LES ORIGINES POLITIQUES DES GUERRES DE RELIGION

LIVRE PREMIER. — LES DEUX POLITIQUES

CHAPITRE PREMIER. — L'AVÈNEMENT DE PAUL IV ET LA POLITIQUE ITALIENNE DU CARDINAL DE LORRAINE.

 

 

Les quatre années qui s'écoulèrent entre la chute tragique de Sienne et la paix du Cateau-Cambrésis forment une période critique de la politique française. Sur les actes de cette monarchie des Valois-Angoulême, dont les historiens ont tant affirmé l'absolutisme, s'exercent alors comme prépondérantes les influences les plus contraires à l'unité royale ; dans un gouvernement policé, que régit d'apparence un prince assez intelligent, généreux et droit, les factions exploitent déjà et conduisent selon leurs ambitions toute la puissance publique. Les guerres civiles naîtront des rivalités de la cour de Henri II : par une habitude et une suite naturelles, les passions, les haines, les rancunes deviendront de plus en plus violentes et s'alimenteront des excitants de rencontre, surtout des discordes religieuses. L'anarchie remplit le cadre bien avant de le faire éclater.

On a donné trop d'importance à l'avènement du pape Paul IV Carafa : quelques auteurs ont soumis à l'histoire du Saint-Siège celle des dernières années de Henri II. Le début de ce pontificat correspond sans doute à une phase nouvelle et définie des entreprises italiennes du roi de France ; il est vrai encore que les Carafa offrirent au parti belliqueux de la cour, aux Guises, un secours extraordinaire et de merveilleuses occasions. Mais, par suite des accidents antérieurs de la politique française, à l'heure où Montmorency, lassé des affaires d'outremonts, poursuivait obstinément la paix, tandis que s'effondrait la fortune militaire des fuorusciti, les Guises étaient en mesure, libres, ardents et glorieux, non seulement de saisir les occasions, mais de les créer.

C'est d'abord justement dans les conclaves du printemps 1555 qu'apparurent les vigoureuses ambitions de la maison de Lorraine.

Jules III était décédé le 23 mars. Les passions de la guerre de Toscane agitaient encore toute l'Italie. D'ailleurs, les compétitions d'usage eussent suffi à diviser le conclave. Aux premiers signes de la mort prochaine du pape Del Monte, les vieux candidats, Farnèse, Ferrare, sans parler des Impériaux, étaient rentrés en lice pour se calomnier mutuellement, marchander et acheter des votes ; le Sacré-Collège était aux enchères, sauf quelques saints cardinaux[1]. Lés rancunes de la guerre de Sienne brouillaient, cette fois, l'ordre des anciens partis : Farnèse et Ferrare, l'un et l'autre à la solde du Roi, osaient se disputer l'appui de Cosme de Médicis, et les fuorusciti combattaient avec rage ces deux candidatures pourtant françaises[2].

Henri II donna les instructions suivantes à ses partisans : soutenir par tous les moyens possibles le cardinal de Ferrare, oncle du duc de Guise ; en cas d'insuccès, reporter les voix d'abord sur le cardinal de Tournon, puis, à son défaut, sur le cardinal Reginald Pole ou sur Giovanni Pietro Carafa, dit le cardinal Théatin[3]. Les Lorrains avaient inspiré à leur maître une ardeur extraordinaire pour prôner la candidature d'Hippolyte d'Este : Je ne sçauroys faire, écrivait le Roi, autres recharges ne plus expresses quant il seroit question de mon propre frère[4]. On en vit bien les effets scandaleux. La corruption fut organisée officiellement. Un mémoire envoyé par Henri II au cardinal de Ferrare autorisait les plus cyniques marchés : Pourra au nom du Roy le dit cardinal promettre aux autres cardinaux, qui luy voudront et pourront aider, jusques à vingt cinq mille escus de revenu en bénéfices, des premiers qui viendront cy-après à vaquer en la disposition de Sa Majesté, et sur le tout bailler à ceux ausquels il promettra telle asseurance qu'il verra estre requise[5].

Mais le résultat se produisit plus vite qu'on ne l'avait prévu. Avant que les cardinaux français fussent arrivés, le conclave élut Marcello Cervini de Montepulciano, qui prit le nom de Marcel II. Montmorency et la reine Catherine, par haine des Guises, se réjouirent de l'échec de Ferrare[6].

Le saint pontife Marcel II, que Dieu voulut seulement montrer au monde, s'éteignit, après un règne de vingt et un jours, dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1555[7]. Les intrigues encore chaudes se ranimèrent, plus vives, par l'effet de cette occasion nouvelle. Montmorency et le cardinal de Lorraine, délégués comme plénipotentiaires aux conférences de Marcq, ayant remis au duc de Guise la direction des affaires royales, Henri II, sous l'influence de ce dernier, répéta avec plus d'énergie ses instructions en faveur d'Hippolyte d'Este. Il prit la peine d'écrire lui-même aux cardinaux neutres pour solliciter leurs voix[8].

Le 28 avril, était entré à Rome Hercule II, duc de Ferrare, venu pour prêter serment d'obéissance à Marcel II ; après la mort de celui-ci, il s'attarda dans la Ville éternelle à préparer l'élection de son frère[9]. En même temps, était arrivé le jeune cardinal Louis de Guise[10].

Hippolyte lui-même déployait une activité et montrait une audace dans l'intrigue qui indignèrent les témoins d'un spectacle pourtant si fréquent. Fort des largesses du roi de France, de ses propres moyens et de l'appui politique de son frère, l'opulent cardinal usait tour à tour de menaces et de promesses pour attirer à sa faction les membres du Sacré-Collège. Pendant quelques jours, les hommes soucieux de la religion tremblèrent que le conclave ne commît l'extravagance d'élire un tel pape[11]. D'avance, toutes les manœuvres furent tentées par les Este. Pour séduire le parti Farnèse, Hercule offrit au duc de Parme de marier une de ses filles au petit Alexandre, héritier d'Octave et de Marguerite d'Autriche[12]. Ouvertement, cette fois, le cardinal de Ferrare sollicita l'appui du Médicis, comme si Cosme n'était pas le plus dangereux ennemi des Français en Italie. Le tyran de Florence devait bien quelque gratitude au cardinal qui naguère, gouverneur de Sienne, avait montré tant de complaisance envers lui[13]. Cependant, les fidèles demandaient qu'on donnât enfin à l'Eglise un chef fort et pieux. Dans le désespoir où vit aujourd'hui toute âme honnête, écrivait le célèbre prince de Salerne, et pour remédier à tant de maux, il faut un pape puissant, saint, généreux et noble, car la simple bonté, sans autres qualités, ne pourrait en ce temps résister aux princes impies et méchants[14].

Hippolyte d'Este rencontra des obstacles difficiles à vaincre : le veto absolu de Charles-Quint et l'inimitié mal déguisée de la plupart des cardinaux du parti français[15]. Le vœu exprimé par l'ambassadeur D'Avanson, que Messieurs les cardinaux français soient unis en voluntéz, ne pouvait se réaliser[16]. Trop de rancunes s'élevaient entre ces hommes, dont la guerre de Toscane venait d'aviver les passions. Les Farnèse, chefs d'une famiglia nombreuse, firent une opposition irréductible à la candidature d'Este. Aussi bien le cardinal Alexandre, aspirant lui-même à la charge suprême, n'entendait point sacrifier ses propres ambitions au rival que le Roi lui préférait[17]. Il y a des gens qui se disent fort serviteurs du Roy pour en avoir du bien, écrivait Dominique du Gabre au duc de Ferrare, et aprèz, quand il fault faire service, ilz le font comme il leur plaist[18]. Et le bon évêque de Lodève ajoutait : J'ay perdu quasi toute espérance que Monseigneur le cardinal de Ferrare puisse parvenir à ce pontificat, et vouldrois... du papat en laysser fere à ces prestres qui ne valeurent jamais rien[19].

Le conclave avait commencé le 15 mai. L'ambassadeur D'Avanson, bien qu'il fût une créature de Diane de Poitiers et des Guises, conseillait au Roi d'abandonner Hippolyte d'Este pour soutenir la candidature du cardinal Théatin, doyen du Sacré-Collège, le plus approchant en mérites du papat, estimé de bonne et sainte vie[20]. Déjà les curiales se moquaient des vains efforts du bon Ferrare[21].

Privé de ses deux chefs, Lorraine et Tournon, — ce dernier était resté dans son diocèse, — le parti français se divisa, comme on l'avait prévu, en coteries haineuses. C'est chose asseurée, disait tristement D'Avanson, que les cardinaux de Ferrare, Farnèse et du Bellay prétendent tous trois au papat et qu'il n'y a aucune amitié entre eux, chacun pratiquant pour soy les cardinaux qu'il connoist luy entre plus favorables[22]. Pourtant, le résultat ne déçut qu'à demi l'espoir des agents royaux. Le 23 mai, après une séance qui manqua d'aboutir au schisme, le cardinal Théatin fut élu ; il prit le nom de Paul IV. Ou l'avait choisi parce que son extrême vieillesse laissait prévoir aux ambitieux un conclave prochain : âgé de près de quatre-vingts ans, il ne vivrait pas, pensaient ses électeurs, plus de quelques mois[23]. Au demeurant, il était regardé comme personnage d'aage, doctrine et de saincte vie, qui ne cède en rien au défunct pape Marcel si ce n'est qu'il est plus vieil. On le savait mal disposé envers Charles-Quint et favorable aux Français. Le bonhomme, écrivait D'Avanson, m'a tant acollé de foys que j'avois presque regret qu'il fist ceste déclaration ainsi publique[24]. Jean du Bellay était son ami et, plus que personne, avait soutenu cette élection[25].

La cour de France apprit sans regret l'avènement de Paul IV, non que l'on osât espérer du nouveau pape une grande partialité, mais parce que son nom était de ceux que Henri II avait indiqués au vote de la faction française et qu'ainsi le choix du Sacré-Collège paraissait, dans une certaine mesure, l'œuvre de la politique royale[26]. Deux groupes de courtisans montrèrent même de la joie. Les fuorusciti napolitains voyaient couronner en Giovanni Pietro Carafa le chef d'une grande famille de leur patrie, rebelle à la domination espagnole : ce leur fut une raison de nourrir quelque espoir[27]. A Naples même, une bruyante allégresse salua l'avènement du nouveau pape[28]. Quant aux Guises, s'ils avaient vivement soutenu la candidature d'Hippolyte d'Este, leurs ambitions politiques s'accommodaient bien, pourtant, de l'élection d'un pontife qui, par ses origines napolitaines et sa haine de Charles-Quint, se présentait à la maison de Lorraine comme un complice futur. Aussi envoyèrent-ils à Rome des félicitations empressées[29]. Les politesses de Montmorency furent plus froides[30]. Pour saluer Paul IV et lui prêter le serment d'obéissance, Henri II dépêcha le sieur de Lanssac, qui, parti de Saint-Germain le 9 juillet, passa par Ferrare le 22, et arriva dans la Ville éternelle à la fin du mois[31]. L'ambassadeur extraordinaire devait y être le témoin d'incidents mémorables.

Du point de vue général, Paul IV était un vieillard pieux, 'préoccupé de réformes ecclésiastiques, honnête dans ses mœurs et, somme toute, l'un des plus sérieux pontifes que produisit la Renaissance. Mais, pour la politique, ses défauts passaient de beaucoup ses qualités. Non dépourvu de fourberie, doué d'une intelligence étroite, souvent tout aveugle ou naïve, il suivait sans retenue la force impulsive de son tempérament. La violence continuelle de ses paroles et de ses gestes inclina beaucoup de gens à le dire insensé. Les ambassadeurs suisses, venus à Rome pour saluer Paul IV, au printemps de 1566, déclaraient que la vue d'un tel pape leur donnait envie de se faire non pas Luthériens, mais Turcs[32]. De vieilles rancunes personnelles, ranimées et justifiées par des griefs d'ordre général, alimentaient en lui une haine furieuse contre Charles-Quint ; l'ardeur de ce sentiment s'était, à la longue, comme cristallisée dans une manie sénile[33]. Homme puéril et fantasque, dont les agents de Henri II captèrent la bonne volonté pour l'exploiter, par l'intermédiaire de l'aventurier Carlo Carafa.

 

Aussitôt après son avènement, Paul IV avait confié les affaires temporelles du Saint-Siège à l'aîné de ses neveux, le comte de Montorio. Celui-ci, de tendances plutôt espagnoles, s'efforçait de maintenir la politique pontificale dans la neutralité[34], lorsqu'il fut dépossédé du gouvernement par son jeune frère : le 16 juillet 1555, un bref du pape investissait Carlo Carafa des fonctions de secrétaire d'Etat[35].

Peu de figures, dans le seizième siècle, ont attiré les historiens modernes plus que celle de Carlo Carafa. Le troisième fils d'Alfonso Carafa ne fut point le personnage d'exception qu'on a imaginé. Sa disgrâce, suivie d'un procès fameux, est la cause de l'importance que les auteurs ont donnée à ses gestes ; on a mis cet homme en relief sur l'histoire de son temps, sans qu'il ait mérité un tel honneur. Sa conduite ne fut ni pire ni meilleure que celle des neveux, ses prédécesseurs : il continua la tradition qu'avaient illustrée les Borgia, les Médicis, les Farnèse, les Del Monte. Son intelligence était médiocre. Il n'eut pas de vices extraordinaires. Sa grande qualité, l'audace munie d'une imagination entraînante, se retrouve dans tous les condottieri, et, d'ailleurs, il en perdit le bénéfice par le désordre de ses ambitions. Pareil au plus grand nombre des aventuriers, Carafa suivit jour par jour l'instinct de sa cupidité. Il voulut profiter du pontificat de son oncle pour gagner des biens et un État. On ne peut lui en faire ni un grief personnel ni une originalité. Ce procédé était consacré par l'usage. N'avait-on pas vu, sous les derniers papes, Octave Farnèse garder par la force un duché qui relevait du Saint-Siège ? Dans l'Italie, trouvait-on d'autres droits que ceux de l'usurpation ?

A vrai dire, les motifs de Carafa, on doit les chercher aussi bien dans ses sentiments de haine et d'affection que dans sa cupidité. Sa haine, comme celle de Paul IV, était dirigée contre Charles-Quint. Il faut imaginer les rancunes d'une famille persécutée, issue de ce royaume de Naples, où les Espagnols avaient établi dans le sang leur sombre domination. Un jour, Paul IV dira de Charles-Quint : Il n'est pas né, depuis mille ans, un homme aussi méchant que lui ![36] Ces Napolitains voyaient dans l'Empereur le tyran de leur patrie. Carlo lui-même était un fuoruscito, un banni de Naples.

Les épreuves et les rencontres de la vie avaient fortifié cette haine native. Soldat d'aventures, Carlo avait passé presque vingt ans dans les armées de mercenaires. Son existence était liée, depuis longtemps, à celle du grand condottiere de cette époque, de Piero Strozzi. Il avait combattu pour la cause française dans toutes les guerres italiennes du règne de Henri II, à Parme contre les lieutenants de Jules III et de Charles-Quint[37], puis à Sienne contre le duc de Florence et le marquis de Marignan ; suivant les accidents de la guerre de Toscane, il avait épousé tour à tour l'enthousiasme et le désespoir des bannis florentins[38]. Accablés par la défaite, les membres infortunés du parti des Strozzi devaient trouver dans l'avènement de Paul IV un réconfort ; ils allaient se rassembler à Rome et fonder sur le sort imprévu de Carafa les desseins d'une revanche.

Carlo combattait encore dans le pays de Sienne, au mois de mars 1555, lorsque Jules III mourut. L'ambassadeur D'Avanson, prévoyant l'élection du cardinal Théatin, fit venir aussitôt le capitaine à Rome[39]. Celui-ci y fut entouré par les agents français et par les fuorusciti qui intriguaient dans les coulisses du conclave. Après l'élection de son oncle, Carafa, non sans fatuité, s'empressa d'offrir ses services à Henri II[40]. Ses amis politiques le poussèrent fortement à entrer dans les ordres pour obtenir la pourpre avec le titre de cardinal-neveu et les fonctions de secrétaire d'État. Une amusante comédie se joua sous les yeux des Romains, au début de juin 1555. Il fallut d'abord convaincre Carlo des avantages que lui procurerait l'état ecclésiastique : le condottiere avait professé jusqu'alors et professait encore d'abhorrer la prêtrerie. Puis, on voulut persuader à Paul IV de le nommer tout de suite cardinal. Le pape, bien qu'il aimât beaucoup son neveu, fit à ce projet des objections sérieuses : la principale était que les Espagnols considéreraient comme une injure à leur souverain la nomination aux fonctions de cardinal-neveu d'un homme qui avait combattu si longtemps dans les rangs français et qui, d'ailleurs, se trouvait banni du royaume de Naples. Alors fut organisée une duperie savante : des officieux firent entendre aux cardinaux impériaux que le meilleur moyen de détacher Carlo des intérêts français étaient de solliciter eux-mêmes sa promotion. C'est pourquoi, dans le consistoire du 7 juin, les cardinaux de Carpi et Saraceno, du parti espagnol, s'unirent à Du Bellay, Ferrare et Farnèse pour supplier le pape de promouvoir son neveu. Devant une manifestation si touchante, Paul IV, cédant à ses propres sentiments que ne gênait plus aucun scrupule, donna la pourpre au condottiere[41]. Mais celui-ci attendit plus d'un mois les fonctions de secrétaire d'Etat.

Le nouveau cardinal exerça d'abord sa puissance au profit des fuorusciti, ses compagnons d'armes, amis du temps de sa misère. Avec eux il continua de vivre fidèlement et, docile à leur influence, il écouta chaque jour leurs conseils : union bien différente de celle qui le rapprochait des Français, protecteurs intéressés et méfiants. Pendant les mois de juin et juillet 1555, les bannis florentins et siennois dirigent presque tous les gestes de Carafa et s'emparent, avec lui, de la politique du Saint-Siège. Vers le 10 juin, Paul IV confiait la direction des affaires extérieures à Giovanni della Casa, littérateur célèbre, auteur du Galetteo, Florentin rebelle à Cosme de Médicis. En même temps, il donnait les fonctions de secrétaire à l'évêque de Pola et le gouvernement de Civitavecchia à Ascanio de Nepi, l'un et l'autre hostiles aux Espagnols et au duc de Florence[42]. Sur ces entrefaites, se produit la chute de Porto-Ercole, dernier désastre où sombre la fortuite militaire de Piero Strozzi, en Toscane[43]. Quelques capitaines fuorusciti sont tombés aux mains du Médicis et, rebelles à sa tyrannie, vont être condamnés à mort. Carafa intervient aussitôt. Le 20 juin, il écrit à Cosme : Je crois être obligé de faire tout le possible pour sauver mes amis et surtout ceux qui, par le passé, ont couru avec moi une même fortune[44]. Le même jour, Roberto Strozzi, accompagné de Tomaso Gadagni et de Giovambattista Altoviti, chefs de la nation florentine de Rome, se rend chez le comte de Montorio, encore chargé du gouvernement pontifical, pour le prier d'assurer la sécurité de Piero, qui s'est enfui de Porto-Ercole, et de sauver la vie des prisonniers fuorusciti que détient le Médicis[45]. Abattus en Toscane, les bannis se relèvent à Rome. Ils osent y bafouer publiquement le duc de Florence. Dans la nuit du 24 juin, fêle de saint Jean leur patron, les partisans des Strozzi descendent l'écusson de Cosme et hissent à sa place le Marzocco avec la devise républicaine : Scuatus Populusque Florentinus[46]. Bien plus, le 18 juillet, en prenant possession des fonctions de secrétaire d'Etat, Carlo Carafa s'adjoint comme auditeur général Silvestro Aldobrandini, célèbre banni, qu'on accuse d'avoir tenté d'assassiner l'ambassadeur du Médicis[47]. Paul IV lui-même, mil par les raisons les plus canoniques, devient, à son insu, l'instrument des fuorusciti. Cosme ayant saisi les revenus de l'archevêché de Florence, dont le titulaire, Altoviti, appartient à l'une des grandes familles de rebelles, le pape ordonne au duc de restituer les fruits confisqués et accable d'injures le cardinal de Trani pour avoir pris la défense du tyran[48]. On dirait, en juillet 1555, que la Curie va ne plus reconnaître le gouvernement du Médicis : dans Rome, les fuorusciti se donnent publiquement pour représentants officiels de la Seigneurie florentine[49]. Carafa, d'ailleurs, s'intéresse vivement au sort de Sienne[50]. Il cherche à organiser une nouvelle guerre pour délivrer la cité tombée en esclavage. Il s'efforce déjà de faire accepter ce dessein par Henri II, et il plaide en faveur de Piero Strozzi que le Roi a disgracié[51]. Même, à l'automne, on verra le cardinal, d'accord avec les agents français et les Farnèse, réunir des troupes vers les confins de l'Etat pontifical et de la Toscane[52].

Ainsi, dès le début du pontificat de Paul IV, la famiglia du nouveau pape se peuple de réfugiés et de rebelles. Il y a là quelques Napolitains, le duc de Somma, les Brancaccio, mais leur fougue particulière se laisse guider par t'intrigue subtile des bannis de Florence. Tout ce monde ardent, encore étourdi par le malheur, ranime ses forces à l'ombre du Saint-Siège : faction, que le sort a brisée, émiettée, et qui tend à se reformer autour de Carafa. A vrai dire, les fuorusciti sont trop meurtris pour tenter une nouvelle entreprise : tant d'hommes sont morts, tant d'argent s'est écoulé dans la guerre passée ! Leur chef, Piero Strozzi, erre en France, blessé, calomnié, odieux au Roi lui-même. Du grand effort de l'année 1554 il ne reste qu'une haine inassouvie contre Cosme de Médicis. Mais, pour le moment, tous les moyens sont perdus. La Florence du dehors se meurt, désorganisée, et fût-elle encore assez forte, elle ne trouverait plus crédit auprès de son ancien protecteur, Henri II. De ces conditions résulte, dans l'attitude des fuorusciti qui vont diriger la Curie, une certaine dissimulation : ils semblent désormais ne travailler que pour les ambitions de Carafa, mais, en réalité, grâce à cet instrument docile, ils rallumeront la guerre générale, pour chercher, dans le bouleversement de l'Italie, l'occasion d'une revanche particulière. A Rome les fuorusciti agissant par Carafa, en France les Guises : telles sont les forces belliqueuses qui d'avance s'accordent.

L'homme qui avait soutenu jadis les bannis florentins au conseil de Henri II, Montmorency, ne voulait plus entendre parler de guerre. Que le Saint-Siège fût ou non favorable à la politique française, le connétable repoussait tout projet d'équipée. Les Guises étaient seuls maintenant à prôner la guerre italique. Or, entre la maison de Lorraine et le parti des Strozzi, aucun rapprochement ne pouvait s'opérer, tant que le cardinal de Ferrare, Hippolyte d'Este dirigerait les affaires de France à Rome.

Par fortune, cet obstacle disparut tout à coup.

Le 4 juillet, après une entrevue cordiale avec le pape, Hippolyte d'Este était parti de Rome pour aller passer l'été à Tivoli[53]. Le fastueux protecteur continuait ses manœuvres de corruption sur les cardinaux, en vue des conclaves à venir. Il sollicitait alors du roi de France un crédit de seize mille écus pour distribuer des rentes à ses électeurs du Sacré-Collège[54]. Au surplus, on l'accusait de mœurs dissolues. Paul IV prit patience quelque temps. Puis, subitement il éclata. Par un bref du 5 septembre, il priva le cardinal de la légation de Tivoli et lui ordonna de quitter aussitôt l'Etat pontifical. Il refusa de lui accorder une audience pour se justifier, et, comme l'ambassadeur de France intervenait en faveur du coupable : Qu'il s'en aille au diable ! cria le pape et il finit par traiter Hippolyte de sodomite. Le protecteur quitta Tivoli, le 8 septembre, et, par le chemin de Monterotondo, gagna la route de Spolète sans avoir revu Rome : il se réfugia dans le duché de son frère, à Ferrare[55]. Sa disgrâce fut définitive, et, malgré les instances répétées du roi de France, Paul IV demeura inflexible sur ce sujet. Hippolyte ne reprit un rôle qu'après la mort du pape. Aussi bien était-il incorrigible : il profita de l'alliance qui rapprocha le Saint-Siège et les Este, en 1556, pour s'aboucher secrètement avec Carlo Carafa et recommencer les intrigues de sa candidature au trône pontifical[56].

Le coup qui frappait le cardinal de Ferrare fut vivement ressenti partout. Henri II s'en montra très fâché. Hercule d'Este, qu'épouvantait le moindre bruit, se crut touché par l'infortune de son frère et dépêcha son confident l'évêque de Comacchio, Rossetto, pour porter des excuses au pape qui n'en avait que faire[57]. Surtout, il semblait que cette catastrophe dût entamer gravement l'influence de la maison de Lorraine. Mais, au contraire, les Guises y gagnèrent plus d'aisance. Sans doute ils avaient trouvé, depuis six ans, en la personne d'Hippolyte d'Este un représentant fastueux dont la grandeur servait comme d'enseigne aussi bien à leur politique qu'à celle du Roi, en Italie. Pourtant, la présence du cardinal à la tête des affaires de Rome n'avait point facilité l'action des Lorrains : plutôt que de l'exciter, elle l'avait gênée. Le souci de ne pas léser les intérêts ou l'orgueil de leur oncle, pendant la crise de Toscane, avait paralysé toute l'initiative des ministres belliqueux de Henri II. Par la disgrâce du protecteur, les Guises perdaient un appui, mais recouvraient la liberté de leurs gestes.

Aussi bien ils virent sombrer dans cette affaire le crédit d'un homme qui était l'ennemi de leur politique. En tombant, Hippolyte d'Este entraîna son adversaire, Jean du Bellay. On accusa les cardinaux du Bellay et de Carpi, amis intimes de Paul IV, d'avoir excité la colère de celui-ci contre le coupable. Pio de Carpi, alors évêque de Porto et membre influent du tribunal de l'Inquisition, figurait parmi les chefs de la faction espagnole au Sacré-Collège. Candidat lui-même au trône pontifical, il détestait Ferrare pour ses intrigues et ses mauvaises mœurs et peut-être aussi par rancune de famille[58]. Quant à Du Bellay, outre qu'il nourrissait contre le protecteur titulaire une vieille inimitié mêlée de jalousie, il suivit sans doute l'impulsion plus ou moins directe de Montmorency, de la reine Catherine et des Strozzi.

La conduite de Du Bellay fut, en tout cas, très maladroite. Cette faute, exagérée ou non, s'ajoutait à une grave imprudente commise auparavant. Le cardinal dolent et vindicatif se croyait tout-puissant, depuis l'avènement de Paul IV. Au conclave, ayant obtenu lui-même quelques suffrages, il s'était vite déclaré pour le cardinal Théatin, dans l'espoir que son ami, une fois élu, le favoriserait. Il ne se trompait pas, puisque, dès le lendemain de l'élection, l'ambassadeur D'Avanson écrivit au Roi : Le sieur du Bellay tient aujourd'huy le premier lieu après le pape[59]. Dans le consistoire du 29 mai 1555, Paul IV conférait au cardinal l'évêché d'Ostie avec le décanat du Sacré-Collège[60]. Les fonctions de doyen furent confirmées à Du Bellay par une bulle, datée du 22 août, qui changeait le mode d'attribution de ce titre. Or, selon les règles jusqu'alors observées, le décanat devait appartenir naturellement au plus ancien cardinal, à Louis de Bourbon. Celui-ci ayant abandonné ses droits, François de Tournon prenait rang à sa place et se trouva frustré par l'usurpation du nouvel évêque d'Ostie.

L'incident ne pouvait tomber plus mal à propos. Juste alors Tournon était en route pour l'Italie. Dès le mois de juillet 1555, après le conclave auquel n'avaient assisté que trois Français, Henri II, prévoyant comme prochaine la mort du nouveau pape, avait décidé d'envoyer à Rome plusieurs de ses cardinaux et de confier à Tournon la surintendance générale de ses affaires d'Italie. Politique clairvoyant et diplomate consommé, muni de la confiance de son maître, au demeurant homme courtois, probe et religieux que respectaient tous les partis, uni par des relations affables à ses collègues, en bons termes aussi bien avec Ferrare qu'avec Farnèse, François de Tournon était le seul personnage capable de réparer le désordre qu'avaient causé les inimitiés nourries, depuis deux ans, parmi les représentants de la France, dans la Ville éternelle. Tout le monde approuvait la décision du Roi, et les Guises, en particulier, l'avaient vivement conseillée[61]. On espérait que le titre de doyen du Sacré-Collège donnerait au nouveau surintendant le moyen d'agir avec autorité. Le 10 août, Tournon prit congé de son maître à Anet et s'achemina sans hâte pour aller s'embarquer à Marseille vers la mi-septembre[62]. Il était à Lyon, lorsqu'il apprit le passe-droit commis par le pape au bénéfice de Du Bellay. Estimant sa dignité gravement offensée, le cardinal se retira dans la ville de Tournon sur la rive droite du Rhône et refusa d'aller plus loin[63].

Ce fut un grand scandale. La cour avait fondé sur le voyage du surintendant de riches espérances. Henri II, les Lorrains, Diane de Poitiers, le cardinal Farnèse supplièrent Tournon de poursuivre sa route. Il refusa jusqu'au jour où des circonstances nouvelles l'invitèrent à partir[64].

Cependant, Du Bellay était fort menacé. Dans la première indignation, le Roi et les Guises parlèrent de lui faire trancher la tète. Le pauvre vieillard envoya mémoire sur mémoire pour se justifier[65]. Mal vu des cardinaux d'Armagnac et Farnèse, suspect à Carlo Carafa, dont il contrecarrait imprudemment les menées, Jean du Bellay expia durement ses fautes. Ses adversaires essayèrent de le faire rappeler en France : s'ils avaient réussi, t'eût été sa perte. Le 14 octobre, Henri II dépêchait en Italie le sieur de Saint-Julien portant ordre à l'accusé de rentrer à la cour. Mais, par bonheur, Paul IV intervint : il prit, avec vivacité la défense de l'ancien évêque de Paris et, grâce à son amitié, celui-ci put demeurer à Rome[66]. Tournon lui-même, nous le verrons, y arriva dans les derniers jours de novembre 1555. Les deux rivaux se rencontrèrent un jour au Vatican, lorsqu'ils entraient au consistoire : Monseigneur, dit Tournon, j'étais décidé à revendiquer de toutes mes forces les droits au décanat et à la préséance qui appartiennent au cardinal de Bourbon et à moi, mais, après avoir entendu la résolution de Sa Sainteté, je veux bien ne pas y insister. Pourtant, j'estime que Votre Seigneurie n'aurait pas dû, pour beaucoup de raisons, usurper cette préséance comme elle a fait. Du Bellay répondit : Je vous suis serviteur et commença un compliment. C'est assez, allons ! interrompit Tournon, et il lui céda le pas[67]. Mais dès lors Henri II et ses ministres, et plus tard le pape lui-même, traitèrent avec mépris l'infortuné doyen. Misérable affaire où s'effondra le crédit du célèbre protecteur de Rabelais. On ne pardonna jamais au cardinal ce qu'on appelait son procédé malhonnête.

La chute de Jean du Bellay privait la politique française en Italie de son plus sérieux agent de modération : avec cet homme disparaît de la scène le principal représentant des idées de Montmorency. Les Guises s'en réjouirent. Des grands cardinaux protecteurs, seuls, désormais, Tournon et Farnèse vont agir quelque temps encore, sans gêner directement l'alliance de la maison de Lorraine avec Carlo Carafa, instrument des fuorusciti. Puis l'un et l'autre, à leur tour, disparaîtront du champ de la politique française. En tout cas, au début de l'automne 1555, la résistance pacifique que les cardinaux, même rivaux, ont opposé jusqu'alors par les nécessités de leur état aux ambitions belliqueuses, n'existe plus. Cet événement se produit comme à point nommé pour ouvrir la voie où s'engagent hardiment les prôneurs d'aventures.

 

Trois mois après son avènement, Paul IV allait attaquer de front les représentants de l'Espagne à Rome. Si marquée que fût son antipathie ancienne à l'égard de Charles-Quint et bien que, d'autre part, il eût groupé autour de son trône des personnages dont l'origine ou les passions pouvaient déplaire aux Impériaux, le nouveau pape n'avait pas rompu jusqu'alors la neutralité conforme à son rôle de Souverain Pontife. Hippolyte d'Este l'avait même accusé de favoriser secrètement l'Espagne[68]. Pendant le mois de juillet, Paul IV s'était appliqué à poursuivre l'œuvre pacifique entreprise par Jules III ; même, on avait vu Carlo Carafa s'associer officiellement aux manifestations de son oncle sur ce sujet[69]. Les agents de Charles-Quint ne désespéraient pas de séduire un jour le cardinal-neveu qu'ils savaient ambitieux[70].

Un changement brusque se produisit dans les derniers jours de l'été. Quelle en fut la cause ? Sans doute, l'influence du cardinal Carafa et de son entourage apparaît considérable[71]. Mais il ne faut prêter à ces hommes ni plus d'initiative ni plus d'audace que leurs propres moyens ne leur permettaient d'en montrer. Le pape et la Curie n'acceptèrent délibérément de jouer cette partie dangereuse qu'après y avoir été invités par les diplomates français, dont les Guises et, au premier rang, le cardinal de Lorraine inspiraient alors toute l'action.

Au printemps de 1555, Henri II, ému par l'insuccès de la guerre de Toscane, avait désiré la paix, et sincèrement il l'avait cherchée dans les conférences de Marcq. La résistance que ses plénipotentiaires trouvèrent chez les ministres de Charles-Quint provoqua, par retour, dans l'esprit du souverain, une vive colère[72]. Il résolut de briser par la force l'orgueil de l'Empereur. Le 13 juillet, Henri II adressait à ses baillis et sénéchaux des lettres significatives : Voyant, y déclarait-il, que noz députés et ceulx de l'Empereur et d'Angleterre, puis naguères assembléz pour la pacification d'entre le dict Empereur et nous, se sont départis et retiréz sans aulcun accord de paix ne trefve, au moyen des conditions proposées de la part d'icelluy Empereur tant desraisonnables, désadvantageuses et préjudiciables à nous, noz royaulme, pays et subjectz, ensemble à noz amys, alliéz et confédéréz, que nous ne les pouvions accorder sans faire trop de tort à nostre honneur et répputation et au bien, repos et tranquilité de noz dicts subjectz pour l'advenir, nous avons advisé de faire assembler noz forces le plus tost que faire se pourra, pour non seullement résister aux entreprinses que le dict Empereur, nostre ennemy, pourroyt faire sur nous, mays aussi pour luy courir sus et l'endommager le plus que nous sera possible, sans y espargner nostre propre personne[73]. Puis, d'autres lettres, datées du 17 août, précisèrent en termes remarquables les intentions du Roi.

Annonçant à son peuple que les troupes ennemies menaçaient les frontières de Picardie, de Champagne, de Lorraine et de Piémont, le Très-Chrétien proclamait sa volonté de faire une levée extraordinaire, d'armer sa marine et d'appeler à son aide la flotte du Turc, afin de contraindre l'Empereur et ses alliéz d'attirer et faire tourner tout le plus fort de la guerre du costé d'Italie, pour d'autant en soullager et des-charger noz pays et subjectz de deçà[74].

Ainsi le roi de France, sans en avoir été prié par personne, avant que Paul IV se fût déclaré contre les Espagnols et que le cardinal Carafa eût fait aucune démarche franchement belliqueuse, annonçait solennellement son intention de poursuivre la guerre et d'en rejeter tout le poids sur l'Italie. Montmorency lui-même, en juillet 1555, avouait que la résolution de son maître était de ne rien abandonner des affaires d'Italie et laissait comprendre aux ambassadeurs qu'une nouvelle guerre éclaterait bientôt outremonts[75].

Certes, nous le savons, le Connétable n'excitait pas l'ardeur du Roi. Bien que l'échec des conférences de Marcq l'eût aussi fortement irrité, il maintenait sa politique pacifique. Après la dure leçon que lui avaient infligée les désastres de Toscane, où tant de forces et d'argent s'était perdu, comment n'eût-il pas ressenti de l'aversion pour l'Italie ? Dans la faute expiée, Montmorency ne retombera plus : il va reprendre sous main les négociations avec Charles-Quint et les conduire, presque à l'insu de ses adversaires, jusqu'à la trêve de Vaucelles. Mais, quelle que doive être son activité secrète, le Connétable, à cette heure, ne dirige pas la pensée de Henri II. Le pendule revient vers les Guises. Le ministre tout-puissant, c'est alors Charles de Lorraine.

Lorsque le Roi, de son propre mouvement ou sous la dictée d'autrui, annonçait son intention de faire tourner le plus fort de la guerre du costé d'Italie, il ne visait ni la Toscane ni le Piémont. Le Piémont était une province française, dont Brissac, jour par jour, élargissait le territoire : c'eût été compromettre la conquête que d'y attirer le gros des hostilités. Quant aux affaires de Toscane, toute la cour s'en détournait, sauf la reine : entreprise close, impossible à rouvrir après la chute de Sienne et celle de Porto-Ercole. Les Guises, éloignés par de vieilles rancunes, ne regardaient pas de ce côté. Restaient deux champs ouverts aux ambitions françaises, la Lombardie et le royaume de Naples ; sur ces terres, dont la dynastie de Valois, depuis un demi-siècle, revendiquait l'héritage, Henri II lui-même n'avait encore tenté aucun effort. Si l'on considère que, dès le mois de juillet 1555, la diplomatie secrète des Lorrains préparait une expédition du duc de Guise en Italie[76] et que, d'autre part, leurs ambitions étaient orientées vers le royaume de Naples par des prétentions héréditaires, on ne peut douter que la pensée du Roi n'ait été dès lors attirée sur l'Italie méridionale : l'appui assuré de la flotte turque, la complicité active des fuorusciti napolitains et l'alliance espérée d'un pape qu'on savait désireux de libérer sa patrie, tout portait de ce côté les désirs nouveaux d'entreprise.

Henri II était donc bien décidé à faire des avances au pape pour le tirer à lui[77]. L'occasion vint plus vite peut-être qu'il ne l'avait prévu.

Le gouvernement royal était alors représenté à Rome par un homme audacieux, Jean de Saint-Marcel, sieur d'Avanson, qui avait succédé à Odet de Selve le 7 mars 1555[78]. Cet ancien maître des requêtes, créature et officier dé Diane de Poitiers, était devenu ambassadeur par la grâce de sa patronne et pour servir les intérêts de celle-ci : il soutint, en effet, avec constance les prétentions qu'elle avait élevées depuis longtemps sur la possession du territoire de Chiusi et de la vallée de Pérouse et finit même par obtenir que le pape acceptât un procès à ce sujet[79]. Mais bientôt le robin se transforma en diplomate actif et énergique. Déjà pendant les conclaves, il avait mené son jeu d'une façon remarquable. Ensuite, il montra un grand enthousiasme de l'avènement de Paul IV. Après l'échec des conférences de Marcq, D'Avanson fit tout son possible pour entraîner le pape et ses neveux dans une alliance belliqueuse avec le roi de France. Les résultats de ce travail apparurent bientôt.

Au mois d'août, éclatait à Rome le fameux incident des galères. L'affaire sortit d'une petite occasion. Après la guerre de Toscane, Carlo Sforza, prieur de Lombardie, frère du cardinal Santa-Fiora, s'étant retiré du service de Henri II pour passer à la solde des Espagnols, le Roi avait fait saisir les galères du transfuge et les avait confiées à Niccolô Alamanni. Ces bâtiments se trouvaient dans le port de Civitavecchia, lorsque, le 6, août, par un audacieux coup de main, les Sforza s'en emparèrent et les emmenèrent à Gaide, puis à Naples[80]. Paul IV, qui détestait la famille Sforza et en particulier le cardinal Santa-Fiora, jugea sa dignité de prince temporel offensée par cet attentat commis dans les eaux de l'État pontifical : il ordonna aux coupables de ramener les galères à Civitavecchia, en fixant un délai de trois jours. Les Sforza résistèrent ; bien plus, les représentants de Charles-Quint, pour les soutenir, préparèrent, de complicité avec les Colonna, une véritable révolte du parti impérial dans la Ville éternelle. Le pape, frappant avec brutalité, fit arrêter d'abord le secrétaire Lottino que les conjurés avaient chargé de solliciter l'intervention de l'Empereur, puis le cardinal Santa-Fiora lui-même, qui fut enfermé, le 30 août, au château Saint-Ange. Paul IV poursuivit ses représailles contre les Colonna, les fit citer et les menaça dans leurs biens[81]. Cette attitude audacieuse dénotait la résolution d'un homme sûr de ses moyens.

Au fond, la pensée de Paul IV était indépendante de toute politique. Parmi les réformes qu'il s'était promis d'accomplir, en montant sur le trône, se trouvaient la restauration du pouvoir temporel du Saint-Siège et l'abaissement des grands féodaux, parasites de l'Etat pontifical. De ces féodaux, les uns servaient l'Espagne, les autres la France. Le pape, dans sa bonne foi, les surveillait tous également : s'il annonçait son intention de priver de leurs biens les Colonna, partisans de Charles-Quint, il parlait aussi d'enlever Bracciano aux Orsini, Sermonetta aux Caetani et Castro aux Farnèse, — trois familles que protégeait Henri II. Je ne souffrirai pas de résistance sur mon domaine, disait le pontife, quant au reste je veux être le père commun de tous les princes[82]. Tel était le principe. En fait, les préjugés, les rancunes anciennes et la violence naturelle du vieillard le soumettaient aux directions d'autrui. Il était bien facile à qui l'entourait d'orienter sa colère et de lui désigner les coupables à châtier. Ainsi s'était développé l'incident des galères.

D'Avanson et Carlo Carafa jouèrent, dans cette affaire, des rôles fort actifs. Lanssac, arrivé à Rome depuis quelques jours, s'apprêtait à repartir quand se produisit l'événement : il en attendit l'issue[83]. Au début, Paul IV montrait quelque irrésolution, mais les ministres français ne lui laissèrent point le temps de réfléchir, ils l'entourèrent, le supplièrent de ne pas supporter qu'une offense fût faite à l'honneur du Roi sur le territoire du Saint-Siège, et lui offrirent aussitôt cent mille écus pour son service, en ajoutant la promesse que Henri II le soutiendrait de toutes ses forces. Heureux de trouver une aide aussi prompte contre les féodaux, suivant, d'ailleurs, ses rancunes à l'égard de Charles-Quint, le pape se trouva rapidement engagé dans un parti politique[84]. Cinquante mille écus lui furent avancés tout de suite par les Français ; dès le 15 août, D'Avanson et le cardinal d'Armagnac dépêchaient un courrier à Venise pour obtenir des trésoriers royaux l'envoi de nouvelles sommes. Seul, semble-t-il, Jean du Bellay tenta d'arrêter cette précipitation[85].

Ces faits deviennent clairs si l'on sait quel genre d'activité déployaient alors l'ambassadeur et les agents français. Ils pratiquaient, au sein du Sacré-Collège, des manœuvres de corruption qu'on ne prenait pas la peine de cacher. Lanssac, d'abord, avait apporté des sommes assez fortes pour payer l'adhésion des cardinaux à la politique royale. La distribution de cet argent provoqua quelques scandales : un cardinal, à qui Lanssac offrait quinze cents écus, s'écria qu'il ne voulait pas se vendre comme esclave[86]. Bientôt après, arrivait le secrétaire Boucher, venant de France, porteur des pensions que le Roi avait accordées à ses partisans[87]. Pendant tout l'automne, les marchés continuèrent et l'or français fit des miracles dans la Ville éternelle[88].

Aussi bien les représentants de Henri II s'efforçaient de gagner les princes laïques par l'exemple du pape. D'Avanson pressentit les intentions du duc de Ferrare au sujet d'une ligue avec le Saint-Siège et le roi de France[89]. Octave Farnèse il écrivait, en même temps : Jamais le Roy n'eut plus besoin de vostre bonne volonté qu'il a de présent[90]. Pour exciter l'imagination des indécis, l'ardent ambassadeur annonçait que le Grand Seigneur a donné asseurance de fère sortir, ce prochain mois de mars ou d'avril, sa flotte la plus belle qu'on la vit jamais et garnye pour ung an soit de vivres, de gens, d'artillerye et de munitions [91]. Lanssac, fort animé par les événements auxquels il avait assisté, partit de Rome dans les premiers jours de septembre, passa par Venise et Ferrare, où il répandit des nouvelles exagérées, et rejoignit la cour de France le 28 septembre[92].

Bientôt après, le 14 septembre, Annibale Rucellai, fuoruscito florentin et confident du cardinal Carafa, quittait Rome. Les instructions qui lui furent remises contenaient un long exposé des griefs du pape contre Charles-Quint et une invitation adressée au roi de France, le pressant de s'allier au Saint-Siège contre l'ennemi commun[93]. On y demandait à Henri II de renouveler, à l'égard de Paul IV et de la famille Carafa, les preuves de générosité qu'il avait données naguère aux Farnèse menacés par Jules III et aux Siennois tyrannisés par les agents espagnols. Le cardinal-neveu, auteur des instructions de Rucellai, invoquait cette bonté royale qui a protégé le duc Octave et les malheureux habitants de Sienne, sans attendre pour cet acte d'autre récompense que la gloire et la satisfaction d'une âme très humaine. L'argument était bien choisi : personnellement, Henri II avait toujours obéi, dans ses entreprises italiennes, à des motifs chevaleresques. Annibale Rucellai arrivait à la cour de France le 29 septembre ; il trouva déjà le terrain préparé aux semences les plus belliqueuses. De nombreuses dépêches venues de Rome et Lanssac lui-même avaient informé le Roi et son conseil des événements[94].

L'incident des galères, qui produisit dans toute l'Europe une émotion considérable, avait soulevé l'enthousiasme des Français. Montmorency, quelle que fût son aversion pour des projets nouveaux d'aventures, s'était laissé emporter, un moment, par la joie. Une telle fortune semblait miraculeuse à ceux qu'avait exaspérés l'attitude du pape Jules III, depuis 1552. Pendant trois ans, les agents royaux avaient tenté vainement de séduire un pontife qui ne s'était retiré du parti de l'Empereur que pour s'enfermer dans la plus stricte neutralité : le rusé Toscan n'avait point écouté les offres ni les sollicitations, répondant invariablement aux propos belliqueux par des conseils de paix. Et à présent, non seulement le nouveau pape se déclarait pour la France, mais il frappait avec fureur les amis de Charles-Quint. Sous ce choc heureux tous les rêves se ranimèrent : la reine, Madame Marguerite, le maréchal de Saint-André, excités par les propositions singulièrement favorables qu'on apportait de Rome, votèrent pour la politique des Guises[95]. Comment le Roi, si docile, n'eût-il pas subi la même ivresse ?

Montmorency, il est vrai, bientôt dégrisé par l'inquiétude, se dressa devant l'abîme où l'on voulait précipiter son maître. Ses objections étaient pressantes, irréfutables : une alliance avec Paul IV, même simplement défensive, empêcherait la conclusion d'une trêve que le royaume ne pouvait pas attendre plus longtemps : d'ailleurs, comment fonder des espérances sérieuses sur l'appui d'un pape octogénaire, dont le trésor était vide et les relations mauvaises avec les ducs de Ferrare et de Florence, aussi bien qu'avec la république de Venise, en sorte que, si le pontife venait à mourir, tout le poids de la guerre tomberait à la charge des armées françaises, forcées alors ou de se retirer honteusement ou de poursuivre sans fin une équipée trop coûteuse[96] ?

Mais les discours du Connétable n'eurent point d'effet, Henri II suivait sa propre joie et l'entraînement des hommes de guerre. Le 30 septembre, aussitôt après avoir entendu l'agent Rucellai, il prit une décision irrévocable : le cardinal de Lorraine reçut mission d'aller à Rome avec le cardinal de Tournon pour négocier les clauses de la ligue ; Lanssac repartirait en même temps à grandes journées, passerait par Venise afin de séduire la diplomatie de Saint-Marc, puis de là se rendrait dans la Ville éternelle pour annoncer au pape l'arrivée des cardinaux et, en les attendant, transmettre plein pouvoir à l'ambassadeur D'Avanson ; Scipion Piovene, dépêché lui aussi, irait avertir son patron, Hippolyte d'Este, des résolutions du Roi ; enfin, Giulio Alvarotti partirait en hâte afin d'informer le duc de Ferrare que Lorraine et Tournon, après avoir vu le pape, viendraient exprès s'aboucher avec lui à Urbin ou à Pesaro[97]. Tous ces personnages, — Lorraine, Lanssac, Piovene, Alvarotti, — quittèrent Villers-Cotterêts le 1er octobre[98].

Ce jour-là Henri II remit au cardinal de Lorraine un pouvoir en forme de lettres patentes : le Roi ayant accepté le principe d'une ligue offensive et défensive avec le Saint-Siège contre les Espagnols, commettait, pour en établir les conditions, trois cardinaux, Lorraine, Tournon et Hippolyte d'Este, — celui-ci mentionné seulement par déférence, — lesquels seraient assistés de D'Avanson, Lanssac et Jean de Morvillier, évêque d'Orléans. La présence de Morvillier dans cette négociation était sans doute une garantie arrachée par le connétable à ses rivaux. Les plénipotentiaires reçurent également mission de traiter avec la république de Venise, le duc de Ferrare et aultres princes et potentatz qui, pour la liberté de l'Italie, voudraient adhérer à la ligue[99]. Une clause spéciale de ces lettres patentes, confirmée par des lettres missives adressées aux amis et alliés, investissait le cardinal de Lorraine, pour le temps de son séjour outre monts, d'une autorité générale et entière sur toutes les affaires du Roi en Italie[100]. Ainsi, le chef politique de la maison de Guise, après avoir mené, durant tout l'été, des négociations secrètes que révèlent les documents, recevait enfin le moyen de poursuivre officiellement l'exécution de ses desseins.

Le Roi ne disait rien quant à la direction de la guerre à venir. Mais, à Rome, Paul IV et l'ambassadeur D'Avanson allaient plus vite en besogne. Dès le 30 septembre, sans connaître encore les résultats de la mission de Rucellai, le pape, recevant en audience D'Avanson et le cardinal Farnèse, leur avait déclaré son espérance de voir un jour l'un des fils de Henri II duc de Milan et l'autre roi de Naples[101]. Ces paroles autorisent à supposer que les négociations étaient déjà fort avancées. De fait, le 14 octobre, avant d'avoir reçu aucune instruction précise de son maître, — Lanssac ne devait arriver à Rome que le 20[102], — D'Avanson signait avec Paul IV un projet de ligue qui tendait à bouleverser toute l'Italie.

La substance de cet acte, que confirmèrent les pourparlers ultérieurs sauf quelques modifications, était qu'en retour des subsides importants d'argent et de troupes que fournirait Henri II au Saint-Siège, Pau] IV, comme il l'avait annoncé, investirait l'un des fils de France des royaumes de Naples et de Sicile et, l'autre du duché de Milan. A vrai dire, il y était surtout traité de l'Italie méridionale : sur trente-quatre articles, seize concernaient l'organisation des royaumes de Naples et de Sicile après la conquête[103]. Les Carafa, Napolitains, orientaient naturellement vers leur patrie la politique du Saint-Siège, et D'Avanson favorisait ainsi les ambitions de la maison de Lorraine. Une clause était formulée en ces termes : Dans le cas où le fils du Roi ne pourrait, à cause de sa jeunesse, venir dans les royaumes de Naples et de Sicile, ces Etats seront soumis à l'administration et à l'autorité commune du Pape et du Roi, par le moyen d'une personne choisie d'un commun accord et qui prêtera serment à l'un et à l'autre[104]. La diplomatie secrète avait, depuis longtemps, désigné le duc de Guise pour être le lieutenant général de Henri II en Italie.

D'ailleurs, le projet signé à la hâte par l'ambassadeur français, mettait au passif du Roi des obligations fort onéreuses. Henri II devait, dans le délai de trois mois, fournir une contribution de trois cent cinquante mille écus et envoyer outre monts, pour le service du pape, huit mille fantassins, cinq cents lances et douze cents chevau-légers. Le cardinal de Lorraine, qui reçut communication du projet en cours de route, ne put se tenir, tout favorable qu'il fût au principe du traité, de blâmer D'Avanson : c'est, dit-il, une ligue le plus au désadvantage de rostre maistre que l'on eust sçeu faire [105]. Mais le duc de Guise apaisa son frère : Je vous prie, lui écrivit-il, ne faire aucune démonstration au sieur d'Avanson de la faulte qu'il a faicte de s'estre tant hasté en ce traicté, d'autant que le Roy ne le trouveroit bon, le voulant sous tenir en cela, et est Madame la duchesse de Valentinois en semblable opinion[106]. Amusante querelle où se montrent les caractères différents des deux Guises. Charles reprochait à l'ambassadeur de n'avoir point attendu son arrivée pour rédiger un acte aussi important et surtout d'avoir laissé rogner d'avance par les Carafa l'héritage napolitain. François, lui, ne voyait dans cette entreprise que la voie ouverte à son activité militaire : tout le monde annonçait déjà son départ pour l'Italie comme général de l'armée royale ; le duc rêvait de gloire[107]. Quant à Diane de Poitiers, elle défendait naturellement la conduite d'un ambassadeur qui plaidait pour elle en cour de Rome.

Henri II était ravi. Etienne Boucher, abbé de Saint-Ferme, secrétaire de l'ambassade auprès du Saint-Siège, arriva le 27 octobre à Villers-Cotterêts, portant le texte du projet. Le Roi eût aussitôt envoyé son approbation aux auteurs, mais il fut arrêté par une dépêche du cardinal de Lorraine[108]. Celui-ci affirmait qu'il était indispensable de faire au traité quelques petites immutations et ampliations. Henri II en avertit Paul IV avec une vive démonstration de sa reconnaissance[109].

 

Le cardinal de Lorraine avait pris congé du Roi le 1er octobre, nous l'avons dit, à Villers-Cotterêts. Il passa par Paris, qu'il quitta le 7 pour s'acheminer vers Lyon[110]. 11 emmenait une troupe assez nombreuse d'évêques et de théologiens : on y remarquait le fou Brusquet qui allait à Rome baiser la pantoufle du pape[111]. Les principaux personnages de la compagnie étaient l'évêque d'Amiens, Nicolas de Pellevé, confident du cardinal[112], Jean de Morvillier, évêque d'Orléans, et Bernardo Salviati, évêque de Saint-Papoul[113]. Morvillier devait se séparer de Lorraine à Lyon pour suivre la route de terre[114]. En effet, il avait été décidé que le cardinal irait s'embarquer à Marseille, gagnerait Rome par Civitavecchia, puis, au retour, verrait le duc de Ferrare à Urbin ou à Pesaro[115]. Charles, outre la mission dont le Roi l'avait chargé, emportait des lettres de sa nièce Marie Stuart suppliant le pape d'intervenir dans les affaires d'Ecosse et sollicitant la permission de lever un octroi sur le clergé de ce pays[116]. Les Guises mêlaient toujours aux affaires publiques les intérêts de leur famille.

De Lyon, le cardinal de Lorraine descendit le Rhône en bateau jusqu'au port d'Avignon et arriva, le 20 octobre, à Marseille[117]. Il y trouva François de Tournon ; qui avait consenti à sortir de sa retraite et à faire le voyage de Rome pour obéir au Roi. Tous deux s'embarquèrent à Marseille, mais, par suite de la tempête, Lorraine fut pris du mal de mer et la flotte dut jeter l'ancre à Toulon. Les cardinaux se séparèrent : tandis que Tournon poursuivait son itinéraire par mer, Charles de Guise remonta vers les Alpes et gagna le grand chemin de France en Italie par les Grisons[118].

Dans le temps que les ministres de Henri II se rendaient à Rome, on vit renaître la fortune de Piero Strozzi. Au début d'octobre, le maréchal était à Paris, encore disgracié et soutenu seulement par l'amitié fidèle de la reine Catherine[119]. Quelques jours après, on annonça le départ prochain de Piero pour l'Italie[120]. Patiemment, depuis le mois de juillet, Catherine et Montmorency s'efforçaient d'adoucir la colère du Roi à son égard : ces protecteurs demandaient, suivant son désir, qu'on lui rendit son poste en Italie. Le chef des fuorusciti avait rencontré devant ses pas l'opposition irréductible des Guises, interprètes puissants des rancunes du cardinal de Ferrare[121]. Mais, à l'automne, par le jeu des circonstances, les aspirations belliqueuses de la maison de Lorraine et celles des bannis italiens tendaient à s'unir pour un effort d'ensemble. A la Curie, derrière Cavala, Giovanni della Casa, véritable secrétaire d'Etat, guidait la politique pontificale. On peut croire que ce personnage ne fut pas étranger aux sollicitations, venues de Rome, qui déterminèrent le cardinal de Tournon à retourner en Italie : Della Casa avait été naguère le client du cardinal, — celui-ci avait même demandé le chapeau pour Giovanni, en 1553, — et il le croyait favorable à ses desseins[122]. Au reste, parmi les rumeurs qui animaient alors la Ville éternelle, le bruit se fortifiait chaque jour d'une nouvelle entreprise pour délivrer Sienne et rouvrir la guerre contre Cosme de Médicis. Roberto Strozzi et Octave Farnèse rassemblaient des troupes aux confins de l'Etat pontifical et de la Toscane ; à Rome, chez Carafa, on parlait des hostilités futures à pleine bouche[123]. Henri II lui-même recevait alors les ambassadeurs de la république de Sienne retirée à Montalcino. Un courant profond allait ramener au jour la figure de Strozzi. Vers le 25 octobre, à Villers-Cotterêts, le Roi fit appeler Piero : il lui donna congé de se rendre en Italie, sans aucune fonction, simplement pour mettre ordre à ses affaires privées et surtout pour rassembler les preuves de son honnêteté, contre les graves accusations de toutes sortes qui pesaient sur sa conduite passée en Toscane. A vrai dire, tous savaient que le maréchal, grand ami du cardinal Carafa, retournait en Italie avec l'espoir de profiter de l'étonnante fortune du jeune aventurier et de recouvrer, par ce moyen, une situation favorable[124]. Le 7 novembre, Strozzi prit congé de la cour et alla s'embarquer à Marseille pour Civitavecchia. En sa compagnie partirent les ambassadeurs de Montalcino[125].

Ainsi, parallèlement, Lorraine et Strozzi, animés d'intentions semblables mais séparées par des rivalités personnelles, se rendaient vers un même but. Le cardinal marchait à grandes étapes : dès le 13 novembre, il arrivait à Ferrare et il en repartit le 15[126]. Pendant ces deux jours d'arrêt, il travailla avec une activité qui montre, sinon son zèle pour garder les intérêts du Roi, au moins la hâte de son ambition. C'est alors, en effet, qu'il élabora un traité de ligue entre la France et le duc de Ferrare, beau-père de François de Guise, traité qui passait en désavantages le projet même de l'ambassadeur D'Avanson. Cet acte fut signé à Ferrare, le 15 novembre, par le cardinal de Lorraine au nom de Henri II et par Hyppolite d'Este au nom de son frère. Nombreuses étaient les promesses consenties au duc : nous les relèverons plus tard. Entre autres, Charles avait admis, au profit d'Hercule II, la constitution en la duché de Milan d'ung estat de cinquante mil escuz de rente pour lequel luy sera incontinent baillée la citté et déppendence de Crémone[127]. Le duc pouvait se montrer satisfait de l'opération. Je voy, écrivait après coup Du Gabre au cardinal de Lorraine, le seigneur que savez fort content de ce qui est passé, et faisons de beaux discours de ce qui est à faire pour l’advenir[128].

A la cour de France, on accueillit moins bien ce traité. Montmorency avait vu, non sans plaisir, partir son rival pour l'Italie ; il savait qu'en son absence, il pourrait regagner l'esprit du Roi. En se séparant de Lorraine, le connétable lui avait lancé une de ces boutades cinglantes par lesquelles les terribles ennemis aimaient à se braver, derrière le dos de leur maître, et que déjà le duc de Guise ne pouvait entendre sans mettre la main à son épée. Vous allez en Italie ? Faites bon voyage et conduisez-vous en galant homme ! Quant à moi, soyez sûr que je ferai trouver bonnes vos dépêches ![129] Aussitôt le cardinal parti, Montmorency commença son œuvre. Strozzi fut envoyé sur les traces de Lorraine, son ennemi, grâce à l'intervention du connétable. Puis, celui-ci attendit venir les premières nouvelles. Quand arrivèrent les articles du traité de Ferrare, à la fin de novembre, Henri Il, averti par son premier conseiller, les trouva détestables. Bientôt après, le 6 décembre, Claude Le Breton, sieur de Villandry, était dépêché à Rome pour faire connaître à Lorraine les réserves et les observations du Roi[130]. Le souverain se montrait irrité surtout de la clause relative à Crémone, qui prévoyait un démembrement du duché de Milan et portait atteinte aux droits de la maison de France sur ce pays. Quant à Crémone que le duc demande avec cinquante mille escuz au duché de Milan, s'il venoyt estre conquis, disaient les instructions remises à Villandry, il peult assez souvenyr au dict seigneur cardinal que c'est chose à quoy le Roy n'a jamais voulu entendre quand il luy en a cy-devant esté parlé[131]. Les reproches suivirent, durs et âpres.

Lorraine, arrêté dans son triomphe, exprima des regrets : l'article a esté reffaict plus de dix foiz, écrivait-il avec une sincérité plaisante. Au surplus, il s'en tira par des observations subtiles, remarqua que son maître serait délié de ses promesses si le duc venait à mourir et si la conquête était réalisée par aultre armée que de la ligue, qu'on cédait à Hercule, sans doute, Crémone et ses revenus, mais non les forteresses, et, somme toute, qu'il y avait plus parolles que effect[132]. Henri II ne se fâcha pas trop, mais le Connétable criait son indignation par la cour, et, lorsque l'ambassadeur de Ferrare, Giulio Alvarotti, absent depuis le mois d'octobre, revint à Blois, le 13 décembre, il y trouva un accueil fort désagréable[133].

De Ferrare, Lorraine s'était mis en route pour Rome. Salué par le cardinal Farnèse à Civita-Castellana, il arriva dans la Ville éternelle le 21 novembre à la tombée de la nuit. Il fut logé au Vatican, dans l'appartement de Carlo Carafa qu'avait fait orner et aménager le pape Marcel II[134]. Tournon arriva le lendemain soir : il s'était arrêté, au cours de son voyage, à Ajaccio puis à Civitavecchia ; il établit sa demeure au palais Ridolphi[135].

Paul IV, informé déjà par Lanssac et par Morvillier de la mission dont étaient chargés les cardinaux français, avait caché au public la venue de ces derniers, et, pour avoir meilleure commodité de communicquer ensemble de toutes choses avant que les Impériaulx s'en apparçoivent, lesquelz font le guet, il avait exigé que Lorraine vint couvertement en ung coche descendre tout droict au pallais, sans qu'on publiast le jour de son arrivée[136]. Le pape et les ministres français se mirent donc aussitôt à la tâche, s'efforçant de tromper les Espagnols par des déclarations publiques sur le fonds des négociations[137]. Lorraine charma le cœur enthousiaste du pontife : Si n'estoit l'affectionnée amytié que je porte au Roy très chrestien, s'écriait Paul IV tout en larmes, je retiendrois ce seigneur près de moy et penserois avoir faict ung grand acquest[138]. Les Français n'étaient pas moins séduits par le pape. Ce bonhomme, disait Charles à son frère le duc de Guise, est tant affectionné au Roy et a sy grande joye de nostre venue et tant de fiance en nous que, quand il nous bailleroit la carte blanche, il ne sçauroit plus faire pour nous que ce qu'il faict[139]. Et le jeune Robertet écrivait de Rome à Montmorency : Plaise à Dieu que la vie accompaigne la bonne volonté de ce petit bonhomme ! Lorraine, Paul IV et Carafa se réunissaient chaque jour en des conférences secrètes, auxquelles assistaient parfois les cardinaux de Tournon et d'Armagnac[140]. Il fallait élaborer un nouveau traité de ligue : au début, Charles de Guise se vantait de faire mieux que l'ambassadeur D'Avanson et d'obtenir un original dont Sa Majesté aura grande occasion de se contenter autant que de chose qui luy ayt jamais esté faicte pour le bien de ses affaires[141]. Le 28 novembre, le secrétaire Deslandes fut dépêché en France afin de transmettre au Roi les bonnes nouvelles de Rome[142]. Carlo Carafa plaidait chaudement auprès de Lorraine et de Tournon la cause de Piero Strozzi et les suppliait de faire rendre au maréchal un poste en Italie[143].

Des bruits fâcheux troublèrent, un moment, ces colloques d'amitié. Une semaine après l'arrivée des cardinaux, on apprit qu'en France Montmorency, maître du Roi, travaillait sérieusement à lui faire conclure une trêve avec l'Empereur. Paul IV, effrayé par ces nouvelles et craignant d'être abandonné, seul, en mauvaise posture, demanda des explications à Lorraine : celui-ci s'empressa de le rassurer[144]. Mais, en réalité, le cardinal était fort inquiet des agissements de son rival : On dit par deçà écrivait-il à son frère François, que le Roy est sur le point de faire la paix ; mais je vous prie luy dire de ma part que s'il la faict ou qu'il envoye ses députéz pour entendre au faict d'icelle que je ne sois de retour par delà il fera chose dont il se repentira, car s'il faisoit la paix maintenant, le Pape le trouveroit le plus mauvais du monde, veu qu'on luy a promis de n'en rien faire ny conclure sans luy[145].

Le 15 décembre, Charles de Lorraine signa le traité définitif de ligue entre la France et le Saint-Siège. Sauf quelques modifications légères, cet acte confirmait simplement le projet qu'avait élaboré, deux mois plus tôt, l'ambassadeur D'Avanson et que le cardinal lui-même avait dit être le plus au désadvantage de nostre maistre que l'on eust secu faire. La conversion rapide de Lorraine ne s'explique que si l'on suppose qu'il avait reçu des Carafa des promesses particulières et secrètes en faveur de sa famille. Quelque chose de ces promesses transparaît dans le texte de l'article VI modifié : Le prince qui viendra en Italie aura le commandement de toutes les armées de la ligue [146]. Nous savons que, depuis longtemps, le prince désigné était le duc de Guise[147]. Tournon, en qualité de plénipotentiaire, signa également ce traité, bien qu'il n'eût guère collaboré à sa préparation.

A l'acte fut annexée une convention : Si l'on vient à s'emparer de Sienne, cette ville et son territoire appartiendront à l'Église ; avec le consentement des habitants, cet État sera donné au comte de Montorio ou à toute autre personne que Sa Sainteté choisira[148]. Sans cloute c'était là quelque satisfaction promise à la cupidité plus ou moins avouée de Carlo Carafa[149], mais il faut y voir surtout l'intervention des fuorusciti florentins et siennois qui se préparaient ainsi le moyen de rallumer la guerre de Toscane. Le 15 novembre, deux ambassadeurs de Montalcino, Nicodemo Forteguerri et Giovanni Vanozzi, étaient venus à Rome, pour offrir au pape, du consentement des Français, les places que ceux-ci occupaient dans le Siennois, et le supplier en même temps de les aider à arracher Sienne des mains de l’Empereur[150]. Ils participèrent aux négociations du cardinal de Lorraine. A l'heure même où ces négociations touchaient au terme, l'agent du Médicis écrivait à son maître : Dans les rues de Rome on ne voit que Français et troupes de Florentins qui font de grandes bravades en paroles[151]. Aussi bien les rédacteurs du traité de ligue furent Giovanni della Casa et Silvestro Aldobrandini.

Dans les replis de cet acte chacun des négociateurs avait caché ses ambitions secrètes. Lorraine regardait vers Naples ou, du moins, offrait un rôle glorieux à son frère François ; Carlo Carafa préparait diverses proies à sa cupidité, selon que l'on conquerrait Sienne ou l'Italie méridionale ; les fuorusciti se procuraient l'occasion d'une revanche.

Le 18 décembre, Lanssac partit de Rome pour la France avec le texte du traité[152]. Il rejoignit la cour à la fin du mois. Sur cela, le pape fit une promotion de cardinaux qui ne fut point aussi favorable aux Français qu'on l'avait espéré[153].

Après la signature de la ligue, Lorraine demeura plusieurs semaines encore à Rome. Pendant ce long séjour, il continua de flatter et d'exciter Paul IV : Le Roi viendra lui-même en Italie s'il le faut, déclarait-il, pour servir et défendre le Saint-Siège[154]. Sans doute aussi le cardinal rechercha-t-il, avec Carlo Carafa, les moyens d'une action commune au profit de leurs familles. Enfin nous savons que Lorraine plaida chaudement auprès du pape la cause d'Hippolyte d'Este disgracié[155].

Le 9 janvier 1556, le prélat sortit de Rome. Après avoir séjourné quelques jours dans l'État des Farnèse, il prit la route d'Ombrie, fit une visite au duc d'Urbin à Pesaro, où il entendit réciter une comédie italienne, puis il se rendit par le droit chemin à Venise et y arriva le 16[156]. A ce moment, dans toute l'Europe, on annonçait le départ prochain d'une expédition du duc de Guise en Italie et les capitaines, écoutant le bruit des armes, tressaillaient de joie[157].

A Venise, Lorraine reçut l'accueil somptueux et froid par lequel les marchands de Saint-Marc avaient coutume d'affirmer leur politesse et leur neutralité[158]. Le cardinal s'y arrêta, pour attendre, avant d'aller à Ferrare, la ratification du Roi au traité de ligue signé, depuis le 15 novembre, avec Hercule d'Este. Charles était fort inquiet. Dans les derniers jours de décembre, Montmorency avait réussi à cloîtrer Henri II et à le séparer complètement des membres de la maison de Guise : la conclusion d'une trêve du Roi avec Charles-Quint paraissait imminente[159]. De plus, le connétable empêchait l'envoi de la ratification aux accords italiens. Furieux, Lorraine écrivit à son frère François une lettre pleine de colère : Je vous ose bien asseurer que jamais rov n'eut et n'aura peut-estre telle occasion par deçà pour augmenter sa grandeur et réputation, comme avoit nostre maistre, ainsy qu'il cognoistra par les choses que je luy portois, sy à son advantage que quand luy-mesme les eut dressées et souhaitées, il ne les eust sceu désirer meilleures ny plus advantageuses pour luy[160]. Le 24 janvier, le cardinal quittait Venise, et le lendemain, il arrivait à Ferrare. On n'y avait pas encore reçu la ratification[161]. Le comte de La Mirandole et le duc de Parme vinrent saluer Lorraine à la cour d'Este[162].

Henri II ne s'abandonnait jamais tout entier à un seul conseiller. Le 10 janvier, à l'heure où Montmorency se croyait maître absolu des gestes de son maitre, celui-ci dépêchait secrètement un courrier, qui arriva le 27 à Ferrare, portant la ratification[163]. Fier et joyeux, le cardinal partit le 28 janvier, passa par la Suisse, à grandes étapes, et rejoignit la cour de France à Blois, le 12 février[164]. Trois jours avant son arrivée, il avait appris la conclusion de la trêve de Vaucelles[165]. Tout s'écroulait. Lorraine reconnut sa défaite : Le Connétable a vaincu le jeu ![166]

 

 

 



[1] Le cardinal du Bellay au cardinal Farnèse, 1555, 21 mars, Rome (Arch. d'Etat de Parme, Carteggio Farnesiano, Rogna ; orig.).

[2] Bernardino Pia au chât. de Mantoue, 1555, 6 avril, Rome (Arch. d'Etat de Mantoue, Roma ; orig.).

[3] Henri II et Montmorency au cardinal Farnèse, 1555, 4 avril, Aulnay (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fasc. 185, fascic. 3, pièces 11-12 ; orig.).

[4] Henri II au duc de Ferrare, 1555, 21 avril, Fontainebleau (Arch. d'Etat de Modène, Principi esteri, Enrico II orig.).

[5] Mémoire du Roi au cardinal de Ferrare, 1555, 4 avril, Aulnay, publ. p. G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, II, 605.

[6] Tib. Rurtio à Octave Farnèse, 1555, 29 avril, Fontainebleau : (Arch. de Naples. Carte Farnes., fascio 709, fascic. B ; orig.). — Le sr de S. Laurent au Conseil de Zurich, 1555, 17 avril, Soleure : J'ay esté maintenant adverty que le dixiesme de ce mois a esté créé ung pape nouveau, qui est le cardinal de Saincte-Croix, homme qui a toujours montré estre de bonne et saincte vve, et duquel on peult beaucoup espérer pour le bien et proflict de la Chrestienté. Avec ce, est de grandes lettres et érudition... (Arch. d'Etat de Zurich, Frankreich, 2 ; orig.). — On sait que Marcello Cervini appartenait à la famiglia des Farnèse.

[7] AN. CARO, Lettere scritte al nome del cardinale Farnese, t. II, n° 122.

[8] Henri II et Montmorency au cardinal Farnèse, 1555, 10 mai, Chantilly (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 185, fascic. 3 ; orig.). — Henri II au cardinal de Gonzague. 1555, 13 niai, Fontainebleau (Arch. d'Etat de Mantoue, Carteg. del cardinale Ercole, Francia ; orig.). — Le duc de Guise au duc de Ferrare, 1554, 13 mai, Fontainebleau (Arch. de Modène, P. esteri, Fr. di Lorena ; orig.). — Le cardinal de Lorraine au duc de Ferrare, 1555, 16 mai, Rue (Arch. de Modène, cardinali ; autog.). — Cf. G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, II, 614-615.

[9] Le duc de Ferrare descendit à l'ambassade de France, au palais de Montegiordano. Concilii Tridentini diaria, II, 259. Cf. G. COGGIOLA, I Farnesi ed il conclave di Paolo IV, dans Studi storici de Crivellucci, t. IX, p. 81.

[10] Le 28 avril, était aussi entré à Rome le cardinal Farnèse. Concilii Tridentini diaria, II, 260.

[11] Avis de Rome, 1555, 4 mai, cité p. G. COGGIOLA, I Farnesi ed il conclave di Paolo IV (Studi storici de Crivellucci, t. IX, p. 68).

[12] Studi storici de Crivellucci, t. IX, pp. 70-71.

[13] Studi storici de Crivellucci, t. IX, p. 205.

[14] Le prince de Salerne au cardinal Farnèse, 1555, 11 mai, Fontainebleau (Arch. d'Etat de Parme, Carteggio Farnes, Francia : orig.).

[15] Au conclave de Marcel II avaient assisté seulement deux Français, Jean du Bellay et Georges d'Armagnac. Le 15 mai, pour élire le successeur de Marcel, entrèrent en conclave trois Français, Du Bellay, d'Armagnac et Louis de Guise. Le 22 mai, arriva Robert de Lenoncourt. Furent absents : Louis de Bourbon, François de Tournon, Claude de Givry. Antoine de Meudon, Jacques d'Anne-haut, Charles de Lorraine, Charles de Bourbon (arrivé le 24 mai, après l'élection), Odet de Châtillon (arrivé aussi le 24 mai). Concilii Tridentini diaria, II, 251-265.

[16] J. d'Avanson à Henri II, 1555, 22 avril, Rome, publ. p. G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, II, 607.

[17] G. COGGIOLA, art. cit., p. 21.

[18] D. du Gabre au duc de Ferrare, 1555, 17 mai, Padoue, publ. p. A. VITALIS, Correspondance de D. du Gabre, p. 112.

[19] D. du Gabre au duc de Ferrare, 1555, 17 mai, Padoue, publ. p. A. VITALIS, Correspondance de D. du Gabre, p. 112.

[20] G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, II, 609.

[21] L'évêque de Reggio au châtel. de Mantoue, 1555, 23 mai, Rome (Arch. d'État de Mantoue, Roma ; orig.).

[22] J. d'Avanson à Montmorency, 1555, 25 mai, Rome, publ. p. G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, II, 612.

[23] Ippol. Capilupi au duc de Mantoue, 1555, 9 mai, Rome (Arch. de Mantoue, Roma ; orig.). — Camillo Olivo au secrétaire de Mantoue, 1555, 23 mai, Rome (Arch. de Mantoue, Roma ; orig.).

[24] J. d'Avanson au Roi, 1555, 24 mai, Rome, publ. p. J. FAVRE, Olivier de Magny, pp. 435-438. — Le cardinal d'Armagnac au Roi, 1555, 23 mai, Rome, publ. p. G. RIBIER, op. cit., II, 612 ; le même au Roi, 1555, 31 mai, Rome, publ. p. PH. TAMIZEY DE LARROQUE, Lettres inédites du cardinal d'Armagnac, p. 71.

[25] Sources supra citées. Cf. PALLAVICINI, Storia del concilio di Trento, l. XIII, ch. XI.

[26] Giac. Soranzo au Sénat de Venise, 1555, 3 juin, Melun (Arch. d'Etat de Venise, Francia ; orig.).

[27] Le prince de Salerne à Paul IV, 1555, 10 juillet, S. Germain (Arch. Vatic., Castel S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. II ; orig.).

[28] Ipp. Capilupi au cardinal de Gonzague, 1555, 31 mai, Rome (Arch. d'Etat de Mantoue, Roma ; orig.).

[29] Le cardinal de Lorraine à Paul IV, 1555, 10 juillet, S. Germain (Arch. Vatic.. C. S. Angelo, arm. VIII, ordo Il. t. I, fol. 69 ; autog. italien). — Le cardinal Louis de Guise à Paul IV, 1555, 7 idus julii, S. Germain (Arch. Vatic., C. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 65 ; autog.).

[30] Montmorency à Paul IV, 1555, 26 août, S. Germain (Arch. Vatic., loc. supra cit., fol. 44 ; orig.).

[31] Henri II au duc de Ferrare, 1555, 9 juillet, S. Germain : J'ay présentement depesché pour Romme le sr de Lanssac, auquel j'ay donné charge expresse de vous venir. (Arch. d'Etat de Modène, Enrico II ; orig.). — Catherine de Médicis à Paul IV, s. d. : Vous envoyant le Roy Monseigneur le sieur de Lansac, je n'ay voulu faillir vous mander par luy l'ayse que j'ay reçeu de vous savoir au lieu où il a pieu à Nostre Seigneur vous mettre... Je vous veulx supplier me faire ceste grâce que mes cousins l'évesque de St Papol et de Bèziés soient cardinaulx. (Arch. Vatic., C. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 41 ; orig. inédit).

[32] Avis au cardinal de Gonzague, 1556, 17 mai, Rome (Arch. de Mantoue, Carteg. del cardinal Ercole ; orig.).

[33] Carlo Carafa, dans le Memoriale dalo al sig. Annibale Rucellai per Francia (1555, 14 sept., Rome), exposera les principaux motifs qui. de vieille date, ont alimenté l'inimitié entre le pape et l'empereur. Cf. R. ANCEL, Nonciatures de Paul IV, I, II, pp. 257 et suiv.

[34] Marcant. Borghesi et Marcant. Pannilini à la Balia de Sienne, 1553, 27 mai-2 juin-21 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXX, 15, 20, 57 : orig.).

[35] G. Grandi au duc de Ferrare, 1533, 17 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Borna : orig.). — A Serristori au duc de Florence, 1555, 17 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3271, 298 ; orig.).

[36] B. Navagero au sénat de Venise, 1556, 21 juin, Rome (Arch. d'Etat de Venise, Dispacci al Senato, Roma, ; copie). — Cf. le cardinal d'Armagnac au Roi, 1555, 31 mai, Rome, publ. p. PH. TAMIZEY DE LARROQUE, Lettres inédites du cardinal d'Armagnac, p. 71.

[37] Après la guerre de Parme, Carlo Carafa s'était rendu à Ferrare. P. de Termes à Octave Farnèse, 1552, 11 juillet, Ferrare (Arch. d'Etat de Parme, Carteg. Farnes., Ferrara. ; orig.).

[38] On trouve, aux Arch. d'Etat de Sienne, dans les Lettere al Reggimento et les Lettere ali otto sopra la guerra, des renseignements précis sur le rôle de Carlo Carafa, pendant la guerre de Sienne.

[39] J. d'Avanson à Piero Strozzi, 1555, 24 mars, Rome : On tient icy la mort du pape pour certaine. A ceste cause il a esté advisé entre nous que sera fort honneste et nécessaire qu'il vous plaise envoyer icy Dom Carlo Caraffa... La principale cause pourquoy on désire que le dit sieur Dom Carlo vienne est qu'estant le Rme cardinal de Naples son oncle, lequel est à présent doyen du collège de messrs les cardinaulx, il ne peult que beaucoup servir auprès de son dit oncle. (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 1862, 491 ; orig. intercepté). Cf. R. ANCEL, Nonciatures de Paul IV, I, 2, p. 260, n. 1.

[40] Carlo Carafa à Henri II, 1555, 1er juin, Rome (Bibl. Nat., Clairambault, 348, fol. 122 ; copie.).

[41] Ipp. Capilupi au cardinal de Gonzague, 1555, 31 mai, Rome (Arch. d'Etat de Mantoue, Carteg. del cardia Ercole ; orig.). — A Serristori au duc de Florence, 1555, 8 juin, Rome (Arch. de Florence, Mediceo, 3274, 195 v° ; orig.). — Cf. Concilii Tridentini diaria, t. II, p. 273.

[42] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 13 juin, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274, 201 orig.). — Cf. R. ANCEL, La secrétairerie pontificale sous Paul IV (Extr. de la Revue des questions historiques, pp. 16-17).

[43] Sur les préliminaires de la chute de Porto-Ercole et la fuite de Piero Strozzi à Montallo, voyez J. d'Avanson au Roi, 1555, 14 juin, Rome (Bibl. Nat., fr. 20 442, fol.112 : copie). — Cf. La Chapelle des Ursins à Montmorency, 1555, 5 août, Rome (Bibl. Nat., fr. 20 442, fol. 115 ; orig.).

[44] Le cardinal de Medici au duc de Florence, 1555, 19 juin, Rome (Arch. de Florence, Mediceo, 3723 ; orig.). Le cari. Carafa au duc de Florence, 1555, 20 juin, Rome (Arch. de Florence, Mediceo, 3723 ; orig.).

[45] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 20 juin, Rome (Arch. de Florence, Mediceo, 3274, 209 ; orig.).

[46] C. Titio à Christiane Pagni, 1555, 27 juin, Rome (Mediceo, 3274, 225 ; orig.).

[47] C. Titio à Christiane Pagni, 1555, 18 juillet, Rome (Mediceo, 3274, 294 ; orig.).

[48] Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1555, 14 août, Rome (Arch. d'Etat de Parme, Carteg. Farnes., Roma : orig.). — Cf. Les ambassadeurs de Lucques aux Anziani, 1555, 22 août, Rome (Arch. d'Etat de Lucques. Ambascerie, Carte orig., 584 ; orig.).

[49] Les ambassadeurs de Lucques aux Anziani, 1555, 20 juillet, Rome (Arch. de Lucques, Ambascerie, Carte orig., 554 ; orig.).

[50] Le cardinal Carafa à la Balia de Sienne, 1555, 4 septembre, Rome : il proteste contre le bando qui rappelle dans la cité tous les Siennois vivant à l'extérieur (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXX, 87 ; orig.). — Le cardinal Carafa à Henri II, 1555, 7 septembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20455, fol. 253 ; orig ).

[51] Marcant. Borghesi et Marcant. Pannilini à la Balia de Sienne, 1555,18 août, Rome (Arch. de Sienne, Lettere alla Balia, CCXX, 79 ; orig.).

[52] Voyez le chapitre : La défection des Farnèse.

[53] G. Grandi au duc de Ferrare, 1555, 26 juin-4 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.).

[54] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 6 juillet, Marly (Arch. de Modène, Francia ; orig.).

[55] C. Titio à C. Pagni, 1555, 4 septembre, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274, 363 ; orig.). A. Serristori au duc de Florence, 1555, 6 septembre, Rome (Mediceo, 3274, 368 : orig.). Le même, 1555, 7 septembre, Rome (Mediceo, 3274, 369 ; orig.). — G. Grandi au duc de Ferrare, 1555, 11 septembre, Rome (Arch. de Modène, Roma ; orig.). — Vine. Buoncambi Octave Farnèse, 1555, 14 septembre, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 261, fascic. 3 ; orig.). — Cf. Concilii Tridentini diaria, II, 281.

[56] G. Gianfigliazzi au duc de Florence, 1556, 2 avril, Rome (Arch. de Florence, Mediceo, 3276 ; orig.).

[57] Hercule d'Este à Paul IV, 2 octobre, Ferrare (Arch. Vatic., Cast. S. Angelo, am. VIII, ordo II, t. II, fol. 191 ; autog.). — Cf. A. VITALIS, Correspondance de Dominique du Gabre, p. 113. — Sur le ressentiment du Roi, Giac. Soranzo au Sénat de Venise, 1555, 28 octobre, La Ferté-Milon (Arch. d'Etat de Venise, Francia ; orig.).

[58] A. Serristori au d. (le Florence, 1533, 29 mai, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274 ; orig.). — J. d'Avanson au Roi, 1533, 24 mai, Rome, publ. p. J. FAVRE, Olivier de Magny, p. 436. — Cf. Concilii Tridenlini diaria, t. II, p. 272, et GULIK-EUBEL, Series episcoporum, pp. 27 et 311.

[59] Lettre de J. d'Avanson supra citée.

[60] Concilii Tridentini diaria, t. II, p. 272.

[61] Le cardinal de Tournon à Paul IV, 1555, 6 idus julii, S. Germain (Arch. Vatic., Cast. S. Angelo. arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 71 ; autog. latin). — J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555,7 juillet, Marly  (Arch. d'État de Modène, Francia ; orig.). Le même, 1555, 2 août, Houdan (Arch. cit. ; orig.). — Giac. Soranzo au Sénat de Venise, 1555, 6 août, Paris (Arch. d'Etat de Venise, Francia ; orig.). Le même, 1555, 14 août, Poissy (Arch. cit. ; orig.). — Le cardinal Farnèse au cardinal de Tournon, 1555, 14 août, Rome (AN. CARO, Lettere scritte al nome ciel cardinale Farnese, t. III, p. 27).

[62] Tib. Burtio au cardinal Farnèse, 1555, 17 août, Vigny (Arch. d'Etat de Parme, Francia ; orig.).

[63] Jac. M. Sala au cardinal Farnèse, 1555, 24 septembre, Avignon (Arch. de Parme, Francia ; orig.).

[64] Tib. Burtio au cardinal Farnèse. 1555, 9 octobre, Gonesse (Arch. d'Etat de Naples, carte Farnes., fascio 709 ; orig.). — Fr. Leone au cardinal Farnèse, 1555, 11 octobre, Avignon (Arch. de Parme, Francia ; orig.). — Diane de Poitiers au cardinal de Tournon, 1555, septembre. p. p. G. GUIFFREY, Lettres inédites de Dianne de Poytiers, pp. 136-137. — D. du Gabre au duc de Ferrare, 1555, 21 septembre, Venise, p. p. A. VITALIS, op. cit., p. 118. — La cardinal Farnèse au cardinal de Tournon, 1555, 27 septembre, Rome (AN. CARO, op. cit., t. III, pp. 84-85). Cf. P. NORES, La guerra di Paolo IV..., p. 40.

[65] Bibl. Nat., ms. fr. 3142, fol. 41-47 et 59-61 3146, fol. 25 ; 20448, fol. 183. — J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.). — Giac. Soranzo au sénat de Venise, 1555, 28 octobre, La Ferté-Milon (Arch. d'Etat de Venise, Francia ; orig.).

[66] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 24 octobre. Rome (Arch. d'État de Florence, Mediceo, 3274,460 ; orig.). — Le cardinal du Bellay au Roi, 1555, 24 décembre, Rome, et 1556, 15 avril, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20448, fol. 217-283 ; orig.). — Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1555, 7 décembre, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascia 273, fasc. 1 ; orig.). — AN. CARO, Lettere scritte al nome del cardinale Farnese, t. III, pp. 114-115. — R. ANCEL, Nonciatures de Paul IV, I, 2, pp. 266-267 et 286.

[67] G. Grandi au duc de Ferrare, 1555, 29 novembre, Rome (Arch. de Modène, Roma ; orig.).

[68] Serristori au duc de Florence, 1555, 29 mai, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274,168 v° ; orig.).

[69] Marcant. Borghesi et Marcant. Pannilini à la Balia de Sienne, 1555, 27 mai, 2 juin, 21 juillet, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXX, 15, 20, 57 ; orig.). — Cf. R. ANCEL, Nonciatures de Paul IV, I, 1, pp. LXI et 246-247.

[70] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 11 juin, Rome (Mediceo, 3274, 198 vo ; orig.).

[71] Cf. R. ANCEL, op. cit., I, 1, pp. LXIII-LXIII ; LUDWIG RIESS, Die Politik Pauls IV und semer Nepoten, pp. 29 et suivantes ; G. DURUY, Carlo Carafa, chap. VI et VII.

[72] Avis de Lyon transmis au duc de Florence, 1555, 7 mai (Mediceo, 3106, 122 ; orig.).

[73] Henri II à ses baillis et sénéchaux, 1555, 13 juillet, St Germain (Arch. dép. du Calvados, B 35, fol. 38 ; reg. orig.).

[74] Henri II à ses baillis et sénéchaux, 1555, 17 août, S. Germain-en-Laye (Arch. dép. du Calvados, B 35, fol. 53 ; reg. orig.).

[75] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 6 juillet, Marly (Arch. d'État de Modène, Francia ; orig.).

[76] J Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 8 juillet, Marly (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.).

[77] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, juillet, Marly (Arch. de Modène, Francia ; orig.).

[78] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 7 mars, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2273, fol. 889 ; orig.). — Sur D'Avanson, cf. J. FAVRE, Olivier de Magny, pp. 50-51.

[79] Tib. Burtio au cardinal Farnèse, 2555, 13 août, Vigny (Arch. d'Etat de Parme, Francia ; orig.). — Diane de Poitiers à Paul IV, 1555, 10, octobre. Villers-Cotterêts : Le sieur d'Avanson, ambassadeur pour le Boy devers Vostre Sainteté, m'a fet entendre comme il vous a pieu ordonner et commetre juges pour vider le procès que j'è pour réson de la conté de Clus et territoire du lac de Perouse, suyvant la très heumble suplication et requête que de ma part vous en a été faite par ledit sr d'Avanson, lequel daventaige m'a adverty des bons et honnêtes propos qui vous a pieu luy tenir de moy... (Arch. Vatic., Cast. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 42 ; autogr.).

[80] Sur les détails de cet incident : le cardinal Santa-Fiora au duc de Florence, 1555, 25 août, Rome (Mediceo, 3723 : copie) ; le cardinal Farnèse à Marguerite d'Autriche, 1555, 29 août, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 399, fascic. 2 ; orig.). — Concilii Tridentini diaria, t. II, pp. 279-280. — Cf. G. DURUY, op, cit., pp. 36 et suiv. ; L. RIESS, op. cit., p. 33 ; R. ANCEL, Nonciatures de Paul IV, I, 2, p. 261.

[81] Sources supra cit., surtout R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, pp. 257-266.

[82] Marcant. Borghesi et Marcant. Pannilini à la Balia de Sienne, 1555, 7 septembre, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXX, 91 ; orig.).

[83] Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 1555, 26 aoùt, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 699, fascie. C ; orig.).

[84] Bart. Cavalcanti à Octave Farnèse, 1555, 22 août, Rome  (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 699, fasc. C orig.). — Cavalcanti était l'un des conseillers de l'ambassadeur de France.

[85] Source supra cit.

[86] C. Titio à C. Pagni, 1555, 20 août, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274, 343 ; orig.).

[87] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 24 août, Poissy (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.).

[88] V. Buoncambi à Marguerite d'Autriche, 1553, 12 octobre, Rome (Arch. d'Etat de Parme, Roma ; orig.) — Le cardinal Sermonetta au duc de Guise, 1557, 23 septembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20443, fol. 37 orig.). — Hipp. d'Este à Montmorency, 1555, 23 décembre, Ferrare (Bibl. Nat., ms. fr. 20442, fol. 134 vo ; orig.).

[89] A. VITALIS, Correspondance de D. du Gabre, p. 117.

[90] Lanssac et D'Avanson à Octave Farnèse, 1555, 21 août, Rome (Arch. de Parme, Roma ; orig.).

[91] D'Avanson à Octave Farnèse, 1555, 13 octobre, Rome (Arch. de Parme, Roma ; orig.).

[92] Tib. Burtio au cardinal Farnèse. 1555, 2 octobre. Bourges (Arch. de Parme, Francia ; orig.). — Cf. State papers of Mary, p. 188.

[93] Instructions, 1555, 14 septembre, Rome, publ. p. R. ANCEL, Nonciatures de Paul IV, I, 2, pp. 257-268.

[94] Rucellai demeura jusque vers le 10 octobre. Cf. R. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 288.

[95] AN. CARO, Lettere scritte al nome del cardinale Farnese, t. III, p. 97.

[96] Lettres d'Alvarotti, Soranzo et Tiburlio.

[97] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.).

[98] Henri II à Paul IV, 1555, [('e octobre] (Arch. Vatic., Cast. S. Angelo, arm. VIII. ordo II, t. I. fol. 32 ; autog.). — Henri II au cardinal Carafa, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts (Arch. Vatic., Principi, I, fol. 138 ; orig.). — Henri II au duc de Ferrare, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts (Arch. de Modène, Enrico II ; orig.). — Catherine de Médicis à Paul IV, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts (Arch. Vatic., Cast. S. Angelo, am. VIII, ordo II, t. I, fol. 40 ; orig. inédit.). — Cf. Calendars of State papers, Mary, p. 1887.

[99] Publ. dans les Mémoires-journaux du duc de Guise, pp. 257-258.

[100] Henri II à Octave Farnèse, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 185, fascic. 1 ; orig.).

[101] C. Carafa à Rucellai, 1555, P, octobre, Rome, publ. p. R. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 283.

[102] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 24 octobre, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274, 460 ; orig.).

[103] Voyez les diverses éditions des Opere di Monsignor Giovanni della Casa. Cf. NORES, op. cit., p. 36, et G. DURUY, op. cit., p. 78.

[104] Art. XXXIII.

[105] Le cardinal de Lorraine au duc de Guise, 1555, 26 octobre, Toulon (Mémoires-journaux de Guise, p. 250).

[106] Mémoires-journaux de Guise, p. 252.

[107] S. Gualterio à Carafa, 1555, 14 octobre, La Ferté-Milon, publ. p. R. ANCEL, op. cit., I, 2, p. 286.

[108] Mémoires-journaux de Guise, p. 252.

[109] Henri II à Paul IV, s. d. [1555, 4 novembre] (Arch. Vatic., Cast. S. Angelo, arm, VIII, ordo II, t. I, fol. 31 ; autog.). — Henri II au cardinal Carafa, 1555, 4 novembre, Villers-Cotterêts (Arch. Vatic., Principi, I, fol. 137 ; orig.).

[110] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 8 octobre, Lyon (Arch. d'Etat de Modène, Francia orig.).

[111] Robertet à Montmorency, 1555, 27 novembre, Rome : Nous avons icy Brusquet, qui est bien estonné, car il ne s'ose déclairer pour ce que le pape veult fere foytter tous les bouffons qui se treuvent en Rome, de façon qu'il n'ose jouer son jeu qu'a couvert et en chambre et crainct par les rues qu'on l'attrappe. Et n'eust jamais la hardiesse, quand il baysa la pantoufle du pape, de lever la teste ny faire ny dire chose quelconque. (Bibl. Nat., ms. fr. 20442, fol. 126 ; orig.).

[112] Jac. M. Sala au cardinal Farnèse, 1555, 22 octobre, Avignon (Arch. d'Etat de Parme, Francia ; orig.).

[113] Erc. Strozzi au duc de Mantoue, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts (Arch. d'Etat de Mantoue, Francia ; orig.).

[114] J. de Morvillier à Montmorency, 1555, 29 novembre, Rome (Bibl. Nat, ms. fr. 20442, fol. 129 ; orig.).

[115] Henri II au duc de Ferrare, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts ; le même au prince Alphonse d'Este, 1555, 1er octobre, Villers-Cotterêts (Arch. de Modène, Enrico II ; orig.).

[116] Marie Stuart à Paul IV, 1555, 20 octobre, Villers-Cotterêts (Arch. Vatic., Cast. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 473 ; orig.).

[117] Gio. Franc. Leone au cardinal Farnèse, 1555, 16 octobre, Avignon (Arch. d'Etat de Parme, Francia. ; orig.). — Jac. M. Sala au cardinal Farnèse. 1555, 22 octobre, Avignon (Arch. de Parme, Francia ; orig.). — De La Fontaine, commandeur de Chanteraine, au duc de Guise, 1555, 22 octobre. Marseille (Bibl. Nat., ms. fr. 20514, fol. 91 ; orig.).

[118] T. Burtio au cardinal Farnèse, 1555. 9 octobre, Gonesse (Arch. d'Etat de Naples. Carte Farnes.. fascio 709, fascic. B ; orig.). — Gio. Franc. Leone au cardinal Farnèse, 1555, 11 octobre, Avignon (Arch. de Parme, Francia ; orig.). — Le cardinal de Tournon au cardinal Farnèse, 1555, 27 octobre. Toulon (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 407, fascic. orig. autog.). — Henri II au duc de Ferrare, 1555. 3 novembre, Villers-Cotterêts (Arch. d'Etat de Modène. Enrico II ; orig.). — Adam Centurione au duc de Florence, 1555. 7 novembre, Gènes (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 2835 ; orig.). G. Grandi au duc de Ferrare, 1555, 9 novembre, Rome (Arch. de Modène, Roma ; orig.). — Agnolo Pozzi au cardinal Farnèse, 1555, 8 novembre, Civitavecchia (Arch. de Parme, Roma ; orig.). — Navagero au Sénat de Venise, 1555, 9 novembre. Rome (Arch. de Venise, D, al Senato, Roma ; copie.). — Cf. Mémoires-journaux de Guise, p. 250.

[119] T. Burtio au cardinal Farnèse. 1555, 9 octobre, Gonesse (Arch. de Naples, Carte Farnes., fascio 709, fascic. B ; orig.).

[120] R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, p. 286.

[121] Novelli au duc de Ferrare, 1555, 25 octobre, La Ferté-Milon (Arch. de Modène. Francia ; orig.). — G. Soranzo au Sénat de Venise, 1555, 27 octobre, La Ferté-Milon (Arch. de Venise, Francia ; orig.).

[122] Le cardinal de Tournon à Bald. del Monte, 1553, 12 novembre, Blois (Arch. de Florence, Mediceo, 611, fasc. 6 ; orig. italien intercepté).

[123] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 6-8 octobre, Rome (Mediceo, 3274, 432-440 ; orig.).

[124] Giac. Soranzo au Sénat de Venise, 1555, 27 octobre, La Ferté-Milon (Arch. d'Etat de Venise, Francia ; orig.).

[125] F. Novelli au duc de Ferrare, 1555, 2-12 novembre, La Ferté-Milon (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.). — Gualterio à Carafe, 1555, 8 novembre, La Ferté-Milon, publ. p. R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, p. 301.

[126] Le cardinal d'Armagnac à Montmorency, 1555, 18 novembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20445. fol. 85 ; orig.). — Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1555, 19 novembre, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXXI, 28 ; orig.).

[127] Arch. de Modène, Estero, Documenti di stati esteri ; orig.

[128] D. du Gabre au cardinal de Lorraine. 1555, 29 novembre, Ferrare, publ. p. A. VITALIS, Correspondance de D. du Cabre, p. 119.

[129] Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 20 décembre, Blois (Arch. d'Etat de Modène, Francia ; orig.).

[130] Déclaration et intention du Roy..., 1555, 6 décembre (Bibl. Nat., ms. fr. 3144, fol. 66-70 ; orig.).

[131] Déclaration et intention du Roy..., 1555, 6 décembre (Bibl. Nat., ms. fr. 3144, fol. 66-70 ; orig.).

[132] Mémoire justificatif (Bibl. Nat., me. fr. 3141, fol. 11-12 ; copie off.). — Cf. R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, pp. 310-313.

[133] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 20 décembre, Blois (Arch. de Modène, Francia ; orig.).

[134] G. Grandi au duc de Ferrare, 1555, 23 novembre, Rome (Arch. d'Etat de Modène, Roma ; orig.). — Navagero au Sénat de Venise, 1555, 23 novembre, Rome (Arch. d'Etat de Venise, Roma ; copie).

[135] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 16 novembre, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274, 496 ; orig.). — Le cardinal d'Armagnac à Montmorency, 1555, 18 novembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20445, fol. 85 ; orig.). — A Serrislori, 1555, 23 novembre, Rome (Mediceo, 3274, 509 ; orig.). — Adr. Saraceni à la Balia de Sienne, 1555, 23 novembre, Rome (Arch. d'Etat de Sienne, Lettere alla Balia, CCXXI, 31 ; orig.). — Avec Tournon étaient venus le baron de la Garde, le Siennois Bernardino I3uoninsegni, l'évêque Claudio Tolomei et un fils du comte de Tende.

[136] Le cardinal d'Armagnac à Montmorency, 1555, 18 novembre, Rome (Bibl. Nat., ms. supra cit.). — J. de Morvillier à Montmorency, 1555, 29 novembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20442, fol. 129 ; orig.).

[137] Cf. R. ANCEL, Nonciatures, I, 1, p. LXXIV.

[138] J. d'Avanson au Roi, 1555, 30 novembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20442, fol. 131 : orig.).

[139] Le cardinal de Lorraine au duc de Guise, 1555, 30 novembre, Rome (Mém.-journ. de Guise, p. 252).

[140] Robertet à Montmorency, 1555, 27 novembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20142, fol. 125 ; orig.).

[141] Lettre du cardinal de Lorraine supra cit. — Cf. SAUZÉ, Correspondance politique de Lanssac, pp. 480-481.

[142] Lorraine et Tournon au duc de Ferrare, 1555, 28 novembre, Rome (Arch. de Modène, cardinali ; orig.). — Deslandes passa par Ferrare le 4 décembre. Alphonse d'Este au duc de Ferrare, 1555, 4 décembre, Ferrare (Arch. de Modène, Alfonso d'Este ; orig.).

[143] C. Titio au duc de Florence, 1555, 26 novembre, Rome (Mediceo, 3274, 513 ; orig.).

[144] Vinc. Buoncambi à Octave Farnèse, 1555, 4 décembre, Rome (Arch. d'Etat de Naples, Carte Farnes., fascio 273, fascic. I ; orig.).

[145] Le cardinal de Lorraine au duc de Guise, 1555, 30 novembre, Rome (Mém.-journ. de Guise, p. 252).

[146] Publ. p. G. DURUY, op. cit., p. 89. — Cf. L. RIESS, Die Politilc Pauls IV..., pp. 57 et suivantes.

[147] Guallerio à Carafa, 1555, 14 octobre, La Ferté-Milon, publ. p. R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, p. 286.

[148] Sources supra cit.

[149] R. ANCEL, La question de Sienne et la politique de Carlo Carafa (Extr. de la Revue bénédictine, 1005).

[150] A. Serristori au duc de Florence, 1555, 16 novembre, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274, fol. 496 ; orig.).

[151] A. Serristori, 1555, 26 novembre-11 décembre, Rome (Mediceo, 513 et suiv. ; orig.). — Cf. Archivio storico italiano, t. XII, p. 43.

[152] J. d'Avanson au Roi, 1555, 15 décembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20442, fol. 133 ; orig.). — Lorraine et Tournon au Roi, 1555, 18 décembre, Rome (Bibl. Nat., ms. fr. 20444, fol 77 ; orig.). — Mémoire pour M. de Lanssac (Bibl. Nat., ms. fr. 15881, fol. 227-228 ; min.).

[153] Lorraine et Tournon au duc de Ferrare, 1555, 21 décembre, Rome : Nous pensions avoir dix cardinaulx, mais la bonne coustume des Impériaulx et les menteryes et calomnyes dont ilz se servent a tous propoz a contrainct N. S. Père changer de délibération, de façon que de dix nous n'en avons que sept. (Arch. d'Etat de Modène, Cardinali ; orig.). — Cf. G. RIBIER, Lettres et Mémoires d'Estat, t. II, p. 620 ; G. BAGUENAULT DE PUCHESSE, J. de Morvillier, p. 91.

[154] C. Titio au duc de Florence, 1555, 21 décembre, Rome (Arch. d'Etat de Florence, Mediceo, 3274, 570 ; orig.).

[155] R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, p. 328.

[156] Le cardinal de Lorraine au duc de Ferrare, 1556, 8 janvier, Rome (Arch. de Modène, Cardinali ; orig.). — G. Grandi au duc de Ferrare, 1556, 11-20 janvier, Rome (Arch. cit., Roma ; orig.). — Fr. Monterchi à Octave Farnèse, 1556, 25 janvier, Rome (Arch. d'Etat de Parme, Roma ; orig.). — Cf. Mémoires-journaux de Guise, p. 231 ; A. VITALIS, Correspondance de D. du Gabre, p. 143 : R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, 588.

[157] Erc. Strozzi au duc de Mantoue, 1556, 15 janvier, Blois (Arch. d'Etat de Mantoue, Francia ; orig.). — Soubise au duc de Guise, 1556, 20 janvier, Radicofani (Bibl. Nat., ms. fr. 20554, fol. 69 ; orig.). — Le comte de Lalaing et Simon Renard à Philippe II, 1556, 11 janvier, Cambrai (Papiers de Granvelle, IV, p. 532).

[158] Le cardinal de Lorraine au duc de Guise, 1556, 17 janvier, Venise (Mém.-journ., p. 231).

[159] J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1555, 2S décembre, Blois (Arch. de Modène, Francia ; orig.).

[160] Le cardinal de Lorraine au duc de Guise, 1556. 17 janvier, Venise (Mém. journ., p. 231).

[161] Le cardinal de Lorraine au duc de Ferrare, 1556, 18-21 janvier, Venise (Arch. d'Etat de Modène, cardinali ; autog.). — Le duc de Ferrare au cardinal de Gonzague. 1556, 27 janvier, Ferrare (Arch. d'Etat de Mantoue. Carteg. del cardinale Ercole ; orig.).

[162] Le cardinal de Lorraine à Paul IV, 1556, 26 janvier, Ferrare, publ. par R. ANCEL, Nonciatures, I, 2, pp. 591-592.

[163] Sources supra cit. — J. Alvarolti au duc de Ferrare, 1556, 10 janvier, Blois (Arch. de Modène, Francia ; orig.). — Cf. Archivio storico italiano, série 3a, t. XXV, pp. 52-54.

[164] Le cardinal de Lorraine à M. de Saint-Laurent, ambassadeur à Soleure, 1556, 26 janvier. Ferrare (Bibl. Nat., Clairambault, 349, fol. 12 ; orig ). — Hipp. d'Este au duc de Guise, 1556, 27 janvier, Ferrare (Bibl. Nat., Clair., 349, fol. 13 ; orig.). — Tib Burtio au cardinal Farnèse, 1556, 14 février, Blois (Arch. d'Etat de Naples, carte Farnes., fascio 709 ; orig.).

[165] Le cardinal de Lorraine à Paul IV, 1556, 14 février, Blois (Arch. Vat., Cast. S. Angelo, arm. VIII, ordo II, t. I, fol. 68 ; orig.).

[166] Mot cité par J. Alvarotti au duc de Ferrare, 1556, 18 février, Blois (Arch. Modène, Francia ; orig.). — Sur le cursus des négociations de Vaucelles, le sr de Saint-Laurent au Conseil de Zurich, 1556, 14 février, Soleure : Depuis quelque temps, Mons. l'admiral de France, gouverneur de Ficardye, s'estant assemblé avec le sr de Lalain et aultres dépputéz impériaulx pour traicter de la délivrance des prisonniers... après quelques propos passéz entre eulx, lesd. dépputéz impériaulx, qui, soubz ceste couleur des prisonniers, ne tendoient qu'à venir à ung aultre plus particulier traicté, recherchèrent. lcd. sr admirai d'envoyer par devers le Roy pour avoir ung pouvoir pour traicter de la paix et de la trefve, se monstrans à cela si affectionnés que le Roy l'ayant entendu ne voulut desdaigner à y prester l'oreille... et pour ceste cause fut envoyé ung pouvoir aud. sr admirai, suivant lequel s'estant assemblé plusieurs foys avec lesd. dépputéz impériaulx et finablement après longues disputes s'estant led. seigneur retiré sans certaine conclusion et en délibération de ne plus retourner à l'assemblée, lesd. dépputéz l'envoyèrent revercher instamment et prier de n'abandonner point encore ceste négociation, pour la fin de laquelle ils ont accordé du cinquiesme de ce moys une trefve de cinq ans... (Arch. d'État de Zurich, Frankreich, ; orig.).