La guerre. — Le temple de Janus, à Rome, devait être ouvert aussi longtemps que le peuple romain faisait la guerre. Pendant cinq siècles, il ne fut fermé qu'une seule fois, et pour quelques années seulement ; le peuple romain vécut sans cesse en guerre et finit par soumettre tous les autres peuples. Si l'on veut comprendre comment il a conquis le monde, il faut savoir comment il était organisé pour combattre. L'ancienne armée romaine. — Pendant les premiers siècles, l'armée romaine ressembla à celle des autres peuples latins et grecs. Quand la guerre commençait, le roi, plus tard les consuls, convoquaient l'armée. Tous les citoyens devaient le service ; ils venaient armés et équipés à leurs frais, en sorte que la place de chacun dans l'armée dépendait de sa richesse. Les plus riches servaient comme cavaliers (celeres, plus tard equites) ; divisés en escadrons de 30 hommes. Les plus pauvres, n'ayant pas de quoi s'acheter un équipement, combattaient en dehors de l'armée en lançant des javelots ou des pierres, on les appelait vélites. Ceux qui pouvaient s'équiper formaient l'infanterie régulière, on l'appelait légion (la levée). Il n'y eut d'abord qu'une légion, puis 2, puis 2 par consul, c'est-à-dire 4. En bataille, la légion se rangeait en phalange, à la façon des Grecs, c'est-à-dire les hommes serrés les uns contre les autres, tenant leur pique en avant de manière à former une masse compacte ; il s'agissait surtout de faire reculer la phalange ennemie. Les Romains se mettaient sur 6 rangs, leur phalange avait donc 6 hommes en profondeur, le front était plus ou moins long suivant que la légion était plus ou moins nombreuse. Tous les légionnaires avaient les mêmes armes, la pique et l'épée ; mais il n'avaient pas la même armure défensive. Aux premiers rangs se plaçaient les hommes les mieux défendus ; aux derniers ceux qui n'avaient qu'une armure incomplète. Depuis la réforme de Servius Tullius, les citoyens qui servaient à pied étaient divisés en 5 classes, suivant leur fortune. Ceux de la première avaient l'équipement complet : une cuirasse, un casque, des jambières et un grand bouclier. Ceux de la deuxième n'avaient pas de casque ; ceux de la troisième ni casque ni jambières. La quatrième et la cinquième classe combattaient en dehors de la légion comme vélites. Quant aux pauvres (proletarii), ils n'étaient pas appelés ; ils n'avaient pas l'honneur de faire partie de l'armée romaine. Cette organisation fut changée pendant les guerres contre les Gaulois et les Samnites ; les Romains eux-mêmes ne savaient pas au juste à quel moment ni par qui (quelques-uns disaient par Camille). Nous ne connaissons bien l'armée romaine qu'à partir du IIe siècle ; un Grec, Polybe, l'a décrite telle qu'il l'a vue en ce temps. L'enrôlement. — Les citoyens tout à fait pauvres sont encore exclus de l'armée, mais on ne fait plus de différence entre les classes. L'État paie une solde et fournit les armes, on peut donc prendre les soldats sans tenir compte de leur fortune. Tout citoyen inscrit dans l'une des classes doit le service militaire. Il doit faire 20 campagnes comme fantassin ou 10 comme cavalier. Jusqu'à ce qu'il les ait faites, il reste à la disposition du général, qui a le droit de l'enrôler, depuis l'âge de 17 ans jusqu'à celui de 46. Quand on a besoin de soldats, le consul ordonne à tous les citoyens en âge de servir, de se rendre au Capitole. Les officiers supérieurs (tribuns militaires), 6 par légion (élus par le peuple) sont là auprès du consul. Dans chaque tribu, ils choisissent un homme par chaque légion ; ils prennent ainsi le même nombre dans chacune des 35 tribus, puis ils recommencent jusqu'à ce que les légions soient complètes. Beaucoup sont des volontaires, qui se présentent d'eux-mêmes pour être enrôlés. Mais les tribuns ont le droit de prendre ceux qu'ils veulent et tout citoyen doit répondre à l'appel de son nom. Après cette opération (on l'appelle dilectus, le choix), on prête le serment, les officiers d'abord. Puis un des soldats, choisi parmi les plus braves, prononce la formule sacrée : il jure de suivre le général et d'obéir à ses ordres ; il déclare que s'il manque à sa promesse, il appelle sur lui-même la punition des dieux[1]. Chaque soldat à son tour dit : La même chose pour moi. Ainsi tous sont liés à leur général par la religion. Ils ne peuvent quitter l'armée que lorsqu'il les congédie. Les légions. — La légion a varié de 4200 à 6 000 hommes. Elle était accompagnée d'abord d'une petite troupe de cavaliers formée des jeunes gens riches ; puis les généraux ont pris l'habitude de garder les jeunes gens auprès d'eux et il n'y a plus eu de cavaliers romains. La plus petite armée romaine ne pouvait avoir moins d'une légion. Un consul avait toujours au moins deux légions. Les alliés. — Les légions formaient à peine la moitié de l'armée romaine. Rome, en soumettant les peuples voisins, les avait obligés à mettre leurs troupes à son service. C'est ce qu'on appelait les alliés (socii). Ils formaient des corps séparés avec leurs enseignes ; le peuple allié levait les hommes, leur payait la solde, nommait les officiers inférieurs. Mais c'était le général romain qui commandait ; il désignait le lieu où devaient se rendre leurs troupes et leur donnait pour commandants des citoyens romains. Dans une armée romaine, il y avait toujours au moins autant d'alliés que de légionnaires, et d'ordinaire davantage. La cavalerie ne se composait guère que d'alliés. Depuis le Me siècle, les Romains prirent à leur service des soldats étrangers à l'Italie, qui gardaient leurs armes et formaient des corps séparés ; on les appelait auxiliaires (auxilia). C'étaient surtout des cavaliers (Gaulois, Numides, Maures), des archers, des frondeurs. L'armement et l'ordre de bataille. — L'armée romaine est une armée de fantassins. Il y en a de deux espèces : Les vélites sont armés à la légère, protégés seulement par un casque en cuir et un petit bouclier rond, ils ont une épée et des javelots qu'ils lancent de loin. Ils combattent à part, en avant de la légion ou sur les côtés. Les légionnaires sont les soldats réguliers. Ils ont tous une armure complète ; une cuirasse (lorica) sans manches qui leur couvre le corps jusqu'aux cuisses, un casque (galea) en acier, un bouclier (scutum) en bois et en cuir avec une garniture de fer. En bataille, la légion ne se range plus en une seule masse. Elle se partage en trois lignes, séparées par un large intervalle. Les soldats de la première ligne (hastati) et de la deuxième (principes) ont une épée[2] et un pilum ; le pilum est un javelot formé d'un manche en bois mince et long (1m33) portant au bout un fer terminé en pointe, le tout ensemble long de plus de 2 mètres. Ceux de la troisième ligne (triarii) ont leur épée et une pique (hasta). Chacune des trois lignes est elle-même partagée en dix troupes, qu'on appelle manipules, parce que chacune avait son enseigne, consistant en une botte de foin (manipulum). Sur le champ de bataille, ces manipules se rangent chacun sur six hommes de profondeur, le manipule laissant entre lui et le voisin un intervalle au moins égal à la longueur qu'occupe son front. Les manipules de la deuxième ligne se rangent aussi sur six hommes, et de façon à se placer juste derrière les intervalles vides. Ceux de la troisième ligne font de même ; de sorte que les trente manipules de la légion se trouvent disposés en quinconce. Les manipules de la première ligne engagent la bataille ; les soldats lancent le pilum, puis ils marchent à l'ennemi et combattent avec l'épée. S'ils sont repoussés, ils se replient en arrière dans l'espace laissé vide entre les manipules de la deuxième ligne. Ces manipules à leur tour marchent au combat. S'ils sont repoussés, ils se retirent dans les intervalles des manipules de la troisième ligne. C'est là une réserve d'élite, les soldats armés de la pique ; ce sont eux qui font l'effort décisif. Les alliés combattent des deux côtés des légions, ils forment les deux ailes. Cette façon de combattre donnait aux Romains l'avantage de pouvoir tenir compte des accidents du terrain ; au lieu d'une masse pesante, difficile à faire marcher, ils avaient des pelotons mobiles prêts à se porter rapidement à l'endroit où on en avait besoin. Les cavaliers avaient une armure complète, une longue lance et une longue épée ; mais comme ils montaient sans étriers et sur de petits chevaux, ils n'étaient pas assez solides pour faire des charges en groupe ; ils combattaient isolément, souvent mélangés aux vélites. Ce n'était pas d'ordinaire la cavalerie romaine qui gagnait les batailles. L'ordre de marche. — En campagne, l'armée marchait d'ordinaire en colonne dans l'ordre suivant : 1° En tête, des soldats d'élite choisis parmi les alliés ; 2° Les alliés de l'une des deux ailes ; 3° Une légion et derrière elle ses bagages ; 4° Une autre légion suivie de ses bagages ; 5° L'autre aile des alliés. Chaque jour, les deux légions et les deux ailes alternaient, chacune marchant un jour devant et le lendemain derrière. Si on craignait d'être attaqué, on marchait en colonne carrée ; on mettait les bagages au milieu entre les deux légions, une devant, l'autre derrière ; et entre les deux ailes des alliés, une à droite, l'autre à gauche. Le soldat devait porter lui-même ses armes, sa gamelle, une hache, une scie, des vivres pour dix-sept jours, un piquet ; c'était une lourde charge (60 livres romaines). Les bêtes de somme portaient les tentes (une pour dix hommes). L'armée, n'étant pas encombrée de chariots, manœuvrait plus rapidement que les autres armées antiques. Le camp. — Quand l'armée romaine s'arrête pour se reposer, elle ne reste pas en rase campagne exposée à une surprise ; les soldats construisent une forteresse improvisée, le camp[3]. Ils travaillent suivant des règles fixées par la religion. Un prêtre trace d'abord deux lignes droites qui se coupent à angle droit. A côté du point où elles se croisent, on plante une perche avec un drapeau blanc ; c'est là que sera la tente du général, prætorium, le centre du camp. On trace autour un carré de 60 mètres ; là vont prendre place l'autel des sacrifices, le tribunal, le trésor, l'intendance et la place du marché (Forum), où le général convoque les soldats. Ensuite un officier trace l'enceinte extérieure du camp, c'est un carré. Dès qu'ils arrivent, avant de se reposer, les soldats se mettent au travail. Ils déchargent les pelles et creusent sur les quatre côtés de l'enceinte un fossé large et profond ; ils rejettent la terre en dedans de façon à former un talus (agger), sur lequel on enfonce des pieux qu'on relie les uns aux autres. Le camp se trouve ainsi entouré d'un rempart surmonté d'une palissade et défendu par un fossé. On y entre par quatre portes, placées chacune au milieu d'un des quatre côtés. Cette enceinte est partagée en deux moitiés par une rue large de 30 mètres, la rue principale. Du côté tourné vers l'ennemi est la tente du général ; du même côté les tentes des officiers supérieurs, les tentes des soldats d'élite et des auxiliaires. Dans l'autre moitié campent les deux légions romaines et les deux ailes des alliés, séparées par une rue. Leurs tentes sont rangées en lignes droites, deux à deux, se tournant le des et s'ouvrant sur un des chemins qui aboutit à angle droit sur la rue principale. Il y a une tente pour dix hommes. Les soldats occupent toujours la même place dans le camp. En arrivant ils savent déjà où ils vont loger et peuvent s'y rendre tout droit. C'est comme s'ils emmenaient leur caserne avec eux. Entre les tentes et le rempart, on laisse un espace libre, large de 45 mètres, qui permet d'arriver facilement aux portes ; c'est là qu'on met le bétail pris à la guerre. En avant du retranchement et près de chaque porte, des sentinelles montent la garde ; ce sont des vélites. La nuit, on change les sentinelles à des intervalles fixes ; la nuit est partagée en veilles, la fin de chaque veille est annoncée par une sonnerie de clairon. Des cavaliers font la ronde de poste en poste pour voir si les sentinelles ne sont pas endormies. La solde et le butin. — Le soldat recevait une solde, et pour se nourrir du blé et de l'orge, quatre boisseaux par mois (35 litres environ). Il y ajoutait ce qu'il pouvait prendre en campagne. Les Romains, comme les autres peuples antiques, avaient l'habitude de piller le pays ennemi, ils enlevaient le bétail et les habitants. Tout ce qu'on trouvait sur le champ de bataille ou dans le camp d'une armée vaincue, ou dans une ville prise d'assaut appartenait aux vainqueurs ; c'était l'usage général en ce temps. Mais les Romains procédaient avec méthode. Une partie des soldats étaient chargés de piller ; ils devaient rapporter au camp tout ce qu'ils prenaient. Ainsi, on mettait en commun tout ce qui était pris sur l'ennemi : les armes et le bagage des guerriers, l'argent, les meubles, le bétail ; et aussi les ennemis eux-mêmes, leurs femmes et leurs enfants. On mettait de côté l'argent et les métaux. On vendait le reste des objets aux enchères. On vendait les hommes, les femmes et les enfants comme esclaves. Le produit de la vente appartenait au peuple romain, il devait être versé dans la caisse publique, sauf ce que le général gardait pour offrir aux dieux et ce qu'il distribuait en récompense aux officiers et aux soldats. Une guerre contre un peuple riche pouvait enrichir le peuple romain et parfois même les soldats qui recevaient une part du butin. La discipline. — L'armée romaine était soumise à une discipline plus sévère qu'aucune autre armée de l'antiquité. Dès qu'ils étaient sortis de Rome, les soldats devaient obéir absolument à leur général : le général avait sur eux tous un pouvoir absolu (qui s'appelait imperium ou droit de vie et de mort). Un soldat posté en sentinelle devant le camp qui s'endort, un soldat qui s'enfuit de son poste pendant la bataille, un soldat qui désobéit à un ordre du général est puni de mort. Il y a deux façons d'exécuter le condamné. Ou bien un licteur l'attache à un poteau, le fouette avec des verges et lui tranche la tête avec sa hache ; ou bien on le fait passer entre deux rangs de soldats qui l'assomment à coups de bâton. Quand tout un corps de troupes a été condamné, par exemple pour s'être révolté, et qu'on ne peut pas l'exterminer tout entier, le général partage les coupables par groupes de dix, dans chaque groupe on tire au sort un homme et on l'exécute ; c'est ce qu'on appelle décimer. On punit même les troupes qui ont échappé par une déroute ou se sont rendues à l'ennemi. Lorsque Pyrrhus rendit les soldats romains qu'il avait pris, le Sénat ordonna de les dégrader et de les faire camper hors du camp. On racontait plusieurs légendes sur la sévérité des généraux dans les anciens temps : Dans la guerre contre les Latins, le consul Manlius avait défendu de sortir des rangs pour combattre. Un cavalier de Tusculum vint provoquer les Romains. Le propre fils du consul Manlius accepta le défi, tua le cavalier, le dépouilla de ses armes et les apporta tout joyeux à son père. Le consul fit sonner la trompette et assembler l'armée ; puis il fit attacher son fils au poteau et lui fit trancher la tête pour avoir désobéi. Dans la guerre contre les Samnites, le dictateur Papirius, obligé de quitter l'armée pour venir à Rome, avait laissé le commandement au maître de la cavalerie, Fabius, en lui défendant de combattre en son absence ; les présages étaient mauvais, les poulets sacrés avaient refusé de manger. Fabius, trouvant une bonne occasion, attaqua l'ennemi et le battit. Papirius aussitôt revint à l'armée, cita Fabius devant son tribunal et le condamna à mort. Toute l'armée murmurait ; Fabius s'échappa, vint à Rome et convoqua le Sénat. Papirius le suivit et ordonna de le saisir. Le Sénat et le peuple le supplièrent tant qu'il se décida à pardonner, mais il destitua Fabius pour avoir vaincu contre son ordre. Les exercices militaires. — Les Romains avaient l'habitude de s'exercer à la guerre même en temps de paix. Pour ceux qui demeuraient à Rome, le champ de manœuvres était le Champ de Mars, au bord du Tibre. Les jeunes gens y venaient s'exercer : courir, sauter avec les armes, lancer le javelot, faire l'escrime avec l'épée ; puis, tout en sueur et couverts de poussière, ils se jetaient dans le Tibre et le traversaient à la nage. En campagne, c'était la règle de faire l'exercice une fois par jour. On faisait aussi des marches militaires avec armes et bagages et des manœuvres d'ensemble, pour apprendre à se ranger et à changer de front sur le champ de bataille. Les soldats devaient savoir manier la pelle et la pioche pour construire leur camp. Souvent le général les employait à bâtir des routes, des ponts et des aqueducs. Le triomphe. — Le plus grand honneur pour un général romain victorieux était d'être autorisé par le Sénat à célébrer le triomphe, c'est-à-dire à aller en procession militaire au temple du Capitole. Le général attendait avec son armée aux portes de Rome, la religion défendait d'entrer armé dans la ville. Le Sénat examinait s'il avait mérité le triomphe ; on exigeait d'ordinaire qu'il eût gagné une grande bataille où 5.000 ennemis, au moins, avaient péri. Quand la permission était donnée, voici comment était réglée la procession. En tête marchaient les magistrats et les sénateurs ; puis venaient les chars chargés du butin, les captifs à pied, enchaînés. Le défilé durait quelquefois plus d'un jour. Enfin arrivait le char de triomphe, un char doré, en forme de tour, attelé de quatre chevaux. Là sur un trône d'ivoire, était assis le général triomphateur, vêtu d'une toge de pourpre brodée d'or, il portait aux bras des bracelets, sur la tête une couronne de laurier, il avait la figure peinte en rouge (c'est ainsi qu'on représentait les dieux). Tous les soldats suivaient le char, tenant à la main une branche de laurier et chantant une chanson avec un refrain religieux, Io Triompe ! Le cortège traversait la ville, passait sur le Forum et montait au Capitole. Là le général déposait sa couronne de laurier sur les genoux de la statue de Jupiter et le remerciait de lui avoir donné la victoire. Pendant ce temps, dans la prison souterraine du Capitole, on étranglait les captifs qui venaient de figurer au triomphe. Les colonies. — Dans les pays que Rome venait de soumettre et qu'on avait besoin de surveiller, le Sénat établissait des garnisons permanentes de soldats laboureurs, qu'on appelait colonies. Les colons arrivaient en troupe avec leur étendard. Leur chef faisait la cérémonie religieuse de la fondation ; avec une charrue attelée d'un taureau et d'une vache il traçait le sillon sacré autour de la colonie. Des arpenteurs traçaient des lignes droites se coupant à angle droit qui découpaient le territoire en champs de forme rectangulaire, chaque colon devenait propriétaire d'un de ces champs. Les colons restaient citoyens romains ; ils continuaient à devoir le service militaire et avaient le droit de voter à Rome dans les assemblées. Les voies militaires. — Les Romains avaient besoin de routes pour envoyer au loin leurs armées. Ils bâtissaient des chaussées avec des pierres et du ciment (on disait en latin construire une route) ; ils bâtissaient des ponts avec des arches en voûte. De grandes voies militaires partant de Rome menaient dans les principales directions. D'ordinaire, elles allaient en ligne droite ; et même en pays de montagnes elles grimpaient tout droit, au lieu de faire des courbes pour diminuer la pente. La plus fréquentée de ces routes, la voie Appienne, traversait les marais Pontins et menait en Campanie. |
[1] C'est le sens du mot serment (sacramentum).
[2] Pendant les guerres puniques, les Romains adoptèrent l'épée espagnole pointue et courte (63 centimètres), ils la portaient du côté droit pendue à un baudrier ou à un ceinturon. A gauche, ils portaient un poignard.
[3] Castra signifie enceinte fortifiée.