Deuxième partie
Il est grandement temps de parler des événements survenus
à l'autre extrémité de l'empire, sur la routière sarrasine durant ces
premières aimées du xie
siècle presque entièrement consacrées par le basileus Basile à l'achèvement
de sa lutte gigantesque contre Dans la nuit du samedi 1er au dimanche Nous ne savons rien de plus. Il est probable que le tribut qui consacrait la suzeraineté de l'empire byzantin continua dans ces années de paix relative à être régulièrement payé. Loulou cependant, qui semble avoir vécu dans les meilleurs termes avec les Egyptiens, devait voir d'un mauvais œil les Grecs, d'autant plus que ceux-ci, ainsi que nous allons le voir, donnaient asile à ses adversaires. En l'an 395 de l'Hégire,[3] raconte Yahia,
arriva de Mésopotamie en Syrie un « lutteur pour Al-Asfar et ses bandes se ruèrent ensuite très à
l'improviste sur le territoire de la ville d'Artah et de là, par une marche
précipitée, s'avancèrent vers Antioche, par le chemin du pont de Djisr
al-Hadid. Dans une petite localité appelée Mahroun,[5] à une faible
distance d'Antioche, ils se heurtèrent aux premières troupes impériales
parties en hâte de cette ville à leur rencontre. Celles-ci se trouvaient sous
le commandement d'un patrice, ancien lieutenant de Bardas Skléros, que Yahia
désigne sens le mini de Bigàs. C’est certainement là un nom grec altéré par
le chroniqueur syrien. Je n'ai pu l'identifier avec celui d'aucun chef
byzantin connu de cette époque. Bigàs bouscula et battit sans peine ces
hordes fanatiques indisciplinées. Al-Hamali fut tué. Al-Asfar se sauva avec
les débris de ses bandes au delà de l'Euphrate dans l'Al-Djezirâh qui est Al-Asfar se trouva donc seul avec ses fidèles en présence du duc d'Antioche. Il fallait qu'il commandât à des contingents bien importants pour qu'un si haut chef se dérangeât pour aller le chercher aussi loin. Le magistros, franchissant l'Euphrate, marcha droit sur Caler Azoun devenu ainsi le centre et le foyer de l’insurrection mahdiste. Les habitants des campagnes, épouvantés par l'approche des impériaux, s'étaient réfugiés en masse dans cette ville qui était très forte. Le siège, sur lequel nous n'avons aucun détail, se prolongea vingt-huit jours, puis les Grecs prirent la ville où ils firent douze mille prisonniers. Les femmes du « mahdi », un immense butin tombèrent aux mains du vainqueur. Lui-même malheureusement avait réussi à se sauver, durant la dernière nuit du siège. Tout était donc à recommencer! A la voix du fugitif, les puissantes tribus des Arabes Numérites et des Béni Kilab sous la conduite d'un chef de la première de ces tribus, Ouassil Ibn Djafar, seigneur de ce district de Saroudj, le chef bédouin le plus puissant de l'Al-Djezirâh, s'assemblèrent au nombre de six mille cavaliers pour attaquer le magistros. C'était un effort redoutable, mais ces sauvages et brillants escadrons, trop indisciplinés, ne purent tenir contre les bataillons réguliers de l'armée d'Antioche. Nous n'avons aucun détail sur ces luttes lointaines que Yahia est presque seul à nous signaler. Seul, en effet, cet auteur raconte avec quelque détail tous ces épisodes du soulèvement de ce « mahdi[6] ». Il dit simplement ici que le magistros battit Ouassil Ibn Djafar et ses contingents et retourna vainqueur à Antioche avec un riche butin. Nicéphore Ouranos attachait naturellement la plus grande importance à s'emparer de la personne même du « mahdi ». Il voulut obliger Ouassil Ibn Djafar, en discutant des conditions de la paix, à expulser celui-ci de son territoire, surtout à le lui livrer. Mais le chef Numérite, persuadé que cette mesure amènerait un nouveau soulèvement des populations musulmanes de la région demeurées de cœur obstinément fidèles à leur prophète bien-aimé, refusa net. Les choses allaient derechef se gâter, lorsque Loulou, le nouveau seigneur d'Alep, s'offrit comme intermédiaire entre les deux partis. Il proposait de recevoir Al-Asfar et de l'interner pour le reste de ses jours dans le château d'Alep. Ainsi se trouveraient sauvegardées les légitimes susceptibilités des Musulmans fanatiques. Le « mahdi », devenu pour les divers souverains de cette province un si dangereux élément de désordre, se trouverait empêché d'agir, mais il demeurerait du moins enfermé en terre musulmane et ses coreligionnaires ne souffriraient point de cette bonté et de cette douleur de le voir livré aux chrétiens exécrés. Le duc d'Antioche, comme aussi semble-t-il le chef bédouin, acceptèrent le moyen terme proposé par le rusé seigneur d'Alep. Loulou, sous prétexte de venir en aide au « mahdi » qu'il haïssait en secret et dont il trouvait le zèle furieux singulièrement intempestif, l'attira donc traîtreusement dans sa capitale.[7] C'était dans le mois de chaban de l'an 397 de l'Hégire qui correspond aux derniers jours d'avril et aux vingt premiers jours du mois de mai de l'an 1007.[8] On voit que les troubles suscités par cet incommode prophète duraient depuis près de deux années déjà. Al-Asfar, accouru sans défiance, fut aussitôt saisi, chargé de chaînes et enfermé dans le château. Il y demeura captif, dit Yahia, plus de neuf années, jusqu'à la prise d'Alep par les troupes du Khalife d'Egypte, le 21 juin 1016. Durant tout ce temps, Loulou le tint strictement emprisonné. Cependant il le traita constamment avec égard pour ne point exciter le fanatisme de ses partisans demeurés très nombreux, usant de lui comme d'un épouvantait dans ses relations avec les Grecs, menaçant de le relâcher dès que ceux-ci se montraient moins accommodants. Ce simple détail nous montre combien ce soulèvement provoqué par cet « homme de Dieu » avait excité les plus vives appréhensions des autorités byzantines sur la frontière. Dans les derniers mois de l'année suivante 1008, à la suite de la mort de l'émir Loulou survenue en septembre,[9] de nouveaux troubles dont nous devons toujours la connaissance à Yahia,[10] agitèrent la principauté d'Alep. Lorsque ce seigneur et son fils avaient expulsé de leur capitale les deux émirs légitimes, fils d'Aboul Fadhaïl, avec tous les leurs, un oncle des jeunes princes, Abou'l Heïdja, autre fils du second émir hamdanide Saad, avait réussi à s'échapper d'Alep déguisé en femme, et s'était, paraît-il, réfugié auprès de l'empereur Basile. Constamment à cette époque, l'empire byzantin devenait l'asile de tous les mécontents musulmans, de tous les prétendants évincés, de tous les princes dépossédés, exactement comme les Khalifes et les autres moindres dynastes de l'Islam donnaient à l'envi l'hospitalité aux Bardas Skléros et à tous les autres personnages de tous rangs révoltés contre le basileus. Loulou fut enterré dans la mosquée située entre Bab
el-Yehoudet Bab Al-Djinàn, L'émir Mansour, fort troublé par ces nouvelles, se sentant en grand péril, s'efforça de ramener à sa cause cette puissante tribu en même temps qu'il envoyait des massages au Khalife le suppliant de lui prêter incontinent main-forte contre un aussi redoutable adversaire. Il promettait en échange de lui livrer Alep et son territoire, Naturellement le khalife, toujours enchanté d'intervenir en Syrie, ne se fit pas prier, il expédia à Al Mansour une forte armée sous les ordres d’Ali Ibn Abd Alwahid Ibn Haïdarah, ce cadi de Tripoli que nous avons vu musulman si fanatique lors de la première expédition de Basile en Syrie en 995 et du siège malheureux de cette ville par les Byzantins. Celui-ci s’empressa d’accourir à Alep avec ses troupes au moment même où le prétendant hamdanide en approchait de son côté à la tête de ses contingents. Mansour et le cadi de Tripoli expédièrent du haut des
tours du château d'Alep un pigeon voyageur au Khalife au Caire, puis ils
donnèrent la bataille. Leurs forces combinées attaquèrent les troupes d'Aboul
Heïdja au moment où celles-ci allaient prendre leur repas. Les Béni Kilab,
secrètement achetés, lâchèrent pied presque aussitôt et se débandèrent. Cette
défection entraîna la fuite de l'année du Hamdanide. Son camp demeura aux
mains des vainqueurs. Lui-même, cependant, réussit à s'échapper. Il gagna
Mélitène en terre chrétienne d'où il fit supplier le basileus de lui donner
asile à nouveau. Basile, furieux de cet insuccès, mécontent de s'être ainsi
découvert pour un aussi piteux résultat, voulait expulser le malheureux
prétendant, mais l'émir Mansour le fit instamment prier de l'interner quelque
part dans l'empire pour l'empêcher d'agiter davantage L'année 1009[14] fut, on le sait,
pour les chrétiens d'Orient, pour ceux de Syrie en particulier, une année
terrible. Le fameux Khalife Hakem, le Néron de l'Egypte, ce fou cruel et
halluciné, non content de tourmenter ses sujets musulmans et de préparer ses
fameux édits contre toute espèce de luxe et de plaisirs,[15] se livra aux pires
cruautés contre les malheureux disciples du Christ qui vivaient sous son
sceptre. Il les avait déjà molestés à plusieurs reprises, mais jamais comme
cette fois. Yahia nous raconte en grand détail cette persécution effroyable.
Skylitzès y fait aussi allusion, accusant Hakem d'avoir ainsi rompu les
trêves pour les motifs les plus futiles. Un des plus déplorables actes
ordonnés par ce fou furieux dans un de ses accès de fanatisme fut la destruction
de l'église de En même temps, le terrible insensé persécutait cruellement les chrétiens dans le Caire même. Il faisait abattre toutes leurs églises, leur donnant le choix ou de se convertir à l’Islam ou de quitter immédiatement le pays ou encore de porter en évidence sur leurs vêtements noirs une croix lourde de huit à dix livres. Pour les Juifs, la croix était remplacée par un billot de bois de poids égal, en forme de la tête d'un veau, en souvenir du veau d'or. Les uns comme les autres étaient encore tenus de porter un turban de couleur noire, de ne monter que des ânes, ou des mules, de ne faire usage que de selles en bois. Beaucoup, par peur, abjureront. Telle fut la presse dans les bureaux où la foule de ces infortunés courait s'inscrire à cet effet, que plusieurs périrent étouffés dans des bousculades affreuses.[20] En l'année 1011, C'est le cas de parler ici de ce grand chef de Bédouins
Hassan Al Mouffaridj Ibn Daghfal Ibn Al-Djerrah qui venait de se proclamer
indépendant dans le sud de Le succès de cette étrange insurrection bédouine fut très
rapide. « Les Arabes révoltés, dit Yahia, conquirent Al Mouffaridj semble avoir gouverné avec quelque habileté
son éphémère souveraineté. Le plus curieux est qu'il prit l'initiative de la
reconstruction de l'église de Yahia dit encore que le Khalife Hakem, probablement
absorbé par d'autres soins, se vit contraint de laisser Mouffaridj en
tranquille possession de ses conquêtes jusqu'au mois de moharrem de l'an 404
de l'Hégire, mois dont le début correspond au Le perfide émir Mansour régnait toujours sur la principauté d'Alep. L’armée d'Egypte, accourue à son secours sous le commandement du cadi de Tripoli, s'en était retournée à Damas. Comme il avait fait de très grandes promesses à la puissante tribu des Beni Kilab pour la détacher d’Abou'l Heïdja, il ne trouva d'autre moyen de s'acquitter envers elle qu'en faisant massacrer ses principaux chefs dans un festin qu'il leur donna, le 21 juin 1012. Les survivants furent jetés dans les fers. L'un, de ceux-ci, Saleh Ibn Mirdâs, guerrier d'une héroïque bravoure, qui avait voué pour cette perfidie une haine mortelle à l'émir assassin, réussit presque miraculeusement à s'évader de sa prison. Il souleva sa tribu contre le traître, le vainquit dans une grande bataille, le 13 août 1014, et le fit prisonnier. Lui se racheta pour la somme considérable de cinquante mille dinars, plus divers objets en nature d'une valeur de cent vingt « rittls » alépitains d'argent, plus encore cinq cents pièces de vêlements de divers tissus, et d'autres objets encore. Mis en liberté, il rentrait dès le 22 août dans Alep; mais, traître une fois de plus, il refusa, d'exécuter la convention à laquelle il devait la vie. Saleh Ibn Mirdâs vint aussitôt l'attaquer dans sa capitale avec ses guerriers. Bientôt Alep bloquée par ces terribles Bédouins souffrit de la faim et Mansour, à bout de forces, probablement abandonné par le Khalife à cause de sa constante mauvaise foi, se retourna, lui aussi, vers le basileus Basile dont tant de vaincus déjà avaient imploré le secours en Syrie. Le grand empereur dit Yahia, daigna lui accorder un secours de mille soldats arméniens. A la tête de ce petit corps de soldats réguliers excellents, le seigneur d'Alep n'eut pas de peine à battre les sauvages bandes de cavaliers de Saleh. Mais celui-ci, ne se tenant point pour vaincu, exposa humblement par lettre au basileus l'abominable duplicité dont à un si court intervalle Mansour avait à deux reprises fait preuve à l'égard de sa tribu. « Un aussi grand souverain que l'était Basile, concluait le Bédouin dans sa requête, ne pouvait accorder son appui à un aussi indigne criminel. » Le ton de cette lettre était sincère. Basile, convaincu qu'il avait fait fausse route, renonçant à soutenir Mansour, l'engagea à remplir ses engagements envers Saleh et rappela ses soldats arméniens. La situation de l'émir, constamment serré de près par les hordes des cavaliers du désert, devint pire, quand on sut que le basileus l'abandonnait ainsi à son sort. Celle de Saleh, par contre, s'en améliora d'autant. Même il envoya son fils à Constantinople pour témoigner plus hautement au basileus de ses sentiments de gratitude et de soumission. Cette situation se prolongeait et toute l'année 1015
s'était écoulée sans que Basile d'une part, le Khalife de l'autre, parussent
disposés à intervenir plus efficacement entre les deux belligérants en faveur
de cette malheureuse cité tant disputée, lorsqu'une grave révolte éclata dans
le château d'Alep. Le chef de cette sédition était le commandant de la
forteresse pour Mansour, un guerrier renommé du nom d'Al-Fadhl. Aux sons des
trompettes et des tambours, dans les dernières heures de la nuit du samedi Fadhl se trouvait ainsi devenu en quelques heures le maître d'Alep. Ne se sentant pas assez fort pour se maintenir dans cette grande cité, il appela à son aide le gouverneur égyptien d'Apamée, Ali Ibn Ahmed Al-Daïf, très probablement le même personnage que cet Abou'l Fewaris Al-Daïf qui avait été l'instrument des vengeances du Khalife Hakem lors de la destruction du temple de Jérusalem. Celui-ci s'empressa d'accourir pour soutenir de toutes ses forces le chef des révoltés alépitains. On envoya à Saleh pour qu'il les expédiât à Mansour tout le harem de celui-ci avec les femmes de ses fidèles réfugiés à sa suite sur territoire byzantin. Toutefois Saleh n'hésita pas à retenir la fille même de l'émir qui lui avait jadis été promise en mariage par ce dernier lors du traité si audacieusement violé par lui. Il l'épousa sur-le-champ. Dans l'arrangement qui suivit entre Fadhl, les Egyptiens et Saleh, ce dernier reçut tous les territoires et villages auxquels il avait droit de par cette même convention. Al-Fadhl, de son côté, honoré par le Khalife du titre de Moubarek Eddaulèh, fut officiellement investi par lui, outre la principauté d'Alep, de tous les revenus des villes de Sidon, de Beyrouth et de Tyr. Son administration fut, paraît-il, douce et clémente. Basile, averti de l'arrivée sur territoire grec de l'émir fugitif, ordonna de lui faire grand accueil, suivant cette politique traditionnelle immuablement suivie par le Palais Sacré à l'égard de tous ces dynastes syriens à la fortune si mouvante. Le duc d'Antioche, qui était probablement toujours Michel le Kitonite, reçut l'exilé avec les mêmes honneurs que s'il avait été encore prince d'Alep. Des pensions considérables furent allouées à lui et aux siens et sur le crédit ouvert pour cet entretien, on inscrivit d'office jusqu'à sept cents hommes de sa suite, tant cavaliers que fantassins, qui furent tous nourris aux frais du basileus. Leur solde même leur fut réglée par des mensualités du trésor impérial. On voit comme le basileus s'attachait constamment à ménager ces souverains éphémères qu'un souffle renversait, qu'un souffle aussi pouvait rétablir. Ce fut dans Antioche même que Mansour fut autorisé à jouir de ces extraordinaires munificences impériales. Même dans ce triste exil, elles lui assuraient une existence quasi princière. Basile lui fit en outre don dans cette ville d'une vaste propriété avec ses revenus, plus un village des environs, du nom de Cheikh Leïloun, probablement dans les monts de ce nom, entre le grand couvent de Saint Syméon et Alep. Enfin le basileus fit encore appeler la famille dispersée de l’émir, ses frères, fils comme lui de Loulou, Aboul Djeïeh et Abou Salem, ses fils aussi, Aboul Hossam et Aboul Berecât, et les lui envoya après leur avoir distribué force titres et dignités palatines. Mansour s’installa solidement dans le kastron au village
de Cheikh Leïloun. Dans cette résidence de la banlieue d'Antioche, d'où il
pouvait se maintenir constamment au courant de ce qui se passait dans son ancienne
seigneurie, l'émir avec sa famille demeurait dans la main du basileus comme
une menace incessamment; suspendue sur la tête des nouveaux gouvernants
d'Alep. Ce fut à ce moment, semble-t-il d'après le récit de Yahia, que Basile
porta un coup sensible à la prospérité de Cette ordonnance du basileus supprimant toute espèce de
trafic avec les sujets du Khalife dut porter le trouble le plus grand dans
tout l'empire, mais surtout parmi ces populations des provinces frontières de
L'accueil si gracieux fait par ordre du basileus à l'émir
fugitif d'Alep, d'autre part les avantages commerciaux si considérables
accordés à ce moment par ce même prince à son mortel ennemi Saleh, semblent
se contredire. L'un et l'autre fait s'expliquent cependant par le désir du
basileus de se conserver de chaudes amitiés dans chacun des divers partis
alépitains pour se trouver à même, quand il le jugerait à propos, de stimuler
à son gré la discorde parmi eux, de se garantir en un mot, en les jetant les
uns sur les autres, des attaques toujours possibles de ces incommodes
voisins, demi vassaux, demi adversaires, aussi remuants qu'importuns. Toute
la politique de l'empire sur la frontière syrienne ne fut pas autre chose
tant que Cependant la coalition qui avait réussi à chasser Mansour d'Alep, s'était vite disloquée. Le gouverneur d'Apamée pour le Khalife, à la tête de ses troupes d'Egypte, ne voulait pas céder le pouvoir dans la principauté aux Bédouins de Saleh qui, de son côté, avait fait alliance étroite avec Fadhl, le chef de la garnison révoltée du château. Un nouveau mouvement éclata dans la ville. Les partisans alépitains du Khalife du Caire se soulevèrent aux cris de: « Nous voulons être gouvernés par les Magrébins et non par les Bédouins. » Je passe rapidement sur ces événements confus qui intéressent peu l'histoire du basileus Basile. Ils se terminèrent par le départ de Fadhl et le triomphe passager des Égyptiens. Le 1er février 1017 Azis Eddaulèh Fatik, gouverneur pour le Khalife Hakem, fit son entrée dans l'ancienne capitale des Hamdanides devenue pour la première fois simple cité des Etats du Khalife du Caire. Le nouveau gouverneur était d'origine arménienne, ancien mamelouk de Bangoutekin. Le Khalife, à cette occasion, le décora du titre d'Emir Al-Oméra. Tel est le récit de Yahia.[32] Bien que Yahia signale à cette date, probablement par confusion avec des événements antérieurs identiques, deux agressions successives des troupes égyptiennes contre le fameux couvent de Saint Syméon, agressions suivies du massacre ou de la captivité de toute la population qui s'y trouvait agglomérée, higoumènes, moines et simples paysans chrétiens réfugiés, il semble certain qu'Azis Eddaulèh aussitôt installé s'efforça d'entretenir avec tous les voisins de la nouvelle province égyptienne confiée à ses soins les relations les plus amicales. Ainsi Yahia nous dit qu'il se maintint dans les meilleurs termes avec Saleh, et qu'en même temps, sitôt après son entrée dans Alep, il se hâta d'envoyer une ambassade solennelle au basileus avec des lettres offrant à Basile amitié respectueuse et même soumission. Par un excès de courtoisie, dans cette lettre comme dans celle qu'il expédiait aux gouverneurs impériaux des places voisines, le duc d'Antioche et ses lieutenants, pour les aviser de sa nomination, Al Azis omettait, paraît-il, intentionnellement de faire figurer le haut titre honorifique qu'il devait à la faveur du Khalife. C'était un raffinement délicat de l'étiquette arabe pour paraître se ranger plus bas que le basileus et ses lieutenants. Ces formes flatteuses et les avances plus positives d'Azis eurent le résultat désiré. Basile, en retour de ces procédés honnêtes, acceptant provisoirement, comme c'était si souvent le cas en ces temps et en ces lieux, le fait accompli, lui accorda sur sa prière, réformant en ceci sa récente ordonnance commerciale, le droit exclusif et infiniment rémunérateur de tout le trafic du monde musulman avec les provinces méridionales de l'empire en Asie. L'habile homme n'eut pas plus tôt obtenu cette concession que, certainement d'accord en secret avec Basile, il jeta le masque, se révolta contre le Khalife dont le pouvoir en ces régions éloignées n'était décidément pas encore assez fort pour se faire longuement respecter, et se proclama seigneur d'Alep et de son territoire sous la suzeraineté du basileus. De partout il chassa, les lieutenants de Hakem et les remplaça par les siens. Le récit de Yahia pour ces événements s'arrête malheureusement ici, mais nous savons par Kémal ed-din qu'Azis Eddaulèh, faisant acte de souveraineté jusqu'au bout, battit monnaie d'or et d'argent à son nom. Conservant de même les relations les meilleures avec ce Saleh qui devait plus tard devenir lui-même le fondateur de la dynastie des Mirdâsides, princes d'Alep, jusqu'en l'an 472 de l'Hégire,[33] il se maintint, semble-t-il, en tranquille possession d'Alep jusqu'en 1020, sous la suzeraineté du basileus. A cette époque, nous verrons que le Khalife le fit attaquer par ses armées. La raison de ce malheureux Khalife Hakem s'en allait, sombrant de plus en plus. L'arrivée de Mohammed Ibn Ismaël Al-Darazi en Syrie en l'an 408 de l'Hégire et la propagande ouvertement précitée par lui en Syrie de la doctrine des Druses avaient amené des troubles qui coïncidèrent avec une amélioration de la situation des chrétiens en Egypte. L'apparition de Khamza avait donné ensuite un nouvel essor à cette propagande. Au Caire, la population, de plus en plus exaspérée par cet affreux gouvernement d'un insensé, exprimait sa colère par des railleries mordantes et des satires dans lesquelles le Khalife dément jouait le personnage principal, Hakem, irrité par ces piqûres d'épingles, avait fait mettre à sac la ville par sa garde noire dans les derniers jours de l'an 410 de l'Hégire,[34] et les excès de cette soldatesque avaient amené dans les rues de la capitale de sanglants conflits joints à toutes les horreurs de l'incendie et du pillage. En même temps, Damas s'était révoltée à nouveau contre l'autorité du Khalife. A cette date, Yahia note encore quelques faits intéressant l'histoire de l'empire grec en Syrie, Ainsi nous apprenons par lui que beaucoup de musulmans persistaient à dénoncer au Khalife les menées secrètes des chrétiens qui se réunissaient dans leurs maisons pour y prier. Plusieurs de ceux qui avaient nouvellement embrassé le christianisme fréquentaient, paraît-il, ces assemblées illicites, prenant part à la communion. Le Khalife qui, dans sa conduite envers les chrétiens, allait sans cesse de la persécution la plus terrible à un traitement plus doux et sur l'esprit duquel certains personnages professant la religion du Christ, avaient constamment conservé quoique influence, ne dit rien cette fois, se refusant, à donner suite à ces dénonciations. Certainement ce brusque retour, tant qu'il ne dépendait pas des phases de sa maladie cérébrale, avait quelque rapport avec les progrès de la propagande druse et l'influence malheureusement encore si mal connue prise par celle-ci sur son esprit. Vers ce même temps, raconte encore Yahia, on avait vu arriver au Caire l'higoumène en chef des moines de l'Athos, Salomon, venant exposer au Khalife la situation lamentable de ses religieux, leur extrême misère, et le supplier de leur restituer leurs biens d'Egypte qu'il avait confisqués. En revanche, eux prieraient pour le Khalife jusqu'à leur mort. Dans sa disposition d'esprit actuelle, Hakem accueillit favorablement la requête du saint homme et lui fit restituer tous ces biens. Dans une seconde audience du mois d'août de l'an 1020, il lui octroya encore la permission de reconstruire le célèbre monastère dit Al-Koseîr, plus exactement de Saint-Jean Al-Koseîr, c'est-à-dire « le Petit ».[35] Même Salomon reçut à cet effet de Hakem d'importants subsides avec une charte officielle datée du mois de rebîa II de l'an 411 de l'Hégire.[36] Ce document extraordinaire ne se trouve mentionné que dans la seule Chronique de Yahia. Celui-ci est seul à nous raconter aussi ce petit fait sans grande importance que dans le mois de chewal de cette même année 411,[37] Mohammed Ibn Houleid Al-Bakrami rendit au basileus la forteresse d'Al-Hawabi située dans cette portion du Liban connue sous le nom de monts Barah qui va du nord de Homs jusqu'à Laodicée.[38] Ce devait être plus tard un des principaux châteaux de la secte des Assassins. Le même personnage remit encore à Basile la petite cité maritime de Maraclée qui, après tant de guerres, se trouvait en ruines. En récompense, le basileus accorda au chef musulman diverses grâces et faveurs. Au mois de janvier de l'an 1020,[39] mourut le patriarche Théophile de Jérusalem.[40] Un certain Nicéphore, prêtre chrétien qui, chose étrange, était en même temps charpentier du palais du Khalife au Caire, se fit nommer à sa place par Hakem et partit avec sa femme et sa fille pour prendre possession de son siège! Il fut solennellement intronisé à Jérusalem le lundi [41] 11 juillet de l'an 411. Chose inouïe, nous ne savons rien absolument de la vie intérieure de l'empire byzantin, même de celle de sa capitale, durant ces vingt premières années du xie siècle qui virent l'agonie de la monarchie du tsar Samuel. De l'administration de cet immense empire durant près d'un quart de siècle, des hommes qui assistèrent le basileus dans cette œuvre colossale de chaque jour, il nous est à peu près impossible de dire un seul mot, tant les sources nous font entièrement défaut. Tout au plus possédons-nous deux ou trois lignes des chroniqueurs grecs[42] sur un incident fort curieux qui fut la conséquence d'un impôt impopulaire. Comme le basileus faisait son entrée triomphale dans la capitale, dit Skylitzès, au retour de son fameux voyage jusqu'à Athènes à travers les provinces bulgares reconquises, le patriarche Sergios, venu à sa rencontre en procession solennelle, dérogeant certainement à toute étiquette, le supplia publiquement de supprimer cette odieuse taxe de l’Allêlengyon rétablie par lui en l'an 1002[43] qui pesait si lourdement sur les populations de l'empire. Cet impôt souverainement exécré ne faisait qu'appauvrir les riches propriétaires tout en poussant les pauvres cultivateurs à la paresse et en empêchant les capitaux de servir à la culture des terres. Zonaras, racontant le même incident, s'exprime en termes moins précis: « Le patriarche, raconte-t-il seulement, demanda à plusieurs reprises avec insistance au basileus d'abolir cet impôt de l’Allêlengyon, ce que Basile avait, paraît-il, solennellement promis de faire au cas où il triompherait définitivement des Bulgares. » Skylitzès et Cédrénus, comme du reste aussi Zonaras, ajoutent que Basile refusa obstinément d'accéder aux prières du prélat.[44] Cette résolution du basileus dut causer une vive émotion par tout l'empire. Pour cette longue période de près de vingt années, c'est en dehors des faits de guerre, l'unique circonstance mentionnée par tous ces chroniqueurs dans le bref récit qu’ils nous font du règne du basileus Basile. Certainement dans cette circonstance, Sergios, comme jadis Polyeucte, agissait en qualité de représentant naturel de la nation en face du prince. « De toutes les Novelles des princes macédoniens, dit M. Rambaud, celle qui pouvait porter à la grande propriété le coup le plus terrible, c'est celle de Basile II, l’Allêlengyon, aux termes de laquelle l'impôt que les pauvres ne pourraient payer devait être acquitté par les riches. On comprend que le patriarche, les évêques et les moines aient supplié l'empereur de retirer cette loi. C'était, sous un autre nom, la restauration du funeste système de la solidarité des curiales. Forcément, au xe et au xie siècle, les mêmes effets qu'avait vus le vie siècle, devaient se produire. La grande propriété, en progrès depuis l'abolition des curiales,[45] aurait, recommencé à se désagréger et à se morceler. Cette Novelle marque le dernier effort pour la réforme sociale dans la maison macédonienne. Le tableau de l'empire ou moment de l'invasion franque nous montre l'insuccès de ses tentatives. » Le patriarche Sergios mourut au mois de juillet de l'an 1019, après un pontificat de plus de vingt années. Durant ce long espace, la dynastie des Othonides de Saxe s'était éteinte en plein naufrage politique de l'empire allemand, naufrage dont le glorieux empereur Henri Il ne parvint à triompher qu'après des efforts inouïs. Ardouin s'était fait proclamer roi en Lombardie. Les Crescentius, redevenus les maîtres du siège de saint Pierre, avaient rompu ouvertement avec la cour impériale d'Occident On retrouve à cette occasion, dit Gfroerer,[46] les traces très
positives des tentatives faites par les papes qui régnèrent à Rome entre les
années 1003 et 1012, bien plus encore par leur commun tuteur Jean
Crescentius, pour chercher, un appui auprès du basileus Basile II dans leur
lutte contre l'empire germanique. On en vint même à une alliance formelle
entre Rome et Constantinople du moins sur le papier, et il serait facile de
prouver qu'en l'an de grâce La lettre du patriarche d'Antioche est de l'an 1054. Si on
retranche quarante-cinq années de cette date, on a l'an On s'explique de même facilement comment le schisme entre les deux Eglises éclata de nouveau bientôt après l'an 1009. Jean Crescentius mourut vers le milieu de l'été de l'an 1012. Aussitôt le parti dit de Tusculum, parti de l'influence germanique à Rome, si longtemps tenu à l'écart, redevint tout-puissant dans les États de l'Église et en expulsa les Crescentius. Dès le 20 avril, le chef de la maison de Tusculum remplaçait sur le trône pontifical, sous le nom de Benoît VIII, Serge IV qui venait également de mourir.[50] Le nouveau pape ne tarda pas à s'unir étroitement avec Henri II d'Allemagne. Au mois de février de l'an 1013, il le couronnait empereur de ses mains, circonstance qui amena immédiatement une nouvelle rupture entre Rome et Constantinople. Nous verrons plus loin que pour se garantir contre la
vengeance du basileus, le pape Benoît VIII appela à son secours en Italie les
Normands fixés aux bouches de « Ce fut indubitablement là, dit Gfroerer, un choix tout personnel du basileus Basile II et si l'impérial vieillard n'alla point jusqu'à nommer chef de l'Eglise un laïc comme cela, avait été le cas en 996, le candidat de son choix se trouvait du moins être un prêtre familier de sa cour. Cette rupture nouvelle entre Rome et Constantinople devait se prolonger jusqu'à la fin du règne du pape Benoît.[55] » Nous ne connaissons rien ou presque de l'activité épiscopale du patriarche Sergios durant son long règne. Comme conséquence du schisme dont je viens de parler, nous savons seulement que dans un synode réuni à Constantinople en l'an 1009, il fit confirmer les ordonnances du patriarche Photius contre les nouveautés latines et rayer des saints diptyques le nom du pape de Rome, Serge IV. Sous son administration également furent pour la première fois traduits en russe les saints canons de l'Eglise pour l'instruction des évêques et des prêtres de cette nation qui avaient succédé à ceux envoyés de Byzance lors de la conversion en masse du peuple des Ross. De même, ce fut sous son règne que le nouveau grand prince de Kiev, Iaroslav, confirma l'ordonnance promulguée par son père, l'isapostole Vladimir, qui accordait aux évêques russes le droit déjuger des questions de mariages, de successions, de sacrilèges, de discipline ecclésiastique intérieure et extérieure. Dans la huitième année du patriarcat de Sergios, donc en l'année 1007, fut fondée sur la sainte montagne de l'Athos la skyte de Sainte-Anne. Dans le courant du mois de mai de l'an 1016, Sergios promulgua un mandement contresigné par le basileus autorisant les personnes laïques à faire des dons aux maisons pieuses, monastères ou autres, pour leur entretien ou leur agrandissement. Ce mandement interprétant simplement les dispositions du canon 90 du cinquième Concile, abrogeait en même temps une ordonnance antérieure promulguée probablement par le prédécesseur de Sergios, Sisinnios II. On trouve dans l'Histoire des patriarches de Jérusalem[56] la mention suivante: « Le grand logothète Epiphane raconte que le patriarche Sergios aurait interdit dans certaine circonstance l'entrée de l'église au basileus Basile et que celui-ci l'aurait souffleté à cette occasion. Sergios aurait alors violemment insulté l'empereur, allant jusqu'à lui mettre la main sur la bouche pour l'empêcher de parler. Le patriarche Théophile d'Alexandrie qui était à ce moment l'hôte du l'empereur au Grand Palais aurait été choisi comme arbitre entre les deux hauts personnages. Ayant fait fabriquer deux statues de cire, il les aurait fait placer l'une en face de l'autre, puis, sans proférer une parole, il aurait coupé la langue de l’une et la main droite de l'autre. Il aurait conservé de cette aventure le surnom de « juge universel » ou « œcuménique » pour avoir eu à juger d'un différend survenu entre deux personnages également universels ou œcuméniques, le patriarche et le basileus. J'ignore ce qu'il peut y avoir de vrai dans cet étrange récit[57]. » |
[1] Vers le milieu du mois de safar de l'an 392 de l'Hégire.
[2]
[3]
[4] Rosen, op. cit., note 294.
[5] Voyez sur cette localité non identifiée la note 205 du livre du baron V. de Rosen.
[6] Certainement Skylitzès et Cédrénus (éd. Bonn, t. II, p. 454) font allusion à cet épisode sanglant lorsqu'ils racontent à cette date environ la victoire du duc d'Antioche, Nicéphore Ouranos, sur « Kistrinites » (ou « Kitrinitès »), chef des Arabes Numérites et Ataiphites », bien qu'il soit impossible de retrouver dans ce nom totalement défiguré celui de Ouassil Ibn Djafar (Voyez Rosen, op. cit. note 302). C'est là l'unique, allusion à cet épisode faite par les Byzantins. Parmi les Orientaux, Kémal ed-din est à côté de Yahia le seul à connaître les exploits d'Al-Asfar, et Bar Hebraeus, op. cit., t. II, p. 392, rapporte seulement que les chrétiens de Bagdad furent persécutés; une église fut incendiée. Voyez encore ibid., pp. 219 et 221, ces mêmes persécutions recommençant en l'an 401 de l'Hégire.
[7] C'est Kémal ed-din qui nous donne ce détail.
[8] Dans le courant de cette année 1007, il y eut à Bagdad de fortes chutes de neige ainsi qu'un tremblement de terre. Il s'ensuivit, dit Bar Hebraeus, qui nous fournit ce détail, une grande et universelle abondance. Glycas (p. 517), Skylitzès, Cédrénus enfin (II, p. 450), mentionnent aussi ce terrible hiver, durant lequel la glace recouvrit tous les fleuves, les lacs, même la mer, et ces tremblements de terre qui durèrent sans intervalle depuis le commencement de janvier jusqu'au neuvième jour de mars, bouleversant Constantinople et sa banlieue. Ce jour-là, à la dixième heure, une dernière et effroyable secousse jeta bas les coupoles des églises des Quarante Martyrs et de Tous les Saints, que le basileus fit aussitôt reconstruire. Mais les écrivains byzantins placent ces phénomènes à une époque plus tardive que l'écrivain arabe. Glycas semble les mettre après la fin de la guerre bulgare. Skylitzès dit formellement que ce fut en l'an du monde 6519, par conséquent dans l'hiver de l'an 1010 à 1011. Le protospathaire Lupus donne la date de 1009: Cecilit maxima nix ex qua, siccaverunt arbores olivae et pisces et colatilia mortua sunt.
[9]
Au mois de moharrem de l'an 399 (5 septembre
-
[10] Rosen, op. cit., p. 27, n° XI.
[11] Abou Nasr Mansour Ibn Loulou.
[12] Créé magistros par Basile. Voyez Rosen, op. cit., note 280.
[13] Ou de Diarbékir.
[14]
Fin de l'année 400 et commencement de
l'année 401 de l'Hégire. —Voyez un écho de ces terribles événements dans
[15] Ces édits abominables furent promulgués dans les mois de moharrem et de ramadan de l'an 401 de l'Hégire, août 1010 et avril 1011.
[16] Cet édifice et aussi l'église de
[17] Ce nom, dit le baron V. de Rosen, op. cit., note 321, demeure inexpliqué.
[18] Voyez W. Heyd, op. cit., I, p. 105.
[19]
Pour les autres sources racontant ces
destructions odieuses qui eurent en Occident un retentissement immense, voyez
Rosen, op. cit., note 323. Ibn el Athir en parle très
sommairement à l'an
[20] Hakem, du reste, ne cessa de persécuter chrétiens et juifs jusqu'à la fin de son règne.
[21] Rebia second de l’an 390 de l’Hégire.
[22] 12 djoumada second de l’an 401.
[23] Les Byzantins ne nomment point ce duc d'Antioche. Yahia l'appelle « Michel Al-K..tanious », bien certainement pour « Michel le Kitonite ».
[24] Skylitzès. Cédrénus, II, 493, 406, 502. Voyez aussi Rosen, op. cit., notes 272 et 324. Conseils et récits d'un grand seigneur byzantin. Voyez Wassiliewsky et Jernstedt, Cecaumeni Strategicon, Saint-Pétersbourg, 1896, p. 78.
[25] Aujourd'hui « Souvèda ».
[26] Voyez Rosen, op. cit., p. 32 et notes 107 et 212
[27] Yahia n'a pas suivi l'ordre chronologique dans le récit de ces faits. Il en résulte une certaine confusion que le baron V. de Rosen s'est heureusement attaché à faire disparaître. Voyez op. cit., note 328.
[28] Le récit de Yahia ne concorde pas entièrement avec celui des autres sources. Voyez Wüstenfeld, op. cit., pp. 193-196.
[29] Exactement du mois juillet 1013 au mois de juin 1015.
[30] Cette ville tenait aussi, à cette époque,
garnison du basileus.
[31] Yahia ajoute ce renseignement, qu'en raison de toutes ces agitations, le basileus donna à ce moment l'ordre de renforcer considérablement les défenses d'Antioche.
[32] Les autres historiens orientaux désignent sous un nom différent le nouveau gouverneur d'Alep.
[33]
[34] Avril 1020.
[35] Voyez sur ce couvent: Quatremère, Mém. géogr. et
hist. sur l'Egypte, II, 500.
[36] Juillet - août 1020.
[37] Janvier - février 1021.
[38] Voyez Rosen, op.
cit., note 361.
[39] Toujours encore d'après Yahia.
[40] Rosen, op. cit., notes 328 et 366.
[41] Et non le dimanche, Ibid., note 367.
[42] Skylitzès; Cédrénus, II, 456 et 475. Zonaras, éd.
Dindorf, IV, 124.
[43] « Dans la troisième année du pontifical de
Sergios. »
[44] Voyez encore Glycas, pp. 576, 577, 579). Voyez
aussi Neumann, op. cit., pp. 60 sqq.
[45] Par les novelles 46 et 47 de Léon VI. Voyez Zachariae v.
Lingenthal, op. cit., III, 139.
[46] Op. cit., III, pp. 104, 105. Voyez du même
auteur, Gregor VII, t. V., pp. 344-346 et t. VI, p. 71.
[47] Cotelerius, Monum. Eccles. graec, II, pp. 143 sqq.
[48] Voyez Baronius, éd. de Lucques, XVI, p. 461.
[49]
Voyez Gfroerer, op. cit., t. III, pp.
[50] Avant le
[51] Voyez Gfroerer, Gregor VII, t. VI, p. 124
sqq. et p. 215.
[52] Une décision synodale de lui, concernant les
couvents aux mains des laïcs et abolissant une décision antérieure de son prédécesseur
Sisinnios est répertoriée.
[53] Cédrénus, II, 476.
[54] Sur cette date voyez Rosen, op. cit., notes 217, 290 et surtout 365.
[55] Voyez dans Gfroerer, Gregor VII, t. V, pp. 215 sqq., le récit des négociations entre Rome et le pape Jean XIX, d'une part, le patriarche, de l'autre, en vue de l'union tant désirée des deux Églises.
[56] Dosithée, Les Patriarches de Jérusalem (en grec), p. 74.
[57] A mesure que nous avançons dans
ce règne, les documents contemporains concernant l'histoire religieuse de
Byzance parvenus jusqu'à nous deviennent plus nombreux. Les archives des
couvents de Lavra, d'Iviron, et de Saint-Paul de l'Athos contiennent entre
autres pièces contemporaines de Basile:
1° Un
chrysobulle signé du seul basileus Constantin, de l'an 990, confirmant les possessions
du monastère d'Iviron en Macédoine et en Thessalie (Neroutsos, op. cit., p. 57; Zachariae v.
Lingenthal, Prolegom., XIX);
2° Un Hypomnima de l'an 995 (6504 du Monde), de
Nicolas, protospathaire, juge (du thème) de Thessalonique, concernant une propriété
du monastère de Saint-Jean Colobos, (Langlois, le Mont Athos, p.37; Hopf,
op. cit., p. 133; Zachar., Proleg., XVIII; Neroutsos, op. cit., p.37);
3° Deux
documents de l’an 997 (6505 du monde), en vertu desquels les monastères de
Moroxilita et de Plati sont donnés au monastère de Lavra, du vivant encore de
saint Athanase (Langlois, Ibid., p. 32);
4° Une Hyposimeiôsis
de la même année (du même juge que pour le n° 2), relative à une terre du
monastère d'Iviron, près de Poligyron, sur la route conduisant au mont Athos.
Cet acte fait connaître comment on procédait alors aux enquêtes générales
(Langlois, Ibid., p. 37; Hopf, op. cit.,
p. 133; Zachar., Prolegom., XX);
5° Un Pittakion
de la même année, du basileus Basile, délivré au même juge Nicolas, par suite
d'une plainte portée par Jean l'Ibérien, fondateur du monastère d'Iviron,
louchant la propriété foncière du monastère de Poligyron (Langlois, Ibid.,
p. 37; Hopf, op. cit., p. 133; Zachar., Prolegom., XXI; Neroutsos, op. cit., p. 57);
6"
Un Témoignage en date du
7° Un
document en date de l'an 1011 (6519) d'Eustratios, higoumène de Lavra. Il donne
au monastère Vumvtir au mont Athos un « monydron » ou petit monastère ermitage
dans l'île de Skyros (Langlois, Ibid., p. 32; Hopf, op. cit., p. 133; Zachar., Proleg., XXV);
8° Les
pièces du procès entre Paul le Xéropotamite et Athanase Boumetèros, en date de
l'an 1016 (6524). En l'an 1007, le troisième higoumène de Lavra, Eustathios,
éleva un monastère nouveau sous l'invocation de