On a vu plus haut que dans l'empire romain ce qui s'appelait le Palatium était à la fois la cour de l'empereur et le centre du gouvernement[1]. Cet entourage du prince, composé de courtisans, de dignitaires, de conseillers, d'amici, de comites, d'employés de bureau, d'officiers, de jurisconsultes, de fonctionnaires et de ministres, était le grand organe de la vie politique et de l'administration. Il en fut de même sous les rois francs. Dans les documents de l'époque mérovingienne, le mot palatium est très fréquent. Il a deux sens. Très souvent il désigne une demeure, ce que nous appelons encore un palais ; il ne s'applique d'ailleurs qu'aux demeures royales. Dans cette acception, les Mérovingiens possédaient un grand nombre de palatia, qui avaient appartenu aux empereurs, aux préfets du prétoire, aux grands fonctionnaires de la Gaule[2], et qu'ils prirent naturellement pour eux. En un autre sens, mais toujours employé au singulier, le Palatium n'est pas une demeure, il n'est pas une construction ; il n'a même pas de place fixe et se transporte avec le roi de villa en villa ; il est une sorte d'être moral : c'est l'entourage du roi[3]. On l'appelle aussi aula, la cour, ou aula palatina, ou encore domus regia[4]. Ces expressions sont celles de l'empire romain, avec cette différence que l'empire y ajoutait les épithètes de sacra ou de divina. Au temps des empereurs on avait dit le sacré palais, sacrum palatium ; cette expression cesse d'être officielle chez les rois francs ; pourtant elle ne disparaît pas tout à fait et nous la retrouvons dans quelques textes[5]. Les hommes qui faisaient partie du palais étaient appelés dans la langue du temps aulici ou palatini, termes qui étaient déjà usités sous l'Empire[6]. La manière dont ces termes sont toujours employés dans les textes fait bien voir qu'on y attachait un sens tout à fait honorable. Être de la cour, vivre dans le palais, était un titre et un privilège fort envié. Les hagiographes de cette époque nous en donnent la preuve : ils commencent volontiers l'éloge de leurs héros en disant qu'ils ont été courtisans, qu'ils ont passé de longues années dans les services du Palais[7]. Et notez que ce n'est pas là de leur part un blâme ; ils ne songent nullement à opposer la vie mondaine de leur jeunesse à la sainteté de leur âge mûr ; au contraire, ils disent que le saint s'est déjà conduit saintement à la cour ; ils parlent enfin de cette vie de cour avec la pensée bien visible de rehausser celui dont ils parlent ; ils veulent dire qu'avant d'être évêque ou abbé il était déjà un grand personnage[8]. Ces hommes qui vivaient dans le Palais étaient appelés aussi nutriti, les nourris du roi. Ce mot était peut-être la traduction d'un terme germanique ; nous le trouvons déjà chez Grégoire de Tours et chez plusieurs hagiographes[9]. La qualification de convive du roi était un titre d'honneur[10]. En le conférant à un homme, le roi faisait de lui un des premiers personnages du palais et de l'État[11] et lui donnait en même temps d'importants privilèges[12]. Il est assez vraisemblable que cette institution venait de la Germanie ; elle rappelle la phrase de Tacite qui montre le chef de guerre nourrissant ses compagnons d'armes à sa table. Toutefois il faut noter que les Romains pouvaient être convives du roi aussi bien que les Francs[13]. Il faut noter aussi qu'une distinction semblable existait déjà dans le Palais impérial[14]. Il est donc possible que l'institution ait une double source. En tout cas, le titre de convive du roi franc peut être comparé à celui d'amicus principis des temps antérieurs. Entre les hommes du Palais il y avait des rangs. Les plus élevés en dignité s'appelaient les Grands du Palais. La langue officielle les nommait proceres palatii ou optimates ; la langue des écrivains les appelait principes palatii, primi de latere regis, primi apud regem, majores natu regni[15]. Sous ces noms divers nous devons voir toujours des courtisans, c'est-à-dire des hommes de l'entourage du roi. Certaines épithètes honorifiques, ainsi qu'au temps de l'Empire, leur étaient attachées de plein droit. Les uns étaient seulement viri magnifici, les autres étaient magnificentissimi ou viri illustres[16]. Quand on leur parlait, on disait : Votre Magnificence, Votre Grandeur. Le roi lui-même ne se dispensait pas d'employer ces expressions, qui étaient plus que des termes de politesse, et qui avaient un caractère officiel[17]. Nul ne faisait partie du Palais que par la volonté du roi. La naissance n'y appelait personne de plein droit. Le roi pouvait aussi en exclure qui il voulait. La punition de certains délits était d'en être chassé[18]. D'autre part, l'homme qui y avait été admis n'en pouvait plus sortir qu'avec la permission du roi[19]. Beaucoup d'hommes y passaient toute leur vie. On y entrait jeune et l'on y vieillissait[20], franchissant peu à peu les degrés d'une hiérarchie. On montait de grade en grade ; on acquérait successivement la dignité d'aulicus, puis celle de comes, de domesticus, de conviva regis et l'on devenait à la fin un procer ou un optimas. Il y avait ainsi une carrière aux étapes bien déterminées avec des règles d'avancement et ce qu'on peut appeler un cursus honorum[21]. Chaque dignité nouvelle était conférée par le roi pour récompenser les services rendus. Toute grandeur, en effet, émanait du roi. Voyez comme un contemporain parle à un des plus grands personnages et de quelle manière il le loue : C'est le choix du prince qui l'a fait grand, et le jugement du prince est infaillible. Il t'a choisi pour ta sagesse, il a fait de toi son ami. C'est lui qui t'a appris à être tout ce que lu es ; tu reproduis, fidèle serviteur, les vertus de ton maître[22]. Cela s'adresse à un Franc d'Austrasie, et il ne paraît pas que ce genre d'éloge fût pour lui déplaire. Parmi ces courtisans, il se trouvait des Romains ; mais les Francs étaient probablement plus nombreux. La vie de cour ne leur répugnait en aucune façon. Ils servaient volontiers. Volontiers aussi ils se paraient des titres attachés au service ; ils se faisaient appeler viri magnifia ou viri illustres[23]. Il leur plaisait de faire cortège à leurs rois ; ils les suivaient dans leurs chasses, dans leurs cérémonies religieuses, dans leurs voyages. La vie de cour et l'esprit de cour, qui avaient tant grandi sous l'Empire, n'ont pas disparu sous les rois francs. Cette vie de cour commençait d'ordinaire dès la première jeunesse[24]. Les documents nous montrent assez souvent un père qui envoie son fils à la cour du roi, pour qu'il soit nourri au Palais, pour qu'il y soit instruit[25]. Quelquefois le jeune homme entre directement au service du roi ; d'autres fois il commence par se mettre au service d'un des grands avant de passer à celui du roi[26]. Pour ces jeunes gens il y avait une sorte d'école. Les empereurs avaient eu un pædagogianum[27]. On ne retrouve plus le mot sous les rois francs ; mais la chose n'a pas tout à fait disparu. Nous voyons les plus grandes familles placer leurs enfants à la cour pour qu'ils y apprennent ce qui s'apprend dans le palais, eruditionem palatinam, aulicas disciplinas[28]. Cette éducation paraît avoir compris, autant que nous en pouvons juger, les lettres latines, l'instruction religieuse[29] pour les uns, l'exercice des armes pour les autres, avec les connaissances nécessaires à la gestion des emplois administratifs, pour tous l'art de servir le maître. Dans cette sorte d'école nous trouvons des fils de Francs et des fils de Romains[30]. Ils sont mêlés et semblent confondus, comme ils le seront ensuite dans tous les services du Palais, dans les fonctions de l'administration, ou sur les sièges épiscopaux. Pour admettre un jeune homme à la cour, on ne regardait pas à la race ; mais si nous en jugeons par quelques traits que fournissent les hagiographies, on regardait beaucoup à la situation de fortune de la famille. Les fils des grands et des riches étaient ordinairement préférés[31], quoique les plus humbles pussent aussi être reçus dans le Palais et s'y pousser par la faveur royale. Après quelques années de cette éducation, le jeune homme prenait rang inter aulicos. Son service commençait. Ce service du Palais s'appelait du même nom que sous l'empire romain, militia, même quand il n'avait aucun caractère militaire[32]. Il s'appelait aussi d'un nom moins relevé, servitium ; mais ce mot même paraît être devenu très honorable dès qu'il s'agissait du service du prince[33]. La milice du Palais comprenait plusieurs séries d'emplois et de fonctions. Leur nom général était ministeria ou officia palatina[34]. Nous allons les énumérer en les distinguant en deux catégories, les emplois du service domestique et les emplois du service politique. Dans la haute domesticité qui entoure la personne du roi,
nous trouvons : 1° les échansons, pincernæ,
dont le chef se nomme princeps pincernarum
et est un dignitaire de grande importance[35]. A côté d'eux
sont les mapparii, qui tendent la
serviette au roi lorsqu'il se met à table ou qu'il en sort, usage qui se
continuera jusqu'au temps de Louis XIV[36]. 2° Les cubicularii ou chambellans ont la garde et le soin de la chambre du roi[37]. Ils sont de grands personnages. Grégoire de Tours parle de la puissance du cubiculaire Charégisile[38]. Les cubiculaires Ébéron, Faraulf, Ébérulf paraissent avoir été des hommes très riches et très puissants. Nous voyons le chambellan Berthaire commander une armée[39]. 3° Nous trouvons ensuite des sénéchaux, senescalci. Le nom n'est pas romain. La fonction consiste, à cette époque, à avoir le soin des maisons royales et à gouverner les serviteurs d'ordre inférieur. Le nom et la fonction ont leur origine dans les habitudes de la domesticité germanique. Le maître qui avait un nombreux personnel d'esclaves mettait à leur tête un senescalcus, quelquefois esclave comme eux[40]. Même usage existait d'ailleurs dans les maisons romaines. C'est donc comme personne privée que le roi franc a des sénéchaux. Ceux-ci, d'ailleurs, ne tardent pas à prendre une grande importance dans l'État. Nous voyons qu'ils signent les diplômes royaux et que leurs noms figurent après ceux des optimates et des comtes[41]. L'emploi purement domestique est devenu une fonction presque politique. Le même fait s'était produit en grande proportion dans le palais des empereurs romains. 4° Viennent ensuite les chefs de l'écurie. On les appelait du nom germanique de marescalci[42] et plutôt du nom latin de stabularii ou comites equorum fiscalium[43]. Leur chef avait la dignité de comte et portait un titre déjà usité sous l'Empire, celui de comte de l'écurie, comes stabuli[44]. Grégoire de Tours mentionne Cuppa, comte de l'écurie du roi Chilpéric[45]. Frédégaire nomme Leudégisile, comte de l'écurie du roi Gontran, et Eborinus, qui exerce les mêmes fonctions sous Thierri II[46]. Un hagiographe signale Licinius, comte de l'écurie du roi Clotaire II[47]. Ces fonctionnaires étaient de grands personnages. On allait jusqu'à leur confier le commandement des armées, et cela deviendra plus tard la vraie fonction du connétable[48]. 5° A tous ces services il faut ajouter celui de la chapelle du roi. Ce qui en faisait l'importance, c'est que les rois possédaient un bon nombre de reliques des saints, qu'ils avaient l'habitude d'emporter avec eux à chaque déplacement[49]. Ces reliques exerçaient une grande action dans la vie de ce temps, aussi bien en paix qu'en guerre ; car ce à quoi ces hommes, de foi toute matérielle, croyaient le plus, c'étaient les reliques. Il n'y avait guère de justice ni de procédure sans les reliques de quelque saint[50]. Sans elles, le serment de fidélité et d'obéissance au roi[51] n'eût probablement pas été jugé valable. La chapelle tenait donc une grande place dans le Palais, et, ainsi que le Palais, elle suivait toujours le roi. Un clergé assez nombreux y était attaché. Son chef n'avait pas encore le titre d'archichapelain[52] ; il semble qu'on l'appelât plutôt abbé de l'oratoire du Palais ou encore garde des reliques, ce qui était un titre fort élevé dans la pensée des hommes[53]. Il faut compter encore dans ce personnel les médecins ; il n'est pas douteux qu'il n'y en eût plusieurs attachés au Palais[54]. Le premier d'entre eux avait le titre de archiater, d'un mot grec qui était devenu d'usage commun sous l'Empire. Nous connaissons Marileife premier médecin de Chilpéric, et Petrus premier médecin de Thierri II[55]. Il y avait aussi des musiciens et des chanteurs[56]. On voyait même des poètes de cour. Fortunatus nous est seul connu ; mais il n'est pas probable qu'il ait été le seul à charmer de ses louanges les oreilles des rois et des grands. On peut croire qu'il y a eu d'autres épithalames et d'autres épitaphes en vers que ceux qu'il a composés. Plusieurs des rois francs eurent un goût très vif pour les vers latins, et tous paraissent avoir été sensibles à la louange. Chantait-on aussi des chants germaniques ? Nous sommes en droit de le supposer, bien que nous n'en ayons aucune preuve. Quelques érudits de nos jours ont cru entrevoir à cette époque une poésie qui chanta les actions de Clotaire II et de Dagobert Ier, et qui fut peut-être la mère de toutes les chansons de geste du moyen âge[57]. L'existence de cette poésie mérovingienne est fort vraisemblable, mais nous ne pouvons dire quel en fut le vrai caractère, puisqu'il n'en reste plus que d'imperceptibles traces. Seulement, comme nous savons qu'elle prit ses sujets et son inspiration dans l'entourage des rois, il est probable qu'elle fut moins une poésie populaire qu'une poésie de cour, une littérature de Palais. Telle est l'énumération à peu près complète de ce qu'on peut appeler la partie domestique du Palais. Mais le Palais était plus que cela : il était le centre du gouvernement. Tout le travail administratif qui se fait aujourd'hui dans les capitales des États centralisés, s'opérait dans le Palais. Il renfermait ce qu'on appellerait aujourd'hui les bureaux ou les ministères, ce qu'on appelait alors les scrinia, les portefeuilles[58]. On écrivait beaucoup dans le Palais d'un roi mérovingien. C'étaient des diplômes royaux, testamenta regalia[59] ; des ordres, præcepta ou auctoritates ; des ordonnances d'intérêt général, decreta, edicta, capitula ; toutes sortes de lettres, chartæ, lettres de donation, de vente, de jugement. La Vie de saint Austrégisile renferme l'histoire d'un homme qui s'était fait faire par un employé du Palais un faux diplôme, afin de se mettre en possession d'une terre du fisc[60] ; cela même prouve que les rois ne concédaient jamais une de leurs terres sans un acte écrit. Pour tant de chartes de toute nature, il fallait un grand nombre d'employés. Il y en avait de plusieurs sortes, que le style vague des écrivains du temps ne nous permet pas de bien distinguer. Il y avait les notarii ou amanuenses ; il y avait les scriptores ou scribæ ; il y avait enfin les commentarienses[61]. Tous ces noms sont latins ; ils sont ceux qui étaient usités dans l'empire romain. Il n'est guère admissible que les rois francs aient amené ce personnel de la Germanie. Ils l'ont trouvé en Gaule. Ces bureaux sont ceux de l'ancien préfet du prétoire ou du maître des milices[62]. De même que, dans nos révolutions modernes, les chefs d'État passent et les bureaux restent, de même, après la substitution des rois francs aux fonctionnaires impériaux, la chancellerie impériale servit les nouveaux maîtres. Cette vérité est démontrée par la langue des diplômes, des ordonnances, de toutes les lettres royales : c'est le même style, ce sont les mêmes formes, la même phraséologie pompeuse que dans les actes impériaux, et il n'est pas vraisemblable que tout cela ait été inventé par des Germains. Les anciens cancellarii subsistèrent[63], mais avec un nouvel emploi. Nous les voyons rédiger les actes royaux. Grégoire de Tours signale Arédius comme exerçant les hautes fonctions de chancelier du roi Théodebert Ier[64]. A côté des chanceliers, peut-être un peu au-dessus, se plaçaient les référendaires. Le titre venait de l'Empire[65] ; il se conserva également dans l'empire de Constantinople et dans les royaumes d'Occident. La fonction grandit sous les Mérovingiens. Les référendaires avaient pour charge principale de présenter au roi les diplômes à signer et de les signer eux-mêmes. L'un d'entre eux portait l'anneau et le sceau du roi, et l'apposait sur les diplômes[66]. Nous connaissons plusieurs de ces référendaires : Ansebald sous Théodebert Ier en Austrasie, Flavius et Asclépiodote sous Gontran en Burgundie, Marcus et Faramund en Neustrie sous Chilpéric, Boso et Siggo sous Sigebert, Charimer, Gallomagnus et Otto sous Childebert, Baudin et Charégisile sous Clotaire II, Audœnus et Chadoinus sous Dagobert Ier[67]. Le Trésor tenait une grande place dans le Palais. Ce qu'on appelait du nom général de Trésor[68] était la réunion de trois choses : d'abord, le dépôt où s'entassaient l'or et l'argent monnayé et que l'on appelait plus spécialement ærarium, fiscus ou camera[69] ; en second lieu, les chambres où s'accumulaient les objets précieux, et parfois même les objets d'art[70] ; enfin, l'endroit où étaient conservés les diplômes officiels, la copie des lettres royales, ce que nous appellerions aujourd'hui les archives du royaume[71]. A tous ces services importants étaient attachés des fonctionnaires qu'on appelait camerarii, et d'autres qu'on appelait thesaurarii[72]. Un hagiographe cite comme un haut fonctionnaire le garde du Trésor Rado[73]. Un autre mentionne le trésorier Bobbo[74]. Saint Didier, avant d'être évêque de Cahors, fut trésorier du roi. Comme tel, il avait le titre de vir inluster, ainsi que les plus grands personnages, et était qualifié d'optimate[75]. Dans ces bureaux on gardait, au moins dans les premiers temps, les registres des impôts[76]. Il est probable aussi qu'on y conservait quelques comptes de recettes et de dépenses. Nous trouvons encore d'autres officiers du Palais, qui étaient appelés domestici. Ce nom, qui datait de l'Empire, avait changé de sens avec le temps. Sous les Mérovingiens, il ne désignait plus des gardes du corps. Il n'avait pas non plus la signification vague d'homme de la maison. On peut remarquer qu'il n'est jamais synonyme d'antrustio ou de conviva. La place qu'il occupe dans les textes montre qu'il était donné à un petit nombre de personnages, et qu'il impliquait certaines fonctions nettement déterminées. On peut même y constater que l'homme qui était revêtu du titre de domesticus avait toujours une autorité d'un genre spécial à exercer dans la domus regia. Ces fonctions et celle autorité étaient de deux sortes, et c'est pour cela que nous trouvons le mot domesticus appliqué à deux sortes de fonctionnaires. D'une part, hors du palais, la domus regia comprenait une multitude de domaines royaux, villæ fiscales, disséminées partout. Les domestici en avaient la surveillance[77] ; aussi les appelait-on gardes des villæ royales, custodes villarum regalium[78]. L'ensemble de ces propriétés royales était partagé en circonscriptions, dont chacune avait à sa tête un de ces fonctionnaires[79]. Cette première catégorie de domestici correspondait donc à ce que nous appellerions des directeurs du domaine. D'autre part, dans l'intérieur même du Palais, il existait quelques dignitaires qui portaient le même nom de domestici[80]. Nous sommes fort mal renseignés sur leurs fonctions. Il est probable qu'ils régissaient l'intérieur, comme les autres régissaient les villæ du dehors. Mais leur autorité était d'ordre purement financier. Ils surveillaient et réglaient les dépenses des différents services[81]. C'étaient des hommes fort importants. Les domestici du dehors n'avaient guère à commander qu'à des tenanciers et à des paysans ; eux, ils avaient à faire respecter leurs décisions par des fonctionnaires et des courtisans qui étaient des hommes considérables. Aussi voyons-nous que les documents les mentionnent à côté des optimates, à côté des comtes et des maires[82]. Nous observons même par plusieurs exemples que, dans la carrière du Palais, l'emploi de domesticus était un de ceux où l'on parvenait le plus tard. Ainsi, un Franc d'Austrasie nommé Condo commence par être tribunus ; il est ensuite comes, et ce n'est qu'après une carrière déjà longue que le roi Théodebert voulant l'avancer en grade le fait domesticus[83]. De même, Charégisile ne parvint au rang de domesticus qu'après avoir été référendaire[84]. Ces personnages avaient le titre de vir illuster[85]. Ils figuraient d'habitude, avec les plus hauts fonctionnaires, parmi les juges du tribunal royal[86] et parmi les conseillers du roi. Nous ne savons pas quel était leur nombre, ni même si leur nombre était fixé. Deux diplômes en nomment quatre comme siégeant à la fois[87]. Peut-être l'un d'eux avait-il la prééminence sur ses collègues. Le langage employé par deux hagiographes fait penser que celte charge, qui entraînait la surveillance et le soin de toute la maison, assurait aussi l'un des premiers rangs dans l'entourage royal[88]. Un écrivain du sixième siècle nous donne une idée assez haute de l'autorité d'un domesticus quand il dit que sous lui le vénérable Palais était florissant et que la maison était heureuse sous l'œil vigilant de ce gouverneur[89]. A côté, peut-être au-dessus de ces dignitaires qui régissaient le Palais au point de vue financier, il y en avait un autre qu'on appelait le comte du Palais[90]. Ce personnage avait surtout des attributions judiciaires, semblable en cela aux comtes des provinces dont nous parlerons plus loin. Dans le tribunal royal c'était lui qui dirigeait la procédure, qui introduisait les parties, qui écoutait les témoignages, qui examinait les pièces écrites ; c'était lui surtout qui rédigeait le rapport sur chaque affaire, rapport d'après lequel le roi rendait sa sentence[91]. Nous reviendrons sur ce sujet. Il est à peine besoin d'ajouter que ce personnage, comme tous les membres du Palais, pouvait être chargé de missions au dehors, d'ambassades, de charges administratives, ou de commandements militaires. Telle était la composition du Palais mérovingien. Sur cela deux remarques doivent être faites. D'abord il n'y avait aucune différence entre le Palais de Neustrie et le Palais d'Austrasie. Les textes que nous avons cités se rapportent à l'un et à l'autre et marquent que les mêmes emplois existaient dans tous les deux. En second lieu, ces emplois n'ont pas été créés peu à peu par suite d'un besoin croissant de luxe et d'apparat ; nous les trouvons dès les premiers temps que nous pouvons atteindre, par exemple dès le règne de Thierri et de Théodebert en Austrasie. On peut remarquer encore que tous ces emplois sont des emplois civils. Bien qu'il ne soit pas douteux qu'il y eût quelques soldats dans le Palais, c'est visiblement le caractère civil qui domine. On serait donc très loin de la vérité en se figurant le roi mérovingien vivant dans un pur entourage de guerriers. Nous savons mal quel était le costume en usage. Un contemporain qui vivait dans le Palais dépeint un de ses collègues vêtu d'une robe de soie avec une ceinture d'or et de pierres précieuses[92]. D'après quelques statues et bas-reliefs qui nous sont restés, il semble que le costume romain, tel qu'il avait été au cinquième siècle, se soit maintenu dans le Palais, au moins en temps de paix. L'insigne des fonctionnaires était, comme au temps de l'Empire[93], la ceinture d'or, cingulum aureum, balteus aureus[94]. On a pu voir par la double liste de dignitaires que nous venons de dresser, que le Palais était à la fois une cour et un centre administratif. Ces deux choses, que les États modernes distinguent soigneusement, étaient réunies, je ne dirai pas confondues, mais assimilées et un peu entremêlées. Les documents nous montrent des personnages qui passent du service domestique dans le service gouvernemental. Un ancien échanson devient comte. Un référendaire, un chambellan deviennent généraux d'armée[95]. Les rois francs n'avaient pas de capitale, dans le sens moderne du mot. Paris, Metz, Orléans avaient quelque primauté sur les autres villes ; mais les rois n'y vivaient guère, et le gouvernement n'y résidait pas. Le gouvernement résidait dans le Palais, c'est-à-dire dans cet entourage du roi ; il se déplaçait avec lui, le suivait de villa en villa, et ne le quittait jamais. Le Palais était une sorte de capitale mouvante, un gouvernement ambulant. Le Palais était aussi le tribunal suprême de tout le
royaume. Nous verrons plus loin que la. justice n'appartenait ni à un corps
de peuple ni à une corporation de magistrats. Elle appartenait, en dernier
ressort, aux hommes du Palais siégeant autour du roi. Les juges des plus
graves débats étaient ces chambellans, ces sénéchaux, ces référendaires dont
nous venons de parler. Ebrulfus, dit un vieil
hagiographe, servait dans les emplois du Palais ;
doué d'une grande facilité de parole, il siégeait parmi les courtisans pour
juger les procès et se montrait le plus habile d'entre eux[96]. Le Palais était encore le conseil suprême de l'État. Ces aulici, ou du moins les principaux d'entre eux, étaient les conseillers du roi. Le titre de conseiller leur est quelquefois donné[97]. C'était dans leur réunion que se discutaient les questions les plus graves et que se préparaient les actes législatifs, les guerres et les traités. Du Palais partaient tous les diplômes, toutes les nominations de comtes et d'évêques, tous les décrets de donation de terre ou de confiscation, tous les ordres de levées d'impôts ou de levées d'hommes pour la guerre. Beaucoup d'évêques sortaient du Palais ; ils y avaient été élevés ; ils y avaient rempli des emplois durant de longues années. La plupart des comtes et des ducs en avaient traversé les offices avant d'aller administrer les provinces. Les ambassadeurs envoyés à l'étranger, les missi chargés de parcourir et de surveiller les provinces, étaient toujours des hommes du Palais. Le Palais était un grand corps qui ne se séparait pas du roi, et duquel le roi ne se séparait pas. Le roi n'agissait pas sans consulter le Palais. Il gouvernait le royaume par l'intermédiaire du Palais. Si le roi était mineur, c'était le Palais qui gouvernait au nom de l'enfant. On peut regarder le Palais comme l'institution capitale, l'institution maîtresse de l'époque mérovingienne. ——————————————— On doit penser que le Palais n'est pas une institution propre aux Mérovingiens. Ils ne l'ont pas créée. Aussi leur est-elle commune avec les autres États fondés sur les débris de l'Empire. Les lois des Wisigoths mentionnent souvent le Palais ; elles signalent un corps de grands personnages qu'elles appellent ordo palatinus[98]. Le membre de ce corps qui se rend coupable de certaines fautes est dépouillé de toute dignité palatine et à jamais exclu de la société du Palais[99]. Les rois parlent des grands du Palais, primates ou seniores palatii[100]. Parmi ces personnages nous trouvons, comme chez les Francs, un comte de l'écurie, un comte de la chambre royale, un spathaire, des chambellans, des notaires ; de plus que chez les Francs nous trouvons, comme dans l'Empire, un comte du patrimoine et un comte du trésor public[101]. Ainsi le Palais des rois wisigoths est plus complet que celui des rois francs, et l'administration centrale y est mieux constituée. Le Palais du roi d'Italie Théodoric ressemble encore plus à celui des empereurs ; nous y voyons un magister officiorum, un præfectus prætorio, un questeur, un comte du patrimoine et un comte des largesses sacrées[102]. Il n'est pas jusqu'aux rois lombards qui ne parlent de leur Palais[103], de leur Palais sacré[104], et qui n'aient leur entourage d'optimates. Personne ne supposera que ces divers Etats se soient fait des emprunts l'un à l'autre. Ils étaient plus enclins à se combattre qu'à s'imiter. Ils différaient d'ailleurs entre eux d'esprit et de politique. Les ressemblances qu'ils offrent dans leurs institutions ne peuvent s'expliquer que d'une manière : c'est qu'ils trouvèrent ces institutions existantes sur le territoire de l'Empire. Ils avaient plusieurs motifs pour se les approprier autant qu'il leur était possible ; ils n'en avaient aucun pour les détruire. |
[1] Code Théodosien, VI, 22, 1 : Hos solos qui intra palatium versati sunt vel administrationibus functi, ad honores excipi oportebit. Cf. VI, 22, 5 : Omnes qui extra palatium constituti.... VI, 16 : De comitibus sacri palatii. — Ammien Marcellin, XVI, 7, 5 : Eutherius... ad palatium Constantini deducitur. Idem, 6 : Accitus postea in palatium. — Chronicon Paschale, édit. de Bonn, p. 557.
[2] Palatium avait aussi ce sens dans la langue de l'Empire ; il y avait dans les provinces de nombreux palatia où les fonctionnaires étaient logés. Code Justinien, I, 40, 15 : Nulli judicum in civitatibus, in quibus sacra palatia vel prætoria sunt, liceat, relictis his, privatorum domus sibi vindicare Palatium habitationi præsidis daputetur. Cf. Code Théodosien, XV, 1, 55.
[3] Cette vérité ressort d'un grand nombre de textes. Par exemple palatium a visiblement le sens que nous lui attribuons ici dans l'expression priores palatii (Vita Audoeni, c. 5) ; proceres palatii (Vita Walarici, c. 22) ; comes palatii (Grégoire de Tours, V, 18 ; IX, 12 ; IX, 30) ; comes palatii nostri (Diplomata, Archives nationales, Tardif, n° 14, 15, 28, 50, 32). — Universus palatii ordo, dans la Vita Eligii, I, 15, signifie l'ensemble du personnel qui entoure le roi. — Æga palatium gubernabat, Éga était le chef de ce personnel (Frédégaire, c. 80). Regebat palatium (Vita Leodegarii, c. 2). — Voyez encore des expressions comme celles-ci : Decretio Childeberti, c. 2 : De palatio nostro sit extraneus. Edictum Chlotarii, a. 614, art. 1 : Si episcopus de palatio eligitur, c'est-à-dire si le roi choisit un évèque parmi les personnages du Palais. — Formules de Marculfe, præfatio : Tam in palatio quam in pago. — Un hagiographe dit d'un homme puissant à la cour : Cum maximum in palatio obtineret locum (Vita Ebrulfi, c. 5). Cf. Innutriti in palatio regis, élevés à la cour du roi (lettre d'Abbo, dans Bouquet, IV, 46). — Universa palatii officia (Vita Agili, c. 5). Cunctis palatii ministeriis (Vita Boniti, c. 5). Siagrius, post diutina palatii ministeria et familiaria regis contubernia (Vita Desiderii Cal., c. 1) ; ce dernier exemple marque bien que le palatium est le contubernium regis, l'entourage du roi.
[4] In aula regia (Vita Lantberti, c. 5) : In aula regali (Vita Sigiranni, c. 5). In aula regia (Testamentum Desiderii, dans les Diplomata, n° 525). — Fortunatus, Carmina, IV, 19 : Ipse palatina refulsit clarus in aula. — In aula palatii (Vita Ragneberti, Bollandistes, juin, II, 694). In aulam regis (Vita Ansberti, ibid., février, II, 548). — Palatina domus (Fortunatus, IV, 24). Domus nostra (Lex Burgundionum, præfatio). — On peut noter dans la Vita prior S. Wandregisili, c. 7, qu'on croit écrite par un contemporain, que le palais est appelé dans la même phrase palatium, aula, et même consistorium principis (Mabillon, Acta SS. ord. Bened., II. 528 ; cf. II, 536).
[5] Consultu sacri palatii (Vita Tygriæ, c. 12 ; Bollandistes, 25 juin). Major domus sacri palatii (Vita Leodegarii, ibid., octobre, I, 464). Majores domus sacri palatii (charte de 665, Pardessus n° 548). On trouve de même sacer fiscus dans une charte de 650, n° 516, et sacratissimus fiscus dans deux chartes de 677 et de 690, n° 384 et 413. Enfin on lit in sancto palatio dans l'Exhortatio ad Francorum regem.
[6] Aulici regii (Grégoire de Tours, V, 19 ; VI, 55). Gratus regi et aulicis (Vita Columbani, c. 12). Aulici palatini (Grégoire, X, 29). Inter aulicos (Vita Ebrulfi Uticensis, Bouquet, III, 458). Aulici regii (Frédégaire, c. 56). Dum quæreret quem de aulicis palatii adiret qui se præsentiæ regis sisteret (Vita Agili, c. 2, Mabillon, II, 317). Præ cunctis aulicis, ibid., c. 15. — Sur ces mêmes aulici et ces palatini dans l'empire romain, voyez surtout Ammien, XXII, 4, et les Novelles de Valentinien III.
[7] Grégoire de Tours, X, 29 : S. Aridius aulicis palatinis adjungitur. — Vita Aridii, c. 5 : S. Aridius vernabat in aula. — Vita Austregisili, c. 5 : Erat in palatio. — Vita Bercharii, Bouquet, III, 587 : S. Nivardus... primus in aula regis fulgebat. — Ibid., p. 588 : S. Remaclus in regis aula præpollens. — Vita Agili, c. 14 : Venerabilis Audœnus regi præ cunctis aulicis amabilis. — Génésius, qui fut archevêque de Lyon, avait commencé par servir dans le Palais : in palatio Francorum assiduus (Vita Balthildis, c. 4). — Audoenus et Eligius viri illustres tune laicali habitu in palatio deservientes (Vita Sigiberti, c. 2 et 4). — S. Faro intra aulam regis Theodeberti nobiliter nutritus (Vita Faronis, c. 11, Mabillon, II, 612). — On disait être du Palais, Cucilionem qut palatii regis Sigiberti fuerat (Grégoire, V, 18, in fine).
[8] Voyez notamment les vies de saint Wandrégisile, de saint Aridius, de saint Sigiranne, de saint Ébrulfe, de saint Amand, de saint Bonitus, de saint Rémacle, de saint Ansbert, de saint Gérémar.
[9] Grégoire dit que Childebert, faisant roi son fils, lui forme une cour, un Palais, et s'exprime ainsi : Cui comitibus, domesticis, majoribus, atque nutritiis, vel omnibus qui ad exercendum servitium regale erant necessarii, delegatis, eum direxit... (Grég., IX, 56). Ducange croit qu'il faut lire nutritis, et cela nous parait très vraisemblable. Quelle que soit d'ailleurs l'interprétation qu'on donne à ce passage de Grégoire, il y a d'autres textes qui marquent bien que le terme nutritus était d'un usage ordinaire et désignait les membres du palatium dans leur relation la plus visible à l'égard du roi. Vita Wandregisili, Mabillon, II, 556 : Wandregisilus in aula Dagoberti nutritus et suis ministeriis adscitus. — Vita Sigiranni, Bouquet, III, 547 : Sigirannus Flaocato, causa nutriendi, adjunctus, Francorum in palatio devenit. L'auteur de la Vie de sainte Bathilde désigne ceux qui avaient vécu à sa cour par ces mots : quos ipsa dulciter nutrierat (Vita Bathildis, c. 10). Abbo écrit à saint Didier : In palatio regis ubi innutriti fuistis (Bouquet, IV, 46). On sait que cette expression nutritus est restée dans la langue, d'où le terme un nourri dans la langue féodale.
[10] Le titre de conviva regis se trouve dans la Loi des Burgundes, XXXVIII, éd. Pertz, t. III, p. 547 ; dans la Loi salique, XLI, 5 ; dans Fortunatus, Carm., VII, 16 ; dans la Vie de saint Columban, c. 50 ; dans la Vie de saint Agilus, c. 1.
[11] Fortunatus, VII, 16, montre Chondo s'élevant successivement jusqu'à obtenir le titre de conviva. Il est tribunus, puis comes, puis domesticus ; enfin le roi jussit et egregios inter residere potentes, CONVIVAM reddens proficiente gradu. — Dans la Vie de saint Columban, c. 50, Hagnéric, qui est conviva, est en même temps consiliis regis gratus. — Dans la Vie d'Agilus, Hagnoald est ex primis palatii optimatibus, regis conviva et consiliarius.
[12] La Loi salique donne au conviva regis un wergeld triple de celui que lui donnerait sa naissance, tit. XLI. — La Loi des Burgundes marque aussi la supériorité du conviva regis sur le simple homme libre, tit. XXXVIII : Quicumque hospitium negaverit, 5 solidorum illatione multetur ; si conviva regis est, 6 solidos solvat.
[13] Lex Salica, XLI, 5 : Si quis Romano homine conviva regis occiderit, solidos CCC culpabilis judicetur... ; si conviva regis non fuerit, solidos C culp. judicetur.
[14] A défaut du mot conviva, nous en trouvons la périphrase au Code Théodosien, VI, 15, 1 : Præpositos ac tribunos scholarum, qui divinis epulis adhibentur. — Le honos mensæ regalis est signalé par Ammien Marcellin, XV, 5, 27, et par Libanius, Epist. 60, ad Themistium. — Le convictor et le conviva se retrouvent même dans le latin classique pour désigner le client que le patron admet au premier rang dans son amitié. Horace, Sat., VI, v. 47 : Nunc quia sum tibi, Mæcenas, convictor ; et plus loin, v. 62 : Jubesque esse in amicorum numero ; la comparaison des deux passages montre que convictor et amicus étaient synonymes, désignant tous les deux l'inférieur qu'un grand admettait dans son intimité. Il est curieux que l'expression regis conviva se trouve déjà dans Juvénal, V, v. 161 : Tu tibi liber homo et regis conviva videris ; seulement, rex ici est le titre que le client donnait au patron.
[15] Inter principes palatii. orta scandala (Vita Audoeni, Bouquet, III, 012). — Principes aulici (Vita Martini Verlav., c. 6). — Principes palatii (Frédégaire, c. 36). — Primi palatii (Vita Leodegarii, c. 6). — Primons palatii (Vita Rusticolæ, 25). — Primi de latere regis (Grégoire de Tours, IV, 13). — Erant majores natu et primi apud Chilpericum regem (Grégoire, V, 55). — Ab omnibus majoribus natu Childeberti regis (Grégoire, VII, 52). — Qui lateri regis adhærent (2e concile de Mâcon, a. 585, c. 14, Mansi, IX, 955).
[16] Decretio Childeberti, 1 : Cum viris magnificentissimis optimatibus. — Edictum Chlotarii, a. 614, in fine : Tam magnis viris optimatibus. — Testamentum Bertramni : Vir magnificus Baudegiselus. — Diplomata, Tardif n° 7 : Viris inlustribus Wandeberto duci, Gaganrico domestico. Ibid., n° 4 : Inlustri viro Daobertho. Ibid., n° 6 : Vir inluster et fidelis noster Ursinus. Ibid., n° 28 : Inluster vir Ansoaldus comes palatii. Ibid., n° 50 : Inluster vir Warno comes palatii. Ibid., n° 11 : Cum consilio pontefecum et inlustrium virorum nostrorum procerum. — Formules de Marculfe, I, 2 : Ille rex viris apostolicis necnon inlustribus viris illis comitibus. Ibid., II, 49 : Inlustribus viris patriciis, ducibus, comitibus. — Vigilii epistola, Bouquet, IV, 59 : Per Modericum virum illustrem legatarium regis. — Testamentum Bertramni : Virum illustrem Gundolandum majorent domus. — Formulæ Andegavenses, 52 : Inluster vir ille comes. — Formulæ Turonenses, 29 : Ante illustre viro illo.
[17] Formules de Marculfe, I, 24 : Cognoscat Magnitudo Vestra (c'est le roi qui s'adresse aux comtes). — Diplômes, Tardif n° 8 : Cognoscat Magnitudo Vestra.
[18] Decretio Childeberti II, Pertz, I, 9 ; Borétius, p. 8 : Et insuper de palatio nostro sit omnino extraneus. — Frédégaire, c. 86 : Cœperat cogitare quo ordine Otto de palatio ejiceretur. — Comparez chez les Wisigoths : Sit a palatii societate seclusus (Lex Wisigothorum, II, 1, 6, in fine).
[19] Il y a un exemple curieux de cette règle dans la Vie de saint Wandrégisile (Mabillon, Acta SS., p. 528 et 556). Wandrégisile avait été du Palais assez longtemps ; puis il avait eu l'idée de se faire moine et était parti. Le roi Dagobert Ier le fit arrêter et ramener de force et lui ordonna de reprendre son costume d'homme de cour ; non que le roi voulût l'empêcher de se faire moine, mais il le punissait d'avoir quitté son service sans sa permission, quod habitum mutasset sine ejus permissu. Wandrégisile s'exécuta, demanda la permission et l'obtint. — Vita Hermenlandi, c. 5 (Bouquet, III, 633) : Præsentiam adiit regis petivitque ut regalis clementia licentiam daret quatenus, relicta palatina militia, regulari se cœnobio Christo militaturus traderet. — Vita Arnulfi, c. 17-18 : Tunc sanctus vir, data venia, a palatio egreditur. — Vita Mauri, c. 47. — Vita Austregisili, c. 4. — Vita Sulpicii Bituric, c. 9.
[20] Quelques-uns cependant quittaient le Palais encore jeunes pour devenir abbés de monastères ou évêques.
[21] Ce mode d'avancement, ce cursus honorum est assez bien décrit par Fortunatus dans une épître : De Condane domestico, VII, 16. On y voit ce Condo entrant tout jeune dans le Palais et y grandissant sous cinq rois ; Thierri le fait tribunus, Théodebert le fait comes, il acquiert une nouvelle dignité sous Théodebald, une autre, probablement celle de domesticus, sous Clotaire Ier, et enfin Sigebert l'élève au rang de conviva. Tout cela se passe sous les premiers rois d'Austrasie. — On trouvera encore un cursus honorum assez bien décrit dans la Vie de saint Bonitus (Mabillon, Acta SS., II, 552), où l'on voit Bonitus admis dans le Palais, devenant princeps pincernarum, puis référendaire, puis domesticus, enfin préfet de la province de Marseille. — Voyez aussi la vie de saint Didier de Cahors.
[22] Fortunatus, Carmina, VII, 1,
ad Gogonem :
Principis arbitri Sigiberti magnus haberis ;
Judicium regis fallere nemo
potest.
Elegit sapiens sapientem et amator amantem...
Illius ex merito didieisti talis haberi.
Et domini mores, serve benigne, refers.
[23] Ils prenaient ces litres même dans leurs actes privés, et leurs femmes les prenaient aussi, comme cela s'était fait sous l'Empire. Voyez la charte n° 253 de l'édit. Pardessus, où Landégisile agit comme procureur ad vicem illustræ matronæ Theudilanæ.
[24] Dum apud regem puerulus habitarem, dit saint Ouen dans la Vita Eligii, I, 6.
[25] Vita Austregisili, Mabillon, II, 95 : In obsequio regis Guntramni deputatur a patre, ubi non modicum temporis prudenter militavit. — Vita Hermenlandi, Bouquet, III, 635 : Parentes ejus videntes cum litterarum doctrinis instructum regalibusque militiis aptum, eum regiam introduxerunt in aulam atque regi Francorum militaturum commendaverunt. Nous expliquerons ailleurs ce mot commendare. — Vita Lantberti, c. 5 : Pater ejus commendavit eum... in aula regia erudiendum. — Vita Licinii, Bollandistes, février, II, 678 : Quum ad roboratam pervenisset ætatem, pater ejus commendavit eum regi Chlotario. — Vita Filiberti, Mabillon, II, 818 : Pater eum regi Dagoberto commendare studuit. — Les grands du Palais surtout ne manquaient pas d'y faire entrer leurs fils de bonne heure ; c'est ainsi que l'auteur de la Vie de saint Faron nous dit qu'il fut intra aulam regis Theodeberti nobiliter nutritus, et ajoute quippe genitor ejus inter proceres illius regis fulsit.
[26] Exemples dans la Vita Lantberti, c. 5 ; dans la Vita Arnulfi, c. 4.
[27] Les codes signalent parmi les dignitaires du palais impérial des pædagogiani ou pædagogi, Code Théodosien, VIII, 7, 5 ; Code Justinien, XII, 59 (60), 10, § 3. — Ammien Marcellin parle des pædagogiani, XXIX, 3, 5, et il fait allusion au brillant costume de ces pages, ut regius minister indutus a calce in pubem in pædagogiani pueri speciem, XXVI, 6, 15.
[28] Vita Aridii, attribuée à Grégoire de Tours, dans les œuvres de Grégoire, édit. Bordier, t. IV, p. 164 : Aridius regi Theodeberto commendatur ut eum instrueret eruditione palatina. — Vita Wandregisili, c. 2, Mabillon, Acta SS., Il, 534 : Cum adolescentiæ polleret ætas, sub rege Dagoberto, militaribus gestis ac aulicis disciplinis, quippe ut nobilissimus, nobiliter educatus est.
[29] Vita Lantberti, c. 5 : Divinis dogmatibus et monasticis disciplinis in aula erudiendum. — Vita Ragneberti, Bollandistes, juin, II, 694 : Scholastico alque dominico educatus est dogmate in aula palatii. — Vita Wandregisili, 2 : Cunctis mundanarum rerum disciplinis imbutus. — Vita Arnulfi, c. 4 : Exercitandus in bonis artibus. — Vita Agili, 4, Mabillon, Acta SS., II, 518 : Agilus committitur Eustasio probatæ religionis viro sacris litteris erudiendus cum aliis nobilium virorum filiis qui postea ecclesiarum præsules exstiterunt. Sortirent en effet de celle école d'Eustasius : Agnoald, évêque de Laon, Waldebert, évêque de Meaux, Achaire, évêque de Noyon, Ragnachaire, évêque d'Autun, Audomar, évêque de Thérouanne. — Il y a apparence que l'instruction variait, suivant que le jeune homme se destinait à la carrière ecclésiastique, comme Lantbert, ou à la carrière administrative, comme s'y destina d'abord Wandrégisile.
[30] On peut regarder comme fils de Francs Wandrégisile, fils de Walchis, né dans le pays de Verdun ; il fut educatus aulicis disciplinis. De même Ragnebert, fils de Ratbert, ex præcelso Francorum genere ortus ; il fut instruit scholastico atque dominico dogmate in aula palatii (Bouquet, III, 619). De même Lantbert, fils d'Erlebert, né dans le pays de Thérouanne, in aula regis Lotharii militavit (Bouquet, III, 584). — D'autre part, comme fils de Romains, nous pouvons citer Désidérius, qui appartenait à la grande famille Syagria ; Bonitus, fils de Théodatus et de Syagria ; Valentinus, trahens originem ex Romanis ; Arédius, né en Aquitaine, fils de Jucundus et de Pelagia, qui fut attaché au Palais de Théodebert d'Austrasie. Tous ces personnages eurent la même éducation à la cour.
[31] Vita Sigiranni, c. 5, Mabillon, II, 453 : Ut assolet fieri in aula regali ut ex nobili prosapia geniti secundum sæculi dignitatem diversis fulciantur honoribus. — Vita Aridii, Mabillon, I, 549 : Ipsa generosissimæ nobilitas parentelæ de domo parentum illum regiam transire cœgit in aulam, et sub rege Theodeberto palatinis mancipavit officiis. — Vita Ebrulfi, Mabillon, I, 554 : Rex comperiens quis vel cujus nobilitatis esset, illico præsentari sibi eum jubet, condignum fore eum judicans ut regalibus ministeriis deserviret. — Vita Rietrudis, 15, Bouquet, III, 539 : Maurontus, regali adherens, ut ejus poscebat nobilitas, lateri. — Vita Wandregisili, posterior, c. 2, Mabillon, II, 535 : Aulicis disciplinis, quippe ut nobilissimus, educatus.
[32]
Palatinam militiam (Vita Valentini,
Bouquet, III, 411). Les mots palatina militia
s'appliquent à un échanson dans la Vita Hermenlandi (Bouquet, III, 633).
Austregisilus in obsequio regis Guntramni prudenter
militavit (Vita Austregisili, Bouquet, III, 467). Inter commilitones (ibidem). In aula commorans regia ex tirunculo perfectus ita effectus
est miles, ut rex eum principem constitueret pincernarum (Vita
Hermenlandi, c. 5). Per tramitem hujus militiæ (ibidem). In palatio militare
(Flodoard, Hist. Rem. Eccl., II, 5).
[33] Grégoire de Tours, IX, 36 : Servitium regale. — Testamentum Desiderii, dans les Diplomata, t. II, p. 100 : In aula regia et in servitio principis elaboravi. — Vita Boniti, c. 5 : Bonitus regis ad aulam processit et se Sigiberti principis ministerio tradidit. — Vita Sigiberti, c. 2 : Viros illustres tunc in palatio deservientes. — Grégoire de Tours, V, 3 : Servitium referendarii. — Marculfe, I, 14, Rozière n° 138 : Qui nobis ab adolescentia instanti famulantur officio.
[34] Palatii
ministeria (Vita Desiderii Cal., 1). Ut regalibus ministeriis deserviret (Vita
Ebrulfi Utic, Bouquet, III, 438). Rex pro eo
quod ipsum hominem in suo ministerio habuisset (Vita Wandregisili,
c. 6). Palatinis se mancipavit officiis
(Vita Aridii, 5).
[35] Vita Sigiranni, 1, Mabillon, Acta SS., II, 455 : Sigirannus Flaucado cuidam potenti viro causa nutriendi adjunctus, Francorum in palatio devenit, ibique ab eodem ad altiora provectus, pincerna regis est deputatus. — Vita Hermenlandi, c. 5 : In aula commorans regia... cor regis in amorem sui convertit in tantum ut rex dispensatorem sui potus principemque pincernarum constitueret. La Vita Valentini, Bouquet, III, 411, appelle ce personnage vini minister. Saint Bonitus fut aussi princeps pincernarum (Vita Boniti, Mabillon, II, 552). — Saint Jérôme avait déjà remarqué que la dignité d'échanson était très élevée chez les rois barbares : cum apud reges barbaros maximæ dignitatis sit regi poculum perrexisse (Saint Jérôme, Quæst. in Genesim, XL, 1).
[36] Vita Austregisili, 1, Mabillon, Acta SS., II, 95 : Erat
regi gratissimus in tantum ut linteum quo rex lautis manibus tergere solitus
erat, ipse proferret, et ob hoc mapparius vocabatur. — Cf. Aimoin,
IV, 2 : Austregisilus, diu in palatio commoratus,
mappam regi Guntramno ad extergendas manus præbere consueverat.
[37] Grégoire, IV, 52 : Charegisilus cubicularius de minimis consurgens magnus cum rege per adulationes effectus. La Vita Severini Agaunensis, Mabillon, I, 569, cite un cubicularius dès le temps de Clovis.
[38] Grégoire, VII, 15 ; VII, 18 ; VII, 21 et 22 ; X, 10.
[39] Fredegarii Chron., c. 38 : Theudericus dirigens ultra Rhenum post tergum Theudeberti Bertharium cubicularium.
[40] Cet usage est bien marqué dans la Loi des Alamans, LXXIX, 5 (alias LXXXI, 5) : Seniscalcus si servus est et dominus ejus duodecim vassos intra domum habet. Ce sénéchal et ces douze vassi sont également des esclaves.
[41] En 657, un sénéchal nommé Waldebert signe un diplôme avec le titre de vir inluster (Pardessus n° 284). Ce diplôme est suspect ; mais dans un autre qui est de Clotaire III, de 658, nous voyons que plusieurs sénéchaux étaient nommés (Archives nationales, Tardif n° 15, Pertz n° 55). — Dans un diplôme de Clovis III, de 692 (Tardif n° 52, Pertz n° 64, Pardessus n° 429), les deux sénéchaux Benedictus et Chardoinus sont nommés après les optimates et les grafions. — En 697, les sénéchaux Benedictus et Ermedramnus font partie du tribunal royal (Pardessus n° 440, Tardif n° 58). — Dans la formule de Marculfe, I, 25, les sénéchaux sont signalés au milieu des referendarii, des domestici, des cubicularii.
[42] Je n'ai pas trouvé le terme de mariscalcus dans les documents francs. Il est dans la Loi des Alamans, LXXIX, 4 (alias LXXXI, 4) : Mariscalcus cujusque qui super duodecim caballos. — Il n'est dans aucun des manuscrits de la Loi salique, mais seulement dans le texte de Hérold.
[43] Stabularius (Grégoire de Tours, Mirac. S. Martini, I, 29). — Equorum custos (Idem, Hist., V, 49).
[44] Code Théodosien, XI, 17 ; VI, 15.
[45] Grégoire, X, 5 : Cuppa qui comes stabuli Chilperici regis fuerat. De même Grégoire, III, 52, donne le titre de comes stabuli à Bélisaire.
[46] Fredegarii Chron., c. 2 : Guntchramnus Leudegisilum comitem stabuli cum exercitu contra eos direxit. — Ibidem, c. 50 : Æborinum comestabulum. — De même chez les Wisigoths ; Lex Wisig., IV, 4 : Stabulariorum præpositus.
[47] Vita Licinii, 7, Bollandistes, février, II, 678 : Rex Licinium comitem stabuli omniumque equorum custodem constituit. La suite du passage montre que le comes stabuli exerçait un commandement militaire.
[48] Peut-être faut-il parler aussi du dignitaire appelé spatharius, porte-glaive. Il est signalé dans une lettre de Childebert à l'empereur Maurice : Spatharius Grippa, et par l'Historia epitomata, c. 88 : Carietto spatarius Guntramni. Les rois burgundes avaient eu aussi des spataires ; Lex Burgund., LII : Fredegisilum spatharium nostrum. De même chez les Wisigoths ; VIIIe concile de Tolède, a. 655 : Cunefridus, comes spathariorum. XIIIe concile, a. 685 : Altericus spatarius et comes, Seremirus spatarius et dux. — Le spataire était un des grands dignitaires de la cour de Constantinople : Misit Imperator patricium et spadarios (Sixième lettre de Léon III, dans Jaffé, p. 585).
[49] Vita Bertharii, Bollandistes, août, 1, 170 : Rex pignora multa sanctorum quæ secum deferebat, ut mos est regum.
[50] Vita Bertharii, Bollandistes, août, 1, 170 : Fuit judicatum ut in oratorio nostro super capella Domni Martini ubi reliqua sacramenta percurrebant hoc deberet conjurare. — Ab ipso viro Grimoaldo fuit judicatum ut in oratorio suo seu capella Sancti Martini hoc debeant conjurare.
[51] Marculfe, I, 40 ; Rozière n° 1 ; Zoumer, p. 68 : Per pignora sanctorum quæ illuc direximus, debeant promittere et conjurare.
[52] On trouve pourtant le titre archicapellanus dans la Vie de saint Berthaire, Bouquet, III, 489 ; mais il est possible que ce passage ait été écrit par une main postérieure.
[53] Vita Desiderii Cat., c. 2 : Rusticus abbatiam palatini oratorii gessit. L'auteur de la Vie de saint Berthaire, que nous venons de citer, ajoute que ce personnage eut à garder pignora mulla sanctorum... ut haberet custodiam Sanctitatis. Le titre de custos a subsisté pour désigner le garde des reliques ou chef de la chapelle ; on le retrouvera encore au temps d'Hincmar (De ordine palatii, c. 16).
[54] Grégoire de Tours, III, 56 ; VIII, 51.
[55]
Grégoire, V, 14 : Redeunte Marileifo archiatro de
præsentia regis. VIII,
29 : Marileifus qui primus medicorum in domo
Chilperici regis fuerat. X, 15 : Reovalis
archiater. — Fredegarii Chron., c. 27 : Protadius in tentorio regis cum Petro archiatro ad tabulam
ludens sedebat.
[56] Vita Ansberti, Mabillon, Acta SS., II, 1050 : Cum coram rege consueto more diversa musicæ artis instrumenta in chordis et tibiis audiret personantia. — Dans la Vita Eligii, II, 6, nous voyons un cantor in regis palatio laudatus ; mais il est possible que ce cantor soit un chantre de la chapelle. — On peut noter que le roi des Ostrogoths Théodoric envoya à Clovis un citharœdus in arte sua doctus, qui lui avait été demandé par le roi franc : Cassiodore, Lett., II, 41.
[57] Voyez notamment la savante étude de M. A. Darmesteter sur le Floovant.
[58] Regalia scrinia (Lettre de Grégoire le Grand à Brunehaut, dans les Conciles de Sirmond, I, 464). — Remaclus procurator sacri scrinii palatii (Vita Bercharii, c. 5, Mabillon, Acta SS., II, 854). — Grégoire de Tours, X, 19 : Scripta enim ista in regesto Chilperici regis in uno scriniorum sunt reperta.
[59] Vita Mauri, Bollandistes, I, 1048 : Theodobaldus rex vocans Ansebaldum qui scriptoribus testamentorum regalium præerat, præcepit ut testamentum scriberet ac de ejus annulo regali firmaret more.
[60] Vita Austregisili, c. 5, Mabillon, Acta SS., II, 96 : Erat tunc in palatio regis Bethelenus qui temerario ordine quiddam de fiscalibus rebus occuparet fraudulenter. Unde dum argueretur a rege, ostendit illi faisant auctoritatem. Quis, inquit rex, hanc præceptionem dedit ? Dixit : Austregisilus mapparius. Accersitus Austregisilus denegavit....
[61] Vita Eustasii, c. 6, Mabillon, Acta SS., II, 118 : Agrestius Theodorici notarius. — Diplomata, Pertz n° 5, Pardessus n° 165 : Ego Valentianus notarius et amanuensis recognovi et suscripsi. — Vita Rictrudis, c. 15, Bouquet, LII, 559 : Regis fulsit in aula... notarius... regalium præceptorum conscribens edicta. — Vita Mauri, c. 52 : Scriptoribus testamentorum regalium. — Diglomata, Pertz n° 8, Pardessus n° 190 : Eltricus, palatinus scriptor, recognovi. — Vita Ansberti, c. 7 : Ansbertus cœpit esse aulicus scriba doctus conditorque regalium privilegiorum. — Vita Medardi, c. 9 : Commentariensis. — Vita Maximini, c. 11, Bouquet, III, 594 : Accitis commentariensibus et notariis publicis, solemnes ordinatæ atque conscriptæ vel confirmatæ sunt conscriptiones, adhibitis signis atque sigillis. — Vita Arnulfi ab Umnone, c. 18 : Audœnus primiscrinius notarius. — La Vita Maximini Miciacensis, c. 11, Mabillon, I, 584, mentionne des notarii et des commentarienses du règne de Clovis. Une lettre de Childebert à l'empereur Maurice mentionne comme personnage important le notarius Eusebius.
[62] Sur les palatina scrinia au temps de l'Empire, cf. Code Théodosien, VI, 50,14 ; XI, 50, 54 ; Symmaque, Lettres, V, 21, éd. Seeck. Les gouverneurs de provinces avaient aussi leurs scrinia, Code Théod., I, 6, 5.
[63] Grégoire de Tours, Mirac. S. Martini, IV, 28 : Claudius quidam ex cancellariis regalibus. — Vita Valentini, c. 7 : Antidium cancellarium. — Sur les cancellarii, qui rédigeaient des actes privés, voyez la Loi ripuaire, LIX.
[64] Vita S. Aridii, c. 3 : Invenit Aridius gratiam coram
rege in tantum ut cancellarius prior ante conspectum regis assisteret.
[65] Code Justinien, I, 50, 2 ; Novelles, 115, 124 ; Procope, De bello persico, 25.
[66] Grégoire, V, 5 : Siggo referendarius qui annulum regis Sigiberti tenuerat. — Vita Agili, c. 14, Mabillon, Acta SS., II, 521 : Referendarius est constitutus, gestans regis annulum quo signabantur publice totius regni signa vel edicta. — Vita Boniti, ç. 5 : Annulo ex manu regis accepto, referendarii officium adeptus est. — Chronicon Fontanellense, c. 1 : Confirmatio porrecta a Radone scriptore auctoritatum regiarum geruloque annuli regii. — Cf. Aimoin, IV, 41 : Qui referendarius ideo est dictus quod ad eum universæ publicæ deferrentur conscriptiones, ipseque eas annulo regis sive sigillo ab eo sibi commisse muniret seu firmaret. — Comparez, pour l'Italie, la formule de nomination du référendaire, dans Cassiodore, Lett., IV, 17. Nous voyons des référendaires signer des jugements de leur nom, Diplomata, Pardessus n° 270, Pertz n° 15 : Illustris vir Dado, referendarius noster.
[67] Fortunatus, Carmina, VII, 22 : Ad Bosonem referendarium. — Grégoire, V, 46 : Flavius referendarius Gunthramni regis. — Epistola Concilii Valentini II, Mansi, IX, 945 : Per virum illustrem Asclepiodolum referendarium datis ad sanctam synodum epistolis. — Grégoire, V, 29 : Marcum referendarium Chilperici. — Fortunatus, Carm., IX, 12 : Ad Faramundum referendarium. — Grégoire, IX, 25 : Charimerem referendarium ; IX, 28 : Gallomagnum referendarium ; X, 19 : Otto qui tunc referendarius fuerat, cujus ibi subscriptio meditata tenebatur, negat se subscripsisse ; conficta enim erat manus ejus in hujus præceptionis scripto ; X, 51 : Baudinus ex referendario regis Chlotarii ordinatur episcopus. — Grégoire, Mirac. S. Martini, I, 25 : Charegisilus referendarius regis Chlotarii. — Gesta Dagoberti, 42 : Ipsum præceptum rex, offerente Dadone referendario, subscripsit. — Sur les mêmes référendaires en Italie, cf. Cassiodore, Lett., VI, 17.
[68] Grégoire, VI, 45 : Thesauri regum..., thesauris publicis. On sait que dans la langue mérovingienne publicus a le sens de regius.
[69] Grégoire, LX, 9 : In ipso ærarii publici regesto. — Ibidem, VIII, 56 : Resque ejus in publico ærario sunt illatæ. — Fredegarii Chron., 27 : Fiscum vellens implere. — Gesta reg. franc, 42 : Fiscus palatii. — Diplomata, Pardessus, t. II, p. 268 : Nostris ærariis inferre debeant. — On l'appelle aussi sacellum publicum ; diplôme de 705, Pardessus n° 465, Pertz n° 74. — Je ne trouve pas le mot camera dans des documents qui soient d'époque mérovingienne ; il est dans les Gesta Dagoberti, c. 55 : Areas quasdam cum omnibus teloneis quemadmodum ad cameram suam deservire videbantur, ad eorum basilicam tradidit. Le mot camerarius est déjà employé par Grégoire de Tours, IV, 26, VI, 45, et paraît bien s'appliquer à des agents financiers, à des gardes ou administrateurs du Trésor. — Quant au terme camera, il est devenu d'un usage officiel au neuvième siècle. Edictum Pistense, a. 864, c. 14 : Accipiant de camera nostra argenti libras quinque. Les termes de camera et de chambre aux deniers ont conservé cette signification au moyen âge.
[70] Grégoire, V, 55 : Thesauri inferti... lapidibus pretiosis, monilibus vel reliquis imperialibus ornamentis.
[71] Illud
vero testamentum quod in thesauro suo reponi jusserat (Gesta Dagoberti, 59). — Duas
præceptiones uno tenore conscriptas fieri jussimus, una in arca basilicæ S.
Dionysii residiat, et alia in thesauro nostro (diplôme de 695,
Tardif n° 54) — Scripta enim ista in regesto
Chilperici regis sunt reperta (Grégoire, X, 19).
[72] Grégoire, VI, 45 ; Duces et camerarii. — Les camerarii ne sont pas, à notre avis, des chambellans, cubicularii ; ce sont des hommes de la camera, c'est-à-dire du Trésor. Tous ceux dont nous trouvons mention sont chargés de missions financières. Grégoire, IV, 26 : Dirigens etiam quosdam de camerariis suis qui, exactis a Leontio episcopo mille aureis, reliquos condemnarent episcopos. — De même dans Frédégaire, 4 : Mummolus interficitur ; uxorem ejus Sidoniam cum omnibus thesauris ejus Dumnolus domesticus et Wandalmarus camerarius Guntchramno præsentant. — Cf. Hincmar, De ordine palatii, 22 : De ornamento regali et de donis annuis militum ad camerarium pertinebat.... De donis legationum ad camerarium respiciebat. — Il est difficile d'établir la distinction entre les camerarii et les thesaurarii. La définition des attributions du thesaurarius paraît être dans la Vie de saint Didier de Cahors, c. 5 : Opulentissimos thesauros summamque palatii supellectilem hujus arbitrio rex Dagobertus commisit ; ad ejus oblutum data recondebantur, ad ejus nutum danda proferebantur.
[73] Vita Agili, c. 14 : Thesauros regis sub sua cura habens. — Vita Audoeni, Bouquet, III, 611 : Rado palatii thesaurorum custos effectus.
[74] Vita Eligii, I, 4.
[75] Diplôme de 650, Pardessus n° 251 : Fidelis noster vir illustris Desiderius thesaurarius noster. — On lui écrit : Domno Desiderio optimati (Lettre de Verus à Désidérius, Bouquet, IV, 48). D'autres lettres montrent avec quelle déférence et de quel ton d'humilité on parlait à un trésorier du roi : Domno illustri et a nobis summa veneratione colendo atque cum omni reverentia nominando domno Desiderio thesaurario Bertigiselus abbas. — Domno illustri et a nobis peculiarius suscipiendo domno Desiderio optimati... salutantes Eminentiam Vestram (Bouquet, IV, 45 et 48).
[76] Cela ressort d'une parole de Grégoire de Tours : comme on lui montre un registre d'impôts relatif à sa cité, il dit que ce registre est faux et qu'il ne vient pas du trésor du roi, hic liber a regis thesauro delatus non est, IX, 50.
[77] Formules de Marculfe, I, 39 : Omnes villas nostras quæ in vestra vel in aliorum domesticorum sunt actionibus. — Ibidem, II, 52 : Ego domesticus regis super villas illas. — Ces domestici sont mentionnés parmi les fonctionnaires provinciaux ; voyez Diplomata, Pardessus, nos 136, 608 et 559 : Hodoni domestico cum forestariis nostris. — Cf. Vita Eligii, I, 17 : Duces et domestici spatiosas subripiunt villas.
[78] Chronicon Fontanellense, c. 1 : Edita hæc est confirmatio (il s'agit de l'acte de donation d'un domaine du fisc) et directa Teutgislo domestico et custodi saltuum villarumque regalium. Il était naturel que l'acte de donation royale fût adressé au domesticus dans le ressort duquel se trouvait le domaine donné. — L'auteur de la Vie de saint Éloi parle d'un domesticus qui était chargé de faire parvenir au roi les revenus d'un prædium (Vita Eligii, I, 15).
[79] Vita Arnulfi, Met. ep., c. 4 : Sex provinciæ quas et tunc et nunc totidem agunt domestici (agere, administrer ; cf. actio dans la formule de Marculfe citée plus haut) sub illius administratione solius regebantur arbitrio. — L'hagiographe emploie provinciæ dans le sens vague de circonscriptions. On s'est trompé quand on a dit que les domestici avaient le gouvernement des provinces ; nul exemple de cela : ils n'avaient que l'administration du domaine dans les provinces.
[80] Quelquefois on les appelle spécialement domestici du palais ; regalis aulæ domesticus (Vita Germani a Fortunato, c. 60).
[81] Les reines avaient aussi leurs domestici, chefs de leur maison et administrateurs de leurs domaines. Grégoire, IX, 19 : Flavianus domesticus reginæ Brunichildis.
[82] Lex Burgundionum, præfatio, 4, Pertz, Leges, III, 526 : Sciant optimates, comites, consiliarii, domestici, majores domus nostræ, cancellarii. — Lex Ripuariorum, 88 : Ut nullus optimatum, major domus, domesticus, comes. — Grégoire, X, 28 : Domestici et comites. — Vita Desiderii Cal., c. 5 : Multi episcoporum, ducum et domesticorum. — La formule de Marculfe, I, 25, nomme les domestici au milieu des référendaires, des cubiculaires, des sénéchaux.
[83] Fortunatus, Carmina, VII. 16 :
Theodericus ovans ornavit
honore tribunum ;
Surgendi auspicium jam fuit inde tuum.
Theodebertus enim comitivæ præmia cessit,
Auxit et obsequiis cingula digna tuis....
Mox voluit meritis amplificare gradus,
Instituit cupiens ut deinde domesticus esses.
[84] Grégoire de Tours, Miracula S. Martini, I, 25 : Charigisilus, referendarius regis Clotarii... qui postea regis domesticus fuit. — Cf. Grégoire, Hist., IV, 5, et VI, 11, où nous voyons Baudinus devenir de domesticus évêque, et Gundulphe de domesticus duc de l'importante province de Marseille.
[85] Vita Germani a Fortunato, c. 60 : Attila vir illustris et regalis aulæ domesticus. — Diplôme de 667, Pardessus n° 559 : Hildericus rex viris illustribus Gundoino duci et Odoni domestico. — Diplôme de 675, n° 377 : Dagobertus rex viris inlustribus ducibus, comitibus, domesticis.
[86] Formules de Marculfe, I, 25 : Cum nos in palatio ad universorum causas terminandas cum optimatibus nostris, referendariis, domesticis, cubiculariis resideremus.
[87] Diplôme de 648, Pardessus n° 515, Pertz n° 22. — Diplôme de 695, n° 431, Tardif n° 35, Pertz n° 66.
[88] Vita Arnulfi, Met. episc, c. 8, Mabillon, Acta SS., II, 152 : Sic deinceps infulas episcopales gestavit ut etiam domesticatus sollicitudinem atque primatum palatii teneret. — Vita Licinii, c. 15, Bollandistes, février, II, 679 : Sic episcopales infulas gestans... inde facium est ut etiam domesticam sollicitudinem atque primatum palatii teneret. — C'est un signe de la grande importance de cette charge qu'un évêque ait daigné la conserver.
[89] Fortunatus, Carmina, VII, 16.
Florebant pariter veneranda palatia lecum,
Plaudebat vigili dispositore domus.
[90] Comes palatii (Grégoire, V, 19 ; IX, 12 ; IX, 50. — Comes palatinus (Vita Austrobertæ, c. 4 ; Vita Drausii, c. 5). — Bero comes palate nostro... Grimberto comite palate nostro (diplôme de 710, Pardessus n° 478, Tardif n° 45). — Il est possible qu'il y eût à la fois plusieurs comtes du Palais. Dans une formule, Rozière n° 586, une femme donne procuration pour tous procès ante comitibus palatii. La formule 590 porte aussi comites palatii. Un diplôme de 663, Pardessus n° 549, Pertz n° 41, fait supposer qu'il y avait deux ou plusieurs comtes alternant entre eux pour le service : Andobello palatii nostri comite qui de ipso ministerio ad præsens nobis deservire videbatur. — Il est possible aussi que, pour ces fonctions si occupées, il y eût un suppléant à côté du titulaire ; c'est ce que donne à penser un diplôme de 710.
[91] Archives nationales, Tardif, n° 14, 15, 22, 28, 52 ; Pardessus, n° 531, 552, 594, 418, 429 ; Pertz, n° 54, 55, 49, 59, 66, etc. Marculfe, I, 57.
[92] Vita Eligii ab Audoeno, I, 12 : Utebatur aura et gemmis in habitu, habebat zonas ex aura et gemmis comptas, necnon et bursas eleganter gemmatas, lineas vero metallo rutilas, orasque sarcarum auro opertas, cuncta quidem vestimenta pretiosissima, nonnulla etiam holoserica.
[93] Code Théodosien, VIII, 1, 11 ; X, 26, 1 ; Cassiodore, passim.
[94]
Saint Éloi portait le cingulum aureum (Vita
Eligii, I, 15). — Saint Ouen figura longtemps parmi les proceres, sub aureo balteo (Vita Filiberti,
Mabillon, Acta SS., II, 818). — Nous voyons un certain Ulfus, minister reginæ Chrodosinthæ, demander à saint
Germain la guérison et lui en donner le prix en jetant aux pieds du saint son balteus (Vita Germani a Fortunato, c. 21).
— Cf. Fortunatus, Carm., VII, 16 ; 20 : Theodebertus
enim comitivæ præmia cessit Auxit et obsequiis cingula digna tuis. —
Ce baudrier ou ceinturon d'or n'était pas un insigne militaire, puisque nous
voyons que saint Éloi et saint Ouen le portaient. De même saint Licinius fut
honoré par le roi cingulo militiæ
(Bollandistes, février, II, 685) ; or sa militia,
son service, consistait dans l'emploi de procurator.
Saint Sigiranne portait aussi le cingulum (Vita Sigiranni, Mabillon, Acta
SS., II, 455). Déjà au temps de l'Empire le cingulum était l'insigne des
fonctionnaires civils aussi bien que des officiers de l'armée ; même les
employés de bureau avaient le cingulum. Code Justinien,
I, 23, 7 ; I, 40, 14 : Cingulum cujuslibet militiæ
dignitatisve.
[95] Fredegarii Chron., c. 18. — Ibidem, c. 58.
[96] Vita Ebrulfi Utic, Mabillon, Acta SS., I, 554 : Ebrulfus, dum regalibus ministeriis deserviret, oratoris facundia præditus, ad agendas causas inter aulicos residebat doctissimus. — Cf. Vita Arnulfi ab Umnone, c. 18, Bollandistes, 18 juillet, p. 444 : Audœnus... assignator causarum quæ in palatio terminabatur erat.
[97] Vita Columbani, c. 50 : Hagnericus conviva regis et consiliis regis gratus. — Vita Agili : Hagnoaldus, ex primis palatii, regis conviva et consiliarius (Mabillon, Acta SS., II, 516-517).
[98] Lex Wisigothorum, II, 1, 54 : Qui ex ordine palatino fuerit.
[99] Lex Wisigothorum, II, 1, 6, in fine : Cunctis palatinæ
dignitatis consortiis et officiis nudatus... a totius palatii maneat societate
seclusus.
[100] Lex Wisigothorum, II, 1, 1 : Senioribus palatii. IX, 2, 9, in fine : Si de primatibus palatii fuerit. Cf. VIe concile de Tolède, a. 659 : Qui ob meritum in palatio honorabiles habentur.
[101] Chronicon Maximi, a. 590, dans la Patrologie latine, t. LXXX, p. 651 : Ex palatinis vero Helladius illustrissimus aulæ regis comes et rerum publicarum comes, Fonsa comes patrimoniorum, Afrila comes spatharius, Claudius comes limitaneus et dux, Witericus comes stabuli, Argimundus comes cubiculi. Voyez les signataires de plusieurs conciles ; VIIIe concile de Tolède, ann. 655 : Ex viris illustribus officii palatini, Odoacrus comes cubiculariorum, Dabilo comes et procer, Riccilla comes patrimoniorum.... — XIIIe concile de Tolède, a. 685 : Viri illustres officii palatini, Argemirus comes cubiculi, Isidorus comes thesaurorum, Gisclamundus comes stabuli, Audemundus procer, Cixcla comes notariorum, Vitulus comes patrimonii (Collectio concil. Hispaniæ, Aguirre, I, p. 649 et 668).
[102] Voyez sur ce point les lettres officielles et les actes recueillis par Cassiodore, Lettres, V, 5, 4, 6, 16, 17, 18, 40 ; VI, 5, 5, 7, 8, 9.
[103] Les mots palatium regis reviennent sans cesse dans les lois lombardes, sous cette forme surtout : Componat ad palatium, pour indiquer les amendes dues au roi.
[104] Lex Langobardorum, Liutprand, 12 : In sacro palatio. Cf. Paul Diacre, Hist. Langobardorum, V, 55 : Omnia obsequia palatina.