LA TERREUR

TOME SECOND

 

CONCLUSION.

 

 

J'ai retracé, d'après les livres les plus autorisés et avec l'aide des documents authentiques qu'ils ont reproduits, le tableau du régime de la Terreur. Ce travail laisse à l'auteur le cœur navré et ne peut produire sur le lecteur qu'une impression douloureuse. On n'a pas seulement sous les yeux le spectacle de la désolation et de la mort, c'est le despotisme le plus sanglant, c'est le crime qui triomphe, armé non de l'épée du combattant, mais du couteau de la guillotine, et qui, dans cet odieux triomphe, ose invoquer le nom de la vertu ! A cette vue, on se prend d'une invincible horreur pour ces monstres d'hypocrisie ou de fanatisme, et l'on éprouve aussi un sentiment inexprimable pour le temps même qui en a souffert, mais qui les a soufferts. Pour ne point condamner tout ce temps, pour y retrouver des traits dont la France encore puisse être fière, il faut tâcher d'oublier les bourreaux pour ne voir que les victimes. Ce sont elles encore, ces grandes et nobles victimes, qui soutiennent avant tout l'honneur du pays. Vit-on jamais plus de constance dans les épreuves les plus cruelles, plus de force d'âme, plus de grandeur dans le sacrifice, plus de mépris de la mort, plus de simplicité dans la mort ? C'est comme un renouvellement de l'âge des Martyrs. Il faut voir aussi ceux qui à la frontière luttaient pour sauver la Patrie contre les ennemis dont la Terreur doublait les forces. Là du moins le patriotisme ne se manifestait que par le sacrifice de soi, et le sang versé ne retombait pas sur nos têtes. Il n'en faut pas séparer ceux qui jusque dans l'Assemblée, loin de courber le front et de se renfermer dans un lâche silence, soutinrent, comme Lanjuinais, d'autres combats au péril de leur vie : s'ils ont survécu, ce n'est pas la faute des proscripteurs. Enfin, il faut aussi, en considérant l'œuvre accomplie et non pas l'ouvrier compromis dans ce régime par sa complicité ou sa faiblesse, tenir compte des grands travaux qui se faisaient dans les commissions de l'Assemblée ; mais parmi les choses que la Révolution de 1789 avait données à la France, ne cherchez plus la liberté. Vous n'en verrez que la statue, la statue que saluait sur la place de la Révolution Mme Roland montant à l'échafaud : Ô liberté ! que de crimes on commet en ton nom ! La liberté, la seule chose pour laquelle il y ait eu lutte dans l'Assemblée constituante, la liberté léguée avec la constitution de 1791 à l'Assemblée législative, a succombé au milieu des sanglants débats de la Convention. Les vainqueurs des Girondins ne l'ont mise dans la constitution de 1793 que pour la suspendre avec elle, et — sort étrange de cette constitution ! — ce sera un crime nouveau, crime de contre-révolution au premier chef, que d'en réclamer d'eux la mise en vigueur La liberté ne reparaîtra qu'après leur chute, mais mutilée, frappée au cœur, et déshonorée aux yeux de l'opinion publique par sou commerce avec ces hommes de sang.

 

A quoi donc a servi la Terreur ? A-t-elle servi à délivrer la France de la guerre étrangère ou de la guerre civile, à sauver l'œuvre de la Révolution ? Ici, je me bornerai a poser les questions ; j'emprunterai les réponses à un homme que la Révolution ne désavouera pas, M. Edgard Quinet. La Terreur était-elle nécessaire pour repousser l'invasion étrangère ? Ne faisons pas à nos pères l'injure de croire qu'ils n'auraient pas su défendre leurs foyers si on ne les eût contraints, sous peine de mort, à prendre les armes ou à fournir des munitions et des vivres à nos jeunes soldats. Ce ne sont pas les hommes de septembre qui combattaient avec Dumouriez dans l'Argonne ; ce n'est pas la Terreur qui lui a inspiré son audacieuse manœuvre après qu'il s'y fut laissé tourner, et qui le fit vaincre à Valmy. C'est l'art de la guerre et non pas la Terreur qui a sauvé la France, dit M. Quinet en tête d'un de ses chapitres. L'art, même imparfait, ajoute-t-il, vainquit sans guillotine dans l'Argonne. Depuis le milieu de 1794, les armées françaises atteignent une perfection qu'elles n'ont jamais dépassée. Et dans cet intervalle, qui a vaincu à Wattignies le 16 octobre 1793 ? Ce n'est pas le décret exterminateur du 9 décembre : c'est le plan de Carnot. Qui a pris Toulon le 19 décembre 1793 ? Ce ne sont pas les mitraillades et les fusillades ordonnées par Fréron. C'est l'idée de placer la batterie au fort de l'Éguillette. Qui a vaincu le 8 messidor 1794 à Fleurus ? Ce n'est pas la loi du 22 prairial et le redoublement des échafauds. C'est l'idée de la concentration des armées du Nord et de Sambre-et-Meuse. (t. II, p. 411.)

La Terreur a-t-elle servi davantage à la paix intérieure ? On a dit que le régime de la Terreur avait été rendu nécessaire par la révolte de cinquante départements. Dites plutôt que cette révolte a été excitée par l'avènement de la Terreur. Ce qui a causé le déchirement de la France, ça été le déchirement de la Convention, quand elle a subi et inauguré le régime de la peur, le 31 mai, en se mutilant elle-même sous la menace de l'insurrection. (t. II, p. 78.)

A-t-elle servi à sauver du moins, au milieu de ces périls du dehors et de ces déchirements intérieurs, les principes de 1789 ? Mais de ces principes il en est un qui, depuis son acclamation dans la nuit du 4 août, ne fut plus jamais mis en question par personne ; je veux dire l'égalité : égalité de naissance, égalité de droit, égalité devant la loi, l'impôt et la justice, en un mot, tout ce qui constitue la révolution sociale. C'est le point sur lequel M. E. Quinet revient avec le plus d'insistance dans son livre : L'égalité devant la loi, dit-il, était à peu près acceptée. La révolution sociale se faisait du consentement de tous. La noblesse et le clergé ne prétendaient pas s'y opposer ; pour faire passer clans la loi des vœux à peu près unanimes, il n'était pas besoin de si prodigieux efforts et d'une telle effusion de sang. (t. I, p. 34.) Et encore : C'est un fait incroyable que la facilité avec laquelle se consomma, dans une nuit, ce qu'on peut appeler la révolution matérielle et sociale. Les choses s'écroulèrent d'elles-mêmes. Et ne croyez pas que l'enthousiasme de tous les ordres ne fût ici qu'un accident. Il naquit, au contraire, de la conviction profonde que le moment était venu de mettre fin à l'ancien régime dans tout ce qui était privilège, inégalité civile... Si les Français n'eussent voulu que la rénovation matérielle et l'égalité civile, la Révolution se trouvait terminée le 5 août 1789. Il n'y avait plus besoin d'assemblées, ni de sacrifices d'aucun genre, bien moins encore de batailles à livrer ; car ce n'est pas pour la restitution des privilèges abandonnés dans la nuit du 4 août que se seraient levés les rois d'Europe. (t. I, p. 98, 99.)

Mais ces rois eux-mêmes, entraînés ou provoqués par tout autre chose, quand ils auraient vaincu, n'y auraient rien changé. Lisez le chapitre : Que serait-il arrivé si la France avait été envahie en 1792 ? Si la France avait été envahie en 1792 — je dis là un blasphème l —, ne croyez pas néanmoins que l'ancien régime eût pu être rétabli. Il était déjà trop tard. Même vaincue, la nation française, en 1792, eût été bien autrement redoutable et fière qu'en 1814 et 1815. Il eût fallu composer avec le volcan en flammes ; en 1814, il ne restait que les cendres. Louis. XVI, restauré par les Prussiens, n'eût pu être moins libéral que Louis XVIII restauré par la coalition. L'immense soif de liberté qui dévorait alors les Français n'aurait pu être éteinte par la force seule. Dans tous les cas, ce que la France possède, elle l'eût certainement obtenu, même après une invasion. Rentrer dans la féodalité était la seule chose impossible. Vous n'auriez pas vu, il est vrai, les guerres immenses, les capitales prises et perdues. Mais les cinq codes, puisqu'à cela devaient se borner les conquêtes inattaquables de la France, eussent été rédigés sous tous les régimes. Voilà la part qu'aucun événement, aucun caprice de la destinée ne vous eût enlevée. Car ces codes ne contrarient aucun genre de despotisme. C'est, au fond du navire, le lest impérissable ; nulle tempête n'aurait pu vous l'arracher ; même engloutis dans l'esclavage, vous l'auriez conservé. (t. I, p. 416.)

La Terreur ne pourrait tenter de se justifier devant l'histoire (et cela ne la ferait point absoudre) qu'ayant le péril pour prétexte et le succès pour excuse. A-t-elle eu le péril pour prétexte ? mais elle a augmenté de jour en jour à mesure que le danger extérieur a diminué : Au commencement de 94, en germinal, en floréal, en prairial, tous les chefs, Robespierre, Billaud, Couthon, ne se lassent pas de redire que l'Europe est vaincue, que le succès de nos armes est désormais incontestable, que le bruit de nos victoires retentit dans l'univers. Et pour bien prouver à la postérité que ce n'est pas le péril qui a fait le système, c'est au moment où tous les orateurs triomphent, où le péril est le moindre, que l'épouvante va être portée au comble par la loi du 22 prairial. (t. II, p. 277.)

Quant au succès, renvoyons nos modernes terroristes au chapitre spécial : Le succès a-t-il légitimé la Terreur ? et bornons-nous à cette réflexion qui le termine : Combien de temps répéterez-vous encore cet étrange non-sens que tous les échafauds étaient nécessaires pour sauver la Révolution qui n'a pas été sauvée ? Cependant la guillotine marchait. Oui, mais il aurait fallu qu'elle marchât au bout du monde ; dès qu'elle s'arrêtait, elle décapitait les bourreaux. N'importe, ajoute-t-on, il fallait ces supplices pour tout sauver. Et moi, après une expérience de quatre-vingts ans, je demande aujourd'hui avec la postérité : Que pouvait-il donc nous arriver de pis ? (t. II, p. 242.)

Et à propos du 31 mai : On appelle cela sauver la Révolution. Combien de temps a duré ce salut ? Si je tourne la page, je suis déjà à ce que vous appelez la ruine. (Ibid., p. 81.)

A quoi donc a servi la Terreur ? Elle a servi à nourrir, à propager la terreur. Elle n'a servi à rien d'autre, pas même à sauver ceux qui l'avaient mise à l'ordre du jour. Écoutez ce résumé de l'histoire du temps par un homme qui l'avait pratiquée sans doute : Voici tout ce que je sais de la Révolution, répondait Cambon à quelqu'un qui lui demandait d'écrire ses mémoires : On avait allumé un grand phare dans la Constituante ; nous l'avons éteint dans la Législative. La nuit s'est faite, et dans la Convention nous avons tout tué, amis et ennemis. (t. I, p. 51.)

Et le peuple s'était fait à ce spectacle : Le peuple, ajoute ailleurs M. E. Quinet, n'a plaint aucun de ses chefs, même les plus aimés, quand le moment est venu pour eux de monter sur l'échafaud. Ce sang qu'on croyait lui être si cher, et qui semblait devoir crier si haut, lui devint tout à coup indifférent. On put lui arracher ainsi, l'un après l'autre, tous ceux qui l'avaient le mieux servi. Il vit défiler sur la guillotine tous ses partisans ; jamais il ne leva la main pour arrêter le couteau. Sa curiosité se lassa, jamais sa patience. Le supplice de Camille Desmoulins, celui de Danton étonnèrent ; mais on n'entendit aucune plainte, on ne surprit aucun regret. L'homme qui avait été le plus applaudi, était renié et oublié par tous dès qu'il était à terre. Le coup qui le frappait le déclarait coupable. Son supplice faisait son crime. Ainsi passèrent sur l'échafaud, l'un après l'autre, tous les favoris du peuple, sans lui tirer un soupir ; et il ne paraît pas que de lui-même il eût jamais songé à mettre fin au spectacle du cirque, tant que ses amis eussent consenti à lui en fournir la matière. Toutes ces têtes qui l'avaient charmé ou dominé roulèrent à ses pieds ; à mesure que chacune tombait ; par une illusion inconcevable, il se croyait délivré de je ne sais quel péril et se figurait sentir une tyrannie de moins.(t. II, p. 243, 244.)

C'est un enseignement que doivent méditer ceux qui prônent aujourd'hui Marat et Robespierre ; qui, plus ou moins ouvertement, justifient le régime de la Terreur, et qui, par conséquent, le cas échéant, seraient disposés à y jouer leur rôle. La Terreur est un régime qui n'aboutit qu'à la Terreur, régime d'extermination sans fin, qui doit tuer toujours, ses ennemis d'abord, puis ses amis, de tous les degrés, les uns après les autres, jusqu'au jour où le système lui-même est tué : mais ce jour-là ceux des siens qui lui survivent, le cri public en a bientôt fait justice : témoin Carrier, Fouquier-Tinville et Joseph Lebon.

La Terreur n'a donc servi à rien ni à personne ; elle a fait le mal en pure perte. Mais que dis-je ? Fait-on jamais le mal impunément ? Son influence immédiate sur toute la marche de la Révolution a été déplorable. Elle a accru le péril de l'invasion ; elle a compromis le succès de nos armes. C'est la mort de Louis XVI et le régime de la Terreur qu'elle inaugurait qui arma contre la France la coalition et décupla les forces de nos ennemis. Ce sont les Jacobins qui, par leur despotisme, ont partout compromis le succès de nos armes et dégoûté de la liberté les peuples mêmes que nous venions affranchir : témoin les Belges ; et la Hollande, conquise sous la Terreur, aurait fait de même, si la chute des terroristes ne l'avait laissée libre de se constituer sans subir de pareils maîtres. Ce n'est qu'après le rétablissement d'un gouvernement plus modéré que la Convention put faire rentrer la France dans le concert des peuples, et consolider, par des traités, l'extension de nos frontières. Mais quand il serait aussi vrai qu'il est faux que la Terreur y ait été pour quelque chose, je dirai encore : cc Qu'importe qu'elle ait sauvé ou agrandi la France, si elle l'a déshonorée : car, pour une nation comme pour un homme, le déshonneur est pire que la ruine.

Ce grand désastre dont on prétend que la Terreur a sauvé la France, nous l'avons subi un jour, et par deux fois, à la fin de ce que j'ai appelé le premier cycle de notre révolution. Nous avons vu la France envahie, nous avons vu Paris occupé, et la seconde fois après la perte de la plus grande bataille des temps modernes. La France ne s'est-elle pas relevée de cette ruine, et dans ce grand désastre son honneur a-t-il été entamé ? Quel est le Français qui ne sent son âme navrée, mais qui ne lève encore fièrement la tête quand on parle de Waterloo[1] ? Mais une chose dont tous les sophismes des partis ne nous dispenseront pas de rougir, c'est cette dictature sanglante subie par toute une nation au moment où, pour être plus libre, elle venait de renverser la royauté ; c'est la flétrissure que le nom même de la Terreur emporte avec soi : terreur du peuple dont l'immense majorité, amie des réformes de la Révolution, attachée aux grands principes proclamés en 1789 voit, sans oser l'empêcher, tout ce qu'ils ont consacré, non pas seulement la liberté publique et religieuse, mais la liberté individuelle, la propriété, livrées en proie à un petit nombre d'hommes violents qui dominent ; terreur même des représentants de la nation qui abandonnent les uns après les autres leurs chefs à l'échafaud, contents de pouvoir dire un jour, lorsqu'on leur demandera ce qu'ils ont fait sous la Terreur : J'ai vécu ! Ils ont vécu, mais à ce prix ils ont livré à la mort des hommes de courage dont la vie valait mille fois leur vie I Je serais plus tenté de pardonner à la Convention, si elle avait agi par conviction, si elle avait été, par sentiment, terroriste. Le 9 thermidor, où elle aida à la chute des triumvirs terroristes, est ce qui la condamne, en prouvant qu'elle ne les avait suivis dans tous leurs égorgements que par peur[2].

Qu'on ne cherche donc pas, je le répète en terminant, à réhabiliter la Terreur au nom du salut public ; qu'on ne cherche pas à la réhabiliter au nom de la liberté. La liberté, elle ne l'a pas connue ; elle l'a violemment supprimée ; et jamais la nation n'a tremblé sous un plus honteux et sanglant despotisme. Qu'on ne l'excuse pas davantage au nom de la République qu'elle prétendait défendre en supprimant la liberté, car elle l'a noyée dans le sang ; elle lui a laissé une tache dont n'a pu la laver l'essai tout pacifique tenté de ce régime en 1848. Quelque vertu que la République ait puisée alors dans le suffrage universel, quelque modération qu'elle ait montrée dans ses assemblées, il a suffi, pour la faire crouler, que l'on montrât dans un avenir douteux ce spectre rouge dont pourtant elle avait bien su triompher quand il avait fait mine de se produire[3].

Répudions donc cette prétendue nécessité du mal ; rejetons ces moyens coupables qui n'ont fait que compromettre la tin proposée. Appliquons à l'histoire les prescriptions de la morale qui est universelle et ne souffre pas d'exception. Tout régime qui attente à la liberté avoue que le bon droit lui manque ; tout régime qui ne peut vivre qu'en répandant le sang est un régime contre nature. Si la devise de la République comporte un mot de plus, c'est celui qui au lendemain du 9 thermidor[4] fut substitué sur les monuments publics par des mains généreuses à l'addition de la Terreur : Liberté, Égalité, Fraternité, Humanité ![5]

 

FIN DU SECOND ET DERNIER VOLUME

 

 

 



[1] Je n'ai pas eu le courage de rien changer à ces pages, écrites comme on le devine, avant la guerre de 1870. On ne soupçonnait pas alors que le second Empire dût attirer un désastre plus grand encore et plus douloureux sur la France !

[2] Il faudra donc, dit M. Quinet, céder désormais à. l'échafaud tous ceux que réclamera l'insurrection ? La Convention mutilée ne sera plus qu'un simulacre d'assemblée. Le plus grand nombre, le Marais, pris de stupeur, devient une machine à voter. II votera tout ce que lui demanderont les plus violents, jusqu'à ce que l'occasion se présente de les livrer à leur tour. Le minotaure rugit à la porte ; c'est à lui qu'il faudra sacrifier, les uns après les autres, tous ceux qui perdront sa faveur du moment. Dès lors, tous les partis devaient disparaître les uns après les autres, à la fantaisie de la foule ou de celui qui prétendait parler pour elle. Les Girondins ouvrent le chemin aux Hébertistes, les Hébertistes aux Dantonistes, les Dantonistes aux Robespierristes ; tous passeront par cette même brèche que la peur a ouverte le 31 mai, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une foule inerte, rassasiée de sang, aux pieds d'un maître dès qu'il se rencontrera (t. II, p. 81-82).

[3] On peut voir encore que ceci a été écrit avant la chute du dernier Empire.

[4] Cf. Lacretelle, Précis historique de la Révolution, p. 368, et Dauban, Paris en 1794 et 1795, p. 544.

[5] C'était ce que rêvaient pour l'avenir les hommes jetés dans les prisons de la Terreur. Notre refrain continuel, dit Riouffe, à la Conciergerie était : Liberté, égalité, humanité. (Mémoires sur les prisons, t. II, p. 105.)