HISTOIRE NARRATIVE ET DESCRIPTIVE DU PEUPLE ROMAIN

 

CHAPITRE II. — LES ROIS DE ROME.

 

 

Fondation de Rome. — A la frontière nord du Latium, tout près de l'Étrurie, est l'emplacement de Rome, une plaine entrecoupée de collines. Le pays, inonde par le Tibre qui déborde chaque année, était marécageux et malsain ; aujourd'hui encore, on ne peut guère l'habiter sans prendre la fièvre des marais. Les collines sont petites, la plus haute n'avait que 51 mètres ; mais quelques-unes, très escarpées, se dressent au-dessus de la plaine, comme des forteresses naturelles.

C'est sur la plus haute de ces collines (51 mètres), le mont Palatin, près du Tibre, que fut bâtie la première ville appelée Rome : une toute petite ville (environ 1.800 mètres de tour), de forme à peu près carrée (on l'appelait Rome carrée). C'était une ville forte entourée d'un fossé qui faisait tout le tour de la colline et d'un rempart en pierre en dedans de ce fossé. On a retrouvé quelques débris de cette enceinte. Elle avait quatre portes : une sur chacun des côtés.

Les Romains disaient que Rome avait été fondée le 21 avril 753, c'est-à-dire que, ce jour-là l'enceinte avait été tracée dans une cérémonie religieuse, et voici comment ils décrivaient cette cérémonie :

Le fondateur, vêtu d'une robe blanche, avait attelé un taureau blanc et une génisse blanche sans taches à une charrue dont le soc était d'airain. Puis, tout autour de l'emplacement où il voulait élever sa ville, il avait conduit son attelage, creusant avec sa charrue un sillon qui marquait l'enceinte. Aux endroits où devaient être les portes pour traverser l'enceinte, il soulevait la charrue et la portait (de là le nom de porte), de façon à ne pas toucher terre ; car le sillon tracé par la charrue était sacré, la religion défendait de le franchir, il fallait donc que le sillon Mt interrompu à la place par où on devait entrer et sortir.

Chaque année, le 21 avril, les Romains célébraient l'anniversaire de la fondation. Une procession faisait le tour de la vieille enceinte depuis longtemps disparue, et un prêtre plantait un clou dans un temple.

Légende de Romulus. — Les Romains ne savaient rien de certain sur l'histoire de leur ville, pendant les premiers siècles après la fondation. Mais ils racontaient sur ces anciens temps beaucoup de légendes qu'ils croyaient vraies ; c'était pour eux un moyen de s'expliquer les monuments qu'ils voyaient et les usages qu'ils pratiquaient.

Ils appelaient le fondateur de Rome Romulus et racontaient ainsi sa légende :

Il y avait sur une des montagnes du Latium une ville appelée Albe, dont les rois descendaient, disait-on, du héros troyen Énée, réfugié en Italie après l'incendie de Troie. Le douzième roi d'Albe, Amulius, avait dépossédé son frère Numitor et régnait à sa place. Numitor avait une fille, Rhéa Sylvia, que son oncle força à se faire prêtresse de la déesse Vesta. Le dieu Mars l'aima et elle mit au monde deux jumeaux, Romulus et Remus. Le roi, pour se débarrasser d'eux, les fit mettre dans un berceau qu'on lâcha sur le Tibre débordé ; le courant porta le berceau dans la vallée inondée jusqu'au pied du mont Palatin, où il s'arrêta auprès d'un figuier. Là une louve vint allaiter les deux enfants[1], pendant que des oiseaux planaient au-dessus du berceau pour écarter les insectes. Un berger les découvrit et les porta à sa femme qui les éleva.

Devenus grands, Romulus et Remus furent des braves qui combattaient les bêtes féroces et les brigands. Un jour, ils se battirent avec les bergers de Numitor qui menaient paitre leurs troupeaux sur le mont Aventin ; Remus fut pris et amené à Numitor, et lui raconta son histoire. Numitor reconnut ses petits-fils qu'il croyait morts et fit venir Romulus. Les deux frères réunis tuèrent Amulius et rendirent Albe à leur grand-père Numitor.

Le roi les envoya avec une troupe fonder une ville à l'endroit où ils avaient été élevés. Chacun des deux se mit en observation pour attendre un signe favorable des dieux, Romulus sur le mont Palatin, Remus sur le mont Aventin. Remus vit six vautours, Romulus en vit douze. Leurs compagnons décidèrent en faveur de Romulus ; ce fut lui qui traça avec la charrue l'enceinte sacrée sur le Palatin. Remus, pour le braver, sauta par-dessus le sillon. Romulus le tua en disant : Ainsi périsse quiconque franchira cette enceinte !

Il y avait sur une colline voisine un bois sacré de chênes. Pour augmenter son peuple, Romulus fit de ce bois un asile ; quiconque s'y réfugiait était inviolable. Il y vint de tout le pays des exilés, des esclaves fugitifs, des criminels. Romulus régnait à la fois sur ses compagnons albains, établis au Palatin, et sur les réfugiés de l'asile.

Ces premiers Romains n'avaient pas de femmes, Romulus en demanda aux peuples d'alentour. Ils se moquèrent de lui : Ouvrez aussi un asile pour les femmes, lui dit-on. Romulus les invita à la fête du dieu Consus. Les Sabins vinrent avec leurs familles. Tout d'un coup, au milieu de la fête, Romulus donne un signal ; les Romains se jettent sur les jeunes filles qui regardaient les jeux ; chacun eu enlève une et l'épouse. Ainsi les Romains se procurèrent des femmes par l'enlèvement des Sabines.

Les Sabins, pour se venger, vinrent en armes attaquer Rome. En face du mont Palatin se dresse la colline escarpée du Capitole. Romulus y avait bâti un fort et mis une garnison. Une jeune fille, Tarpeia, proposa aux Sabins de leur livrer la forteresse du Capitole. Elle leur demanda en récompense de lui donner ce qu'ils portaient au bras gauche, elle voulait dire leurs bracelets d'or. Les Sabins le promirent, elle les fit entrer. Maitres du Capitole, ils jetèrent leurs boucliers sur Tarpeia et l'écrasèrent ; ainsi ils tinrent leur promesse, puisqu'ils portaient leurs boucliers au bras gauche, et Tarpeia fut punie de sa trahison.

Les Sabins et les Romains se battirent dans la vallée entre le Capitole et le mont Palatin. Les Romains, vaincus, commençaient à s'enfuir, quand Romulus supplia Jupiter d'arrêter la déroute et lui promit de lui consacrer un temple[2]. Aussitôt les Romains s'arrêtent. A ce moment les jeunes Sabines, devenues les femmes des Romains qui les avaient enlevées, accourent se jeter entre leurs maris et leurs pères en pleurant et en suppliant ; les guerriers émus cessent de se battre[3]. Bientôt les deux rois concluent un traité. Les deux peuples n'en forment plus qu'un ; Romulus, établi sur le Palatin, règne en commun avec Tatius, roi des Sabins, établi au Capitole.

Romulus survécut à Tatius et vainquit plusieurs peuples voisins. Un jour qu'il avait réuni les Romains pour passer une revue, près du marais de la Chèvre, un orage violent éclata avec des coups de foudre et des nuages noirs. Le peuple effrayé se dispersa ; quand il se rassembla après l'orage, on ne trouva plus Romulus : il avait disparu. Quelques jours après, un sénateur vint jurer qu'il avait vu le roi enlevé au ciel sur un char au milieu de la foudre et des éclairs. Les Romains en conclurent que Romulus était allé rejoindre les dieux et l'adorèrent sous le nom de Quirinus.

Légende de Numa. — C'était, disait-on, le second roi, Numa, qui avait organisé le culte.

Après la mort de Romulus, les deux peuples réunis, Romains et Sabins, étaient restés un an sans roi, puis ils avaient choisi pour roi un Sabin, Numa Pompilius. C'était un homme paisible, sage, juste, dévot et aimé des dieux. La nuit, il allait dans le bois sacré des Camènes, sur le mont Cœlius ; dans une caverne du rocher coulait une source intarissable ; là Numa trouvait une déesse, la nymphe Égérie[4], qui lui donnait des conseils.

Grâce à ces avis divins, il régla les cérémonies de la façon la plus agréable aux dieux. Il créa les pontifes, les augures, les vestales ; il défendit les sacrifices sanglants. Il fit bâtir le temple de Saturne[5] et le temple de Janus. Ce temple devait être ouvert aussi longtemps que Rome était en guerre. Numa le tint fermé, car il fut un roi pacifique. Mais après lui il fallut le laisser ouvert pendant plusieurs siècles.

Légende de Tullus et des Horaces. — Le troisième roi, Tullus, était représenté comme un guerrier, ami des pauvres. On plaçait sous son règne le combat des Horaces et des Curiaces.

Tullus Hostilius était, dit-on, petit-fils d'un Latin. Il s'établit sur le mont Cœlius, dans le quartier des pauvres, et distribua des terres aux citoyens qui n'en avaient pas. Il passa son règne à faire la guerre.

La plus puissante ville du pays, Albe-la-Longue, bâtie sur une montagne, était depuis longtemps en guerre avec Rome. A la fin, les deux peuples décidèrent de terminer la guerre par un duel : trois champions, de chaque côté, se battraient en présence des deux armées ; le peuple dont les champions seraient vainqueurs deviendrait le maître de l'autre. Rome choisit trois frères jumeaux, les Horaces ; Albe trois autres jumeaux, les Curiaces. Ils se battirent dans une plaine entre les deux armées.

Au premier engagement deux des Horaces sont tués, les trois Curiaces sont blessés. Les Albains, se croyant vainqueurs, poussent des cris de joie. Le troisième Horace, resté sans blessure, fait semblant de s'enfuir. Les Curiaces blessés le poursuivent, et en le poursuivant se séparent ; Horace, quand il les voit éloignés.les uns des autres, revient sur eux, les attaque un à un, les tue tous les trois[6], et leur enlève leurs armures. En rentrant à Rome, chargé de ces dépouilles, Horace rencontre sa sœur qui était fiancée à nui des Curiaces ; elle reconnaît ses armes, se met à pleurer et redemande son fiancé. Horace, furieux, la perce de son épée : Ainsi périsse, dit-il, toute Romaine qui ose pleurer un ennemi ! Il est arrêté et condamné à mort. Son père supplie le peuple de ne pas lui prendre le dernier enfant qui lui reste, le peuple lui fait grâce. Pour lui faire expier son crime, son père dresse au milieu de la rue un poteau[7] et le fait passer dessous la tête voilée.

Les Albains vaincus devaient accompagner les Romains dans toutes leurs guerres. Dans une bataille, le chef d'Albe, Mettius Fuffetius, au lieu de combattre, tint ses guerriers immobiles, attendant la fin pour se mettre du côté du plus fort. Les Romains furent vainqueurs et, après la bataille, Tullus fit attacher Mettius par les pieds et les mains à deux chars attelés, qui partirent dans deux directions opposées, déchirant en deux le corps du traître. Puis une. troupe de cavaliers romains courut à Albe, détruisit la ville et ramena la population à Rome ; on l'établit sur le mont Caelius.

Un jour, Tullus voulut faire descendre le tonnerre sur l'autel, mais il s'y prit mal ; la foudre tomba sur lui, brûla son corps et mit le feu à son palais.

Légende d'Ancus Martius. — Voici la légende du quatrième roi de Rome.

Ancus Martius, petit-fils de Numa, fut élu par les Romains. Il fit la guerre aux Latins, prit plusieurs de leurs villes et amena les habitants à Rome sur le mont Aven tin. — Il étendit le territoire de Rome jusqu'à la mer, et créa à l'embouchure du Tibre le port d'Ostie. — Il fit bâtir sur le Tibre un pont en bois, et, de l'autre côté du fleuve, la forteresse du mont Janicule.

Légende de Tarquin l'Ancien. — La légende représentait les rois suivants comme des étrangers venus de l'Étrurie et appelait le chef de cette famille étrusque Tarquin l'Ancien.

Tarquin était fils d'un noble Grec de Corinthe qui, chassé de son pays par une révolution, s'était établi à Tarquinies, en Étrurie. Sa femme Tanaquil, habile à prédire l'avenir, le décida à aller à Rome avec ses richesses el ses domestiques. Ils partirent sur un char. Comme ils arrivaient au Janicule, un aigle descendit lentement jusqu'à Tarquin, lui enleva son bonnet, plana un moment au-dessus du char en poussant des cris, puis vint replacer le bonnet. Tanaquil embrassa son mari et lui expliqua ce présage, il signifiait qu'il serait roi.

Le roi de Rome, Ancus, devint l'ami de Tarquin et, en mourant, lui confia sou fils. Tarquin s'était fait aimer du peuple qui l'élut roi. Il embellit Rome, fit bâtir un cirque pour les fêtes et un canal souterrain pour dessécher la partie basse de la ville. Il adopta les insignes des rois étrusques, la robe de pourpre, la couronne, le sceptre surmonté d'un aigle, le trône d'ivoire.

Légende de Servius Tullius.— Le sixième roi, Servius Tullius, était regardé comme un organisateur.

Fils d'une esclave ou d'un prince tué à la guerre, (la légende variait sur sa naissance), il avait été élevé dans le palais. Tanaquil lui avait donné sa tille en mariage, puis l'avait fait déclarer roi.

Ce fut lui qui divisa le peuple en tribus, qui organisa l'armée en centuries et fit bâtir la nouvelle enceinte, le mur de Servius.

Il maria ses deux filles aux deux fils de Tarquin. L'une des deux, Tullie, méchante et ambitieuse, empoisonna son mari et sa sœur et épousa son beau-frère Lucius. C'était un ambitieux, il conspira contre son beau-père. Un jour, il vient en costume de roi dans la salle du Sénat où siégeait Servius, le saisit, le jette du haut de l'escalier de pierre et le fait tuer. Tullie arrive en char pour saluer le nouveau roi et fait rouler son char sur le cadavre sanglant de son père[8].

Le peuple romain. — Ce qui est certain, c'est que le peuple romain fut pendant longtemps un tout petit peuple, sans cesse en guerre avec les autres petits peuples, voisins.

Son territoire était petit, en partie formé de collines stériles ; chaque famille n'avait d'ordinaire qu'un petit champ de deux arpents (moins d'un hectare), une sorte de jardin, où l'on récoltait du blé et quelques légumes (fèves, choux, pois). Les plus riches étaient ceux qui possédaient un troupeau de bœufs ou de moutons.

On ne se servait pas encore d'argent ; pour acheter, on donnait un certain nombre de bœufs ou de moutons ; ou bien un morceau d'airain qu'on pesait à la balance ; l'amende consistait à payer à l'État, par exemple, cinq bœufs ou dix moutons. Le mot pecunia, qui signifiait fortune, vient de pecus (bétail).

Le patriciat et la clientèle. — Les Romains étaient des paysans et des bergers. Ces paysans n'étaient pas égaux entre eux. Quelques familles possédaient presque toutes les terres et les troupeaux. Ce n'étaient pas des familles comme les nôtres, formées seulement du père, de la mère et des enfants. La gens (ainsi s'appelait cette espèce de famille) se composait de tous les hommes qui descendaient d'un même ancêtre, en sorte qu'une seule gens comprenait souvent beaucoup de familles (par exemple, la gens Fabia réunit, dit-on, plus de 300 guerriers). Chaque gens obéissait à un même chef, le pater (père), et possédait un sanctuaire commun où les membres venaient à certaines époques adorer les âmes des ancêtres morts et célébrer des cérémonies religieuses. Il y avait, dit-on, 300 de ces gentes. Ceux qui en faisaient partie s'appelaient patriciens (fils de pater). Eux seuls pouvaient gouverner, commander, demander justice au tribunal. Tout le reste du peuple les respectait comme des supérieurs.

Avec les patriciens vivaient des hommes libres, plus pauvres et moins considérés, qu'on appelait clients. Chacun avait pour patron un patricien ; le client devait obéir à son patron, travailler sur ses terres, l'accompagner en guerre ; le patron protégeait le client, lui donnait de quoi vivre et le représentait devant le tribunal (car le client n'avait pas le droit d'y venir lui-même).

La plèbe. — Les patriciens et leurs clients formaient le populus, c'est-à-dire le corps des citoyens. Ils avaient seuls le droit de paraître dans l'assemblée du peuple et aux cérémonies religieuses.

Mais il y avait beaucoup d'hommes — et de plus en plus nombreux — qui obéissaient au gouvernement romain et combattaient dans l'armée romaine, sans avoir le droit de prendre part ni aux assemblées ni aux cérémonies. On les appelait la plèbe (c'est-à-dire la foule) et on distinguait la plèbe du peuple. Que cela soit favorable au peuple et à la plèbe de Rome, dit une vieille prière.

L'Assemblée et le Sénat. — Le roi gouvernait. Il réclamait l'impôt ; il jugeait ; il convoquait l'assemblée ; il commandait le peuple quand on allait en guerre et disposait du butin.

D'ordinaire, avant de rien décider, il réunissait en conseil les chefs de chaque gens et leur demandait leur avis. On appelait cette réunion les Pères (Patres) ou le Sénat (les Anciens).

Quand il s'agissait d'une affaire générale, le roi convoquait le peuple entier. On se réunissait alors, chacun avec sa gens ; plusieurs gentes ensemble formaient une curie (il y en avait 30 en tout) ; chaque curie avait sa chapelle et son prêtre (curio) ; on faisait. un sacrifice, puis elle délibérait et votait. Le vote de la majorité des curies était le vote du peuple. C'est ainsi qu'on faisait la loi.

Agrandissements de Rome. — Dans cette période, Rome s'agrandit beaucoup. Ce n'était d'abord que la petite ville du mont Palatin. Là se trouvaient les plus anciens souvenirs de Rome : le Palatium (palais du roi), la cabane de Romulus, une petite grotte ombragée d'un figuier où l'on disait que la louve avait allaité Romulus, un cornouiller miraculeux poussé, disait-on, sur le bois d'un javelot lancé par Romulus, et le mundus, une petite fosse où, le jour de la fondation, on avait déposé des objets de bon augure destinés à faire prospérer la nouvelle ville.

Puis la ville s'étendit, on bâtit des maisons sur les autres collines et dans les vallées, et à différentes époques on enferma ces quartiers dans une nouvelle enceinte de plus en plus vaste.

La dernière enceinte, la plus grande, appelée mur de Servius Tullius, était un rempart de terre revêtu des deux côtés par un mur en pierres de taille, sans mortier ; on en a retrouvé un morceau enfoui sous les décombres. — Cette enceinte, épaisse de 4 mètres, haute de 15, entourait tout l'espace couvert par les sept collines et arrivait des deux côtés jusqu'au Tibre qui formait défense à l'ouest.

Dans cette nouvelle enceinte, en face du Palatin, se dressait le rocher du Capitole, le mont Capitolin, haut de 43 mètres, avec une pente taillée à pic, la roche Tarpéienne, du haut de laquelle on précipitait quelquefois les condamnés à mort. Au sommet, la citadelle, où l'on conservait le trésor et les archives, et à côté le temple du dieu protecteur de Rome, Jupiter Capitolin.

En dehors de l'enceinte, dans le coude du Tibre, s'étendait une petite plaine le Champ-de-Mars, où il était défendu de bâtir. Il n'y avait sur le Tibre qu'un seul pont, en bois, qu'on enlevait lorsqu'on craignait une attaque de l'ennemi.

La vallée basse au pied des collines, où se tenait le marché, forum, était marécageuse. Pour la drainer, on construisit un canal souterrain de 800 mètres, la cloaca maxima, recouvert d'une voûte en grosses pierres de taille sans ciment. Ce canal, qui existe encore, débouche dans le Tibre ; il est en partie comblé, mais autrefois, on pouvait y aller en barque.

 

 

 



[1] Un groupe de bronze placé au Capitole représentait doux enfants allaités par une louve.

[2] Il y avait à Rome un temple consacré à Jupiter Stator (qui arrête).

[3] En souvenir du service rendu par les Satines on séparant les combattants, les femmes de Rome allaient chaque année, le Il mars, déposer des couronnes de fleurs dans le temple de la déesse Junon et passaient le reste de la journée dans leur maison en grand costume de fête.

[4] On disait aussi que la déesse Diane avait changé Égérie en fontaine.

[5] Dans ce temple étaient déposés le trésor, les archives du gouvernement et les enseignes de l'armée.

[6] Il y avait près de Rome trois tombeaux rapprochée qu'on appelait les Tombeaux des Curiaces et plus loin un tombeau on étaient, disait-ou, enterrés ensemble les deux Horaces.

[7] Il y avait à Rome un poteau appelé le Poteau de la sœur.

[8] Il y avait à Rome une rue, la Voie scélérate ; ainsi nommée, disait-on, à cause du crime de Tullie.