LA TERREUR

TOME SECOND

 

LES PRISONS DE PARIS.

 

 

XII. — LES FOURNÉES.

 

Ce qui avait rendu, dans les prisons autres que ta Conciergerie, le régime plus supportable, c'est que pendant longtemps on y avait vécu dans une sorte de sécurité. On se figurait que, pour le plus grand nombre, la détention à titre de suspects n'était que de pure précaution, et que lorsque le gouvernement serait plus rassuré, il les renverrait libres[1]. Mais la peur des gouvernants s'était changée en un système de terreur à l'égard de la nation tout entière, et les diverses prisons se virent entamées les unes après les autres.

C'est à partir du 18 mars 1794 (28 ventôse an II) que ces enlèvements se pratiquèrent pour Port-Libre, et l'impression en fut profonde, si l'on en juge par la manière dont ce premier exemple en est cité : Duruey (receveur général des finances) a reçu dans la nuit d'hier son acte d'accusation. Il est parti ce matin, à sept heures, pour le tribunal ; il doit monter au fauteuil à neuf, et son jugement sera prononcé entre dix et onze. Quelle justice, grands dieux ![2] Dès ce moment, le journal de Coittant enregistrera presque autant de départs funèbres que d'entrées : Fouquier-Tinville, dit-il au 2 floréal, a fait sortir de la Bourbe (Port-Libre), pour l'approvisionnement de son charnier, les ci-devant duchesses du Châtelet et de Grammont, la citoyenne Rosambo, le citoyen et la citoyenne de Châteaubriant, le premier, gendre du citoyen Rosambo, la seconde, sa fille, et le vertueux Malesherbes, grand-père de cette famille, dont il ne reste plus ici que trois enfants de Rosambo, et les citoyens d'Aunai et de Tocqueville, ses gendres[3]. Lepelletier de Rosambo avait été exécuté la veille. Mme de Rosambo, en apprenant sa mort, était tombée dans le délire ; elle retrouva toute sa raison quand il s'agit de partir, et elle dit à Mlle de Sombreuil, qu'elle laissait à Port-Libre : Mademoiselle, vous avez eu le bonheur de sauver monsieur votre père, et moi je vais avoir celui de mourir avec le mien et de suivre mon mari. Quant à Malesherbes, le sage ministre, le magnanime défenseur de Louis XVI, comment ne pas admirer la liberté d'esprit et la sérénité dont il fit preuve dans toutes les phases de ce drame sanglant, la bonhomie avec laquelle il accueille les condoléances qui lui sont exprimées à son entrée dans la prison : Que voulez-vous, sur mes vieux jours, je me suis avisé d'être mauvais sujet, et je me suis fait mettre en prison ! Le cri du vieux magistrat en lisant son acte d'accusation : Encore si cela avait le sens commun ! Et cette boutade à propos du faux pas qu'il fit, allant au tribunal : C'est de mauvais augure ! Un Romain se hâterait de rentrer chez lui[4].

Cinq jours après (8 floréal), c'était M. de Nicolaï, autrefois président du Grand Conseil. Lui non plus ne s'était pas fait illusion sur son sort. Comme il souffrait de l'épaule et qu'on l'engageait à consulter le médecin : Non, dit-il, ce n'est pas nécessaire, le mal est trop près de la tête : l'une emportera l'autre. Il était à table, quand un gardien vint le chercher. Que me veut-on ? dit-il. — C'est un gendarme qui est en bas, répondit le gardien. — Oh ! bien, c'est bon, je sais ce que c'est : qu'il attende ! Il acheva de dîner, prit un verre de liqueur, en disant à ceux qui étaient sur son passage : Ce n'est rien, ce ne sera pas long, c'est une levée de scellés. Le gendarme lui demanda s'il n'emportait rien : Non, dit-il, ce n'est pas la peine'[5]. Il savait trop bien où il allait.

Chaque jour c'étaient des séparations de familles, des maris, des frères, des fils, des femmes arrachés à de suprêmes embrassements. Allons, est-ce bientôt fini ? criait un geôlier brutal. Et il y en avait pour se jouer de ces douleurs. Quand vint le tour de l'ex-marquis de Lavalette (12 prairial), il jouait au ballon dans le jardin sur lequel donnaient les fenêtres de la pièce où était sa femme : Appelle ton mari ! lui cria le guichetier. — Pourquoi donc ?Appelle-le toujours !Mais, mon ami, dis-moi donc pourquoi ?Pour aller au tribunal. Mme de Lavalette tomba raide sur le plancher[6].

Le Luxembourg n'avait pas été plus ménagé que Port-Libre. Avec les hommes de la Révolution, avec ceux qui avaient commencé par envoyer les autres à la mort et accomplissaient en leur personne la parole de l'Évangile : Qui frappe du glaive périra par le glaive, on y avait aussi vu, d'assez bonne heure, partir pour le tribunal plusieurs de ses plus nobles hôtes. Du nombre de ces hôtes était le maréchal de Mouchy. Il y avait été, nous l'avons vu, transféré de La Force avec sa femme, et par son caractère, par son âge, par sa dignité, il avait obtenu de ses compagnons d'infortune plus de respect que ne paraît en avoir ressenti le patriote dont je reproduisais tout à l'heure le récit :

Lorsqu'on vint l'appeler pour le mener à la Conciergerie, il pria celui qui lui annonçait qu'il fallait descendre au greffe de ne point faire de bruit, afin que la maréchale ne s'aperçut pas de son départ. Elle avait été malade les jours précédents et était dans les remèdes. Il faut qu'elle vienne aussi, lui répondit-on ; elle est sur la liste ; je vais l'avertir de descendre. — Non, lui répondit le maréchal ; puisqu'il faut qu'elle vienne, c'est moi qui l'avertirai. Il va aussitôt dans sa chambre et lui dit : Madame, il faut descendre, Dieu le veut ; adorons ses desseins. Vous êtes chrétienne. Je pars avec vous, et je ne vous quitterai point. La nouvelle que M. de Mouchy allait au tribunal se répandit en peu de moments dans toutes les chambres. Le reste du jour fut pour tous les prisonniers un temps de deuil. Les uns s'éloignaient de leur passage, ne se sentant pas la force de soutenir ce spectacle ; d'autres, au contraire, se rangeaient en haie, voulant leur témoigner une dernière fois leur respect et leur douleur. Quelqu'un éleva la voix et dit : Courage, monsieur le maréchal ! Il répondit d'un ton ferme : A quinze ans, j'ai monté à l'assaut pour mon roi ; à près de quatre-vingts, je monterai à l'échafaud pour mon Dieu ![7]

Le Luxembourg était devenu alors une des prisons les plus rigoureuses. Pour indisposer les clubs contre les suspects, on avait répandu le bruit qu'ils menaient dans les maisons d'arrêt une vie scandaleuse, qu'ils s'y livraient à des orgies, tandis que les sans-culottes étaient dans la misère[8]. Benoît, le bon vieux concierge, mis en jugement quelques jours avant la grande perquisition, sous le prétexte d'un complot non révélé, avait été absous par le tribunal révolutionnaire, on ne sait comment, dit Réal. Mais il n'avait pas été renvoyé à son poste. Il y avait été remplacé par Guyard, un tigre, pis que cela, l'ancien concierge de la cave des morts à Lyon. Couthon l'y avait connu, et il l'avait choisi, et Guyard, faisant maison nette au Luxembourg, avait recruté aussi des guichetiers à son image[9]. Il inventa, dit un de nos récits, des vexations inconnues jusqu'à ce jour. Il n'était plus permis de respirer l'air à la fenêtre, parce que deux malheureux s'étaient donné la mort en se précipitant du haut des toits. La nuit, des hommes armés de barres de fer, de sabres nus, venaient, avec deux ou trois chiens énormes, éveiller tous les citoyens, leur faire sortir la tête du lit, les compter et les accabler d'outrages. Il n'était plus permis de respirer ; les sentinelles avaient ordre de crier toute la nuit, et sans interruption : Sentinelles, prenez garde à vous ! Tout billet qui renfermait quelques mots de consolation ou d'amitié était impitoyablement déchiré[10].

Tout annonçait, dit Réal, que le Luxembourg n'était qu'un vaste tombeau destiné à ensevelir les vivants[11]. L'extérieur même de la maison (un palais !) avait pris un air sinistre : une enceinte de planches de bateaux interceptait toute communication avec les jardins ; une deuxième enceinte de cordes en éloignait encore les passants, et à chaque arbre on lisait cet écriteau : Citoyens, passez vite votre chemin sans lever les yeux sur cette maison d'arrêt[12] ; et cette enceinte de cordes avait précisément pour objet d'écarter le public des points où les parents des prisonniers pouvaient les voir ou se montrer à eux. Mais l'espace était vaste au delà et l'on pouvait encore se voir avec des lunettes d'approche : on ôta aux détenus les lunettes d'approche[13].

Les Carmes, lorsque Coittant y fut transféré de Port-Libre, le 6 thermidor, présentaient un aspect bien plus triste encore que la maison d'où il sortait. Ici, dit-il, les corridors ne sont point éclairés ; on n'a pas toujours la jouissance du jardin ; l'on n'a pu longtemps entrevoir que par leurs fenêtres les femmes, qui sont détenues au nombre de vingt, et ne mangent au réfectoire qu'après les hommes. Les corridors sont vernis ; quoique spacieux, ils sont peu aérés et infectés par le méphitisme des latrines. Les fenêtres sont bouchées aux trois quarts, de sorte qu'on ne reçoit le jour que d'en haut, et encore le peu d'ouverture qu'elles ont est-il grillé avec de forts barreaux. C'est directement une prison de force dans toute son horreur. Les détenus ne soignent point leurs personnes comme à la Bourbe ; ils sont décolletés, la plupart sans cravate, en chemise, en pantalon, malpropres, les jambes nues, un mouchoir autour de la tête, point peignés, la barbe longue. Les femmes, nos tristes compagnes d'infortune, sombres, rêveuses, sont vêtues d'une petite robe ou d'un pierrot tantôt d'une couleur, tantôt d'une autre[14]. — Plusieurs auraient pu prendre des vêtements de deuil à la date du 6 thermidor ; on en était aux plus funèbres journées qu'on y eût vues depuis les journées de septembre.

Quant à Bicêtre, tout peut être imaginé d'après cette lettre datée du 11 germinal[15] :

Au citoyen Fouquier-Tinville accusateur public du tribunal révolutionnaire.

Citoyen,

Je t'invite à ne plus nous envoyer de prisonniers malades, attendu qu'ils couchent présentement deux et trois dans un lit, et même plusieurs sont par terre.

Salut et fraternité,

DESCHAMPS,

économe provisoire.

Bicêtre, le 11 germinal, an IIe de la Rép. une et indivisible.

Et, en tête, on lit cette note de la main de Fouquier :

Rép. le 11 que, n'ayant pas d'autre maison pour les vénériens et la galle, ne peut les envoyer ailleurs, invite à les recevoir.

Cependant, le nombre des détenus s'accroissait tous les jours. La suppression des commissions révolutionnaires de province (27 germinal an II) — il y eut, nous le verrons, des exceptions pour celles qui ne laissaient rien à redouter de leur indulgence —, l'ordre d'envoyer à Paris ceux qu'on voulait juger révolutionnairement, encombraient les prisons de malheureux suspects de toute classe. On dit, rapporte le journal de Port-Libre à la date du 2 floréal, on dit qu'il est arrivé trois chariots de prisonniers, chargés chacun de soixante infortunés entassés les uns sur les autres. On prétend que ce sont des ouvriers qui voulaient aller à la messe en dépit d'un arrêté de je ne sais quel proconsul montagnard. Ils avaient tous l'air riant, excepté un vieillard proprement vêtu, qui pleurait[16]. La maison, dit le commensal forcé de l'hôtel Talaru, s'engorgeait par des charretées de prisonniers que depuis peu on nous amenait des départements ; la surveillance devenait plus active, les rigueurs et les privations plus multipliées[17]. — Le Plessis était aussi, nous l'avons vu, le rendez-vous des accusés des départements, et c'est à cette occasion qu'on y réunit le collège Louis-le-Grand ; en sorte que cc ces deux édifices ne formèrent plus qu'une seule bastille[18]. — De tous les coins de la France, dit Riouffe, on charriait des victimes à la Conciergerie. Elle se remplissait sans cesse, par les envois des départements, et se vidait sans cesse par le massacre et le transfèrement dans d'autres maisons[19]. Et il nous décrit ces vingt femmes du Poitou qui, elles, ne furent pas transférées ailleurs : Je les vois encore, ces malheureuses victimes, je les vois étendues dans la cour de la Conciergerie, accablées de la fatigue d'une longue route et dormant sur le pavé. Leurs regards, où ne se peignait aucune intelligence du sort qui les menaçait, ressemblaient à ceux des bœufs entassés dans les marchés, et qui regardent fixement et sans connaissance autour d'eux. Elles furent exécutées toutes peu de jours après leur arrivée[20].

La seule ville de Troyes arrêta plus de deux cents suspects qu'elle envoyait par troupeaux à Paris[21]. Chaudron-Rousseau en envoya cinquante-cinq de Pamiers et de Mirepoix, à la fin de messidor[22]. Nous avons la relation du voyage de trente et un citoyens du Var, traduits au tribunal révolutionnaire, et arrivés à Paris le 14 thermidor an II. Qu'ils durent bénir alors, malgré leurs souffrances, les retards de la route ! Les actes des commissions et des tribunaux des départements nous constateront mainte autre expédition de cette sorte ; et, indépendamment des témoignages que les détenus de Paris nous en donnent pour les maisons où ils étaient enfermés, on en peut trouver un indice dans le chiffre des prisonniers. Le livre d'écrou des Carmes porte les noms de 707 détenus, dont 352 mis en liberté, 110 condamnés à mort et exécutés ; 98 transférés ailleurs, 9 morts, 2 évadés, 136 sans mention spéciale. L'état donné ci-dessus y montrait 194 prisonniers ; un rapport du concierge à la date du 25 floréal en porte le nombre à 363[23]. Il y en eut, réunis dans le même temps, jusqu'à 4 à 500 à la Conciergerie[24] ; 5 et 600 à Port-Libre[25], 765 à Saint-Lazare[26], 900 au Luxembourg[27], 1900, dit-on, au Plessis (y compris Louis-le-Grand), si l'on en croyait Paris de l'Epinard qui y fut enfermé peu avant le 9 thermidor[28] ; mais ce nombre paraît fort exagéré. Au 21 germinal, le Plessis seul contenait 314 détenus. II est vrai que l'on prenait des dispositions pour l'agrandir. Le concierge Haly écrivait à cette date à Fouquier Tinville :

Je suis tourmenté par les ouvriers qui n'avance pas ; tantôt le plâtre manque et tantôt d'autres objets, et ils trouvent toujours des raisons pour mettre à couvert leur lanteur. Le premier bâtiment qui me sera livré sera dans le cas de contenir 200 personnes[29].

Le 5 floréal, le nombre des détenus s'élève à 358 ; le 16 à 396 ; le 24 à 411, dont 170 femmes[30] ; un état du 24 prairial contient 500 noms pour les hommes et 55 pour les femmes[31]. C'est au Plessis que l'on accumule, surtout dans les derniers temps, les prisonniers envoyés des départements, mais nous sommes loin encore des 1.900 de Paris de l'Épinard[32]. A défaut d'états réguliers et complets pour toutes les prisons[33], on a, du reste, des états récapitulatifs publiés par la police dans le Moniteur. On a vu plus haut le total des détenus au 30 nivôse : 5.092. Le 2 ventôse il est de 5.540 ; le 20, de 6.044 ; le 13 germinal, de 6.863 ; le 19, de 6.930 ; le 22, de 7.007 ; le 25, de 7.211 ; le 28, de 7.541 ; le 4 floréal, de 7.637 ; le 6, de 7.764 ; le 9, de 7.840. Le 14 il tombe à 6.009 ; le 27 il se relève à 7.084 ; un mois après, le 27 prairial, il est retombé à 6.967[34] ; le 29 il remonte à 7.406 ; le 3 messidor, à 7.465[35] ; les 20, 22 et 25 messidor, il se maintient à 7.502, malgré les nombreuses fournées qui ensanglantèrent ces jours-là[36]. Un mois après la chute de Robespierre, il est encore de 5.106[37].

Les hommes de la Terreur eurent peur de leur propre ouvrage. Ils voyaient dans cette population, entassée au fond des prisons sous tant de misères, des hommes qui ne pouvaient qu'aspirer à briser leur joug. De là à l'idée d'une conspiration il n'y avait qu'un pas, et Collot-d'Herbois parlait en pleine assemblée des moyens d'en prévenir les suites : il s'agissait de miner les maisons d'arrêt, et, au premier signe d'insurrection, de les faire sauter toutes à la fois[38]. Robespierre ne rejetait pas l'idée d'une conspiration ; mais loin de la craindre dans ses conséquences, il voulait s'en servir pour se débarrasser de ses ennemis. A ses yeux, il n'était pas besoin de la mine, il suffisait du tribunal révolutionnaire. Mais comment faire juger par un seul tribunal cette multitude ? Il fallait se débarrasser des vieilles formes, mettre en pratique des procédés sommaires. C'est ce que fit la loi du 22 prairial. Dès ce moment, on avait les moyens de frapper les prisonniers en masse ; il ne s'agissait plus que de les envelopper dans un crime commun : on évoqua, on inventa la conspiration des prisons.

La loi du 22 prairial, c'est la charte du tribunal révolutionnaire, et la conspiration des prisons fut entre ses mains la consommation de la Terreur. Avant de voir jusqu'où ce. tribunal accomplit son œuvre, et ce qui l'arrêta, il faut dire ce qu'il était, et le suivre dans ses progrès depuis son origine. C'est ce que nous nous proposons de faire avec l'ouvrage de M. Campardon.

 

 

 



[1] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 85 (Port-Libre) ; p. 189 (Maison des Oiseaux). Histoire des prisons, t. III, p. 100 (hôtel Talaru) : On nous avait bercés jusque-là de la douce idée que la maison Talaru n'était qu'un dépôt de personnes détenues par mesure de sûreté générale, et non pas de suspectés proprement dits, et qu'il n'y avait pas à craindre d'aller plus loin. Le 4 de ce mois (thermidor) nous arracha cette rassurante chimère. On commença par Talaru, le propriétaire de la maison.

[2] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 70.

[3] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 85.

[4] Campardon,  Histoire du Tribunal révolutionnaire, t. I, p. 307.

[5] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 90.

[6] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 109.

[7] Histoire des prisons, t. IV, p. 381-383.

[8] Beaulieu, Essais, t. V, p. 322.

[9] Beaulieu, Essais, t. V, p. 354.

[10] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 166.

[11] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 487. Cf. Beaulieu, t. V, p. 356.

[12] Prudhomme, Crimes de la Révolution, t. V, p. 260.

[13] Beaulieu, Essais, t. V, p. 358. Voyez l'appendice à la fin de ce volume.

[14] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 130.

[15] Archives nationales, W¹ 121, pièce 122,

[16] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 84.

[17] Histoire des prisons, t. III, p. 101.

[18] Mémoires sur les prisons, t. II, p 283.

[19] Mémoires sur les prisons, t. I, p. 83.

[20] Mémoires sur les prisons, t. I, p. 87.

[21] Histoire du terrorisme exercé à Troyes dans l'Histoire des prisons, t. III, p. 261.

[22] Berriat-Saint-Prix, La justice révolutionnaire, t. I, p. 343.

[23] Archives nationales, W¹ 121, pièce 119.

[24] B. Maurice, Histoire des prisons de la Seine, y compte onze à douze cents prisonniers, mais il ne cite pas ses autorités. Dans les rapports officiels signés du concierge, j'ai relevé les nombres suivants : 2 floréal, 279 ; 11 floréal, 271 ; 29 floréal, 272 ; 25 et 26 prairial, deux listes, l'une de 54 femmes, l'autre de 368 hommes ; un autre état sans date, et probablement d'époque voisine, porte 379 hommes et 59 femmes ; 29 prairial, 361 ; 30 prairial, 408. Voici deux états dont la brièveté est expressive : on comprend ce qui a dû se passer entre deux nombres dont la différence est si peu sensible : 29 messidor : ils resté hier la quantité de 363 ; entré la quantité de 90 ; sortie 54 ; total restants 399 ; — 5 thermidor, hier 399 ; entrée, 62 ; sorti, 69 ; reste 392. (Archives nationales, W 121 ; les deux derniers rapports, aux n° 154 et 78.) Vers la fin du mois suivant le nombre est encore assez grand, mais le mouvement diminue ; 30 fructidor : hier, 311 ; entré, 3 ; sorti, 2 ; total restant, 312. (Ibid., pièce 155.)

[25] Cette maison, dit Coittant, contenait en tout six cents personnes, et ce nombre ne diminua jamais, malgré les charretées de victimes qu'on emmenait tous les jours. (Mémoires sur les prisons, t. II, p. 6.) Plus bas, il dit qu'en messidor, il y avait à Port-Libre deux tables de deux cent quarante chacune. (Ibid., p. 123.)

[26] Mémoires sur les prisons, t. I, p. 224, et  Histoire des prisons, t. III, p.43, note.

[27] La lugubre cloche m'invite

Moi neuf-centième à ce festin,

Malgré moi je finis bien vite.

Adieu ! je vais... mourir de faim.

(Histoire des prisons, t. II, p. 114 ; cf. Beaulieu, Essais, t. V, p. 326, qui en évalue le nombre à presque mille.) Les rapports officiels portent au 23 pluviôse 448 ; au 15 germinal 573 ; au 25 floréal 765 (Archives nationales, W 121, pièces 102,119 et 130) ; au 26 messidor 762 (Archives nationales, F7, carton 4437) ; au 8 thermidor, à la suite des fournées, le nombre des détenus était, on l'a vu par le document cité plus haut, exactement de 814.

[28] Mémoires sur les prisons, t. I, p. 174.

[29] Archives nationales, W, 121.

[30] Archives nationales, W, 121, pièces 9, 115, 58.

[31] Archives nationales, W, 121, pièce 1.

[32] Il y a pour le Plessis aux archives un volumineux cahier formant répertoire, où les noms des détenus sont donnés par ordre alphabétique (W 121, pièce 7).

[33] A l'Évêché (hospice national) devenu prison des malades et placé sous la dépendance de l'accusateur public comme la Conciergerie et le Plessis, les rapports donnent le 10 floréal 173 détenus le 13, 153, dont 26 femmes ; le 20, 187, dont 25 femmes. A l'Abbaye, prison pour laquelle on a la plus grande quantité de rapports, le nombre ne dépasse pas le chiffre de 134 donné plus haut ; il se tient plus communément entre 100 et 120, y compris quelques prisonniers militaires et quelques litages ; au 22 prairial, il est de 104 ; au 11 et au 14 thermidor, de 91. (Archives nationales, W 121.)

[34] Moniteur à ces dates, p. 612, 658, 782, 806, 820, 832, 846, 868, 878„ 888, 910, 940, 1090.

[35] Saladin, Rapport de la Commission des Vingt-et-un, Pièces justificatives, ri° 2.

[36] Moniteur à ces dates, p. 1188, 1196 et 1208.

[37] Saladin, Pièces justificatives, n° 1. Voici le tableau qu'il en donne :

Le nombre des détenus en France, quelque temps avant le 9 thermidor, dit Beaulieu, s'élevait à près de quatre cent mille. C'est ce qui résulte des listes et des registres qui étaient alors au Comité de sûreté générale. (Essais, t. V, p. 283)

[38] Beaulieu, Essais, t. V, p. 206.