HISTOIRE DES GAULOIS D’ORIENT

 

CHAPITRE V. — LES GAULOIS EN THRACE.

Texte numérisé par Marc Szwajcer

 

 

Pendant ces événements, la première division de l’armée gauloise avait pénétré dans la Thrace et s’approchait de l’Hellespont et de Byzance. M. Contzen[1] pense que cette armée était celle qui, au rapport de Justin, battit les Gètes et les Triballes ; il est certain, du moins, que les Gètes occupaient une grande partie de la Thrace (nous l’avons vu au chapitre III), et que les Triballes étaient depuis longtemps ou dans cette contrée ou tout au moins sur ses frontières, d’après un passage de Diodore[2] auquel M. Contzen renvoie plus haut. En Thrace[3], dit-il, les Triballes, pressés par la famine, firent en masse (ώανδημεί) une expédition sur territoire étranger ; ils envahirent la Thrace limitrophe de leur pays, et dévastèrent impunément le territoire d’Abdère. Abdère étant un peu à l’est de l’embouchure du Nestus, ces Triballes avaient dû marcher par la vallée qui sépare le mont Orbel du Rhodope ; ils venaient peut-être de ce que l’on appelle quelquefois la Dardanie ; mais les Autariates, vainqueurs des Gaulois, ayant été quelque temps après leur succès, refoulés vers la Péonie, au sud des Dardaniens, et établis par Cassandre sur le mont Orbel, sans résistance connue de la part des Triballes, il y a quelque lieu de penser qu’au temps de Pyrrhus ceux-ci se trouvaient dans la Thrace elle-même.

Du reste, que la bande gauloise dont Antigone eut raison ait ou non passé par la Thrace, et qu’il y ait eu ou non confusion dans le récit de Justin, il est certain que les troupes dont il nous reste à suivre la marche ne durent pas traverser en amies le pays qui les séparait de Byzance. Mais n’y avaient-elles pas déjà des frères ? La colonne d’aventuriers dont il est question ici suffit-elle à fonder à la fois l’empire celtique de l’Hæmus et les redoutables tétrarchies de l’Asie Mineure ? C’est là une question que je n’ai vu examiner nulle part et qui n’est pas indigne d’intérêt.

M. Contzen (§ 21) cite deux passages, l’un de Pline[4], l’autre de Sénèque[5], d’après lesquels, lorsque Cassandre régnait en Macédoine, une tribu gauloise fut assiégée par lui sur le mont Hæmus. Les deux auteurs prétendent que, par suite des abatis considérables qui furent faits à cette occasion, le terrain se trouva beaucoup mieux pourvu de fontaines. Ils n’ont pas dû emprunter leur récit au même écrivain, puisque les bois furent abattus par les assiégés, selon Sénèque, par Cassandre, selon Pline ; cette contradiction ne donne donc que plus de valeur à leur témoignage, touchant la présence des Gaulois sur l’Hæmus au temps du fils d’Antipater, du vivant de Lysimaque, et, par conséquent, avant la guerre où succomba Ceraunus. Or remarquons ici qu’il ne s’agit pas de forêts incendiées pour anéantir jusqu’au dernier des aventuriers audacieux. Pline dit seulement que le prince macédonien fit couper des bois pour se retrancher durant le blocus qu’il fit subir aux ennemis ; Sénèque, que les Gaulois, se voyant serrés de près, se retirèrent sur l’Hæmus et y abattirent des forêts. Ceci est fort peu vraisemblable : une tribu fugitive, qui cherche un asile sur les montagnes, ne les déboise pas. Mais ne faudrait-il pas combiner les deux témoignages et dire que, Cassandre ayant fait des abatis importants en vue d’envelopper les Gaulois sur les flancs de l’Hæmus, ceux-ci lui échappèrent néanmoins, gagnèrent soit les crêtes de la montagne, soit un chaînon plus oriental, et parvinrent à s’y maintenir, ou même qu’ils s’y trouaient déjà et que Cassandre n’en atteignit qu’un essaim ?

Subtile hypothèse, dira-t-on peut-être. Je le dirais tout premier, si les passages dont je parle restaient isolés dans l’histoire ; mais je maintiens, au contraire, la vraisemblance de cette opinion, en présence des faits qui vont se produire et montrer dans la Thrace un empire gaulois puissant et durable, au temps même où celui d’Asie se constituait. Nous verrons, d’ailleurs, un peu plus loin, des raisons de penser que les Gaulois jouaient, en Asie, un rôle considérable bien avant le passage de Lutar et Léonnor : ces Gaulois ne venaient pas, sans doute, des bords du Rhône, ni peut-être des bords du Margus.

A l’arrivée des envahisseurs partis de l’Illyrie et grossis probablement par plusieurs Gaulois de l’Hæmus, les Byzantins n’osèrent opposer une résistance acharnée, et se soumirent à payer tribut. Il fallut que toutes les villes situées sur la côte européenne de la Propontide subissent le même sort et vissent les Gaulois camper impunément dans leur voisinage. Lysimachie fut même enlevée par stratagème, et la Chersonèse devint, pour un moment, terre gauloise[6].

Dix-sept chefs commandaient ces bandes ; mais Luthar et Léonnor sont les seuls dont le nom se soit conservé[7]. Ces chefs ne tardèrent pas à passer la mer, comme nous le verrons bientôt ; mais la voie était tracée, et ils furent promptement remplacés par quelques troupes revenues de l’expédition de Delphes. On ne peut suivre ces bandes mobiles dans les variations de leurs marches, de leur réunion et de leur séparation. La comparaison entre les passages de Diodore et de Pausanias sur le désastre des soldats d’Akichorios, taillés en pièces, en Thessalie d’après l’un, en Dardanie d’après l’autre, et peut-être battus successivement dans ces deux pays, indique apparemment la direction suivie par le gros de cette armée, qu’Appien dit avoir regagné sa patrie[8]. Il put donc venir un certain nombre de Gaulois en Thrace par la Macédoine, tant après la victoire de Sosthène qu’après l’expédition faite en Grèce ; mais les restes de ces troupes avaient encore probablement fourni des mercenaires à Antigone et à Pyrrhus, bien qu’ils eussent la faculté d’en tirer directement d’Illyrie. Il faut tenir compte de tout cela pour bien comprendre qu’après le passage en Bithynie de Luthar et de Léonnor, la grande invasion de 279 ne laissa guère de soldats en Thrace, el que, par conséquent, le royaume de l’Hæmus devait remonter plus haut ; il lui était, d’ailleurs, possible de se recruter lui-même par le flanc septentrional de ces montagnes ; les Celtes scordisques, établis dans la vallée du Margus, pouvaient se trouver, par les plaines du bas Danube, en communication avec lui.

Le royaume gaulois de Thrace ne nous est guère connu que par Polybe, et, je dois le dire, il le regarde comme fondé par des échappés du désastre éprouvé devant Delphes, suivant les Grecs ; mais, comme il n’en raconte pas origine, comme il n’en parle qu’au sujet des relations entre ce royaume et Byzance, l’autorité du plus savant critique de l’ancienne Grèce ne me paraît pas décisive à ce sujet. Polybe appelle Comontor le premier chef de cet empire ; c’est un nom d’une physionomie assez gauloise, mais qui ne figure nulle part parmi ceux des chefs de la grande invasion ; Pausanias, nous l’avons vu, appelle Kéréthrios celui qui marcha vers le pays des Thraces et des Triballes.

Les Gaulois échappés de Delphes et arrivés sur l’Hellespont, dit Polybe (IV, XLVI), ne passèrent point en Asie, mais demeurèrent dans le pays de Byzance, qui les avait charmés. Ils devinrent maîtres de la Thrace, établirent leur capitale à Tylé, et réduisirent Byzance au plus grand péril. Dans le commencement de leurs incursions, sous Comontor, leur premier roi, cette cité les apaisa par des présents de 3.000, 5.000 et jusqu’à 10.000 pièces d’or, pour éviter le ravage de son territoire. Enfin elle fut réduite à payer un tribut annuel de quatre-vingts talents, ce qui dura jusqu’au règne de Cavar, époque à laquelle le royaume gaulois fut détruit ; et ce peuple, vaincu à son tour par les Thraces, fut anéanti tout entier. Les douloureuses exigences de cette situation avaient amené les Byzantins à établir un droit de navigation sur le passage du Bosphore, fait qui produisit une guerre dans laquelle se trouva engagée une grande partie de l’Asie Mineure[9] ; et c’est à ce sujet que Polybe parle du royaume de Tylé.

Quant au royaume gétique, qui naguère florissait sous Dromichætès, M. Contzen pense que ce peuple, abattu par tant de coups répétés, fut subjugué par les Gaulois, et que ceux-ci, pour assurer leur domination, obligèrent beaucoup de nobles Thraces à émigrer au service de puissances étrangères[10]. Le fait n’est pas invraisemblable, et i est certain que plusieurs écrivains mentionnent des soldats thraces dans les armées des rois de cette époque ; mai il serait bien hardi de tirer de là des conséquences si précises. Si, en effet, l’on recourt au texte même des passage : que l’auteur indique, on trouvera, dans Athénée[11], un Ptolémée, fils de Philadelphe, massacré en trahison pas des Thraces, dans la ville d’Ephèse, puis vengé à coup de massue par une femme, historiette que je tiens pour fort suspecte. Je n’en voudrais pas dire autant du fait que rapporte un autre compilateur, et qui doit être du IIIe siècle. L’Antiochus, fils d’Antiochus, qui, dans Polyen (IV, XVI), attire lui, par l’exemple du sort fait à ses mercenaires thraces la ville thrace de Cypsela[12], ne peut, en effet, être Antiochus Eupator, qui n’a jamais rien eu à démêler dans ce pays-là ; ce n’est pas non plus Hiérax apparemment, car ce n’est pas en Europe que devait se décider la possession du royaume de Syrie. C’est donc Antiochus II Théos, fils d’Antiochus Soter, et telle est, d’ailleurs, l’interprétation de M. Contzen. De l’an 54 à l’an 62 des Séleucides[13], Antiochus II combattit le roi d’Égypte, Philadelphe, pacifique de sa nature, mais fidèle à la politique que les Lagides conservèrent le plus longtemps possible, de maintenir sur un terrain étranger à l’Égypte le théâtre des débats qu’ils avaient avec d’autres souverains. Le siège de Cypsela peut fort bien appartenir à cette lutte, et, s’il n’est pas bien clair que les habitants de la ville fussent alors όμόφυλοι et όμόγλωσσοι des généraux Tiris et Dromichætès, comme le croit Polyen, ces noms paraissent réellement thraces ou gétiques : seulement rien ne nous prouve que ce fussent des Thraces forcément émigrés, et, par suite, l’argumentation de M. Contzen ne paraît pas ici bien solide. Enfin une autorité bien plus grave que ces deux-là, Polybe, mentionne des Thraces et un général thrace dans les troupes que le régent d’Égypte, Sosibius, dirigea contre la Syrie dans la 140e olympiade. Mais, comme ils étaient placés dans le même corps que les Gaulois, et comme Polybe ajoute, έκ μέν τών κατοίκων καί τών έπιγόνων[14], je ne puis voir là des émigrés chassés par un roi gaulois et cherchant aventure ; tout au plus pourrait-on y voir des descendants de Thraces bannis à l’époque de Comontor ; encore ne faut-il pas oublier qu’il y avait des Thraces parmi les compagnons d’Alexandre, conséquemment parmi les troupes que se partagèrent ses successeurs, et que les guerres des premiers partages durent en faire accourir beaucoup pour prendre leur part du butin.

Nous savons peu de chose, ajoute l’écrivain allemand[15], des rapports qui existèrent entre ce royaume gaulois et les autres peuples, ainsi que de son état politique ; mais il est certain qu’il arrêta la prospérité des riches cités de la Propontide et du Bosphore. Leurs fortifications empêchèrent, il est vrai, qu’elles ne fussent sérieusement menacées ou assiégées ; mais les territoires importants qu’elles possédaient en dehors de leurs murailles, et dont le produit, était la source de leur commerce, ne pouvaient être conservés en paix, sans puiser bien avant dans la caisse de l’État.

II n’y a ici nulle objection à faire. Mais, quand l’auteur se fondant sur ce que Polybe emploie l’expression générale de Thraces, suppose que l’empire gaulois s’étendait sur tous les peuples de cette dénomination, et quand, de la position de Tylé (position que j’ignore), il conclut que l’Hæmus se trouvait au centre[16] de cet empire, j’avoue que je conserve des doutes. Rien ne prouve même que le royaume des Gètes ait été anéanti par les nouveaux arrivants, et M. Contzen lui-même ne regarde pas Cypsela comme étant de leur domaine. Nous verrons, d’ailleurs, tout à l’heure, que, du moins dans la seconde moitié de ce siècle, il y avait des Thraces indépendants.

Un document historique d’une nature spéciale, auquel renvoie l’auteur des Migrations des Celtes, la grande inscription d’Olbia[17], gravée en l’honneur d’un certain Protogène, peut donner des renseignements plus précis, quoique très insuffisants encore, sur la puissance des Gaulois au nord de l’Hæmus ; essayons à la fois d’en déterminer la date et de reconnaître ce qu’elle nous apprend de la position alors occupée par les Gaulois.

Nous lisons dans la seconde partie de cette inscription : La plus grande partie de la ville, du côté du fleuve, se trouvant dépourvue de murailles, ainsi que le quartier du port et l’ancien marché aux poissons. . . des déserteurs nous ayant appris que les Gaulois (Γαλατάς), alliés aux Scires, avaient formé avec eux une grande armée, et devaient arriver pendant l’hiver ; que les Thrisamates, les Scythes et les Sandarates désiraient un refuge, parce qu’ils craignaient aussi la cruauté des Gaulois, beaucoup de citoyens se décourageaient et se préparaient à abandonner la ville. . . . . Le peuple se réunit pour délibérer, etc. Vient ensuite l’énumération des actes patriotiques de Protogène ; il paraît, d’après la teneur de l’ensemble, que l’invasion annoncée n’eut pas lieu[18].

Or, du texte cité, il semble résulter deux choses : l’une que les Gaulois ne s’étendaient pas jusqu’au voisinage d’Olbia, où l’on ne prévoyait point ordinairement de péril de leur part, et près de laquelle vivaient des Scythes,mêlés de tribus probablement sarmates ; l’autre, qu’ils n’en étaient pas assez loin pour qu’une invasion de leur part fût incroyable, leur esprit d’aventure étant, d’ailleurs, connu non seulement des Milésiens d’Olbia, en rapports fréquents avec Byzance, mais aussi de tous les peuples barbares des environs. Il n’est pas bien téméraire d’en conclure que les Gaulois de Thrace s’étendaient alors au delà de l’Hæmus (bien qu’à la rigueur ces Gaulois, alliés des Scires, pussent être ceux de la haute Mœsie) ; l’inscription doit se rapporter au temps de leur plus grande puissance, puisqu’ils faisaient trembler des populations situées si loin, au nord du Danube. Or cette puissance redoutable des Gallo-Thraces dura très peu. Le Cavar dont parle Polybe, et sous le règne de qui elle s’écroula intervint comme pacificateur dans une guerre entre Prusias et les Byzantins, et parvint à leur faire conclure la paix[19] ; or cette guerre est de la 139e olympiade, soixante ans à peine après l’attaque de Delphes[20]. Le sens naturel du texte de Polybe s’oppose à ce que l’on distingue ici deux Cavar, le pacificateur et le dernier roi de Tylé ; d’ailleurs l’historien écrivait vers le milieu du siècle suivant, et ce royaume n’existait plus de son temps[21].

Comment s’opéra ce nouveau changement dans l’état politique de la Thrace ? M. Contzen pense que le caractère belliqueux de ces Gaulois s’était émoussé, et que des recrutements continuels pour l’étranger avaient affaibli notablement cette population campée au milieu de races hostiles. Ici encore sa critique est judicieuse ; mais ne va-t-il pas trop loin quand il fait entendre que les armées gauloises qui remplissent l’histoire militaire de ce temps-là étaient habituellement recrutées en Thrace ? Sans doute il vint, et nous le verrons, des Gaulois d’Europe en Asie, dans la seconde moitié du IIIe siècle ; mais les rois de Syrie et de Cappadoce trouvaient plus de facilité à recruter des mercenaires au cœur de l’Asie Mineure qu’à en faire venir des forêts du mont Hæmus ; et la Bithynie elle-même, à portée des deux États, dut emprunter plus souvent des soldats aux anciens alliés de ses rois qu’au royaume d’outre-mer, ne fût-ce que pour prévenir chez ceux-là le désir d’envahir son territoire.

 

 

 



[1] Besonderer Theil, § 28.

[2] XV, XXXVI. Ce fait se rapporte à 101e olympiade.

[3] Έν τή Θράκη, dit Diodore de Sicile, mais non pas είς τήν Θράκην.

[4] Hist. nat., XXXI, IV.

[5] Sen., Natural. Quœstion, lib. III, cap. XI.

[6] Tite-Live, XXXVIII, XVIII.

[7] Contzen, § 28.

[8] Appien, De rebus Illyricis, IV. Voyez aussi Athénée, dans Contzen, allgemeiner Theil, XXI, et besonderer Theil, XXIX.

[9] IV, XXXVIII et XLVII à L.

[10] Besonderer Theil, § 29.

[11] L. XIII, t. III, p. 342, éd. Tauchn.

[12] Dans le bassin inférieur de l’Hèbre.

[13] Voyez Vaillant, Seleucidarum imperium.

[14] Sur les soldats épigones des armées d’Égypte, voyez le second papyrus grec du musée britannique, dans une préface du Corpus inscript. (2e fascicule du 3e volume) ; pour le passage de Polybe, voyez l. V, c. LXV.

[15] Contzen, Besonderer Theil, § 29.

[16] Strabon (t. II, p. 81-82) parle de Thraces au delà de l’Hæmus, combattus par Alexandre. Trogue Pompée disait : quas régiones Tyleni occuparunt (Prol. XXV) ; mais Justin ne nous le dit pas.

[17] Colonie de Milet, un peu au-dessus de l’embouchure du Borysthène (Strabon, VII, III) ou du Bug, selon Kiepert (Atlas antiquus).

[18] Corpus inscriptionum græcarum, n° 2058.

[19] Il existe des médailles portant les mots [Β]ασιλε[ως] Καναρο[υ], [Β]ασιλεω[ς] Καυαιου, Βασιλεως Καυαρον, la première avec une tête barbue, la seconde avec une tête laurée. Toutes trois ont été trouvées près de Choumla, et, par conséquent, au nord de la crête des Balkans. (Revue de numism., t. II, p. 458-465.)

[20] Polybe, IV, XXXVIII-LII ; voyez (VIII, XXIV) l’éloge que Polybe fait des qualités de ce prince et des services qu’il rendit aux Byzantins dans leurs hostilités contre les Bithyniens et les Thraces ; il y avait donc, comme je le disais tout à l’heure, des Thraces indépendants. Plus haut (IV, XLV), parlant de la situation habituelle des Byzantins au milieu des Thraces, il dit que la ville est pressée par une multitude de princes et de peuples qu’elle ne peut jamais satisfaire tous à la fois.

[21] Wernsdorf (De rep. G., c. 1, § 10) donne la même conclusion ; seulement il ajoute, d’après Strabon (VII), qu’il resta, jusqu’au temps de l’empire, des Celtes mêlés aux Thraces.