ESSAI SUR LE RÈGNE DE TRAJAN

 

CHAPITRE VIII. — L'ITALIE SOUS TRAJAN.

 

 

On a souvent cité, et parfois pour en forcer le sens, une phrase de Tacite exprimant le calme avec lequel les provinces acceptèrent la chute de la République[1]. Si quelque part les revers de l'ancien gouvernement romain pouvaient éveiller une sorte de joie, c'est dans l'Italie qu'un tel sentiment devait naître. Depuis trois cents ans, une destinée implacable pesait sur la péninsule. Pendant que les soldats italiens faisaient pour le compte de la République des guerres longues et lointaines, le sol restait sans culture, la petite propriété disparaissait et allait accroître les latifundia des patriciens et des spéculateurs, les villes voyaient décliner leur prospérité, la population diminuait de jour en jour. Les Italiens n'obtenaient même pas l'égalité politique et civile qu'ils sollicitaient comme la compensation de maux si grands, et comme la rémunération de leurs services militaires. Loin de là, des mesures tyranniques et humiliantes venaient s'ajouter aux misères de leur condition. Ils prirent les armes et succombèrent, mais la victoire coûta si cher à Rome qu'elle ne put refuser à ses adversaires abattus le droit de cité revendiqué par eux avec tant de patience et de courage. Seulement ce privilège leur était conféré au moment même où il perdait tout son prix et n'assurait plus aucune sécurité à son possesseur. Sylla donna le funeste exemple de récompenser ses compagnons d'armes en leur distribuant les propriétés confisquées. On vit ainsi, dans le centre et dans le midi de l'Italie, des soldats s'installer dans les villes et dans les terres des vaincus : incapables de tirer eux-mêmes parti des ressources qui leur étaient mises entre les mains, ils pillaient les champs de leurs voisins et enlevaient les récoltes des malheureux qui croyaient avoir échappé à la spoliation légale. Au temps de Strabon, le Samnium ne s'était pas relevé de la victoire de Sylla[2]. Puis vint la guerre civile de Jules César : il fallut payer les vétérans de la même manière : le dictateur, du moins, les répartit dans toute l'Italie pour rendre la dépossession moins onéreuse, et contenir, s'il était possible, la turbulence des nouveaux colons[3]. Enfin, dans les déchirements qui précédèrent l'établissement du principat, les provinces du Nord, restées étrangères à la guerre sociale, deviennent le théâtre ensanglanté de luttes sans merci et, à la paix, sont livrées au vainqueur. Pérouse, Modène, Crémone furent ravagées ou brûlées, les campagnes distribuées aux vétérans[4]. On sait comment ceux mêmes qui n'avaient pas subi la confiscation en devenaient les victimes, et tous n'obtenaient pas, comme Virgile, leur grâce avec de beaux vers[5].

Ces longues guerres, étrangères et civiles, avaient porté leurs fruits inévitables : diminution des produits de la terre, dépopulation, disparition de la classe moyenne. Les blessures de l'Italie étaient si profondes qu'elle ne se rétablit jamais, malgré l'ordre et la paix, malgré la bonne volonté des empereurs qui essayèrent, par tous les moyens, de relever et d'améliorer sa condition[6]. Les efforts de Trajan, dans ce sens, sont très-visibles.

Ainsi il chercha à arrêter la dépopulation en ne prenant point parmi les Italiens, comme le faisaient ses prédécesseurs, les colons qu'ils jugeaient à propos d'envoyer dans les diverses provinces[7]. D'autre part, il établit plusieurs colonies dans la Péninsule, à Æclanum, à Veïes, à Ostie, à Lavinium[8].

De grands travaux d'utilité publique, destinés à mettre en relations plus fréquentes et plus faciles les diverses parties de l'Italie entre elles, et aussi avec Rome et avec le reste du monde, furent poussés avec activité. L'un des plus importants est celui qui eut pour objet d'améliorer la navigation du Tibre, de rapprocher Rome de la mer, et d'ouvrir près de la capitale une rade spacieuse et sûre.

Le Tibre se divise avant de tomber dans la mer. Le bras gauche passe devant Ostie, le droit, ou Fiumicino, aboutit à Porto. Le premier n'est autre chose que le lit naturel du fleuve, modifié dans sa direction par les alluvions qui altèrent incessamment la topographie de cette côte[9]. Le bras droit, au contraire, a été creusé de main d'homme et cela, comme nous le verrons plus loin, sous le règne de Trajan. Carlo Fea a, le premier, établi[10] le caractère artificiel du Fiumicino en remarquant : 1° que le bras gauche coule sur un lit de sable, entre des rives basses et couvertes de galets, tandis que le bras droit, presque rectiligne dans sa course, se trouve encaissé entre des berges verticales telles que celles d'un canal ; 2° que parmi les auteurs qui écrivaient au premier siècle de notre ère, les uns tels que Tite-Live, Virgile, Strabon, disent expressément que le Tibre n'a qu'une seule embouchure, et les autres, Pline et Pomponius Mela, ne signalent pas la deuxième[11] : l'Itinéraire de Rutilius, composé au VIe siècle, est le premier texte qui la mentionne[12]. De ces deux ordres de faits, Fea tira justement la conclusion que le bras droit a été creusé de main d'homme, après l'époque où Mela et Pline composèrent leurs ouvrages, ce qui nous amène vers le règne de Trajan. Or, Pline le Jeune parle justement d'un canal creusé par les ordres prévoyants de ce prince pour diminuer la violence des inondations du Tibre[13]. C'est donc à Trajan que revient l'honneur d'avoir créé le Fiumicino[14] et il n'est pas impossible de fixer approximativement la date de ce travail. En 101, le Tibre sortit de son lit et renversa les bornes placées sur ses rives, car il fallut procéder à un nouveau bornage. C'est sans doute ce débordement qui montra la nécessité du canal et en fit accélérer l'exécution. D'autre part, le huitième livre de la correspondance de Pline, où nous lisons la lettre relative au canal, fut écrit, en 108 et 109[15]. C'est donc entre 101 et 108 que le Fiumicino fut creusé.

Indépendamment de son efficacité contre les inondations dont il réduisait la hauteur, comme on s'en aperçut au XVIIe siècle quand Paul V l'eut débarrassé des atterrissements qui comblaient son lit[16], le canal procurait aux Romains cet avantage immense de mettre la capitale en communication avec le port créé par Claude cinquante ans auparavant.

Au commencement du premier siècle, le port d'Ostie, partiellement ensablé, ne pouvait plus recevoir les navires d'un fort tonnage[17] et ceux qui amenaient des marchandises encombrantes qu'on ne pouvait transborder sur des chaloupes se rendaient à Pouzzoles[18], où leur contenu était porté à Rome par voitures. Pour éviter ce déchargement et la perte du temps qui en résultait, Jules César avait songé à recreuser le port d'Ostie, puis à relier Rome à Terracine par un canal[19] ; mais ce projet, rejeté après examen, ou interrompu par la mort du dictateur, ne fut jamais exécuté, et personne, avant Claude, ne songea à créer un port plus voisin de Rome ; enfin ce prince jeta les yeux sur un emplacement situé un peu au nord d'Ostie et y fit construire un vaste bassin qui en peu de temps remplaça celui que la nature avait jadis créé à l'embouchure du fleuve. Le nouveau port offrait une surface de 70 hectares[20], et sa construction excita une vive et légitime admiration[21]. Il communiquait avec Rome par la via Campana ou Portuensis, longue de 16 milles[22]. Comme on compte 138 milles de Pouzzoles à la capitale[23], on voit que la création du port de Claude réalisait de grands progrès pour la facilité et la célérité des transports de marchandises à Rome. Mais l'ouverture d'une voie navigable, telle que le canal de Trajan grâce auquel le Tibre redevenait le moyen de transport le plus aisé et le plus direct[24], était encore plus avantageuse : on en ressentit rapidement les bons effets, et les navires affluèrent en si grand nombre dans le port de Claude, qu'il devint nécessaire de l'agrandir.

C'est alors que Trajan fit creuser le bassin encore appelé aujourd'hui Lago Trajano[25], hexagone régulier dont le côté a 357 m. 77 et la surface 33 h. 25 a. 33 c.[26] Il communiquait par deux autres petits bassins avec le port de Claude, et l'ensemble offrait aux navires une surface de 113 h. 4 a. 83 c.[27] C'est, dit Texier[28], le plus magnifique ouvrage maritime qui ait jamais été entrepris et exécuté. On ne verra pas d'exagération dans ces paroles si l'on songe que notre port de Marseille, après tous les agrandissements modernes, n'offre qu'une superficie de 101 h. 50 a.[29] Des quais, des magasins vastes et commodes entouraient le bassin. Entre le port de Claude et celui de Trajan, s'élevait un palais magnifique, où l'on distingue encore des atria, des portiques, des bains, un théâtre. Par sa situation entre les charmants pays de Laurente et d'Alsium, dans une région encore aujourd'hui renommée pour ses belles chasses, et où les Romains viennent au printemps respirer l'air de la mer, cette résidence devait avoir les préférences de Trajan.

Les plus anciennes briques trouvées dans les ruines du palais portent les dates 114, 115, 116. Ainsi on pressait l'achèvement de cette splendide demeure, et celui à qui elle était destinée ne devait jamais la voir. Pendant que les ouvriers se hâtaient, il poursuivait en Orient une guerre glorieuse mais stérile, à l'issue de laquelle une mort prématurée l'attendait. Ce souvenir agit encore aujourd'hui sur l'esprit de ceux qui visitent ces ruines, et mêle une impression triste à la sévère grandeur de ce rivage si animé il y a seize siècles, maintenant désert[30].

Trajan créa encore deux autres ports sur les côtes d'Italie, à Civita-Vecchia[31] et à Ancône.

Sous son règne les grandes voies de la Péninsule furent réparées ou complétées. La mention la plus explicite du fait se trouve dans Galien, où on ne songerait guère à la chercher. Le médecin de Pergame dit que la grande route de la science, ouverte par Hippocrate, a presque disparu par l'effet de l'ignorance et du temps, et qu'il vient la rétablir. Ainsi, ajoute-t-il, parmi les anciennes routes on en voit qui sont marécageuses, ou obstruées par des pierres et des broussailles ; d'autres offrent des pentes difficiles à gravir ou dangereusement rapides : ici la voie est exposée aux incursions des animaux sauvages, là elle est interrompue par de larges cours d'eau, ou bien trop longue, ou peu praticable. Telles étaient les mutes de l'Italie : Trajan les a rétablies. Par ses soins, les parties humides et basses furent pavées, celles dont le sol était inégal ou couvert de broussailles furent nivelées ; des ponts furent jetés sur les fleuves. Les distances trop longues furent abrégées par des coupures, les collines trop hautes furent tournées. Le tracé fut changé dans les parties désertes ou infestées par les animaux, et la nouvelle direction choisie de façon à desservir des contrées populeuses ; les passages difficiles furent aplanis[32].

Il est intéressant de trouver dans les inscriptions la preuve, par le détail, de tout ce que Galien avance. Il n'est guère de route, en effet, qui ne porte les marques de la sollicitude impériale :

VIA APPIA : 1° Pavée depuis Tripontium jusqu'à Forum Appii, en l'an 100. L'opération avait été commencée par les ordres de Nerva.

2° Reconstruction, la même année, du pont de Tripontium[33].

3° Rétablissement d'un pont sur le Monticello, entre Terracine et Fondi, l'an 109.

4° Pavage entre Forum Appii et Terracine, sur une longueur de 19 milles.

VIA TRAJANA. Elle conduisait de Bénévent à Brindes, et fut construite aux frais du fisc, c'est-à-dire de l'empereur lui-même. En réalité Trajan ne fit que la rendre praticable aux voitures, car elle existait au premier siècle et servait souvent aux voyageurs qui se rendaient de Brindes à Rome. Strabon le dit formellement : Deux routes s'offrent aux voyageurs : l'une où l'on ne peut cheminer qu'à dos de mulet, traverse le territoire des Peucétiens Pœdicles, celui des Dauniens, et le Samnium jusqu'à Bénévent, en passant à Egnatia, Cœlia, Netium, Canusium et Herdonia. L'autre prend par Tarente et pour cela s'écarte un peu sur la gauche, ce qui fait faire un circuit qui allonge la distance d'une journée de marche environ ; on l'appelle la voie Appienne, les chariots y circulent[34].

Ainsi la route établie par Trajan abrégeait d'un jour le voyage de Rome à Brindes, et faisait pénétrer la vie dans un pays presque déshérité jusqu'alors par le manque de communications. Les travaux commencèrent en 109, comme le prouvent les bornes milliaires trouvées sur divers points du parcours. Dès l'an 110, les décurions et les habitants de Brindes, pressentant les avantages qu'allait leur assurer la voie nouvelle, élevèrent un monument en l'honneur de Trajan. Les médailles qui mentionnent la Via Trajana furent frappées en 112 ou 113, quand la voie fut livrée à la circulation[35]. En 114 enfin, le Sénat et le peuple romain firent ériger l'arc de Bénévent au point de départ de la route.

Sur l'attique nord-est de l'arc de Constantin, à Rome, arc décoré, comme on le sait, de sculptures arrachées à un monument de l'époque de Trajan, la Via Trajana est représentée, comme sur les médailles, par une femme assise, à demi vêtue, appuyée sur une roue. Près d'elle on voit l'empereur, debout, accompagné de deux hommes barbus dont l'un tient à la main un rouleau. C'est sans doute l'ingénieur qui exécuta ce grand travail, et comme les Romains ne portèrent pas la barbe avant le règne d'Hadrien, ce détail de costume indique que l'ingénieur était un étranger, vraisemblablement un Grec[36].

VIA PUTEOLANA. Commencée par Nerva, la route de Naples à Pouzzoles fut terminée et rectifiée par Trajan en l'an 102.

VIA SALARIA. En 111, mur de soutènement construit sur cette route entre Interocrium et Forum Decii.

VIA LATINA. En 105, rétablissement d'un pont sur le Liris, près de Frégelles.

VIA FLAMINIA. En 115, pont construit sur le Métaure, près de Forum Sempronii (Fossombrone).

VIA SUBLACENSIS (embranchement de la Via Valeria), refaite vers l'an 103[37].

VIAE IN TUSCIA. A une époque inconnue, Trajan fit exécuter en Etrurie une ou plusieurs voies dont la direction n'est pas connue, mais dont l'existence est attestée par une inscription[38].

L'assainissement des parties du territoire occupées par des eaux stagnantes éveilla aussi son attention ; il entreprit de faire écouler les eaux du lac Fucin, de dessécher les Marais Pontins. Ses efforts en ce sens font honneur à sa sollicitude, mais les moyens techniques dont on disposait alors ne permettaient pas d'arriver aux résultats cherchés. Pour le lac Fucin, il s'agissait de couper la montagne qui sépare ce lac (auj. lago Celano) du Liris (Garigliano), afin de donner issue aux eaux accumulées dans ce réservoir. L'histoire de ce percement, souvent tenté, ne nous offre que des insuccès. Conçu par Jules César[39], le projet parut devoir se réaliser sous Claude[40], mais les mesures furent mal prises et Néron ne voulut pas reprendre et terminer un ouvrage qui aurait fait honneur à son prédécesseur[41]. La tentative de Trajan, rappelée par une inscription aujourd'hui perdue et mal copiée jadis[42], mais dont l'authenticité est incontestable aussi bien que le sens, ne réussit pas mieux que les autres, puisqu'Hadrien dut reprendre encore le travail[43].

Les opérations faites dans les Marais Pontins[44] ne furent pas, non plus, très-bien combinées. D'après Prony, la position et l'ouverture du Ponte Maggiore sont mal calculées pour l'écoulement des eaux auxquelles il doit offrir un débouché[45].

Cette amélioration de la viabilité favorisait déjà le développement de l'agriculture italienne. Trajan l'encouragea plus directement encore. Il édicta des punitions sévères pour ceux qui favoriseraient l'abigeat. On nommait ainsi le délit de ceux qui emmenaient frauduleusement le bétail des pâturages et des étables, et pratiquaient ce détournement dans des vues commerciales. Ils furent condamnés au bannissement de l'Italie pendant dix ans[46].

Les sénateurs furent contraints d'avoir le tiers de leur fortune en fonds de terre sur le sol italien[47], ce qui augmenta beaucoup la valeur de la propriété territoriale dans la péninsule.

Enfin, par le système combiné de secours et de prêts, connu sous le nom d'alimenta, Trajan exerça sur l'agriculture une action utile et puissante. Grâce aux mémoires de MM. Henzen et Desjardins, on connaît aujourd'hui les principes et les détails les plus importants de cette institution. Due à Nerva, comme l'assure Aurélius Victor[48] dont le témoignage est confirmé par une médaille[49], elle prit sous Trajan de tels développements que dans l'antiquité on en faisait déjà honneur à ce prince[50], erreur que plusieurs auteurs modernes ont répétée.

Le but de cet établissement était double. Nerva voulait fournir à la petite propriété les ressources nécessaires pour la mise en culture des terres abandonnées, et en outre aider les citoyens pauvres en assurant à leurs enfants des secours jusqu'à l'âge où ces derniers sauraient pourvoir eux-mêmes à leur existence. Ici encore, on saisit l'intention de favoriser l'accroissement de la population, mais au moins le mode d'action choisi stimulait la prudence et l'activité des agriculteurs, et contribuait ainsi à la prospérité générale.

Deux inscriptions trouvées l'une à Velleia, près de Plaisance, l'autre à Campolattari, près Bénévent, nous font connaître l'organisation de œ service. II faut joindre à leur étude celle d'une lettre de Pline[51] qui explique comment il établit, à ses frais, des alimenta à Côme, car les particuliers, à l'exemple des empereurs, se signalèrent souvent par des libéralités de ce genre[52]. Ces documents nous montrent que les sommes données par l'empereur pour venir en aide aux indigents étaient remises à des cultivateurs et imputées sur des fonds de terre déterminés, grevés dès lors, et à perpétuité, d'une hypothèque égale au montant de la somme reçue. La rente de cette hypothèque, calculée d'après un taux variable suivant les localités, était distribuée aux enfants pauvres de la cité : Le fonds de terre servant de garantie était choisi de façon que la rente de l'hypothèque ne fût qu'une très-faible partie du revenu que le fonds convenablement cultivé pouvait fournir. Il y avait donc toujours des acquéreurs disposés à prendre le domaine, même sous cette condition, d'autant moins onéreuse d'ailleurs que la culture était plus savante et plus soignée, et que les avances mêmes, faites par l'empereur[53], permettaient d'améliorer cette culture[54].

L'inscription de Velleia est gravée en sept colonnes, sur une grande table de bronze. Elle donne les détails de deux opérations distinctes, de deux libéralités impériales.

On lit d'abord : Obligatio prædiorum ob sestertium deciens quadraginta quattuor milia ut ex indulgentia optimi maximique principis imp. cæs. nervæ trajani. aug. germanici dacici pueri puellæque alimenta accipiant legitimi n (numero) CCXLV in singulosris XVI (par mois) n (numûm) f (fiunt) hs XLVII XL n. legitimæ n. XXXIV singre XII n. f. hs IV DCCCXC VI spurius I hs CXLIV (par an) spuria I hs C XX summa hs LIICC quæ fit usura  sortis supra scriptæ.

Ainsi les fonds, dont le détail sera donné dans la suite de l'inscription, sont grevés ensemble d'une hypothèque de 1.044.000 sesterces (208.800 fr.) dont la rente au taux de 5 %, soit 52.200 sesterces (10.440 fr.), sera distribuée à 281 enfants. Après ce titre, vient la liste des fonds engagés avec leurs noms de lieu, leur situation, le nom du propriétaire, celui du propriétaire voisin, celui du fondé de pouvoirs qui a signé le contrat avec le fisc, la valeur du fonds et enfin la somme avancée, dont ce fonds est désormais grevé.

On compte quarante-six articles qui remplissent les six premières colonnes et une partie de la septième. La valeur totale des propriétés monte à 13.007.536 sesterces, et l'hypothèque est de 1.044.000. Elle n'atteint pas le douzième du capital ; celui-ci garantit donc parfaitement la créance, ou du moins le revenu des terres garantit parfaitement le paiement de la rente aux 281 enfants.

Un seul article suffira pour donner une idée des autres : Cajus Volumnius Memor et Volumnia Alce per Volumnium Diadumenum libertum suum professi surit fundum Quintiacum Aurelianum, collem Muletatem cum silvis, qui est in Veleiate, pago Ambitrebio ; adfinibus Marco Mommeio Prisco, Satrio Severo et populo hs CVIII ; accipere debet hs VIII DCLXXXXII numum et fundum suprascriptum obligare.

Ainsi le fonds Quintiacus Aurelianus, avec la colline Muletas et les bois qui le couvraient, valant ensemble 108.000 sesterces, le propriétaire reçoit 8.692 sesterces dont il servira la rente à 5 % (434,6 sesterces). Ici, comme nous l'avons dit pour le total des biens-fonds, la somme avancée est moindre que le douzième de la valeur du fonds. La possession dudit fonds, par héritage ou par achat, ne deviendra donc jamais onéreuse malgré la rente à servir.

Voici le titre de l'obligation dont le détail remplit la septième colonne de la table de Velleia, et se continuait sur les parties de cette table actuellement perdues : Obligatio prædiorum facta per Cornelianum Gallicanum ob hs LXXII ut ex indulgentia optimi maximique principis imp. cæsaris nervæ trajani augusti germanici pueri puellæque alimenta accipiant legitimi n. XIIX in singulos hs XVI n. fiunt hs IIICCCC LVI legitima hs XII fit summa utraque hs IIIDC quæ fit usura  summa s.s.[55].

Suivent cinq articles, analogues aux quarante-six de l'autre opération. Mais ici, la liste n'est pas complète. Cette libéralité est antérieure à l'autre, puisque Trajan ne porte pas, dans l'inscription initiale, le titre de Dacicus, qu'il reçut, comme nous le savons, en l'an 103.

Le titre de l'inscription de Campolattari est[56] :

[Imp Cæs] Nerva Trajano Aug [germanic]o IIII

[q] artic[u]leio Pæto [cos]

[ob liberalitatem optim]i maximiq principis obligaverunt pra [edia ex propos]ito Ligures Bæbia[ni et Corneliani u]t ex indulgentia ejus pueri puellæq al[imenta a]ccipiant.

Ce consulat indique l'année 101 de notre ère. L'inscription étant mutilée, nous ignorons le chiffre total de l'avance faite aux agriculteurs, aussi bien que celui du secours alloué à chaque enfant. L'intérêt est payé ici sur le taux de 2,5 %.

Les enfants ne recevaient pas partout la même somme. Tandis qu'à Velleia le secours mensuel est de 16 ou 12 sesterces suivant le sexe, à Terracine il monte à 20 et 16 sesterces. Le prix du blé devait être en effet plus élevé dans une ville importante comme Terracine, au voisinage de Rome[57]. Le taux de l'intérêt varie aussi avec les localités, et en effet il était dicté, dans chacune, par les conditions courantes du crédit. A Côme[58], il est de 6 %, Velleia de 5 %, chez les Ligures Bæbiani de 2,5 %. Cela s'explique par la distance qui sépare ces points de Rome. Plus

l'on s'en éloigne, moins les capitaux sont abondants, et plus le prix de leur location s'élève. La main-d'œuvre est moins chère aussi, et dès lors il est plus facile au cultivateur de servir sur la valeur de ses récoltes une rente élevée.

La mention de deux subventions sur la table de Velleia prouve que l'empereur faisait jouir plusieurs fois un même pays de ses largesses. Il y a plus, un seul et même propriétaire pouvait recevoir des avances successives du fisc, tandis que les charges dont sa propriété était grevée n'étaient pas telles que la régularité du payement des alimenta à faire par lui fût compromise. Le cas se présente plusieurs fois à Velleia, où l'on marque que la valeur assignée à la propriété est calculée en en déduisant les charges et les avances précédentes[59].

Dans l'inscription des Ligures Bæbiani, nous trouvons la trace d'un fait analogue. Dans la colonne 3e, ligne 17, on lit (debentur) hs LXXXVIIS (a) C. Valerio Pietate (obligatione) fundi Herculeiani, ad fine Cæsare n(ostro), æstimati hs XXV, in hs II ;  item obligatione VIIII fundi Vibiani pago suprascripto, ad fine Marcio Rufino, æstimati in hs  D ; fiunt hs XXXX in hs III D . On voit que C. Valerius Pietas reçut deux avances, l'une de 2.000 sesterces sur le fonds Herculeianus, l'autre de 1.500 sesterces sur le fonds Vibianus, en tout 3.500 sesterces pour lesquels il avait, à partir de l'an 101, à payer un intérêt de 87 sesterces et demi. Mais qu'est-ce que cette obligatio nona qui grevait le fonds Vibianus ? Admettons que deux fois par an, après une enquête faite par les agents du service des alimenta[60], une répartition de la somme donnée par l'empereur se fit entre les différentes villes de l'Italie. L'obligatio de Campolattari, qui fait suite à l'obligatio nona, sera la dixième et si elle a été réglée dans le deuxième semestre de 101, la première en date remontera au commencement de l'année 97 : en effet la médaille TVTELA ITALIAE, que nous avons citée plus haut, est des premiers mois de cette année[61].

Je dois renvoyer, pour la connaissance plus détaillée de cette institution, aux deux mémoires que j'ai cités[62]. Si l'on connaissait les dates des libéralités faites successivement par Trajan à tous les civitates de l'Italie, et les sommes données dans chaque localité, nous aurions les éléments d'un intéressant tableau, statistique et économique, de la Péninsule au commencement du ne siècle. Malheureusement, ici encore, une des plus belles pages du règne dont nous esquissons l'histoire est déchirée, et nous sommes réduits à énumérer les faits suivants dont les découvertes ultérieures augmenteront sans doute la signification et le nombre :

100 (?)

ap. J.-C.

Libéralité faite aux Ligures Bæbiani (mentionnée incidemment sur la table de Campolattari).

101

Libéralité au même peuple (table de Campolattari).

102

Décret des décurions de Ferentino en l'honneur de T. Pomponius Basaus, chargé de la répartition des alimenta.

id.

Diverses libéralités à Velleia (mentionnées incidemment dans les six premières colonnes de la table).

id.

Libéralité de 72.000 sesterces à Velleia (colonne VII de la table).

103

Libéralité de 1.044.000 sesterces à Velleia (colonnes I-VII de la table).

105-111

Monnaies à la légende ALIM(enta) ITAL() sur lesquelles Trajan est dit optimus princeps et consul pour la cinquième fois, ce qui leur assigne une date comprise entre ces années[63].

111

Monnaie à la légende ALIM(enta) ITAL(), où Trajan est dit COSVDES VI[64].

av. 112

Libéralité à Osimo, dans le Picenum[65].

112-114

Monnaies à la légende ALIM(enta) ITAL(), où Trajan est dit COS VI mais ne porte pas le surnom d'Optimus[66].

On ne connaît pas de monnaies relatives aux alimenta frappées dans les trois dernières années du règne, ce qui donne à penser que la munificence impériale fut suspendue pendant la guerre des Parthes.

Nous devons louer sans réserve toutes ces mesures prises dans l'intérêt de la malheureuse Italie. La dernière dont nous ayons à parler, utile encore, éveille néanmoins un sentiment d'inquiétude, à cause des conséquences qu'elle entraînait. Sous Trajan paraissent les premiers curatores civitatum[67], créés vraisemblablement par lui et chargés de surveiller l'administration financière des colonies et des municipes, ces villes ne pouvant, sans leur aveu, aliéner leurs propriétés ni entreprendre des travaux considérables. L'établissement de cette fonction extraordinaire fut motivé, coup sûr, par des abus qui firent sentir la nécessité d'un contrôle actif de l'empereur, et d'une sorte de tutelle qu'il exercerait sur les communes. On doit croire que les premiers curatores agirent avec circonspection et n'outrepassèrent pas les limites de leur compétence et de leur mandat. Mais on ne peut se défendre d'un regret légitime en signalant cette intervention du pouvoir central dans les intérêts municipaux, cette tendance à une centralisation qui étouffera plus tard toute initiative et toute vie locale sur les points qu'elle aura touchés. Trajan, sans doute, ne songeait pas à concentrer dans ses mains tous les éléments de la puissance publique, mais, sous l'impulsion donnée par lui, et par le jeu même d'une institution dont il ne soupçonnait pas la portée, ces éléments se réunirent peu à peu dans la main de ses successeurs. La création des curatores est en effet un acheminement à l'assimilation de l'Italie aux provinces ; dans les règnes suivants, cette surveillance, toujours temporaire, se généralisera dans la péninsule[68], et déjà nous trouvons sous Trajan un C. Julius Proculus qualifié de legatus Augusti pro prætore regionis Transpadanæ, c'est-à-dire chargé de surveiller toutes les civitates de la Transpadane[69]. On connaît trois curateurs délégués par Trajan dans les cités des Bergomates[70], des Æcani[71] et des Cærites[72]. Le dernier figure dans un document intéressant qui nous révèle la nature des rapports officiels de la civitas et du curator, et nous montre l'effet immédiat et bien connu de la centralisation, c'est-à-dire le ralentissement qu'éprouve la marche des affaires[73]. Vesbinus, affranchi de Trajan, offrait aux Cærites de construire à ses frais un phretrium (salle de séances) pour les Augustales, si le municipe disposait d'un terrain pour cet objet. Le 13 avril 113, le conseil des décurions accorda la concession du terrain, mais il fallut en référer au curateur Curatius Cosanus. Une lettre du 13 août de la même année, adressée à ce personnage, lui fit connaître que le terrain en question ne servait point à la république, et n'était d'aucun rapport[74]. Dans ces circonstances, Cosanus émit un avis favorable, mais il ne le fit connaître que le 13 juin 114, et la dédicace de l'édifice n'eut lieu que le 1er août suivant. Du 13 août au 13 juin, intervalle écoulé entre la lettre envoyée à Cosanus et la réponse de ce magistrat sur l'affaire la plus simple, on compte dix mois.

Mais personne, au temps de Trajan, ne prévoyait les maux qui pouvaient sortir de l'institution nouvelle ; on n'était sensible qu'à l'ordre ramené dans les administrations municipales. On achetait volontiers cet avantage au prix de quelque lenteur, et on rangeait probablement ces curatelles au nombre des bienfaits dont Trajan avait comblé l'Italie, et que nous avons essayé de faire connaître. Si l'on a bien apprécié la hauteur de vues qui caractérise ces diverses mesures, et le zèle pour le bien public qui les inspire, on n'hésitera pas à s'associer à la reconnaissance que les contemporains éprouvaient, et dont les monuments, élevés par eux, perpétuent le souvenir[75].

 

 

 



[1] Annal., I, 2. Neque provinciæ ilium rerum statum abnuebant.

[2] Strabon, V, 4, 11. La Lucanie et le Brutium étaient déserts au premier siècle. Sénèque, Tranquill. Anim., 2.

[3] Suétone, Cæs., 38. Appien, B. Civ., II, 94.

[4] Octave, disait Antoine, se prépare à faire passer dans d'autres mains toutes les propriétés de l'Italie (Appien, B. Civ., V, 5).

[5] Eclog., IX. Cf. Horace, Carm., II, 18.

[6] Suétone, Oct., 46 ; Tib., 34 ; Calig., 16 ; Domit., 7.

[7] Capitolin, M. Ant. Philos., II : Hispaniis exhaustis Italica allectione contra Trajani præcepta... consuluit.

[8] Or., Henzen, n° 6932. Lib. coloniar. (éd. Lacbmann), 223, 234, 236. Mais ces colonies ne réussirent peut-être pas mieux que celles de Néron (Tacite, Ann., XIV, 27). Au nombre des villes italiennes colonisées par Trajan, il ne faut pas compter Parentium en Istrie, car dans l'inscription donnée par Orelli sous le n° 3729, au lieu de col. Ulpiæ Parent. il faut lire colon. Jul. Parent. (V. Henzen, vol. III, p. 407.) En Sardaigne, Trajan fonda ou agrandit Forum Trajani (Itinéraire Antonin., éd. Wessl., p. 82).

[9] L'avancement annuel du delta du Tibre depuis 1662 est en moyenne de 3m9 (Rozet, Académie des sciences. Comptes-rendus, 1852, 2e semestre, p. 961). Les ruines d'Ostie sont actuellement à 4.500m du point où le Tibre se jette dans la mer : le port de Claude, devenu un pâturage, est à 2.500m du rivage.

[10] Osservozioni sugli antichi porti d'Ostia, ora di Fiumicino, Roma, 1824. Cette opinion fut adoptée par Nibby, Viaggio a Porto. V. l'analyse de ces travaux dans les Mémoires de Visconti (Atti della pontificia Academia Romana, VIII, p. 211-233 et 233-257).

[11] Parlant du Rhône, Pomponius Mela dit (II, 5) : Fossa Mariana partem ejus amnis navigabili alveo effundit. Comment n'aurait-il pas signalé la même particularité à l'embouchure du Tibre si le Fiumicino eût existé de son temps ?

[12] Itin., I, 179-180.

[13] Pline, Ep., VIII, 17.

[14] Voyez dans un mémoire de Canina (Mem. della pontif. Acad. Arch., VIII, p. 259 et suivantes) la réfutation de M. Visconti qui sur la foi d'une inscription mentionnant des fossæ Claudianæ (Or. Henzen, 5098) attribue à Claude la création du Fiumicino. Canina démontre que ces fossæ ont disparu dans les travaux nécessaires à l'établissement du port de Trajan, sauf deux tronçons dont l'un servit de darse, et l'autre de communication entre le port de Trajan et celui de Claude.

[15] Mommsen, Etude, etc., p. 23.

[16] Canina, Mem. della pontif. Acad. Arch., p. 299.

[17] Strabon, V, 3, 5.

[18] Strabon, XVII, 17 ; Suétone, Oct., 98.

[19] Plutarque, Cæs., 58.

[20] Ch. Texier, Revue générale d'Architecture, XV, p. 306-312.

[21] Dion, LX, 11. Suétone, Claude, 20. Quintilien, Institut. Orat., II, 21, III, 8. On ne s'explique pas bien pourquoi le port de Claude, au lieu de prendre le nom de son fondateur, fut appelé portus Augusti, ni pourquoi il figure seulement sur les monnaies de Néron (Cohen, Néron, 215).

[22] L'Itinéraire Antonin (p. 300, éd. Wessling) donne 19 milles à cette route, mais c'est une erreur. V. Nibby, Dintorni, III, p. 624.

[23] Par Terracine, Itinéraire Antonin, p. 107, 122.

[24] Pline (Hist. Nat., III, 9) dit du Tibre : rerum in toto orbe nascentium mercator placidissimus.

[25] PORTVM TRAIA. Cohen, 365, 366. Scholiaste de Juvenal ad Sat., XII, 75. Portum Augusti dicit, seu Trajani, quia Trajanus portum Augusti (celui de Claude) in melius et interius tutiorem, et sui nominis fecit.

[26] La longueur du côté est donnée par M. Texier : elle répond à peu prés à 1.200 pieds romains (dont l'équivalent exact serait 355m20). M. Texier évalue la surface à 32 hect. 19 ares 93 c. Le calcul ne me paraît pas exact. Le même savant, par inadvertance, dit que l'apothème à 150m, chiffre impossible géométriquement et que dément d'ailleurs l'inspection de la figure jointe à son mémoire. Elle doit être 309m 83. M. Lanciani a conservé les chiffres de M. Texier.

[27] Port de Claude 69 hect. 79 ares 50 c. ; port de Trajan 33 hect. 25 ares 33 c. ; bassins intermédiaires, 10 hect.

[28] P. 327.

[29] Ancien port, 25 hect. 50 ares ; Joliette, 26 hect. ; port nouveau, 50 h. (Dictionnaire universel du Commerce et de la Navigation).

[30] Voir sur Porto un mémoire très-intéressant de M. Lanciani, Ricerche topografiche, etc., dans les Annales de l'Inst. Arch., 1868, p. 144-195. Les travaux antérieurs sont résumés et complétés par de nombreux détails. Un excellent plan y est joint.

[31] Pline, Ep., VI, 31 : Habebit hic portus nomen auctoris. Effectivement Ptolémée (III, 1, 4) appelle la ville Τραΐανός λιμήν. V. aussi Rutilius, Itin., 1, 239 et s.

[32] Galen., Method. medend., IX, 8, p. 632, éd. Kuhn.

[33] Chaupy, Maison d'Horace, III, 388.

[34] Strabon, VI, 3, 7.

[35] Cohen, n° 289, 290, 546, 548. Elles sont datées du VIe consulat, mais Trajan ne porte pas le surnom d'Optimus.

[36] V. Rossini, Archi trionfali. Toutefois la Via Appia, qui menait de Bénévent à Brindes par Venouse, Tarente et Uria, ne fut pas complètement abandonnée. On y a trouvé des bornes milliaires qui témoignent de réparations exécutées par ordre d'Hadrien (Insc. Nap., 6287. Cf. Bullet. Inst. Arch., 1848, p. 9).

[37] Cette Via Sublacensis avait été pavée pour la première fois sous Néron (Front., Aq., 7).

[38] Orelli, 3306.

[39] Suétone, Cæs., 44.

[40] Suétone, Claude, 20. Tacite, Ann., XII, 56, 57.

[41] Pline, Hist. Nat., XXXVI, 24.

[42] Trajan est dit : TRIB• POT• XXIII... COS VI, il faut lire XI IMP... ou XXI IMP... A la fin on lit : senatus populusque romanos ob reciperatos agros et passess. quos locus fucini violent[ia inundaverat].

[43] Spartien, Hadr., 22.

[44] Dion, LXVIII, 15. Pour les essais précédents, voir Tite-Live, Épitomé, 46. Scholiaste d'Horace, ad Art. Poet., v. 65.

[45] V. Prony, Dessèchement des Marais Pontins, p. 76 et 241. Le Tripontium ou pont à trois arches de la Via Appia est figuré dans cet ouvrage. Pl. XVI, n° 1.

[46] Digeste, XLVII, 14, 3, 5, 3.

[47] Pline, Ep., VI, 19, Marc-Aurèle réduisit cette proportion au quart (Capitolin, M. Ant. Phil., 11).

[48] Épitomé, 12.

[49] Cohen, n° 121.

[50] Par exemple Capitolin, Pertinax, 9.

[51] Pline, Ep., VII, 18.

[52] Voir Borghesi, Œuvres, V : Iscrisione alimentaria di Terracina.

[53] Les inscriptions montrent que ces libéralités étaient bien faites aux dépens de l'empereur : quæstor alimentorum Cæsaris (Or. Henzen, 6666). Pueri et puellæ qui ex liberalitate sacratissimi principis alimenta accipiunt (Orelli, 3366). Quæstor sacræ pecuniæ alimentorum (Insc. Nap., 4771).

[54] Faute de capitaux le fermage faisait, presque partout, place au métayage (Pline, Ep., III, 19).

[55] Pour le texte de l'inscription Velleia, voir Ern. Desjardins : De tabulis alimentaris.

[56] Ern. Desjardins : De tabulis alimentaris, et Henzen, 6664.

[57] Borghesi, l. l.

[58] Pline, Ep. VII, 18.

[59] Tab. Velleia, col. II, l. 37. M. Mommeisu Persicus professus est pramt. rustica in Valeiate et Placentino deducto vectigali et eo quod Cornelius Gallicanus obligavit [X] CLXXX D C N. accip. debet hs XCIIII D CCLXV. Cf. col. III, l. 53 et s., col. V, l. 38 et s., col. VI, l. 57 et s.

[60] Præfecti, procuratores, quæstores alimentorum.

[61] On lit au droit de cette pièce : IMP : NERVA• CAES• AVG• P• M• TR• P• COS• III• P• P•. Or sur les monnaies émises à la fin de 97, Nerva porte le surnom de Germanicus et il est qualifié d'IMP• II•. V. Cohen, n° 36. Nous devons dire que la pièce TVTELA ITALIE a été publiée par Eckhel d'après Tristan, et qu'elle n'existe dans aucun cabinet.

[62] Henzen., Annal. Inst. Arch., 1844, p. 1 et suivantes. Desjardins, De Tabulis alimentariis, Paris, 1854, in-4°.

[63] Cohen, n° 13, 299, 300, 303, 304.

[64] Cohen, Supplément n° 2.

[65] Or. Henzen, 5444.

[66] Cohen, n° 301, 302. Supplt. 31, 32.

[67] Henzen, Annal. Inst. Arch., 1851, p. 5-35.

[68] V. Henzen, n° 6482.

[69] Orelli 2273.

[70] (Bergame) Orelli 3898.

[71] (Troja) Orelli 4007.

[72] (Cervetri) Orelli 3787.

[73] Ce document a été traduit par M. Egger, Examen des historiens d'Auguste, p. 390.

[74] Qui locus rei publicæ in usu non est, nec ullo reditu esse poteat.

[75] V. un grand nombre d'inscriptions, et les médailles RESTituta ITALIA (Cohen, n° 208, 373, 374). Au risque de jeter quelque ombre sur ce tableau, je dois rappeler que les voyages dans la Péninsule présentaient alors peu de sécurité. V. Pline, Ep., VI, 25.