HISTOIRE ROMAINE

 

LIVRE III — CHAPITRE DOUZIÈME

 

 

TITE-ANTONIN, SURNOMMÉ LE PIEUX (An de Rome 889. — De Jésus-Christ 136.)

ANTONIN fit célébrer avec pompe les funérailles de son père adoptif ; on brûla son corps à Pouzzole, dans la maison de Cicéron, et ses cendres furent transportées à Rome. Les soldats et le peuple regrettaient sincèrement Adrien, qui s’était, toujours montré grand capitaine, sage administrateur et prince populaire. Les sénateurs au contraire, sur lesquels dans les dernières années avait pesé sa tyrannie, détestaient sa mémoire et voulaient la flétrir. Ils étaient au moment de prononcer l’annulation de tous ses édits ; mais Antonin les désarma par ses prières et par ses larmes : Si vous cassez tous les actes de mon père, leur dit-il, vous anéantissez celui de mon adoption, et je n’ai plus de droit à l’empire. Le sénat, malgré l’affection que lui inspirait le nouvel empereur, persistait encore, et refusait d’accorder les honneurs divins à un prince qui récemment venait de proscrire tant d’illustres personnages. Tout à coup Antonin fait paraître aux yeux de cette compagnie les sénateurs dont elle déplorait la mort, et qu’il avait dérobés au supplice. Loin de s’attribuer le mérite de cette action généreuse, il prétendit avoir exécuté les ordres secrets d’Adrien. Les sénateurs cédèrent à ses vertus : sa reconnaissance pour son père et pour son bienfaiteur lui mérita le surnom de Pieux.

Rome avait tellement perdu l’habitude de la liberté, qu’il lui était impossible de la recouvrer et d’en jouir, même lorsque les princes les plus vertueux voulaient la lui rendre. On dirait que la servitude est une nécessité pour les peuples corrompus ; ils ont, comme les vieillards décrépits, besoin d’un appui ou plutôt d’un maître.

Antonin, comme ses prédécesseurs, exerça une autorité absolue sous des formes républicaines ; mais sa justice, sa sagesse et sa clémence tempérèrent constamment son pouvoir. Son âme, exempte de passions et de faiblesses, conservait toujours cette égalité qui est le but de la vraie philosophie : majestueux sans hauteur, populaire sans bassesse, il inspirait à la fois le respect et l’amour.

Quoiqu’il eût fait la guerre avec succès sous le règne précédent, l’histoire n’a point cité ses exploits ; mais elle nous a transmis le souvenir d’une foule de traits de sa bonté. Proconsul en Asie, loin d’imiter la morgue et le faste de ses collègues, par sa modération et sa simplicité il fit chérir la domination romaine que les autres faisaient haïr : et, comme le dit Plutarque, toutes les langues le louaient et tous les cœurs l’aimaient.

A Smyrne on l’avait logé dans une superbe maison dont le maître était absent : cet homme nommé Polémon, sophiste vain et grossier, se plaignit vivement qu’on se fût emparé de son domicile : Antonin le lui rendit à l’instant. Lorsque ce prince fut parvenu au trône, Polémon vint à Rome, et osa lui présenter ses hommages ; l’empereur l’accueillit avec bonté, et, dit en souriant : Je veux qu’on, donne une chambre dans mon palais à ce philosophe, et que surtout personne ne l’en déloge.

Antonin put toujours se montrer libéral parce qu’il fut économe. Lorsque ses trésoriers lui présentaient des plans pour augmenter ses revenus : Faites un autre travail, disait-il, nourrissez le peuple et non le fisc ; améliorez l’état de la république et non celui du trésor, indiquez-moi les moyens, non d’accroître les recettes, mais de diminuer les dépenses. L’économie est la plus douée et la plus solide augmentation du revenu.

Ce bon prince disait qu’avant son élévation il n’avait rien dû, et, depuis, rien pris a personne. Semblable aux anciens Romains, il aimait à labourer lui-même son champ, à cultiver sa vigne ; et, comme on lui représentait que de telles occupations semblaient peu convenables à son rang : Les princes, répondit-il, qui ne savent pas quelquefois se mettre au niveau des autres hommes finissent par être au-dessous.

Ce monarque avait un esprit fin et juste ; son éloquence était facile et agréable ; on ne l’accusa, jamais d’aucun vice, son âme sans tache fit jouir l’empire d’un bonheur sans nuages. Sans cesse occupé à rendre aux lois leur vigueur, à la religion sa sainteté, il mérita d’être comparé à Numa ; et son exemple eut une telle influence sur les mœurs  publiques, qu’on le nomma le père des vertus.

Sa vigilance pour réprimer les abus maintenait l’ordre dans l’empire ; sa fermeté contenait les étrangers : aussi son règne ne fut marqué par aucun grand événement. Le silence de l’histoire à son égard est une partie de son éloge. Les historiens, comme les auteurs dramatiques, se taisent quand tous les personnages de la scène sont heureux ; et dans la vie d’Antonin on trouve beaucoup de vertus à louer et peu d’actions à raconter.

Cependant, lorsqu’il prit les rênes du gouvernement, la Bretagne, la Dacie et la Germanie, comme si elles eussent voulu éprouver son caractère, tentèrent à la fois de se soulever. Urbicus fit rentrer les Bretons dans le devoir, et ajouta de nouvelles fortifications à la muraille d’Adrien ; le sénat lui décerna le nom de Britannicus. Les Daces se virent promptement punis de leur rébellion, et l’empereur trouva le moyen, sans combattre les Germains, de les ramener à la soumission.

Après ces premiers actes de vigueur, Antonin n’éprouva plus la nécessité d’employer la force pour gouverner. Son esprit sage et conciliant rendit la domination romaine si douce, que, selon le rapport d’Aurelius Victor, les peuples tributaires le regardaient moins comme un maître que comme un père, et partout on disait qu’Antonin était un présent fait à la terre par le ciel.

Les nations les plus éloignées et les plus indépendantes le prenaient pour arbitre de leurs différends. La Bactriane et l’Hyrcanie lui envoyèrent des ambassadeurs. Stangorus et Pharasmane, rois, l’un des Indes, l’autre d’Ibérie, ainsi qu’Abgare, prince arabe, vinrent à Rome pour rendre hommage à ce monarque vertueux. Le roi des Parthes étant entré en Arménie à la tête d’une armée, une lettre d’Antonin suffit pour le déterminer à évacuer ce pays.

Faustine, sa femme, peu digne d’un tel époux, l’affligea par son orgueil et par son inconduite : Antonin montra la même patience que Socrate ; il aima mieux souffrir ses caprices que de rendre, par un divorce, ce scandale public. Il supporta ses désordres pendant trois ans. Lorsqu’elle mourut, le sénat lui décerna sans pudeur des statues, des jeux, des temples et des prêtres : Antonin n’aurait pas dû le permettre ; il était plus honteux et plus insensé de laisser usurper le ciel par les vices, que de le faire, comme les poètes, assiéger par les Titans.

Il semblait que le destin, aveuglant les hommes, les portât à diviniser tant de princes sanguinaires et de femmes adultères, pour rendre les dieux de l’Olympe méprisables, et pour accélérer la chute du polythéisme. Partout alors, malgré la lumière de ce siècle, les Romains, disposés à rendre un culte religieux au vice, se montraient injustes et cruels pour le culte le plus moral, le christianisme. Ils regardaient les partisans de cette secte comme des hommes turbulents et dangereux, dont les principes tendaient au bouleversement de l’état : et lorsque tout le reste de l’empire bénissait la justice et la clémence de l’empereur, les chrétiens, persécutés, se voyaient, sous les plus légers prétextes, emprisonnés, torturés et livrés aux bêtes féroces. Justin, célèbre par son éloquence, et qui le devint plus encore dans la suite par son martyre, entreprit alors de dissiper ces injustes préventions : il publia une éloquente apologie de la doctrine et des mœurs des chrétiens, l’adressa à l’empereur, à ses fils adoptifs, au sénat et au peuple romain, et se plaignit avec force de la violation des lois, et de la tyrannie qui infligeait à tant de citoyens des châtiments affreux, sans qu’on pût les convaincre d’aucun des crimes dont on les accusait.

Antonin était digne d’entendre la vérité ; il rendit un décret favorable aux chrétiens. La persécution, dit-il, ne fait qu’accroître leur nombre, et nous défendons de les inquiéter. Si quelqu’un les accuse sans qu’ils aient enfreint les lois, et seulement parce qu’ils sont chrétiens, on doit les absoudre et punir les accusateurs.

Tant que ce prince vécut, l’église jouit d’une profonde tranquillité. Comme les intentions de l’empereur étaient toujours pures, il ne sentait pas le besoin de les cacher ; et ses édits furent toujours motivés. Quoiqu’il fût doué d’un grand discernement, il se défiait de ses lumières ; et, dans les questions épineuses ; il consultait modestement les plus savants jurisconsultes, Marcellus Jabolinus, et d’autres personnages illustres, livres vivants dont il aimait à s’entourer.

Aussi constant que sévère dans ses choix, l’intrigue, qui ne se plaît qu’aux changements, ne trouvait ni espoir ni aliment dans sa cour. Les courtisans ne pouvaient prendre que le masque de la franchise pour plaire à un prince aussi sincère. Il était si ennemi de tout art et de toute fausseté, que, lorsqu’on lui proposa de remplacer par des dents artificielles celles qui lui manquaient, il répondit en riant : Rien de faux n’entrera jamais dans ma bouche, ni n’en sortira.

Son système pacifique devait trouver beaucoup de détracteurs au milieu d’un peuple guerrier : mais lorsqu’on vantait en sa présence, avec l’expression du regret, les exploits de César et de Trajan, il répétait le mot de Scipion : Je trouve plus de gloire à sauver un citoyen qu’à tuer mille ennemis.

Si les orages politiques ne troublèrent pas l’empire, il fut désolé par plusieurs fléaux de la nature ; mais l’ordre que maintenait Antonin dans ses dépenses le mit à portée de réparer largement les pertes que fient éprouver à Narbonne, à Antioche, à Carthage, de grandes disettes, des incendies, des tremblements de terre, et à Rome une forte inondation du Tibre.

Après avoir pourvu aux besoins de la république, il ne négligea point ce. qui pouvait augmenter son éclat. Les ports de Terracine et de Gaëte, les bains d’Ostie, les aqueducs d’Antium, furent d’illustres monuments de sa grandeur. L’an 900 de Rome il célébra les jeux séculaires avec une grande pompe, et satisfit la passion du peuple pour les spectacles, par de magnifiques combats de gladiateurs et de bêtes féroces.

Les princes qui règnent suivant la justice ne craignent pas la lumière ; Antonin protégea les lettres et encouragea les talents. L’époque du règne d’Adrien n’avait produit d’autres écrivains que le sage Plutarque, Arrien, Suétone et Florus : Phlégon, affranchi de ce prince, avait aussi composé beaucoup de livres, dans un desquels les historiens ecclésiastiques ont remarqué un passage où cet auteur parlait de l’éclipse arrivée le jour de la Passion, dans la quatrième année de la deux cent deuxième Olympiade. Le temps où vécut Antonin fut le plus fécond en savants. On y vit briller Appien d’Alexandrie, auteur de l’histoire éloquente des guerres civiles de Rome ; Gallien de Pergame, émule d’Hippocrate ; Maxime de Tyr, platonicien ; Élien, naturaliste ; l’abréviateur Justin ; Diogène Laërce, auquel on doit les vies de plusieurs philosophes, et l’éloquent Hérode Atticus, dont malheureusement aucun ouvrage entier n’est parvenu jusqu’à nous. Apollonius le stoïcien vivait encore dans ce temps : l’empereur le fit venir à Rome pour donner des leçons de philosophie à Marc-Aurèle. A son arrivée, ce philosophe orgueilleux refusa de se rendre au palais, soutenant que c’était au disciple à venir trouver le maître. Antonin, après avoir dit qu’il s’étonnait qu’Apollonius trouvât le chemin plus long de sa maison au palais que de Chalcis à Rome, lui envoya Marc-Aurèle. Ainsi la modestie, sous la pourpre impériale, visita humblement la vanité sous le manteau de la philosophie.

Toutes les réformes ordonnées par l’empereur dans la législation, parurent dictées par la justice et par l’humanité. Il défendit d’ajouter des tortures aux supplices : La mort, disait-il, expie le crime et sert d’exemple, les tourments n’inspirent que la pitié pour les criminels.

Il ne permit pas aux maris coupables d’infidélités d’accuser leurs femmes d’adultère. Toutes les lois fiscales furent adoucies par lui. On conspira une fois contre ce bon prince ; le sénat exila les conspirateurs mais l’empereur défendit de pousser plus loin les informations. Ne cherchez pas, dit-il, les complices ; il me serait trop pénible de savoir que plusieurs citoyens ne m’aiment pas. Après une longue résistance,  le sénat, .triomphant de sa modestie, le força d’accepter le titre de père de la patrie ; et le prince qui le mérita le mieux fut celui qui le refusa le plus longtemps.

L’an 159 de Jésus-Christ, Antonin, attaqué soudainement, à la suite de son repas  d’une fièvre violente, prévit sa mort, confirma l’adoption de Marc-Aurèle, fit transporter dans l’appartement de ce prince l’image d’or de la Fortune, qu’on gardait toujours dans la chambre de l’empereur ; donna pour dernier mot d’ordre au tribun l’égalité d’âme ; et tranquille à la fin d’une carrière remplie de vertus et exempte de vices, il parut s’endormir plutôt qu’expirer.

Il mourut dans la soixante-quinzième année de sa vie, la vingt-troisième de son règne. Un regret universel et des larmes sincères honorèrent sa mémoire. Le plus grand éloge qu’on puisse faire de cet excellent empereur se trouve contenu dans ces paroles adressées au sénat par son illustre successeur : Je retrace sans cesse à mon esprit, dit Marc-Aurèle, les qualités de  mon père adoptif, que je veux, que je dois prendre pour modèle. Rien n’égalait la douceur de son caractère, la sagesse de son esprit, sa prudence avant d’agir, la fermeté de ses résolutions : ennemi de la vaine gloire, indifférent pour les honneurs et les distinctions qui ne flattent que la vanité, le désir seul de remplir ses devoirs dirigeait ses actions : de là son amour pour le travail, son assiduité à l’étude, sa disposition à écouter tout avis utile, sa justice inflexible, son habileté pour distinguer les circonstances qui permettent l’indulgence, de celles qui exigent la rigueur. Il remplissait les devoirs d’ami comme ceux d’empereur : jamais ceux qu’il aimait, ne sentaient le poids de son autorité : son amitié, complaisante ne connaissait pas l’exigence ; il désirait le sentiment, et non l’hommage. Ceux qui s’étaient attachés à Antonin, particulier, ne le trouvèrent jamais changé par sa fortune : fidèle et constant, ses affections n’étaient pas impétueuses ; mais si elles n’allaient jamais jusqu’à la passion, d’un autre côté elles ne laissaient à craindre ni le dégoût ni le caprice.

Modéré dans ses désirs, il se contentait de peu : toujours content de son sort rien n’altérait la sérénité de son âme ; aucun trouble, aucun désordre secret ne l’empêchait d’exercer sa sagacité pour prévoir l’avenir. Un premier coup d’œil, un premier mouvement ne décidèrent jamais ses jugements et ses démarches ; il examinait tout en détail, sans s’émouvoir, sans s’agiter, sans donner aux choses plus d’importance qu’elles n’en méritaient.

L’ordre le plus sévère régnait dans les finances de son gouvernement ; il supportait sans s’irriter les railleries de ceux qui taxaient d’avarice son économie.

Trop grand pour être vain, la flatterie fut sans pouvoir auprès de lui ; il supprima toutes ces acclamations banales prodiguées aux tyrans comme aux bons princes, et qui ressemblent plus à la licence qu’au respect.

Il honorait les Dieux sans superstition, et cherchait à se concilier l’affection des hommes sans se rendre populaire aux dépens de sa dignité. Une sagesse uniforme l’éloignait de tout excès, le maintenait toujours dans un juste milieu. L’attrait des innovations ne pouvait l’en détourner. Son affabilité n’avait rien d’affecté, parce qu’elle venait du cœur.

Toujours simple et sans faste, il prouvait par son exemple qu’un prince, pour se faire respecter, n’a besoin ni de pourpre sur ses habits, ni d’ornements, sur son trône, ni de statues dans son, palais, ni de gardes près de sa personne ; et qu’en se rapprochant, dans sa manière de vivre, des citoyens il n’en conserve à leurs yeux que plus d’élévation et de vraie grandeur.

Son esprit était orné mais dans la juste mesure qui convient à un prince. On ne trouvait pas en lui un érudit, un rhéteur, un sophiste, mais un sage. Sa raison, perfectionnée par la lecture et par la méditation, le rendait capable de commander aux autres et de se gouverner lui-même. Comme, il ne se piquait pas d’exceller dans les sciences, dans les lettres et dans les arts, il ne se montra jamais jaloux de la supériorité des hommes qui en faisaient leur unique étude. Sa munificence encourageait leurs succès ; il honorait les vrais philosophes, et méprisait ceux qui abusaient de ce nom pour masquer leurs erreurs ou leurs vices.

Il ménageait sa santé, mais sans délicatesse ; sa sobriété, lui fut plus utile que ses médecins, et la tempérance conserva sa force.

La solidité de son esprit rendait sa conduite aussi régulière que ses pensées étaient justes. Ses occupations, ses amusements furent constamment les mêmes : un jouir de sa vie ressemblait à tous les autres.

Son administration était franche et sans mystère. Au comble de la grandeur il ne s’abandonna point aux délices de la vie ; il savait jouir des plaisirs avec modération, et, supporter les privations sans regrets. Ses largesses, réglées par la justice, n’avaient point pour objet de capter la faveur de la multitude, mais d’acquitter une dette demandée par le besoin ou exigée par la coutume.

S’il donna des jeux et des spectacles, ce ne fût point par faste, mais pour se conformer aux usages. Tous les ouvrages qu’il construisit furent, des monuments, non d’orgueil mais d’utilité.

On n’inventa dans son palais ni de nouveaux mets, ni de nouvelles modes, ni de nouvelles voluptés ; ce qu’on trouvait de plus simple était ce qui lui plaisait davantage. Exempt de dureté, de témérité, de cupidité ; bon, sage et modéré en tout, il méritait qu’on lui appliquât ce qu’on à dit de Socrate, qu’il était el seul mortel capable de s’abstenir, et de jouir des biens, dont le commun des hommes n’a jamais ni la sagesse de bien user, ni la force de se priver.

Après avoir, entendu cet éloge de la sagesse prononcé par la vérité, le sénat décerna unanimement à Antonin le pieux les honneurs divins. Son apothéose n’étonna ni le riel ni la terre.