TROISIÈME PARTIE. — LE GOUVERNEMENT INTÉRIEUR. LES RÉFORMES.
Texte numérisé par Marc Szwajcer
La constitution de la religion solaire en culte d’État est, pour ainsi dire, le couronnement de la politique intérieure d’Aurélien. Cette réforme comprend trois parties : 1° Reconnaissance officielle du Soleil comme dieu suprême de l’Empire ; 2° Construction d’un Temple du Soleil à Rome et institution de fêtes périodiques ; 3° Création d’un collège de Pontifes du Soleil. 1° Reconnaissance officielle dit Soleil comme dieu suprême de l’Empire. — Le Soleil, sous sa forme la plus abstraite et la plus générale, Sol, fut reconnu comme dieu suprême, et l’Empire fut placé sous sa protection. Une série de monnaies (moyens bronzes) furent frappées à cette occasion[1] : Droit : SOL DOMISUS IMPERI ROMANI. — Buste du Soleil avec ou sans couronne radiée ; un quadrige au galop est figuré sur le cou. Revers : AURELIANUS AUG(ustus) CONS(ul). — Aurélien debout à gauche, près d’un autel, tenant de la main droite une patère, de la main gauche un court sceptre. Le titre de Dominus Imperi Romani, donné au Soleil, et le fait que l’empereur cède au Soleil le droit de la monnaie, sont également caractéristiques[2]. 2° Construction d’un Temple du Soleil à Rome et institution de fêtes périodiques. — Aurélien éleva à Rome, sur le Campus Agrippæ, dans la VIIe région[3], un magnifique Temple du Soleil, dont les écrivains parlent avec admiration. Cet édifice était entouré de vastes portiques où l’on déposait le vin destiné aux distributions alimentaires[4]. L’intérieur du Temple était très luxueux[5]. On y voyait les statues d’Helios et de Baal[6], et, s’il faut en croire la Vita Aureliani, une peinture représentant Aurélien et Ulpius Crinitus (10, 2). Aurélien y avait consacré au Soleil de splendides offrandes[7] : or, pierreries, objets d’art, étoffes orientales, provenant surtout du butin fait à Palmyre[8]. Des ressources spéciales furent affectées à l’entretien du Temple et au paiement des ministres du culte[9]. Aurélien institua de plus un Agôn Solis[10], jeux solennels consacrés au Soleil, qui devaient être célébrés à Rome tous les quatre ans. La première de ces fêtes eut lieu en 274[11], sans doute à l’occasion de la dédicace du nouveau temple. 3° Création d’un collège de Pontifes du Soleil. — Le nouveau culte du Soleil ne releva ni de la compétence des Pontifes, ni de relie des Quindécemvirs sacris faciundis. Aurélien, pour le desservir, créa, non des Sacerdotes, mais un second collège de Pontifes[12] sous le nom de Pontifices Dei Solis[13]. Ce nouveau collège de Pontifes fut indépendant de l’ancien et fut mis sur un pied d’égalité avec lui. Les Pontifes du Soleil, comme les anciens pontifes, furent recrutés dans la classe sénatoriale, de préférence parmi les prétoriens et les consulaires[14]. Le cumul des sacerdoces fut autorisé[15] : les Pontifes du Soleil purent faire partie des autres collèges sacerdotaux et, en particulier, de l’ancien collège des Pontifes. On ne sait rien sur leur nombre, sur l’organisation et sur la présidence du collège[16]. Les membres de l’ancien collège des Pontifes, pour affirmer leur supériorité sur le nouveau collège, prirent aussitôt le titre de Pontifices majores[17]. Aurélien était un païen convaincu et superstitieux[18]. La religion solaire semble avoir été pour lui un culte de famille. Il devait toujours en rester l’adepte fervent. A Hémèse, après la victoire sur les Palmyréniens,il était allé visiter le sanctuaire d’Elagabal, y avait déposé de riches offrandes, et avait fait construire, rapporte son biographe, un nouveau temple de ce dieu[19]. Mais ce n’était pas un fanatique à la manière de son prédécesseur l’empereur Elagabal. La réforme de 274, qui fit de la religion solaire un culte d’Etat, n’est pas l’œuvre d’un fanatique qui veut imposer ses croyances et faire de son dieu le dieu suprême de l’Empire : c’est avant tout une réforme politique, on pourrait presque dire, administrative. La grande crise de l’Empire, au IIIe siècle, avait été une crise morale tout autant qu’une crise matérielle. La vieille religion romaine subsistait, mais les cultes orientaux, depuis le milieu du Ier siècle ap. J.-C. avaient attiré peu à peu la masse de la population. Le christianisme était sorti plus fort des persécutions de Decius et de Valérien. En même temps que les cultes se multipliaient, les tendances monothéistes s’affirmaient chaque jour davantage. On dégageait spontanément des divers cultes l’élément qui leur était commun à tous. Le paganisme romain et oriental tendait de toutes parts vers le monothéisme, conçu sous la forme à la fois générale et concrète, religieuse et philosophique du monothéisme solaire[20]. Les divinités particulières, Jupiter, Apollon, Mars, Serapis, Attis, les Baals orientaux, Mithra, apparaissaient de plus en plus comme autant d’incarnations et de manifestations précises d’une divinité supérieure, le Soleil. — Les cultes orientaux, Isis, Serapis, les Baals, Mithra n’avaient jamais été reçus officiellement dans la cité romaine. Le culte public romain, depuis le début de l’Empire, était resté fermé à toute invasion étrangère[21]. Le grand mouvement religieux du IIIe siècle avait eu lieu en dehors du contrôle de l’Etat. Aurélien voulait rétablir l’unité morale de l’Empire, comme il en avait reconstitué l’unité matérielle : c’était le but. Le moyen, pensait-il, était de renforcer l’autorité impériale, qui, au cours de la crise, avait beaucoup perdu de son prestige. Il vit dans cette formation spontanée et universelle du monothéisme solaire un puissant élément d’unification dont il pouvait tirer parti ;i la fois en faveur de l’Etat et de l’autorité impériale. Le culte solaire, établi par Aurélien en 274, présente un double caractère : a) C’est un culte très large[22]. — Le dieu d’Elagabal était une divinité solaire orientale, locale même, le Baal d’Hémèse, adorée sous une forme précise, la pierre noire d’Hémèse, et avec des rites déterminés[23]. Le Soleil d’Aurélien est représenté sur les monnaies commémoratives sous la forme la plus générale, la forme anthropomorphique. Officiellement son nom était Deus Sol. Les Pontifes du Soleil s’appelaient Pontifices Dei Solis, sans qualificatif[24]. Le temple de Rome était consacré au Soleil, pris dans son sens le plus large : Zosime (I, 61) dit expressément qu’Aurélien y plaça les deux statues d’Helios, le Soleil gréco-latin, et de Baal, le type oriental de la divinité solaire. Aurélien voulait que tous pussent, sans rien sacrifier de leurs préférences personnelles, se rallier au nouveau culte. Il s’est attaché à ne prendre de la religion solaire que les traits les plus généraux. b) C’est un culte officiel. — Les cultes orientaux pratiqués à Rome (Isis, Serapis, les Baals, Jupiter Dolichenus, Jupiter Heliopolitanus, Jupiter Sabazius, Jupiter Azizus, Mithra, etc.), n’étaient pas des cultes officiels. Elagabal avait imposé son dieu au Sénat et à Rome ; mais cette religion était toujours restée personnelle à l’empereur, qui en était le grand prêtre et qui officiait dans les cérémonies. Les deux temples consacrés à Elagabal, à Rome, avaient été construits tous deux sur dos propriétés impériales, l’un au Palatin[25], l’autre dans les Horti Spei Veteris de l’Esquilin[26]. Aurélien, au contraire, fit de la nouvelle religion un culte d’Etat, et il prit toutes les mesures nécessaires pour rendre cette institution durable. Il n’en fut pas le prêtre, mais il la plaça sur un pied d’égalité avec l’ancienne religion officielle romaine, en lui donnant, pour la desservir, un collège de pontifes. Après 274, le collège des Pontifices majores continue à surveiller l’ancienne religion officielle de l’Etat romain ; le nouveau collège des Pontifices Solis représente le monothéisme solaire et, indirectement, l’ensemble des cultes non reconnus par l’Etat. Sous sa forme la plus générale et, considérée du point de vue de l’Etat, la réforme religieuse d’Aurélien est, avant tout, une œuvre d’unification et de centralisation. Les religions solaires et les théories astrologiques orientales tendaient à faire du souverain l’émanation et le représentant sur terre du Soleil[27]. L’empereur participant à la nature éternelle du Soleil, son autorité devait être absolue et incontestée. Aurélien, en constituant la religion solaire en culte d’Etat, renforçait le pouvoir impérial et légitimait le despotisme[28]. Avant Aurélien, aucun empereur n’avait pris officiellement, de son vivant, le titre de Deus. Caligula, Commode s’étaient contentés d’emprunter les noms de quelques-unes des divinités de l’Olympe[29]. Domitien avait essayé de se faire appeler Dominus et Deus, mais ces titres ne figurent jamais sur les monuments officiels[30]. Aurélien, le premier de tous les empereurs, est officiellement Dieu sur terre. Déjà, à la suite de la victoire de Fanum Fortunae, en 271, il est appelé sur une inscription de Pisaurum, Consors du demi-dieu Hercule[31]. Deux inscriptions non datées sont dédiées : Deo Aureliano[32]. Sur deux monnaies frappées en 274-275, à la suite de la reconstitution de l’unité impériale, il porte les titres caractéristiques de Deus et Domitius, de Deus et Dominus natus : 1° Th. ROHDE, loc. cit., Catal., n° 317. — Droit : Imperatori Deo et Domino Aureliano Aug(usto). — Buste d’Aurélien à droite avec couronne radiée et cuirasse. — Revers : Restitutori Orbis. — Aurélien debout à gauche, la main droite levée, tenant un sceptre de la main gauche ; une femme, debout devant lui, lui tend une couronne. 2° Th. ROHDE, loc. cit., n° 318 ; H. COHEN2, VI, Aurélien, n° 200. Droit : Deo et Domino nato Aureliano Aug(usto). Même effigie. — Revers : Restitutori Orbis. — Comme le n° 317. Aurélien est dieu, Deus, sur terre, et maître absolu, Dominus, en tant qu’il est d’essence divine, et par droit de naissance, natus. Il a pris officiellement ces titres en 274, au moment même où le Soleil était proclamé Dominus Imperi Romani : les deux légendes et les doux innovations sont corrélatives[33]. Enfin Aurélien, le premier de tous les empereurs, porta publiquement le diadème[34] et revêtit un costume orné d’or et de pierreries. Aurélien, en prenant les titres et les insignes du pouvoir absolu, ne le faisait ni par orgueil, ni par amour du faste. Ses goûts personnels étaient simples ; lorsqu’il vivait à Rome, il abandonnait le palais impérial pour aller résider dans les jardins de Domitia, au Transtevere ou dans ceux de Salluste, sur le Pincio et le Quirinal[35]. Il se plaisait surtout aux exercices physiques, qui convenaient à son tempérament robuste, et aimait à parcourir à cheval le Portique Miliarensis[36]. Son train de vie et celui de sa famille étaient peu luxueux[37]. Mais il croyait, — ce devait être aussi l’idée de Dioclétien et de Constantin, — que la monarchie absolue pouvait seule sauver l’Empire et prévenir le retour de l’anarchie militaire. La religion officielle du Soleil était assez large pour englober tous les cultes païens de l’Empire ; le despotisme, établi en fait depuis les Sévères, appuyé sur l’armée qui nommait les empereurs et sur le peuple gagné par les réformes alimentaires, n’avait plus à redouter aucune opposition sérieuse. L’œuvre religieuse d’Aurélien, dans ses deux parties essentielles, pouvait paraître solide et durable. Mais il restait un élément irréductible, auquel Aurélien, comme plus tard Dioclétien, devait se heurter : le christianisme. Dans la première partie de son règne, Aurélien n’avait eu à s’occuper des chrétiens qu’exceptionnellement. A Antioche, en 272, il avait fait expulser Paul de Samosate de la maison épiscopale ; mais il était intervenu comme représentant de l’autorité civile et non pour faire exécuter les décisions du Synode d’Antioche[38]. Les rescrits de Gallien en 200[39] avaient mis fin à la persécution de Valérien ; jusqu’en 274, les chrétiens n’avaient pas eu à se plaindre d’Aurélien, et il semble bien que, dans la lutte contre l’empire palmyrénien, les chrétiens d’Orient aient généralement soutenu la cause romaine. Les difficultés entre le christianisme et l’empereur durent commencer avec les réformes religieuses de 274. Les chrétiens virent avec défiance la tentative d’Aurélien pour rajeunir et unifier le paganisme. Ils ne pouvaient se rallier ni à la religion solaire officielle, ni à la divinité impériale. Aurélien, toujours impitoyable dès que les intérêts de sa politique étaient en jeu, se décida à reprendre la persécution. En 275, sans doute lors de son séjour sur le Danube Inférieur, il promulgua un édit cruel contre les chrétiens[40]. L’édit fut expédié aux gouverneurs de provinces ; mais Aurélien fut tué avant que ses ordres n’eussent pu être mis à exécution. |
[1] Th. ROHDE, Catal., n° 444 (Soleil sans couronne radiée), 445, 446 (Soleil avec couronne radiée) = H. COHEN2, VI, Aurélien, n° 15-17 ; un autre exemplaire analogue aux n° 415 et 440, de ROHDE, est donné par Fr. GNECCHI, Contribuzioni al Corpus Nummorum, Rivist. Ital. di Numismat., XI, 1898, pp. 56-57. — Ces pièces ont été frappées dans l’atelier monétaire de Serdica, postérieurement à la réforme de 274. Le métal n’en est pas jaunâtre, comme celui des autres pièces de bronze frappées sous Aurélien, mais rougeâtre. La frappe en est soignée et ne peut être, pour l’exécution, comparée qu’à celle des aurei. Le poids est de 7gr,60 pour le numéro 444, de 7gr,20 pour l’exemplaire de Fr. GNECCHI, loc. cit., de 6gr,30 pour le numéro 443 : ce sont vraisemblablement des dupondii, et non, comme le suppose Fr. GNECCHI, des doubles Antoniniani dont l’argenture aurait disparu (voir plus haut). Pour les autres représentations du Soleil sur les monnaies d’Aurélien, voir l’Appendice IV : cf. P. HABEL, Nümismatisch-Archäologischer Beitrag zur bildlichen Darstellung des Sonnengosttes in der Römischen Kaiserzeit, Wochenschr. für Klass. Philol, 1881). pp. 275-278.
Sur la religion solaire d’Elagabal et d’Aurélien, voir surtout P. HABEL, Zur Geschichte des in Rom von den Kaisers Elagabalus und Aurelianus eingejürhten Sonnenkultus (dans les Commentationes in honorem G. Stüdemünd, Strasbourg, 1889, pp. 95 et sqq.).
[2] Il faut remarquer, de plus, que le nom d’Aurélien est donné sous sa forme abrégée Aurelianus, et que l’empereur y porte les deux titres d’Augustus et de Consul.
[3] Vita Aureliani, 1, 3 ; 10, 2 ; 25, 6 ; 28, 5 : 35, 3 ; 39, 2, 6 ; 48, 4 ; — Vita Taciti, 9, 2 ; Firmi, 3, 4 ; — AUREL. VICT., Cæsar., 35, 7 ; — Notit., Reg. VII, Cur., Id. ; CHRONOGR. ANN. 354 (p. 148, éd. Th. Mommsen). — La question de l’emplacement a souvent été discutée ; BECKER, Handb., p. 587 ; — URLICHS, Röm. Mitth., III, 1888, p. 98 ; — O. GILBERT, Geschichte und Topographie der Stadt Rom im Altertum, p. 114 ; — Ch. HUELSEN, Rhein. Mus., XLIX, 1894, p. 393 ; — Bull. Archeol. Com., 1895, pp. 39-59 ; — R. LANCIANI, Bull. Archeol. Com., 1890, p. 135 ; 1894, pp. 297-302 ; 1895, pp. 94-101 (cf. The Ruins and Excavations of Ancient Rome, pp. 430-434). Selon R. LANCIANI, le Temple du Soleil d’Aurélien s’élevait sur la partie occidentale du Quirinal, à l’emplacement des Jardins actuels du Palais Colonna : les ruines importantes qui existaient en cet endroit jusqu’au début du XVIIe siècle et dont quelques restes subsistent encore aujourd’hui, appartiendraient à cet édifice. Cf. Forum Urbis Romæ, f. 16. — Ch. HUELSEN, au contraire, pense que le temple était situé dans la partie orientale du Champ de Mars, entre la Plazza San Silvestro et la Via delle Carrozze. — Les seules données certaines que l’on possède sur l’emplacement du temple sont les suivantes :
a) Le Temple était situé dans la VIIe région (Notit., Reg. VII ; — Cur., Id.) ; sur le Campus Agrippæ (Id. ; — CHRONOGR. ANN., 354, p. 148), au voisinage des Castra Urbana et du Forum Suarium. — Avec cette localisation générale semble concorder le texte de la Vita Aureliani (1, 3). — Sur le Campus Agrippæ, voir STRABON, V, 236 ; DION CASS., LV, 8.
b) Une inscription relative au transport des vins, qui, depuis Aurélien, étaient emmagasinés dans les portiques du Temple du Soleil, a été trouvée en 1755, à remplacement de la Piazza San Silvestro actuelle (C. I. L., VI, 1785). — Rien ne prouve d’ailleurs que l’inscription ait été trouvée à l’emplacement même ou au voisinage immédiat du temple.
Actuellement l’emplacement du Temple du Soleil ne peut être fixé avec certitude. Il semble cependant qu’il faille, renoncer ù identifier avec cet édifice les ruines du Jardin Colonna. — Le Temple du Soleil, autant qu’on peut le déterminer d’après les quelques textes que nous possédons, s’élevait dans la partie orientale du Champ de Mars, comprise entre la Via Flaminia et le Pincio. On ne peut rien dire de plus.
[4] Vita Aureliani, 48, 4. — Voir Chap. IV.
[5] ZOSIME, I, 61 ; — SYNCELL., I, p. 721 (Bonn) ; — Vita Aureliani, 39, 2 ; — AUREL. VICT., Cæsar., 35, 7.
[6] ZOSIME, loc. cit. — D’après la Vita Firmi, 3, 4-5, Aurélien avait l’intention d’y placer une statue de Jupiter Consul ou Consulens, statue d’or, couverte de pierreries et vêtue de la prétexte, et peut-être aussi (le texte est douteux), d’y établir l’oracle de Jupiter Appenninus (Appenninæ Sortes).
[7] ZOSIME, I, 61 ; — SYNCELL., I, p. 721 (Bonn) ; — Vita Aureliani, 39, 6 ; — AUREL. VICT., Cæsar., 35, 7 ; — EUTROP., IX, 14.
[8] ZOSIME, loc. cit. ; — cf. I, 56 ; — Vita Aureliani, 28, 5. — Le Temple du Soleil était déjà en ruines au VIe siècle : huit colonnes de porphyre, qui en provenaient, furent utilisées dans la construction de Sainte-Sophie à Constantinople (CODIN, De Antiq. Const., I, 4, p. 66, éd. Banduri ; cf. FEA, Sulle Rovine di Roma, p. 302).
[9] Vita Aureliani, 3.1, 3.
[10] CHRONOGR. ANN. 354 (éd. Th. Mommsen, p. 148). — Chroniq. Saint Jérôme, ad. ann. Abrah. 2291 (éd. A. Schöne, p. 185). — JULIEN, Orat., IV, 155, B (p. 201, éd. Hertlein). — Ce Agôn Solis, qui n’avait lieu que tous les quatre ans, est différent des Jeux annuels célébrés immédiatement après les Saturnales, dont parle JULIEN (loc. cit., 156 B, C, p. 202, éd. Hertlein). — Cf. FAST. PHILOCAL. (date 354) mentionnant, le 23 décembre : Dies Natalis Invicti, des jeux au cirque (Circenses missus XXX : C. I. L., I2, p. 301). — Les Fastes de Philocalus (Id., p. 333), mentionnent également, du XIVe jour au XIe jour des calendes de novembre, (= 19-22 octobre) une série de jeux consacrés au Soleil :
XIV kal. nov. (= 19 oct.).— Ludi Solis.
Xlll kal. nov. (=20 oct.) — Ludi Dies Egyptiacus.
XII kal. nov. (= 21 oct.). — Ludi.
XI kal. nov. (= 22 oct.). — Solis C(ircenses) M(issus) XXVI.
Les jeux du XI Kal. Nov. (= 22 octobre) étaient particulièrement luxueux : le nombre des Circenses Missus était le plus élevé de toute l’année (C. I. L., I2, p. 301). Peut-être ce jour était-il l’anniversaire de la grande réforme religieuse d’Aurélien : c’est également à cette date qu’auraient été célébrés, tous les quatre ans, les Agones Solis.
[11] Chroniq. Saint Jérôme, ad ann. Abrah. 2291 (éd. A. Schöne, p. 183).
[12] Vita Aureliani, 35, 3. — Il y a une difficulté pour le mot pontificibus. H. PETER (Hist. Aug., 2e édit., II, p. 174, not. 5), suivant SCALIGER (Thésaurus Temporum, p. 219), et par analogie avec la Vita Aureliani (48,5), écrit porticibus. — Cette correction est inacceptable : les deux manuscrits Bambergensis et Palatinus et l’édition princeps de Milan, 1475, portent Pontifices. — Th. MOMMSEN (Epig. Anal., p. 9) lisait Pontifice. Cf. J. MARQUARDT, le Culte chez les Romains (trad. franc.), II, p. 102 ; mais il y avait plusieurs Pontifices Solis, et l’auteur de la Vita Aureliani, qui vivait au début du IVe siècle, le savait bien. La seule lecture satisfaisante est celle de Pontificibus [Cf. P. HAREL, de Pontificum Romanorum inde ab Augusto usque ad Aurelianum conditione publica, dans les Breslauer Philologische Abhandlungen, III, fasc. I, 1888, exposé des thèses (fin)]. Les corrections de H. UNGER (Zur Kritik der Script. Hist. Aug. (Neue Jahrb. fur Phil. und Pädag, CXVIII, 1879, p. 510) : Pontifices fisco roboravit, et de A. KELLERBAUER (Id., CXV, 1877, p. 646) : Pontifices honorificentius consecravit, sont arbitraires.
Les inscriptions mentionnant les Pontifices Solis sont au nombre de 12. — Voir P. HABEL., Zur Geschichte des Sonnenkultus, pp. 100-103 ; et Fr. CUMONT, Textes et monuments figurés relatifs aux mystères de Mithra, II, pp. 109-111, n° 90-100 ; Supplément, p. 468, n° 92*. — Le plus ancien des Pontifices Solis connus est Virius Lupus, consul en 278 et préfet de la Ville en 278-280 (Bull. Archeol. Com., 1895, p. 144 ; — Fr. CUMONT, loc. cit., n° 92*), qui est devenu Pontifex Solis avant son consulat et peut-être a fait partie du collège dès sa création.
L’inscription C. I. L., XIV, 2082 (Fr. CUMONT, loc. cit., n° 101), au nom de Junius Gallienus, ne concerne pas les Pontifices Solis, créés par Aurélien (voir plus loin, note 13). — Un autre Pontifex Solis, Celsius Titianus, frère de l’orateur Q. Aurelius Symmachus, mort en 380, est connu par une lettre de ce dernier (SYMMACH., Epist., I, 68).
[13] Le titre officiel du collège est celui de Pontifices Dei Solis (C. I. L., VI, 2151, 1397 ; — Bull. Archeol. Com., 1887, pp. 225-226 ; — Id., 1895, p. 144 ; — C. I. L., VI, 1673, 1418 ; X, 5061 ; - C. I. L., VI, 1739,1740, 846, 501). Le titre est abrégé en Pontifices Solis, sur quelques inscriptions (C. I. L., VI, 1740, 1741, 1778, 1779). — L’inscription C. I. L., XIV, 2082, qui donne à Junius Gallienus le titre de Pontifex Dei Solis Invicti se rapporte au culte de Mithra (cf. P. HABEL, loc. cit., p. 11). Fr. CUMONT, loc. cit., ad n° 100, lit le fragment (Ephem., Epig., IV, n° 864) : Pontif[ici dei invict]i Solis ; mais, du mot qui précède Solis, il ne reste que la lettre i. On peut tout aussi bien lire, et cette lecture est plus vraisemblable (cf. R. LANCIANI, Bull. Archeol. Com., 1878, p. 95) : Pontif[ici de]i Solis. Sur les Pontifices Solis, cf. B. BORGHESI, Œuvres, VII, pp. 379 sqq., VIII, p. 331.
[14] Pour la plupart des inscriptions relatives aux Pontifices Dei Solis (C. I. L., VI, 2151, 1397, 1418 ; X, 5061 ; VI, 501, 846, 1718,1679), il est impossible de déterminer à quel moment précis de sa carrière, le titulaire est entré dans le collège. — Virius Lupus (Bull. Archeol. Com., 1887, pp. 225-226), M. Junius Priscillianus (Id., 1895, p. 144), L. Ælius Helvius Dionysius (C. I. L., VI, 1418), sont devenus Pontifices Dei Solis après la préture ; Memmius Vitrasius Orfitus (C. I. L., VI, 1739, 1740), après le consulat. — Tous les Pontifes du Soleil connus sont Clarissimi Viri et appartiennent à l’aristocratie sénatoriale.
[15] Junius Postumianus (C. I. L., VI, 2151) est en même temps, P(ater) P(atrum) Dei Solis invicti Mithræ, XV Vir Sac. Fac. ; — L. Crepereius Rogatus (Id., 1397), VII Vir Epulon et Lupercus : — M. Junius Priscillianus (Bull. Archeol. Com., 1895, p. 144), Vates primarius, Pontifes Major ; — T. Flavius Postumius Titianus (C. I. L., VI, 1418), Augur ; — C Vettius Cossinius Rufinus (C. I. L., X, 5061) Augur et Salius Palatinus ; — Memmius Vitrasius Orfitus (C. I. L., VI, 1739-1740) Pontifex Deæ Vestæ, XV Vir. Sac. Fac. : — C Rufius Volusianus (C. I. L., Id., 846) Pater Ierofanta, Profeta Isidis ; — Clodius Flavinnus (Id., 501), Pontifex Major, XV Vir. Sac. Fac, VII Vir. Epulon ; — Vettius Agorius Prætextatus (C. I. L., VI, 1778-1779), Aunur, Ponlifex Veslir. XV Vir Sac. Fac. Curialis Herculis, Sacratus Libero et Eleusinis, Ierofanta Neocorus, Tauroboliatus.
[16] L’empereur, en qualité de Pontifex Maximus, avait la présidence et la direction de l’ancien collège des Pontifes. Elagabal, prêtre du Baal d’Hémèse, avait porté à la fois les titres de Pontifex Maximus et de Sacerdox Dei Solis Alagabali. Aurélien, lorsqu’il créa les Pontifices Solis, ne prit aucun titre nouveau ; il dut avoir la présidence du nouveau collège, comme il avait celle de l’ancien, et au même titre. Sa compétence, en tant que Pontifex Maximus, au lieu de s’appliquer à un seul collège de pontifes, s’étendit désormais à deux. La similitude de noms et d’organisation des deux collèges facilitait cette extension de compétence.
[17] Cette appellation se trouve déjà, avant Dioclétien, sur l’inscription de M. Junius Priscillianus (Bull. Archeol. Com., 1895, p. 144), antérieure à 284. A partir du milieu du IVe siècle (premier exemple sur les inscriptions de Memnius Vitrasius Orfitus, préfet de la Ville en 353-355 et 357 ; C. I. L, VI, 1739-1742, postérieures à 357), les anciens Pontifes prennent le titre de Pontifices Deæ Vestæ. — Cf. P. HABEL, de Pontificum Romanorum inde ub Augusto usque ad Aurelianum conditione publica, pp. 98-99 ; — B. BORGHESI, Œuvres, VII, pp. 378-380.
[18] La Vita Aureliani (41, 11) parle de nombreuses offrandes consacrées par Aurélien dans le temple de Jupiter Capitolin, et dans d’autres temples de la ville (cf. 29, 1).
[19] Vita Aureliani, 25, 4-6. — Cf. l’apparition divine hortante quadam divina forma (Id., 25, 3), à la bataille d’Hémèse, et l’inscription dédicatoire de Julius Placidianus, préfet du Prétoire, en Narbonnaise (C. I. L., XII, 1551) : Ignibus æternis (= Sol et Luna). — Dans le Banquet des Césars, de JULIEN (313 D — 314 A, p. 403, éd. Hertlein), le Soleil vient au secours d’Aurélien, à qui les dieux demandent compte des meurtres ordonnés par lui, et qui a peine à se défendre.
[20] V. DURUY, la Politique Religieuse de Constantin, Rev. Archéol., 18821, pp. 106-110 ; — J. RÉVILLE, la Religion à Rome sous les Sévères, Paris, 1886, pp. 104-126 ; 284-295 ; — HOCHART, la Religion Solaire dans l’empire romain, Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux, 1887, pp. 36-56.
[21] Le dernier culte officiellement reçu dans la cité semble avoir été celui de la Bellone Asiatique, au temps de Sylla : encore n’est-il pas bien sûr que ce culte ait été officiel.
[22] Les faits prouvent qu’il ne s’agit nullement du mithriacisme comme l’admet P. HABEL (Zur Geschichte, p. 97). II y a une profonde différence entre le culte public et officiel du Soleil institué par Aurélien et les mystères de Mithra (cf. Fr. CUMONT, loc. cit., I, p. 344). — Le dieu d’Aurélien n’est pas non plus le dieu du Soleil Palmyrénien (G. WISSOWA, Religion und Kultus der Römer, Munich, 1902, pp. 80-81 ; cf. 306-307), ou Héliopolitain (Dr AUST, die Stadtrömischen Tempelgründungen der Kaiserzeit, Francfort, 1898, p. XXVII, n° 61) ; le culte solaire officiel établi par Aurélien, n’est ni un culte local, ni même un culte exclusivement oriental.
[23] Fr. LENORMANT, Sol Elagabalus (Rev. de l’Histoire des Religions, III, 1881, pp. 310-322) ; — P. HABEL, Zur Geschichte..., pp. 90-95.
[24] Et non Deus Sol Invictus, comme l’admet P. HABEL (Zur Geschichte., p. 97). L’épithète d’Invictus s’appliquait, exclusivement, aux dieux solaires orientaux.
[25] Vita Elagab., I, 3, 6 ; — AUREL. VICT., Cæsar., 23 ; — HÉROD., V. 5, 8 ; — CHRONOG. ANN. 354, p. 147 (éd. Th. Mommsen) ; — Chroniq. Saint Jérôme, ad ann. Abrah. 2236 (éd. A. Schöne, p. 179).
[26] HÉRODOTE, V, 6. 6 ; — Vita Elagab., 13, 4-5 ; 14, 2-3.
[27] Fr. CUMONT, loc. cit., pp. 288-292.
[28] Une anecdote, rapportée par le CONTINUATEUR DE DION (Fragm. Hist. Græc., éd. C. Müller, IV, p. 198. 10, 6 ; éd. Dion Cass., L. Dindorf, V, p. 229), est caractéristique. Aurélien, ayant reçu la nouvelle d’une sédition militaire, dit que les soldats se trompaient, s’ils croyaient que la destinée des empereurs était entre leurs mains. C’est la divinité (ό θεός), qui lui avait donné la pourpre ; c’est elle aussi qui devait fixer la durée de son règne.
[29] E. BEURLIER, Essai sur le culte rendu aux Empereurs Romains, Paris, 1891, p. 51.
[30] St. GSELL, Essai sur le règne de l’Empereur Domitien, Paris, 1893, pp. 50-52 ; — E. BEUKLIER, loc. cit.
[31] C. I. L., XI, 6308 : Herculi Aug(usto) consorti D(omini) n(ostri) Aureliani invicti Augus(ti). — Cette relation entre un empereur guerrier comme Aurélien et Hercule est significative. Hercule, au IIIe siècle, était considéré comme le défenseur de l’Empire contre les Barbares et le protecteur naturel des empereurs, à la guerre. Postumus avait eu et Maximien devait avoir pour ce culte une ferveur particulière. J. DE WITTE, De quelques empereurs qui ont pris les attributs d’Hercule (Rev. Numism., 1845. pp 266-274) ; — C. JULLIAN, S’il y a eu des influences celtiques dans l’Empire des Gaules au IIIe siècle, Comptes Rendus de l’Académie des Inscriptions, 1896. pp. 299-300).
[32] C. I. L., II, 3832 (Tarraconaise : Saguntum) ; VIII. 4877 (Numidie : Khamisa) : Deo Aureliano Res Publica C(oloniæ) Tu(bursicitanæ). Cf. l’inscription de Cæsena (C. I. L., XI, 556), gravée au temps de Probus ou de Carus.
[33] Le fait est prouvé directement par plusieurs monnaies d’Aurélien et de ses successeurs immédiats :
a) Monnaies d’Aurélien. — Th. ROHDE, loc. cit., Catal., n° 432-433 ; 436 (grands bronzes) ; 437-439 (moyens bronzes). — Revers : Concordia Aug(usti). Aurélien debout, tend la main à la Concorde debout ; entre les deux personnages, la tête radiée du Soleil.
b/ Monnaies des successeurs d’Aurélien. — H. COHEN2, VI, Probus, n° 385. — Droit : bustes de Probus et du Soleil radié, vis-à-vis l’un de l’autre.
Id., Carus, n° 21-28. — Droit : Deo et Domino Caro Aug. Même représentation que pour Probus ; — Id. VII, Carausius, n° 81. — Droit : Invicto et Carausio Aug : Id. — Probus est appelé Deus sur une inscription d’Ain Kerma (Algérie) : R. CAGNAT, Bull. Comit. Trav. hist., 1898, p. 155, n° 1), Deus et Dominus sur les monnaies (H. COHEN2, VI, Probus, n° 95) ; les mêmes titres se retrouvent pour Carus (id., Carus, n° 27, 28, 32). — Cf. l’inscription de Cœsena [C. I. L., XI, 556), gravée au temps de Probus ou de Carus : Servata indulgentia pecuniæ ejus quam deus Aurelianus concesserat.
[34] Epitomé, 35, 5. — MALALAS, XII, p. 299 (éd. Bonn). — Caligula avait songé a prendre le diadème (SUÉTONE, Caligula, 22 ; — DION CASS., LIX, 3) ; Elagabal l’avait porté, mais seulement chez lui (Vita Elagab., 23, 5). Aurélien, le premier, porta en publie le diadème et la robe couverte d’or et de pierreries. Dioclétien devait suivre son exemple ; sur les monnaies, le diadème n’apparaît qu’avec Constantin. — Fr.-W. MADDEN, Christian Emblems on the Coins of Constantin I the Great, his Family and his Successors (Numism. Cronicl., 1878, pp. 1-9).
[35] Vita Aureliani, 49, 1.
[36] Vita Aureliani, 49, 2.
[37] Vita Aureliani, 44, 4-5. — 49, 9 ; 50, 2-3.
[38] L’évêque de Rome Félix, mort le 30 décembre 214, fut remplacé sans difficulté, le 4 janvier 215, par Eutychianus. (Sur la chronologie des évêques de Rome, au temps d’Aurélien, voir Liber Pontificalis, éd. L. Duchesne, Paris, 1886, I, pp. 158-159 : préf., pp. CCXLVIII et CCLXI).
[39] L. DUCHESNE, Origines chrétiennes, p. 392 ; — Fr. X. KRAUSS, Kirchengeschichte, III, édit., Trêves, 1887, p. 74. — Gallien n’a pas reconnu officiellement le christianisme comme religio licita (ce qu’admet à tort B. AUBÉ, l’Eglise et l’État au IIIe siècle, Paris, 1885, p. 451). — Fr. GOERRES qui avait commencé par soutenir la même interprétation (die Toleranzedikte des Kaisers Gallienus (Jahrb. fur Protestant. Theolog., IV. 1877, pp. 613-623) : — die Martyrer der Aurelianischen Verfolgung (id., VII, 1880. pp. 419-494) ; — article Christenverfolgugen, dans la Real Encyclöpedie der Christlichen Altertümer de Fr. X. KRAUSS, p. 241], l’a abandonné ensuite [die angeblir/ie Christenierfolyung zur Zeit des Kaisers Claudius II (Zeitschr. für Wissenchaftl. Theolog., XXVII, 1884. pp. 65 sqq.)]. — Gallien n’a fait que révoquer les deux édits de persécution de Valérien, rendre aux chrétiens leurs biens corporatifs confisqués et tout replacer dans l’état antérieur. Rien ne fut changé à la condition juridique de l’église chrétienne.
La persécution de Claude, admise par P. ALLARD (Les dernières persécutions du IIIe siècle, Paris, 1887, pp. 200-212), doit être rejetée (B. AUBÉ, loc. cit., p. 448-451 : — Fr. GOERRES, article Christenverfolgungen, loc. cit. ; — Id., die angebliche Chrisienverfolgung zur Zeit des Kaisers Claudius II, loc. cit., pp .37-84). — Voir mon travail de Claudio Gothico, Romanorum Imperatore (Appendice III).
[40] Ps. LACTANCE, De Mortibus Persecutorum (éd. Vind., p. 179, 14-21). — Selon EUSEBE (Hist. Eccles., VII, 30, 20, 22), on aurait conseillé à Aurélien de reprendre la persécution, mais il serait mort avant d’avoir cédé à ces sollicitations ; — Chroniq. EUSEB. (Vers. Armén., éd. A. Schöne, p. 184) ; — Chroniq. Saint Jérôme, ad ann. Abrah. 2292 (éd. A. Schöne, p. 185). — ZONARAS, XII, 27 (III, p. 152 Dind.). — Cf. SYNCELL., I, p. 722 (éd. Bonn.) ; — OROSE, VII, 23 : Cum persecutionem adversus Christianos agi nonus a Nerone decerneret ; — Id., 27, 12 : Aureliano persecutionem decernenti diris turbinibus terribile ac triste fulmen sub ejus pedibus ruit... SULPICE SEVÈRE ne parle pas de la persécution d’Aurélien : il dit (Chron., II, 32 ; cf. EUSEBE, Hist. Eccles., VIII, 4, 2) qu’il y a eu pour les chrétiens cinquante années de paix, entre la persécution de Valérien et celle de Dioclétien. — SAINT AUGUSTIN (De Civitat. Dei, 18, 52) mentionne la persécution d’Aurélien comme la neuvième des dix persécutions de l’Église. — Cf. L. DUCHESNE, loc. cit., p. 392 ; — B. AUBE, Id., pp. 462-464 ; — Fr. GOERRES, die Martyrer der Aurelianischen Verfolgung, loc. cit. — Zur Kritik einiger auf die Geschichte des Kaisers Aurelianus bezüglichen Quellen, Philologus, XLII, 1884, pp. 615-624. — Il n’y avait pas eu, en 260, d’édit formel de tolérance ; l’édit d’Aurélien, comme les édits antérieurs de Decius et de Valérien, mettait fin simplement aune tolérance de fait.
Pour les Actes des Martyrs, attribués à cette persécution, voir Appendice V.