A LA nouvelle de la mort de Domitien, le sénat proclame empereur Cocceius Nerva, vieillard respectable, qui s’efforce de guérir les plaies qu’avait faites son prédécesseur. Les légions du Danube veulent se révolter. La voix éloquente du philosophe Dion Chrysostome les ramène à la raison. Nerva, maître tranquille du pouvoir, inaugure une période de quatre-vingts années, qui est un des temps les plus heureux de l’histoire : c’est le siècle des Antonins. Les bannis sont rappelés et réintégrés dans leurs biens, les persécutions religieuses suspendues, les impôts diminués, la’ loi de majesté restreinte, les terres distribuées aux pauvres, les charges, confiées aux bons citoyens. Tacite est nommé consul. Pour couronner ces mesures réparatrices, Nerva, privé d’enfants, désigne au trône l’Espagnol Olpius Trajan, qui lui succède le 27 janvier 98, et qui mérite d’être appelé le plus grand des empereurs romains. Né à Italica, près de Séville, Trajan fut tout d’abord destiné aux armes et servit avec distinction en Orient et en Germanie. Son avènement est accueilli avec joie, et le nouvel empereur ne trompe point l’attente du peuple. Il était à Cologne, quand Nerva mourut. Il arrive à Rome quelques mois après, et y entre à pied, accompagné de sa femme Pompeia Plotina. Pline le jeune, dans son Panégyrique, le loue de cette simplicité des temps antiques ; mais ce qui lui fait plus d’honneur encore, c’est la diminution des taxes et l’augmentation des revenus, la restitution ou la vente des villas et des palais confisqués par ses prédécesseurs, la justice substituée à l’arbitraire, la liberté de la parole rendue aux citoyens et les élections aux comices, de grandes routes, de nombreuses voies de communication restaurées ou percées, les ports d’Ancône et de Civita Vecchia creusés, un pont, qui existe encore, jeté sur le Tage, un autre sur le Danube, des colonies établies, soit comme stations militaires, soit comme placés de commerce, la bibliothèque Ulpienne fondée sur le Forum et transportée plus tard dans les Thermes de Dioclétien, Pline le jeune et Tacite honorés de son intimité, un théâtre dans le Champ de Mars, une colonne, œuvre admirable d’Apollodore de Damas ; où furent déposées les cendres de Trajan et qui servit de modèle à la colonne d’Antonin érigée par Marc-Aurèle, puis à celle de la place Vendôme, faite avec le bronze des canons ennemis. Vainqueur de Decebalus, roi des Daces, Trajan fonde dans la province de Dacie un établissement important qui devient le berceau des Principautés danubiennes. En Orient, il combat les Parthes, conquiert les villes de Babylone, de Séleucie, de Ctésiphon, et étend les frontières de l’Empire jusqu’au delà de l’Euphrate. L’Arabie du Nord se soumet à. son autorité, et il songe à imiter l’expédition d’Alexandre dans les Indes, lorsqu’il meurt à Sélinonte, en Cilicie (août 117), après un règne de dix-neuf ans. Trajan n’avait point d’enfants. Son parent et son compatriote, Ælius Hadrianus, est élevé sur le trône. Ce règne ; comme celui de Trajan, est une période de calme et de bonheur. Malgré ses défauts, Hadrien, résolu à conserver la paix avec les nations étrangères et à développer le bien-être des provinces, parcourt successivement : à l’ouest la Gaule, l’Espagne, la Bretagne, les pays du Rhin ; à l’est l’Asie, l’Egypte, la Grèce, voyageant avec une suite peu nombreuse et presque toujours à pied. Respectueux envers le sénat, plein de sollicitude pour l’administration de la justice, bon envers les esclaves, Hadrien fait fleurir les lettres, les sciences et les arts. Plutarque, les rhéteurs Fronton et Hérode Atticus, ainsi que l’antiquaire gaulois Favorinus contribuent à l’illustration de son règne. Plusieurs monuments magnifiques s’élèvent dans différentes parties de l’empire, et plus particulièrement à Athènes, où Hadrien séjournait de préférence. Il existe encore des ruines qui attestent l’activité féconde de ce prince, surnommé le réparateur de l’univers, restitutor orbis, les arènes de Nîmes, la villa de Tibur, le Môle, d’Hadrien aujourd’hui château Saint-Ange, et le,pont qui réunit cette forteresse à la ville de Rome. Vers la fin de sa vie, ses soupçons le rendent cruel. 11 fait mourir quelques personnes de sa famille, qu’il s’imagine conspirer contre lui. Aussi le sénat hésite-t-il, lorsqu’il meurt à Baies le 12 juillet 135, s’il ne condamnera pas sa mémoire. On lui pardonne en faveur d’Antonin le Pieux, qu’il avait choisi pour successeur. Antonin, qui donne son nom à la période de bonheur relatif traversée alors par l’empire, est un des meilleurs princes dont le monde ait gardé le souvenir. Son règne de vingt-quatre ans est un âge d’or de bienfaisance, de justice et de tolérance i c’est l’épanouissement de tous les arts de la paix (161). A cet homme de bien succède un prince qui continue glorieusement ce beau règne. Marc-Aurèle, philosophe stoïcien et guerrier, clément, sage, sobre et libéral, semble réaliser l’idéal de Platon, qui dit que les peuples seront heureux lorsque les rois seront philosophes ou les philosophes rois. Elève d’Epictète, il avait pour maxime que la justice consiste surtout dans l’égalité devant la loi. Aussi, dans le livre où il a consigné ses Pensées, considère-t-il l’univers comme sa maison et ses sujets comme ses frères. Cependant l’âme stoïque et généreuse de Marc-Aurèle est attristée par les désordres de sa famille et par les maux renaissants de l’Empire. La légèreté de sa femme Faustine, les débauches de son gendre Lucius Verus, l’humeur sombre et farouche de son fils Commode, lui causent de cruels chagrins ou de sinistres pressentiments. D’un autre côté, pendant que les Parthes sont battus par Avidius Cassius (165), les Germains se soulèvent, et Marc-Aurèle entre en lutte avec les Quades, les Iapyges, les Vandales et les Marcomans. Il était sur le point d’en triompher et de leur imposer la paix, lorsqu’il meurt à Sirmium en Pannonie (180). Commode ; un monstre ; succède à son père. Après cinq règnes glorieux ; le monde retombe dans les horreurs de la tyrannie, Caligula, Néron et Domitien semblent revivre dans ce fou sanguinaire. Commode achète la paix aux barbares et se livre ensuite à la bassesse de ses passions. Avec la taille d’un gladiateur, il en a tous les goûts ; et il y met sa gloire. Fier d’être appelé l’Hercule romain, il abat un éléphant d’un seul coup et tue à l’arc des milliers de bêtes fauves dans les cirques. Bientôt une conspiration se trame entre Marcia, sa femme, le préfet prétorien Lætus, le chambellan Eclectus et le préfet de la ville Pertinax. Craignant de se voir proscrits par Commode, ils agissent sans délai et lui donnent du poison, le 31 décembre 192. Le poison opérait lentement : Narcisse, célèbre athlète, achève l’œuvre sinistre en étranglant l’empereur. Pertinax, fils d’un marchand de charbon, élevé, malgré lui à l’empire, était un homme sage, économe, rangé. Il veut rétablir l’ancienne discipline et abolir le donativum, octroyé par les autres empereurs. Les soldats, excités par Lætus, se soulèvent. Pertinax se met en devoir de les haranguer. Pendant qu’il parle, un Germain lui lance son javelot dans la poitrine : il tombe : on le crible de coups : sa tête est mise au bout d’une pique (193). SulpicianuB, beau-père de Pertinax, songe à le remplacer. Il offre une forte somme aux soldats. Ceux-ci conçoivent alors le dessein de mettre l’empire à l’enchère. Sulpicianus en offre cinq mille drachmes par tête de prétorien. Un riche sénateur, Didius Julianas, en promet six mille deux cent quarante. L’empire lui est adjugé. Il le garde deux mois. Trois généraux distingués, Pescennius Niger, chef de l’armée de Syrie, Claudius Albinus qui commande en Grande-Bretagne et Septime Sévère en Illyrie, se disputent la succession de Julianus (194). Septime Sévère arrive le premier sous les murs de Rome. Julianus est mis à mort. Sévère se tourne alors contre Niger, qu’il bat auprès d’Issus. Il met ensuite le siège devant Byzance, qu’il prend en 196, passe l’Euphrate, soumet les Arabes de Mésopotamie, revient en Italie et défait Albinus dans une sanglante bataille, livrée près de Lyon le 19 février 197. Rentré dans Rome, où il ne fait qu’un court séjour, Sévère se rend en Orient, repousse l’invasion des Parthes, et pendant trois ans remporte de brillantes victoires. A partir de 202, il demeure tranquille à Rome durant sept années, affermissant son autorité par le concours de jurisconsultes et de légistes, dévoués à sa personne, et la discipline militaire par une sévérité inexorable. En 208, apprenant que les Calédoniens bravent ses lieutenants, il part pour la Grande-Bretagne, avec ses deux fils Bassien, surnommé Caracalla, et Geta. Là, il essaie de refouler les ennemis par de nouveaux retranchements et par une muraille, qui conserve encore son nom. Son armée souffre beaucoup dans cette campagne à travers les forêts les plaines marécageuses, les terrains humides. Cinquante mille hommes périssent de maladie et de fatigue. Sévère lui-même, atteint de la goutte, meurt à Eboracum (York), dans la soixante-sixième année de son âge, après un règne de dix-huit ans. On croit que la découverte d’une conspiration, tramée contre lui par son fils aîné, abrégea ses jours (211). Son dernier mot fut : Laboremus, travaillons ! Bassien Antonin et Geta succèdent à leur père, qui les avait appelés ensemble à l’empire. L’aîné, surnommé Caracalla, à cause de la longue tunique gauloise qu’il avait adoptée comme vêtement, ne peut consentir à partager la pourpre avec son frère, qu’il déteste depuis leur première enfance. Peu de temps après leur retour dans Rome, Caracalla entre dans la chambre où Geta se trouvait avec Julia Domna, sa mère, et le tue sans pitié. Seul maître de l’empire, il s’abandonne à ses instincts féroces et fait mettre à mort le jurisconsulte Papinien, ainsi que plusieurs, personnages de distinction. Joignant l’extravagance à la cruauté, il se jette dans des dépenses folles, qu’il couvre par des exactions violentes et avec de la fausse monnaie. Il se fait bâtir des thermes magnifiques, où il entasse des merveilles d’art, qui ont été heureusement retrouvées de nos jours. Il déclare la guerre aux Alamanni (Allemands), peuples germains, dont le nom n’existe pas dans Tacite. Afin de se décorer du nom de Parthicus, il demande au roi des Parthes, Artaban, la main de sa fille. Artaban le reçoit comme son gendre. Caracalla donne alors le signal d’un affreux massacre, auquel Artaban échappe avec peine, Mais un jour que Caracalla visitait le temple de la Lune, à Edessa, un centurion, qui avait une injure à venger, et excité par le préfet des gardes Macrin, dont la vie était menacée, s’élance sur l’empereur et le tue. Le meurtrier périt aussitôt sous les coups des Germains qui composaient la garde particulière du prince (avril 2193. Macrin est salué empereur par les légions. Macrinus ou Macrin était un officier de fortune. Après avoir acheté la paix aux Parthes, il reprend le chemin de Rome. Le sénat lui confirme les pouvoirs impériaux. Mais les soldats, gagnés par Julia Mœsa, sœur de l’impératrice Julia Domna, proclament empereur Bassien Elagabal, fils de Socuzis et grand prêtre du Soleil, à Émèse. Macrin veut résister à son compétiteur. Trahi par une partie de ses troupes, il est vaincu sur les frontières de la Syrie et de la Phénicie (8 juin 218), s’enfuit à Chalcédoine et est tué avec son fils Diadumène. Élagabal, sans attendre la décision du sénat, prend la puissance tribunitienne et consulaire, les deux grands attributs du pouvoir impérial. Il n’avait que dix-sept ans. Le nom de Marc-Aurèle Antonin, qu’il reçoit à son avènement, parait un sobriquet dérisoire. C’est un fou superstitieux et corrompu. Le luxe, la débauche, les prodigalités insensées, les largesses entretenues par des confiscations renouvelées de Caracalla, suscitent contre lui le dégoût et la haine des prétoriens qui le tuent (11 mars 222), le jettent dans le Tibre et proclament empereur son cousin Alexandre Sévère, enfant de quatorze ans, fils de Mammée, et petit-fils de Julia Mœsa. Mammée, femme d’un grand esprit et d’un caractère vigoureux, entoure le jeune empereur de conseillers habiles. Il a pour ministres les jurisconsultes Paul et Ulpien, l’historien Dion Cassius. Sous ce gouvernement honnête, les excès du luxe disparaissent, la simplicité renaît, les impôts sont diminués. Alexandre fait graver sur le frontispice de son palais la maxime : Fais à autrui ce que tu veux qu’on te fasse. Caractère aimable, intelligence ouverte à toutes les pensées généreuses ; il place dans son lavarium les images des grands hommes qu’il regardait comme les bienfaiteurs de l’humanité, et parmi eux Orphée, Abraham, Jésus-Christ. La nécessité de faire la guerre, à li’ tête de soldats toujours prêts à se révolter, abrége la durée du règne d’Alexandre. Vainqueur des Parthes, il est contraint de revenir sur le Rhin, pour repousser une invasion de Germains en Gaule et en Illyrie. Son armée, soulevée par le Thrace Maximin, le met à mort, ainsi que sa mère (mars 235). Maximin, Goth d’origine, avait commencé par garder les troupeaux : c’était un géant, d’une force herculéenne, haut de sept pieds, mangeant par jour quarante livres de viande et buvant vingt litres de vin. A peine est-il proclamé empereur, que le sénat suscite contre lui le proconsul d’Afrique Gordien Ier et son fils Gordien II, descendants des Gracches et alliés à la famille de Trajan. Le jeune Gordien périt dans un combat et Gordien Ier se donne la mort. Le sénat proclame alors un ancien soldat Maxime Pupien et le jurisconsulte Claude Balbin, auxquels on adjoint Gordien II, en qualité de César. Les soldats n’en veulent pas. Une terrible sédition remplit Rome de meurtres et d’incendies. Maximin vient assiéger Aquilée, dont la résistance irrite les soldats qui l’égorgent avec son fils (avril 238). Les prétoriens déclarent Gordien Ill seul chef de l’empire. Il n’avait que treize ans. Misithée, son précepteur et son beau-père, gouverne à sa place. Sous ce prince apparaissent pour la première fois dans l’histoire les Francs, tribu germaine, qui sont vaincus à Mayence par le consul Aurélien (241). La mort de Misithée laisse sans défense le jeune empereur, qui est tué et remplacé par Philippe l’Arabe (février 244). Philippe faisait la guerre au roi des Perses Sapor Ier. Il se hâte de conclure la paix au prix de la Mésopotamie, et revient à Rome, où il célèbre avec une grande solennité le millième anniversaire de la fondation de Rome (248). Pendant cinq ans, son règne est tranquille ; mais, en 249, Decius, envoyé pour chasser les Goths de la Pannonie, est proclamé par les troupes. La bataille de Vérone, perdue par Philippe, assure l’empire à Decius, qui tue Philippe et son fils. Le règne de Decius, dans sa courte durée, n’est signalé que par une cruelle persécution contre les chrétiens. Il périt en Mœsie dans une rencontre avec les Goths (octobre 251). L’armée reconnaît pour chef Gallus, qui, peu de temps après, est mis à mort par ses soldats mutinés (mai 253). Valérien, qui lui succède, entre en lutte avec les Alamans, les Goths et les Perses, qui, sur trois points différents, envahissent l’empire. Les Francs sont repoussés par Gallien, fils du nouvel empereur, qui marche, de son côté, contre les Perses. Défait par Sapor près de la ville d’Édesse, il est appelé à une entrevue, retenu prisonnier, et mis à mort, après avoir subi mille outrages. On dit que sa peau tannée, empaillée et teinte en rouge, fut suspendue et demeura plusieurs siècles à la voûte du temple principal des Perses (260). La plus affreuse anarchie règne dans l’empire : chaque cher d’armée se dit maître du monde : c’est le temps des trente tyrans. Gallien, fils de Valérien, et Gaude II, le vainqueur des Goths, ne font que paraître sur le trône. L’autorité d’Aurélien est plus grande et, plus durable, Aurélien, lié dans les camps, avait passé par tous les grades de la milice. Doué d’une force merveilleuse et a’un courage inébranlable, on le comparait à César. Il n’en eut pas la clémence. Vainqueur de Zénobie, femme d’Odenat et reine de Palmyre, il la traîne derrière son char de triomphe et fait mettre à mort le ministre de cette reine, Longin, qui passe pour être l’auteur du Traité die Sublime. Au nord, Aurélien rétablit la frontière du Danube et prépare une expédition contre les Perses, lorsqu’il est assassiné par son secrétaire Mnesthée, accusé de concussion (275). Le sénat proclame empereur un de ses membres, Tacite, vieillard de soixante-quinze ans, qui prétendait descendre de l’illustre historien. Il ne règne que quelques mois et fait place à Probus (276). Probus était un soldat distingué. Gouverneur de l’Orient, il fait confirmer soit élection par le sénat, se montre à Rome, et court en Gaule tenir tête aux Alamans. Il leur reprend soixante villes, passe le Rhin derrière eux, les poursuit jusqu’au delà du Necker et les contraint à demander la paix. Il bat ensuite les Sarmates en Illyrie, les Gètes en Thrace, les ‘brigands isauriens et pamphyliens en Asie Mineure. Les Perses effrayés font leur soumission et envoient des députés au vieillard énergique, qui retarde par sa valeur les invasions menaçantes des barbares. Non content de raffermir la domination romaine dans l’Asie Mineure, Probus essaie de ranimer l’agriculture en plantant des vignes- en Gaule, en Hongrie et sur les bords du Rhin. Mai’s ses efforts pour rétablir la discipline le rendent odieux aux soldats, qui le massacrent à Sirmium, sa ville natale (282). Carus, préfet des gardes, élu empereur par les légions, associe à son pouvoir ses deux fils Carin et Numérien. L’aîné a le gouvernement de l’Occident, le plus jeune suit son père en Orient. Carus dévaste la Mésopotamie, prend Séleucie et Ctésiphon, et franchit le Tigre ; mais il est frappé de la foudre (25 décembre 283). Ses fils sont reconnus empereurs. Numérien, qui se hâte de traiter avec les Perses et de revenir vers le Bosphore, est tué par son beau-père Arrius Aper (12 septembre 284). Aper est égorgé, à son tour, par le Dalmate Dioclétien, qui ne tarde pas à défaire Carin, dont la mort le laisse maître de l’empire (284). |