L'arithmétique. — L'histoire naturelle. — L'astronomie. — La géographie. — La médecine et les médecins. — Les maladies en général. — Les démoniaques. — La lèpre. — La femme malade d'une perte de sang. — La superstition. — Les Esprits. — Les songes.Le Juif du temps de Jésus-Christ appelait science l'étude de De l'arithmétique nous n'avons rien à dire ; c'est à peine si les quatre, règles sont vaguement indiquées dans l'Ancien Testament[1]. L'histoire naturelle semble avoir été assez développée ;
au moins la zoologie, car les descriptions des animaux et de leurs mœurs
reviennent assez souvent dans les livres saints. Le livre des Proverbes parle
de la fourmi[2]
; celui de Job décrit la biche, l'onagre, l'autruche, le cheval, l'aigle, l'hippopotame,
le crocodile[3].
Le même livre nous parle du papyrus, des métaux et de leur formation, des
travaux des mines[4].
Dans Sur le système du monde, les Juifs avaient des notions plus étendues sans qu'elles eussent plus de précision. Ils se faisaient une assez grande idée de l'immensité de l'univers. Il faudrait cinq cents ans, lisons-nous dans le traité Berakhoth, pour parcourir la distance de la terre au ciel qui est immédiatement étendu au-dessus de nous ; le même intervalle sépare un ciel d'un autre et le même, encore, sépare les deux extrémités du même ciel traversé dans son épaisseur. Nous avons dit que les Juifs réglaient la longueur du mois
sur la durée de la révolution de la lune autour de la terre. Ils ne faisaient
ici aucun calcul et se contentaient d'une simple observation. Quant aux
étoiles, ils donnaient des noms à certaines constellations ; Orion, la grande
Ourse, etc., sont nommées dans le livre de Job. Il faut remarquer aussi que
dans Les enfants d'Israël s'élevèrent-ils plus tard au dessus de ces notions naïves et enfantines ? Nous ne le savons pas. Il est évident, en tout cas, que la terre était pour eux comme pour tous les anciens, le centre de l'univers, et que tous les astres tournaient autour de ce centre immobile. La géographie des contemporains de Jésus-Christ nous est très exactement donnée dans les Talmuds, et, en les étudiant, on peut arriver à résumer assez complètement les notions géographiques d'un Juif instruit du premier siècle. Il considérait la terre comme un plan circulaire[9]. Dieu se tient
assis au-dessus de ce plan dont le cercle a été tracé autrefois par lui sur
l'abîme[10].
Les quatre points cardinaux s'appellent les extrémités des cieux, les quatre
pans ou angles de la terre, ou les quatre vents[11]. Pour les
désigner, le Juif ne se tourne pas vers le Nord comme nous le faisons, mais
vers l'Est. Il regarde l'Orient, à sa droite est le
Midi, à sa gauche le Nord et derrière lui l'Occident. Jérusalem est au centre
du disque rond et plat qui forme la terre[12]. La surface de
ce plan se partage en deux parties : la terre d'Israël et ce qui n'est pas la
terre d'Israël. Ses habitants se distinguent de la même manière : il y a les
Juifs et les Païens ; ceux du dedans et ceux du dehors. Ces diverses
expressions sont constantes dans le Nouveau Testament[13]. Les Païens
étaient appelés les Gentils (gentiles)
ou les nations du monde, et le mot monde (κόσμος)
désignait tout ce qui n'était pas d'Israël, tout ce qui ne faisait pas partie
du peuple élu et de Quelle idée se faisait un Juif de la grandeur du disque terrestre ? Il est impossible de le dire. Il ne devait avoir qu'une assez vague notion de l'étendue de l'empire romain et supposer qu'au delà de ses frontières, après un désert inhabité, on ne devait pas tarder à rencontrer la mer après laquelle il n'y avait rien. Les quatre fleuves sont le Jourdain, le Yarmouk, le Kirmion et le Pigah. Nous connaissons le Jourdain. Le Yarmouk est un de ses tributaires, une grande rivière dont l'embouchure est au-dessus du lac de Tibériade. Sur le Kirmion, on n'est pas d'accord. Il faut y voir soit le Kischon[18], soit une autre rivière qui est près de Damas et appelée aujourd'hui el-Barada[19]. Quant au Pigah, nous ne le connaissons pas. On voit que la géographie juive ressemblait beaucoup à celle des autres peuples antiques. Elle n'avait d'autre base que le témoignage direct des sens et l'observation enfantine. Il est probable qu'aux détails succincts que nous avons recueillis çà et là il faudrait ajouter plus d'une théorie bizarre sur certains phénomènes de la nature, mais les Talmuds sont muets sur ces points secondaires. Les Juifs expliquaient-ils le bleu du ciel par le reflet d'une gigantesque montagne bleue et invisible, comme l'ont fait quelques peuples anciens ? Peut-être. En tout cas ils expliquaient par l'action d'esprits invisibles tous les phénomènes qu'ils ne comprenaient pas. Nous aurons l'occasion de le constater en traitant de la crédulité au premier siècle, mais auparavant il faut parler des connaissances médicales et de la pratique de la médecine chez les Juifs de cette époque. Nous résumerons en une seule phrase ce que nous avons à dire sur ce sujet : Tout le monde s'occupait de médecine et personne n'en savait le premier mot. La médecine scientifique existait en Grèce depuis cinq cents ans, mais elle n'en était pas sortie. L'ignorance des Juifs en médecine et leur impuissance à s'affranchir de cette ignorance venaient de ce qu'ils voyaient dans la maladie la punition dépêchés commis soit par le patient lui-même, soit par ses parents[20] et qu'ils l'attribuaient presque toujours à l'influence d'un mauvais esprit[21]. La seule guérison possible était alors l'expulsion du démon (ou des démons, quelquefois on en avait plusieurs), et toute la science médicale se réduisait à chercher le meilleur mode d'expulsion. Ce n'était pas le plus instruit qui était le plus propre à cette œuvre de bienfaisance, mais le plus religieux. Plus on était pieux, plus on était apte à guérir les malades, c'est-à-dire à chasser les démons. Chacun exerçait alors la médecine pour lui-même et pour les siens comme il l'entendait. Les Rabbis avant tout, les scribes, les docteurs de la loi, s'occupaient de chasser les démons et quelques-uns y passaient pour fort habiles. La médication n'était qu'un exorcisme. On employait pour exorciser des procédés de toutes espèces. Le plus commun était l'incantation[22]. Le Rabbi prononçait une formule magique. Parfois il versait un peu d'huile sur la tête du malade. Que celui qui prononce l'incantation verse d'abord de l'huile sur la tête du malade, puisqu'il la prononce[23]. Les Talmuds parlent de guérisons chrétiennes faites au nom de Jésus qu'ils appellent Jésus, fils de Pandirah. Quelqu'un étant malade on s'approcha de lui et on prononça une formule de guérison au nom de Jésus fils de Pandirah et il fut guéri. Le traité Schabbath nous rapporte que Rabbi Eliézer, fils de Damah fut mordu par un serpent. Jacques de Capharnaüm[24] s'approcha et voulut le guérir au nom de Jésus, mais R. Ismaïl ne le lui permit pas[25]. Quelquefois on usait de procédés assez compliqués. Josèphe nous raconte que le roi Salomon avait composé un livre de formules pour chasser les démons, le Sefer Refuot (livre des recettes[26]) et il prétend qu'un des meilleurs moyens à employer est de se servir d'une racine sacrée, appelée Baaras. Elle est, dit-il, couleur de feu, et il est fort difficile de se la procurer, mais quand on la possède, il suffit de rapprocher du malade pour le guérir. Il a été témoin lui-même d'une cure de ce genre faite devant Vespasien. Un juif nommé Éléazar délivra plusieurs possédés en les touchant avec un anneau où était renfermée la précieuse racine recommandée par Salomon et en prononçant la formule de rigueur. Les démons sortirent par le nez des malades qui furent immédiatement guéris ; et, quand ils furent sortis, Éléazar leur ordonna de renverser un vase de terre qui se trouvait là, ce qu'ils exécutèrent aussitôt[27]. Quand le malade n'était pas un possédé, les procédés en usage pour le guérir étaient plus sérieux. La lèpre, par exemple, n'a jamais passé pour une possession. Le malheureux qui en était atteint devait se soumettre à certaines règles très rigoureuses données déjà par Moïse. Il vivait parqué comme un pestiféré, et s'il sortait des limites qui lui étaient assignées il était condamné à la bastonnade (quarante coups moins un). Le Temple lui était interdit, mais non la synagogue. Si un lépreux entre dans la synagogue on lui assigne une
place élevée de dix palmes et large de quatre coudées. Il entre le premier et
sort le dernier[28]. Il est reconnu
aujourd'hui que ces précautions étaient fort exagérées ; la maladie connue
sous le nom de lèpre n'est nullement contagieuse. Elle peut seulement être
héréditaire. Se présentait-elle sous une forme contagieuse chez les Juifs de La lèpre devient de plus en plus rare. On en signale
encore quelques cas en Egypte, dans certaines parties de Cependant quelques docteurs essayaient d'employer de véritables remèdes. Les Esséniens, par exemple, connaissaient des plantes médicinales et avaient constaté leurs propriétés. C'est eux qui possédaient le texte du fameux livre de formules du roi Salomon. Peut-être renfermait-il de vraies recettes que l'on pouvait prendre au sérieux. Nous avons nommé l'huile ; on avait reconnu ses propriétés adoucissantes, calmantes, si appréciées aujourd'hui. On la mêlait souvent avec le vin et ce remède est maintenant encore très efficace dans certains cas. On oignait d'huile le malade[31]. Il est probable toutefois que ces onctions avaient toujours quelque chose de magique. On pouvait mêler l'huile et le vin les jours de sabbat et
de fêtes ; du moins Rabbi Méir le permettait[32] : Si on est malade le jour de l'expiation et dans les jeûnes
publics on peut oindre d'huile la partie malade[33]. Ce n'est pas tout : çà et là les Talmuds nous parlent de
prescriptions pour d'autres maladies ; le gland du cèdre était employé en
médecine[34].
Les ophtalmies étaient fréquentes et le nombre des aveugles que l'on rencontre
en Orient est considérable. Aussi Il nous reste, avant de quitter ce sujet, à rapprocher un
très curieux passage du Talmud de Babylone[37] du récit que
l'Évangile nous fait de la guérison d'une femme malade d'une perte de sang
depuis douze ans[38]. Elle avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs
médecins, dit le texte. Nous savons qui étaient ces médecins :
c'étaient les Rabbis, et nous savons aussi quels remèdes ils avaient
conseillé à cette femme. — R. Jochanan dit : Prenez
le poids d'un denier de gomme d'Alexandrie, le poids d'un denier d'alun, le
poids d'un denier de safran de jardin, broyez le tout ensemble et donnez-le à
la femme dans du vin. Si ce remède ne réussit pas, prenez trois fois trois
logs[39]
d'ognon de Perse, cuisez-les dans du vin et faites
boire ce breuvage à la femme en lui disant : Sois délivrée de ta maladie.
Si cela ne réussit pas, conduisez la femme à la jonction de deux chemins,
placez dans sa main une coupe de vin et que quelqu'un survenant tout à coup
derrière elle l'effraye en lui disant : Sois délivrée de ta maladie. Si
on n'obtient encore rien, prenez une poignée de safran, et une poignée de
foin grec, faites-les cuire dans du vin et donnez-les lui à boire en lui
disant : Sois délivrée de ta maladie. Le Talmud continue ainsi,
proposant encore une dizaine d'autres moyens à employer, entre autres
celui-ci : Que l'on creuse sept fossés dans lesquels on brûlera des sarments
qui n'auront pas encore quatre ans ; que la femme, une coupe de vin dans la
main, s'approche successivement de chaque fossé et s'asseye au bord, et
chaque fois on lui dira : Sois délivrée de ta maladie. On le voit, le moyen-âge n'a rien à envier au Judaïsme du premier siècle et les procédés des sorciers et des exorcistes se ressemblent dans tous les temps. De tels faits nous montrent à quel degré d'extrême crédulité était arrivé le peuple juif. Nous savons, du reste, combien facilement on l'exploitait. Simon le magicien devait être déjà célèbre pendant la vie de Jésus[40]. On voyait partout des miracles et l'on voulait tous les jours en voir. Les Pharisiens en réclament sans cesse du Christ[41], et Saint Paul devait plus tard caractériser son peuple d'un seul mot : Les Juifs demandent des miracles[42]. Il n'y avait personne qui ne fut persuadé qu'il s'en faisait beaucoup ; et ces prodiges n'étaient pas seulement l'œuvre de Dieu, ils pouvaient être aussi celle des démons. Une possession était, à sa manière, un miracle. Les mauvais Esprits étaient dans l'air, à commencer par le chef de tous, le prince de la puissance de l'air[43]. Aussi les cas de folie, d'hystérie, d'hallucination, étaient-ils fréquents chez les Juifs du premier siècle. S'ils avaient tort d'appeler possession presque toute espèce de maladie, il était bien naturel qu'ils donnassent le nom de possédés ou démoniaques aux malades atteints de ces affections nerveuses si bizarres que l'on étudie aujourd'hui à la Salpêtrière. On sait très bien maintenant ce que sont ces prétendues possessions, et quiconque est témoin d'une des crises de cette maladie, comprend aisément que chez les Juifs et au moyen-âge on ait cru à l'influence des démons[44]. Ces maladies étaient d'autant plus fréquentes au temps de Jésus-Christ que l'effervescence politique et l'exaltation religieuse étaient plus ardentes[45]. Nous avons dit que les Rabbis s'occupaient de guérisons : ils passaient tous pour en opérer et pour faire des miracles[46]. Il fallait que le vieillard, élu membre du Sanhédrin, dit Maimonide[47], fut savant dans les arts des astrologues, des prestidigitateurs, des devins et dans la connaissance des maléfices. Les Talmuds nous racontent plusieurs miracles faits par les Rabbis[48]. Les plus renommés pour leur habileté étaient Abba Chelchia, Ghami, Rabbi Ghanina ben Dossa, et d'autres encore[49]. Voici un de ces récits, nous l'avons choisi de préférence
à tout autre parce qu'il ressemble à l'un des miracles racontés dans l'Evangile[50] : Lorsqu'il arriva au fils de R. Gamaliel de tomber malade,
son père envoya deux scribes auprès de R. Chanina
ben Dossa pour qu'il implorât la bénédiction divine. A leur arrivée, le Rabbi
monta dans la chambre haute de la maison et se mit à prier. En descendant, il
leur dit : Allez, la fièvre l'a quitté. Es-tu prophète, lui
demandèrent-ils, pour que tu le saches ? Non, répondit-il ; mais voici
la tradition reçue : Si j'énonce facilement ma prière, je sais qu'elle est
agréée ; mais au cas contraire, elle ne l'est pas. Ils se sont alors mis
à noter par écrit l'heure exacte ; et, à leur retour auprès de R. Gamaliel,
ils lui en firent part. Par Dieu, dit-il, c'est bien exact ; pas un
instant plus tôt ni plus tard la fièvre l'a quitté, et mon fils a demandé à
boire[51]. On peut se demander jusqu'à quel point on distinguait un fait naturel d'un fait surnaturel. Il est évident que tout paraissait surnaturel, puisque rien n'était expliqué scientifiquement. Les lois de la nature étant inconnues, le miracle était partout. La pluie, l'orage, le vent, étaient des faits surnaturels produits par l'Esprit de la pluie, l'Esprit de l'orale, l'Esprit du vent[52]. Une femme, courbée par l'âge ou la maladie, avait un Esprit de faiblesse[53]. On faisait des distinctions théologiques entre ces Esprits. On avait créé certains ordres[54] : ainsi les Esprits mauvais n'étaient pas les mêmes que les Esprits impurs. Les maladies venaient des démons ; cependant il y avait des malades purs et des malades impurs. Une femme, courbée par l'âge, n'avait pas une maladie impure. L'Esprit qui, entrant dans un homme, troublait son intelligence, le mettait hors de sens, était simplement mauvais[55]. Celui, au contraire, qui habitait les sépulcres et les endroits immondes, était impur[56]. L'Esprit de Python était impur[57]. Il y avait aussi des Esprits qui n'étaient ni anges, ni démons, mais simplement des âmes qui ont été créées et dont les corps n'ont pas été créés[58], ou bien dont les corps sont morts et qui reparaissent sur la terre sous une forme visible, mais en étant impalpables. C'est ainsi que les apôtres crurent voir l'Esprit de Jésus après sa mort. Ils croyaient voir un Esprit, dit le texte[59], c'est-à-dire ils ne croyaient pas qu'il fût ressuscité, et pensaient seulement voir son spectre, son âme immortelle, son Esprit. Quand les Pharisiens disaient : Un ange ou un Esprit a parlé à Saint Paul[60], ils désignaient, par le mot Esprit, soit une âme dont le corps n'aurait jamais existé, soit, au contraire, l'apparition d'un des prophètes ou d'un des saints qui étaient morts. Ces apparitions se produisaient souvent pendant le sommeil, et les Juifs les considéraient comme aussi réelles que les autres. Aucun peuple antique n'attachait plus d'importance qu'eux aux songes. Ils jeûnaient pour se procurer des rêves agréables[61]. Si tu vas te coucher joyeux, tu auras de bons rêves[62]. Il y avait à Jérusalem vingt-quatre interprètes des songes. Je leur ai demandé l'explication de mes songes, raconte un vieillard dans un des Talmuds[63], et quoiqu'ils n'aient donné des explications différentes, toutes se sont réalisées. On croyait aux amulettes ; on en suspendait à son cou. Seulement on ne devait s'en servir le jour du sabbat que si le médecin l'avait approuvé[64]. Pour éviter une fâcheuse rencontre, on récitait un Psaume. Le troisième et le quatre-vingt-onzième étaient particulièrement efficaces, et on les appelait les Psaumes de rencontre. Quel est le Psaume de rencontre ? C'est le Psaume III : Seigneur, nos ennemis se sont multipliés, etc. Et aussi, le Psaume XCI : Celui qui habite dans le secret du Très-Haut...., jusqu'au verset 9[65]. Enfin, certains nombres avaient une valeur secrète et un caractère sacré : les plus estimés étaient trois, sept et dix ; les deux premiers surtout. Ainsi, foi aux nombres sacrés, amulettes, apparitions en songes, visions, spéculations insensées sur les Esprits, sur les revenants, magie, sorcellerie, nécromancie, rien ne manquait à la superstition juive du premier siècle. L'Israélite de cette époque bizarre et tourmentée vivait dans un monde imaginaire qu'il peuplait lui-même suivant sa fantaisie, et il croyait sans peine aux folies les plus ridicules ; il était prêt à admettre les récits les plus incroyables ; il était persuadé d'avance de leur réalité ; au besoin, il les inventait de la meilleure foi du monde. Il est des moments, dans la vie des peuples et des individus, où le surnaturel le plus extravagant passe pour plus naturel et pins authentique que les faits les plus ordinaires. Le Judaïsme du premier siècle traversait un de ces moments-là. |
[1] Lévitique, XXV, 27 et 50.
[2] Proverbes, XI, 6 à 8.
[3] Job, XXXIX, 5-8, 9-12, 13-18, 25 et suivants, 29-30 ; XL, 10-24, 20 et suiv.
[4] Job, ch. XXVIII.
[5] Genèse,
I, 11.
[6] Genèse, I, 21.
[7] Genèse, I, 6. Dieu fit l'étendue.
[8] Voir Genèse, VII, 11 et VIII, 2 ; la description du déluge.
[9] Ésaïe, XL, 22. Et non pas un globe comme on s'est souvent trop pressé de traduire. Le cercle de la terre (Houg), dit le prophète.
[10] Proverbes, VIII, 26 et 27.
[11] Esaïe, XI, 12 ; Jérémie, XLIX, 36, I Chroniques, IX, 24.
[12] Ézéchiel, V, 5.
[13] Ev. de Matthieu, II, 20 ; I Cor., V, 13 ; I Tim., III, 7.
[14] Voir Ev. de Luc, XII, 30 ; de Jean, III, 16,17 ; I Jean, II, 2, etc.
[15] Gittin, ch. I.
[16] Talmud de Jérusalem, Kilaïm, fol. 32, 1 ; et Talmud de Babylone, Bava Bathra, fol. 74, 2.
[17] Talmud de Jérusalem, Schekalim,
IV, 2 ; Schabbath, XIV, 3.
[18] Juges, V, 21.
[19] Nous ne saurions prendre au sérieux la géographie du livre d'Hénoch. L-auteur est sous l'influence de la mythologie grecque ; de plus il mêle l'imagination à la réalité et confond si complètement ses fantaisies individuelles avec les notions géographiques de ses contemporains qu'il est impossible de les séparer. Il est fasciné lui aussi par le nombre sept et parle de sept fleuves immenses qui arrosent la terre. Elle-même est formée de sept îles sorties du sein de la mer. Il croit, que le soleil plonge chaque soir dans un océan de feu où sont les morts.
[20] Ev. de Jean, V, 14, IX, 1, IX, 34.
[21] Ev. de Matthieu, IX, 32, 33, XII, 22 ; Luc, XIII, 11, 16.
[22] Schabbath, XIV, 3. Nous avons la formule d'incantation contre la rage, Talmud de Babylone, Joma, fol. 84, 1, et celle que l'on prononçait contre le démon de la cécité, quand on voulait guérir un aveugle ; Avodah Zarah, fol. 12, 2.
[23] Sanhédrin, ch. 10 ; hal., I.
[24] Il s'agit assurément ici de Jacques, frère du Seigneur et chef de l'Eglise de Jérusalem.
[25] Talmud de Jérusalem, Schabbath,
ch. XIV. Trad. Schwab., p. 156.
[26] Josèphe,
[27]
[28] Negaïm, ch. 13, hal. 12.
[29] Ev. de Matthieu, VIII, 4 ; Lévitique, XIV, 2 et suiv.
[30] Dans l'angle de la cour des femmes qui regardait le couchant. Voir notre description du Temple, livre II, chapitres XI et XII.
[31] Ev. de Marc, VI, 13 ; Epître de Jacques, V, 14 ; Ev. de Luc, X, 34.
[32] Talmud de Jérusalem, Berakhoth, f. 3, 1. Pour lui-même il ne le permettait pas le jour du sabbat.
[33] Talmud de Babylone, Joma, fol. 77, 2.
[34] Talmud de Babylone,
Gittin, fol. 69, 1.
[35] Apocalypse, III, 18. Voir sur les aveugles, Deutéronome, XXVII, 18 ; Ev. de Luc, IV, 19 ; Psaumes, CXLVI, 8.
[36] Maimon., Schabbath, ch. 21.
[37] Talmud de Babylone, Schabbath, fol. 110.
[38] Ev. de Marc, V, 26.
[39] Pour la valeur de cette mesure, voyez chapitre XI.
[40] Actes, VIII, 11, semble bien le prouver.
[41] Ev. de Matthieu, XVI, 1, XII, 39 ; de Marc, VIII, 11 et suiv. ; de Luc, XI, 16, 29, etc.
[42] I Épître aux Corinthiens, I, 22.
[43] Ep. aux Ephésiens, II, 2.
[44] Voir Revue des Deux Mondes, numéros de Janvier et Février 1880, art, du Dr. Richet.
[45] De tous les miracles, celui qui semblait devoir être le plus remarquable et que chacun désirait voir, c'était une résurrection de mort. Les Pharisiens y auraient trouvé la confirmation précieuse d'une de leurs doctrines favorites. Si on pouvait prouver qu'un mort était ressuscité, quelle victoire pour eux, quelle démonstration écrasante de la supériorité de leur tendance sur celle des Saducéens.
[46]
Talmud de Babylone, Sanhédrin, fol. 101, 1. Ajoutez les détails du livre
des Actes des apôtres : sur Simon, ch. VIII ; sur Elymas
le magicien, ch. XIII : sur les fils de Scéva, ch. XIX.
[47] Sanhédrin, ch. II.
[48] Talmud de Babylone, Taanith,
fol. 24.
[49] Juchas., fol. 20, I, id. fol. 50, 2 ; Talmud de Babylone, Berakhoth,
fol. 33 et 34.
[50] Talmud de Babylone, Berakhoth, fol.
34, b.
[51] Comp. Ev. de Jean, IV, 47 et suiv.
[52] Le livre d'Hénoch nomme tous ces Esprits ; une guérison naturelle pouvait donc passer pour miraculeuse.
[53] Ev. de Luc, XIII, 11.
[54] Bemidbar rabba, fol. 157, 2.
[55] Erubhin, fol. 42, 2.
[56] Glos. in Sanhédrin, fol. 65, 2.
[57] Actes des apôtres, ch. XVI, 16.
[58] Beresch. rabba, fol. 34, 2.
[59] Ev. de Luc, XXIV, 37.
[60] Actes des apôtres, XXIII, 9.
[61] Talmud de Babylone, Schabbath, fol. 11, 1. On appelait ce jeûne : jeûne pour un songe. Voir livre II, chapitre IX.
[62] Schabbath, fol. 30, 2.
[63] Talmud de Babylone, Berakhoth, fol. 55, 2.
[64] Schabbath, VI, 2.
[65] Talmud de Jérusalem,
Schabbath, fol. 8, 2.