire les lettres et les rapports, s'habillait lui-même en causant avec ses amis, donnait audience, expédiait les affaires ; ce n'était qu'après les avoir expédiées qu'il se faisait promener en litière ou se reposait. Il avait perdu sa femme et repris une ancienne maîtresse qui était une affranchie et s'appelait Cænis. Il se reposait auprès de Cænis, avec qui il vivait maritalement, et, lorsqu'elle fut morte à son tour, auprès des concubines qu'il choisit sans vergogne et dont il forma une sorte de harem ; ce fut son seul luxe, ridicule à sou âge, mais qui parut un scandale assez innocent auprès des terribles fantaisies de ses prédécesseurs. Après la sieste, le bain ; après le bain, le souper. C'était le moment où il montrait le plus d'indulgence et l'humeur la plus douce : les gens de sa maison en profitaient pour présenter leurs requêtes ou enlever les faveurs. Il aimait à faire le plaisant jusqu'à la bouffonnerie ; ses propos de table étaient grossiers jusqu'à l'obscénité. Par là se trahissait sa mauvaise éducation et sa nature vulgaire. Aussi n'avait-il aucun mérite à rester insensible aux flatteurs ou à rire des généalogistes du temps qui voulaient le rattacher aux dieux. Il se vantait même de son ancienne médiocrité ou de sa basse origine. En vrai parvenu, il ne pouvait s'asservir aux convenances ; hostile à toute étiquette, il déclarait que la représentation était pour lui une gène, la grandeur un supplice. Il retournait avec joie dans la petite maison de campagne que possédait sa famille dans la Sabine ; il buvait dans la coupe de son aïeule Tertulla de préférence aux coupes d'or ou d'argent. De sorte qu'on lui sait moins de gré de sa simplicité lorsqu'on s'aperçoit qu'elle n'était pour lui qu'un refuge.

Le vice capital de Vespasien était la cupidité. Il n'était pas avare, il était insatiable, défaut royal, fréquent surtout chez les princes qui ont manqué de tout et veulent s'assurer de l'avenir : il leur semble que la richesse est une protectrice qui survivra même à leur pins-sauce. Les modernes parlent quelquefois de l'avarice de Vespasien, trompés par le mot latin avaritia, qui signifie cupidité. La Fontaine était trop bon latiniste pour s'y laisser prendre. Gens de rapine et d'avarice, fait-il dire à son paysan du Danube. Vespasien était rapace, et tous les moyens lui étaient bons ; c'était dans le sang, il était fils d'usurier. Mucien, par son ordre, avait commencé à remplir le trésor impérial à la faveur de la guerre civile. A peine arrivé à Rome, l'empereur déclara qu'il lui fallait 800 millions comme nerf d'un bon gouvernement. Il rétablit les impôts les plus lourds, doubla le tribut des provinces, vendit les honneurs, les exemptions, les grâces, ne recula pas devant les trafics sordides, fit le métier de brocanteur, se servit de sa maîtresse Cænis pour rançonner les ambitieux, éleva aux plus grands emplois des coquins, auxquels il faisait rendre gorge dés qu'ils s'étaient enrichis : il les appelait ses éponges. Il partageait les bénéfices de ses huissiers s'ils vendaient les audiences, forçait un de ses cochers, qui pendant un voyage ferrait ses mules pour donner du temps aux solliciteurs, à partager avec lui la somme qu'il avait reçue. L'impôt qui lui a assuré l'immortalité du ridicule n'était cependant pas le plus répréhensible : ce n'était que le fermage des spéculateurs qui exploitaient l'infirmité humaine et lui offraient à prix convenu les récipients[1] auxquels nous avons attaché le nom d'un César. Ce César avait trop d'esprit pour ne pas sentir sa honte ; mais il se servait de son esprit pour couvrir ses vilenies par des bons mots. Suétone, qui le peint sous son jour le plus beau, fait cette remarque profonde, qu'il était surtout facétieux quand il méditait de sales actions. Il savait que le rire désarme et qu'un bouffon cesse d'être odieux. Un de ses favoris lui demandait un poste pour un homme qu'il prétendait son frère. L'empereur fit venir secrètement l'aspirant, en tira la somme qu'il avait promise à son protecteur, lui donna la place, et, quand le favori revint à la charge : Cherche un autre frère, lui dit-il, celui dont tu me parles est devenu le mien. Les députés d'une ville lui apprenant qu'on avait voté une somme importante pour lui ériger une statue colossale : Voici la base, dit-il en tendant le creux de sa main. Il avait beau railler, les Romains le raillaient d'une façon plus sanglante. A ses funérailles, le premier pantomime, nommé Favor, faisait le personnage de l'empereur, suivant la chu-turne, imitait sa démarche, son costume, ses airs, jusqu'à ses paroles : Quelle ruineuse cérémonie ! s'écria-t-il brusquement lorsqu'il fut en face des procurateurs ! combien coûtera-t-elle ?Deux millions, lui répondirent les procurateurs. — Donnez-moi vingt-cinq mille livres et jetez-moi, si vous le voulez, dans le Tibre.

Du moins faut-il rendre à Vespasien cette justice qu'il usa bien des trésors mal acquis. Il soulagea les misérables, ranima le commerce, rendit aux travaux publics leur activité, donna des pensions aux consulaires ruinés, aux professeurs de lettres grecques et latines, aux artistes, aux acteurs mêmes. Il entassait  pour répandre, il volait pour être utile, il était avide du bien d'autrui, niais il eu était généreux ; il s'efforça de réparer les maux de l'anarchie, de rétablir l'ordre, l'économie, la police dans l'État. Après les horreurs de plusieurs guerres civiles accumulées, il lui était plus facile de conduire les esprits fatigués, de contenter les intérêts eu souffrance, de renvoyer sans promesses nouvelles les soldats gorgés de pillage, de ramener le règne des lois lorsqu'on avait appris a le regretter et de reprendre le jugement des innombrables procès.que les révolutions avaient suspendus. La force avait donné l'empire à un général qui aurait pu n'aimer que la guerre : le hasard favorable voulut que cet usurpateur eût des goûts et des talents d'administrateur, quand Rome bouleversée n'avait plus d'autre passion que celle d'être administrée. Fidèle à son origine bourgeoise, Vespasien pratique tranquillement ce que lui conseille la raison ; il n'a d'autres vertus que celles d'un père de famille, mais il les a ; il n'a point de génie, 14s le bon sens sur le trône est le plus grand bienfait que les peuples puissent espérer. Vespasien a le mérite d'être resté le même sous la pourpre et d'y avoir conservé ses qualités d'homme privé. C'est une chose si rare qu'elle tient du miracle et qu'elle doit lui faire pardonner la vulgarité, la bonhomie familière, le cynisme, qui détruisent chez lui toute impression de majesté. Les intentions étaient bonnes, l'attitude mauvaise ; César ridicule, parce qu'on en avait fait un César, il eût été un excellent magistrat. Il aimait l'égalité, traitait ses sujets comme des concitoyens, les faisait rire par ses plaisanteries, souvent grosses, parfois fines, souffrait qu'on lui répondit sur le même ton et vertement, montrait cet équilibre d'esprit qui produit la bonne humeur avec une pointe de goguenardise. En un mot, il fut pour les Romains un consolateur. Les délateurs cessèrent d'être écoutés ; le sénat et l'ordre des chevaliers, sérieusement consultés, se relevèrent. Rome eut un peu de répit ; on respira, on eut le temps de se refaire pour supporter plus tard de nouveaux malheurs.

Dès le début de son règne, Vespasien avait inauguré d'une manière significative l'ère des réparations. Il avait voulu, avant tout restaurer le Capitole, c'est-à-dire le double sanctuaire de la religion d'État et des lois. Le temple de  la trinité capitoline, sauvegarde de l'empire, et le tabularium, archives de la toute-puissante administration, avaient brûlé pendant les troubles civils. C'étaient même les Flaviens qui avaient causé l'incendie ; car Flavius Sabinus, frère de Vespasien, en se faisant assiéger dans le Capitole, y avait attiré le fer et la flamme. Des monceaux de ruines immenses semblaient défier tous les efforts.- Vespasien donna l'exemple. Une hotte sur le dos, il emporta les premiers déblais. Il est inutile d'ajouter que des travaux ainsi commencés devaient marcher vite. Vespasien put déposer la hotte et s'en remettre aux soins de L. Vestinus, chevalier considérable, Gaulois d'origine, comme Antonins Primas : Antonins était de Toulouse, Vestinus de Vienne. Très actif, très intelligent, ce Vestinus fut l'Agrippa de Vespasien, tandis que Mucien s'en fit le Mécène. Les défenseurs des nouvelles dynasties sont épris de ces résurrections ; ils vont même jusqu'au plagiat ; ils croient abriter leur maître sous la protection de souvenirs déjà consacrés, et se livrent avec passion à la pratique de cette sorte d'archéologie. Mucien, le nouveau Mécène, qui ne mérite plus désormais l'attention de la postérité, attirait quelques beaux esprits, vivait dans la mollesse, s'entourait d'un luxe effréné, se permettait toutes les débauches, riait de l'infamie, était assuré de l'impunité, faisait un recueil de mémoires et de lettres, et écrivait pendant ses loisirs forcés une histoire naturelle où l'on prétend que Pline a plus d'une fois puisé.

Vestinus au contraire était infatigable. Le 11 des calendes de juillet de l'an 71, la première pierre du temple capitolin fut posée avec pompe. On avait entouré le périmètre du temple de bandelettes ; la haie était formée par des soldats qui tous avaient des noms d'heureux présage, Félix, Fortunatus, Faustus, Pius, etc. Les vestales, suivies d'un double chœur de jeunes garçons et de jeunes filles qui n'avaient point encore porté le deuil de leurs parents, aspergèrent le sol d'eau puisée par elles aux sources ; le pontife Plautius Ælianus le purifia par le triple sacrifice d'un taureau, d'un pore et d'une brebis ; le préteur Helvidius Primus, après avoir invoqué la trinité du Capitole, Jupiter, Minerve et Junon, prit le câble ; tous, prêtres, sénateurs, chevaliers, plébéiens, le saisirent derrière lui et traînèrent en cadence la pierre fondamentale jusqu'à sa place. Dans le Trou qu'elle devait occuper, on jeta de l'or vierge, de l'argent qui n'avait jamais été fondu par le feu. Le monument fut poussé rapidement. Le plan ancien fut respecté, comme il l'avait été par Sylla ; c'était le plan étrusque, trois sanctuaires parallèles avec une seule façade. Les formes générales et l'ordre, qui était corinthien, furent reproduits, mais avec des proportions plus élancées, plus de hauteur, plus de richesse. Des médailles de bronze frappées sous Vespasien en donnent quelque idée. On y voit les six colonnes de la façade, l'entrecolonnement plus large au milieu ; Jupiter, assis dans le fond de son sanctuaire, tenant le sceptre et le foudre, Minerve, dans le sanctuaire de droite, debout, casquée, s'appuyant sur sa lance ; Junon, clans le sanctuaire de gauche, debout, le torse nu, renversant une patère à libations. Les degrés, les statues qui les précèdent, le fronton avec sa décoration, les aigles qui forment les acrotères, le quadrige qui surmonte le faîte, tout est indiqué d'une manière rapide ; l'imagination des érudits est refroidie plutôt qu'excitée par la précision insuffisante des détails[2].

La restauration du temple capitolin était un symbole : l'empire allait être restauré comme son palladium, qui devenait, aux yeux des usurpateurs, le palladium de leur dynastie ; mais ce n'était pas à Vespasien qu'il appartenait de déduire ces conséquences. Trop sensé et trop sceptique pour être un fondateur, il se contentait d'agir en père de famille ; il amassait pour ses enfants. Aussi les deux premières années de son gouvernement offrent-elles peu d'intérêt ; elles ne sont remplies que par les expédients ou les exigences de l'administration. Il faut que Titus soit revenu de Judée, qu'il ait pris pied à Rome, qu'il ait reconnu le terrain, pour que ses actes aient un caractère politique et tendent vers un but, car c'est Titus qui est le créateur, l'ambitieux, le poète ; c'est Titus qui travaille pour l'avenir, c'est-à-dire pour lui-même ; c'est Titus qui est l'âme, Vespasien n'est que l'instrument. Le problème historique ne se pose que lorsque Titus entre en scène avec une vigueur qu'on n'a point assez fait ressortir. Son plan est très net ; s'il a échappé aux historiens, c'est parce qu'ils se sont bornés à raconter les bienfaits d'un règne éphémère, parlant de Titus avec attendrissement, c'est-à-dire sans critique.

 

 

 



[1] C'étaient de grands vases en terre cuite, hauts comme des amphores, semblables à des tonneaux coupés (dolia curta).

[2] On pourra consulter ces représentations au cabinet des médailles de la Bibliothèque impériale et jeter en même temps un regard sur les monnaies de Vespasien, dont les revers sont d'un caractère éminemment historique : le char triomphal à quatre chevaux, Rome adossée aux sept collines, la Judée pleurant au pied d'un palmier, auquel la Victoire suspend un trophée, etc.