HISTOIRE NARRATIVE ET DESCRIPTIVE DU PEUPLE ROMAIN

 

CHAPITRE XVI. — CÉSAR ET LA CONQUÊTE DES GAULES.

 

 

César. — Au moment où Pompée semblait devenu tout-puissant, un personnage nouveau commença à attirer l'attention : c'était César.

César était d'une famille noble, et même patricienne, mais du parti opposé au Sénat, neveu de Marius, gendre de Cinna. Sylla ayant parlé de le proscrire, il s'était réfugié en Asie, où il fut pris par les pirates de Cilicie.

Les pirates, dit-on, lui réclamèrent 20 talents pour sa rançon. Il se moqua d'eux, leur dit qu'ils connaissaient mal la valeur de leur prisonnier et leur en promit 50. Pendant le temps que ses amis ramassaient cette somme, il resta avec les pirates, jouant avec eux, leur lisant des vers et, quand ils n'admiraient pas, les traitant de barbares. Il leur disait : Quand vous m'aurez relâché, je vous ferai pendre. Les pirates riaient. Aussitôt après avoir payé sa rançon, il alla à Milet, équipa quelques navires, surprit les pirates, les amena enchainés à Pergame, et alla prévenir le gouverneur d'Asie ; le gouverneur ayant tardé à rendre sa sentence, César revint à Pergame et, sans attendre d'ordre, fit pendre ses pirates, comme il le leur avait promis.

Revenu à Rome, César mena la vie des jeunes nobles de son rang et se fit la réputation d'un viveur criblé de dettes. Mais il se faisait aussi remarquer par son éloquence ; quand sa tante Julie, la veuve de Marius, mourut, il prononça son éloge sur la place publique, et osa faire porter dans le cortège les images de Marius. Il fit aussi l'éloge de sa femme, fille de Cinna. Il devint ainsi le favori du parti du peuple, et fut élu questeur (68), puis édile (65). Comme édile il eut à donner des jeux ; il fit combattre 320 couples de gladiateurs armés de cuirasses dorées, et fit placer dans le temple du Capitole des images de Marius avec des statues dorées de Victoires. Pour subvenir à ces dépenses, il emprunta des sommes énormes.

Puis il se fit élire grand pontife. On le soupçonna d'être favorable à Catilina ; lorsque Cicéron demanda au Sénat ce qu'il fallait faire des coupables, les autres votèrent pour la mort. César, quand son tour vint de parler, proposa la prison.

Il fut ensuite élu préteur ; et, en sortant de charge, envoyé comme gouverneur en Espagne ; il avait tant de dettes que ses créanciers ne voulaient pas le laisser partir. Crassus le cautionna pour 850 talents.

On raconte qu'un jour, lisant la vie d'Alexandre, il se mit à pleurer : N'est-il pas affligeant pour moi, dit-il, qu'à l'âge où Alexandre avait fait toutes ses conquêtes, je n'aie encore rien fait de remarquable !

Le premier triumvirat. — Vers ce temps, Pompée revint d'Orient. Il se croyait sûr d'être le maître dans Rome ; en débarquant en Italie, il renvoya son armée et célébra son triomphe. Mais le Sénat ne se montra pas disposé à lui obéir ; il refusa de ratifier d'un seul coup les arrangements que Pompée avait pris en Asie ; il refusa de donner des terres aux soldats de Pompée. Pompée, mécontent, devint l'ennemi du Sénat ; Crassus l'était déjà

César revint alors d'Espagne, il réconcilia Pompée et Crassus et s'entendit avec eux pour enlever le pouvoir au parti du Sénat (60). Cet accord entre ces trois hommes fut appelé triumvirat. Les triumvirs avaient pour eux le peuple et les soldats ; ils furent les maîtres de Rome.

César fut élu consul, et, comme il était convenu entre eux, proposa au peuple des lois pour ratifier les actes de Pompée en Asie et pour donner des terres à 20000 de ses soldats. L'autre consul, Bibulus, que le parti du Sénat avait fait élire, voulut empêcher César de convoquer le peuple. L'assemblée se réunit malgré lui ; il y vint des bandes de gens armés. Bibulus arriva dans l'assemblée, déclara qu'il regardait le ciel et que les auspices étaient défavorables. Mais quand il voulut parler, on le jeta à bas des marches du temple ; on se battit, deux tribuns furent blessés. Les lois furent votées. Bibulus se retira chez lui, et s'y tint jusqu'à la fin de son consulat. Il avait déclaré tous les jours fériés, c'est-à-dire jours de vacances ; la vieille religion interdisait de tenir assemblée ces jours-là Mais l'assemblée se réunit malgré la défense.

Le peuple chargea Pompée de régler la distribution des terres. César se fit donner le gouvernement de trois provinces avec une armée pour cinq ans (59). A la fin de son consulat il partit pour la Gaule, où il allait travailler à se faire une armée dévouée.

La Gaule. — Rome avait déjà soumis une partie des pays habités par les peuples gaulois ; avec le pays du Pô (aujourd'hui l'Italie du Nord), elle avait fait la Gaule cisalpine ; avec le pays du Rhône et la côte des Alpes aux Pyrénées, elle avait fait la Provincia. César avait ces deux provinces (et l'Illyrie).

Mais tous les autres pays gaulois (la plus grande partie de la France) appartenaient encore à des peuples indépendants. Ces peuples ne formaient pas une nation ; ils ne se ressemblaient même pas tous entre eux et ne portaient pas de nom commun. On distinguait au moins trois groupes :

Au sud, entre la Garonne et les Pyrénées, les Aquitains, semblables aux Ibères d'Espagne ;

Au centre, entre la Garonne et la Seine, les Celtes ou Gaulois, semblables aux Gaulois que Rome avait combattus en Italie ;

Au nord, entre la Seine et le Rhin, les Belges, qui étaient des Celtes mélangés de Germains.

IL semble que chez les Celtes et les Belges les guerriers au moins ressemblaient plutôt à des Germains qu'aux Français d'aujourd'hui. Ils avaient de grands corps blancs avec des cheveux blonds, des yeux bleus, de grandes moustaches. Ils mangeaient de grands quartiers de viande et s'enivraient avec de l'hydromel et de la cervoise (bière faite avec de l'orge). Ils combattaient nus ou couverts de cuirasses de mailles, coiffés d'un grand casque, armés de lourds javelots, d'un grand sabre qu'ils portaient à droite.

Ils portaient des vêtements serrés au corps, une espèce de pantalon (la braie), une tunique de couleur et par-dessus une sorte de plaid (la saie) agrafé sur l'épaule ; ils avaient des chaussures de bois (gallicæ, galoches).

Ils demeuraient dans de petites maisons, des huttes rondes ; mais déjà ils avaient des enceintes entourées de remparts, où ils se retiraient en temps de guerre. Ces remparts étaient faits avec des troncs d'arbre et des pierres ; de cette façon, les troncs empêchaient de les faire écrouler à coup de bélier comme un mur de pierre, les pierres empêchaient de les incendier comme un mur de bois.

Nous connaissons très peu leur religion, à peine le nom de quelques-uns de leurs dieux. Nous savons que les Celtes avaient des prêtres (nous les appelons druides). Chaque année, à la fin de la dernière lune d'hiver, les druides allaient dans une forêt chercher du gui de chêne[1]. Puis ils allaient en cérémonie, vêtus de blanc, couper le gui avec une faucille d'or, et le trempaient dans l'eau.

Le pays était divisé entre plusieurs petits peuples ; les plus puissants avaient un territoire grand au plus comme deux ou trois départements.

Chacun de ces peuples formait un État indépendant qui se gouvernait et faisait la guerre aux autres. Tous n'étaient pas gouvernés de même ; quelques-uns avaient un roi ; la plupart étaient gouvernés par un Conseil formé de nobles et quelquefois de prêtres.

Ces nobles étaient les propriétaires et les riches. En guerre ils combattaient à cheval, accompagnés de leurs serviteurs ; César les appelle les chevaliers.

Ces peuples étaient encore barbares, mais ils commençaient à faire du commerce avec les Grecs de Marseille et les Romains de la Provincia.

Ils écrivaient avec l'alphabet grec. Ils frappaient de la monnaie, des pièces imitées de celles des rois de Macédoine. Ils fabriquaient des colliers et des harnais d'argent. Ceux du pays de Bourges avaient des mines de fer.

Les Romains, maîtres du sud de la Gaule depuis l'an 120, étaient déjà entrés en rapport avec les peuples indépendants. Ils avaient pour alliés les Éduens, qui habitaient les montagnes à l'ouest de la Saône. Les Éduens appelèrent les Romains en Gaule.

Guerres contre les Helvètes et Arioviste (58). — Les Éduens avaient pour ennemis leurs voisins : les Séquanes leurs voisins du Nord (Franche-Comté) auxquels ils faisaient payer des droits pour les barques qui passaient sur la Saône, — les Arvernes, leurs voisins de l'ouest (Auvergne), auxquels ils interdisaient de naviguer sur la Loire.

Les Séquanes, pour faire la guerre aux Éduens, firent venir de l'autre côté du Rhin un chef de guerriers germains, Arioviste, de la nation suève. Il vint avec 15.000 hommes et battit les Éduens ; mais il s'établit dans le pays des Séquanes (du côté de l'Alsace), fit venir de nouveaux guerriers de Germanie, jusqu'à 120.000, dit-on, et au bout de quelques années força les Séquanes à lui abandonner un tiers, puis deux tiers de leur territoire. Les Séquanes effrayés se réconcilièrent avec les Éduens et un noble éduen vint à Rome demander du secours.

Un peuple gaulois qui habitait la Suisse, les Helvètes, décida alors de quitter ce pays pour aller s'établir au milieu de la Gaule. Ils mirent trois ans à se préparer. Puis ils brûlèrent leurs villes et leurs villages et se mirent en route avec leur mobilier et leurs chariots, leurs femmes, leurs enfants, en tout 368.000 âmes, dont 92.000 guerriers. ils marchaient en plusieurs bandes, et devaient se réunir tous au bord du Rhône puis passer sur le territoire des Éduens.

Ainsi la Gaule était envahie à la fois par les Suèves et les Helvètes.

César voulut d'abord arrêter les Helvètes. Il arriva à Genève et coupa le pont du Rhône. Les Helvètes, trouvant le passage fermé, entrèrent dans les montagnes du Jura ; de là ils descendirent sur la Saône, mais très lentement, car ils étaient encombrés de leurs chariots.

César eut le temps de retourner en Italie prendre 5 légions, et les attaqua au moment où ils achevaient de passer la Saône ; puis il les suivit pendant quinze jours. Il y eut une bataille générale (près de Mâcon) ; les Romains vainqueurs poursuivirent les Helvètes jusqu'à leurs chariots qui leur servaient de camp ; là il fallut combattre contre les femmes et les enfants. Ce fut un grand massacre. Ceux qui échappèrent se rendirent ; César les renvoya chez eux.

Il se tourna ensuite contre Arioviste.

Il lui fit demander de venir lui parler ; Arioviste répondit : Si j'avais besoin de César, j'irais le trouver ; puisqu'il a besoin de moi, qu'il vienne. César le fit menacer. Arioviste dit : Personne ne s'est encore attaqué à moi sans avoir à s'en repentir. Si César veut mesurer ses forces avec les miennes, il verra ce que c'est que des guerriers qui, depuis quatorze ans, n'ont pas couché sous un toit.

César se mit en marche rapidement et arriva à Vesontio (Besançon), avant Arioviste. Ses soldats commençaient à avoir peur : devant eux, des montagnes couvertes de forêts qui leur semblaient impénétrables, une guerre où il n'y avait pas de butin à faire, contre des barbares belliqueux. César réunit tous ses officiers, il leur dit que ceux qui avaient peur étaient libres de s'en aller, qu'il n'avait besoin que de la 10e légion. Les soldats déclarèrent qu'ils le suivraient partout.

César tourna du côté de Vesoul, arriva dans la vallée du Rhin et campa devant le camp d'Arioviste. Les deux chefs eurent une entrevue. Arioviste dit : Ce pays m'appartient, je l'ai conquis, comme la Province appartient aux Romains. Il disait que de grands personnages de Rome lui avaient offert leur amitié s'il les débarrassait de César.

Arioviste avait avec lui des prophétesses qui devinaient l'avenir en écoutant le bruit des eaux, elles déclarèrent qu'il devait pour combattre attendre le croissant de la nouvelle lune. César le sut, il attaqua le camp, força les barbares à se battre, les mit en déroute et les poursuivit jusqu'au Rhin. Presque tous furent massacrés. Arioviste s'échappa et retourna en Germanie. Il ne restait plus en Gaule d'envahisseurs barbares (58).

Conquête du nord de la Gaule (57). — Les légions romaines, au lieu de rentrer dans la Province, restèrent en Gaule, près de la Saône où elles passèrent l'hiver. Les peuples du nord de la Gaule, les Belges, irrités de voir ces étrangers s'établir près d'eux, s'allièrent entre eux et décidèrent d'aller au printemps les chasser.

César le sut, il enrôla deux nouvelles légions et s'allia avec un de ces peuples, les Rèmes (Reims). Il traversa leur pays et marcha contre les Belges. Il les rencontra près de Laon, il avait 60.000 hommes, les Belges étaient beaucoup plus nombreux. Il se retrancha sur une colline près de l'Aisne, et envoya ses alliés gaulois, les Éduens, ravager le pays du principal de ces peuples, les Bellovaques (Beauvais). Les Bellovaques se retirèrent pour aller défendre leur pays, les autres les suivirent. César alla attaquer ces peuples un à un et les força à faire la paix et à donner des otages.

Puis César alla attaquer les Nerviens (aujourd'hui le Hainaut). Ce fut une guerre difficile. Tout le pays était couvert d'immenses forêts sans routes ; dans les vallées s'étendaient des marais où l'on ne pouvait marcher sans enfoncer. Pas de villes, les Nerviens étaient un peuple belliqueux, qui tenait à garder ses habitudes barbares ; ils défendaient même aux marchands étrangers de venir dans leur pays, ils interdisaient de vendre du vin.

César, pour traverser le pays, fit mettre son armée en une colonne. Au lieu de laisser chaque légion encombrée de ses bagages, il réunit tous les bagages, les mit derrière avec deux légions et passa devant avec les six autres légions. Les Nerviens s'étaient cachés dans les bois pour surprendre les Romains et piller leurs bagages, ils ne purent attaquer.

Les Romains s'arrêtèrent et commencèrent à construire leur camp sur une colline ; les Nerviens brusquement passèrent la Sambre, gravirent la colline et attaquèrent les Romains occupés à se retrancher. Les Romains n'eurent même pas le temps de mettre leurs casques, ni de tirer leurs boucliers de leurs enveloppes, ni de regagner leur rang, chacun se rangea auprès de l'enseigne la plus proche. Les Nerviens entrèrent dans le camp, les auxiliaires s'enfuirent. César prit un bouclier, alla encourager les légionnaires qui parvinrent à se former en bataille. Puis l'arrière-garde arriva et tout finit par le massacre des Nerviens.

César marcha alors contre les alliés des Nerviens, les Aduatuques, qu'on disait descendants des Cimbres ; ils s'étaient enfermés dans leur ville forte bâtie sur un rocher. César fit construire une tour en bois : les assiégés en riaient ; mais quand ils la virent s'approcher de leur rempart, ils prirent peur et jetèrent leurs armes dans le fossé. Dans la nuit ils attaquèrent, 4.000 furent tués, César prit la ville et fit vendre tous les habitants comme esclaves.

Dans la même année, les peuples entre la Seine et la Loire se soumirent et livrèrent des otages.

Quand l'hiver arriva, César laissa sept légions établies en Gaule au nord de la Loire.

Conquête de l'ouest de la Gaule (56). — Pendant l'hiver les peuples gaulois, qui habitaient la côte de l'Océan, se liguèrent contre les Romains. Ils refusèrent de fournir du blé aux légions et gardèrent les envoyés romains qui étaient venus en réclamer, pour obliger les Romains à leur rendre leurs otages. Le plus puissant de ces peuples, les Vénètes (Vannes), avait une flotte de guerre.

César ordonna d'équiper une flotte à l'embouchure de la Loire et, le printemps venu, marcha lui-même contre les Vénètes avec son armée.

Ce fut une guerre pénible. On ne savait où saisir les ennemis ; quand on les attaquait ils se transportaient par mer sur un autre point. Les navires des Vénètes étaient construits en bon bois de chêne, capables de résister à la haute mer, avec une proue très élevée, qui les rendait difficiles à aborder, une carène plate qui leur permettait de naviguer sur les bas-fonds, des ancres tenues par des chaînes de fer, et des voiles en peaux. Les Romains ne pouvaient ni les enfoncer avec les éperons de leurs galères, car la carcasse de chêne était trop solide, — ni tirer des flèches sur l'équipage, car les tours de leurs galères n'arrivaient pas même au niveau des proues des Vénètes,— ni les poursuivre quand le vent était fort, car leurs galères se seraient heurtées sur les bas-fonds.

Les Romains imaginèrent de fabriquer de grandes faux emmanchées à de longues perches. Ils attaquent alors la flotte vénète (formée de 220 navires), avec leurs faux ils coupent les cordages des navires ennemis, les voiles tombent ; ces navires ne marchaient qu'à la voile, les voilà devenus immobiles ; les Romains montent à l'assaut et les prennent.

Les Vénètes demandèrent la paix. César les frappa durement. Il fit mettre à mort les nobles et vendre tout le reste du peuple comme esclaves.

La même année, un lieutenant de César, Labienus, avec trois légions, battait et soumettait les peuples du Nord-Ouest (en Normandie). Un autre lieutenant, Crassus, fils du triumvir, passait la Garonne et faisait la guerre aux peuples aquitains.

Les soldats s'attachaient à César. Il parlait familièrement avec eux, en connaissait beaucoup par leur nom, leur donnait des gratifications et, en temps de paix, les laissait volontiers s'amuser et dépenser leur argent pour acheter des armures de luxe ou des parfums. Qu'importe qu'ils se parfument, dit-il un jour, pourvu qu'ils se battent bien.

Pendant l'hiver, César revenait dans sa province de Cisalpine ; là 'il invitait les jeunes nobles qui servaient comme officiers ; il les recevait dans des tentes richement ornées et leur donnait des festins où l'on causait librement. Lui-même, en guise de passe-temps, écrivait : il composa en grec un traité de grammaire.

Renouvellement du triumvirat. — Pendant ce temps, à Rome, les partisans du Sénat et les partisans des triumvirs avaient continué à se battre. Un jeune noble, Clodius, tribun de la plèbe, ayant à son service une troupe de gens armés, était le véritable maître de Rome ; il opérait d'accord avec César.

Il voulut se débarrasser de Cicéron et fit voter une loi qui condamnait à l'exil quiconque aurait fait mettre à mort un citoyen sans jugement. Cicéron avait fait exécuter les complices de Catilina ; il fut condamné à l'exil et Clodius fit démolir sa maison (58).

Puis Clodius se brouilla avec Pompée. Pompée alors se réconcilia avec le parti du Sénat et laissa voter une loi pour rappeler Cicéron. A cette occasion, le parti du Sénat avait pris à son service une bande de gens armés, commandée par un autre tribun, Milon. Les bandes de Clodius et de Milon se battirent dans l'assemblée ; le sang coula jusqu'au Tibre. Le frère de Cicéron fut blessé et n'échappa qu'en se cachant sous les cadavres (57).

Puis il y eut une disette. Pompée en profita pour faire voter une loi qui lui donnait, pour cinq ans, pouvoir absolu sur les marchés et les ports de l'Italie. Il voulait aussi une armée pour aller conquérir l'Égypte, mais le Sénat refusa ; ce fut encore l'occasion de batailles entre les partisans de Pompée et les bandes de Clodius.

César, voyant Pompée et Crassus mécontents du Sénat, s'entendit avec eux pour renouveler leur alliance. Il vint pendant l'hiver à la limite de sa province de Cisalpine, à Lucques, les autres allèrent l'y rejoindre ; avec eux, vinrent 200 sénateurs et des gouverneurs en si grand nombre que leurs licteurs réunis atteignaient le chiffre de 120.

Dans cette entrevue de Lucques, les triumvirs décidèrent de se faire donner à chacun une armée pour cinq ans (56).

Puis Pompée et Crassus revinrent à Rome pour se faire élire consuls. Le Sénat décréta le deuil public, les sénateurs descendirent en corps sur la place ; mais le peuple se mit à les huer, et ils revinrent vite dans la salle. Pendant plusieurs mois le Sénat garda le deuil, ne tint pas de séance, n'assista pas aux fêtes.

Pompée et Crassus furent élus consuls. Puis, suivant leurs conventions, Pompée reçut les provinces d'Espagne et d'Afrique, avec quatre légions ; Crassus, la province de Syrie, avec le droit d'enrôler autant de soldats qu'il voudrait. César fut prolongé dans son commandement pour cinq ans, avec le droit de prendre au trésor l'argent pour payer ses soldats.

Le jour où cette loi fut votée par le peuple, un tribun partisan du Sénat vint dans l'assemblée pour la dissoudre. Ne pouvant parvenir jusqu'à la tribune, il monta sur les épaules de ses serviteurs et cria que Jupiter tonnait — le tonnerre était un mauvais présage qui empêchait de tenir une assemblée. La foule faillit assommer le tribun (55).

Campagnes de César sur le Rhin et en Bretagne. — César avait soumis les Gaulois. Il fit la guerre hors de Gaule. Deux peuples germains avaient passé le Rhin et envahi la Belgique. César réunit les députés des peuples gaulois, qui lui donnèrent des cavaliers, et marcha vers le Rhin. Il rencontra les Germains, les attaqua au confluent du Rhin et de la Meuse et massacra tout, guerriers, femmes et enfants.

Puis, pour effrayer les peuples de Germanie, il fit construire, sur le Rhin, un pont en troncs d'arbres (qui fut achevé en dix jours), il passa le fleuve et alla ravager la rive droite, puis il revint, coupa le pont et, rentra en Gaule.

César voulut aussi montrer sa force aux peuples de la Bretagne (c'est ainsi qu'on appelait l'Angleterre). Il partit avec 80 navires et 2 légions, débarqua après un combat dans l'eau, se fit donner des otages et revint en Gaule (55).

L'année suivante, il repassa de nouveau en Bretagne, cette fois avec des navires qu'il avait fait faire exprès, pourvus à la fois de rames et de voiles et assez larges pour embarquer les bagages et les chevaux ; il emmenait 5 légions et 2.000 cavaliers. Un chef breton Cassivellaun, barra le passage aux Romains avec des abatis de troncs d'arbres. Après quelques combats, César passa la Tamise et, guidé par un ennemi de Cassivellaun, le tourna et prit sa ville forte. Le chef breton demanda la paix (54).

César revint en Gaule. Il avait pour la première fois mené une armée romaine sur la rive droite du Rhin et en Bretagne.

Premier soulèvement des Gaulois. — César avait pour lui la plupart des nobles gaulois ; ils combattaient dans son armée comme cavaliers auxiliaires, recevaient une part du butin, fréquentaient les officiers romains, et même étaient invités à la table de César. Mais le peuple gaulois s'irritait contre ces étrangers établis en maîtres dans le pays.

Il y avait eu une disette. César, pour nourrir ses 8 légions, les dispersa pendant l'hiver chez plusieurs peuples. Quelques chefs gaulois s'entendirent en secret pour attaquer les Romains ; ils voulaient attendre que César fût parti pour la Cisalpine où il devait passer l'hiver, couper les communications entre les légions et appeler à leur aide les Germains. Mais les Carnutes (Chartres) n'attendirent pas le moment convenu. César leur avait imposé un roi, ils le jugèrent et le mirent à mort. César, averti, rentra en Gaule.

Pourtant les Romains coururent un grand danger. Ambiorix, roi des Éburons (Liège), attaqua la légion romaine cantonnée dans le pays de la Sambre, persuada au chef de sortir de son camp, la surprit et la massacra. Puis il alla devant le camp de Q. Cicéron[2] et voulut l'engager aussi à sortir. Cicéron refusa ; les Gaulois l'assiégèrent ; ils faisaient maintenant des retranchements à la façon des Romains, et, n'ayant pas d'outils, ils coupaient les mottes avec leurs épées et les portaient dans leurs manteaux ; ils firent des tours roulantes ; ils lancèrent des boules d'argile rougies au feu et des javelots enflammés qui incendièrent les huttes de paille des soldats romains.

César reçut enfin la nouvelle. Il partit avec 7.000 hommes. Un cavalier gaulois envoyé en avant lança dans le camp de Cicéron un javelot auquel était attaché un billet pour annoncer le secours. César arrivé devant l'ennemi fit un petit camp et en fit fermer les portes avec des mottes de terre pour faire croire qu'il avait peur. Les Gaulois l'attaquèrent, les Romains, qui se tenaient prêts à la bataille, sortirent brusquement de leur camp et les mirent en déroute. César put faire reposer ses troupes jusqu'à la fin de l'hiver.

Mais au printemps, quand il ordonna aux Gaulois de se réunir auprès de lui, plusieurs des principaux peuples refusèrent de lui envoyer leurs députés.

César avait alors 10 légions. Il attaqua ces peuples séparément, soumit les Sénons (Sens) et les força à donner des otages et des cavaliers.

Les Éburons avaient dirigé la révolte, César voulut les exterminer. Il commença par les isoler, attaqua leurs voisins du Nord, pendant que son lieutenant attaquait leurs voisins du Sud ; puis passa le Rhin pour écarter leurs alliés germains. Alors il entra dans leur pays, coupant les blés, brélant les villages, massacrant les habitants ; il les poursuivit jusque dans la forêt des Ardennes. Mais leur chef Ambiorix s'échappa avec 4 cavaliers en Germanie (53).

Second soulèvement. Vercingétorix. — Pendant l'hiver, les Gaulois s'entendirent, et leurs députés jurèrent de se soulever au signal donné. Les Carnutes (Chartres) surprirent brusquement la ville de Cenabum, sur la Loire, et massacrèrent tous les marchands italiens. A cette nouvelle, tous les peuples entre la Seine et la Garonne s'armèrent contre les Romains.

Il y avait alors chez les Arvernes (Auvergne) un jeune noble, Vercingétorix, grand, robuste, brave, bon cavalier, adroit à lancer le javelot ; il avait servi dans l'armée romaine et César le croyait son ami. Il possédait de grands domaines, il arma ses serviteurs et voulut prendre le pouvoir ; les nobles le chassèrent de la ville, il souleva les habitants des campagnes, rentra en armes dans la ville et devint roi des Arvernes. Il envoya alors des messagers aux autres peuples gaulois, pour combattre les Romains ; réunit des armes et des vivres, et établit la discipline dans son armée ; il faisait briller vifs les traîtres, et couper les oreilles ou crever les yeux aux déserteurs.

Il se dirigea vers le Nord pour surprendre les légions dispersées ; au passage, il souleva les Bituriges (Bourges) qui jusque-là obéissaient aux Éduens.

César, revenu d'Italie, mit la Provincia en défense ; puis, bien qu'on fût encore en hiver, il traversa les Cévennes dans la neige et vint ravager le pays des Arvernes. Les guerriers arvernes obligèrent Vercingétorix à rentrer pour défendre leur pays.

César, revenu au Sud, repartit cette fois en remontant le Rhin, puis la Saône, et réunit son armée à Sens. De là il marcha sur le pays de la Loire, où Vercingétorix s'était remis en campagne, passa la Loire et ravagea le pays des Bituriges.

Vercingétorix, pour affamer les Romains, brûla tous les villages et fit le désert devant eux. Mais les Bituriges se chargèrent de défendre leur ville, Avaricum (Bourges). César l'assiégea, inutilement d'abord ; il proposa à ses soldats de lever le siège, les soldats refusèrent.

Les assiégés se défendirent bien ; habitués à travailler dans leurs mines de fer, ils faisaient des galeries souterraines ; ils éventaient les mines des Romains, les garnissaient de pieux pointus, jetaient sur les travailleurs de la poix bouillante. Ils savaient aussi défendre leurs remparts ; ils accrochaient les béliers des Romains avec des crochets de fer et les tiraient en dedans ; ils élevaient leur muraille à mesure que les assiégeants élevaient leurs murs d'attaque. Voici un trait qui donne une idée de leur bravoure. En avant d'une porte, un guerrier gaulois lançait des boules de suif et de poix contre une tour de bois en feu ; un trait parti d'une machine romaine, le frappe, il tombe. Un autre aussitôt prend sa place, il est tué. Un autre vient et tombe à son tour. Pendant tout le combat, ce poste mortel ne resta jamais vide.

Enfin César donna l'assaut un jour de pluie. Tout fut pris ou massacré (52).

Au printemps, César envoya Labienus avec 4 légions du côté de la Seine. Lui-même vint avec son armée attaquer la capitale des Arvernes, Gergovie, bâtie sur une colline aux pentes abruptes (près de Clermont). L'armée de Vercingétorix campait sur les pentes. César vint camper sur une colline en face. Il lança ses troupes à l'assaut, elles furent repoussées. Il essaya d'attirer l'ennemi dans la plaine, Vercingétorix resta sur la hauteur. César fut obligé de se retirer (52).

Les anciens alliés de Rome, les Éduens eux-mêmes, se soulevèrent, massacrèrent les marchands italiens et les otages du peuple des Rèmes, resté dans l'alliance romaine. César fut en grand danger : enfermé entre la Loire et l'Allier, très gros en cette saison, et les Cévennes ; — pris entre les Arvernes et les Éduens ; — sans vivres — ses magasins, ses bagages, sa caisse qu'il avait laissés à Nevers étaient détruits. On lui conseillait de se retirer dans la Provincia, il refusa, trouva un gué sur la Loire et ramena son armée à Sens. Son lieutenant Labienus avait vaincu les Gaulois devant Lutèce (Paris) et le rejoignit.

Soumission des Gaulois. — Les envoyés des peuples gaulois réunis en assemblée, nommèrent Vercingétorix général en chef ; il envoya trois armées attaquer de trois côtés la Provincia. Lui-même se chargea de suivre César qui se dirigeait vers la Saône et de faire le désert pour affamer son armée.

Enfin Vercingétorix se décida à attaquer ; ses cavaliers (il en avait 15.000, dit-on) sabrèrent les cavaliers romains, il y eut un combat très vif où César perdit son épée. Mais les cavaliers germains à la solde des Romains repoussèrent les cavaliers gaulois et les rejetèrent sur les fantassins gaulois qui s'enfuirent en désordre dans leur camp. César les poursuivit et prit leur camp. Les Gaulois, pris de panique, allèrent se réfugier sous les murs de la ville forte d'Alésia.

Vercingétorix fut forcé de faire camper sur les pentes d'Alésia son armée trop nombreuse qu'il ne savait comment nourrir. César travailla à l'y enfermer. Il le cerna en établissant son infanterie sur les collines, sa cavalerie dans les intervalles. Puis tout autour de la montagne d'Alésia, il fit creuser deux fossés larges de 15 pieds, profonds de 8, l'un d'eux plein d'eau ; il fit élever un rempart de 16 kilomètres, surmonté d'une palissade et flanqué de tours à 80 pieds l'une de l'autre. En avant du fossé, il fit planter 8 rangées de pieux pointus cachés sous des branches, pour arrêter la cavalerie.

Du côté de la campagne, il fit faire un retranchement extérieur pareil. Le travail dura cinq semaines. Vercingétorix avait envoyé demander secours, disant qu'il n'avait plus de vivres que pour trente jours. La famine commença ; les femmes, les enfants, les vieillards, chassés d'Alésia par les Gaulois, moururent de faim entre les deux camps.

Enfin l'armée de secours arriva (250.000 hommes, dit-on). La cavalerie gauloise attaqua dans la plaine et fut repoussée. Le lendemain, les Gaulois attaquèrent le retranchement extérieur pendant que les assiégés attaquaient le retranchement intérieur, mais ils furent arrêtés par les pieux plantés en terre et par les machines[3].

Une dernière bataille décida toute la guerre. Les Romains repoussèrent à la fois l'armée du dehors, une embuscade cachée sur une colline et l'armée de Vercingétorix qui avait franchi le fossé. L'armée de secours se dispersa (52).

Vercingétorix, rentré dans son camp, offrit de se livrer pour sauver son armée. César exigeait qu'on lui livrât les chefs.

On raconte que Vercingétorix seul, à cheval, en armes, arriva devant César assis dans son prétoire, puis, sautant à bas de son cheval, sans dire un mot, il jeta à terre son casque et son épée.

César reprocha à Vercingétorix sa trahison, il l'envoya à Rome où on le garda six ans en prison, jusqu'au jour du triomphe ; puis il le fit exécuter.

César distribua les captifs à ses soldats, chacun eut un Gaulois à vendre. Il se réserva 20000 Éduens ou Arvernes dont il se servit pour faire soumettre les deux peuples.

La révolte générale était écrasée ; mais il fallut encore soumettre plusieurs peuples, qui continuaient à faire une guerre de surprises, surtout dans le Nord.

César y employa toute l'année suivante. Il ravagea le pays des Carnutes qui s'enfuirent dans les forêts où ils périrent de froid et de misère. Leur chef lui fut livré, il le fit battre de verges et décapiter.

Il alla dans la forêt de Compiègne cerner le camp des Bellovaques, les poursuivit, massacra leurs cavaliers. Il parcourut la Belgique où Ambiorix était reparu. Il revint sur la Loire où l'on combattit encore. Enfin tous les peuples révoltés furent soumis.

César ne voulait plus supporter de résistance. Un des grands chefs de la révolte, Luctère, qui depuis deux ans combattait dans le Midi, avait mis une garnison dans le pays des Cadurques (Cahors), à Uxellodunum. Les Romains l'assiégèrent, coupèrent les conduites d'eau, les défenseurs se rendirent, César ordonna de leur couper à tous les mains pour effrayer les Gaulois (51).

Ce fut la dernière lutte. César se vantait d'avoir, en 8 ans, pris 800 villes, soumis 300 peuples, massacré 1 million d'hommes et vendu 1 million comme esclaves. La Gaule tout entière jusqu'au Rhin appartenait aux Romains.

Pendant un an, César visita les peuples gaulois pour organiser le gouvernement. Les ennemis des Romains avaient péri. César travailla à s'attacher les survivants. Il ne confisqua pas les terres et n'établit qu'un impôt très faible. Il demanda surtout aux Gaulois de lui fournir des soldats auxiliaires ; les nobles le suivirent volontiers ; il forma avec des Gaulois une légion surnommée l'Alouette. Il pouvait maintenant quitter la Gaule, il en ramenait l'armée qu'il y était venu chercher.

Mort de Crassus. — Pendant que César combattait les Gaulois révoltés, Crassus était allé en Syrie pour faire la guerre aux Parthes (54).

Le royaume des Parthes comprenait à peu près les mêmes pays que l'ancien royaume des Perses et les Parthes avaient adopté les usages des Perses, leur luxe, leur robe flottante ; mais ils conservaient leur ancienne façon de combattre, à cheval, en tirant de l'arc et en s'enfuyant après avoir tiré.

Crassus ne prit pas le temps de réunir des cavaliers pour combattre les cavaliers parthes. Il fit traverser l'Euphrate à son armée ; mais au lieu de marcher droit sur Séleucie qu'il pouvait prendre par surprise, il revint en Syrie prendre ses quartiers d'hiver.

Quand il rentra en campagne, le roi d'Arménie, allié de Rome, vint avec 6.000 cavaliers lui offrir de le mener par une route sûre. Crassus refusa, il passa l'Euphrate avec 7 légions et 4.000 cavaliers. Un chef arabe vint alors lui annoncer que les Parthes s'enfuyaient avec leur trésor et lui proposa de le guider à travers le désert à la poursuite de l'ennemi. Crassus le suivit. Cet Arabe était un envoyé du roi des Parthes ; il emmena les Romains dans un désert de sable brûlant.

Tout d'un coup, les cavaliers parthes attaquent ; leurs flèches, lancées par des arcs grands et forts, perçaient les boucliers et les cuirasses des Romains ; quand ils avaient vidé leur carquois, ils couraient à l'arrière-garde où ils trouvaient des chameaux chargés de flèches et renouvelaient leur provision.

Le fils de Crassus, à la tête de 1.300 cavaliers gaulois, essaya de charger les Parthes : les Parthes s'enfuirent, attirèrent la petite troupe et la cernèrent. Le jeune Crassus, ne pouvant se servir de sa main qu'une flèche avait percée, se fit tuer par un serviteur.

Crassus vit porter sur une pique la tête de son fils ; ses soldats, fatigués et effrayés, n'osaient plus combattre. Il se décida à se retirer en abandonnant ses blessés que les Parthes massacrèrent. Le général des Parthes lui fit proposer une entrevue, Crassus y alla et fut tué. On porta sa tête au roi des Parthes. Toute son armée fut massacrée ou prise ; les étendards romains tombèrent au pouvoir de l'ennemi (juin 53).

Crassus mort, Pompée et César se trouvaient seuls en présence. La guerre allait décider lequel des deux resterait le maitre.

 

 

 



[1] Le gui est une plante parasite, assez commune sur les pommiers, mais rare sur les chênes.

[2] C'était le frère de Cicéron l'orateur.

[3] Les fouilles que Napoléon III a fait faire près d'Alise-Sainte-Reine ont découvert les traces des fossés de César ; on y a trouvé aussi 134 monnaies romaines et 500 pièces gauloises, surtout arvernes, toutes antérieures à 51 portant les noms des principaux chefs gaulois.