Singulière situation d'une puissance dont les deux principaux ministres usurpent, chacun d'un côté, le droit de conclure des traités contradictoires[1]. Henri II ne pouvait observer l'un ou l'autre des engagements qu'il avait signés, sans compromettre son honneur. Réponse éclatante aux dires des historiens qui ont prêté à ce Roi une politique personnelle, et preuve solide du rôle extraordinaire que jouaient déjà les factions. Profitant de l'absence d'un rival exécré, Montmorency avait conduit les négociations de la trêve avec une discrétion et une rapidité surprenantes. Des deux traités dont la politique royale se trouvait désormais prisonnière, celui du Connétable fut le mieux accueilli par les pauvres sujets[2]. La trêve de Vaucelles, publiée à Paris le 16 février 1556[3], bientôt ratifiée par l'Empereur et par le roi d'Angleterre[4], comprit les amis et alliés de la France : les évêques de Metz, de Toul et de Verdun, l'abbé de Gorze, la famille Carafa, la famille Farnèse, le comte Niccolo Orsini de Pitigliano, les fuorusciti des villes et États de Florence et de Sienne[5]. Mais de ces alliés, combien furent accablés par le bienfait qu'on leur offrait ! Le poète Olivier de Magny, secrétaire de l'ambassadeur D'Avanson, dans un sonnet des Soupirs qui est le vrai tableau de cette histoire, a peint toute la consternation des fauteurs de guerre[6] : Mon Dieu, que ceste trêve a le nez allongé A ceux là de qui moins elle estoit attendue ! Cestuy-cy d'un costé son attente ha perdue Et en tous ses desseins semble qu'il ait songé[7]. Ceux-cy crèvent de dueil d'avoir tant voyagé Et de veoir vainement leur peine despendue[8]. Ceux-cy perdent du tout leur cause dérfendue, Et ceux-cy par despit demandent leur congé[9]. Cettuy-cy, qui cuidoit de la vaillance sienne Regaigner le bonheur qu'il perdit devant Sienne, S'en va plus que jamais de vengeance altéré[10]. Cettuy se void frustré de sa charge nouvelle[11]. Cettuy n'espère plus qu'à Rome on le rappelle[12]. Et cettuy se repend de s'estre déclairé[13]. A la cour de France même, dont les membres étaient en majorité de goûts belliqueux, la trêve créa une situation pénible[14]. Les gens se trouvèrent surpris et gênés par la soudaineté de l'événement. Les soupçons s'accrurent, les rivalités s'exaspérèrent. Henri II paraissait honteux de sa propre conduite, on eût dit qu'il rougissait de sa complicité avec Montmorency. Il fuyait la société du cardinal de Lorraine et du duc de Guise. Le cardinal eut d'abord assez de maîtrise de soi pour cacher sa colère. A vrai dire, son rôle n'était point facile. En quels termes annoncer sa défaite au pape et aux princes italiens, à tous ceux qu'il avait séduits, entraînés par des promesses authentiques ? Il écrivit pourtant à Paul IV qu'il se félicitait de la trêve agréable aux pauvres peuples[15]. Il tâcha de tromper les politiques italiens sur l'importance de l'événement[16]. Mais, après quelques jours, l'humiliation devint trop amère. Le cardinal se révolta et fit au Roi des remontrances insolentes : il lui rappela que sa signature autographe et son sceau étaient sur le parchemin des traités conclus en Italie, que, si la moindre partie de ces traités était reniée, il en résulterait un scandale infini, enfin que, dans cette occasion, il s'agissait non de faire tort ou injure à lui, cardinal, mais de compromettre l'honneur de Sa Majesté même[17]. Ces observations eussent été vaines, devant le fait accompli, si l'opinion puissante de tous les bénéficiaires de la politique belliqueuse n'eût soutenu Lorraine. Les hommes pacifiques tremblaient, eux-mêmes, de voir crouler, dans cette comédie, le prestige du Roi. Joachim du Bellay, qui appartenait à une maison peu amie des Guises, disait pourtant : Nous ne sommes faschéz que la trefve se face... Si est chacun de nous à soy mesme tesmoing Combien la France doit de la guerre estre lasse... Mais... Il nous fasche d'ouïr noz pauvres alliéz Se plaindre à tout propos qu'on les ait oubliéz Et qu'on donne au privé l'utilité commune. Mais ce qui plus nous fasche est que les estrangers Disent plus que jamais que nous sommes légers Et que nous ne sçavons cognoistre la fortune. Un vieux dicton, répandu en Italie, accusait les rois de France de plus promettre que donner. En novembre 1551, l'évêque d'Arras, Granvelle, déclarait au nonce de Jules III : Tous les Italiens qui se sont appuyés sur la France sont restés en bas[18]. Reproche mal fondé sans doute, mais singulièrement propre à émouvoir l'âme chevaleresque de Henri II. La politique royale allait-elle abandonner ceux dont elle avait provoqué l'adhésion, le pape, les Carafa, le duc de Ferrare ? Lorraine avait laissé le pape joyeux, debout sur sa barque, attendant la guerre. Une voix sinistre, pourtant, se faisait entendre au vieillard halluciné, celle du cardinal Du Bellay. Le doyen du Sacré-Collège avait diverses raisons de ne pas estimer les travaux de Charles de Guise. Celui-ci lui avait apporté de France une lettre de rappel qu'il n'accepta pas[19]. Mais surtout l'expérience ancienne de Du Bellay le protégeait contre les chimères. Après le départ de Lorraine, le cardinal visita Paul IV et lui montra les risques de l'aventure commencée : Montmorency, dit-il, s'opposerait de toutes ses forces aux tentatives belliqueuses des Guises et signerait une paix ou une trêve avec l'Empereur, laissant le pape compromis et menacé[20]. Du Bellay n'était plus un conseiller d'autorité ; on ne l'écouta pas. L'eût-on écouté, les apparences lui auraient donné tort. Le 31 janvier, un courrier de France arrivait à Rome, qui annonça qu'une rupture complète s'était produite entre les plénipotentiaires du Roi et ceux de Charles-Quint : nouvelle tendancieuse, fondée sur une simple suspension des pourparlers. Les Carafa furent complètement rassurés[21]. Charles de Lorraine était encore à Venise, lorsque Carlo Carafa décida, le 20 janvier, d'envoyer à la cour de Henri II un homme de confiance, le duc de Somma, chef des fuorusciti napolitains, pour obtenir la prompte réalisation des promesses faites au pape dans le traité de ligue[22]. Somma devait, comme Lorraine, arriver à Blois en importun. La fièvre d'espoir qui agitait Rome et la Curie, s'accrut
encore par la venue du grand condottiere
Piero Strozzi. Le maréchal, débarqué le 28 décembre 1555 à Civitavecchia,
avait rencontré de sérieuses difficultés. En dépit de Carlo Carafa, Paul IV
lui interdit d'abord d'entrer dans la Ville éternelle : le pape craignait que
la présence de Piero n'excitât l'enthousiasme des bannis toscans et ne fût
l'occasion de graves désordres. Il est probable aussi que le cardinal de
Lorraine, bien que son attitude ait été d'apparence correcte, ne désirait
point rencontrer Strozzi à la Curie. Le maréchal passa le mois de janvier à
Stabbia, près de Civita-Castellana, chez son beau-frère Flaminio Orsini[23]. Il vint de
temps en temps à Rome secrètement, la nuit, pour y voir Carafa. Celui-ci
s'employa beaucoup à le réconcilier avec Lorraine[24]. Après le départ
du cardinal, le 18 janvier, Paul IV leva l'interdiction faite à Strozzi de
venir à la Curie[25]. Le 29, sous
prétexte d'une partie de chasse, le maréchal et Carlo Carafa se rencontrèrent
dans la Campagne romaine. Une longue conférence eut lieu entre eux. Le
cardinal demanda à son ami ce qu'il pensait des négociations de Charles de
Lorraine. Strozzi répondit qu'il eût mieux valu s'entendre avec Montmorency,
mais il se réjouit, pourtant, de l'avenir qui s'ouvrait. Les deux condottieri restaient unis dans leurs desseins par
une ancienne et familière camaraderie. Piero,
en rendant compte au Connétable de cette entrevue, lui écrivait le lendemain
: Monsieur le cardinal Caraffe et moy fusmes hyer en
campagne. En tous les propos que nous cusmes tout le jour ensemble, je le
recongneus celuy mesmes bon Charles qu'il estoit autrefois pour le service du
Roy, et encores en mon particulier il n'est nullement changé. Et il
ajoutait ces paroles qui éclairent la conduite peu scrupuleuse de Lorraine : Caraffe me dict, entre autres choses, ceste cy digne de
vous estre escripte que le cardinal de Lorraine, par les cappitulations
faictes avecq le pape, avoit accordé choses auxquelles auparavant ils
n'avoicnt jamais pensé, comme de Gaete et d'autres qu'il me nomma, adjouxtant
par après ces mêmes parolles qu'ilz estoient délibéréz par vostre moien
réordonner les conditions passées par le dict cardinal de Lorraine, parce
qu'ilz cognoissoient qu'il leur avoit plus concédé que n'estoit le debvoir et
que eulx-mesmes ne voulloient[26]. Grave
accusation, faite peut-être pour séduire Montmorency, mais qui suffirait,
vérifiée, à déshonorer la politique italienne des Guises. Le 2 février, Strozzi vint s'établir à Rome avec son épouse : il fut logé au Vatican dans l'appartement de Carafa. On le vit, les jours suivants, se promener en coche à travers la Ville éternelle, acclamé par la foule des fuorusciti qui criaient : En Toscane ! en Toscane ! Il eut de longs entretiens secrets avec le pape, les Carafa et les agents français. Paul IV fut conquis : il déclara que quiconque toucherait à Strozzi attenterait à sa propre personne. Ces hommes n'attendaient plus que le signal du roi de France pour partir en guerre[27]. C'est dans la nuit du samedi 14 février 1556 qu'un courrier, dépêché de Blois par le nonce Gualterio, apporta au cardinal Carafa la nouvelle de la trêve de Vaucelles[28]. Le 21 février, Tournon et l'ambassadeur D'Avanson reçurent les lettres de Henri II qui confirmaient la première information[29]. Déjà le bruit s'en était répandu dans toute l'Italie[30]. La stupeur, l'indignation de la Curie fut un spectacle extraordinaire. Le Roi est un traître ! s'écria Carlo Carafa. Il fit aussitôt porter la nouvelle à Strozzi, qui était retourné à Stabbia, et se cacha pendant deux jours sans recevoir personne. Giovanni della Casa errait dans le Vatican, désespéré : D'autres vont au désert pour servir Dieu, moi je veux y aller pour servir le diable ! dit-il. Le cardinal Mignanelli déclarait : C'est la perte de l'Eglise. Bandini, archevêque de Sienne : Maintenant, nous sommes ruinés ![31] Les fuorusciti couvraient d'injure le nom du roi de France. Strozzi, rentré à Rome, eut de longs entretiens avec les Carafa[32]. Un article de la trêve était, en effet, une véritable trahison aux yeux des exilés : Tous les foruscis et bannis de Naples et de Sicile, disait cet article, sont et demeureront exclus du bénéfice de la dicte trêve. Et, quant aux bannis de Florence et de Sienne, qui se pourroient estre retiréz ès places de la Toscane, le Roi les empêchera de faire chose qui puisse altérer ou offenser la dicte trêve ni les Etats de Sienne et de Florence[33]. Au vrai, c'était un coup déloyal. Toute la Curie, tout Rome partageaient l'indignation des malheureux bannis[34]. L'attitude du pape ne fut pas aussi franche : comme il le déclara lui-même à l'évêque de Comacchio, il avait souci de maintenir en tout temps sa dignité[35]. Il n'aurait pu, sans mentir effrontément, renier les gestes officiels en faveur de la paix par lesquels il avait caché au regard des Espagnols le véritable sens de l'ambassade du cardinal de Lorraine. Cependant, les représentants de Henri II, effarés eux-mêmes par l'invraisemblable nouvelle, passèrent des journées pénibles. Le 17 février au soir, en présence de Jean d'Avanson, Paul IV fit appeler l'ambassadeur espagnol et, l'embrassant deux ou trois fois, il lui exprima dans un discours affecté le plaisir qu'il ressentait de l'heureux événement ; puis, se tournant vers l'ambassadeur de Henri II, il le complimenta avec excès. D'Avanson fit mauvaise mine sous cette ironie[36]. La scène se renouvela, le 21 février, quand Tournon et l'ambassadeur vinrent notifier officiellement la trêve au pontife[37]. Celui-ci même adressait alors un bref à Charles-Quint pour le féliciter et l'exhorter à guérir les maux de la Chrétienté[38]. Lorsque le protonotaire François de Noailles, dépêché de Blois par Henri II le 15 février, présenta ses lettres à Paul IV, dans l'audience du 21 mars, le pontife déclara hautement son espérance de voir la trêve convertie en paix définitive[39]. Il ne faut pas s'y tromper. En recevant la nouvelle de la trêve, Paul IV avait failli s'évanouir[40]. De ce coup il resta plus d'un mois enragé. Il ne prêcha pas pendant le Carême. Tous les gens bien informés savaient que son âme était alors en proie à une double haine, contre Charles-Quint et contre Henri II, l'un qui était son vieil ennemi, l'autre qui l'avait trahi[41]. Dans cette catastrophe, les fuorusciti toscans furent les premiers à recouvrer leur énergie et leur sang-froid. Piero Strozzi était rentré à Rome. Chaque jour, il se rendait chez le cardinal de Tournon pour apurer les comptes embrouillés de la guerre de Sienne, donner raison de ses dépenses et reconnaître les dettes[42]. Il s'absenta seulement pour aller faire une tournée dans la république de Montalcino[43]. Mais ces travaux officiels masquaient une œuvre plus efficace : le maréchal ranima l'ambition et l'activité de Carlo Carafa en évoquant à ses yeux l'image des biens que pouvaient lui procurer, un jour, la conquête de Naples et celle de la Toscane. Sans les espérances que lui donne Strozzi, dit un témoin, Carafa mourrait[44]. C'est alors que le cardinal-neveu, inspiré par Giovanni della Casa, élabora tout un savant dessein pour regagner le terrain perdu, dessein fondé sur l'appui des Guises, des fuorusciti, de Catherine de Médicis et de Diane de Poitiers[45]. Carlo allait entreprendre, pendant le printemps et l'été 1556, la conquête de la cour de France. En arrivant à Blois, le duc de Somma, venu pour dissuader
Henri II de conclure la trêve, ne manqua de montrer le déplaisir qu'il
éprouvait de trouver le fait accompli. Pendant son séjour, il ne cessa
d'invoquer contre la politique pacifique, selon les instructions de Carafa,
les plus vifs arguments : l'honneur du Très-Chrétien engagé par des promesses
signées de la main royale, et l'intérêt de poursuivre en Italie des
hostilités qui atteindraient, par là le point vulnérable de la puissance
espagnole. Qu'on perde cette occasion,
disait-il, et, dans cinq ans, — durée de la
trêve, — la situation sera totalement changée : le
pape sera peut-être mort et, s'il vit, comment voudrait-il rendre sa
confiance aux Français ![46] Ces arguments, pendant
plus d'un an, les prôneurs de guerre les répéteront, dans leurs lettres,
leurs instructions ou leurs libelles. C'est le thème d'un discours célèbre
qu'écrira Charles de Marillac : Le Roy comme prince
débonnaire a consenti à la suspension des hostilités. En ce temps-là toute
l'Italie l'appeloit, toute l'Allemagne le favorisoit, toute l'Europe
l'invitoit et la félicité de la première fortune quasi le forçoit[47]. Après Marillac,
Bartolomeo Cavalcanti, traduisant et augmentant ce discours, en publiera les arguments
dans la Péninsule[48]. Les remontrances que fit le duc de Somma ébranlèrent un peu, semble-t-il, la résolution de Henri II. Lorsque celui-ci reçut des mains de l'envoyé extraordinaire les lettres qui, venues d'Italie et en particulier de Rome, accusaient le Très-Chrétien de félonie au sujet de la trêve, il ne put cacher son trouble, il pâlit et même, dit-on, il se plaignit au Connétable qu'il eût trop précipité les choses[49]. Soit pour adoucir la colère des Carafa, soit pour leur prouver, malgré les apparences, la fidélité de ses sentiments, le Roi combla Somma de bienfaits. Le 28 février, au moment de se séparer de lui, il le pria de renouveler à Paul IV l'assurance de son absolu dévouement[50], il lui conféra le collier de Saint-Michel, la charge de colonel de l'infanterie italienne qu'avait possédée Piero Strozzi, et joignit, à ces honneurs le don de mille écus d'or et des châteaux de Castelottieri et de Montorio, dans le Siennois, qui rapportaient ensemble deux mille écus de revenu[51]. Ainsi gratifié, le duc s'en alla moins mécontent ; il rentra à Rome le 1er avril 1556, quand déjà Carlo Carafa s'apprêtait à exécuter ses projets de revanche[52]. Alors, en effet, devaient se grouper, dans un effort commun pour gagner Henri II, tous les partis belliqueux de France et d'Italie. A cet assaut un seul homme résista longtemps, l'auteur même de la trêve, Montmorency. L'énergie du Connétable fut superbe. Il montra, dans ce temps mieux que jamais, toute la sagesse qu'une longue expérience et un amour passionné de la dynastie française avaient accumulée, jour par jour, depuis tant d'années, dans sa vieille tête de soldat. Après la trêve de Vaucelles, cet homme, que la nature pourtant n'avait point fait très perspicace, atteint par son sens pratique le degré des grands ministres : il représente la plus saine politique royale. Et il y eut quelque mérite : souffrant de son corps et surtout torturé par cette colique[53] qui l'avait mené parfois à l'agonie, il ne déserta point, mais disputa sans cesse l'esprit de son maître à la conquête habile des Lorrains. Après la conclusion de l'accord qu'avait réalisé à Vaucelles son neveu Coligny, Montmorency s'était arrêté au désir obstiné d'établir une paix définitive entre la maison de France et la maison d'Autriche. Déjà vieux, il estimait le passé et savait peser l'avenir. Du royaume il connaissait, par une pratique ancienne et minutieuse, tout l'organisme vivant ; il en savait la résistance et les faiblesses, pour les avoir vues souvent à l'épreuve. Sur les capacités personnelles et les moyens de Philippe II, successeur de Charles-Quint, il ne professait pas l'opinion qui était alors celle de la cour de France. Le jour où l'on avait appris que le vieil Empereur, dont l'esprit retors et la souple énergie s'étaient trempés en tant de fortunes, abandonnait la couronne, quelques flatteurs de Henri II avaient prédit la chute de cette monarchie espagnole, livrée désormais aux caprices d'un prince qu'on savait adonné à ses plaisirs, voluptéz et délices[54]. Pour laisser s'accomplir sans gêne ce changement avantageux, le roi de France avait accepté plus volontiers la trêve[55]. Il méprisait le nouveau chef de la maison rivale[56]. Montmorency ne partageait point des illusions aussi dangereuses : il savait que, même sous un gouvernement médiocre, la monarchie espagnole tirait de ses faiblesses mêmes, de l'immensité dispersée de ses Etats, une souplesse et des ressources presque infinies. Il se rappelait à lui-même l'expérience du long règne de François Ier, les cruels revers qui avaient ruiné les triomphes passagers, toute cette histoire diplomatique et militaire d'où il n'était sorti qu'un peu de gloire pour tant de peine. Maintenant, le résultat apparaissait : le Trésor était épuisé, les sujets, les clercs eux-mêmes gémissaient, n'en pouvant plus, sous la pression du fisc. Et cela, pour protéger des Italiens, les Farnèse, les Este, les fuorusciti de Florence et de Naples, alliés d'hier, et demain les Carafa, tous quémandeurs cupides et fourbes dont la gratitude mouvante tournait selon le gain. De ces amitiés payées il savait le prix et la durée ; il en avait horreur. Une seule conquête lui paraissait utile, en Italie, celle du Piémont, et bien volontiers il eût cédé au duc de Savoie, pour compenser les Etats de Charles H dépouillé, tous les droits de la couronne de France sur le Milanais. Montmorency, après la trêve, ramena l'attention de Henri II sur ce sujet : il voulait que le Roi visitât de nouveau le Piémont[57]. Aussi bien l'état de la famille royale et de la cour de France préoccupait l'esprit du Connétable, qui gardait son maître comme on protège un enfant. Henri II avait de nombreux fils qu'il faudrait un jour pourvoir de biens et caser : même si l'intégrité du domaine n'en était point menacée comme autrefois, les ressources financières du Dauphin seraient en tout cas fort diminuées. Pour y remédier, le parti belliqueux prônait la conquête de nouvelles terres, qui serviraient d'apanages lointains ; Montmorency, lui, prêchait seulement l'économie. Juste au printemps de 1556, la reine Catherine se trouvait enceinte : Henri II, sous l'inspiration de son premier conseiller, résolut, si l'enfant était un mâle, de le vouer à l'Eglise et d'en faire un cardinal. Plus que tout, peut-être, la politique impétueuse des Guises effrayait. le Connétable. Sans doute il jugeait ses rivaux avec une partialité grossière et violente, mais la haine rendait aussi plus pénétrante sa vision de l'avenir. Il avait suivi, jour par jour, depuis le début, la course rapide et ascendante des cadets de Lorraine, il connaissait mieux que personne les capacités et les vertus de leur race, leur ambition, leur ténacité, leur vaillance, la subtilité de leur esprit et l'agrément de leurs manières. Et il prévoyait que le développement de cette famille nombreuse et douée serait un jour pour la dynastie royale une menace. Enfin Montmorency aimait la paix pour elle-même, parce qu'il en comprenait la bienfaisance jusqu'en ses moindres effets. Il désirait profondément de voir s'arrêter dans un accord définitif l'immense et vaine guerre qui, depuis un demi-siècle, ruinait les monarchies rivales. Auteur de paix, tel était le titre dont il eût aimé à s'illustrer[58]. Montmorency trouva, dans l'attitude du duc de Ferrare, après la trêve de Vaucelles, la plus riche matière pour enseigner mer son maître et le détourner aussi bien des aventures italiennes que de la politique des Guises. Par le traité du 15 novembre 1555, le cardinal de Lorraine avait obtenu, comme nous l'avons dit, l'adhésion d'Hercule d'Este à la ligue franco-papale. Mais le duc avait fait payer son concours par diverses promesses, toutes fort onéreuses pour le Roi. Nous avons vu que les conditions territoriales avaient déplu à Henri II. Les conditions financières étaient encore plus ennuyeuses. Suivant cet acte, Hercule devait recevoir des trésoriers royaux une pension mensuelle de deux mille écus d'or. Puis, le Très-Chrétien s'engageait, pour assurer la garde du duché de Ferrare, à y entretenir de ses deniers, en tout temps de paix ou de guerre, une compagnie de cent lances garnies, deux cents chevau-légers et deux mille hommes d'infanterie, avec leurs capitaines et officiers. Enfin, comme gage de cette protection, Hercule avait demandé que les banques royales missent entre ses mains, au nom du Trésor, une somme de trois cent mille écus d'or qu'il conserverait par devers lui en dépôt. Mais, vu que l'Epargne ne disposait pas d'une telle somme, le duc était autorisé à emprunter en Italie ou ailleurs les trois cent mille écus et à les faire inscrire à la dette du Roi : celui-ci en paierait les intérêts et plus tard le principal, par l'entremise et sous caution de la banque Gadagni[59]. Ce traité engendra une lutte furieuse entre Montmorency et les Guises. Hercule d'Este, par sa double qualité de beau-père du duc de Guise et de créancier du Roi, était exécré du Connétable. Et, dans cette affaire, les Lorrains défendaient, non plus seulement leur politique ou leurs ambitions, mais le prestige de leur famille. Il en résulta, de part et d'autre, une exaspération rageuse. Le débat ne commença qu'après l'arrivée du cardinal de Lorraine. Le 7 février, de Pontlevoy, Henri Il avait envoyé un courrier au duc de Ferrare pour lui annoncer la conclusion de la trêve, sans joindre à cette nouvelle aucun commentaire[60]. Une fois Lorraine arrivé à la cour, le conflit éclata. Il fallait donner à Hercule II des explications précises sur les intentions du Roi. Montmorency déclara que le traité n'aurait de valeur qu'en cas de guerre et que, par le fait de la trêve, les promesses qu'il contenait se trouvaient temporairement abrogées. Henri II accepta l'opinion de son premier conseiller. Il décida d'envoyer en Italie M. de Rambouillet, gentilhomme ordinaire de sa chambre, qui informerait officiellement de la trêve la république de Venise et le duc de Ferrare et ferait savoir à celui-ci que la capitulation de la dite trêve suspendait l'exécution de la ligue quant à l'offensive[61]. Mais l'intervention violente des Guises retarda le départ de Rambouillet. C'est alors que Charles de Lorraine pria le Roi de ne pas renier sa propre signature. Le 18 février, au château de Blois, se passa une scène pénible. Henri II faisait lire, devant le Conseil, les instructions destinées à Rambouillet ; le cardinal voulut y ajouter quelque chose, mais le Roi tourna le dos, prit le papier et s'en alla[62]. Rambouillet partit le 20[63]. Les Lorrains, humiliés, ne se soumirent pas. François de Guise était hors de soi : Non seulement je n'ai pu empêcher cette expédition, disait-il, mais je n'ai pu même parler. Et il ordonnait à l'ambassadeur de Ferrare : Vous écrirez à votre maitre qu'il se plaigne franchement qu'on viole un acte validé par la volonté, la signature et le sceau du Roi[64]. Charles, de tempérament plus pondéré et d'âme plus tortueuse, écrivit alors au duc de Ferrare une lettre qui peint l'esprit de son auteur : Monsieur, je me trouve si confus que je ne sçaroys que vous dire, mais encoires est-il nécessaire que vous soyiez le plus sage. Et quant au Roy, on luy a déguisé les choses, et ne vis jamais prince plus affectionné en vostre endroit ne qui désire plus faire le conte de vous que l'on doit. Croyrez que je n'ay rien oblié de dire de ce je debvoys, niais je n'ay esté creu[65]. Hercule d'Este, bien informé de la comédie qui se jouait
sans cesse à la cour de France, avait prévu la chicane du Connétable et, pour
en écarter l'inconvénient, il s'était mis à gémir d'avance[66]. Il se plaignit
de la trêve de Vaucelles et réclama le compte de ce qui lui était promis. A
ces premières doléances, les agents français en Italie, qu'avait avertis
Montmorency, répondirent par de froides consolations. Dominique du Gabre,
ambassadeur à Venise et trésorier royal, adressait, le 19 février, au duc son
ami une fort digne exhortation : Je vous diz encores
ung coup que vous debvez plus penser à la partie honnorable que à la
profitable, et que vous estez aujourd'huy, entre les princes de la Chrestienté,
celuy qui a moings d'occasion de penser à gaing d'argent, car on sçait, Dieu
mercy, que vous n'en avez point faulte. Et Du Gabre laissait prévoir
la suite de l'affaire : N'ayant accepté ceste trefve
et test accord que pour se mettre hors de despence, à grand peyne
vouldront-ilz entrer en celle de vostre traicté, puisque de leur part ilz
peuvent dire ne vous avoir jamais pressé de vous déclairer ne vous avoir
donné charge d'une seulle chose de leur service[67]. Mais Hercule n'écoutait point volontiers les conseils de désintéressement. Il commença de mettre à exécution les mesures spécifiées par le traité de ligue qu'avait négocié Lorraine, afin de pouvoir ensuite fonder ses réclamations sur le fait accompli[68]. Aussi bien, le duc recevait de Rome un encouragement à persévérer dans cette attitude : par des brefs du 26 février et du 14 mars, Paul IV le nomma capitaine général de la ligue et précisa les pouvoirs attachés à ce titre[69]. Hercule était averti par là que le pape n'acceptait point l'interprétation suspensive que la diplomatie royale, sous l'inspiration du Connétable, prétendait donner des promesses faites. Au regard de Henri II, le duc suivit exactement dans sa conduite le procédé que lui avaient indiqué les Guises. A M. de Rambouillet, qui lui communiqua les observations du Roi, il répondit par d'aigres discours, avec malcontentement, confusion et désespération de ce que Sa Majesté ne luy vouloit observer la cappitulation qu'il luy avoit pleu ratiffier par escripture publique et authentique, signée de sa main et scellée de son scel[70]. Le cardinal de Lorraine avait conseillé à Hercule de renvoyer en France, pour présenter à Henri II ses demandes, le prince Alphonse d'Este qui était retourné à Ferrare l'automne précédent[71]. De fait, Alphonse se sépara de son père, le 17 mars[72], et arriva deux semaines après à Amboise, où on lui fit de grandes caresses[73]. La venue de ce jeune homme, lequel, outre sa qualité de beau-frère du duc de Guise, possédait de nombreux amis parmi les courtisans, était une forte menace pour la politique de Montmorency. Mais celui-ci tenait bien l'esprit de son maître. Le prince de Ferrare ne put rien gagner[74]. Rambouillet, arrivé sur ces entrefaites, transmit également au conseil les doléances d'Hercule[75]. Paroles vaines. Le 19 avril, Henri II dépêchait un nouveau courrier, portant au duc une sèche réponse, avec celte seule concession que le Trésor lui verserait, en temps de paix, une pension annuelle de cinquante mille livres et paierait, pour la garde de son Etat, l'entretien de cent hommes d'armes[76]. La lutte devint très âpre. Les Guises étaient menacés de disgrâce. Ayez patience, écrivait Alphonse d'Este à son père, et considérez le danger de ruine imminente où sont nos parents[77]. Le Connétable put croire, un moment, qu'il remporterait une victoire définitive[78]. Mais ses adversaires se dérobèrent, traînant les choses en longueur sans rien résoudre : les Lorrains attendaient du secours. Carlo Carafa le leur apporta. Dans le mémoire où Carlo Carafa et Giovanni della Casa écrivirent, après la trêve de Vaucelles, l'exposé de leurs projets de revanche, on lit cette conclusion : Ce serait une raison pour envoyer à la Cour du Roi très chrétien une personne de grande autorité, accompagnée des représentants du duc de Ferrare, des fuorusciti de Florence, de Sienne et Naples : elle se plaindrait à Sa Majesté de la suspension d'armes et lui montrerait comment, en abandonnant ses alliés, elle a renoncé à de précieux avantages et compromis son honneur[79]. Passé le premier moment d'émotion et de colère, Carafa avait résolu d'aller lui-même défendre auprès de Henri II les desseins belliqueux qu'avait rompus la politique du Connétable. Il serait parti tout de suite si le cardinal de Tournon ne l'avait arrêté. Tournon, comme il l'avouait lui-même, n'avait jamais été fort échauffé pour la ligue[80]. Il était d'esprit réaliste et n'inclinait point vers les aventures. Pourtant le cardinal, tant que Lorraine fut en Italie, ne dit rien qui pût gêner les négociations de son collègue. Mais, une fois la trêve signée, il fit entendre d'énergiques remontrances à ceux qui voulaient la rompre. C'est ainsi qu'il retarda le départ de Carafa[81]. Mais après le retour du duc de Somma à la Curie, le cardinal-neveu, informé par le menu des dispositions de Henri II et poussé sans doute, comme l'avait été Hercule d'Este, par les conseils des Guises, résolut de hâter son départ ; il en avertit la cour de France[82]. L'ambassadeur D'Avanson, dont la trêve de Vaucelles avait ruiné toute l'œuvre diplomatique, soutenait beaucoup l'opportunité de ce voyage[83]. Le 10 avril, Carlo Carafa était créé légat pour la France par son oncle. Il partit de Rome le 11 mai, alla coucher au château de Bracciano, puis s'embarqua à Civitavecchia sur une galère de la flotte royale. Il emmenait une escorte de deux cent cinquante personnes, où se trouvaient les Strozzi, Piero et Roberto, ses conseillers, avec de nombreux fuorusciti de Florence et de Naples[84]. Il emportait des marbres de prix, des antiquailles pour les offrir au Roi, et même des étoffes qu'avaient brodées les dames napolitaines[85]. Paul IV avait chargé son neveu de remettre au Très-Chrétien l'épée et le chapeau bénis : le chapeau, quasi faict à l'Albanoise, de drapt d'or, et l'espée dorée[86]. Catherine de Médicis devait recevoir la rose d'or[87]. Ambassade magnifique qui allait chercher la guerre comme un bienfait. Le caractère officiel de cette mission était, cependant,
tout pacifique. Carafa avait reçu des instructions officielles qui lui
ordonnaient de parachever l'œuvre sainte de la paix,
tandis que, au contraire, des instructions secrètes lui indiquaient les
moyens d'entraîner le Roi vers la guerre[88]. C'est une grave
question de savoir si Paul IV fut le complice de son neveu[89]. Plus tard, au
cours de son procès, Carafa eut à se justifier d'avoir transgressé les
instructions de son oncle et de s'être conduit, pendant sa légation en
France, d'une façon coupable. Pour se défendre, le cardinal fit un bref
exposé des événements, qui devient lumineux au contact des autres preuves de
cette histoire. Il nous présente d'abord l'apparat de la comédie : Après la publication de la trêve, le pape résolut de faire
une tentative pour transformer cette trêve en paix définitive. Pour atteindre
ce but, il nomma des légats : le cardinal de Pise destiné à l'empereur et moi
au roi de France. Les ordres que j'avais reçus m'enjoignaient de négocier les
conditions de la paix, d'intimer la réunion du concile, de présenter des
doléances sur les abus qui s'étaient introduits dans le royaume de France et
d'obtenir que les traités passés avec le pape Jules III fussent observes[90]. Les apologistes de Paul IV concèdent que le pape ne pouvait croire et, de fait, ne croyait point à l'efficacité de cette légation prétendue pacifique. Au lendemain de la création des légats, le pontife avait déclaré à l'ambassadeur de Venise : Non, nous n'espérons pas de voir la paix rétablie. Les légats serviront à nous faire connaître exactement lequel des deux rivaux y met obstacle et pour quel motif[91]. C'était clone, de l'aveu du pape, un piège tendu à l'Empereur. Il y avait là, dit le meilleur avocat de Paul IV, un moyen de compromettre Charles-Quint aux yeux de la Chrétienté, de le faire passer pour perturbateur de la paix publique[92]. L'épreuve, peu sincère, était-elle au moins loyale ? La déposition de Carafa se poursuit ainsi : Arrivé à Fontainebleau où se trouvait le Roi, je lui présentai mes brefs, et lui exposai l'objet de ma mission. Mais peu après arrivèrent des avis venant de Rome et de la cour d'Espagne qui montraient l'impossibilité de prévenir la guerre et annonçaient une rupture imminente. Bientôt même on m'ordonna de supplier le Roi de secourir le Saint-Siège menacé. C'est ce que je fis, et le Roi y consentit... Suivant le témoignage du principal acteur, les événements, qui se produisirent à Rome au printemps de 1556, auraient changé de pacifique en belliqueux le sens de sa légation. Ce changement n'avait-il pas été prévu et les circonstances qui lui servirent de prétexte ne furent-elles point provoquées par Paul IV lui-même ? Le récit va y répondre. Débarqué le 27 mai à Marseille, parmi les feux et salves d'une flotte de quarante galères que le Roi avait envoyée à sa rencontre, le légat Carafa, après avoir passé par Avignon le 31, s'être arrêté à Lyon du 4 juin au 7, sous la garde du maréchal de Saint-André, avait pris le grand chemin de Bourbonnais pour atteindre Fontainebleau par Roanne, Briare et Nemours[93]. Le 15 juin, de Nemours, Piero Strozzi était parti en avant, afin d'annoncer à Henri II l'approche du cortège. Le chef des fuorusciti, l'homme naguère disgracié et haï, fut bien accueilli de tous, par ses propres amis et par ceux qui espéraient en Carafa[94]. Le lendemain, 16, le cardinal arrivait lui-même à Fontainebleau ; il obtint aussitôt de voir le Connétable. Henri II lui donna audience le 17 juin. Ces premières entrevues se passèrent en beaux discours sur la paix et le concile. Le Roi, instruit de son rôle par Montmorency, se complaisait dans l'attitude la plus chrétienne et n'offrait point de prise aux propos de guerre qu'on voulait lui faire subtilement[95]. Le 20 juin, cette situation n'était pas encore changée, et Carafa se trouvait comme emprisonné par la droiture de son partenaire dans le rôle de pacificateur forcé. Le légat s'ennuyait du succès de sa mission officielle, lorsque la Cour fut soudain envahie par des nouvelles de Rome, si graves qu'elles changèrent tout le calme en fièvre de guerre. Avant que son neveu fût parti de la Ville éternelle, dans les premiers jours de mai, Paul IV s'était remis à persécuter les clients de l'Espagne. Le 4 mai, en consistoire, il avait fulminé une excommunication solennelle contre les Colonna et les avait privés de leurs biens. Le 10 mai, une bulle conférait ces biens à l'aîné des Carafa, le comte de Montorio, qui se nomma dès lors duc de Paliano[96]. C'est dans ce fracas que Carlo prit congé de son oncle pour aller en France. A moins de reconnaître le pape comme aveugle et insensé, on ne peut imaginer qu'il ait mis alors quelque sincérité dans les instructions pacifiques qu'emportait son neveu. De fait, à peine Carlo était-il parti qu'on commença d'entendre l'écho menaçant qu'avaient éveillé les violences du pontife. Au loin, Charles-Quint protestait avec colère ; en Italie, les. Espagnols s'armaient. Mareantonio Colonna, que la foudre pontificale avait arrêté sur la route de Bruxelles, était revenu en arrière et levait des troupes dans le royaume de Naples. On annonçait que le vice-roi allait rappeler de Rome tous les Napolitains y résidant[97]. Simples rumeurs, à vrai dire, mais dont le pape se plut à s'effrayer. Au lieu d'adoucir les blessures, il continua d'y frapper. Dans les premiers jours de juillet, il fit arrêter le maître des postes de l'Empereur, Giovanni Antonio de Tassis, puis deux agents de l'Espagne, Garcilasso de la Vega et Ippolito Capilupi[98]. Plus tard, le 27 juillet, par la bouche du fuoruscito Silvestro Aldobrandini, avocat de la Chambre apostolique, il proposait au consistoire de priver Charles-Quint et Philippe II de leurs royaumes[99]. Bref, c'était une déclaration de guerre. Pour juger la conduite du pape avec clairvoyance, il suffit d'entendre les témoins les moins suspects, les amis et les représentants de la France à Rome. Les ambassadeurs de Sienne nous apportent l'avis des gens de bonne foi : soumis par la défaite au joug des Espagnols, mais fidèles au souvenir aimé des Français, ils ne désiraient plus alors qu'une paix réparatrice. Jusqu'au mois de juin, ils entrent à la loyauté et à la sincérité de Paul IV[100]. Mais, ensuite, indignés par ses actes, ils les expliquèrent en imaginant un complot machiné pour entraîner le Roi à la guerre. Le pontife, écrivent-ils, averti par son neveu de l'inébranlable résistance du Roi et de son affection pour la paix, a donné occasion à des négociations belliqueuses, en montrant au Très-Chrétien que l'Empereur veut opprimer le Saint-Siège[101]. Plus décisif est le jugement qui ressort de l'attitude que prit, dans ces circonstances, le cardinal de Tournon. On connaît assez le zèle catholique de l'ancien ministre de François Pr il ne peut donc y avoir sur sa conduite aucun soupçon. Quant à sa clairvoyance, elle était, nous le savons, des mieux exercées. Depuis la conclusion de la trêve de Vaucelles, Tournon se trouvait, chaque jour, en querelle avec l'ambassadeur D'Avanson. Celui-ci s'était cru, un moment, après le voyage de Charles de Lorraine, le héros de la diplomatie royale. Il escomptait les résultats futurs de son œuvre, appelant de tous ses vœux la venue du duc de Guise en Italie à la tête d'une armée. Ce que je n'ay peu faire en l'endroict du cardinal de Lorraine, écrivait-il au duc, j'espère le faire envers celluy que l'Italye adent en grande dévotion comme son libérateur, ministre et exécuteur de la grande et honnorable entreprise du Roy. Je prie à Dieu que ce soyt bientoust, car en la seulle dilligence gist tout le proufit, l'honneur et l'exécution de ceste entreprise[102]. Aux gens qui le fréquentaient, il déclarait, sans trop de discrétion : Cette trêve ne m'a jamais plu[103]. Il avouait sa défiance envers Montmorency et exhortait le pape à poursuivre les desseins de guerre. Lorsque Carlo Carafa fut nommé légat, D'Avanson s'écria : Enfin, j'espère que désormais les choses iront très bien[104]. Bref, Bref, il était si remuant que Piero Strozzi lui-même le trouvait insupportable[105]. L'ambassadeur avait toujours mêlé les questions d'argent aux affaires politiques, et de là résultaient la plupart de ses succès. Au printemps de 1556, les Carafa, fort besogneux, sollicitèrent instamment le concours des finances royales pour payer les troupes pontificales. D'Avanson eût donné volontiers toutes les sommes dont il disposait. Mais Tournon s'y opposa avec énergie[106]. Ce conflit dura tout le printemps. Le cardinal, grâce à son autorité de surintendant, put résister efficacement. Pourtant, il luttait sans plaisir et déjà se montrait désireux de quitter Rome, champ des pires intrigues[107]. Quand le pape eut recommencé ses provocantes attaques contre le parti espagnol, Tournon déclara nettement qu'il les désapprouvait. Et, comme, au début de juin, Paul IV le sollicitait d'accorder à la trésorerie apostolique de nouveaux subsides et d'appeler à Rome les troupes françaises qui gardaient les places de Toscane, il refusa d'y consentir sans un ordre formel du Roi[108]. En même temps, le cardinal faisait savoir à ceux qu'excitait, en Italie, la conduite du pape, et particulièrement aux représentants belliqueux de la république de Montalcino, qu'il ne fallait point compter sur la rupture de la trêve, mais plutôt s'attendre à la conclusion prochaine d'une paix générale[109]. Cette opposition devait provoquer un éclat. Le 19 juin, comme Tournon faisait une visite à Paul IV, celui-ci lui déclara : Il est temps de rompre la trêve, Nous voulons donner au roi de France la couronne de Naples. Le cardinal souleva des objections discrètes mais fermes, touchant les intentions et les moyens de son maître, l'impuissance matérielle du Saint-Siège et surtout quant aux charges financières d'une telle politique. Le pape répondit grossièrement : Vous songez à vous mettre au frais, et vous souciez peu du service de votre maître ! Tournon se défendit avec dignité : J'ai servi deux rois, plusieurs pontifes et d'autres princes, et personne n'a pu se plaindre que je l'aie trompé[110]. Ecœuré, le cardinal dépêchait aussitôt un courrier en
France pour demander à Henri Il la permission de se retirer dans l'Italie du
Nord[111].
Le 13 juillet, M. de Rambouillet, venant de la Cour, lui apporta le congé
demandé[112].
Après avoir salué le pape, Tournon partit de Rome, dans la matinée du 18
juillet. Il avait l'intention d'aller à Venise, mais il s'arrêta en Ombrie,
d'abord à Gubbio, puis à Castel-Durante, où il séjourna près d'un an[113]. Le 9 avril
1557, au duc de Guise qui l'avait prié de retourner à Rome, il adressait un
refus attristé, où s'exprime, à notre avis, le plus droit jugement sur les
actes de Paul IV : Je vous supplie croire que
sy ma personne à Rome pouvoit servir au Roy, je n'attendrois pas qu'on me
commandast d'y aller, mais ayant affaire à ceux que vous savez, il m'est
impossible de luy estre utile. Au contraire, il est certain que je gasterois
tout, car de la complexion dont je suis et que je pense que tous les gens de bien
sont, je ne sçaurois endurer ce que je verrois desraisonnable contre mon
maistre, et c'est un crime capital en ce pays-là où on ne veut ouyr parler de
ce qui est raisonnable, outre qu'ils ne sont pas chiches d'injures et que je
ne suis pas assez sage pour les endurer, de sorte que je serois en danger
d'aller bientost au chasteau Saint-Ange[114]. Pourtant, Tournon n'avait pas abandonné son poste sans faire un suprême effort en faveur de la paix. Le 22 juin, rencontrant le cardinal Santa-Fiora, l'un des chefs du parti espagnol', celui-là même que Paul IV avait naguère emprisonné, il lui dit : Je sais que vous avez de l'influence sur le roi d'Espagne : faites en sorte que nous gardions la paix ; de mon côté je ferai de même, et j'espère que nous réussirons, bien que le diable se mette en travers[115]. Puis il prit à part l'aîné des Carafa, le duc de Paliano, et lui montra les avantages pour sa famille, pour le pape et pour l'Église d'éviter la guerre, en cherchant le moyen d'un accord avec les Colonna et les Espagnols. Même il lui proposa de réunir en conférence les délégués que choisirait Paul IV, les ministres du Roi et ceux de l'Empereur pour résoudre le conflit. Cette offre était si probe et simple qu'elle plut à tous. La conférence eut lieu et les Espagnols y déclarèrent les premiers leurs sentiments pacifiques. Mais, Tournon parti, tout s'écroula[116]. Prémédités ou non, les actes du pape, suivis naturellement de la contre-attaque espagnole, provoquèrent dans l'esprit de Henri II une réaction favorable à la guerre. Le 20 juin, Carafa se heurtait encore à la résistance pacifique du Roi. Mais, le 23, le légat pouvait écrire : Sa Majesté a déclaré qu'elle défendrait à tout prix le Saint-Siège contre ses agresseurs[117]. M. de Rambouillet fut aussitôt dépêché à Rome, où il arriva le 13 juillet, porteur d'instructions assez équivoques : Henri II promettait au pape de l'aider en cas de besoin, mais lui conseillait pourtant de fuir la guerre[118]. Équivoques, aussi bien, apparaissent dès lors les gestes et les paroles du légat, du Roi ; de Montmorency et des Guises. Ce qu'on peut deviner, c'est que Carafa, assez sûr de la collaboration des Lorrains et voyant le souverain à demi converti, employa tout son effort à gagner le Connétable. Piero Strozzi, ami de ce dernier, facilitait le jeu : D'autre part, le légat sut obtenir l'appui de Diane de Poitiers. La favorite écrira plus tard au cardinal : Je vous ferè connestre que je ne suys fame de paroule mès byen de fet[119]. De même, le maréchal de Saint-André mit son influence au service du légat[120]. Tel encore le chancelier Bertrand, qui, désireux d'avoir le chapeau de cardinal, commença par céder au neveu du pape son évêché de Comminges[121]. La Cour passa les derniers jours de juin et les premiers de juillet en cérémonies. Le 25 juin, Carafa présentait au Roi l'épée et le chapeau bénis[122]. La veille, Catherine de Médicis, dans un pénible accouchement, avait mis au monde deux filles jumelles, dont une seule vécut[123]. Après avoir fait son entrée solennelle à Paris, le 28 juin, Carafa revint à Fontainebleau pour servir de parrain à cette enfant, qui reçut le nom glorieux de Victoire. Le duc de Guise fut compère[124]. Depuis le 25 juin, Carafa avait obtenu de sérieux résultats, tels que, dans une audience qu'il donna aux ambassadeurs résidant à la cour de France, il ne put se tenir de jeter publiquement son masque de légat pacificateur et prit vivement à partie le représentant du roi d'Espagne[125]. Dès lors, les gens bien informés savaient que Henri II avait promis au légat d'envoyer le duc de Guise en Italie, à l'automne suivant, pour y conduire une expédition dont le plan et l'itinéraire même étaient arrêtés[126]. On annonçait partout des mouvements de troupes françaises, et le bruit se répandait que le Très-Chrétien s'était formellement engagé, par un nouveau traité, à protéger la famille Carafa[127]. Ces résultats, le légat les avait conquis par la fougue et l'audace de ses manœuvres. Il ne laissait pas Henri II un seul moment, le suivant même dans les plus pénibles parties de chasse et lui affolant sans cesse l'imagination par le récit exagéré des événements qui se passaient à Rome[128]. Pour gagner Montmorency, Carafa menai t un assaut aussi vigoureux. Il faisait tant de grâces au vieux ministre que j'entend, écrivait Simon Renard, qu'il y a eu jalousie entre le cardinal de Lorrenne et le Connestable, s'estant mescontenté ledit cardinal que le légat se soit rangé si fort avec le Connestable en le délaissant[129]. Montmorency, qu'irritaient fort à ce moment les conditions onéreuses mises par les Espagnols à la libération de son fils, parut même écouter favorablement les discours belliqueux de Carlo[130]. Pendant une semaine, celui-ci se crut entièrement victorieux : la guerre était décidée et l'on en préparait les moyens. Mais le neveu de Paul IV s'aperçut bientôt que le terrain était mouvant. Montmorency retira son adhésion. Comment le premier conseiller ne se fût-il pas ressaisi, sous le coup des avertissements qu'on lui envoyait d'Italie ? Sauf D'Avanson, tous les agents royaux dans la Péninsule criaient casse-cou. L'ardent Toulousain Dominique du Gabre adressait lui-même au Connétable des conseils clairvoyants : Monsieur le cardinal Caraffa vous sera très obligé si Sa Majesté prend la protection de leur maison, car vous veoyez bien que d'entrée de table ilz vous mettront en une guerre qui vous est fort loingtaine, incommode et de grande despence, sans que le Roy y aye particulier intérest. Vous avez affriandé toute l'Italie avec l'exemple du duc Octavio Farnèse, et, si vous les voulez croire, vous vous trouverez en bien peu de jours une despense ordinaire sur les bras d'un milion d'écuz, ou pour le duc Octavio ou pour le comte de La Mirandole ou pour le duc de Ferrare ou pour Sienne ou pour les Carafes. Si vous voulez toute l'Italie, je crois qu'à ce prix-là vous l'aurez. Et le mal est que, quant telles despences sont une fois promises et commancées, on ne peuhl s'en retirer et semble une contribution héréditaire. En temps de guerre, on passe cela légièrement et semble que ce ne soit rien, mais maintenant je congnois bien que c'est une charge fort préjudiciable aux finances du Roy et à son royaulme. Et vous ferez bien, Monseigneur, d'y aller fort réservé[131]. Ces conseils, inspirés à l'évêque de Lodève par l'incident qui venait de brouiller Paul IV et le cardinal de Tournon, correspondaient trop à l'expérience de Montmorency pour que ses scrupules n'en fussent pas réveillés. Du Gabre offrait au Roi en exemple la prudence des Vénitiens : C'est un corps, Sire, que ceste Seigneurie qui est composé de plusieurs testes, et il y en a de bien grossières et d'aucunes bien habiles et grands personnages. Mais tout assemblé, ils font un sage et grand prince : ils ne veulent point -de guerre, s'il est possible, et n'ont pas tort[132]. Pendant les dernières semaines de juillet, Carafa s'efforça d'enrayer la défection de ceux qu'il avait cru gagner à ses projets. On se fasche bien du légat et ne le peut-on faire partir, écrivait le cardinal de Lorraine. Il est fort malcontent, il voit bien comme tout va. Le cardinal ajoutait : Nostre maistre est bien empesché[133]. De fait, Henri II se perdait dans ses propres variations, et peu à peu, las de la tutelle du Connétable, il revenait vers les Guises[134]. Tout cela aboutit enfin à un acte écrit. Avant de partir, le légat voulut faire rédiger les promesses vagues et souvent reprises qu'il avait reçues de la bouche du Roi. Vers le 25 juillet, il présentait à Henri II un mémoire contenant la somme de ses observations et de ses demandes : Le pape, déclarait-il, est de nouveau fort menacé par les Impériaux et par les Colonna, qui troublent la paix de l'Étal pontifical. Si le Roi consent à porter secours au Saint-Siège, il peut, en ce faisant, anéantir la puissance espagnole en Italie. Qu'il dise donc s'il veut, oui ou non, prendre la défense de Sa Sainteté. Dans le cas qu'il accepte, il devra faire, au profit du Saint-Siège, un dépôt de cinq cent mille écus renouvelable au fur et à mesure des dépenses ; de plus, ii enverra outre monts trois ou quatre cents hommes d'armes, avec un personnage d'autorité pour commander aux armées de terre et de mer ; enfin, huit ou dix mille Suisses seront levés et payés par les alliés au prorata de la contribution fixée[135]. Le personnage d'autorité que demandait Carafa, c'était, bien entendu, le duc de Guise. Sous le nom de son maître, Montmorency répondit à ce mémoire article par article. Il commençait par affirmer que le Roi ne voulait point prendre l'initiative de rompre la trêve : Que le pape se mette en défense, et, s'il est attaqué, nous interviendrons. Au dépôt de cinq cent mille écus la réponse contenait des objections qui valaient un refus : Puisque le pape doit déjà à Sa Majesté de grosses sommes, il lui appartient de faire les premières avances d'argent. En tout cas, le Roi bornera son effort à exécuter les capitulations de la ligue. Henri II refusait d'envoyer des gens d'armes en Italie ; quant aux Suisses, on en trouverait toujours à lever autant qu'on voudrait. Sur le choix du personnage d'autorité, il était dit : Le Roi a donné le commandement des forces françaises en Italie au maréchal Strozzi et à Monluc, celui de la flotte au baron de La Garde : ils ne pourront employer les finances royales qu'avec l'assentiment des agents accrédités à Rome[136]. Cette réponse, très habile, est une des plus fermes manifestations de la politique de Montmorency. D'une part, Henri II sauvait sa réputation et l'honneur de sa signature, en se déclarant prêt à défendre le Saint-Siège, s'il était attaqué ; d'autre part, en récusant toute initiative belliqueuse, il déclinait le rôle de provocateur que lui offraient Paul IV, Carlo Carafa et les Guises. Le choix même de Strozzi comme chef des armées françaises en Italie est remarquable : le célèbre fuoruscito, rentré en la grâce du Roi, obtint par la protection de Montmorency le titre de surintendant des entreprises et chef du Conseil de guerre dans la Péninsule. C'était doublement contrarier les Lorrains : on écartait le duc de Guise et l'on nommait à sa place un ennemi du cardinal de Ferrare[137]. Il est vrai que le Roi donnait alors au prince Alphonse d'Este le collier de Saint-Michel avec une pension de huit mille francs. Pauvre consolation offerte à la maison de Lorraine[138]. Carlo Carafa ne partit pas sans avoir adressé à Henri Il un contre-mémoire, où il s'efforçait de vaincre les objections de Montmorency[139]. Ce fut en vain. Le 11 août, le Roi envoyait défense à l'ambassadeur D'Avanson d'aulcunement entrer en l'offensive, avec ordre de veiller à ce qu'on ne mette point plus de boys au feu, pour l'allumer, qu'il n'y en a[140]. Ce même jour, le légat prit congé : il écrivit à son oncle, en se vantant d'avoir obtenu de Henri II tout ce qu'il désirait[141]. En réalité, pour le présent, il n'avait cueilli qu'un échec. De cet échec la principale cause fut assurément le bruit, qui commençait à se répandre, de la défection des Farnèse. |
[1] FR. DECRUE, Anne de Montmorency, t. II, p. 189.
[2] Gualterio à Carafa, 1556, 6 février, Blois, publ. p. R. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 337.
[3] Par édit daté de Blois, 13 février 1556 (A. ISNARD, Actes royaux de la Bibliothèque nationale, t. I, p. 216).
[4] La ratification fut apportée à Amboise, où se trouvait la cour, le 12 mars. Montmorency à Octave Farnèse, 1555, 12 mars, Amboise (Arch. d'Etat de Parme, Francia ; orig.). — Simon Renard vint résider comme ambassadeur d'Espagne en France ; S. de Laubespine, abbé de Bassefontaine, représenta Henri II à la cour d'Espagne. Relations politiques des Pays-Bas et de l'Angleterre, t. I, p. 34.
[5] Déclaration du Roi, 1556, 3 mai, Chambord (Arch. de l'arme, Francia ; expéd. orig.).
[6] O. DE MAGNY, Souspirs, éd. Courbet, 88-89.
[7] Carlo Carafa.
[8] Lorraine et Tournon. Pour celui-ci, nous le verrons, la satire est mal fondée.
[9] Les fuorusciti napolitains et toscans.
[10] Piero Strozzi.
[11] Hercule II d'Este, duc de Ferrare, à qui le traité de ligue promettait le titre de lieutenant-général.
[12] Hippolyte d'Este, cardinal de Ferrare.
[13] Le pape Paul IV.
[14] Domenico Achilli au châtelain de Mantoue, 1556, 5 février, Blois (Arch. d'Etat de Mantoue, Francia ; orig.).
[15] Le cardinal de Lorraine à Paul IV, 1556, 14 février, Blois (Ara. Vatic., Cast. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 68 ; autog. — Gualterio à C. Carafa, 1556, 14 février, Blois, publ. p. R. ANCEL, op. cit., I, p. 343.
[16] Le cardinal de Lorraine au cardinal de Farnèse, 1556, 13 février, Blois (Arch. d'Etat de Parme, Francia ; orig.).
[17] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1556, 18 février. Blois (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.). — Cf. R. ANCEL, op. cit., I, 1, p. LXXX.
[18] L'évêque de Fano à Jules III, 1551, 14 novembre, Innsbrück, publ. p. G. KUPKE, Nuntiaturberichte aus Deutschland, t. XII, p. 103.
[19] Le cardinal du Bellay au Roi, 1555, 24 décembre, Rome (Bibl. Nat.. ms. fr. 20448, fol. 217 ; orig.).
[20] Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 15 janvier, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3275 ; orig.).
[21] A. Serristori au duc de Florence, 1556, 1er février, Rome (Mediceo, 3275 ; orig ). — Cf. Papiers de Granvelle, t. IV, pp. 533 et suivantes ; R. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 321.
[22] Instructions de C. Carafa au duc de Somma, 1556, 20 janvier, Rome, publ. p. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 324.
[23] Sur les inquiétudes de Cosme de Médicis, Petro Petri à Andrea de Nobili, 1555, 13 décembre, Florence (Arch. d'Etat de Lucques. Ambascerie, Carte orig., 584 ; orig.). — Robertet à Montmorency, 1551, 29 décembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20442, fol. 137 ; orig.). — Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1555, 30 décembre, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXI, 57 ; orig.). — G. Grandi au duc de Ferrare, 1515, 31 décembre, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma, orig.). — Avis au cardinal de Gonzague, 1556, 10 janvier, Rome (Arch. de Mantoue, Carteg. del cardinale ; orig.).
[24] Il semble même que Strozzi alla saluer Lorraine lors de son passage dans l'Etat des Farnèse. — Lorraine et Tournon à Montmorency, 1556, 6 janvier, (Bibl. Nat., ms. fr. 20442, fol. 138 ; orig.). — Gianfigliazzi au duc de Florence, 1536, 11-15 janvier, Rome (Mediceo, 3275 ; orig.).
[25] P. Strozzi à Montmorency, 1556, 18 janvier, Stabbia. (Bibl. Nat., ms. fr., 3147, fol. 16-17 : orig.). — Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 18-21 janvier, Rome (Mediceo, 3275 : orig.).
[26] Piero Strozzi à Montmorency, 1556, 30 janvier, Stabbia (Bibl. Nat., ms. fr. 3053, fol. 86 : orig. chiffré). — Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 30 janvier, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo ; 3375 ; orig.). — G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 1er février, Rome (Arch. d'État de Modène, Roma orig.), Les compagnons de Strozzi, à Stabbia, étaient alors Flaminio Orsini, le s. de Montauto, Giuliano de Médicis, le cap. Michele di Cante, les cap. Pietro Pauolo Tosinghi et Niccolo Tosinghi frères, Pandolfo Puccini, Cecchino Gualterotti, Alfonso Gondi et quelques autres fuorusciti.
[27] Gianfigliazzi au duc de Florence. 1556, 4 février, Rome (Mediceo, 3275 ; orig.). Le même, 6 février (Arch. cit.). — Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1556, 10 février, Rome (Arch. d'État de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXIII, 58 ; orig.). — C. Titio au duc de Florence, 1556, 13 février, Rome (Mediceo, 3275 ; orig.). — P. Strozzi à Montmorency, 1556, 6 février, Rome, dans l'Archivio stor. italiano, s. 1a, t. XII, pp. 386-387. — Cf. R. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 328.
[28] Le cardinal Farnèse à Octave Farnèse, 1556, 15 février, Rome (Arch. d'Etat de Naples, carte Farnes., fascio 703 : autog.). — S. Gualterio au cardinal Carafa, 1556, 6 février, Blois, publ. p. R. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 337.
[29] Gianfigliazzi au duc de Florence, 1356, 18-22 février, Rome (Mediceo, 3275 ; orig.).
[30] Marco Centurione au duc de Florence, 1556, 20 février, Gènes (Mediceo, 2835 ; orig.).
[31] Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 18-22 février, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3275 ; orig.). — Carafa au duc de Somma, 1556, 15 février, Rome, publ. p. R. ANCEL, op. cit., I, 2, pp. 347 et suivantes.
[32] Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1556, 20 février, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lett. alla Balla, CCXXIII, 68 : orig.). — Alfonso Rossetto au duc de Ferrare, 1558, 26 février, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.).
[33] Du MONT, Corps diplomatique, t. IV. — Gianfigliazzi, 1556, 22 février, Rome (Mediceo, 3275 ; orig.).
[34] Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1556, 27 février, Rome (Arch. de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXIII, 77 ; orig.).
[35] Lettre d'Alfonso Rossetto supra citée.
[36] Sources citées.
[37] Tournon et D'Avanson au Roi, 1556, 23 février, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20444, fol. 99 ; orig.).
[38]
Arch. Vatic., Principi, XXII,
fol. 66 : minute.
[39] Henri II à Paul IV, s. d. (Arch. Vatic., Cast. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 34 ; autog.). — Cf. G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, t. II, p. 625. Sur Fr. de Noailles, voyez PH. TAMIZEY DE LARROQUE, Lettres inédites de François de Noailles (Extr. de la Revue de Gascogne, 1865). — Tournon et D'Avanson au Roi, 1556, 23 mars, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20444, fol. 169 ; orig.). — Navagero au Sénat de Venise, 1556, 19 mars, Rome, publ. p. RAWDON BROWN, Calendar... Venice, VI, I, 379. — Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1556, 28 mars, Rome (Arch. de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXI, 81 ; orig.).
[40] Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1556, 20 février, Rome (Arch. de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXIII, 68 ; orig.).
[41] Avis de source sûre envoyé de Rome au cardinal de Trente et transmis par F. Ferrero à Cosme de Médicis (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3106, fol. 450 ; orig.).
[42] Sur cette vérification des comptes, les documents sont très nombreux. Entre autres : Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 5 mars, Rome (Mediceo, 3275 ; orig,) : surtout lettres de Ridolfo Cenami aux Anziani de Lucques, 1556, mars-août, Rome (Arch. d'Etat de Lucques, ambascerie, Carte orig., 584 ; orig.). — Les Lucquois étaient créanciers de Strozzi. P. Strozzi aux Anziani de Lucques, 1556, 17 mai, Rome (Arch. et loc. cit. ; orig.)
[43] P. Strozzi à la république de Montalcino, 1556, 22 mars, Civitavecchia (Arch. d'Etat de Sienne, Rep. di Montalcino, Lettere, 1556 ; orig.). — R. Cenami aux Anziani de Lucques, 1556, 26 mars, Rome (Arch. de Lucques, ambascerie, 584 ; orig.).
[44] Avis supra cité.
[45] Publié p. R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, append. VII.
[46] C. Carafa au duc de Somma, 1556, 15 février-5 mars, Rome, publ. p. R. ANCEL, op. cit., I, pp. 317 et 361.
[47] Discours sur la roupture de la trefve de Charles de Marillac (Paris, 1556). — Cf. P. de VAISSIÈRE, Charles de Marillac, pp. 295 et suiv.
[48] BART. CAVALCANTI, Discorso sopra la tregua (Arch. Vatic., Principi, 11, fol. 540).
[49] R. ANCEL, op. cit., I, 1, p. LXXXIV, n. 3.
[50] G. Soranzo au Sénat de Venise, 1556, 28 février, Blois, publ. p. RAWDON BROWN, Calendars... Venice, VI, I, p. 360. — Gualterio à Carafa, 1556, 29 février, Blois, p. p. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 359. — Catherine de Médicis au cardinal Carafa, 1556. 27 février, Pontlevoy, publ. p. B. de Puchesse, Lettres de Catherine de Médicis, t. X, p. 15. — Cf. SAUZÉ, Correspondance de Lanssac, pp. 149, 223 et 514.
[51] Sources supra citées.
[52] Navagero au Sénat de Venise, 1556, 4 avril, Rome (Arch. d'Etat de Venise, D. al Senato, t. VII, fol. 139 ; copie).
[53] Gualterio à C. Carafa, 1556, 3 avril, p. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 378.
[54] G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'État, t. II, p. 659.
[55] G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'État, t. II, p. 659.
[56] Simon Renard à Ruy Gomez de Silva, 1556, 8 juin, Paris, publ. p. WEISS, Papiers d'État de Granvelle, t. IV, pp. 595-596.
[57] Domenico Achilli au châtelain de Mantoue, 1556, 18 mai, Châtillon (Arch. d'Etat de Mantoue, Francia ; orig.).
[58] Voyez un exposé des idées politiques du Connétable par Simon Renard (Papiers de Granvelle, t. IV, pp. 586-593).
[59] Texte publié par L.-N. Cittadella, dans l'Archivio storico italiano, série 3a, t. XXV, pp. 52-56.
[60] Henri II au duc de Ferrare, 1556, 7 février, Pontlevoy (Arch. d'Etat de Modène, Pr. esteri, Enrico II ; orig.).
[61] Le contenu des instructions à Rambouillet est rappelé dans un mémoire du 19 avril 1556, publ. p. A. VITALIS, Correspondance de Dominique du Gabre, p. 297.
[62] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1556, 18 février, Blois (Arch. de Modène, Francia ; orig.).
[63] Henri II au duc de Ferrare, 1556, 19 février, Blois (Arch. de Modène, Enrico II ; orig.). — Tib. Burtio au cardinal Farnèse, 1556, 20 février, Blois (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 709 ; orig.). — Gualterio au cardinal Carafa, 1556, 19 février, Blois, publ. p. ANCEL, op. cit., I, 2, 350.
[64] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1556, 19 février, Blois (Arch. de Modène, Francia ; orig.). — Fr. de Lorraine au duc de Ferrare, 1556, 20 février, Blois (Arch. de Modène, Fr. di Lorena ; orig.).
[65] Le cardinal de Lorraine au duc de Ferrare, 1556, 19 février, Blois (Arch. de Modène, cardinali ; autog.). — Le même à Alphonse d'Este, 1556, 19 février, Blois : ... Je suis en grand poine. (Arch. cit. ; autog.).
[66] D. du Gabre au duc de Ferrare, 1556, 13 février, Venise, publ. p. A. VITALIS, op. cit., p. 451.
[67] D. du Gabre au duc de Ferrare, 1556, 19 février, Venise, publ. p. A. VITALIS, op. cit., p. 154.
[68] D. du Gabre à Montmorency, 1556, 28 février, Venise, publ. p. A. VITALIS, op. cit., p. 157.
[69]
Arch. d'Etat de Modène, Estense, Roma ; orig. — Le duc de Ferrare à Paul IV,
1556, 2 mars, Ferrare (Arch. Vatic.,
Cast. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. II, fol. 193 ; orig.).
[70] Voyez Réponse de la part du Roi à M. le duc de Ferrare, publ. p. A. VITALIS, op. cit., p. 297.
[71] Le cardinal de Lorraine au prince Alphonse d'Este, 1556, 19 février, Blois (Arch. de Modène, Cardinali ; autog.).
[72] Montemerlo à Octave Farnèse, 1556, 20 mars, Ferrare (Arch. d'Etat de Parme, Ferrara ; orig.).
[73] Gualterio à Carafa, 1556, 31 mars, Amboise, publ. p. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 376.
[74] Tib. Burtio au cardinal Farnèse, 1536, 12 avril, Amboise (Arch. d'Etat de Parme, Francia ; orig.).
[75] Gualterio à Carafa, 1555, 3, 19 et 21 avril, Amboise-Blois, publ. p. ANCEL, op. cit., I, 2, pp. 378-389. — Cf. Lettres de Catherine de Médicis, I, p. 105 (lettre faussement datée par La Ferrière).
[76] Mémoire du Roi, 1556, 19 avril, Blois (Bibl. Nat., ms. fr. 3147, fol. 26-32 ; minute).
[77] Alphonse d'Este au duc de Ferrare, 1556, 6 mai, Chambord (Arch. d'Etat de Modène, Alfonso II ; orig. autog.).
[78] Fr. de Lorraine au duc de Ferrare, 1556, 7 mai, Chambord : ... Non que les difficultés soient venues du Roy, lequel a touljour déziré vous voir contant, mais de quelque ung quy eust voulu fussiés sorty hors d'espérance et voulonté de jamès pancer en la grandeur du cl. seigneur, affin que. vous faizant tenir pour suspect de ce cousté, ellonguer ce quy y dépant de vostre mayzon, et la première quy seroit myze sur les ranz serait ma fame vostre fille, pour s'asurer que je ne demeurerois guères apprès elle ny Mons. le cardinal de Lorraine mon frère, et puis il aurait la victoyre telle qu'il eut de long temps désiré. (Arch. de Modène, Fr. di Lorena ; autog.). — F. Ferrero à Cosme de Médicis, 1556, 7 avril, Milan (Arch. d'Etat de Florence, Medicco, 3106, fol. 434 v° : orig.). — Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 1356, 13 juin, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 699. fascic. C orig.). — Le cardinal de Lorraine au duc de Guise, 1556, 27 juillet, La Saulsaie (Mémoires-journaux de Guise, p. 285).
[79] Opere di Giovanni della Casa (éd. Naples, 1733), IV, pp. 35-40.
[80] Le cardinal de Tournon au duc de Ferrare, 1556, 15 février, Rome (Arch. de Modène, Cardinali ; orig.).
[81] G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 25 mars, Rome (Arch. de Modène, Roma ; orig.). — Tib. Burtio au cardinal Farnèse, 1556, 12 avril, Amboise (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 709 ; orig.).
[82] Tib. Burtio au cardinal Farnèse, 1556, 12 avril, Amboise (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 709 ; orig.).
[83] G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 1er avril, Rome, rapporte ces paroles de Carafa : Esso Avanson sente tanto bene che questo negotio procedi avanti che mi solicita acciochè S. Stà non retardi a mandarmi in Francia, credendo esso Avanson che si sia per trovar con simili modo ogni bona dispositione in sua Mtà et cavarne ogni bon effetto. (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.).
[84] Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1556, 9 mai, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXII, 10 ; orig.). — Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 15-16 mai, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3275 ; orig.). — B. Navagero au Sénat de Venise, 1556, 16-23 mai, Rome (Arch. d'Etat de Venise, Dispacci, Roma, t. VII, fol. 189-191 ; copie). — R. ANCEL, La question de Sienne... (Revue bénédictine, 1905, p. 30). — C. Carafa emmenait même une courtisane, sa maîtresse. Garganello au cardinal Farnèse, 1556, 22 septembre, Avignon (Arch. d'Etat de Parme, Francia ; orig.).
[85] Sources citées.
[86] BRANTÔME, Œuvres, éd. Lalanne, t. I, p. 109.
[87]
Bref (Arch. Vatic., arm. 44,
t. IV, fol. 206 v° ; minute).
[88] Instructions officielles et secrètes publ. p. R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, appendice.
[89] R. Ancel soutient la non-complicité du pape.
[90]
Arch. Vatic., Miscellanea,
XI, 114, fol. 40 vo-41. — Cf. R. ANCEL, Nonciatures, I, 1, p. LXXXVIII-IX.
[91] Navagero au Sénat de Venise, 1556, 11 avril, Rome, publ. p. RAWDON BROWN, Calendars... Venice, VI, I, 405-407. — Le cardinal Motula ou de Pise, envoyé comme légat auprès de l'Empereur, était parti avec une famiglia meschinissima. F. Ferrero au duc de Florence, 1556, 18 juin, Milan (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3106, fol. 564 v° ; orig.).
[92] R. ANCEL, Nonciatures, I, 1, p. LXXXVI.
[93] Caligari à Commendone, 1556, 6 juin, Rome (Arch. Vatic., Principi, XXIII, fol. 4 ; orig.). — Vine. Buoncambi à Octave Farnèse, 1556, 6 juin, Rome (Arch. d'Etat de Parme, Roma ; orig.). — Cf. R. ANCEL, op. cit., I, 2, 398-399 ; G. DURUY, Carlo Carafa, pp. 365 et s.
[94] Giac. Soranzo au doge de Venise, 1556, 16 juin, Moret (Arch. d'Etat de Venise, Francia ; orig.).
[95] C. Carafa au duc de Paliano, 1556, 17-20 juin, Fontainebleau, publ. p. R. ANCEL, op. cit., I, 2, pp. 405-412. — Le même au pape, 17 juin (Arch. Va-tic., Cast. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 53). — Paolo Giordano Orsini au duc de Paliano, 17 juin, Fontainebleau (Bibl. Vatic., Barberini, 5706, fol. 84 ; orig.). — Herc. Strozzi au duc de Mantoue, 1556, 25 juin, Fontainebleau-Melun (Arch. d'Etat de Mantoue, Francia ; orig.).
[96] Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1556, mai, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXIII ; orig.). — Navagero au Sénat de Venise, 1556, 16 mai, Rome, publ. p. RAWDON BROWN, op. cit., VI, I, p. 449. — Concilii Tridentini diaria, éd. S. Merkle, t. II, pp. 290-201. — R. ANCEL, La question de Sienne... (Revue bénédictine, 1905, pp. 33 et s.).
[97] Silv. Aldobrandini au cardinal Carafa, 1556, 21 juin, Rome, publ. p. R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, pp. 416 et suivantes.
[98] Le duc de Paliano au cardinal Carafa, 1556, 10-12 juillet, p. p. ANCEL, op. cit., I, 2, pp. 425 et suivantes.
[99] G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 27 juillet, Rome (Arch. d'État de Modène, Roma, orig.).
[100] Lettres de Marcant. Borghesi, Marcant. Pannilini et Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1555-1556, Rome (Arch. de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXI-CCXXII ; orig.).
[101] Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1556, 20 juin, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXII, 21 ; orig.).
[102] J. d'Avanson au duc de Guise, 1556, 7 février, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20554, fol. 95 ; orig.).
[103] G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 18 mars, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.).
[104] G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 14 avril, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.).
[105] Piero lui reprochait surtout d'être candidat à la dignité cardinalice contre Lorenzo Strozzi. J. d'Avanson au Roi. 1556, 13 mai, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20412, fol. 119 ; orig.).
[106] G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 1er avril, Rome (Arch. de Modène, Roma ; orig.).
[107] G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 22 avril, Rome (Arch. de Modène, Roma ; orig.).
[108] Le duc de Paliano à Carafa, 1556, 6 juin, Rome, publ. p. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 404.
[109] Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 13 juin, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lett. alla Balia, CCXXII, 24 ; orig.).
[110] Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 1556, 20 juin, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 699, fascic. C ; chiffré). Le même au cardinal Farnèse, 1556, 23 juin, Rome (Arch. cit., fascia 693, fascic. C ; orig.). — Navagero au Sénat de Venise, 1556, 20 juin, Rome (Arch. d'Etat de Venise, Roma ; copie). — Le duc de Paliano à C. Carafa, 1556, 19 juin, Rome, publ. p. ANCEL, op. cit., I, 2, pp. 410-411.
[111] Le courrier fut Il Zoppo.
[112] G. Grandi au duc de Ferrare. 1556, 15 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.).
[113] Aless. Capilupi au cardinal de Gonzague, 1556, 48 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Mantoue, Carteggio del cardinale ; orig.). Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 18 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3276 ; orig.). — Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1556, 18 juillet, Rome (Arch. d'État de Parme, Roma ; orig.). — Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 1556, 25 juillet, Rome (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 699, fascic. C ; chiffré). — Marchio Valerii au cardinal Farnèse, 1556, 28 juillet, Rome (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 413, fascic. 1 ; orig.). — Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 5 août et 26 décembre, Rome (Mediceo, 3276 ; orig.).
[114] Publ. ap. Mémoires-journaux de Guise, p. 353.
[115] Aless. Capilupi au cardinal de Gonzague, 1556, 23 juin, Rome (Arch. de Mantoue, Carteg. del Cardinale ; orig.).
[116] Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 1556, 25 juillet, Rome (Arch. d'État de Naples, Cart. Farnes., fascio 699, fascic C ; chiffré).
[117] Le cardinal Carafa à Paul IV, 1556, 23 juin, Fontainebleau, publ. p. ANCEL, Nonciatures, I, 2, pp. 420-421.
[118] G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 15 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.). — Lettre de Bart. Cavalcanti supra citée.
[119] Diane de Poitiers au cardinal Carafa, s. d. (Bibl. Vatic., Barberini, lat. 3617, pièce 46 ; autog.).
[120] Saint-André au cardinal Carafa, 1556, 11 août, 9 octobre et 24 octobre (Bibl. Vatic., Barberini, lat. 3617, fol. 68-70 ; orig.).
[121] Sources citées. — Facchinetti au cardinal Farnèse, 1556, 4 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Parme, Roma ; orig.). — Cf. F. Hotman à Bullinger, 1556, 15 août, publ. p. R. DARESTE, Revue historique, t. II, p. 16.
[122] Herc. Strozzi au duc de Mantoue, 1556, 25 juin, Melun (Arch. d'Etat de Mantoue, Francia ; orig.). — Domenico Achilli à la duchesse de Mantoue, 1556, 26 juin, Fontainebleau (Arch. et loc. cit. ; orig.).
[123] Herc. Strozzi au duc de Mantoue, 1556, 25 juin, Melun (Arch. de Mantoue, Francia ; orig.).
[124] Domenico Achilli à la duchesse de Mantoue, 1556, 6 juillet, Fontainebleau (Arch. de Mantoue, Francia, orig.). — Registres du Bureau de la ville de Paris, t. V, pp. 436-437. — Cf. la correspondance de Simon Renard, dans Papiers de Granvelle, t. IV, passim.
[125] Dom. Achilli au chatelain de Mantoue, 1556, 6 juillet, Fontainebleau (Arch. d'Etat de Mantoue, Francia ; orig.). Cf. S. Renard à Philippe II, 1556, 9 juillet (Papiers de Granvelle, t. IV, p. 627).
[126] Sources citées. Voyez livre II.
[127] Lettres de Facchinetti et d'Hotman citées.
[128] Fr. Borsieri à la duchesse de Mantoue, 1556, 23 juillet, Chantilly (Arch. de Mantoue, Francia ; orig.).
[129] Lettre de Simon Renard, 9 juillet.
[130] Lettre de Simon Renard, 9 juillet.
[131] D. du Gabre à Montmorency, 1556, 1er juillet. Venise, p. p. A. VITALIS, Correspondance de Dominique du Gabre, pp. 177-178.
[132] D. du Gabre au Roi, 1556, 3 juillet, Venise, publ. p. A. VITALIS, Correspondance de Dominique du Gabre, p. 180.
[133] Le cardinal de Lorraine au duc de Guise, 1556, 27 juillet, Ecouen (Mémoires-journaux de Guise, pp. 290-291).
[134] Le cardinal de Lorraine au duc de Guise, 1556, 27 juillet, Ecouen (Mémoires-journaux de Guise, pp. 290-291).
[135] Publ. p. R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, pp. 617 et suiv.
[136] Publ. p. R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, pp. 617 et suiv.
[137] Simon Renard à Philippe II, 1556, 27 juillet (Papiers de Granvelle, t. IV, p. 647).
[138] Domenico Achilli à la duchesse de Mantoue, 1556, 29 juillet, Ecouen (Arch. d'Etat de Mantoue, Francia ; orig.).
[139] Publ. p. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 627.
[140] Publ. par SAUZÉ, Correspondance de Lanssac, pp. 488-489.
[141] Lettres p. p. ANCEL, op. cit., pp. 445-447.