Le tableau rapide du règne du Posthume et de ses
successeurs fera comprendre l’appui qu’aurait assuré à la civilisation
romaine menacée l’existence d’un empire d’Occident, formé de Au commencement du règne de Valérien, M. Cassianus
Latinius Postumus avait été placé près de Gallien pour l’assister dans le
gouvernement et la défense des Gaules. L’empereur le préféra pour cette
mission à Aurélien, dont la dureté peu conforme à
l’esprit du temps eût exaspéré l’âme molle et la nature vicieuse
du prince[1]. Plus conciliant,
Posthume était aussi bon général et aussi habile politique. Je vous l’envoie, écrivait l’empereur aux
municipalités transalpines, parce qu’il est tout
à fait digne de la sévérité gauloise. Lui présent, ni le soldat ne manquera
dans les camps, ni le droit au forum, ni la justice dans les tribunaux, ni la
dignité dans les curies. Si un tel homme trompait mon espoir, personne
désormais ne mériterait confiance[2]. Les légions et
le peuple se souvinrent de ces paroles, lorsque Gallien eut quitté En acceptant la pourpre offerte par les armées de Germanie
et les cités des Gaules, Posthume, qui prétendait rester le collègue de
Gallien, ne se mettait pas à la tête d’un mouvement de revendication
patriotique et de scission violente. Depuis le mur de Sévère jusqu’au détroit
de Gadès, Rome demeurait maîtresse incontestée. Sa religion, ses
institutions, ses mœurs étaient acceptées par des populations fières,
intelligentes, fatiguées d’une orageuse indépendance, heureuses de se mouvoir
en paix dans les cadres grandioses et souples d’une organisation sociale où
les libertés les plus étendues accordées aux cités et aux provinces
compensaient amplement l’absence, à peine sentie, des libertés politiques.
Les druides n’attisaient plus dans les âmes, comme il y a deux siècles, le
souvenir des gloires éteintes, prêchant la haine des conquérants, poussant
Civilis et Sabinus à dresser contre Rome un éphémère empire des Gaules[7] ; l’empire fondé
par Posthume, et destiné à durer quatorze ans, eut au contraire pour lien
l’amour de la civilisation romaine. Seule la nécessité de défendre l’Occident
contre la barbarie germanique porta les soldats et le peuple à transformer en
Auguste le président des Gaules et le chef de la
frontière du Rhin ; transformation facile, puisque, sous Valérien,
au proconsul de Dans cette union de trois grandes contrées, l’hégémonie de
Si l’on en croit Trebellius Pollion, Posthume éleva
aussitôt à la dignité de César, puis d’Auguste, son fils[22], qui exerçait
dans Une autre déclamation attribuée au jeune rhéteur contient
une chaleureuse invocation à la mère Rome, aux enseignes
militaires, aux aigles victorieuses[34]. Ces aigles
défendirent intrépidement, sous Posthume, la frontière du Rhin contre les
Barbares. Trébellius Pollion atteste l’immense
amour que lui portaient les nations gauloises, parce que, ayant repoussé les
invasions germaniques, il avait rendu à l’Empire romain sa sécurité première[35]. Un écrivain
postérieur dit de même qu’il restitua aux
provinces ruinées leur ancien aspect[36]. C’est bien ce
qu’expriment les médailles, montrant Tant de gloire ne désarmait pas Gallien. Ni le père en
deuil, ni le souverain jaloux ne pardonneront jamais à Posthume. Pour le
combattre, Gallien s’unit à un compétiteur beaucoup plus dangereux, dont il
reconnut le pouvoir et se fit un allié. Après la chute de deux Césars
éphémères, Ingenuus et Regalianus, un autre général, Aureolus, avait été
proclamé Auguste par les légions du Danube, à une date qu’il est difficile de
déterminer[46].
Digne de la pourpre, comme la plupart des généraux nommés par Valérien[47], Aureolus fut
plus heureux que ses deux prédécesseurs. Gallien, ne pouvant pas le vaincre,
conclut la paix avec cet inquiétant rival, qui dominait par On peut attribuer à la jalousie excitée par ce choix la révolte où succomba Posthume. A peine sorti de la campagne laborieusement soutenue contre Gallien, il eut à combattre les légions de Mayence soulevées par Lollianus ou Lælianus[51], — peut-être l’ancien proconsul de Lycie, qui eut un rôle dans la persécution de Valérien[52]. Victorieux, Posthume entra dans Mayence. Se souvenant du lamentable sac de Cologne, il refusa le pillage à son armée. Les soldats mécontents se soulevèrent contre lui. Le vieil empereur et son fils périrent dans une sédition. Les Gaulois, toujours avides de révolutions[53], proclamèrent Lælianus. Celui-ci voulut aussitôt justifier son élévation : il porta la guerre sur le territoire germanique. A son retour, il fut défait par Victorinus : ses propres soldats l’égorgèrent. L’empire gaulois restera pendant quelques années encore le boulevard de la civilisation romaine contre les Barbares, mais l’ère des pronunciamientos est ouverte. Une seule personne parvint à maintenir, au milieu de ces désordres, le prestige de l’autorité. Ce ne fut pas Victorinus, malgré sa valeur. Dans les époques de décadence, l’influence des souverains diminue avec leur vertu ; mais quelquefois une femme, demeurée plus pure ou plus fière, saisit les rênes échappées aux mains débiles des politiques, et les peuples, frappés de respect, se laissent conduire par elle. Les magnats de Hongrie voulaient mourir pour leur roi Marie-Thérèse ; les légions de Germanie décernèrent à la mère de Victorinus le titre de Mère des camps[54]. Les monétaires de Trèves frappèrent des pièces d’or, d’argent, de bronze à son effigie[55] : on possède des aurei de Victorinus où le portrait parfaitement individuel, de Victorina apparaît au revers, déguisé sous les attributs de Rome ou de la Victoire[56]. C’est elle qui fut le véritable empereur de ces temps troublés. Refusant la pourpre[57], elle en revêtit ses élus, et força les légions à s’incliner devant eux. Après l’assassinat de Victorinus, immolé avec son jeune fils à Cologne par des soldats révoltés, Victorina, imposant silence à sa douleur, fit accepter aux armées un officier de fortune, M. Aurelius Marius, ancien forgeron, que des actions d’éclat avaient illustré, le même probablement qui défit sous les murs d’Aix les hordes allemandes de Chrocus. Puis, Marius ayant été à son tour assassiné après un règne de quelques mois[58], Victorina fit accepter aux légions le sénateur Tetricus, depuis dix ans gouverneur d’Aquitaine[59]. Le choix était hardi. Donner un fonctionnaire étranger au métier des armes[60] pour empereur à des soldats qui, en quelques mois, venaient d’égorger successivement quatre généraux, c’était leur dire que l’anarchie militaire durait trop, et que si l’empire gaulois ne voulait pas périr, il devait rentrer au plus tût dans les voies d’un gouvernement régulier. L’élément civil reprenait la prépondérance : le centre politique des Gaules, qui depuis longtemps avait cessé d’être à Lyon, s’éloignait maintenant de Trèves pour se fixer à Bordeaux[61]. L’élévation de Tetricus précéda de peu de mois la mort de
Gallien et la proclamation de son successeur Claude. Celui-ci, meilleur
politique et plus vrai patriote, s’abstint d’intervenir dans les affaires
intérieures de l’empire gaulois. La patience presque sympathique avec
laquelle il souffrait en Orient la domination de Zénobie montre qu’il eût été
capable de supporter aussi, à l’autre extrémité du monde romain, la
souveraineté fondée par Posthume. Malheureusement l’anarchie continuait d’y
régner. De plusieurs côtés les populations commençaient à tourner les yeux
vers Rome. Les historiens ne donnent pas de renseignements sur le mouvement
qui détacha peu à peu de la confédération occidentale l’est de l’Espagne ;
mais on trouve des inscriptions en l’honneur de Claude à Barcelone[62], à Valence[63], à Saetabis (Jâtiva)[64], à Sagonte[65]. L’est de La politique d’Aurélien fut tout autre. Le successeur de Claude avait cependant éprouvé la puissance des Barbares : on se souvient des prières solennelles qu’il implora du sénat, alors qu’il était près de Milan aux prises avec les Juthunges. Son premier acte de gouvernement montre l’impression profonde que cette invasion lui avait laissée. Depuis longtemps Rome était une ville ouverte : à demi ruinée, l’antique enceinte de Servius Tullius entourait seulement le centre de la cité, laissant en dehors de toute protection plusieurs des régions les plus riches et les plus peuplées, comme le Champ de Mars, le Pincio, une partie de l’Esquilin, le Janicule, et le quartier commerçant qui va des pentes de l’Aventin au Tibre[68]. Tant que l’Empire tint les Barbares à distance, la population n’avait point eu l’idée du péril. Mais aujourd’hui les peuples germaniques pénétraient jusqu’au cœur de l’Italie ; même sur cette terre privilégiée les légions n’étaient plus invincibles, et Rome, à peine remise de récentes frayeurs, se sentait à la merci d’un coup de main. Aurélien, de l’avis du sénat, commença la construction d’une enceinte fortifiée doublant à peu près le périmètre des murailles primitives[69], et donnant à la ville quinze kilomètres de remparts[70]. Rome pourra désormais respirer à l’aise, dans cette armure dont pendant tant de siècles elle avait su se passer ! L’Empire avouait ainsi sa décadence, et renouvelait cet aveu dans toutes les provinces exposées aux incursions des Barbares. La seconde moitié du troisième siècle voit beaucoup de villes, jadis ouvertes et confiantes, se hérisser de tours, s’envelopper de remparts, se resserrer entre des murs d’enceinte, aussi bien en Italie, en Mésie, en Asie Mineure que dans les diverses parties des Gaules. Détail qui montre la hâte avec laquelle sont faits ces travaux : dans les murailles de la fin du troisième siècle, plus fortes par leur masse que par le dessin stratégique de leurs contours, on retrouve encastrés des tronçons de colonnes, des fragments de corniches, des dalles tumulaires, des statues, des marbres ornés d’inscriptions[71]. Ce qui faisait la gloire et la splendeur de la cité d’autrefois sert à la défense de celle d’aujourd’hui. Une telle situation semblait de nature à donner au prince des conseils modérés. Mais Aurélien, grand homme de guerre, avait en politique des vues courtes, des idées étroites et obstinées. Il ne sut pas imiter la réserve gardée par Claude à l’égard des monarchies qui s’étaient élevées, comme des boulevards, à l’orient et à l’occident de l’Empire. Il ne comprit pas quelle force leur alliance eût donnée au souverain de Rome, obligé de renoncer aux conquêtes, et dont l’unique mission serait désormais de défendre la civilisation contre les Barbares. Aussi aveugle que Gallien, et malheureusement plus puissant que lui, Aurélien mit son orgueil à rétablir, coûte que coûte, une violente et précaire unité. Il rencontra en Gaule la complicité la plus coupable et la
plus inattendue. Tetricus avait montré du courage tant que vécut Victorina[72] : après la mort
de |
[1] Vopiscus, Aurelianus, 8.
[2] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 2. — M. Mommsen, Römische Geschichte, t. V, p. 150, croit cette lettre inventée par Trebellius Pollion, ainsi que le titre de Transrhenani limitis dux et Gallix præses donné à Posthume et celui de tribunus Vocontiorum donné à son fils, d’après le même annaliste. Je ferai observer que Pollion, si pauvre historien qu’il soit, vivait moins d’un demi-siècle après les faits. Les érudits qui se sont occupés de l’histoire si peu connue de Posthume, tels que Bréquigny, Amédée Thierry, De Witte, Champagny, Duruy, E. Desjardins, acceptent son témoignage sur ces divers points.
[3] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 2.
[4] Id., Gallieni duo, 4.
[5] L’enchaînement
vraisemblable des faits conduit à supposer que la captivité de Valérien fut
l’occasion du soulèvement de
[6] Quod ejus non convenit moribus. Trebellius Pollion, Trig. tyr., 2.
[7] Imperium Galliarum. Tacite, Hist., IV, 54, 59.
[8] E. Desjardins, Géographie
historique de
[9] Ibid., p. 403 ; cf. pl. V.
[10] Corpus inscriptionum latinarum, t. II, 4919, 4943 ; L. VII, 1150, 1152, 1160, 1161. — Ce fait résulte des textes et des inscriptions ; mais on a cru à tort en voir une preuve dans des médailles (De Witte, 30, 30a, 31) représentant des soldats jurant fidélité à Posthume, avec les légendes EXERCITVS VAC ou VAC (interprétée armée des Vaccéens, en Espagne), EXERCITVS VSC (interprétée armée d’Isca Siturum, aujourd’hui Caerleon on Usk, en Angleterre). Probablement ces inscriptions sont mal gravées, et signifient seulement EXERCITVS AVG, qui se lit sur la médaille toute semblable publiée dans De Witte, n° 32. Eckhel avait déjà, t. VII, p. 442, soupçonné une maladresse des monétaires.
[11] La cohors I Ætia Dacorum, qui gardait le douzième poste militaire du mur d’Hadrien, s’appelle à cette époque Posthumiana ; voir Corpus inscriptionum latinarum, t. VII, 820, 822 ; cf. 823.
[12] Cf. Mommsen, Römische Geschichte, t. V, p. 176, 177.
[13] Spartien, Hadrien, 12.
[14] Quatre cents cités importantes, et deux cent quatre-vingt-treize moindres. Pline, Nat. hist., III, 3, 4.
[15] Mommsen, Römische Geschichte, p. 68.
[16] Quatre-vingt-onze
civitates au temps de Ptolémée, c’est-à-dire au milieu du second siècle :
quatre-vingt-dix-neuf, en y joignant celles des trois petites provinces des
Alpes. E. Desjardins, Géographie
historique de
[17] Mommsen, Römische Geschichte, t. V, p. 91, 96. —
Voir le recueil d’inscriptions gauloises en caractères latins et grecs,
publiées par M. Héron de Villefosse dans le Bulletin
monumental,
[18] Ainsi, Andomatunum
redevint Lingones,
Augustoritum
s’appela Lemovices,
etc. Cf. Duruy, Histoire des Romains,
t. V, p. 443 ; Desjardins, Géographie historique de
[19] La colonie de Lyon fut fondée dès l’an 43 avant notre ère ; mais sous Auguste seulement elle devint la métropole civile et religieuse des Gaules.
[20] Le revers offre la
figure de
[21] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 30.
[22] Cependant, on ne
connaît pas de monnaies certaines de Posthume Jeune. Le fait a paru singulier à
Eckhel (t. VII, p. 447) et aux érudits plus récents, qui ont mis en doute
l’association de Posthume jeune à l’empire. Eckhel se demande même si Posthume
eut vraiment un fils. C’est pousser loin le scepticisme. Deux médailles
publiées par M. de Witte, n° 11 et 12, portent au revers trois tètes, une de
l’ace au milieu, deux de profil de chaque côté : le savant numismate y
reconnaît la
femme de Posthume au milieu, son fils à droite, sa fille à gauche,
p. 7 du texte descriptif. Il convient de remarquer, d’ailleurs, que plusieurs
des pièces attribuées à Posthume père peuvent appartenir à Posthume fils ;
c’est ainsi qu’il est impossible de distinguer entre les monnaies latines représentant
Gordien I et Gordien II ; voir Ch. Robert, Nouvelles
observations sur les noms des deux premiers Gordiens, dans
[23] Juvénal, Satires, XV, 111.
[24] Voir la lettre de Pierre Pithou au président de Thou, en tête de son édition des Déclamations de Quintilien, Paris, 1580, reproduite dans le Quintilien de Lemaire, t. V, p. XX et suiv.
[25] Ausone, Moselle, 400-401.
[26] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 3.
[27] Déclamations, VII, IX, XI, XIII, XIV, XV.
[28] Déclamations, XIII, Apes pauperis, 11.
[29] Ibid., 13.
[30] Ibid., 2.
[31] Déclamations, XIII, 13.
[32] Ibid.
[33] Voir ibid., 8, de belles paroles sur les esclaves.
[34] Déclamations, III, Pro milite.
[35] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 2.
[36] Orose, VII, 22. Le
grand nombre des bornes milliaires au nom de Posthume et de ses deux
successeurs indique l’ouverture ou la restauration de nombreuses voies. Voir
Decombe, Esperandieu et Robiou, dans Ann.
de
[37] RESTITVTORI GALLIARVM. De Witte, 256-261.
[38] Très souvent la tête de Posthume est, sur les médailles, accolée à celle d’Hercule. Sur d’autres pièces, tête de Posthume au droit, et d’Hercule au revers. Parmi les appellations données à ce dieu, HERCVLI ROMANO AVG. Ibid., 107-109.
[39] NEPTVNO COMITI. Ibid., 170. NEPTVNO REDVCI. Ibid., 171-173 b. — La classis germanica avait diverses stations sur le cours inférieur du Rhin ; les principales étaient Spire, Mayence, Andernach, Bonn, etc. L’arsenal était à Mayence. Voir Hermann Ferrero, L’ordinamento delle aimate romane (Turin, 1878), p. 181, et Iscrizioni e riserche nuove intorno all’ ordinamento delle armate Bell’ impero romano (Turin, 1884), p. 62.
[40] Image d’Esculape, avec la légende SALVS EXERCITI. De Witte, 283, 284.
[41] Trebellius
Pollion, Trig. tyr., 5. — A ces
victoires en pays germains peuvent se rapporter les pièces avec l’inscription HERCVLI
DEVSONIENSI et HERCVLI MAGVSAIO ; De Witte,
73-77, 90, 98, 99 ; voir le commentaire d’Eckhel, t. VII, p. 443 ; et
Desjardins, Géographie historique de
[42] Quantulum enim amnis obstabat, disait déjà Tacite, De mor. Germ., 28.
[43] Eckhel, t. VII, p. 445, et De Witte, 287-293.
[44] De Witte, 66, 331 et suiv. ; Corpus inscr. lat., t. II, 4919, 4943. — Posthume prit ce titre dès la première année de son règne, peut-être en souvenir des victoires remportées avant d’être empereur : une borne milliaire, trouvée près d’Auxerre, sur le bord de la voie qui va d’Autun à Troyes, donne à Posthume le nom de GER. MAX., et porte en tête les indications : TR. P. COS. II. Revue archéologique, mai 1879, p. 267.
[45] De Witte, 38, 39, 40, 41 ; sur le fronton, FELICITAS ou FELICITAS AVG.
[46] En 261, selon Trebellius Pollion, en 267, selon Zonare. Voir Tillemont, Histoire des Empereurs, t. III, p. 705, note VI.
[47] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 9.
[48] Id., Gall., 7.
[49] Ibid. — A cette rapidité de mouvements
parait faire allusion une médaille de Gallien, représentant au revers Pégase
ailé, avec la devise ALACRITATI. Eckhel, t. VII, p.
406 ; Cohen, Descript. des monnaies imp.,
Gallien, n, 738 ; Mowat, Mémoires de
[50] Une monnaie de
Victorinus, portant l’indication de la légion IV Flavia, cantonnée ordinairement en
Mésie, et dont le nom se lit aussi sur les monnaies de Gallien (Eckhel, t. VII,
p. 402 et 451), a fait supposer à M. de Witte (Revue de Numismatique, 1861) et d’après lui à M. Duruy (Histoire des Romains, t. VI, p. 437) que
Victorinus était un général de l’armée de Gallien, qui, embrassant avec une
partie de ses troupes la cause de Posthume, fut pris par celui-ci pour
collègue. Mais il est probable que la monnaie de Victorinus fait simplement
allusion à des détachements de la légion qui y est nommée, amenés par Gallien
en Gaule lors des expéditions qu’il conduisait en personne contre les Germains
au commencement de son règne, et restés depuis lors dans ce pays. Cf. F.
Lenormant,
[51] Lollianus, d’après Trebellius Pollion (Gall., 12 ; Trig. tyr., 4) ; Aurelius Victor (De Cæs., 38) ; Eutrope (Brev., IX). Les monnaies lui donnent toutes les noms de Cornelius Ulpius Lælianus ; Eckhel, t. VII, p. 449 ; De Witte, Recherches, pl. XXXI, 1.7, et Revue de Numismatique, 1861, p. 206-210.
[52] Certamen SS. Leonis et Paregorii, dans Ruinart, p. 611.
[53] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 2.
[54] Ibid., 30.
[55] Cæsi sunt ejus nummi ærei, aurei et argentei quorum hodieque forma exstat apud Treviros. Ibid.
[56] F. Lenormant, La monnaie dans l’antiquité, t. II, p. 381 ; De Witte, pl. XXX, 77, 78, 90, 91.
[57] Quum ipsa per se fugiens tanti ponderis molem. Trebellius Pollion, Trig. tyr., 30.
[58] Les historiens si défectueux de cette époque, Trebellius Pollion, Aurelius Victor, Eutrope, lui donnent trois ou même deux jours de règne. Cela est impossible, car de nombreuses monnaies furent frappées à son effigie ; M. de Witte en publie onze, pl. XXXI.
[59] Aurelius Victor, De Cæsaribus, 33, 14, dit que Tetricus était gouverneur d’Aquitaine ; Trebellius Pollion prétend que Tetricus avait gouverné toutes les Gaules, jure præsidiati omnes Gallias rexerat, ce qui est peu probable.
[60] Voir dans De Witte, pl. XXXII, 1, le grand médaillon d’or de Tetricus ; dans ses riches atours impériaux, le nouveau souverain a l’air d’un magistrat, nullement d’un militaire.
[61] Eutrope, Breviarium, IX, 10.
[62] Corpus inscriptionum latinarum, t. II, 3505.
[63] Ibid., 3737.
[64] Ibid., 3619.
[65] Ibid., 3834.
[66] Cf. Vopiscus, Proculus, 2.
[67] Eumène, Panég., 4. — Tetricus se considérait comme le collègue de Claude ; monnaie représentant au droit la tête de Tetricus, au revers celle de Claude ; De Witte, pl. XLIV, 3.
[68] Ainsi s’explique le mot de Zosime, I, 49, disant que Rome, avant Aurélien, n’avait pas de murailles.
[69] Un grand nombre de tombeaux se trouvèrent ainsi enfermés dans l’intérieur de la ville, contrairement aux anciennes lois : le caveau des Scipions, la pyramide sépulcrale de Caius Sextius, le mausolée d’Auguste, beaucoup de colombaires et d’humbles sépultures. Cf. Bullettino di archeologia cristiana, 1871, p. 76, 77.
[70] Quinquaginta prope millia (pedum). Vopiscus, Aurelianus, 39. Cf. Jordan, Topographie der Stadt Rom in Alterthum, t. I, p. 341 et suiv.
[71] Cf. Duruy, Histoire des Romains, t. VI, p. 387, 444
; Perrot, De Galatia provincia romana,
p. 165 ; la description de Bordeaux au quatrième siècle par C. Jullian, Ausone et son temps, dans Revue historique, janvier 1892, p. 6
(mais M. Jullian croit que la transformation des villes ouvertes de
[72] Monnaies portant Tetricus et posthume, Tetricus et Victorinus, pour affirmer l’unité et la perpétuité de l’empire des Gaules ; De Witte ; pl. XLIV, 1, 2.
[73] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 23 ; Vopiscus, Aurelianus, 32 ; Aurelius Victor, De Cæsaribus, 35 ; Eutrope, Brev., IX, 13 ; Eumène, Paneg. ad Const., 4 ; Orose, VII, 23.
[74] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 29 ; Vopiscus, Aurelianus, 34.
[75] Trebellius Pollion, Trig. tyr., 24.
[76] Le même historien,
ibid., 23, dit que Tetricus fut nommé par Aurélien correcteur de toute l’Italie. Aurelius Victor, De
Cæsaribus, 35, lui attribue la correcture de
[77] Sublimius habendum partem Italiæ regere quam trans Alpes regnare. Aurelius Victor, Épitomé, 35.