I. — Le culte de Diane et les martyrs d’Asie.La douceur naturelle aux Grecs d’Asie cessait quand les
superstitions locales étaient vivement surexcitées. Dans les villes où
quelque religion autochtone avait jeté de profondes racines, les païens se
montraient en général plus durs, plus farouches, moins pénétrés de
civilisation hellénique. On put le remarquer, pendant la persécution de Dèce,
à Éphèse et dans quelques cités vouées comme elle au culte d’Artémis. Éphèse
n’était pas une ville tout homérique, comme Smyrne ; c’était, ainsi que la
plupart des grands ports du littoral méditerranéen, une cité cosmopolite,
plutôt semblable à Alexandrie, et où la mollesse d’une vie vulgaire n’était
réveillée de temps en temps que par les éclairs d’une sombre superstition. Là
régnait dans son temple immense, rempli de prêtres, de prêtresses,
d’aventuriers et de malfaiteurs[1], une déesse qui
n’avait que le nom de commun avec la svelte et virginale figure rêvée par le
génie hellénique. La grande Diane d’Éphèse[2] est comme Cybèle,
Rhéa, Éphèse était la résidence du proconsul et la capitale de la province. La plupart des documents hagiographiques donnent le nom d’Optimus au successeur de ce Quintilianus que nous avons vu envoyer avec tant d’hésitation saint Pionius à la mort. Le nouveau gouverneur paraît être arrivé dans la métropole asiatique en avril 250[9]. Il se montra plus cruel pour les chrétiens que son prédécesseur. Peut-être par son ordre furent murés vivants, dans une caverne du mont Coressus ou du mont Prion, les martyrs Maximien, Jamblique, Martinien, Jean, Denys, Sérapion, Antonin, auxquels la légende a donné le nom des sept dormants[10]. Lors d’un voyage qu’il entreprit, presque aussitôt après son arrivée, pour visiter les villes de la province, il prononça la condamnation de plusieurs chrétiens. Était-il encore à Éphèse, ou déjà à Lampsaque, quand le chrétien Maxime lui fut présenté ? Il est difficile de le dire[11] : la question, du reste, importe peu. Lampsaque, comme Éphèse, était une ville à la fois superstitieuse et commerçante, et les traits des excellents Actes du martyr, rappelant ce double caractère, conviennent à l’une et à l’autre. Maxime, plus généreux que prudent, probablement peu instruit des règles posées par la sagesse de l’Église, s’était livré lui-même. Comment t’appelles-tu ? lui demanda le proconsul. — Maxime. — De quelle condition es-tu ? — Né libre, mais esclave du Christ. — Quelle est ta profession ? — Homme du peuple, vivant de mon négoce. — Tu es chrétien ? — Oui, quoique pécheur. — N’as-tu pas connu les décrets récemment portés par les invincibles empereurs ?[12] — Quels décrets ? — Ceux qui ordonnent à tous les chrétiens d’abandonner leur frivole superstition, de reconnaître le vrai prince à qui tout est soumis, et d’adorer ses dieux[13]. — J’ai connu l’ordonnance impie portée par le roi de ce siècle, c’est pourquoi je me suis livré. — Sacrifie donc aux dieux. — Je ne sacrifie qu’à un seul Dieu, à qui je suis heureux d’avoir sacrifié dès l’enfance. — Sacrifie, afin d’être sauvé ; si tu refuses, je te ferai périr dans les tourments. — C’est là ce que j’ai toujours désiré : c’est pourquoi je me suis livré, afin d’échanger cette vie misérable et courte contre la vie éternelle. Le proconsul le fit battre de verges, et rendit ensuite la sentence suivante : Puisque Maxime a refusé d’obéir aux lois et de sacrifier à la grande Diane, la divine clémence a ordonné qu’il serait lapidé, afin de servir d’exemple aux autres chrétiens. On conduisit le martyr hors de la ville, et on exécuta la sentence. Ce genre de mort n’était pas celui que désignaient ordinairement les magistrats romains ; mais les lois leur laissaient une grande latitude dans le choix des supplices. Probablement la lapidation fut ordonnée ici afin de contenter la foule des fanatiques adorateurs de Diane, qui souffraient impatiemment les outrages à son culte[14] : le rapprochement avec d’autres Actes du même temps et de la même région permet de supposer que des serviteurs zélés de la déesse s’offrirent d’eux-mêmes à remplacer les bourreaux. Lors du passage du proconsul à Lampsaque, un chrétien nommé Pierre lui fut présenté. Invité à sacrifier à Vénus, Pierre s’y refusa. Étendu sur la roue, il persistait dans son refus : le proconsul lui fit trancher la tête[15]. De Lampsaque, Optimus se préparait à partir pour Troas[16]. Dans cette ville, où saint Paul fonda une chrétienté et ressuscita un mort[17], les fidèles étaient nombreux. Mais le départ du proconsul fut retardé par une démarche des autorités municipales de Lampsaque, qui lui amenèrent trois chrétiens, André, Paul et Nicomaque. On les mit à la torture. Nicomaque, qui avait paru le plus ardent, faiblit tout à coup, quand il lui restait à peine un souffle de vie. Je suis prêt à sacrifier aux dieux, s’écria-t-il d’une voix mourante. Presque aussitôt après le sacrifice il expira, se roulant dans les convulsions du désespoir, déchirant sa langue avec ses dents. Une jeune fille de seize ans, Denise, qui assistait à ce spectacle, ne put contenir sa douleur : Malheureux, s’écria-t-elle, pour gagner une fleure de vie tu as perdu ton éternité ! Le proconsul se la fit amener. Tu es chrétienne ? lui demanda-t-il. — Oui, et je pleure sur ce malheureux qui n’a pu souffrir un instant pour gagner un éternel repos. — Mais il l’a gagné, le repos, dit le proconsul. Il a satisfait aux dieux en sacrifiant, puis, pour le soustraire à vos reproches, la grande Diane et Vénus ont daigné le prendre[18]. Toi, sacrifie comme lui ; sinon, tu seras déshonorée, puis brûlée vive. — Mon Dieu est plus fort que toi, répondit Denise : c’est pourquoi je ne crains pas tes menaces : il me donnera la force de souffrir. Le proconsul fit conduire en prison André et Paul ; puis, par un de ces affreux abus de pouvoir dont nous avons déjà rapporté des exemples il livra Denise à deux jeunes gens, qui l’entraînèrent dans leur maison. Mais sa vertu fut miraculeusement préservée : l’ange qui veille sur la pudeur des vierges se révéla tout à coup à ses persécuteurs : vaincus par la résistance de la jeune fille, touchés de sa grâce et de son innocence, les deux païens tombèrent à ses pieds et lui demandèrent pardon. Le lendemain la foule, très agitée, entoura dès le matin le tribunal du proconsul. Les meneurs n’étaient pas des Juifs, comme à Smyrne, mais deux prêtres de Diane, Onésicrate et Macedo. Livre-nous André et Paul, criait la foule. Optimus fit venir les accusés. André, Paul, dit-il, sacrifiez à l’admirable Diane. — Nous ne connaissons, répondirent les deux chrétiens, ni Diane ni les autres dieux que vous adorez nous n’avons qu’un Dieu, à qui nous réservons notre culte. — Livre-les-nous, afin que nous les fassions mourir, criait toujours le peuple. Le proconsul commanda de fouetter les deux martyrs, puis il les abandonna aux fanatiques pour être lapidés. On les entraîna les pieds liés hors de la ville, et on les écrasa sous les pierres. Pendant leur supplice, des cris, des gémissements se firent entendre : une femme éplorée se jeta sur les corps des martyrs, en disant : Pour vivre avec vous dans le ciel, je demande à mourir ici avec vous. C’était Denise, qui avait réussi à s’échapper, et qui était accourue pour partager leur couronne. Le proconsul, averti sur-le-champ, ordonna de la séparer des deux saints : on l’emmena, et elle fut décapitée. Est-ce sous Optimus, ou sous son successeur Valerius ou Valerianus, que furent condamnés, dans une autre ville du nord de la province proconsulaire, trois martyrs, Carpos, Papylos et Agathonicé ? Il est assez difficile de le déterminer ; mais leurs Actes, lus par Eusèbe[19], et récemment retrouvés[20], paraissent excellents. Le proconsul était de passage dans la riche et intelligente Pergame, une des cités les plus lettrées et les plus polies de l’Asie romaine[21]. Le christianisme y fut prêché dès les temps apostoliques ; saint Jean nomme un martyr de Pergame, Antipas[22]. Certainement cette ville comptait au milieu du troisième siècle une importante communauté chrétienne. Le proconsul voulut faire un exemple. Carpos et Papylos avaient été amenés devant son tribunal : il les interrogea successivement. Carpos, homme de naissance et de tenue distinguées (le proconsul le prenait pour un décurion), était évêque, soit de Pergame, soit d’un autre siège[23] : il répondit avec intrépidité ; déchiré par les ongles de fer, il ne cessa de crier : Je suis chrétien jusqu’au moment où, la voit lui manquant, il s’évanouit dans l’excès de la souffrance. Papylos était un diacre de Thyatire, autre ville célèbre dans la primitive Église, et qui donna des adorateurs au Christ dès le temps des apôtres[24] : homme considérable, animé de l’esprit de propagande, comme le montre un passage curieux de son interrogatoire. As-tu des enfants ? lui demandait le proconsul. — Beaucoup, par la grâce de Dieu, répondit le martyr. Une voix s’éleva alors de la foule : Ce sont les chrétiens qu’il appelle ses enfants ! — Pourquoi mens-tu, en prétendant que tu as des enfants ? dit alors le proconsul. — Apprends, répondit le martyr, que je ne mens pas, mais que je dis la vérité. Dans toute province, dans toute cité, j’ai en Dieu des enfants. Sommé de sacrifier, il refusa, et fut mis à la torture : on dit qu’il lassa successivement trois bourreaux armés d’ongles de fer. Le proconsul condamna Carpos et Papylos à être brûlés vifs. Seule avec Cyzique entre toutes les villes de l’Asie Mineure, Pergame possédait un amphithéâtre[25]. On y conduisit les deux chrétiens. Les gradins furent aussitôt remplis de peuple. Comme Pionius dans le stade de Smyrne, Papylos fut attaché d un poteau, cloué, dit le texte ; à peine le feu avait été allumé qu’il rendit l’âme. Carpos fut à son tour attaché : on le vit sourire[26]. Les bourreaux et les spectateurs restèrent stupéfaits. Pourquoi ris-tu ? lui demanda-t-on. — J’ai vu la gloire du Seigneur, et je me suis réjoui ; me voilà maintenant délivré de vous et de vos crimes. Il parla avec la même fermeté au soldat qui disposait le bois du bûcher, et mourut en bénissant le Christ. L’intrépidité du martyr fut contagieuse, comme il arrivait souvent. Au moment où sa voix se taisait, une voix de femme s’éleva : Moi aussi, s’écria une chrétienne, nommée Agathonicé, moi aussi, j’ai aperçu le glorieux festin : il faut que je m’y assoie, et que j’y participe[27]. Le peuple s’émut de l’imprudence de cette femme ; c’était une mère de famille, connue de tous. Aie pitié de ton fils, lui cria-t-on de toutes parts. Je lui laisse Dieu pour protecteur, répondit-elle. Ici les Actes ont certainement une lacune ; ils ne mentionnent pas la condamnation qui dut intervenir, et que suppose la suite du récit, ils disent seulement qu’Agathonicé, se dépouillant de ses vêtements, alla se placer elle-même contre le poteau. Le peuple gémissait tout haut, maudissait le juge, criait à la cruauté, à l’injustice. Mais elle, toute joyeuse de sentir les premières morsures du feu, s’écria : Seigneur, aidez-moi, j’ai fui vers vous, puis expira. Les chrétiens recueillirent secrètement les reliques des trois martyrs[28]. On aime à retrouver dans ce récit le peuple d’Asie tel que
nous l’avait déjà montré II. — Les martyrs de
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[1] Le temple d’Éphèse jouissait du droit d’asile.
[2] Actus apostolorum, XIX, 28, 34.
[3] Strabon, Géographie,
IV, 614 ; Pausanias, IV, 31, 6. Voir un simulacre de
[4] On a trouvé de même, à peu de distance de Lampsaque, des stèles représentant Apollon cornu.
[5] Voir la célèbre
patère d’argent trouvée à Lampsaque, aujourd’hui au musée de Sainte-Irène, à
Constantinople. Elle a été reproduite dans
[6] Nonnus, Dionysiaques, XLVIII, 351.
[7] Monnaies de Perga.
[8] Plutarque, Lucullus, 10. — Sur l’identification ou l’association en Orient, d’Artémis et d’Aphrodite, voir de curieuses pages de M. de Linas, Origines de l’orfèvrerie cloisonnée, t. III, 1887, p. 201-203, 255.
[9] Quintilianus était
encore en charge au mois de mars ; voir le dernier alinéa de
[10] J’interprète ainsi
la légende célèbre chez les Grecs et chez les Latins, rapportée par Grégoire de
Tours, De gloria martyrum, 95. Le fait de chrétiens murés vivants n’est
pas sans exemple dans l’histoire des persécutions : voir Bosio, Roma
sotterranea, p. 481 ; De Rossi, Bullettino di archeologia cristiana,
1873, p.9 ; cf. Rome souterraine, p. 133, 134, et les Dernières
persécutions du troisième siècle, 2e éd. p. 72. — Sur les
sources de
[11] Les Actes de
saint Maxime (dans Ruinart, p. 144) disent seulement qu’il souffrit apud Asiam, mais indiquent le 14 mai comme date
de son martyre. Or, à la même date, les saints Pierre, André et Denise, furent
mis à mort à Lampsaque (Ruinart, p. 149). A moins de supposer une erreur, soit
dans
[12] Dèce s’était associé dès 250 son fils aîné avec le titre de César.
[13] Acta S. Maximi, dans Ruinart, p. 144. Cette phrase caractérise bien l’idée toute politique de la persécution de Dèce.
[14] Actus apostolorum, XIX, 23.
[15] Acta SS. martyrum Petri, Andrea, Pauli et Dionysiæ virginis, 1, dans Ruinart, p. 147.
[16] Cum multa ambitione. Ibid., p. 148. Il devait faire son entrée solennelle, comme nouveau gouverneur. Sur ces entrées, voir Edmond Le Blant, les Actes des martyrs, § 61, p. 176.
[17] Actus apost., XX, 5-13.
[18] Le proconsul fait allusion à la tradition d’après laquelle Diane aurait emporté dans son char Hippolyte mourant ; Virgile, Énéide, VII, 766-768 ; Horace, IV Carm., VII, 26 ; cf. Creuzer, Symbolik, t. IV, p. 146. Une peinture d’un temple de Diane à Rome, encore visible à la fin du quatrième siècle, représentait celte scène ; Prudence, Contra Symmachum, II, 54-59.
[19] Histoire ecclésiastique, IV, 15, 48.
[20] Par M. Aubé, à
[21] Pergame possédait jadis une bibliothèque de deux cent mille volumes, qu’Antoine fit porter à Alexandrie.
[22] Apocalypse, II, 13.
[23] Nous savons par le texte de Métaphraste que Carpos était évêque et Papylos diacre : cette indication, omise par les nouveaux Actes, se retrouve dans le martyrologe hiéronymien, et dans le ménologe syrien publié par M. Wright d’après un ms. de 412. Cf. Duchesne, Bulletin critique, mai 1882, p. 471.
[24] Actes des Apôtres, XVI, 14 ; Apocalypse, II, 24.
[25] Texier, Voyage
en Asie Mineure, t. II, p. 174, pl. CVI. L’amphithéâtre de Pergame est en
partie taillé dans le roc. Il n’est pas très vaste : le grand diamètre de
l’arène à
[26] Ce sourire des chrétiens devant le supplice étonnait toujours les païens : Tu ris ? s’écrient de même les gens de Smyrne, en s’adressant à Sabina ; Passio S. Pionii, 7.
[27] L’allusion au banquet céleste, qui se retrouve dans d’autres écrits du même temps (Const. apost., II, 5 ; Passio SS. Jacobi, Mariani, 11, dans Ruinart, p. 230), dans les liturgies funéraires (Edmond Le Blant, Sarcophages chrétiens antiques d’Arles, Introduction, p. XXXVI) et dans les inscriptions (Bullettino di archeologia cristiana, 1881, p. 125), est tout à fait conforme aux habitudes de pensée et de langage des premiers chrétiens. Dix-huit peintures des catacombes romaines — une du cimetière de Domitille (fin du premier siècle ou commencement du second), une du cimetière de Priscille (second siècle), quatre du cimetière de Calliste (fin du second ou commencement du troisième), deux du cimetière de sainte Agnès (seconde moitié du troisième, commencement du quatrième), dix du cimetière des saints Marcellin et Pierre (même époque) représentent des repas. La fresque du cimetière de Priscille et les quatre fresques du cimetière de Calliste font allusion au sacrement de l’Eucharistie (cf. Rome souterraine, p. 312, 395) ; deux des fresques du cimetière des saints Pierre et Marcellin représentent une distribution charitable d’aliments et le miracle des noces de Cana. Mais les neuf autres peintures de repas sont des images allégoriques de la félicité des élus dans le paradis. Voir De Rossi, Bullettino di archeologia cristiana, 1882, p. 111-130, et Lefort, Études sur les monuments primitifs de la peinture chrétienne, p. 143-158.
[28] M. Harnack a publié (Texte und Untersuchungen, 1888, p. 433 et suiv.) une nouvelle édition du texte des Actes, d’après le manuscrit découvert par M. Aubé. Suivant lui (comme l’avaient déjà soutenu Zahn, l. c., et Aubé, l. c.), les martyrs Carpos, Papylos et Agathonicé appartiendraient au second siècle, et leurs Actes auraient été composés dans le même temps. Cette opinion, fondée sur les nombreux traits d’archaïsme qui s’y rencontrent, mérite certainement l’attention ; elle ne nous paraît pas assez établie, cependant, pour obliger à retirer cet épisode au temps où, par de bonnes raisons aussi, le place l’opinion commune. Mgr. Duchesne l’attribue, comme nous, au temps de Dèce, qui lui paraît bien mieux indiqué que Marc-Aurèle ; voir Bulletin critique, 1882, p. 470-471.
[29] Même la poésie des
beaux temps de
[30] Prudence, Contra Symmachum, I, 369-378. — Porphyre et les philosophes néoplatoniciens mettent Artémis au nombre des démons malfaisants, qui prennent plaisir à donner la chasse aux bêtes féroces et qui poursuivent les âmes humaines. Proclus, Comm. sur le Timée, I. Cf. Jules Simon, Histoire de l’École d’Alexandrie, t. II, p. 129.
[31] Acta SS. martyrum Tryphonis et Respicii, proleg., dans Ruinart (éd. de Ratisbonne), p. 207.
[32] Pline, Lettres, V, 47. Apamée de Bithynie était une colonie romaine juris italici ; Ulpien, au Digeste, L, XV, 1, § 10. Elle portait les noms de Julia Concordia Augusta Apamea ; Eckhel, Doctr. numm. vet., t. II, 406 ; Corp. inscr. lat., t. III, 335. Il ne faut pas la confondre avec Apamée de Syrie et Apamée Kibotos.
[33] Cf. Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles, 3e éd., p. 315.
[34] A Kaisaria (Césarée), le thermomètre descend souvent à 15 degrés au-dessous de zéro ; à Angora (Ancyre) à 10. Cf. Tchitchatchef, Voyage en Asie Mineure, cité par Duruy, Histoire des Romains, t. III, p. 596, note.
[35] Acta, 3, 4.
[36] Ibid., 5.
[37] Le 26 octobre, le
martyrologe hiéronymien porte : VII Kl. Nov.
[38] Acta SS. Luciani et Marciani martyrum, dans Ruinart, p. 151, et dans les Acta SS., octobre, t. XI, p. 817.
[39] Tillemont doute qu’à cette époque il y eût des hommes pratiquant ouvertement les arts magiques (Mémoires, t. III, note XII sur la persécution de Dèce) ; voir cependant Ruinart, p. 151, note d, et le P. Bossue, Acta SS. oct., t. XI, p. 819, note g.
[40] Les Actes donnent à celui-ci le nom de Sabinus, et le titre de proconsul, qui fut en effet porté par les gouverneurs de Bithynie jusqu’à Trajan, et leur fut rendu pendant le règne de Caracalla, mais ne leur appartenait plus sous Dèce (cf. Eckhel, Doctrina numm. vet., t. II, p. 389 ; Bossue, l. c., p. 806, n° 7 ; Perrot ; De Galatia provincia romana, p. 136 ; Marquardt, Römische Slaatsverwaltunq, t. I, p. 352-354). Les Actes de saint Tryphon désignent par les noms de Tiberius Gracchus Claudius Aquilinus le magistrat qui le condamna. Il y a tout lieu de croire que les saints Tryphon et Respicius et les saints Lucien et Marcien comparurent les uns à Nicée, les autres à Nicomédie, devant le même légat de Bithynie ; mais on sait avec quelle facilité les rédacteurs de seconde main inventaient les noms et les titres des magistrats, quand la tradition ou les documents sur lesquels ils s’appuyaient ne les leur fournissaient point.
[41] Saint Jean Chrysostome, Homil. LXX ; Œuvres, t. V, p. 869. — On doute que cette homélie soit de saint Jean Chrysostome ; voir l’avertissement qui la précède, dans l’édition bénédictine.
[42] Cf. Tillemont, Mémoires, t. III, note X sur la persécution de Dèce.
[43] Acta SS., janvier, t. II, p. 808 et suiv.
[44] Spécialement sur les procès-verbaux de la procédure criminelle et le rôle de l’officium. Voir Edmond Le Blant, les Actes des martyrs, ch. II et §§ 10, 15, 25, 35, 38, 52, 53, 55, 56, 58, 59, 61.
[45] Ou en Cappadoce, car le Pont Polémiaque paraît avoir dépendu tantôt de l’une, tantôt de l’autre de ces provinces.
[46] Saint Grégoire de Nysse, Vita S. Gregorii Thaumaturgi, Migne, Patr. græc., t, XLVI. — Une Vie syriaque de saint Grégoire le Thaumaturge a été publiée par Ryssel dans Theol. Zeitschr. aus der Schweiz, 1894, p. 228-254. Elle parait postérieure à saint Grégoire de Nysse et antérieure au septième siècle. Elle semble démontrer l’existence d’un document grec dont elle serait dérivée, et dont seraient dérivées aussi les recensions de saint Grégoire de Nysse et de Rufin.
[47] Cf. Tillemont, Mémoires, t. IV, art. VIII sur saint Grégoire le Thaumaturge.
[48] Surius, Vitæ .SS., t. XI, p. 524-526 ; Métaphraste, dans Migne, Patr. Græc., t. CXVI, p. 269-270.
[49] Armenia Minor. Voir De Rossi, Inscriptiones christianæ urbis Romæ, t. I, n° 355 ; Marquardt, Römische Staatsverwaltung, t. I, p. 369, 435.
[50] Dion, LV, 23 ; Procope, De ædificiis, III, 4.
[51] Cf. Edmond Le Blant, Polyeucte et le zèle téméraire, dans Mémoires de l’Académie des Inscriptions, t. XXVIII, 1876, 2e partie, p. 335-352.
[52] Le 14 février. In Militana civilat. natale Sci Polioti. Mart. hiéron., éd. De Rossi-Duchesne, p. 20.
[53] Les Actes de
saint Polyeucte n’étaient connus jusqu’à ces derniers temps que par la
rédaction justement suspecte de Métaphraste et un texte plus court publié par
les Bollandistes. M. Aubé a retrouvé en 1882, dans deux manuscrits grecs de
[54] Eusèbe, Hist. Ecclés., VI, 39, 4.
[55] A cause de l’expression : Scutum quoddam ac refugium Antiochiæ regionis, M. Harnack se demande si Acace n’administrait pas en qualité de chorévèque les environs d’Antioche. Die Missimi und Ausbreitung des Christenthums, p. 483, note 1.
[56] Actes des Apôtres, XIII, 14-51.
[57] Strabon, Géographie, XII, 6, 14 ; Lebas et Waddington, Voyage archéologique, t. III, n° 668.
[58] Ou plus probablement Marcianus. Les désinences anus sont fréquentes au troisième siècle ; cf. De Rossi, Inscriptiones christianæ urbis Romæ, t. I, p. CXII-CXIV.
[59] Sans cette circonstance, on pourrait supposer que l’original grec qualifiait Martianus, d’άνθύπατος proconsul. Άνθύπατος a été quelquefois employé avec le sens de consularis (cf. Appien, De Bello civil., I, 38, rapproché de Spartien, Hadrien, 22, 13 ; Capitolin, Antonin le Pieux, 2, 11 ; Marc. Ant., 11) et le traducteur eût pu à la rigueur s’y tromper.
[60] Debes amare principes nostros, homo Romanis legibus vivens. Acta disputationis S. Achatii episcopi et martyris, 1, dans Ruinart, p. 130. — Antioche de Pisidie était une colonie romaine juris italici, ayant ses duumviri et ses décurions : l’expression homo Romanis legibus vivens s’applique très bien à l’un de ses habitants.
[61] Cf. les nombreux textes des Pères et des anciennes liturgies cités par Mangold, De Ecclesia primæva pro Cæsaribus ac magistratibus preces fundente, p. 11-17.
[62] Sur le culte des
empereurs, même vivants, répandu surtout en Italie et en Orient, voir Boissier,
[63] Sur les festins
qui accompagnaient les sacrifices commandés aux chrétiens par l’édit de Dèce,
voir plus haut, chap. VIII. Le temple de Jupiter et
de Junon indique probablement le Capitole, où ces deux divinités
formaient avec Minerve une triade. Il y avait donc un Capitole à Antioche de
Pisidie ; car je ne partage par l’opinion de M. Castan, les Capitoles
provinciaux (dans Mém. de
[64] Je me demande
pourquoi Acace est allé chercher si loin cette allusion, car
[65] Cataphryges aspice, homines religionis antiquæ. — On peut, en combinant Eusèbe, Chronique (éd. Schœne, p. 175-173) ; Hist. Ecclés., IV, 16, 27 ; V, 1, 49 ; saint Épiphane, Hæres., XLIII, 1, placer aux environs de 160 l’apparition du montanisme en Phrygie.
[66] Cf. Edmond Le Blant, Recherches sur l’accusation de magie dirigée contre les premiers chrétiens, 1869, et Notes sur les bases juridiques des procès dirigés contre les premiers chrétiens, 1866, p. 8-13.
[67] Άγαθός
Άγγελος. Les chrétiens
donnaient volontiers des surnoms à leurs évêques ; cf. Ίγνάτιος
xαί ό Θεοφόρος.
Le surnom donné à Acace convenait bien à un pasteur ; Apoc., II, 1, 8,
12, 18 ; III, 1, 7, 14. Ce cognomen se retrouve sur deux marbres funéraires de
la plus ancienne partie du cimetière de Priscille (Bull. di arch, crist.,
1886, p. 58, 97) et sur une pierre également cémétériale, trouvée à Rome en
1887, et portant le monogramme de Christ. (Bull. della comm. arch. com. di
Roma, 1887, p. 181, n° 191). Il n’est pas sans exemple sur des tombes
païennes ; voir à Ostie, Corp. inser. lat., t. XIV, 294. On le rencontre sur un
sceau rectangulaire provenant de Tripoli de Syrie, et conservé aujourd’hui au
Louvre ; Bull. de
[68] Dans le texte de
Ruinart, avant cette dernière phrase, immédiatement après avoir dit son nom et
son surnom. Acace ajoute : et Piso Trajanorum (ou
Trojanorum) episcopus, et Menander presbyter. On ne comprend pas que
le martyr livre les noms, après les avoir refusés. Les manuscrits consultés par
Ruinart et les Bollandistes les rapportent du reste avec bien des variantes. On
est tenté de croire qu’il y a là quelque glose marginale, qu’un copiste aura
fait entrer dans le texte. Ce qui confirme cette pensée, c’est qu’un manuscrit
récemment entré à
[69] Lectis itaque omnibus gestis, Decius imperator altercationem jam redditæ responsionis admirans, versus in risum est. Acta disputationis S. Achatii, 5, dans Ruinart, p. 142. — Il est à peine besoin de faire remarquer que, si l’interrogatoire peut avoir été emprunté à une pièce authentique, ce dernier détail au contraire ne provient que d’une tradition plus ou moins bien renseignée.
[70] Martiano præfecturam Pamphyliæ mox dedit. Ibid.
[71] Les martyrologes, placent en février la mort de saint Nestor (V Kl. Mart. Pampilia natl. Nestoris ; Mart. hiéron., éd. De Rossi-Duchesne, p. 25), tandis que le procès d’Acace, à la suite duquel Martiarius reçut la légation de Pamphylie, eut lieu le 4 des calendes d’avril (29 mars).
[72] Sur l’irénarque, voir Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles, 3e éd., p. 315, et Marquardt, Röm. Staatsverwaltung., t. I, p. 213.
[73] Et accipientes eum in medio sui, recesserunt in locum separatum a multitudine, positisque subselliis plurimis, jusserunt afferri thronum et ornari eum ubi sederet episcopus. Acta S. Nestoris, dans les Acta SS., février, t. III, p. 629. Sur les sièges d’honneur, voir De Rossi, Bullettino di archeologia cristiana, 1872, pl. VI et VIII, et les textes cités par Edmond Le Blant, les Actes des martyrs, § 99, p. 239-241, auxquels on peut ajouter ce mot de saint Pacien, Ep. 2, sur l’ordination sacrilège de Novat : Eum, consecrante nullo, linteata sedes accepit, et le récit de Pontius, 16, sur le moment qui précéda la dernière comparution de saint Cyprien devant le proconsul : Sedile autem erat fortuito linteo tectum, ut et sub ictu passionis episcopatus honore frueretur. Dans les bas-reliefs d’un sarcophage du musée de Latran, Dieu le Père est représenté assis sur un siège voilé d’une draperie, et, au-dessous, Marie sur un siège non voilé. Voir Bullettino di arch. crist., 1865, p. 69 ; Rome souterraine, pl. XIX et p. 435 ; Northcote et Brownlow, Christian Art, pl. XXIII ; Roller, Catacombes de Rome, pl. LXXXII ; Marucchi, Éléments d’archéologie chrétienne. Notions générales, p. 327.
[74] Sur cet édit, voir Lacour-Gayet, Antonin le Pieux, 1888, p. 15.
[75] Divus Pius, cum provinciæ Asiæ præerat, sub edicto proposuit, ut Irenarchæ, cura apprehendissent latrones, interrogent eos de sociis et receptatoribus ; et interrogationes litteris inclusas atque obsignatas ad cognitionem magistratus mittant. Igitur qui cum elogio mittuntur ex integro audiendi sunt, vel etiam per Irenarchas perducti. Marcien, au Digeste, XLVIII, III, 6.
[76] Insecutores. Nous n’avons pas le texte grec de cette partie des Actes : il s’agit probablement des διωγμϊται, ou gendarmes municipaux, qui furent employés à Smyrne lors de l’arrestation de saint Polycarpe. Cf. Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles, 3e éd., p. 314 ; Marquardt, Römische Staatsvewaltung, t. I, p. 213 ; Mommsen, Röm. Geschichte, t. V, p. 324, note 2.
[77] Cum quis άνάxρισιν, id est quæstionem sen inquisitionem faceret, juberi oportet venire Irenarcham, et quod scripserit exsequi : et si diligenter ac fideliter hoc fecerit, conlaudandum eum ; si parum prudenter, non exquisitis argumentis, simpliciter denotare, Irenarcham minus retulisse. Sed si quid maligne interrogasse, aut non dicta retulisse pro diclis eum compererit, ut vindicet in exemplum, ne quid et alius postea tale facere moliatur. Marcien, l. c.
[78] De Irenarchis præceptum est, quia non omnes ex fide bona elogia scribere compertum est. Ibid.
[79] Eupator est probablement l’irénarque. Socratès est un autre magistrat de la cité, peut-être l'έxδιxος. Marquardt, t. I, p. 214.
[80] Marcien, l. c.
[81] Surius, Vitæ SS., t. XI, p. 231, § 6 ; saint Grégoire de Nysse, Encomium magni martyris Theodori, 4, 5. Cf. Edmond Le Blant, les Actes des martyrs, p. 28.
[82] Baronius
connaissait des Actes grecs de saint Nestor, et les jugeait meilleurs
que les latins ; Ann. Ecclés., ad ann. 254, § 23. Les Bollandistes n’ont
pu les retrouver ; voir Acta SS., février, t. III, p. 627. Plus heureux,
M. Aubé les a publiés dans
[83] Ό άδάμας σΰτος. C’est sur le surnom donné à Origène ; Hist. Ecclés., VI, 14, 10.
[84] Menæa magna Græcorum, Venise, 1528, volume de décembre, p. 358.
[85] Ibid., mai, p. 85. — Martyrologe hiéronymien, au 25 juillet : ... Et in Licia civitate Samon natale Sci Christofori. De Rossi-Duchesne, p. 96.
[86] Eusèbe, Hist. Ecclés., VI, 39, 4.
[87] Saint Jean Chrysostome, De S. Babyla contra Julianum et qentiles, 11.
[88] Théodoret, Hist. Ecclés., III, 6 ; Philostorge, Hist. Ecclés., VII, S. Saint Jean Chrysostome dit seulement qu’on honorait ces jeunes martyrs en même temps que saint Babylas ; Homilia in sanctos martyres Juventinum et Maximinum. Grégoire de Tours leur donne les noms d’Urbanus, Prilidanus et Epolonus ; Hist. Franc., I, 28. Le martyrologe hiéronymien y fait allusion : VIII Kl. Febr. (24 janvier) Antiochia passio Sci Babili epi. cum tribus parvulis. De Rossi-Duchesne, p. 13.
[89] Acta SS., janvier, t. II, p. 570. — Baronius (Ann., ad ann. 253, § 126) conjecture que Numérien est mis ici par confusion avec un magistrat appelé Numerius, qui joua un rôle actif dans la persécution de Dèce.
[90] Saint Jean
Chrysostome, De S. Babyla, 11. Sur les instruments de supplice enterrés
avec les martyrs, voir saint Ambroise, Exhort. virg., 11, 9 ; Edmond Le
Blant, les Actes des martyrs, § 85, p. 215 ; De Rossi, Roma
sotterranea, t. II, p. 164, 165 ; t. III, p. 621-
[91] Sozomène, Hist. ecclés., v, 19. Cf. Julien l’Apostat, t. III, p. 57.
[92] Cf. Eusèbe, Hist.
Ecclés., VI, 20. — Sur les bibliothèques chrétiennes dans les trois
premiers siècles, voir Martigny, art. Bibliothèques dans le Dictionnaire
des antiquités chrétiennes, 2e éd., p. 201 ; Seudamore, art. Library,
et Salusbury Foulkes, art. Librarius, dans le Dictionary of christian
antiquities, p. 985 et 988 ; Kraus, dans
[93] Origène, In I Reg. Homil. I ; Œuvres, t. I, P. 356.
[94] Eusèbe, Hist. Ecclés., VI, 39.
[95] Ibid., 46.
[96] Voyez avec quelle habileté les païens exploitèrent la défection de l’évêque de Smyrne, Eudæmon. Passio S. Pionii, 15, 16.
[97] Eusèbe, Hist. Ecclés., VI, 39, 5.
[98] Ibid., VI, 14, 10.
[99] Ibid., VI, 39, 5. — Cf. Actes des Apôtres, XVI, 24, Paul et Silas en prison à Philippes. — En latin le supplice du ξύλον, lignum, était aussi appelé nervus. Le nervus était ainsi nommé, dit Martigny, parce qu’à l’aide de nerfs on étirait violemment et on engageait dans des trous de plus en plus espacés les pieds du patient renversé sur son dos, et jusqu’à ce que cette tension amenât la mort par la rupture du ventre. On a trouvé à Pompéi un nervus propre à recevoir dix condamnés à la fois. Le cinquième trou parait avoir été le maximum. Dictionnaire des antiquités chrétiennes, art. Martyre, p. 453. Dans son mémoire sur les Monuments antiques relatifs aux affaires criminelles, M. Edmond le Blant a reproduit un nervus trouvé dans la caserne des gladiateurs, à Pompéi (Revue archéologique, mars-avril 1889, p. 149, et les Persécuteurs et les martyrs, 1893, p. 283).
[100] Eusèbe, l. c.
[101] Ibid. — Sur la fable trop facilement acceptée par saint Épiphane, Hœres., LXIV, 2, et d’après laquelle Origène quelque temps avant de quitter Alexandrie, aurait sacrifié aux idoles pour sauver sa pudeur, voir Tillemont, Mémoires, t. III, note XXII sur Origène.
[102] Aurelius Victor, De Cæsaribus, 29.
[103] Oratio Constantini ad sanctorum cœtum, 24.
[104] Ut memorias taceamus antiquas, et ultiones pro cultoribus Dei sœpe repetitas nullo vocis preeconio revolvamus, documentum retentis rei salis est quod sic celeriter quodque in tanta celeritate sic granditer nuper secuta defensio est, ruinis regum, jacturis opum, dispendio militum, diminutione castrorum. Saint Cyprien, Ad Demetrianum, 17. — Je dois dire que la plupart des manuscrits portent ruinis rerum et non regum : c’est la version adoptée généralement, aussi bien dans l’édition de Baluze que dans l’édition récente de Hartel. Mais si l’allusion est moins directe, le sens général de la phrase n’est pas différent.