Les rapports étroits qui existaient entré le Conseil amphictyonique et le sanctuaire du Dieu-prophète nous obligent à reporter notre attention sur le temple de Delphes, bien que nous devions réserver pour plus tard l’Oracle en lui-même, son origine et les particularités singulières qui s’y rattachent. Il suffit, en ce moment, de rechercher quelle fut l’influence du temple de Delphes sur les relations internationales des Grecs, influence plus générale et plus manifeste que celle des Amphictyons, et qu’il n’eût pas exercée cependant si ses rapports avec la ligue amphictyonique ne l’eussent désigné comme le sanctuaire même de la Grèce. Les témoignages anciens ont raison de dire que l’oracle établi sur le Parnasse remontait à une haute antiquité, mais qu’il n’avait dans le principe rien de commun avec Apollon, qu’il appartenait à Gæa, Thémis ou Poséidon, jusqu’au moment oit Apollon s’en empara violemment, ce qui signifie qu’un peuple pour qui Apollon était la divinité par excellence s’était emparé du sanctuaire et avait mis son Dieu à la place de ceux qui, au même endroit, dévoilaient l’avenir. Le culte d’Apollon était commun à toute la Grèce. La croyance à une divinité agissant par la lumière et la chaleur, divinité victorieuse des rigueurs de l’hiver, donnant la vie à la nature et en hâtant le développement, mais quelquefois aussi divinité destructrice, quand la chaleur devient l’incendie, était un dogme général, aussi vieux que la nation elle-même. Les Grecs l’avaient apporté avec eux de leur patrie originaire ; ils ne l’avaient pas, comme on l’a dit, emprunté à l’Asie postérieurement à la migration des Ioniens, et si nous trouvons chez des races asiatiques une divinité correspondante, que pour ce motif les Grecs honorèrent sous le même nom, il n’en faut conclure que l’accord antique des conceptions religieuses[1]. Peu importe que le dieu de la lumière et du feu ait été partout adoré sous le même vocable ; nous n’oserions même décider si tous les Grecs lui ont dès le principe donné le nom d’Apollon. L’essentiel est de remarquer que le dieu dont les attributions étaient d’abord purement physiques se transforma au point de devenir le symbole de la clarté et de la pureté intellectuelles et morales, et représenta dans la vie humaine l’ordre et le respect de la loi. Les Grecs sont assurément les seuls chez qui Apollon se soit élevé à cet idéal de la puissance morale ; en ce sens, il est vraiment un dieu hellénique et, parmi les Hellènes, ce sont surtout les Doriens qui l’ont conçu de cette façon et lui ont, de tout temps, rendu des honneurs sans pareils[2]. Apollon est en possession, à Delphes, de toute sa valeur morale ; il y règne comme prophète et comme législateur ; or ce sont les Doriens, surtout les Spartiates qui, dès le début, entretinrent avec Delphes les relations les plus actives et les plus étroites. Les Doriens avaient habité jadis la Thessalie, notamment la contrée appelée Hestiaotide[3], et justement Apollon était, dans la vallée de Tempé qui en fait partie, l’objet d’un culte fort analogue à celui de Delphes[4]. Plus tard ils s’avancèrent vers le sud, d’abord jusqu’au mont Œta, puis jusqu’au Parnasse, ou même après l’invasion du Péloponnèse, un certain nombre d’entre eux se maintinrent sur le plateau situé au sud-ouest. Une partie des Driopes, qui occupaient ces parages, en avaient été délogés ; les autres avaient été convertis par les Doriens au culte d’Apollon. Très vraisemblablement les Doriens installèrent eux-mêmes leur dieu dans le sanctuaire de Delphes, à la place de l’ancien. A eux encore revient l’honneur d’avoir, avec l’assistance des populations voisines, institué l’Amphictyonie delphique, réunie plus tard à celle des Thermopyles, ce qui fit du temple de Delphes le principal sanctuaire de tous les peuples fédérés, et à mesure que la ligue s’étendit, de la Grèce entière (κοινή έστία τής Έλλάδος)[5]. Centre religieux d’un tout divisé à l’infini, ce sanctuaire était presque le seul lien entre les diverses parties, mais à lui seul il suffisait à leur redonner une sorte d’unité. L’influence de l’Oracle fut considérable jusqu’aux guerres médiques, et souvent bienfaisante[6] ; elle n’alla pas pourtant jusqu’à prévenir les guerres entre des nations si opposées d’intérêts et à les réunir en un état confédéré ni même en une fédération d’États. L’épreuve ne fut même pas tentée, car la nature du pays y faisait obstacle, aussi bien que les préjugés des peuples. Nulle part on ne trouve la preuve certaine que l’Oracle ait été constitué arbitre entre les diverses cités, si naturelle que fût son intervention, si fréquente qu’elle ait dû être[7]. Dans la seule expédition en vue de laquelle se réunirent, sinon tous les peuples de la Grèce, du moins le plus grand nombre et les meilleurs, dans la guerre contre les Perses, l’attitude de l’Oracle fut timide et douteuse[8]. Il confirma dans leur neutralité les Argiens et les Crétois[9]. Les réponses qu’en reçurent les Athéniens étaient beaucoup plus propres à les effrayer qu’à relever leur courage, et Hérodote les félicite avec raison de ne pas s’être laissé intimider par ces menaces[10]. Il ne faut pas cependant condamner l’Oracle. La pensée que la puissance persane rendait toute résistance inutile était si générale qu’elle suffit à expliquer les défaillances[11]. Lorsque la suite des événements et surtout la victoire de Salamine eurent montré ce qu’il eu était, l’Oracle devint plus encourageant[12]. Après la bataille de Platée, on le consulta sur les actions de grâces à rendre aux dieux, et ce fut avec son assentiment que fut fondée, sur la proposition d’Aristide, une fête fédérale en l’honneur de Ζεύς Έευθέριος, à laquelle devaient prendre part tous les Grecs qui s’étaient armés pour la cause commune[13]. On savait que ces fêtes étaient un moyen d’entretenir chez les Grecs l’esprit de solidarité ; c’est pourquoi la Pythie avait autrefois conseillé le rétablissement des jeux olympiques. Pour la même raison, Apollon était honoré à Olympie sous le nom de Θέρμιος, qui n’est qu’une forme de Θέσμιος, comme auteur des règlements en vigueur pour la célébration des fêtes[14]. Ce fut encore cette considération qui porta l’Oracle, après la première guerre sacrée, à faire des jeux pythiques une fête nationale analogue à celles d’Olympie. Parmi les causes qui influèrent sur les affaires de la Grèce, on doit citer en premier lieu l’établissement des colonies. S’il est vrai qu’elles aidèrent au développement et à la prospérité de la Grèce, soit en prévenant les ébranlements et les révolutions que n’eut pas manqué d’amener dans la métropole une population exubérante, soit en créant des relations au delà des mers, et en propageant chez les barbares les coutumes et la civilisation grecques, c’est à l’oracle de Delphes que revient le mérite de les avoir réclamées et dirigées, d’après un plan méthodique, car on ne s’exposait guère à envoyer une colonie sans le conseil du Dieu[15]. Il s’entendait ou plutôt les prêtres qui parlaient en son nom s’entendaient mieux que personne à indiquer les lieux qui offraient le plus de chances de succès. Ils possédaient sur les contrées étrangères et sur les relations que l’on pouvait nouer avec elles les renseignements les plus précis, et composaient leurs réponses d’après ces données. Les affaires intérieures des États grecs étaient souvent aussi réglées suivant les instructions de l’Oracle. C’est de lui que la législation de Lycurgue avait reçu sa sanction ; quelquefois même Apollon en est désigné comme l’auteur[16]. Les lois de Zaleucus avaient été données aussi sur l’ordre du Dieu et recommandées par lui comme un remède aux dissensions intestines dans lesquelles s’épuisaient les Locriens Épizéphyriens[17]. Solon avait été imité également par Apollon à prendre en main le gouvernail de l’État, et lorsque les Cyrénéens demandèrent à Delphes le moyen de rétablir leurs affaires compromises, ils rapportèrent le conseil d’en charger un citoyen de Mantinée[18]. Enfin les règlements de Clisthène, qui complétèrent et fortifièrent la constitution d’Athènes, avaient été sanctionnés par Apollon[19]. Bref, on peut affirmer, que l’Oracle eut une influence décisive sur la constitution et la législation de plusieurs États. A lui encore sont dus les adoucissements apportés à la peine du talion, généralement en vigueur dans les temps qui avaient précédé, la poursuite légale des meurtriers substituée à cette coutume barbare, la purification et la réparation dans les cas d’homicide involontaire[20]. De nombreux exemples constatent que les mesures relatives aux choses religieuses, telles par exemple que l’ordonnance des fêtes et des sacrifices, l’introduction de cultes et de rites nouveaux, ne furent non plus jamais adoptées sans que l’on eût consulté le Dieu ? Il est constaté par un grand nombre de témoignages que toutes les entreprises importantes étaient subordonnées à son assentiment[21]. On est donc autorisé à dire que pour les peuples de la Grèce l’oracle de Delphes fut l’autorité suprême et universelle, en dehors de laquelle il ne s’accomplit rien de considérable[22]. Sparte est, entre toutes les cités, celle qui eut avec lui les relations les plus assidues. Nous avons remarqué déjà l’existence de fonctionnaires placés sous les ordres des rois et portant le nom de Pythiens, ou Poithéens, qui avaient mission spéciale de communiquer avec la Pythie[23]. Dans d’autres États doriens, les Théores, que nous voyons désignés comme magistrats, paraissent avoir exercé le même office[24] ; le fait toutefois n’est pas certain. Platon institue, dans sa république modèle, trois Exégètes ou interprètes sacrés qui doivent être choisis par l’Oracle sur une liste de neuf candidats[25] ; il n’est pas douteux que le collège des trois Exégètes fonctionnant chez les Athéniens ait été .choisi, en partie au moins, de la même manière[26]. La renommée de l’Oracle était grande à l’étranger aussi bien qu’en Grèce. Il était interrogé par les Étrusques, parles Romains dès le règne du second Tarquin, par les Phrygiens au temps de Midas, par les Lydiens sous la dynastie des Mermnades. Le Dieu donnait les réponses et recevait en échange les offrandes et les sacrifices de tous les dévots, sans acception de nationalité. N’appartenant en particulier à aucune race grecque, il accueillait les adorateurs de quelque pays qu’ils vinssent. Il ne voulait pas être le Dieu de tel ou tel peuple, mais celui de l’humanité. Quiconque s’approchait de lui avec foi en recevait conseil et assistance. Si l’oracle de Delphes se fût maintenu au-dessus de toute considération particulière et fût demeuré impartial, non seulement vis-à-vis de l’étranger, mais aussi et surtout envers les diverses populations grecques, toujours en lutte, s’il ne se fût jamais inspiré que de la justice et du bien public, sans céder aux suggestions intéressées de tel ou tel État, son prestige n’eut subi aucune atteinte, et son influence sur les relations politiques des peuples eût été plus bienfaisante et plus durable, mais c’était trop demander. Les conseillers et les régulateurs de l’Oracle n’étaient pas toujours inaccessibles aux intérêts mondains ; au lieu de s’élever au-dessus des partis, ils prenaient parti eux-mêmes, et poursuivaient leurs propres avantages, quand. ils auraient dû ne consulter que les principes immuables de la justice divine. Ainsi des considérations d’ordre inférieur dictaient le sens des prophéties. Le nom Δελφοί, de autant que nos sources nous permettent d’en juger, ne fut pas d’un usage général avant le VIe siècle[27]. Cet emplacement avait un autre nom, Πυθώ, qui, d’après l’interprétation la plus vraisemblable, désigne le lieu où l’on interrogeait l’Oracle[28]. Il était situé tout près de la cime du Parnasse appelée λυκώρεια qui plus tard, lorsqu’une ville se fut formée autour du sanctuaire, en devint un des faubourgs[29]. La contrée appartenait au territoire de la ville phocéenne de Crissa ou plus exactement Crisa. Ce n’était pas cependant par les Criséens que le culte d’Apollon avait été institué dans ces lieus, mais bien par les Doriens et par leurs confédérés ; de même les familles sacerdotales paraissent avoir été prises dans des populations différentes. Les plus considérables d’entre ces familles se vantaient de remonter à Deucalion, que la légende donne pour père à Hellen, ancêtre de la race hellénique[30]. Il y avait aussi un γένος des Thrakides[31], dont le nom rappelle la vieille branche des Thraces établie jadis dans plusieurs contrées de la Grèce, à laquelle on rattachait Thamyris, Orphée, d’autres chanteurs encore, et qui passe pour avoir propagé le culte de Dionysos[32]. Comme à Delphes le culte de Dionysos était uni à celui d’Apollon, il est probable que ce rapprochement avait été opéré par les Thrakides. Plus tard, quand déjà on avait élevé sur le Parnasse un temple, en l’honneur d’Apollon, Crisa reçut des étrangers crétois qui prirent une influence considérable sur l’administration du sanctuaire et la direction de l’Oracle[33]. Les richesses du temple grandirent avec son importance ; il se forma une ville tout autour, et le clergé fut de moins en moins disposé à subir la prépondérance des Criséens, propriétaires du temple[34] ; les Criséens commirent d’ailleurs des actes qui allaient contre les privilèges du sanctuaire commun à tous les peuples amphictyoniques. Delphes était en petit un État papal, gouverné théocratiquement ; au premier rang étaient placées les familles nobles ; à leur suite venait une bourgeoisie assez anal partagée et une population rurale composée surtout d’Hiérodules dont l’office consistait à faire le service du temple et à en percevoir les revenus[35]. Dans les familles nobles se recrutaient les magistrats et les prêtres, parmi lesquels les cinq όσιοι semblent avoir formé en quelque sorte un collège de cardinaux. En fait de magistrats, nous trouvons un Roi et plus tard des Prytanes et des Archontes[36]. Il y a trace aussi d’un Sénat (βουλή) et plus tard d’une Assemblée populaire (άγορά)[37]. Comment l’élément ecclésiastique et l’élément civil se partageaient-ils l’autorité, ou l’exerçaient-ils en commun ? Nous ne sommes pas en mesure de répondre sûrement à cette question. Le soin de veiller à la sûreté et à l’inviolabilité du temple et de ses dépendances était dévolu à l’assemblée des Amphictyons ; mais les prêtres étaient seuls chargés d’administrer le temporel, sans préjudice, bien entendu, du service divin et de tout ce qui regardait l’Oracle. Après la chute de Cria, Delphes réclama son indépendance et se déclara quitté de toute subordination vis-à-vis des autres Phocidiens. Ces populations ayant tenté, pour maintenir leurs privilèges, de prendre de vive force la ville et le temple, les Delphiens appelèrent à leur secours les Spartiates qui de tout temps avaient entretenu des relations étroites avec l’Oracle. Les Phocidiens furent forcés de reculer[38], et bien que plus tard les Athéniens se soient déclarés pour eux et leur aient rendu momentanément leur ancienne suprématie[39], Delphes finit, avec l’appui de Sparte, par rester indépendante[40]. Elle témoigna de son mieux sa reconnaissance à ses protecteurs, en se rangeant toujours de leur côté dans leurs démêlés avec Athènes[41]. Mais l’Oracle n’avait pas attendu ce temps pour laisser voir sa partialité et régler ses réponses sur des motifs inavouables. Du vivant de Démosthène, il était décidément tombé en discrédit, au moins en ce qui concernait les affaires politiques, et cet orateur put dire publiquement : la Pythie philippise[42]. |
[1] Voy. Schœmann, Opusc. acad., t. I, p. 338.
[2] Voy. Spanheim, dans ses Notes sur l’Hymne de Callimaque à Apollon, v. 55 ; O. Müller, Æginet., p. 150, et Dorier, t. I, p. 200 et suiv. ; Bœckh, Explic. Pindari, p. 288.
[3] Hérodote, I, c. 56 ; Strabon, IX, p. 437, et X, 475.
[4] Voy. Müller, Dorier, t. I, p. 28 et 202, et Schœmann, Opusc. acad., t. I, p. 345, n. 78.
[5] Plutarque, Aristide, c. 20.
[6] Voy. cependant les réserves judicieuses de Bernhardy (Griechische Litteratur, t. I, p. 399).
[7] La proposition faite aux Corinthiens par les habitants de Corcyre ne fut pas acceptée. Meier, dans sa dissertation ueber die Schiedsrichter, p. 38, cite l’exemple des Athéniens et de quelques états du Péloponnèse prenant à l’amiable l’oracle de Delphes pour juge d’une contestation au sujet de Thurii. Ce fait est dénaturé : ce ne sont pas les Etats qui s’adressèrent à l’Oracle, mais les habitants mêmes de Thurii, divisés en raison de leurs diversités d’origine.
[8] Ænomaüs, cité par Eusèbe (Præpar. Evang., V, c. 23, § 4, et c. 24, § 1).
[9] Hérodote, VII, c. 148 et 169.
[10] Hérodote, VII, c. 139.
[11] Hérodote, VI, c, 112.
[12] Plutarque, Aristide, c. 11.
[13] Plutarque, ibid., c. 21.
[14] Voy. Schœmann, Antiq. grecques, t. II, chap. IV, p. 54.
[15] Cicéron, de Divinat., I, c. 1.
[16] Platon, Leges, I, init.
[17] Schol. de Pindare, Olymp., X, v. 17.
[18] Plutarque, Solon, c. 14.
[19] Hérodote, IV, c. 161.
[20] Pausanias, X, c. 10, § 1.
[21] Platon, Leges, IX, p. 865.
[22] Voy. entre autres, Pausanias, I. VI, c. 9, § 3, et 42, § 4.
[23] Voy. Schœmann, Antiq. gr., t. I, p. 284.
[24] Voy. ibid., p. 173.
[25] Platon, Leges, VI, p. 759.
[26] Les inscriptions nouvellement découvertes, qui constatent l’existence de places d’honneur dans le théâtre d’Athènes, mentionnent un πυθόχρηστος έξηγητής, et un έξηγητής έξ εύπατριδών χειροτονητός ύπό τοΰ δήμου διά βίου. Nous connaissons par d’autres inscriptions un έξηγητής έξ Εύμολπδών ; sur les premières, voy. die Monatsbericht der Berlin. Akad. der Wissensch., 1862, p. 281 ; Έφηρεμ. άρχαιολογ. περ. β., I, p. 98, et Φιλίστωρ, t. III, p. 368 et 458. Il est fait allusion à l’έξηγητής έξ Εύμολπιδών, dans le discours de Lysias contre Andocide, p. 204.
[27] Le nom de Δελφοί se trouve pour la première fois dans un passage d’Héraclite cité par Plutarque (de Pythix Oraculis, c. 21) et dans l’hymne homérique en l’honneur d’Artémis, v. 14, dont l’âge, il est vrai, est incertain, mais qui ne peut guère remonter beaucoup plus haut. D’après Pausanias cependant (X, c.6, § 3), le nom de Δελφοί serait plus ancien que celui de Πυθώ.
[28] Strabon, IX, p. 419 ; voy, aussi Schœmann, Opusc. acad., t. I, p. 341. Welcker (Griech. Gœtterl., t. I, p. 431), et Duncker (Gesch. des Alterth., t. III, p. 299) partagent cette opinion, mais elle est combattue par Pott (Z. K., t. VI, p. 123). On trouve dans Sophocle (Œdipe-Roi, v. 70 et 603) et dans Apollonius de Rhodes (IV, v. 530) une allusion au sens du mot Πυθώ, comme dérivé de πνθάνομαι.
[29] Etienne de Byzance, s. v.
[30] Plutarque, Quæst. gr., c. 9.
[31] Diodore de Sicile, XVI, c. 21 ; voy. aussi Deimling, die Leleger, p. 24, et Welcker, Gœtterlehre, t. I, p. 431.
[32] Voy. O. Müller, Orchomenos, p. 383.
[33] Voy. Schœmann, Opusc. acad., t. I, p. 345.
[34] Peut-être est-ce à cette rivalité qu’a trait la violence (ΰβρις) contre laquelle sont prémunis les prêtres, à la fin de l’hymne à Apollon.
[35] Voy. Zander, dans l’Encyclopédie d’Ersch et Gruber, t. I, 23, p. 405.
[36] Voy. A. Mommsen, Delphische Archonten, dans le Philologus, t. XXIV, 4.
[37] Voy. les indications réunies dans les Antiq. Jur. publ. Græc., p. 394, 4.
[38] Thucydide, I, c. 112.
[39] Plutarque, Périclès, c. 21.
[40] Strabon, IX, p. 423.
[41] Thucydide, I, c. 138 et 123 ; Plutarque, de Pythiæ Orac., c. 19.
[42] Plutarque, Démosthène, c. 20 ; Cicéron, de Divinat., II, c. 57 et 118.