LA TERREUR

TOME SECOND

 

LES PRISONS DE PARIS.

 

 

X. — AGGRAVATION DANS LE RÉGIME DES PRISONS.

 

La Force, que nous avons rangée, sur l'autorité d'autres détenus, parmi les plus dures prisons, n'eut pas pour Beugnot trop de rigueurs. Il est vrai qu'il était protégé, et que Danton, quoiqu'il ne fût plus la puissance du moment, veillait toujours sur lui. Il y fut placé, par la faveur de la concierge, la citoyenne Bault (il dit Lebau), que nous connaissons déjà, dans une chambre qui ne ressemble pas beaucoup à celle dont Blanqui nous a fait la peinture. Dans cette chambre, appelée, comme à la Conciergerie, la chambre du conseil, et destinée jadis sans doute au même usage, les détenus s'arrogèrent pendant quelque temps le droit de balloter, comme dans quelque jockey-club, ceux qu'ils voudraient bien admettre en leur compagnie. Cette chambre, dit Beugnot, avait, il est vrai, des privilèges enviables : on y faisait excellente chère ; un cuisinier ad hoc, et des plus renommés de Paris, était établi en face de la prison, pour le service de la chambre, et cet artiste, aristocrate plein de zèle, battait les quatre coins de Paris pour saisir les meilleurs morceaux à notre profit. La plupart des habitants de la chambre, qui avaient dans leurs caves de ces vins qui gagnent à se faire longtemps oublier, les exhumaient pour la circonstance, et en faisaient gracieusement les honneurs à ceux qui, tels que moi, n'avaient pas la même ressource. Dans l'après-midi, la chambre se garnissait de tables de whist, de piquet, d'échecs, qu'occupaient ceux qui ne préféraient pas travailler ; et telle était la douceur de notre vie, comparée à celle du dehors, qu'un citoyen, Mercier de la Source, frère de lait de Louis XV, vieillard de quatre-vingt-six ans, et le plus beau vieillard que j'aie vu, nous répétait : Si on voulait me mettre en liberté, je prierais très-respectueusement ces messieurs de me laisser ici. Je ne trouverais nulle part meilleure compagnie et autant de soins qu'on en a pour moi dans votre société[1].

Duquesnoy, de l'Assemblée constituante, Foissey, de la Législative, Francœur, directeur de l'orchestre de l'Opéra, étaient avec Beugnot dans ce lieu privilégié. Dupont de Nemours l'y rejoignit. Mesdames Duquesnoy et Beugnot, logées dans un hôtel du voisinage, venaient quelquefois dîner, et, après le dîner, faire une partie de whist avec leurs maris ; et parmi les hôtes de la Force se trouvaient aussi alors, ne l'oublions pas, quarante des soixante-treize députés, la plupart, au rapport de Blanqui l'un d'eux, si mal logés. Beugnot nomme particulièrement Dussault, le traducteur de Juvénal, Mercier, l'auteur du Tableau de Paris, Ledoux, Aubry, Daunou ; mais pour celui-là, il se prêtait moins à la conversation : Dans le cours d'une journée, dit Beugnot, il ne dérobait pas une demi-heure à l'étude[2].

Le moment approchait, du reste, où pas une seule prison ne devait être sûre ; et celles qui avaient eu d'abord le moins de rigueurs ne tardèrent point à ressembler à peu près aux autres.

L'augmentation du nombre et le mélange des prisonniers avaient commencé par en changer le régime. On a vu plus haut que le nombre des prisonniers était, le 17 mars 1793, de neuf cent cinquante, et le 6 juin de treize cent dix. Ce nombre suit une marche progressive jusqu'aux jours où la succession et l'abondance des fournées du tribunal rétablirent à peu près l'équilibre, entre les sorties et les entrées. Un état donné par le Journal de France, décadi 30 nivôse an II (19 janvier 1794)[3] en fournit un tableau par maison, curieux à reproduire :

Un peu plus tard (15 prairial) un arrêté du Comité de salut public, ordonnait de faire encore du collège des Quatre-Nations (Institut) une maison d'arrêt et de convertir le couvent des ci-devant Carmélites, rue de Grenelle, en un hospice pour les détenus, hospice qui eût permis de supprimer toutes ces maisons de santé où on ne les croyait pas suffisamment gardés[4]. La maison d'arrêt des Quatre-Nations ne fut prête qu'après le 9 thermidor[5]. Quant au mélange des détenus de diverses origines, il se manifeste de très-bonne heure au Luxembourg : l'aristocratie et la démagogie s'y coudoyaient. On put lire sur le même écrou les premiers noms du noble faubourg et les plus fameux de la rue, les amis et les ennemis de la Révolution, fort étonnés de se trouver là ensemble.

La description de l'intérieur du palais et de ses nouveaux habitants nous a été faite par un prisonnier qui, à la couleur de son tableau, et aux traits qu'il y mêle, se révèle comme un démocrate assez surpris d'être en prison, mais se consolant presque d'y être, quand il y voit tant d'aristocrates avec lui :

C'est un spectacle assez divertissant, dit-il, de voir arriver dans un misérable fiacre, deux marquis, une duchesse, une marquise, un comte, un abbé et deux comtesses, qui s'évanouissent en descendant, et qui ont la migraine en montant. Il n'y a pas encore longtemps que je vis arriver la femme de Philippe le guillotiné[6] ; elle loge à côté de Bazire et de Chabot qui sont toujours au secret, et qui se morfondent, en entendant la voix aigre d'un colporteur qui crie : La grande colère du père Duchesne contre le frocard Chabot. Dans le même corridor logent M. de la Borde de Méréville, M. le président de Nicolaï, Mélin, ci-devant commis de la guerre sous Ségur. Dans l'autre corridor, à. main gauche, habitent M. de la Ferté, M. le duc de Lévi, M. le marquis de Fleury, M. le comte de Mirepoix ; tous les matins en se levant, ils braquent leurs lunettes d'approche ; et ils ont l'agrément de voir que leurs hôtels ne sont pas changés de place dans la rue de l'Université. Au bout du corridor, dans la bibliothèque, repose un groupe de généraux qui se racontent les uns aux autres leurs victoires.

Dans un cabinet à droite, vivent conjugalement et paisiblement M. le maréchal et madame la maréchale de Mouchy, qui trouvent que les comités révolutionnaires n'ont pas le sens commun d'enfermer des gens de leur qualité, qui ont donné leurs chevaux pour les charrois et 500 livres pour les veuves de la section.

Il plaisante sur l'habit carré du maréchal, sur celui de la maréchale (p. 102). Il trouve amusant de nous peindre cette vieille dame vénérable, en pet-en-l'air, un bougeoir dans la main gauche, une canne dans la droite, grimpant l'escalier avec la précipitation d'une bergère de Suresnes qui gravit le mont Valérien. Il rend hommage à l'humanité des riches, à leurs procédés pour les pauvres, aux sentiments de fraternité qui régnaient dans la maison, à l'amour de la liberté commun à tous, ce qui n'effaçait pas les nuances des partis ; et lui-même marque assez bien la sienne quand, dépeignant les autres, il dit : L'aristocrate le plus encroûté est auprès du monarchien, qui se querelle avec le modeste feuillant, Le fédéraliste peste contre tous les trois, et leur prouve qu'ils n'ont rien entendu à la contre-révolution et que tout se serait arrangé sans la Révolution du 31 mai. Il y a quelques jours, tous les quatre partis riaient beaucoup, parce qu'on avait amené un patriote ; mais celui-ci leur répondit en chantant ce couplet :

L'aristocrate incarcéré,

Par ses remords est déchiré,

C'est ce qui le désole ;

Mais le patriote arrêté

De l'àine a la tranquillité :

C'est ce qui le console. Bis[7].

Le Journal d'un détenu (Coittant), en notant jour par jour les entrées à Port-Libre, nous fait constater directement, et il constate lui-même[8] la double influence, de plus en plus sensible, du nombre et du mélange que nous avons signalée. La plus grande partie — et il en devait être ainsi généralement — étaient les royalistes, les fédéralistes, les modérés, tous les suspects du terrorisme. Les sans-culottes, quand il en venait, portaient la tête assez basse ; ils ne demandaient pas mieux que de se perdre parmi les autres, et comme ce n'étaient pas les plus riches, on les traitait généralement avec humanité. Il n'y avait d'exception que pour ceux que l'on pouvait regarder comme ayant chance de triompher encore, par exemple, ceux de la faction d'Hébert. On avait appris avec étonnement l'arrestation d'Hébert, Ronsin, Vincent, et autres scélérats[9]. C'était tellement à l'encontre du mouvement suivi jusqu'alors, et de plus en plus, par la Révolution, que l'on ne savait encore où cela aboutirait, ni ce que cela voulait dire. On a débarqué douze prisonniers qui, par leur costume et leur langage, ont tout l'air d'être du bord d'Hébert et de Chaumette. Nous ne sommes pas tranquilles sur le compte de ces gens-là, si la faction sort saine et sauve du tribunal. Personne n'a pu se faire à la mine de ces coupe-jarrets. Tous les prisonniers se tiennent sur leurs gardes, en cas d'événements. (Mémoires sur les prisons, t. II, p. 72.)

On avait de la défiance et on n'avait pas beaucoup de pitié pour ces coryphées du parti, ces hommes de sabre, ces généraux à grand panache et à grande moustache, dont les états de service relevaient moins des champs de bataille que du club et de la rue, comme ce Berthaux, adjudant de l'armée révolutionnaire : Ce patriote à moustaches pleurait comme un enfant. Tous les prisonniers fuient ce misérable, qui était bien insolent lorsque, escorté de cinquante coupe-jarrets, il allait porter, l'effroi et la désolation dans les familles, en enlevant nuitamment de bons citoyens, victimes de fausses dénonciations. (Ibid., p. 67.)

On s'en amusait aussi quelquefois : Un général révolutionnaire, nouvellement débarqué, nous a donné, dit Coittant, une petite comédie qui a fait beaucoup rire. Ce personnage s'est montré dans le jardin en grand uniforme, le collet brodé, le chapeau galonné et orné de ses plumes. Malheureusement la taille trahissait un peu le héros ; il n'avait guère que quatre pieds trois pouces, et, pour comble d'infortune, on avait appris dans la maison que ce général était un ancien aboyeur de la foire Saint-Germain, ci-devant attaché à une ménagerie. Un prisonnier assez jovial l'accosta dans son passage et s'écria : Le voilà, le voilà, ce grand Talala, qui a été à la Vendée ; ce grand animal d'Afrique, qui a des dents et qui mange des pierres. Venez, messieurs, venez le voir, il n'en coûte que deux sous après l'avoir vu. C'est ce grand général des bois, qui est venu des déserts de l'Arabie dans une montgolfière, et qui est descendu à la Bourbe ; c'est celui qui a une culotte blanche et un gilet noir ; voyez, voyez. (Ibid., p. 89.)

L'issue du procès d'Hébert (4 germinal an II, 24 mars 1794) causa dans les prisons une joie universelle. Ce n'est pas tant l'homme que l'on voyait à. bas, c'est le parti : et le bruit courait parmi les détenus — bruit accrédité par l'acte d'accusation d'ailleurs — que, s'il avait vécu, il aurait fait un nouveau massacre des prisonniers[10]. Aussi ne furent-ils pas moins cruels à son égard qu'on ne le fut, sur la place de la Révolution, quand tomba sa tête. Cette dureté se manifestes non pas seulement envers lui et ses complices, mais encore envers les infortunés qu'ils pouvaient laisser après eux. La femme de Momoro avait été amenée à Port-Libre. On n'avait pas su d'abord, on apprit bientôt qu'elle avait figuré la déesse Raison dans une mascarade de l'invention de Chaumette. On en rit, on l'en railla, ce qu'elle ne prenait pas trop mal ; et on pouvait bien ne pas la voir avec la même admiration que son public. Cette déesse, dit Coittant, est très-terrestre. Des traits passables, des dents affreuses, une voix de poissarde, une tournure gauche : voilà ce qui constitue madame Momoro[11]. Passe pour la déesse ; mais la femme devait être respectée dans son deuil. Ce n'est guère ce que fait Coittant, quand, en nous peignant, le 4 germinal, la joie des prisonniers à la nouvelle de l'exécution d'Hébert, de Momoro et des autres, il ajoute : La déesse de la Raison n'a pas été du tout raisonnable pendant la journée ; elle s'est beaucoup lamentée sur l'accident arrivé à son mari[12].

On se réjouit aussi beaucoup au Luxembourg lorsqu'on y vit arriver celui qui avait été le principal auteur de la farce où la Momoro avait joué son rôle, Chaumette (15 germinal an II, 4 avril 1794) : Ce n'était plus ce redoutable procureur de la Commune, la terreur des filles de joie ; c'était tout bonnement un individu tout honteux, aux cheveux plats et luisants. Semblable au renard surpris dans des filets, il portait la tète basse ; son œil était morne et baissé, sa démarche lente et mal assurée, sa contenance triste et douloureuse, sa voix douce et suppliante. On ne pouvait l'entrevoir d'abord que par une chatière ; chacun s'empressait d'y courir ;Avez-vous vu le loup ? se disait-on[13]. — Enfin on ouvrit les corridors, et les députations ne lui furent pas épargnées. Parmi les divers compliments qui lui furent faits, on distingua celui d'un certain original qui lui dit, avec la dignité d'un sénateur romain : Sublime agent national, conformément à ton immortel réquisitoire, je suis suspect ; tu es suspect ; puis, montrant un de ses camarades : Il est suspect ; nous sommes suspects ; vous êtes suspects ; ils sont tous suspects ; et, lui faisant ensuite une profonde révérence, il se retira avec ses camarades, et fit place à une autre députation[14].

Entre le supplice d'Hébert et l'arrestation de Chaumette, on avait vu arriver avec plus de surprise encore au Luxembourg Danton, Lacroix, Philippeaux et Camille Desmoulins (nuit du 10 au 11 germinal an II, 30-31 mars 1794) ; et le moins étonné n'était pas Danton lui-même : A son arrivée, Lacroix ne parla point ; les prisonniers un peu distingués jouissaient infiniment, et l'un d'eux, appelé la Roche du Maine, qui était fort goguenard, dit, en le voyant passer : Voilà de quoi faire un bon cocher. Camille et Philippeaux n'ouvrirent pas la bouche : mais lorsqu'on conduisit Danton, celui-ci dit, en affectant un rire forcé : Quand les hommes font des sottises, il faut savoir rire. Je vous plains tous, si la raison ne revient pas promptement, vous n'avez encore vu que des roses[15]. Puis, rencontrant l'anglais Payne, il lui dit bonjour en sa langue et ajouta : Ce que tu as fait pour le bonheur et la liberté de ton pays, j'ai en vain essayé de le faire pour le mien ; j'ai été moins heureux, mais non pas plus coupable... On m'envoie à l'échafaud ; eh bien ! mes amis, j'irai gaîment. Quand ils furent chacun dans leur chambre — celles de Danton et de Lacroix étaient contiguës —, ils furent obligés d'élever la voix, de manière à être entendus de beaucoup de détenus : Oh ! si j'avais su qu'ils voulaient m'arrêter, s'écriait Lacroix. — Je le savais, répliqua Danton ; on m'en avait prévenu, et je n'avais pu le croire. — Quoi ! Danton était prévenu, et Danton s'est laissé arrêter ! C'est bien ta nonchalance et ta mollesse qui t'ont perdu. Combien te l'a-t-on prédit de fois !

Quand nos députés reçurent leur acte d'accusation, Camille remonta en écumant de rage, se promenant à grands pas dans sa chambre ; Philippeaux, sensiblement ému, joignait les mains, regardait le ciel ; Danton revint en riant et plaisanta beaucoup Camille Desmoulins. Rentré dans sa chambre : Eh bien ! Lacroix, qu'en dis-tu ? — Que je vais me couper les cheveux pour que Sanson n'y touche pas. — Ce sera bien une autre cérémonie quand Sanson nous démantibulera les vertèbres du cou. — Je pense qu'il ne faut rien répondre qu'en présence des deux Comités. — Tu as raison ; il faut tâcher d'émouvoir le peuple.

Quand ils partirent pour le tribunal, Danton et Lacroix affectèrent une gaieté extraordinaire ; Philippeaux descendit avec un visage calme et serein ; Camille Desmoulins, avec un air rêveur et affligé. Il dit, avant d'entrer chez le concierge : Je vais à l'échafaud pour avoir versé quelques larmes sur le sort des malheureux ; mon seul regret en mourant, est de n'avoir pu les servir[16].

L'auteur du récit, en parlant de leur procès, dit : L'on formait, on ne sait pourquoi, dans la maison, des vœux ardents pour Camille Desmoulins. C'est que la voix de Camille Desmoulins avait osé protester, en faveur des suspects, contre la tyrannie de Robespierre ; et c'était là ce qui causait sa perte. Quant à Danton lui-même, on aurait dû porter son deuil, s'il y avait eu parmi les prisonniers quelque sympathie possible pour l'homme qui avait eu si grande part aux massacres des prisons. Le supplice de Danton (16 germinal) était vraiment la contre-partie de celui d'Hébert. On comprend la joie qui s'est manifestée dans toutes les prisons à la mort d'Hébert. Ce n'était pas seulement le bonheur de lui avoir échappé et l'instinct des représailles. La Révolution enrayait sur la pente de la Terreur : n'allait-on pas revenir en arrière, ouvrir les prisons qu'Hébert avait, disait-on, voulu vider à la façon du 2 septembre ? On l'espérait dans ces maisons et au Luxembourg même, selon le témoignage de notre auteur. La mort de Danton allait faire évanouir cette espérance ; et ce n'étaient pas seulement ses protégés, comme Beugnot, qui le sentirent : Je n'étais pas le seul, dit-il, qui attendit le salut de ce côté. On croyait que Danton seul était capable de renverser Robespierre[17]. Danton abattu, Robespierre se sentit plus maître, et on en éprouva le contre-coup dans les prisons.

 

 

 



[1] Mémoires du comte Beugnot, t. I, p. 242.

[2] Sur quelques-uns de ces hôtes de la Force, voyez aussi le Supplément aux Mémoires de madame Roland, t. II, p. 289-316.

[3] Archives nationales, W 121, pièce 36.

[4] Archives nationales, F⁷ 4436.

[5] Archives nationales, W 121, pièces 5 et 6.

[6] Un autre récit tout autrement sympathique nous représente la duchesse d'Orléans gravement malade, couchée le jour et la nuit sur une chaise longue, sans secours, sans médecin, sans cesse insultée par les geôliers, les municipaux et tous ceux que la tyrannie des démagogues avait vomis dans les prisons pour en rendre le régime affreux : elle attendait la mort comme un bienfait. (Histoire des prisons, t. IV, p. 209.)

[7] Tableau du Luxembourg, fait par un suspect, arrêts en frimaire, l'an IIe, dans l'Histoire des prisons, t. II, p. 100-103. Plusieurs paragraphes de ce récit se retrouvent dans l'article Luxembourg des Mémoires sur les prisons, t. II, p. 164.

[8] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 5.

[9] Leur arrivée est accueillie avec dégoût, avec effroi dans toutes les autres prisons, au Luxembourg, à Saint-Lazare, à la Force.

[10] Quelques détenus au Luxembourg, d'intelligence avec leurs amis du dehors, avec la section voisine, avec le club des Cordeliers, devaient un de ces jours, ou plutôt pendant une nuit, forcer les portes de la prison, en tirer tous leurs amis, s'assurer des autres et l'on conçoit par quels moyens. De là se porter aux Comités de salut public et de sûreté générale et contraindre par la violence les membres qui les composaient alors, au parti qu'il aurait plu à cette foule armée de leur faire adopter, sinon de les égorger. Extrait d'un mémoire justificatif publié par le citoyen Doucet-Suriny, qui en reçut, dit-il, la confidence d'un compagnon de captivité, et le dénonça. (Histoire des prisons, t. I, p. 270.)

[11] Mémoires sur tes prisons, t. II, p. 72.

[12] Mémoires sur tes prisons, t. II, p. 77.

[13] Beaulieu, Essais, t. V, p. 338.

[14] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 143 ; cf. Beaulieu, Essais, p. 339.

[15] J'étais, dit Beaulieu, à la porte de la prison, lorsqu'il entra ; il se présenta assez bien : Messieurs, nous dit-il, je comptais bientôt pouvoir vous faire sortir d'ici ; mais malheureusement m'y voilà renfermé avec vous ; je ne sais plus quel sera le terme de tout ceci.. (Essais, t. V, p. 341.)

[16] Mémoires sur les prisons, t. II, p. 153 ; cf. Beaulieu, Essais, t. V, p. 341, 342.

[17] Mémoires du comte Beugnot, t. I, p. 252