LES historiens, qui ont comparé le peuple romain à un homme parcourant les quatre âges de la vie, ont placé son enfance et sa jeunesse sous les rois et sous les premiers consuls. Rome lutte alors contre les nations étrusques, latines et gauloises, voisines de son berceau. Les guerres contre les Samnites sont l’époque de son adolescence et le commencement de sa virilité. En soumettant l’Italie centrale, le peuple romain prélude aux guerres puniques et à la conquête du monde. Le Samnium, bordé au nord par les Marses, les Péligniens et les Maruccins, à l’ouest par le Latium et la Campanie, au sud par la Lucanie, à l’est par l’Apulie et les Frentans, se compose de chaînes montueuses et boisées, de pics neigeux et glacés, qui se rattachent aux Apennins. C’est un pays sauvage, avec des vallées sombres et pluvieuses, des défilés ténébreux où s’engouffrent les torrents, des landes désolées où quelque maigre filet d’eau roule sur les cailloux. Les Samnites étaient une branche des Sabins, sœur des tribus sabelliques dont ils étaient environnés. Pasteurs farouches, habitant des lieux fortifiés par la nature et isolés des autres peuplades, ils restèrent longtemps enfermés au fond des forêts ou sur les montagnes. L’accroissement de leur jeunesse rendant peu à peu les pâturages trop étroits, ils songent à descendre dans les vallées. Sous leurs yeux s’étendait la plus belle contrée de l’Italie et même de l’univers, la Campanie, la l’erre de labour. Point de climat plus doux, dit Florus, il embellit l’année des fleurs d’un double printemps. Point de sol plus fertile : aussi dit-on que Cérès et Bacchus y rivalisent de prodigalité. Point de mer plus hospitalière : là s’ouvrent tous ces ports fameux, et Misène, et Caiète, et Baies aux sources toujours tièdes ; là s’étendent le Lucrin et l’Averne, bassins tranquilles, où la mer semble venir se reposer. Là s’élèvent ces monts tapissés de vignobles, le Gaurus, le Dalerne, le Massique, et le plus majestueux de tous, le Vésuve, ce rival des feux de l’Etna. Là sont enfin tant de villes maritimes, Dormies, Cumes, Puteoli, Naples, Herculanum, Pompéi et Capoue leur souveraine, Capoue, jadis comptée au rang des trois premières cités de l’univers, avec Rome et Carthage. C’est à l’occasion de cette contrée et de cette ville que la guerre s’allume entre Rome et les Samnites. Elle dure plus de cinquante ans. La Campanie était une belle proie, faite pour tenter des montagnards pauvres et avides. Les Samnites la convoitaient depuis longtemps ; mais la colonie grecque d’Arpi et l’empire des Étrusques contenait leur invasion. Arpi étant tombée en décadence et les Etrusques ayant subi le joug des Romains, les bandes Samnites se mettent en campagne, descendent jusqu’au littoral de l’Italie méridionale, s’emparent de Capoue (424) s’y installent, en font la métropole du Samnium campanien, prennent insensiblement les mœurs amollies, les goûts fastueux des cités grecques, les armures d’or et d’argent, et excitent la jalousie des Samnites de la montagne. Menacés par eux d’une attaque à main armée, les Sidicins de Teanum et les Campaniens de Capoue appellent les Romains à leur secours (343). Les Romains refusent d’abord, sous prétexte d’une ancienne alliance avec les Samnites, mais Capoue s’étant mise entièrement sous la protection romaine, les légions passent le Liris, frontière de la Campanie et du Latium. Le récit des événements qui se succèdent offre beaucoup de confusion dans les historiens latins. Les voici tels qu’il est possible de les démêler à travers une tradition dépourvue de critique et peu soucieuse d’une exacte chronologie. Les deux consuls Marcus Valerius Corvus et Aulus Cornelius Cossus entrent en Campanie (343). Valerius remporte une victoire sanglante sur les Samnites au pied du Mont Gaurus. Cossus les défait après avoir failli succomber dans un défilé, mais le tribun militaire Publias Decius, campé sur une colline, d’où il dominait l’ennemi, attaque les Samnites et change en victoire le péril de son général. Un troisième combat, plus décisif encore, est livré par les deux consuls à l’entrée des Fourche., Caudines, près de Suessula. Les Samnites laissent quarante mille boucliers sur le champ de bataille. Les Romains, leur accordant la paix, abandonnent Teanum et gardent la possession de Capoue (341). Mais bientôt la garnison qu’ils ont laissée dans cette ville se révolte, comme enivrée par les délices des contrées méridionales. Le complot est découvert, et les coupables, craignant d’être punis, marchent contre Rome sous la conduite de Titus Quinctius, vieux soldat, boiteux des suites d’une blessure. Ils arrivent ainsi au huitième mille de la voie qui fut plus tard la voie Appienne. Le dictateur Valerius Corvus, au lieu de les combattre, essaie de les désarmer par des paroles conciliantes. Ils cèdent, et le Sénat accorde le pardon à ces soldats égarés. Cependant les Latins, mécontents de se voir frustrés du droit de cité et de la participation au consulat, se liguent avec les Sidicins et les Campaniens, déjà las de la domination romaine. Les Romains, appuyés par les Péligniens et quelques tribus de Samnites montagnards, s’avancent en Campanie. Les Latins et leurs alliés sont défaits à Véséries, près du Vésuve (340). Les historiens romains ont orné ces combats de légendes héroïques. Manlius Torquatus condamne à mort son fils coupable d’avoir vaincu contre son ordre. Decius Mus se dévoue aux dieux infernaux, se jette au milieu des Latins et meurt comme une victime qui doit sauver sa patrie. Le Latium et Capoue sont punis par la perte de leur territoire. On le distribue au petit peuple, en y joignant les terres de Priverne et celles de Falerne. Les Laurentins sont exceptés de la punition. Les habitants de Lanuvium reçoivent le droit de cité romaine, ainsi que les chevaliers campaniens. Aricie, Nomentum et Pedum obtiennent le même privilège. Velitres, qui s’était révoltée plusieurs fois, est traitée avec une grande rigueur. On abat ses murs, on lui ôte son sénat et on assujettit ses habitants à s’établir au delà du Tibre. Les Antiates, vaincus par Menius, sont transformés en colonie romaine ; mais on retire de leur port tous les vaisseaux longs et on leur interdit toute navigation maritime. Des galères d’Antium nue partie est transportée à Rome, le reste est brûlé. On en retire seulement les éperons (rostra), dont on décore la tribune aux harangues (338). D’autres villes, Fundi, Formies, Cumes et Suessula sont récompensées par le droit cærite des secours qu’elles ont portés à Rome. Des colons sont établis à Terracine, la même qu’Anxur. Deux citadelles, Calès et Frégelles, surveillent l’une Capoue et Teanum, l’autre le passage du Liris. Sora, sur la rive droite de ce fleuve, est occupée par une forte garnison romaine (328). Cependant le feu de la guerre samnite n’est qu’assoupi. La ville grecque de Parthenope, divisée en deux parties Palæopolis (la vieille ville) et Neapolis (la nouvelle ville, Naples), fournit aux combattants l’occasion de le rallumer. Les Samnites ayant jeté nue garnison dans Palæopolis, les Romains en font le siège. Les habitants traitent avec eux et se débarrassent par ruse des troupes Samnites : Les autres villes grecques, Nola, Nuceria, Herculanum, Pompéi se déclarent aussi pour les Romains. Réduits à leurs propres forces, abandonnés des Lucaniens qui s’allient avec Rome, les Samnites font appel aux cantons montagneux de l’est. La guerre se poursuit au cœur même de leur pays. Les Romains, commandés par Spurius Postumius et Titus Veturius, s’emparent d’abord de quelques places et continuent leurs avantages. Les Samnites désespérant de lutter en bataille attirent l’armée romaine dans un défilé, près de Caudium, et appelé pour ce voisinage Fourches Caudines. Elle est prise tout entière comme dans un filet, entre deux rocs à pic, couronnés de forêts pleines d’ennemis. Le généra samnite, Caïus Pontius pouvait l’écraser sans combat. Il hésite et demande conseil à son vieux père Hercunius : Tuez-les tous, lui répond le vieillard, ou renvoyez-les tous avec honneur : détruisez vos ennemis ou faites-en des amis. Pontius ne suit ni l’un ni l’autre conseil. Les Romains sont dépouillés de leurs armes, presque de leurs vêtements. On plante dans le sol deux lances, au sommet desquelles on en lie transversalement une troisième, et les Romains, la vie sauve, passent sous ce joug ignominieux (321). L’affront était mortel. Le Sénat ne veut point ratifier le traité et les vaincus ne songent plus qu’à la vengeance. Leur politique patiente attend deux ans que les colonies romaines d’Apulie et de Campanie soient devenues assez fortes pour serrer leur ennemi dans les montagnes. Rome met alors à la tête de ses légions le héros homérique, l’Achille de ces guerres, Lucius Papirius Cursor (le coureur). Tout succède à l’heureux dictateur. Maître de Nuceria, il fait passer à son tour sous le joug la garnison samnite (319). Durant les années suivantes la guerre s’étend sur les pays voisins du Samnium (319-317). Les Apulieus et les Frentans sont châtiés comme auxiliaires des Samnites. De nouveaux traités sont conclus avec les habitants de Teanum et de Canusium. Satricum, ville latine, est punie de sa défection. Saticula est enlevée à l’ennemi. Cependant Nuceria et Nola se révoltent : la garnison romaine est chassée de Sera : les Ausones préparent un soulèvement. Mais les Romains opposent partout une résistance ou mue attaque des plus énergiques. Tout rentre dans le devoir. Des exécutions sanglantes à Capoue et à Frégelles effraient les Samnites ou leurs alliés, et des forteresses érigées en Campanie et en Lucanie les tiennent en respect. La grande voie militaire, la reine des routes romaines, construite en 312 parle censeur Appius Claudius et partant de Rome pour aboutir à Capoue au travers des marais Pontins, complète le réseau de places fortes et de routes stratégiques qui enserre désormais les nouvelles conquêtes. Un aqueduc monumental entre Romc et Préneste accompagne cette admirable construction. Quelques peuplades de l’Italie centrale et méridionale, appuyées par les Étrusques-Ombriens, se mettent encore en mouvement. En 310, le consul Quintus Fabius Rullianus formé dans les guerres du Samnium, porte hardiment ses armes dans l’Étrurie propre et traverse pour la première fois la forêt Ciminienne. Le mont Ciminus, grande chaîne boisée, dont on aperçoit de Rome la masse bleuâtre, inspirait aux Romains une sorte de terreur superstitieuse. Mais rien, dit Florus, n’épouvante le général. Il envoie son frère en avant pour reconnaître les abords de la forêt. Celui-ci, sous un habit de berger ; observe pendant toute la nuit et revient annoncer que le passage est sûr. Ainsi Fabius sait trouver sans péril le dénouement d’une guerre si périlleuse. Les ennemis étaient répandus en désordre dans les campagnes. Il les surprend, et, maître des hauteurs, il les foudroie comme un nouveau Jupiter. A cette victoire succède bientôt celle du lac Vadimon, si célèbre dans les souvenirs populaires, puis celle de Pérouse, gagnée encore par Fabius (308). De son côté, Papirius est vainqueur à Longula, où les confédérés perdent l’élite de leur armée (309). Les Samnites retrouvent quelques alliés, Ombriens, Marses, Péligniens, Herniques : la défaite d’Anagnia rompt cette alliance passagère (305). Deux armées consulaires se mettent alors en marche. L’une, conduite par Tiberius Minucius, et, après sa mort, par Marcus Fulvius, franchit les cols des montagnes ; l’autre, sous Lucius Postumius ; part du littoral de l’Adriatique et remonte le Tifernus. Elles se réunissent devant Bovianum et livrent une bataille où le général samnite, Statius Gellius, est fait prisonnier (304). Plus près de Rome, les Èques se remuent : ils sont exterminés, leurs quarante bourgades, ruinées en une campagne (302). Cependant l’indépendance des Samnites touche à sa dernière heure. En 298, les deux consuls Fabius et Decius marchent contre eux : ils sont vainqueurs, le premier à Tifernum, le second à Maleventum, qui devient Bénévent. Les Samnites font un effort désespéré. Soutenus par les Étrusques, les Marses et les Ombriens ; ils mettent trois armées en campagne. Les Romains ont recours, comme eux, aux moyens extrêmes : ils arment les hommes mariés, les affranchis. Une bataille décisive a lieu près de Sentinum, au pied du contrefort oriental de l’Apennin. A l’aile droite, commandée par Fabius, la lutte reste indécise i à l’aile gauche, l’héroïsme héréditaire de Decius, qui se dévoue aux dieux Maries, décide la victoire (295). L’année suivante, les Samnites vaincus, mais indomptés, renouvellent la guerre. Les armées consulaires, entrées dans le Samnium, rencontrent partout la résistance la plus acharnée. Marcus Acilius subit un échec à Nuceria. Mais Lucius Papirius Cursor, le fils du vainqueur de Longula, et son collègue Spurius Carvilius livrent une grande bataille à Aquilonia. L’élite de l’armée samnite, c’est-à-dire la légion du lin, formée de seize mille guerriers vêtus d’une casaque blanche, d’un boucher d’argent, d’un casque rehaussé d’une aigrette, y périt jusqu’au dernier soldat (252). Ces armures vont orner le Forum. Les Samnites retranchés dans leurs montagnes continuent une guerre de partisans : ils luttent contre les Romains en détail. Un de leurs chefs, Caïus Pontius, le fils peut-être du vainqueur des Fourches Caudines, remporte sur eux un grand avantage. Les Romains, vainqueurs à leur tour, font prisonnier Pontius et le mettent à mort dans un cachot (291). Le reste de l’Italie demeuré immobile. Les Samnites tout un appel inutile aux Tarentins, qui jouent dans toute cette guerre un rôle équivoque d’expectative ou d’arbitrage. Leur dernière armée est détruite par Curius Dentatus, ce modèle de la frugalité et de la vertu antiques, qui aimait mieux commander à des riches que d’être riche. C’est lui qui conclut la paix avec les Samnites épuisés (280). Rome se montre, dans ces négociations, d’une douceur habilement calculée. Sûre de sa conquête, elle ne l’écrase pas d’impôts onéreux : elle se contente de l’enfermer dans des colonies et dans des municipes taillés, eu quelque sorte, à l’image de Rome. Sur la côte Minturnes et Sinuessa, dans les Abruzzes Hatria, dans l’intérieur des terres Venouse, où Rome envoie vingt mille colons, contiennent les peuples avoisinants ou interceptent le passage entre les plus puissants ennemis de Rome. Ainsi, à la fin de la guerre samnite, le territoire romain touche an nord la forêt ciminienne, à l’est les Abruzzes, Capoue au sud i et deux postes avancés, Nuceria et Venouse le défendent du côté de l’orient et du midi. C’est le beau moment de la République romaine : elle est dans mie voie de prospérité croissante. Au triomphe de Papirius sur les Samnites, on porte deux millions six cent soixante mille livres pesant de cuivre en lingots, produit de la vente des prisonniers, et deus mille six cent soixante marcs d’argent. Le tout est déposé dans le trésor. Le recensement de 289 donne deux cent soixante douze mille citoyens en état de porter les armes. A Rome, durant cette période, l’équilibre politique s’établit entre les deux ordres : les patriciens n’oppriment plus, les plébéiens ne dominent pas. Le premier dictateur plébéien, M. Rutilius, justifie ce choix en triomphant des Tarquiniens et des Falisques (356). Un premier censeur plébéien Marcius Rutilas est nommé en 351 ; et un premier préteur plébéien, Publilius Philo, en 337. Dix ans plus tard (327) on lui proroge le commandement cousulaire dans la guerre samnite, sous le nom de proconsul. Deux nouvelles tribus, Pomptina et Publilia, sont créées et mises en possession du territoire volsque (332) accroissement qui porte à vingt-sept le nombre total des tribus. Pour améliorer la situation des débiteurs, Duilius et Mœnius réduisent l’intérêt de l’argent à un pour cent par an (357). Dix ans plus tard (347), le consul Plautius Hypsius le réduit à un demi pour cent ; et, en 326, la loi Petilia-Papiria défend de retenir en prison un débiteur ; même insolvable. Papirius Cursor, le héros des guerres Samnites ; demie alors mi grand exemple de la modération des patriciens. Dictateur, il avait pour maître de la cavalerie Fabius, fils de Rullianus. Une cérémonie sacrée l’avant contraint d’aller à Rome, il défend à Fabius d’attaquer l’ennemi pendant son absence. Fabius désobéit, remporte une victoire et en adresse la nouvelle non au dictateur, mais au sénat. Papirius revient à l’armée, plein de colère et de menaces. Fabius supplie les soldats de le protéger contre le dictateur : ils lui promettent de le défendre. Le dictateur arrive, cite Fabius devant son tribunal et appelle le licteur. Fabius parvient à s’échapper auprès de son père, Rullianus, qui avait été dictateur et trois fois consul. Rullianus convoque le sénat. Il commençait à se plaindre de la violence de Papirius, quand celui-ci paraît, ordonnant de saisir le coupable. Fabius est emmené par le licteur. Rullianus s’écrie qu’il en appelle an peuple. Les tribuns se déclarent en sa faveur et résistent au dictateur. Papirius inflexible invoque la nécessité de la discipline, la majesté du commandement, les conséquences fatales de ta désobéissance impunie. Alors, par un mouvement unanime, les tribuns et le peuple passent de la résistance à la prière, Fabius et son père tombent aux genoux du dictateur, qui pardonne au nom de l’autorité reconnue et respectée (325). La connaissance exclusive dit droit était une des principales forces du patriciat. En 304, un certain Flavius, fils d’affranchi et scribe des pontifes, brigue l’édilité curule. Il est élu malgré l’opposition des patriciens. Pour se venger d’eux, il publie le calendrier qui indiquait les jours religieux, les jours de procès et de comices, il divulgue aussi les formules de procédure, gardées soigneusement comme un secret et qu’un petit nombre de jurisconsultes ne communiquaient qu’avec des abréviations mystérieuses. La loi Ogulnia propose, en 300, que quatre pontifes et cinq augures, choisis parmi le peuple, soient ajoutés au corps sacerdotal. On crée bientôt après trois flamines plébéiens, et Curius Dentatus fait décider pour toujours qu’un des consuls sera plébéien (199). L’égalité politique est désormais établie et la constitution romaine fixée. L’Italie du nord et du centre, réduites à l’impuissance, se décident à suivre les destinées du peuple romain : l’Italie méridionale, en voulant se heurter contre une force si solidement organisée, va se livrer d’elle-même à la nation qu’elle insulte, sans avoir les ressources nécessaires pour la combattre et pour en triompher. |