HISTOIRE DU MOYEN ÂGE

TROISIÈME PÉRIODE - 1073-1294

 

CHAPITRE VINGT-TROISIÈME.

 

 

Des croisades dans le nord et à l'orient de l'Europe, — Les Mongols arrêtés par la Russie, la Pologne et la Hongrie. — Croisade en Livonie, en Prusse. — Poméranie, Danemark, Norvège, Suède.

 

I

Il n'est pas de peuple de l'Europe chez qui n'ait retenti, aux XIIe et XIIIe siècles, le nom de croisades. Il n'en est pas qui n'ait combattu en ce temps-là pour la croix. Tandis que les nations occidentales allaient incessamment d'Europe en Asie pour détruire l'islamisme, et que l'Espagne, à peine secourue, recevait presque seule et repoussait le choc des Maures, la Russie, la Pologne, la Hongrie arrêtaient les Mongols ; quelques évêques de l'Allemagne, des chevaliers Formés en terre sainte, les Danois donnaient le christianisme aux sauvages de la Livonie, de la Prusse, de la Poméranie ; la Suède convertissait les peuples de la mer Glaciale.

La 'division de la Russie en plusieurs principautés, la souveraineté incertaine du prince de Kief, avaient déjà livré le pays aux ravages des Polovtsi, sous le règne de Swiatopol II[1]. Le grand prince essaya de rétablir l'union en instituant un congrès périodique, où toue les princes devaient assister, où ils vinrent pour la première fois en 1097, et baisèrent tous la croix en signe de leur concorde ; celui qui s'armerait contre son frère était d'avance déclaré l'ennemi de tous les autres. A cette condition, on vainquit les Polovtsi dans trois campagnes successives ; le peuple avait mérité la victoire par le jeûne et la prière ; les prêtres, là croix à la main, marchaient à la tête de l'armée en chantant des hymnes ; le ciel lui-même combattit pour les Russes on tilt dit que l'ange exterminateur abattait d'une main invisible les têtes ennemies, comme les épis des champs. La renommée annonça cette victoire depuis la Grèce, la Pologne, la Bohème, la Hongrie jusqu'à Rome mère[2].

Sous le grand prince Wladimir II Monomaque (1113-1125), la tranquillité, maintenue au dedans, contribua à quelques succès extérieurs sur les Polovtsi, en Livonie, en Finlande, et sur des peuples chassés par les Polovtsi qui cherchaient un asile chez les Russes ; l'empereur Alexis Comnène trembla quand ii vit la Thrace assaillie ; il envoya à Wladimir un crucifix fait du bois de la vraie croix, la coupe de l'empereur Auguste, la couronne, la chaîne d'or, le collier de Constantin monomaque. Le métropolitain d'Éphèse, en présentant ces choses obtint la paix, proclama Wladimir tzar de la Russie, et plaça sur son front la couronne impériale, le bonnet d'or, que l'on conserve encore pour le couronnement du souverain.

Mais après Wladimir II, les guerres civiles recommencèrent. Dix grands princes se succédèrent dans un espace de trente-deux ans (1125-1157), tourmentés par les princes leurs subordonnés, par la guerre extérieure ou les affaires religieuses. En 1157, éclata le schisme politique de la Russie. Iourié ou Georges, le dernier fils de Wladimir II, s'était fait détester à Kief ; pour échapper à ses enfants, les habitants de Kief appelèrent à eux le prince de Tchernigof, Isiaslaf Davidowitch, qui ne put être reconnu que dans leur ville : les princes de Tchernigof, de Nijenei-Nowogorod, et de Haliez, se rendirent indépendants ; Nowogorod la grande et Pleskoff formèrent des républiques. Dans la partie Orientale, André fils d'Iourié, prince de Suzdal et de Volodimer, n'eût pas assez de son indépendance personnelle ; il prit Kief en 1169, la ravagea par la cruauté impitoyable de ses troupes, lui ôta son titre de capitale de la Russie, devint grand prince, et siégea a Volodimer sur la Kliaisma. Il commandait aux princes de Renan, de Mourom, de Smolensk, de Polotsk, de Kief et de Volhynie ; il donna son fils pour roi aux Nowogorodiens ; il ne laissa indépendants que les princes de Tchernigoff et de Haliez[3].

Le grand-duché de Valodimer eut bientôt le sort de Kief : des guerres civiles le ravagèrent, et la branche de la famille d'Iaroslaf, qui régnait à Haliez, s'étant éteinte, Roman, prince de Wladimir en Wolhynie, réclama la succession ; il la recueillit, aidé par les Polonais qui la regardaient comme un fief de leur roi. Il réunit ainsi à Kief qu'il possédait déjà, les provinces depuis nommées Galicie et Lodomérie. Roman marcha l'égal du grand prince, sauva les Grecs des Polovtsi, sous le règne d'Alexis III l'Ange, mais ne put empêcher le pillage de Kief.

Iourié II, chassé du trône de Volodimer par son frère Constantin, venait d'être rétabli, quand on apprit l'approche des Mongols (1223). Les Polovtsi, chassés par Soudat Bayadour, général de Gengiskhan, accoururent en Russie, disant : Ils ont pris notre pays, demain ils prendront le vôtre. Pour obtenir le secours des Russes, le khan des Polovtsi se fit chrétien ; les princes russes réunis à Kief décidèrent qu'on marcherait contre les Tartares, et qu'on demanderait l'appui d'Iourié. Les Tartares déclarèrent qu'ils n'en voulaient qu'aux Polovtsi, mais leurs ambassadeurs furent massacrés ; et en 1224, une bataille sanglante sur la Kotka anéantit l'armée russe ; dix mile hommes, de la province de Kief échappèrent seuls. Les Mongoles s'avancèrent jusqu'au Dniéper, ravageant et massacrant.  Si on leur demandait grâce, ils répondaient que la paix était impossible entre le vainqueur et le vaincu. Tout à coup, un ordre de Gengiskhan les ramena en arrière. En 1230, Oktaï envoya son fils Gaïouk et son neveu Batou, qui enlevèrent la grande ville des Bulgares. Le grand prince de Volodimer refusa du secours au prince de Rezan ; il fut vaincu lui-même à Kalomna. Moscou, la troisième Rome, fondée sur le sang comme la première, fut incendiée. Volodimer fut prise, et après elle quatorze villes de la grande principauté. Déjà Nowogorod était menacée ; Batou effrayé par des marais, recula, mais revint en 1239. Jaroslaf II était alors grand prince. Kief fut envahie : la mère des villes russes vit tomber ses monastères, et disperser sa splendeur ; toute la Russie était en proie. Tel qu'une bête féroce, Batou déchirait avec ses griffes les misérables provinces et les dévorait ; les princes russes les plus vaillants avaient perdu la vie ; les autres erraient sur la terre étrangère ; les mères pleuraient leurs enfants écrasés sous leurs yeux par les chevaux des Tartares ; les femmes des boyards qui n'avaient jamais connu le travail, qui se paraient de riches vêtements, de colliers d'or, au milieu de leurs nombreux esclaves, devenaient les servantes des vainqueurs ; elles portaient de l'eau, tournaient la meule, brûlaient leurs mains délicates à apprêter la nourriture des infidèles. Les vivants enviaient aux morts la tranquillité des tombeaux[4]. Une armée suédoise survint elle Fut heureusement vaincue sur la Neva par Alexandre, prince de Nowogorod, qui gagna par ce succès le surnom de Newski. Les Mongols s'étaient jetés sur la Pologne.

Depuis la mort d'Uladislas-Herrnann (1102), des querelles de succession, quelques guerres sans gloire contre l'Allemagne, les Prussiens et les Russes font toute l'histoire de la Pologne. Boleslas III (1102-1138) tua un frère turbulent, livra à l'empereur Henri V la bataille indécise du Champ des chiens, fit ensuite sa soumission, obligea les princes de Poméranie à reconnaître la suzeraineté de la Pologne (voyez plus bas), et essaya leur conversion. En mourant, il partagea la Pologne entre ses quatre fils aînés. A Wladislas, le duché de Cracovie auquel la souveraineté générale était attachée, et la Silésie ; à Boleslas, la Masovie et la Cujavie ; à Micislas, Gnezne, Kalisch, Posnanie et la Pomérellie ; à Henri, Sandomir et Lublin. Il en résulta une guerre fraternelle qui chassa Wladislas II (1146) et mit à sa place Boleslas IV qui se maintint en faisant hommage à Frédéric Barberousse. Boleslas abandonna la Silésie aux fils de Wladislas qui se la partagèrent par un nouveau démembrement, et fut battu par les Prussiens son armée complètement détruite (1167) fut une perte dont la Pologne se ressentit longtemps. Son frère Micislas III, qui lui succéda (1173), mécontenta les Polonais par ses menaces : mon petit doigt, disait-il, est plus gros que le dos de mon père ; il vous a battu de verges, je vous battrai de scorpions[5]. Un complot le renversa (1177). Son jeune frère, Casimir II le Juste, accepta à regret le pouvoir que Micislas ne cessait de lui disputer ; il abrogea les impôts, donna une nouvelle forme à la justice, et adoucit le sort des paysans. Les Polonais (1194) ayant reconnu pour roi Lesko V, fils de Casimir, sous la tutelle de sa mère, Micislas se fit céder le gouvernement par la régente, et sa mort seule (1202) laissa régner Lesko ; le fils de Casimir vainquit les Russes en 1207, et fut assassiné en 1227 : Boleslas V était roi quand les Mongols se montrèrent (1240).

La Pologne affaiblie par ses guerres, ses discordes et ses démembrements, ne pouvait résister aux Tartares ; l'armée polonaise Fut vaincue à Chmielniki dans le palatinat de Sandomir ; Cracovie fut brillée, Boleslas Ier s'enfuit en Moravie ; les Mongols poursuivant leurs succès, entrèrent dans la Silésie et gagnèrent (1241) la bataille de Liegnitz ; ils avaient si bien ravagé le pays, qu'ils n'y trouvaient plus de vivres : ils envahirent la Hongrie.

Il devait être moins facile de la conquérir ; ce peuple, tartare comme les Mongols, était sorti, à la fin du XIe siècle, de la dépendance ou l'avaient tenu les empereurs d'Allemagne, après avoir confirmé aux chefs hongrois le titre royal. La conquête de la Sirmie sur les Grecs en 1079, par le roi saint Ladislas, avait été suivie, dix ans après, de la conquête de la Croatie ; les Cumans, contenus dans l'Erdely (depuis Transylvanie), avaient reçu le baptême et reconnu la suzeraineté hongroise. Coloman, successeur de Ladislas (1095), conquit Trau, Spalatro, Zara, et prit le nom de roi de Hongrie, de Croatie et de Dalmatie après deux autres règnes, Geisa II (1141), pour cultiver la Transylvanie presque dépeuplée, appela des colons allemands, frisons et saxons qui dans la seconde moitié du XIIe siècle, y bâtirent sept ou huit villes. Des troubles, après la mort de Geisa, entretenus par l'empereur Manuel Comnène, agitèrent la Hongrie, mais n'empêchèrent pas Béla III (1181) de lutter contre la république de Venise, et d'occuper un moment la principauté russe d'Haliez. Une seule chose était capable d'affaiblir la Hongrie, c'était sa constitution, qui accordait trop aux nobles que ne pouvait réprimer la puissance trop faible du roi. Chez les Hongrois, le trône, héréditaire dans la famille d'Arpad, était cependant donné, par élection, au plus digne : les nobles ou magnats, descendants des cent huit familles qui étaient venues à la suite d'Arpad, possédaient leurs terres par droit de conquête, franches de toute contribution : au-dessous des nobles, les communes privilégiées étaient obligées à certains services ; les paysans libres possédaient leurs terres en toute propriété, mais payaient un cens ; les esclaves étaient attachés à la glèbe ou au service de la personne. L'assemblée des états limitait le pouvoir royal ; le roi André II, au retour de la croisade de Damiette, trouva que les grands avaient abusé de son absence, et au lieu de les réprimer, il leur accorda, par la bulle d'or (1222), l'hérédité dei fiefs, renonça au droit d'exiger le service militaire ou les itnp6ts sans le consentement des états, et statua que si lui-même ou quelqu'un de ses successeurs violait ces privilèges, il serait permis de résister à force ouverte. Son successeur, Béla IV, en porta la peine lorsqu'il ôta aux grands le droit de s'asseoir en sa présence, et leur retira les domaines de la couronne qu'ils avaient usurpés, les magnats appelèrent le duc d'Autriche que Béla combattit d'abord heureusement[6].

Mais les Mongols parurent en 1241 : le duc d'Autriche, sous prétexte d'amener des secours, entra en Hongrie, et augmenta la confusion. Il tourna les Curnans contre le roi, et les jeta dans le parti des Mongols qui les prirent pour guides. Béla IV ne put défendre le passage du Salo, et cent mille Hongrois, surpris pendant leur sommeil, furent exterminés. Béla, sa femme, ses enfante, étaient en fuite. Pest et Grand-Waradin, pris d'assaut, les Mongols pénétrèrent en Dalmatie, et forcèrent le roi à chercher un refuge dans les îles de l'Adriatique ; la Hongrie fut ravagée en tous sens. Dans les villes prises, les habitants rassemblés sur la place étaient dépouillés l'un après l'autre, puis égorgés ; les enfants mongols cassaient, à coups de marteau, la tête aux enfants hongrois ; les femmes mongoles tuaient les femmes hongroises qui leur paraissaient belles, et leurs maris en mangeaient la chair. Les plus robustes prisonniers, réduits au métier d'esclaves, avaient d'abord le nez et les oreilles coupées ; les femmes qui n'étaient pas belles subissaient la servitude[7]. Mais tout à coup les vainqueurs apprirent la mort du grand khan Oktaï. Gaïouk retourna vers l'Asie pour lui succéder, et les Mongols le suivirent après avoir égorgé le plus grand nombre de leurs captifs. Alors Béla revint les Hongroie sortirent des forêts ; des grains, des troupeaux achetés dans les pays voisins ramenèrent l'abondance ; des colons de la Croatie, de la Bohème, de la Moravie et de la Saxe rétablirent les églises et les couvents entourèrent les villes de murailles. Les chevaliers teutoniques aidèrent le roi à combattre le duc d'Autriche, et le tuèrent après la journée de Neustadt (1246). Pendant longtemps, le seul ennemi des Hongroie fut l'ambitieux roi de Bohème Ottocar, qui força Étienne V à une paix désavantageuse, et fit passer Ladislas IV, successeur d'Étienne, dans le parti de Rodolphe de Habsbourg. Ladislas, adopté par l'empereur, combattit vaillamment à la journée de Marchfeld. Menacé deux fois par ses magnats, Ladislas implora contre eux le secours des Cumans qui l'assassinèrent (1290). Un petit-fils d'André II, André le Vénitien, fut le dernier roi de la race d'Arpad (1290-1295).

La Russie et la Pologne n'avaient pas été délivrées des Mongols aussi facilement que la Hongrie. Tandis que Gaïouk succédait à Oktaï, Bagou, le vainqueur des Russes, héritait dut Kaptchak c'est-à-dire du pays au nord de la mer Caspienne (Casan et Astracan), du Caucase et de l'ancien territoire des Polovtsi : il y dressait. sa tente, l'ordo mongol, d'où est venu le nom de horde d'or, et gardait la souveraineté sur la Russie. Le prince de Kief, cité devant Batou, n'avait pas voulu se soumettre au cérémonial païen des Mongols ; il avait péri sous le sabre. Batou cita Iaroslaff, grand prince de Wolodimer, lui donna Kief, et le nomma grand duc de toute la Russie. Batou investit également le fils de Roman, Daniel, de la Russie-Rouge ou pays d'Halicz (Gallicie). Tous les princes qui succédèrent humbles vassaux de la horde d'or, en recevaient l'investiture. Alexandre Newski (1253-1263) fut appelé trois fois au Kaptchak ; il dépouilla les Lithuaniens., peuple intermédiaire entre la Russie et la Pologne, de quelques terres usurpées, mais ne put les empêcher de se faire un roi. Les Mongols ayant quitté le culte de Lama pour le mahométisme, les Russes chrétiens furent surveillés plus sévèrement. Le grand prince Iaroslaf III fut contraint de reconnaître l'indépendance de Nowogorod, où il n'avait le droit de nommer pour magistrats que des citoyens de la ville. Après la mort de Basile Ier (1276), deux fils d'Alexandre Nevski se disputant la dignité de grand-duc, appelèrent l'un contre l'autre les Mongols. La Russie fut encore une fois couverte de ruines ; le calme se rétablit lorsque André II l'eut emporté (1294).

La Pologne n'avait pas subi définitivement l'esclavage après la bataille de Liegnitz ; la résistance multiplia les invasions. Boleslas V, rétabli, fut chassé une seconde fois (1258), par une invasion des Mongols ; son successeur, Lesko le Noir (1279) espéra délivrer ses États, lorsqu'en1280 il vainquit à Gosslicza une armée tartare, provoquée par le prince russe de Haliez, en tua huit mille, poursuivit les autres jusqu'à Léopol, et les força de faire leur retraite par la Hongrie où ils périrent de faim. Mais en 1287, les Mongols reparurent grossis des Russes qu'ils freinaient avec eux comme leurs sujets. Une horrible dévastation déchira la Pologne vingt-un mille jeunes filles faisaient partie du butin ; Lesko en mourut de douleur. Cinq compétiteurs se disputèrent sa succession, et l'anarchie (1289-1296) ne se termina qu'après six eus par l'élévation de Prémislas[8].

Cependant la délivrance de la Hongrie, la soumission des Russes, la résistance de la Pologne, avaient contenu aux extrémités de l'Europe la barbarie tartare ; le christianisme avait été porté dans le même temps sur les côtes méridionales de la Baltique.

 

II

Le pays des Obotrites (Mecklenbourg) et celui des Wilses (Poméranie), réunis par Gotskalk sous le nom de royaume des Venedes, s'étaient séparés dès l'année 1066[9]. Mais vers 1100, Swantibor, qui descendait des rois Venedes, occupa la Poméranie depuis l'Oder jusqu'à la Vistule, et la transmit à ses enfants qui en firent deux parts : l'une, la Poméranie citérieure, eut pour limites le Mecklenbourg à l'ouest, la rivière de Grabo à l'est ; de ce côté dernière ville était Colberg ; l'autre, de Colberg à la Vistule, s'appela Pomérellie ou Poméranie de Dantzig (Gothiscanzia). Contraints par Boleslas III de payer un tribut à la Pologne, les Poméraniens des deux pays reçurent le christianisme d'Otton, évêque de Bamberg, dont la mission commença en 1124. Il brisa l'idole de Triglaf, dieu du ciel, de la terre et de l'enfer qui avait trois têtes, détruisit l'usage de tuer les enfants dont la constitution paraissait faible, dompta la férocité des pirates de Julin, éleva deux églises et fit combattre la culture de la vigne. Les princes de la citérieure fondèrent l'évêché de Julin ; ils combattirent les Lutiziens idolâtres leur ôtèrent le pouvoir de nuire au christianisme et établirent Stolpe un monastère pour l'ordre de Cîteaux dont le zèle ardent propageait la vraie foi avec gloire. Les princes de Pomérellie fondèrent, dans la deuxième moitié du XIIe siècle, le monastère d'Oliva, d'où est sortie la conversion de la Prusse.

Il n'en était pas de même du Mecklenbourg. Ces Slaves turbulents avaient pour capitale Lübeck ; ils attirèrent contre eux les Danois et le duc de Saxe, Henri le Lion. Leur chef Niclot (Nicolas), tué par les Salons en 1159, laissait un fils, Pribislas, païen opiniâtre, qui envahit la Saxe (1164) pendant que le duc suivait l'empereur en Italie ; mais Henri le Lion se vengea au retour, il s'allia avec le roi de Danemark Waldemar Ier, massacra tous les habitants de Mecklenbourg, et avec les comtes de Holstein, de Dithmarsie, d'Oldenbourg et de Schewerin, marcha contre les princes de la Poméranie citérieure qui soutenaient Pribislas. Celui-ci, forcé à l'hommage envers le duc de Saxe, se déclara chrétien ; et comme preuve d'une conversion sincère, il bâtit l'abbaye de Dobran, et fit le voyage de la terre sainte avec son suzerain

L'île de Rugen dans la Baltique était le dernier asile du dieu slave Swantevit et de cette déesse Hertha, toujours couchée sous l'ombre mystérieuse des Forêts, d'où ses prêtres la faisaient sortir une fois par an pour la baigner dans un lac sacré ; ses habitants étaient pirates, ennemis de toutes les côtes. Ils avaient détruit Lubeck, et assiégé les Danois dans leurs villes. La guerre contre l'île de Rugen est toute l'histoire des Poméraniens citérieurs. Ils la conquirent pour le roi de Danemark, et contribuèrent à y introduire le christianisme ; ils la prirent ensuite pour eux-mêmes, et attaquèrent les Danois, de là des guerres malheureuses. Après la spoliation de Henri le Lion, le Mecklenbourg, conquis par le duc de Saxe, avait refusé de transférer son hommage à l'empereur d'Allemagne, et repris son indépendance. Lubeck avait été déclarée ville impériale. Les Poméraniens Bogislas Ier et Casimir acceptèrent la suzeraineté de Frédéric Barberousse (1181), et furent déclarés princes d'empire. Vaincu encore par les Danois, leur successeur Barnime (1223) fit un nouvel hommage à l'empereur Frédéric II, et fut subordonné au margrave de Brandebourg. La Pomérellie resta libre, et contribua à la conquise de la Livonie et de la Prusse.

Vers 1158, des marchands de Brème furent jetés par une tempête sur les côtes où la Duna verse ses eaux dans la mer. Ils y trouvèrent des peuples qu'on appelait Lives, Lettons, Wendes, Curons, Sémigalles et Esthoniens, soumis au prince russe de Polotsk. Le commerce allemand s'empara de l'heureuse découverte, et les rapports duraient depuis vingt ans, lorsque Mainard, moine augustin, entreprit de convertir les Lives. Ce fut au péril de sa vie, qu'il parla de baptême ; et il ne se soutint qu'en élevant plusieurs forts en pierre. Son successeur Berthold se fit tuer à la tête d'une armée. Mais en 1199, un chanoine de Brême, Albert d'Apeldern, entra dans la Duna avec vingt-trois vaisseaux, fonda la ville de Riga (1201), et y établit l'évêché de Livonie. Secondé par une armée des croisés, il prêcha le christianisme, fit des conquêtes, et distribua à des seigneurs allemands comme fiefs une partie du territoire qu'il avait occupé. Autorisé par Innocent III, il fonda un ordre militaire, sur le modèle des templiers. Ces chevaliers, placés sous l'obéissance de l'évêque, portaient un manteau blanc décoré d'une croix rouge, et un glaive : c'est l'ordre des frères de la Milice du Christ, ou des chevaliers Porte-glaive. Le premier grand maître bâtit Wenden qui devint son chef-lieu. L'évêque avait obtenu de l'empereur, Frédéric de Souabe, l'investiture de la Livonie comme fief de l'empire ; le pape Innocent III, ayant donné aux chevaliers tout ce qu'ils pourraient conquérir hors de la Livonie, as entreprirent la conquête de l'Esthonie. La bataille de Fellin (1217) écrasa les Esthoniens, deux évêchés furent érigés pour l'Esthonie et la Semigalle. La conquête fut conservée par le secours de Waidernar II, roi de Danemark, qui tprida Reval en Esthonie ; les empereurs Otton IV et Frédéric II, qui avaient promis à l'ordre la protection de l'empire, lui conférèrent la souveraineté de ses conquêtes. Depuis ce temps, l'Esthonie a fait partie de la Livonie.

Entre l'Esthonie et la Poméranie, vivait un peuple sauvage et idolâtre, chez qui le prédicateur chrétien saint Adelbert avait trouvé le martyre au Xe siècle ; c'étaient les Prussiens, ennemis de la Pologne qui avaient anéanti en 1167, toute l'armée de Boleslas IV. Un frère de Lesko le Blanc, Conrad, avait eu pour partage la Mazovie et la Cujavie, avec les pays de Culm, de Michelan, de Dobrzin. Les Prussiens, par des incursions fréquentes, ravageaient toue ses domaines, et la Pologne ne pouvait le secourir. Un moine d'Oliva, le Poméranien Christian, se hasarda à essayer encore la conversion de la Prusse ; il parut y réussir, alla à Rome, fut nommé évêque de Prusse, et à son retour fut repoussé par ceux qu'il avait convertis. Le pays de Culm ravagé vit tomber ses deux cent cinquante églises. Christian, qui s'était fait autoriser à prêcher une croisade, rassembla des forces, rebâtit Culm, et, de nouveau poursuivi après le départ des croisés, il fonda un ordre religieux ; les frères de la Milice du Christ en Prusse ; ils avaient aussi le Manteau blanc décoré d'un glaive et d'une croix rouge. Ils périrent tous, à l'exception de cinq, dans une bataille qui dura deux jours.

Christian conseilla au duc de Mazovie d'appeler l'ordre Teutonique ; on offrit au grand maitre, Hermann de Salza, la cession du pays de Culm, et d'un district entre la Mazovie et les frontières des Prussiens. En 1226, on y ajouta l'abandon de tout le pays qui serait enlevé aux infidèles, et Hermann Balk, nommé précepteur ou maître provincial des Teutoniques en Slavanie et en Prusse, vint s'établir dans un petit fort de bois, bâti par Conrad de Mazovie, et qu'il appela Wogelsang. Les premières guerres de l'ordre Teutonique furent heureuses : des croisés allemands les aidèrent à construire Thorn. Swantopolk, duc de Pomérellie, aida à la victoire de Christbourg, et le maître provincial éleva la ville de Rheden (1234). L'année suivante, l'ordre de la Milice du Christ se fondit avec les Teutoniques. A ce moment, Faquin, grand maître des Porte-glaive, venait d'être battu par les Lithuaniens il parla de réunir son ordre aux vainqueurs des Prussiens. Les Porte-glaive devinrent ainsi une langue ou province de l'ordre Teutonique, sans cesser d'être soumis aux  évêques de Livonie.

La Wermie, la Natangie la Bartonie, étaient soumises lorsque les Mongols envahirent la Pologne (1240). Les chevaliers, concentrant leurs forces sur la Vistule, les Prussiens se soulevèrent, et le duc de Pomérellie prit leur parti, per jalousie de la puissance toujours croissante de l'ordre. Les Allemands massacrés, les forteresses rasées, la guerre recommença avec acharnement ; enfin, en 1249, la paix de Christbourg décida la conquête, en réglant le sort des hommes conquis. On laissa aux Prussiens la faculté de posséder, d'acquérir, de vendre leurs biens, mais après avoir donné caution qu'ils ne se retireraient pas chez des ennemis de l'ordre. On leur ôta l'idolâtrie, les cérémonies païennes, et leurs coutumes barbares, mais on leur laissa la liberté personnelle, sous la condition qu'ils demeureraient fidèles à la foi. On régla encore combien d'églises chaque peuplade devait construire, dans un certain délai, et d'après une bulle de Grégoire IX, la Prusse fut divisée en quatre diocèses ; chaque diocèse partagé entre l'évêque qui eu possédait un tiers, et l'ordre qui possédait le reste. En 1258, un archevêque de Prusse, de Livonie et Esthonie étendit son autorité métropolitaine sur les Teutoniques et les Porte-glaive.

Cependant tout n'était pas conquis, et déjà Les possessions des Teutoniques étaient menacées. Après une croisade (1284), où parurent Ottocar II de Bohême et le jeune Rodolphe de Habsbourg et qui soumit la Sambie, l'ordre, effrayé d'une nouvelle invasion des Mongols en Lithuanie et en Pologne, Leva des forces nombreuses, bâtit des châteaux en pierre par la main des naturels, et prit comme otages les enfants de ceux qui voulaient résister. Il préparait ainsi une révolte ; Mendog, chef des Lithuaniens., que le grand maitre avait fait roi ayant envahi la Courlande, et tué cinquante chevaliers, la révolte des Prussiens éclata par le Sambie ; quatre autres provinces en firent autant : partout les chrétiens furent massacrés, les églises détruites, les châteaux bloqués (1261). L'invincible désespoir des Prussiens soutint la guerre pendant douze ans. Cinq croisades en triomphèrent à peine ; la fatigue en abattit le plus grand nombre en 1273 ; ceux de la Nadrovie et de la Sclalovie ne furent vaincus qu'en 1283 mais pour toujours : en cette année la conquête de la Prusse, depuis le Mémel jusqu'à la Fistule, fut achevée[10].

 

III

Des troubles intérieurs, des querelles de succession, avaient agité, pendant la première année du XIIe siècle, les trois royaumes scandinaves de Danemark, de Norvège et de Suède, Les guerres civiles, quelques expéditions contre les Venèdes de Mecklenbourg ou de l'île Rugen, occupèrent les Danois jusqu'au règne de Suénon III, qui fit hommage à l'empereur Frédéric Barberousse, et divisa ses États, gardant pour lui la Scanie, et donnant à Canut, son parent, le royaume des îles, et le Jutland à Waldemar (1157). Le partage de la Norvège entre les trois fils de Magnus III (1107) fut suivi en 1136 d'une anarchie, où cinq compétiteurs régnèrent à la fois en se combattant, et lorsque Magnus VI eut triomphé de tous les autres il se forma contre lui la faction des Birkibeins. Enfin, dans la Suède, la mort d'Inge le Bon avait laissé le pouvoir à deux princes, et en 1129, les provinces septentrionales, la Westrogothie, l'Ostrogothie, eurent chacune son roi. Cependant les XIIe et XIIIe siècles ont une grande importance dans l'histoire du nord. Le christianisme, défendu contre les Mongols, porté aux peuples de la Baltique, organise les peuples scandinaves.

Le roi de Danemark Waldemar Ier, justement surnommé le Grand (1157), commença par refuser l'hommage à l'empire, et s'unit à Henri le Lion pour soumettre le Mecklenbourg. Il força les princes de Rugen à se reconnaître ses vassaux, attaqua la Poméranie, et pilla la ville de Julia. Il fonda Copenhague. Son fils, Canut VI (1182), secondé par Absalon, archevêque de Lunden, obtint pour lui-même, après la spoliation de Henri le Lion, l'hommage du prince venède de Mecklenbourg, et celui des Poméraniens citérieurs ; il occupa le pays des Dithmarses (1188), et imposa sa suzeraineté au comte de Sehwérin. A l'intérieur les Danois, qui vivaient autrefois et s'habillaient comme les matelots, commencèrent à prendre les mœurs des nations civilisées et à cultiver les lettres. Waldemar Ier, frère de Canut VI (1202), acheva, dès son avènement, la conquête du Holstein, et prit le titre de roi des Danois et des Slaves, duc de Jutland, seigneur de Nordalbingie ; il acquit un moment la Prusse et la Poméranie ; par une concession de Frédéric II (1214), il obtint tous les droits de l'empire sur les pays situés au delà de l'Elbe, c'est-à-dire sur le Holstein, les villes de Hambourg et de Lubeck, le Mecklenbourg, la Poméranie citérieure, et l'île de Rugen ; appelé contre les Ethoniens par les chevaliers Porte-glaive, il perdit sa bannière, mais y substitua le Dartebrog, et fonda Reval et Narva. Sa puissance était redoutée. Ce roi avait une flotte de mille quatre cents vaisseaux, une armée de cent soixante mille hommes, et pour revenus vingt-un mille neuf cents lasts (quatre mille livres) de blé, quatre mille sept cent quarante-cinq schiffpfund de leurre (deux cent quatre-vingt livres), trois mille deux cent quatre-vingt-cinq schiffpfund de miel, deux mille huit cent cinquante-cinq bœufs cent neuf mille cinq cents moutons, soixante-treize mille cochons, et trois cent dix-neuf mille marcs d'argent monnayé[11]. Mais sa fortune n'alla pas plus loin. Surpris, en 1223, par un ennemi domestique, et emprisonné dans un château, Waldemar n'obtint sa liberté qu'en restituant le Holstein à la maison de Schaumbourg sana plus exiger l'hommage ; à l'empire tout le pays au delà de l'Elbe, aux princes obotrites de Mecklenbourg leur indépendance, à la ville de Lubeck le titre de ville impériale, qu'elle avait reçu de Barberousse. Sa défaite à Bernhkevede confirma cet affaiblissement. Waldemar avait été surnommé le Victorieux. Lorsque sa puissance diminuée ne suffit plus à faire des conquêtes, il fit des lois, et à la diète de Wording-bourg (1240), il révisa les coutumes de Scanie et de Seelande, et publia un code nouveau pour les autres provinces. Sa mort, en 1241, commença des troubles qui durèrent quarante ans. Ses trois fils Eric IV, Abel, Christophe Ier, régnèrent successivement ; sous le règne de Christophe, la puissance du clergé danois fut fondée par Jacques Erlandson, archevêque de Lunden. Au milieu de la dissolution, générale des mœurs, Erlandson, voyant que rien ne punissait les coupables, les cita devant lui, construisit des forteresses, établit des péages, fit enlever le trône de Christophe du chœur de la métropole, et publia, dans le concile de Wedel, la célèbre constitutio cum ecclesia daciana, Le royaume devait être interdit, si un évêque était arrêté, mutilé ou offensé, du consentement du roi, et l'excommunication prononcée au bout d'un mois, si le mal n'était pas réparé. Dans la lutte qui suivit, l'archevêque fut emprisonné, le roi Christophe assassiné. Le différend ne se termina que sous le règne d'Éric et le Pontificat de Grégoire X (1274). Le roi renonça à l'investiture des évêques et au droit de leur demander le service militaire. En 1282, la noblesse obligea le roi de capituler, et de déterminer les prérogatives des états du royaume. Eric (1286), ayant été assassiné, son fils, Eric VI, lutta jusqu'en 1308 contre les meurtriers.

Ainsi la gloire extérieure du Danemark avait été compromise à la fin du XIIIe siècle par les maux intérieurs. La Norvège s'était plus heureusement constituée. Sous le règne de Magnas VI, parut le plus grand homme que la Norvège ait produit, c'était Suerrer, qui se donnait pour le fils de Sigurd II. A la tête de soixante-dix Birkibeins, il prit le nom de roi (1177), s'empara de Drontheim, et vainquit Magnus VI ; il le tua en 1184, força l'archevêque de Drontheim de congédier sa garde, et quelque temps après de fuir en Danemark. Il contint ses compétiteurs, et se fit placer sur son trône pour rendre le dernier soupir (1202). Les dissensions qui recommencèrent après sa mort furent enfin apaisées par Haquin V (1223), dont la sage administration fut connue et admirée des princes lointains. Un légat dit pape l'avait couronné ; saint Lord/ lui offrit le commandement d'une partie de la flotte qui portait les croisés en Égypte. Haquin soumit l'Islande et le Groenland. Magnus VII (1263) fit la paix avec l'Écosse, en cédant les Hébrides et l'île de Man pour garder ces Orcades ; il réforma la législation norvégienne, et accorda au clergé la juridiction ecclésiastique, la dîme, la liberté des élections, et à l'archevêque le droit de battre monnaie. Eric II, successeur de Magnus, eut un règne moins brillant. Il lutta contre le clergé, essaya inutilement de se faire roi d'Écosse, reçut les meurtriers d'Éric V de Danemark, et attaqua la ligue hanséatique. Mais les marchands s'entendirent pour ne plus porter à la Norvège de grains ni de bière, et le Norvégien entra lui-même dans la ligue.

C'était surtout la Suède qui avait profité du christianisme. Suerker, élu enfin roi de toute la Suède (1133), avait tenu en 1162 la diète de Linkioping, où un légat d'Adrien IV divisa tout le royaume en quatre diocèses, et engagea les deux nations encore distinctes, des Suédois et des Goths, à quitter l'usage d'être toujours en armes. Saint Eric IX, roi en 1156, combattit les Finnois idolâtres qui infestaient sou royaume de leurs incursions fréquentes, les soumit au christianisme, et réforma les lois de la Suède qui s'appelèrent, depuis ce temps, Lois de Dieu et de saint Eric. Quand il eut été tué par un compétiteur (1161) et vengé par le fils de Suerker, le vengeur régna sous le nom de Charles VII, et sa famille occupa le trône alternativement avec la famille de saint Eric. Cet intervalle de 1181 à 1250 ne fut pas sans gloire. Les Suédois et les Goths s'accordèrent, pour faire donner à l'archevêque d'Upsal la primauté de tout le pays, et le célibat ecclésiastique fut imposé. Sous Eric IX, une croisade mit fin aux incursions des Finis païens réfugiés dans la Tavasthénie. La dynastie des Folkungiens commença en 1250, par le règne de Waldemar Ier. Ce jeune roi eut pour tuteur son père Birger. Le régent fonda Stockholm, fit construire des grandes routes, restreignit la servitude, réforma la justice en abolissant le combat judiciaire, et admit les filles à la succession. Magnus Ier, qui renversa son frère Waldemar (1276), obtint du clergé une menace d'excommunication contre quiconque tuerait ou dépouillerait un roi de Suède couronné par l'Église ; il contint les grands par le châtiment des plus audacieux, et mérita le surnom de Ladulas (serrure de grange) pour la paix publique qu'il entretint. Comme ses revenus ne lui suffisaient pas, la diète de Stockholm (1282) lui adjugea la propriété des lacs, des rivières, des mines et des forêts. Magnus changea des terres incultes en terres labourables, exploita les mines de fer, et chargea un architecte venu de Paris d'orner la cathédrale d'Upsal. A la fin de son règne, il commença la conquête du pays des Lapons : il mourut en 1290, et fut remplacé par son fils Birger[12].

 

FIN DU TOME DEUXIÈME

 

 

 



[1] Voir le chapitre XVII, § 2.

[2] Karamain, Histoire de Russie.

[3] Karamain, Histoire de Russie.

[4] Annales Russes citées par Karamain.

[5] Schœll, t. VI, liv. 4, ch. 23.

[6] Voyez Bonfinius, Rerum hungaricarum decades.

[7] Voyez Bonfinius.

[8] Schœll, liv. 4, ch. 23.

[9] Voyez le chapitre XVII, § 2.

[10] Schœll, liv. 4, ch. 24.

[11] Schœll, liv. 4, ch. 24.

[12] Schœll, liv. 4, ch. 24.