La question de Savoie traverse le règne de Henri II sans s'y perdre. Tant qu'il resta, dans quelque coin de l'Italie, une domination étrangère, l'attrait de la conquête et le besoin de l'équilibre empêchèrent que la porte des Alpes ne se fermât. Le fait qui a vraiment clos la rivalité entre la France et la maison d'Autriche, c'est le Risorgimento : du jour où l'Italie mit entre les deux ennemis son indépendance et son autonomie, la lutte cessa. Mais aussi longtemps que dura cette lutte, les ducs de Savoie ne purent arrêter l'invasion chronique de leurs Etats par le soldat français. Il faudrait plusieurs volumes pour retracer cette histoire, toujours la même au fonds. Nous devons indiquer ici seulement les principales causes des phénomènes qui se produisirent pendant les guerres de religion. Le 18 février 1556, Brissac, gouverneur de Piémont, écrivit au marquis de Pescara, chef de l'armée espagnole en Lombardie, pour lui annoncer officiellement la conclusion de la trêve de Vaucelles et le prier de ne rien innover désormais[1]. Quelque temps après, on commença de délimiter les territoires. Mais les commissaires des deux parties ne purent s'entendre, et, le 15 juillet, ne voyant plus moyen d'accord, ils cessèrent leur travail : les dossiers furent envoyés à chacun des deux rois pour en décider[2]. Le traité de Vaucelles laissa donc la question de Savoie ouverte, moralement et matériellement. Henri II continua de franciser les pays annexés. On sait que François Ier avait créé un Parlement à Turin. En 1556, le Conseil royal examina le projet d'établir à Lyon un autre Parlement, dont le ressort comprendrait le Lyonnais, le Forez, le Bugey et la Savoie ; à Chambéry serait installé un siège présidial. Comme tant d'autres institutions du règne de Henri II, celle-ci n'était qu'un moyen d'enrichir le Trésor : il s'agissait de tirer deux cens mil escuz de finance pour création des offices. L'opposition très résolue du Parlement de Paris, qui ne consentit pas à laisser réduire sa juridiction, suffit sans doute à faire tomber le projet[3]. Le Piémont, on l'a vu, était organisé, depuis longtemps, comme une province française. Le gouvernement royal, profitant du répit que lui donnait la trêve, tâcha d'étendre cette organisation à la ville de Casal et au marquisat de Montferrat. Le cas de la ville et du marquisat était, semble-t-il, singulier. En relations fort courtoises avec la maison ducale de Mantoue, Henri II inclinait à lui restituer ces terres, pourvu qu'on laissât aux troupes françaises l'usage des forteresses. Mais les habitants refusaient énergiquement d'accepter de nouveau la domination des Gonzague. Ceux-ci et leurs anciens sujets assourdissaient le Roi de supplications contradictoires. Après la trêve, les seigneurs de Mantoue réclamèrent qu'on leur rendît au moins les droictz et revenuz de justice de l'Estat de Montferrat[4]. Le gouvernement royal commença par remettre la décision de cette affaire à Brissac ; puis, finalement, dans les derniers jours du mois d'août 1556, Henri II donna pleine satisfaction aux Gonzague et leur permit de tirer les revenus[5]. A cette époque, un conflit se produisit entre les Piémontais et les habitants de Casal, au sujet de l'organisation des ressorts judiciaires. Un projet, élaboré par Brissac et le Parlement de Turin, tendait à soumettre les gentilshommes du pays de Casal à la juridiction de ce Parlement : il s'appuyait sur un privilège, octroyé par François Jr et confirmé par Henri II, suivant lequel toutes les nouvelles conquêtes devaient ressortir à Turin. Mais les gentilshommes de Casal envoyèrent des ambassadeurs à la cour pour déclarer qu'ils préféraient dépenser tout leur bien plutôt que de se soumettre à Turin[6]. Le conflit durait encore lorsque éclata la guerre de 1557. Le départ de l'expédition de Guise anima beaucoup la vie économique du Piémont, qui fournit la plus grosse part du matériel[7]. Puis, les opérations militaires se poursuivirent sous la direction de Brissac. La grande victoire, remportée par Emmanuel-Philibert à Saint-Quentin, le 10 août 1557, produisit comme il était naturel, un réveil du sentiment loyaliste dans les anciens Etats de Savoie : mouvement très léger, d'ailleurs, et qui ne porta aucun résultat, malgré la propagande des agents secrets et la diffusion de placards anti-français. A Bourg-en-Bresse et dans les pays voisins de la Franche-Comté, les menées du baron de Bollwiller, des espions espagnols et de quelques hobereaux réussirent à faire naître une conspiration, qui finit par un long procès[8]. En Piémont, la population resta calme et docile. Le zèle plus vigoureux du gouvernement royal contre
l'hérésie, en 1557, se fit sentir dans les vallées vaudoises. Au val
d'Angrogna, la persécution devint insupportable. Comme leurs frères de
France, les Vaudois invoquèrent les bons offices des protestants étrangers et
surtout des cantons helvétiques. Le 1er juin 1557, le conseil de Berne
écrivait au maréchal de Brissac et au président de Birague : Estants nous et nous très chiers alliéz de Zürich, Basle et
Shaffhusen advertys d'ung mandement envoyé par la Royalle Majesté de France
aux sieurs président et Parlement de Turin, 27e jour de novembre dernièrement
passé, contre les fidèlles habitans en Angrognie, Tour, Boby et aultres lieux
en Piedmont, contenant de procéder contre eulx ensuyvant l'édict du feu roy
Françoys en toute rigueur et par force, pour les enduire à se despourter de
leur religion, ou de les punir et extirper, l'exécution de quoy avons entendu
à vous estre commise, avons ensemble advisé d'envoyer nostre ambassade vers
la Royalle Majesté pour l'humblement prier lesdits fidèlles avoir en bénigne
recommandation et leur faire grâce, les laissant vivre en leur religion
évangélicque[9]. Les ambassadeurs
des cantons helvétiques, partis le 28 mai, virent Henri II à Compiègne dans
les premiers jours de juillet : à leur supplique le Roi répondit par des
paroles flatteuses, mais qui n'eurent pas de suites réelles[10]. L'année 1558 fut des plus mauvaises pour le Piémont : Brissac, privé de ressources et d'une grande partie de ses troupes, se maintint avec peine contre les Espagnols ragaillardis. Affaiblie militairement, la domination française attirait encore les paysans de la vallée du Pô, très hostiles aux soldats de Philippe II. Aux confins, on voyait les habitants du territoire espagnol venir prêter serment de fidélité aux capitaines français, qui gagnaient peu à peu les villages sans coup férir. La Lombardie même était une terre mouvante, où les agents du Catholique ne se sentaient pas en sécurité[11]. Ces faits paraissent d'autant plus singuliers que Brissac, mal pourvu par le gouvernement royal, dut augmenter beaucoup les impôts du Piémont et du Montferrat, en l'année 1558 : aux gens d'église mêmes fut appliquée la règle du royaume, et ils payèrent les charges militaires pour leur portion[12]. L'œuvre vraiment belle et originale, que les serviteurs de la royauté avaient accomplie dans les pays alpins, pouvait résister aux plus terribles secousses de la guerre. Les diplomates la détruisirent tranquillement au bout de la plume. La plante fut tranchée en pleine vitalité. Les contemporains ont assez décrit la douleur qui en résulta. Le mariage de Savoie, cause de joie, d'une joie puérile pour Henri II, apparut aux ouvriers de la conquête comme un marché déshonorant, par lequel on reniait leur zèle et leurs efforts. Les problèmes, nés des clauses mêmes du traité, devaient inquiéter la population piémontaise et le gouverneur Brissac. C'était surtout la question du modus vivendi à établir entre les territoires que recouvrait le duc de Savoie et les cinq villes laissées au roi de France. Quelle portée donner à l'article qui réservait ces cinq villes avec leurs finages, mandemens et juridictions ? Quelle serait leur vie économique, une fois séparée de celle des autres régions du Piémont ? Enfin, comment assurer leurs communications avec le royaume d'outremonts ? D'autre part, il était bien difficile de payer et de licencier les troupes qui garnissaient le Piémont : on ne pouvait tirer l'impôt de populations averties qu'elles passeraient bientôt sous un régime nouveau, et le gouvernement royal refusait d'envoyer de l'argent dans un pays qui ne lui appartenait plus[13]. Pour résoudre tous ces problèmes, il n'y avait d'autre moyen que la banne volonté des deux parties. Or, Emmanuel-Philibert tirait de ses infortunes passées le droit d'être exigeant. Il avait vu son père, Charles II, pauvre et exilé ; lui-même avait souffert plus que prince de son temps : il pensait ne devoir aucune gratitude à ceux qui, ayant usurpé ses Etats, les restituaient par nécessité. Son attitude, dans l'exécution du traité, fut d'un plaideur âpre, tenace et méticuleux. Il eut beau jeu : à la cour de France, on croyait volontiers qu'une réconciliation entière avait été scellée par le mariage de Marguerite, et on ne doutait point de l'amitié de celui que Henri II avait appelé mon frère et que François II révéra comme son bon oncle[14]. D'ailleurs, après les grandes secousses qui avaient agité les esprits, durant les négociations de Cercamp et du Cateau-Cambrésis, une indifférence apathique, devant la partie finie et perdue, empêchait les Français de s'intéresser aux affaires extérieures. Ils usaient toute leur vigueur à se haïr mutuellement. Parmi ces gestes d'aveugles, un homme gardait une figure héroïque, c'était Brissac, gouverneur du Piémont. Brantôme, dans le grand nombre d'anecdotes et de traits qu'il rapporte au sujet de la paix de 1559, cite du maréchal une phrase qui exprime toute la douleur de ce noble soldat. Voylà disait Brissac en montrant les forteresses qu'on démolissait, voylà les beaux chefs-d'œuvre où nous nous amusons maintenant, après tant de peynes, de travaux, de despenses, de morts et de blessures depuis trente ans[15]. Sans instructions précises du gouvernement central et forcé de ménager les sentiments d'un prince qui venait d'épouser la sœur du Roi, sommé d'ailleurs de livrer les clefs des villes à des agents dont le mandat n'était même pas régulier, il devait résoudre des difficultés innombrables, vaincre toutes sortes de peines matérielles et morales[16]. Nous avons vu quelle générosité Henri II avait mise, après la conclusion du traité, dans sa manière d'en interpréter les clauses. Il appliqua cette bienveillance non seulement aux Etats du duc de Savoie, mais à ceux du duc de Mantoue. Le 29 juin 1559, — jour même de la joute tragique, — il envoyait à Brissac l'ordre de faire cesser la démolition des forteresses du Montferrat[17]. Son successeur, François II, voulut accentuer encore cette attitude. A la fin de juillet, des conférences eurent lieu à Turin entre le gouverneur et les agents d'Emmanuel-Philibert. Du nouveau Roi, Brissac avait reçu l'ordre formel de ne retenir qu'un mille de territoire autour de chacune des cinq villes : le duc s'engageait toutefois à fournir des vivres à celles-ci à un prix modéré. En outre, François II fit remettre à son oncle le château de Miolans, propriété particulière de la couronne, qui l'avait acheté ; il lui offrit de même la plus grande partie de l'artillerie restée dans l'île de Corse, toutes les pièces que François Ier avait trouvées dans les États de Piémont et de Savoie lors de l'invasion et toutes celles qui y avaient été construites ensuite, plus quatre galères et cent hommes d'armes[18]. Que pouvait faire le gouverneur devant un tel parti pris de générosité ? Accablé de supplications, d'injustes remontrances, de blâmes mal déguisés et parfois d'aigres menaces, il défendit pourtant article par article les droits de son maître ingrat. Le lundi 31 juillet, il restituait la place de Valenza, — cette ville dont la prise avait illustré les débuts de la campagne de Guise, non point à Emmanuel-Philibert, mais aux Espagnols qui y mirent aussitôt une garnison de cinq compagnies. A Casal, il fallut lutter, pendant plus d'une semaine, contre la population : les habitants refusaient d'accueillir les représentants du duc de Mantoue[19]. Depuis la conclusion du traité, Brissac était mal vu de la
cour. Il devait lutter surtout contre l'hostilité de Marguerite de France.
L'attitude de cette princesse, qui avait toujours été entourée de respect et
d'amour, causait une surprise douloureuse aux serviteurs anciens de la
couronne. Des personnes malignes excitaient le mécontentement de la duchesse.
Anne de Cossé écrivait au maréchal, le 5 juillet : On
a dict à Madame Marguerite que vous aviez escript que vous rongneriez les
ongles de sy près à M. de Savoie que vous le garderiés bien de faire le
mauvais : qui les esgrit fort[20].
Emmanuel-Philibert traitait ouvertement Brissac comme un ennemi de sa maison[21]. Et Marguerite,
docile à son époux, intervenait en personne pour briser la résistance du
gouverneur : Pour ce que le bon traictement que j'ay
tousjours eu envye de faire à vous et aulx vostres mérite quelque faveur,
j'ay espérance qu'en faisant le service de Sa Majesté, vous ferez aussy pour
mon seigneur et mary de sorte que chacun se trouve content de vostre bon
devoir et administration[22]. Ces brèves indications sur l'histoire du gouvernement de Brissac peuvent servir pour caractériser les rapports d'Emmanuel-Philibert avec les représentants du roi de France, qui se succédèrent dans les cinq villes. La politique du duc poursuivit ses fins par deux moyens : d'une part, rendre la vie intolérable à ceux des Piémontais qui étaient restés sous la domination française ; d'autre part, profiter des guerres de religion pour empiéter peu à peu sur les terres du Roi. Dès le mois d'août 1559, l'époux de Marguerite paralysait le commerce et le ravitaillement des cinq places et entourait leur banlieue d'un cercle de douanes arbitraires. Le duc de Guise et le cardinal de Lorraine, ministres de François II, se plaignirent d'une si prompte impertinence[23]. Non content de restreindre les droits garantis au Roi et à ses sujets par le traité, Emmanuel-Philibert s'efforçait encore d'attirer à lui les plus anciens serviteurs de la France, et peu s'en fallut qu'il ne réussît à séduire la célèbre famille de Birague : le Très-Chrétien dut intervenir pour faire cesser les intrigues de son bon oncle[24]. L'histoire des relations entre la maison de France et la maison de Savoie, de 1559 à 1601, de la paix du Cateau-Cambrésis au traité de Lyon, n'offre ainsi, à première vue, qu'une tapisserie de chicanes et de conflits mesquins. Il suffira d'en tracer le récit sommaire. La mort de François II procura au duc l'occasion d'empiéter de nouveau sur les territoires qui appartenaient encore à la domination française. D'innombrables disputes s'élevèrent au sujet de la justice, des finances et du commerce, autour des cinq villes, désormais fameuses, de Turin, Chieri, Villanuova, Chivasso et Pignerol[25]. L'affaire la plus marquante fut celle du marché de Carmagnole, bourg français, qu'Emmanuel-Philibert ruina par l'institution d'un marché à Carignan[26]. En 1561, on réunit des conférences à Saint-Just près Lyon, pour examiner les réclamations réciproques et régler les différends. Pierre Séguier et Antoine Chandre représentaient Charles IX. Emmanuel-Philibert y délégua Cassiano dal Pozzo, Ottavio di Osasco et Perrin Belli, auxquels furent adjoints Girolamo della Rovere, évêque de Toulon, et le secrétaire Giovanni Fabri. L'accouchement de la duchesse Marguerite, qui mit au monde un fils, Charles-Emmanuel, le 12 janvier 1562, rendit plus faciles les négociations[27]. D'autres conférences eurent lieu à Melun la même année, puis à Blois. Catherine de Médicis était alors engagée dans la première guerre civile. Accablée par les difficultés intérieures, elle résolut de sacrifier les places fortes du Piémont pour obtenir un allié fidèle sur les frontières du Dauphiné et de la Provence. Florimond de Robertet, sieur d'Alluye, et Charles de Birague négocièrent une convention, dont la cour suivit les pourparlers avec indifférence. En août 1562, le cardinal de Lorraine, qui se rendait au concile de Trente, signait, au nom du Roi, l'accord de Fossano : par cet acte, les Français abandonnaient Turin, Chivasso, Chieri et Villanuova d'Asti ; ils retenaient temporairement Pignerol et recevaient, en échange des quatre villes cédées, Savigliano et Perosa. Ces restes ne furent pas très longtemps en possession du Roi : Henri III, passant par le Piémont en 1574, les restitua bénévolement à Emmanuel-Philibert. Des conquêtes faites jadis au delà des Alpes, le Très-Chrétien ne gardait plus que le marquisat de Saluces : occupé par Charles-Emmanuel en 1588, puis repris par Henri IV, il lit retour définitivement au duché de Savoie par le traité de Lyon, en 1601[28]. Cette liquidation n'offre pas grand intérêt pour l'histoire de France. On trouve, à chaque étape des négociations, les mêmes procédés d'astuce et de ruse chez les ducs, la même faiblesse et la même incurie chez les Rois, jusqu'au jour où le Béarnais mit fin à ces marchandages. Une fois l'impulsion donnée en irm et l'attention du gouvernement royal détournée de ce côté, la domination française ne pouvait que glisser vers une complète déchéance. On voudrait considérer ici brièvement l'influence de la question de Savoie sur le cours des guerres civiles. Henri II crut établir, par le mariage de sa sœur avec Emmanuel-Philibert, un allié fidèle aux portes de son royaume. Mais une alliance est toujours dirigée contre un ennemi commun. Quel devait être cet ennemi ? L'Espagne ou les protestants. Or, le duc de Savoie, lié à la maison d'Autriche par toute sorte de dettes et sachant bien, d'ailleurs, qu'une reprise des hostilités le conduirait de nouveau à la perte de ses États, s'efforça désormais par tous les moyens d'empêcher la rupture entre les monarchies rivales. Comme le rapprochement des rois ennemis s'était opéré, au Cateau-Cambrésis, sous la peur de l'hérésie, il fallait, pour le maintenir, exciter à la cour de France la haine contre les protestants. A cette tâche, Emmanuel-Philibert inclinait encore pour des raisons particulières : son ambition, orientée vers Genève, pensait trouver dans les guerres religieuses une occasion de s'en emparer ; il eût ainsi gagné double profit, en recouvrant des terres qui avaient échappé jadis à sa maison el, en détruisant le foyer d'hérésie dont le rayonnement attirait chaque jour davantage ses sujets. Empêcher une nouvelle rupture entre le Très-Chrétien et le Catholique, fermer définitivement la route aux invasions françaises en Italie, profiter de la faiblesse des Valois pour leur enlever ce qu'ils avaient gardé outremonts, et, d'autre part, s'emparer de Genève et extirper la secte de son duché, telles étaient les fins que poursuivit Emmanuel-Philibert. Le meilleur moyen de les atteindre lui parut justement de favoriser en France les discordes religieuses. Aux heures les plus graves, comme en 1572, l'influence du duc de Savoie fut presque aussi décisive que celle du duc d'Albe. On peut saisir, dans les premières années qui suivirent la
paix, les signes très nets de cette attitude. Par le tumulte d'Amboise, le
règne de François II marque le début des troubles civils. De tous côtés, dans
le royaume, des conflits éclatent ; à travers les provinces, des troupes
fanatiques courent aux armes pour l'attaque ou pour la défense religieuse. Le
Roi publia l'édit de Romorantin, qui dressait des mesures sévères contre la propagande
des dissidents. Bientôt après, il dut fixer à Fontainebleau, pour calmer les
esprits, la réunion d'une assemblée des Notables, à la fin du mois d'août
1560. Dans ces circonstances critiques, c'était à son oncle de Savoie que François II s'adressait pour exprimer à la
fois le dépit et la tristesse que lui causaient les événements[29]. Le 31 août, il
lui envoyait une longue missive, lui racontant avec détails les misères de
son royaume ; il lui exposait l'urgence de réunir un concile général ou, à
son défaut, un concile national pour mettre peine de
réduire la religion en sa pristine splendeur, corriger ce qu'il y a de
dépravé et corrompu aux mœurs des gens d'Eglise, et montrait le désir
qu'il avait de voir assemblés les députés de la nation, pour oyr, écrivait-il, les
plaincles, doléances de tous mes subjectz. Il disait sa rancune contre
les princes de Bourbon et ajoutait ces mots singulièrement significatifs sous
la plume d'un roi de France, un an après le traité du Cateau-Cambrésis : Et là que j'eusse besoin de forces étrangères, j'ay semond
le roy d'Espaigne, mon bon frère, suivant tant d'honnêtes offres qu'il m'a
faict faire, de me secourir lors au besoing et ayder de ses forces à retenir
la foy catholicque en mon royaulme et l'obéissance de mes subjectz. Et pour
ce, mon oncle, que vous estes du nombre de mes plus proches parens et des
plus asseuréz amys que j'aye, je n'ay voullu faillir de vous en advertir
pareillement et prier de m'ayder de vostre conseil et moyen quand il en sera
temps et saison, vous pouvant asseurer que tout ainsi que je sçays qu'il n'y
en a poinct qui vous passe de bonne volunté, aussi serez-vous de ceulx que
j'employeray des premiers[30]. Quelle
révolution dans les sentiments des Valois depuis la bataille de Saint-Quentin
! L'appel de François II fut entendu : l'occasion s'offrait à Emmanuel-Philibert de payer par des secours contre les protestants ce qu'il voulait obtenir du gouvernement royal, en Piémont. Lorsque Maligny tenta de surprendre Lyon, au mois de septembre 1560, le duc fit approcher la compagnie du comte de Monrevel jusqu'aux portes de la ville pour aider les catholiques[31]. La cour de France exprima très haut sa gratitude, et Girolamo della Rovere transmit alors au bon oncle le désir qu'on avait d'une entente commune des princes pour l'extermination des protestants de toute l'Europe. A cette entente le pape Pie IV exhortait vivement François II, en même temps qu'il lui conseillait de restituer au duc tous les territoires du Piémont[32]. Dans les plans de la grande guerre religieuse, que dessinaient sans cesse les plus ardents des esprits catholiques, Emmanuel-Philibert, illustre par la victoire de Saint-Quentin, devait jouer le rôle de général en chef. Le document, connu sous le titre de Sommaire des choses accordées pour la conspiration du Triumvirat, qui résume assez bien les aspirations des diplomates catholiques pendant les années 1560 et 1561, donnait au duc pour mission de se ruer à l'improviste sur la ville de Genève, de la forcer et de passer au fil de l'épée ou noyer tous les vivants qu'il y trouverait, sans distinction d'âge ni de sexe, pour donner à congnoistre à tous qu'enfin la divine puissance a compensé le retardement de la peine par la griefve grandeur de tel supplice[33]. François II ne pouvait souhaiter plus de zèle que n'en montrait son oncle contre les religionnaires. J'ay veu, lui écrivait-il, les honnestes offres que vous me faictes de me secourir et assister non seulement de toutes vos forces et moyens, mais aussi, qui est plus, de vostre personne mesmes, contre les entreprises et desseings de ces malheureux séditieux et héréticques, qui vouldroient, s'il leur estoit possible, troubler mon repos et subvertir l'estat de mon royaume : par où vous me faictes si évidemment congnoistre l'amour et l'affection que vous me portez que je ne vous puys assez remercyer à mon gré. Or, pour ce qu'ayant esté descouvert une partye de leur intention par les choses advenues en ma ville de Lyon et moyennant le bon ordre que j'ay donné par tout mon royaume, je veulx croire et penser que une partye de leur venyn est gecté et que je n'auray cy après autre peyne que à faire pugnir et chastyer ceutx qui se trouveront coupables et participans de telles malheurtéz. Cela sera cause que pour ceste foys je vous prieray ne rechercheray autrement de mettre à effect d'éxécution ceste vostre bonne voulunté, mais seulement je me contenteray, le cas advenant que j'en eusse à faire cy après, d'en pouvoir faire estat, comme aussi je vous prie, mon oncle, en user de mesmes et avoir semblable opinion de tout ce qui dépendra de moy et de ma puyssance[34]. Les Guises, qui redoutaient une alliance d'Emmanuel-Philibert avec Montmorency contre leur gouvernement, faisaient valoir la parenté existant entre les maisons de Lorraine et de Savoie ; ils en tiraient plus de force pour suivre leur politique et traquer les protestants[35]. On pouvait voir les ministres du Roi et du duc se quereller au sujet de leurs droits en Piémont et s'accorder en même temps pour une action commune contre les hérétiques dans les régions frontières. Tandis que Emmanuel-Philibert, avec l'aide des capitaines français Maugiron et La Mothe-Gondrin, poursuivait les Vaudois du val d'Angrogna, François II faisait châtier ses sujets de Pragelato qui avaient fourni quelque secours aux dissidents[36]. On sait quelles furent les angoisses de Catherine de Médicis, lorsque la mort approcha du jeune Roi. De tous côtés les intrigues, les plaintes, les bruits d'armes apportaient la menace d'une révolution. Le prince de Condé était condamné à la peine capitale, et les États Généraux devaient s'assembler, le 10 décembre 1560, à Orléans. Tout annonçait des changements décisifs. Dans cette inquiétude, la Reine mère voulut appeler à son secours le duc de Savoie. Pendant l'agonie de François II, elle écrivit à Marguerite et implora sa pitié envers le futur Charles IX : Je m'assure que mettrez peine de nous garder votre santé pour maintenir toujours Monsieur de Savoie en la volonté en quoi il est, pour aider et secourir celui que vous avez toujours tant aimé, lequel, étant de l'âge de quoi il est et ayant les troubles en ce royaume tels qu'ils sont, ne peut être sauvé que si Dieu y met la main, que tous ses bons parents lui servent bien, desquels je m'assure que votre bon mari est des meilleurs. Et, craignant les Bourbons, elle ajoutait : Je vous supplie me pardonner si je vous mets en peine, car l'envie que j'ai de me voir si appuyée que le roi de Navarre ne fasse tort à ce qui est de votre sang en est la cause. Après l'événement, Catherine avoua sans se cacher qu'en cas d'accident, elle eût appelé son beau-frère auprès d'elle[37]. Le duc de Savoie mettait du zèle à répondre, non par amour, niais par intérêt. Il harcelait la cour de demandes d'argent et de réclamations au sujet du Piémont. Parmi les révolutions et les guerres qui agitèrent le royaume, au cours des années 1561 et 1562, ses agents, de gîte en gîte, avec une inlassable constance, poursuivirent la Reine et les ministres[38]. Au printemps de 1562, il inaugura un procédé remarquable. On sait dans quel état de vasselage politique vis-à-vis de Philippe II se trouvaient alors Catherine et les chefs catholiques. Emmanuel-Philibert, que des liens étroits unissaient au roi d'Espagne, entreprit d'exploiter cette situation. Chaque fois que ses demandes se heurtèrent à un refus du gouvernement français, il menaça celui-ci d'une rupture, voire d'une guerre avec Philippe II[39]. Du Bouchet écrivait de Paris à son maître, le 5 mai 1562 : Le temps est si propice pour vous qu'il n'est possible de plus, pour la craincte que le roy d'Espagne ne face la guerre, dont il ne pourroit prendre aulcune si juste occasion que celle de la détention de voz places[40]. Appuyées ainsi, les réclamations du duc de Savoie trouvaient bon accueil, particulièrement auprès du connétable de Montmorency, du maréchal de Saint-André et du cardinal de Lorraine, qui pensaient favoriser un défenseur sincère de la religion catholique. Et cependant, Emmanuel-Philibert s'efforçait de faire adresser à son neveu par Philippe II une protestation et même une sommation contre l'oubli prétendu des accords. A cette époque, en effet, le roi d'Espagne chargeait son ambassadeur, Chantonay, de soutenir vivement les revendications du duc[41]. De telles intrigues ne troublaient nullement la confiance
de Catherine et de ses ministres dans l'amitié de Savoie. A la fin du mois
d'avril 1562, le duc offrit au Triumvirat catholique une armée de trois mille
hommes de pied et quatre cents chevaux pour combattre les protestants[42]. L'offre fut
acceptée et la Reine-mère exprima sa gratitude en termes émus : Mon frère, j'ai vu ce que me mandez et ne vous en puis
assez remercier, et vous prie penser que n'en serons jamais méconnaissants,
ni la mère, ni les enfants. Et quelques jours après, répondant à une
nouvelle offre : Je vous en ai la même obligation
que si l'occasion se fût présentée de vous employer, et mettrai peine en
toutes les choses qui vous toucheront vous faire connaître que n'en serai
ingrate. Il semble même qu'on ait alors négocié le projet d'une action
combinée des troupes de Savoie et d'Espagne dans le royaume. Lorsqu'elle
rencontrait l'agent d'Emmanuel-Philibert, Catherine pleurait et se plaignait d'estre abbandonnée de chascung, qui rendroit plus grande,
écrivait Du Bouchet, son obligation envers votre Altezze
de luy ayder de si bon conseil. Parmi les embûches, entourée de périls
qui menaçaient la fortune de ses enfants, elle fondait tout son espoir sur
l'appui du dehors. Madame, écrivait-elle à
Marguerite, je vous ai bien voulu remercier vous et
votre mari de ce que tous deux faites pour nous, qui avons bon besoin que nos
parents et amis se montrent à cette heure, vu le piteux état en quoi nous
sommes, lequel certainement est misérable[43]. De nouveau, en juin 1562, le sieur de Montfort, agent d'Emmanuel-Philibert, offrait des secours aux Triumvirs, pour par ce moyen les rendre plus confidentz et traittables aux affaires de son maître. Ces bons offices continuèrent pendant toute la campagne de cette année, et les troupes de Savoie vinrent secourir les lieutenants royaux en Dauphiné et en Bourgogne. C'est à cette époque, — au mois d'août 1562, — que fut signé l'accord de Fossano : on peut y voir un véritable marché. Le 28 septembre, Charles IX annonçait à son oncle qu'il envoyait ordre au gouverneur et aux capitaines français de donner à cet acte pleine exécution, en Piémont[44]. De fait, le 5 novembre, Marguerite remercia Montmorency : J'ay voullu vous faire sçavoir combien nous sentons obligéz à vous pour le faict de la restitution, laquelle, Dieu mercy et vostre faveur, est si bien achemynée que nous ne pouvons plus doubter que les choses ne se portent bien[45]. FIN DU DEUXIÈME ET DERNIER VOLUME |
[1] F. Ferrero au duc de Florence,
1556, 18 février, Milan (Mediceo, 3106, fol. 410 ; orig.).
[2] F. Ferrero, 1556, 15 juillet, Milan (Mediceo, 3106, fol. 573 ;
orig.).
[3] S. Renard à Philippe II, 1556,
11 août (Papiers de Granvelle, t. IV, p. 663).
[4] Supplique, 1556, mai (Arch.
d'État de Mantoue, Francia : minute).
[5] D. de Achilli au châtelain de
Mantoue, 1556, 28 août, Fontainebleau (Arch. de Mantoue, Francia ; orig.).
[6] D. de Achilli au châtelain de
Mantoue, 1556, 11 septembre, Vauluisant (Arch. de Mantoue, Francia ; orig.).
[7] Fab. Ferrero au duc de
Florence, 1557, 17 janvier, Milan (Arch. de Florence, Mediceo, 3107, 12 ;
orig.).
[8] Un certain nombre de Suisses
furent impliqués dans ce procès. Henri II au conseil de Berne, 1557, 17
novembre, S. Germain-en-Laye (Arch. d'État de Berne, Frankreich, Heinrich 2 ;
orig.).
[9] Arch. d'État de Berne,
Missiven-Buch, D, fol. 108 ; minute.
[10] Henri II aux conseils des
cantons de Zurich, Berne, Bâle et Schaffouse, 1557, 6 juillet, Compiègne (Arch
de Berne, Frankreich, U. P. 54 orig.).
[11] Ipp. Orio au cardinal Farnèse,
1558, 16 juin, Milan (Arch. d'État de Naples, Carte Farnes., fasci
nuovi, V ; orig.).
[12] Brissac au cardinal de
Gonzague, 1558, 1er janvier, Moncalieri (Arch. d'État de Mantoue, Carteggio
del cardinal Ercole ; orig.).
[13] Voyez de gros dossiers de
pièces, aux Arch. d'État de Turin, Negociazioni, Francia, mazzo II ; orig.
[14] Il faut lire, pour connaître
l'aveuglement de la cour, les Mémoires de Boyvin du Villars et les
documents que contiennent les mss. 20526 et 20527 de la Bibl. Nat., utilisés
par M. Ch. Marchand dans son livre sur Brissac. — Il ne nous appartient pas de
suivre tous les détails. On trouvera dans l'ouvrage de A. de Ruble, Le
traité de Cateau Cambrésis, — où il y a, d'ailleurs, beaucoup
d'inexactitudes, — des renseignements tirés des bibliothèques et archives
parisiennes.
[15] Les capitaines français,
art. Brissac.
[16] Brissac au duc de Mantoue,
1559, 17 juin, Turin ; il envoie à Mantoue le Sr
Laurent Silvano, président pour le Boy à Casal, avec mission de lui
exposer ceci : Voulant mettre main à la desmolition
des places du Montferrat qui vous doivent être restituées, les peuples et
habitantz d icelluy se rendent ung peu difficilles d'y venir travailler pour la
craincte qu'ilz ont de vous des-plaire. Et encores que cela soit ung peu aigre
et que je le leur peusse faire faire par la force, si est-ce que, pour ne vous
desplaire, je ne l'ay point voulu entreprendre. (Arch. de Mantoue,
Savoia ; orig.).
[17] Brissac au duc de Mantoue,
1559, 13 juillet, Turin (Arch. de Mantoue, Savoia ; orig.). Les lettres de
Henri II furent remises à Brissac par le sr Vincenze
Guerrier.
[18] Les documents sur les
conférences de Turin sont conservés aux Arch. d'Etat de cette ville (Lettere
ministri, Francia, mazzo I ; orig.). Voyez, en particulier, un long rapport de
Matteo da Coconato au duc de Savoie, 1559, 28 juillet, Turin.
[19] Lettres d'Ippol. Orio à
Marguerite de Parme, 1559, 4 août, Milan (Arch. d'Etat de Naples, Carte
Farnes., fascio 67, fascic. 18 ; orig.).
[20] Bibl. Nat., ms. fr. 20527,
fol. 71.
[21] A la mort de Henri II, les
Français du Piémont exprimèrent l'espoir que la paix serait rompue et qu'on
retiendrait Emmanuel-Philibert dans le royaume. Memorie di un terrazzano di
Rivoli (Miscellanea di storia italiana, t. VI, p. 631).
[22] Marguerite de Savoie à
Brissac, 1559, 17 août, S.-Germain-en-Laye (Bibl. Nat., ms. fr. 20451, fol.
231).
[23] Le duc de Guise au duc de
Savoie, 1559. 15 octobre, Esclaron (Arch. d'État de Turin, Lettere di
principi, Lorena. mazzo I ; orig.).
[24] François II au duc de Savoie,
1560, 15 juin, publiée par LA FERRIÈRE, Lettres de Catherine de
Médicis, t. I, p. 140, n. 1.
[25] Arch. d'État de Turin,
Negociazioni Francia, mazzo I et II, passim (Surtout : Narratione del
successo del negotio trattato all' arrivo di Mons. di Parella in Romorantino
alli 28 di maggio 1560, et les lettres de Girolamo della Rovere au duc de
Savoie) ; Arch. camérales, Reg. Supremi Consilii, 1560-1562.
[26] François II au duc de Savoie,
1560, 1er août, Fontainebleau : plaintes des Biragues et de la ville de
Carmagnole ; le même au même, 1560, 19 août, Fontainebleau : doléances des
habitants de Pignerol (Arch. de Turin, Lettere di principi, Francia,
mazzo I ; orig.) — Le 1er janvier 1560, François II accordait au duc de Savoie
une pension annuelle de vingt mille écus sur l'Épargne ; cette pension fut
confirmée par Charles IX le 11 mars 1561 (Arch. de Turin, Negoc. Francia, mazzo
II). — En mai 1560, la plupart des troupes qui occupaient encore les villes
françaises du Piémont furent envoyées en Ecosse. Lettres de Girol. della Rovere
au duc de Savoie, 1560, mai (Arch. cit., Lettere ministri, Francia,
mazzo I ; orig.). — Cf. Miscellanea di storia italiana, t. IX. p. 565.
[27] G. CLARETTA, La successione di
Emanuele-Filiberto, pp. 337-338.
[28] Cf. A. DE RUBLE, Le traité de
Cateau-Cambrésis, pp. 34-57 ; C. MANFRONI, Carlo Emanuele I e il
trallato di Lione (Rivista storica italiana, t. VII).
[29] Lettres de Catherine de
Médicis, t. I, pp. 129-134.
[30] François II au duc de Savoie,
1560, 31 août (Arch. d'Etat de Turin, Lettere di principi, Francia mazzo
I ; orig.).
[31] Girolamo della Rovere au duc
de Savoie, 1560 18 septembre (Arch. de Turin, Lettere di ministri,
Francia, mazzo I ; orig.). — Cf. Lettres de Catherine de Médicis, t. I,
pp. 147-148.
[32] Pie IV au duc de Savoie, 1560,
25 juillet, Rome, publiée dans les Miscellanea di storia italiana, t.
XI, pp. 388-389.
[33] Mémoires-journaux de Guise,
p. 461. — Cf. L. ROMIER, Le sommaire des choses accordées pour la conspiration
du Triumvirat (Revue Henri IV, 1909, fasc. II).
[34] François II au duc de Savoie,
1560, 18 septembre. S.-Germain-en-Laye (Arch. d'État de Turin, Lettere di
principi, Francia. mazzo I ; orig.).
[35] Girolamo della Rovere au duc
de Savoie, 1560, 13 septembre (Arch. d'État de Turin, Lettere di principi,
Francia, mazzo I ; orig.).
[36] François II au duc de Savoie,
1560, 15 novembre. Orléans (Arch. d'Etat de Turin, Lettere di principi,
Francia, mazzo I ; orig.). — Cf. Le duc de Savoie à Costa della Trinità, 1561 (Miscell.
di storia italiana, t. IX, p. 573).
[37] Girolarno della Rovere au duc
de Savoie, 1560, 15 décembre (Arch. de Turin, Lettere di ministri,
Francia ; mazzo I ; orig.).
[38] Le sr de Montfort au duc de
Savoie, 1562, 4 mars, 13 mars. 20 mars, 4 avril (Arch. de Turin, Lettere di
ministri, Francia, mazzo II ; orig.).
[39] Le sr de Montfort au duc de
Savoie, 1562, 17 avril (Arch. cit. ; orig.).
[40] Le sr du Bouchet au duc de
Savoie, 1562, 5 mai, Paris (Arch. cit. ; orig.).
[41] Lettres de Catherine de
Médicis, t. I, pp. 287 et 431.
[42] Le sr de Montfort au duc de
Savoie, 1562, 12 mai (Arch. de Turin, Lettere di ministri, Francia,
mazzo II ; orig.).
[43] Voyez la correspondance du sr
de Montfort (Arch. cit.).
[44] Lettres de Charles IX au duc
de Savoie, année 1562 (Arch. de Turin, Lettere di principi, Francia,
mazzo I ; orig.).
[45] Bibl. Nat., ms. fr. 3410, fol. 34.