GALLUS (An de Rome 1002. — De Jésus-Christ 249)LES débris des légions vaincues donnèrent l’empire à
Gallus, issu d’une ancienne famille romaine, que ses talents avaient d’abord
illustrée, et qu’il déshonora en la décorant d’une couronne achetée par une
lâche trahison. Ses rapports artificieux trompèrent le sénat : ce corps, le
regardant comme le sauveur des légions qu’il avait livrées, confirma son
élection : Gallus n’obtint des Goths la paix, qu’en leur payant un tribut. Ce
traité eut les tristes effets que produit toujours la faiblesse ; elle expose
à l’insulte et fait naître le péril qu’elle veut éviter. Gallus, revenu à Rome, se livrait au plaisir, négligeait les affaires, et apprenait avec indifférence les pertes de l’empire et les progrès des barbares. Le mépris du peuple commençait à se manifester par ses murmures ; l’empereur crut regagner sa confiance en adoptant Hostilien, fils de Decius ; mais bientôt, craignant que ce jeune prince, dont le nom était cher aux Romains, ne voulut venger son père, il l’empoisonna, et s’efforça vainement de faire croire qu’il était mort victime de la peste. Cette contagion désolait alors l’Italie. La persécution des chrétiens y répandait toujours la crainte
et la mort. Le règne de Gallus est une époque de honte et de calamités qui
n’eurent pour compensation qu’un seul événement heureux : Émilien, attaquant
les Goths dans |