HISTOIRE DES GAULOIS D’ORIENT

 

CHAPITRE IV. — INVASION DE LA MACÉDOINE ET DE LA GRÈCE PAR LES GAULOIS.

Texte numérisé par Marc Szwajcer

 

 

Le récit de l’invasion gauloise en Macédoine et en Grèce a été traité par M. Amédée Thierry avec toute l’étendue et tout l’intérêt que demande un sujet si dramatique. Je a ai pas le dessein de le recommencer ici dans tous ses détails ; je m’attacherai plutôt à faire ressortir les mœurs des tribus qui y prirent part, la nature des obstacles qu’elles rencontrèrent et les résultats de ces événements.

La grande invasion de la 125e olympiade fut, dit-on, déterminée par l’arrivée d’émigrants qui venaient de la Gaule pour partager le domaine des héritiers de Sigovèse, et le trouvèrent trop étroit. Strabon pense, mais sans l’affirmer, que cette émigration elle-même fut causée par des dissensions intestines[1] ; il tient, d’ailleurs, pour certain que les Tectosages venus de Gaule étaient ceux-là mêmes qui s’établirent en Asie ; et l’on connaît, par le témoignage de saint Jérôme, la persistance, parmi ces colons, de la langue que l’on parlait dans la Gaule belgique. On n’a donc pas le droit de nier que des aventuriers d’Occident soient venus retremper l’esprit gaulois et la passion gauloise des aventures chez les Illyriens de race celtique, avant la mémorable entreprise de l’an 279. Mais quand eut lieu cette émigration ? Etaient-ce bien les guerriers nés au delà du Rhône que nous verrons combattre en Grèce et en Asie, comme le font entendre Pausanias[2] et Callimaque[3], ou étaient-ce leurs descendants ? C’est ce qu’il n’est ni possible d’éclaircir à fond ni bien intéressant de savoir ; cependant nous trouvons plus loin quelque motif de vraisemblance à l’opinion de Strabon.

Le premier flot de la grande invasion se dirigea vers la Thrace, sous la conduite d’un chef que Pausanias appelle Cambaule[4] ; mais il n’y pénétra pas bien avant, les Gaulois ne s’étant pas trouvés assez forts pour livrer bataille aux Grecs, comme s’exprime cet écrivain, le seul qui parle de cette première expédition. S’il faut prendre ce mot à la lettre, on doit penser que les Gaulois, laissant à gauche la chaîne du Rhodope, s’étaient dirigés vers la côte sud, depuis longtemps semée de colonies helléniques. Les Gaulois, qui faisaient une expédition de pillage, devaient, en effet, se diriger de préférence vers les lieux où se trouvait le plus riche butin ; et, comme nous le verrons tout à l’heure, ils pouvaient choisir en connaissance de cause ; d’ailleurs, les montagnards du Rhodope pouvaient leur offrir des obstacles très sérieux. Mais ce n’était là qu’un essai.

Voulant recommencer l’entreprise sur un autre point, continue Pausanias, les compagnons de Cambaule, alléchés par le butin qu’ils avaient déjà fait, et pleins d’ardeur pour le pillage, formèrent autour d’eux une grande armée de fantassins et de cavaliers, qu’ils partagèrent en trois corps pour attaquer trois pays différents. Kéréthrios[5] se chargea de conduire le premier contre les Thraces et les Triballes ; Brennos[6] et Akichorios[7] menèrent le second en Péonie ; Bolg[8] se dirigea avec le dernier contre la Macédoine et l’Illyrie. Il s’agit peut-être ici des Illyriens Autariates, qui avaient récemment envahi la Péonie, et que Cassandre avait ensuite établis sur le mont Orbe[9], chaîne parallèle au Rhodope, à droite du fleuve Nestus. Laissons de côté, pour à présent, l’armée de Thrace et suivons d’abord celle du Belge.

Ptolémée Ceraunus, méprisant ces ennemis ou ne croyant pas à une attaque, rejeta l’offre du roi des Dardaniens, qui lui promettait vingt mille soldats ; il repoussa avec indignation l’insolente proposition des Gaulois, qui voulaient mettre son royaume à rançon ; mais la catastrophe ne se fit pas attendre. L’armée de Ptolémée fut complètement défaite et presque anéantie ; lui-même, couvert de blessures et jeté à bas de son éléphant, fut pris et décapité, ou, selon Memnon, déchiré par les vainqueurs : la phalange macédonienne n’avait pu arrêter l’impétuosité des Gaulois[10]. Mais, si les qualités militaires de leur race Se Retrouvent ici chez les émigrés tectosages, la barbarie, qu’on lui a si souvent reprochée, s’y retrouve aussi tout entière. Des sacrifices humains suivirent la victoire, et ceux des prisonniers qui ne furent pas offerts aux dieux furent tués à coups de javelot[11].

La Macédoine demeura livrée à d’affreuses dévastations, tandis que ses soldats éperdus, ne sachant à qui se fier après un désastre si imprévu et si complet, se donnaient tour à tour à ceux qui leur faisaient espérer une revanche, et les déposaient ou les tuaient en voyant persister le fléau. Deux souverains furent ainsi élevés et renversés en moins de quatre mois. Enfin Sosthène surprit les Gaulois enorgueillis de leur victoire, et, sans doute, aussi peu capables de sévères précautions que leurs frères le furent dans les guerres d’Occident. Sosthène délivra son pays par un coup de main, et ne voulut, dit Justin (XXIV, V), accepter que le titre de général. Les débris de l’armée gauloise revinrent dans leur pays[12].

La bande du Brenn, qu’on appelait Praus, dit Strabon[13], avait d’abord paru en Macédoine[14], dont la Péonie est souvent considérée comme partie intégrante. Elle comptait, selon Diodore, 150.000 hommes portant des boucliers, 10.000 cavaliers[15] avec 2.000 chariots ; plus, une foule de marchands, c’est-à-dire évidemment d’hommes qui suivaient l’armée pour trafiquer du butin ou des prisonniers : rien n’oblige à croire que ce fussent des Gaulois. L’écrivain grec ajoute que ce corps perdit beaucoup de monde dans son expédition en Macédoine, et il attribue à l’affaiblissement produit par ce premier échec le désastre qu’il éprouva dans l’Hellade ; Justin (XXIV, VI), au contraire, fait battre complètement Sosthène par Brennus, à la tête de 140.000 fantassins et de 15.000 chevaux. On ne doit pas attacher une grande importance à l’assertion isolée d’un écrivain si peu exact, surtout quand nous le trouvons, ici, en opposition à la fois et avec le récit détaillé de Diodore et avec Porphyre, dans l’extrait qu’en a fait Eusèbe. Mais on me permettra de relever la différence notable qui se trouve, sur un fait si grave, entre l’abréviateur de Trogue Pompée d’une part, Diodore et Pausanias de l’autre, afin d’écarter la thèse de M. Contzen (ubi supra) sur la source unique à laquelle Ces trois écrivains auraient puisé leurs données.

Enfin l’armée gauloise se dirigea vers la Grèce, connaissant, dit Pausanias, la faiblesse du pays à cette époque[16]. Il donne au Brenn 152.000 fantassins et 20.400 cavaliers, ou plutôt 61.200, attendu que chaque cavalier était accompagné de deux serviteurs, montés et exercés comme lui, qui le suivaient au combat pour lui fournir un cheval, s’il perdait le sien, et le remplacer lui-même s’il avait péri : blessé, le maître était emmené par l’un d’eux et remplacé par l’autre. C’était, ajoute Pausanias, ce qu’ils nommaient en leur langue trimarkisia, markan étant le nom du cheval parmi les Celtes[17]. Ce sont là des services, non d’esclaves, mais de vassaux, soit héréditaires, comme ceux de la féodalité, soit volontaires, comme les compagnons germains. M. de Courson[18] trouve, chez les Gaulois, ces deux genres de dépendance, et le même savant établi d’après des textes de lois de toutes les contrées où les races celtique ou kimrique en ont rédigé au commencement moyen âge, que le service militaire était obligatoire chez elles pour tous les tenanciers du sol[19].

L’armée gauloise traversa la majeure partie de la Thessalie sans résistance, à ce qu’il paraît : le peuple y était hostile aux grands[20]. On arriva donc, toujours pillant et commettant d’affreux excès[21], jusqu’au Sperchius, où les Grecs essayèrent de résister ; mais le Brenn en déroba le passage en faisant franchir ce fleuve à la nage, à gué ou sur des radeaux, par dix mille Gaulois, qui, pour cela, choisirent le temps de la nuit et un lieu non gardé, où le Sperchius s’étend en marais dans la campagne. Il fallut donc retirer sur les Thermopyles le détachement envoyé en Thessalie, et qui allait être tourné[22]. La Grèce avait, une fois de plus, envoyé dans ce défilé célèbre l’élite de ses combattants. Contre les barbares venus de l’Occident, dit Pausanias, elle avait réuni 10.000 hoplites et 500 cavaliers béotiens, 500 chevaux et 3.000 fantassins de Phocide, 700 Locriens sans cavalerie, 400 hoplites de Mégares, avec un corps de cavaliers. Les Etoliens y avaient réuni la plus grande partie de leurs forces ; on ne donne pas le nombre de leurs cavaliers, mais ils avaient 7.000 hoplites et 90 (900 ?) hommes armés à la légère. Les Athéniens avaient aussi envoyé, sous la conduite de Callippe, qui eut le commandement général, un contingent de 1.000 fantassins et 500 cavaliers, avec toutes leurs galères en état de tenir la mer. Le royaume d’Antigone et celui d’Antiochus étaient représentés chacun par 500 combattants[23]. Nous venons de voir pourquoi les soldats de Sparte, d’Arcadie et de Messène, étaient absents du poste où était mort Léonidas.

Les Gaulois, ayant franchi le Sperchius sans plus de résistance, tuèrent autour d’Héraclée les hommes qu’ils purent saisir, mais n’enlevèrent point la ville, alors occupée par les Etoliens. Ils marchèrent aux Thermopyles, et là ils livrèrent un combat furieux, sans autres armures que leurs boucliers, se jetant sur l’ennemi avec la fureur de bêtes féroces. Taillés à coups de hache ou d’épée, ils ne désespéraient point tant qu’ils respiraient encore, et conservaient leur courage aussi longtemps que leur vie. On en vit arracher les lances de leurs blessures pour les rejeter aux Grecs ou les en frapper[24]. Néanmoins, ne pouvant conserver, dans un espace si étroit, l’avantage du nombre, et pris en flanc par les archers qu’apportait la flotte, ils se retirèrent, sur le commandement de leurs chefs, mais en désordre et s’écrasant les uns les autres ; beaucoup furent engloutis dans un marais. Les Grecs furent surpris de voir qu’ils ne se mettaient point en peine de donner la sépulture à leurs morts[25].

Une diversion tentée vers l’Étolie par un corps de quarante mille hommes, qui, au dire des Grecs, désolèrent ce pays avec une barbarie sans nom, eut une issue funeste pour les Gaulois ; mais, grâce au sentier qu’avaient autrefois suivi les Perses, le corps principal obligea les alliés à évacuer les Thermopyles. Ils furent reçus à bord de leur flotte, et chacun retourna dans son pays[26]. Aussitôt, sans même attendre son collègue et le corps nombreux laissé dans le camp, corps que les Étoliens attaquèrent, le Brenn prit la route de Delphes.

La tradition nationale, recueillie par Pausanias, racontait comment l’exaltation des Grecs, armés pour la défense du temple le plus vénéré de leur pays, fut secondée par un tremblement de terre et par un orage, où chacun reconnaissait l’action d’Apollon lui-même, et fit aboutir à l’échec le plus désastreux l’assaut tenté par les Gaulois. Ce récit dramatique a trouvé crédit parmi les modernes ; c’est, d’ailleurs, le seul qui nous soit parvenu avec détail. Pourtant il s’en faut que l’antiquité ait unanimement accepté la donnée sur laquelle il se fonde, et Pausanias lui-même, qui raconte partout les traditions locales, nous donne peut-être lieu de penser que nous avons ici le récit des Delphiens[27], circonstance qui déjà nous fait soupçonner que l’amour-propre municipal était en jeu dans ces affirmations. Diodore dit sommairement que les Gaulois avaient pillé le temple de Delphes[28], dans le livre où il parle des Gaulois en général. Il est revenu sur cet événement dans le récit de l’invasion que comprenait son livre XXII[29] ; mais, malheureusement, nous n’en avons plus que des extraits, et l’abréviateur s’est borné à dire que Brennus, ayant perdu en Macédoine beaucoup de soldats, se trouvait bien affaibli avant d’attaquer l’Hellade et le temple de Delphes, qu’il voulait piller ; puis il donne, sur la retraite des ennemis, après une campagne sanglante, quelques détails que nous trouverons. Ce texte ne contredit pas formellement l’autre passage du même auteur[30], et il le confirmerait, sans doute, si nous l’avions tout entier ; or Diodore est un érudit et de Moitié plus rapproché des faits que Pausanias. Appien a paru à Pelloutier s’exprimer dans le même sens, et admettre à la fois l’entrée des Gaulois à Delphes et leurs pertes cruelles dans cette expédition[31] ; mais il est certain par l’ensemble du récit et comme l’a entrevu Wernsdorf, qu’il parle ici d’une expédition postérieure d’environ deux siècles, et dont j’ai dit un mot au chapitre II. Dans le précédent chapitre d’Appien, il n’est pas parfaitement clair qu’il s’agisse de l’expédition dite de Brennus, et, d’ailleurs cet écrivain, en parlant des catastrophes qui suivirent l’audace des Gaulois, ne dit pas s’ils avaient ou non réussi entrer à Delphes. Athénée[32], au contraire, s’exprime là-dessus sans équivoque ; mais il mêle à cette indication, dont il ne cite point les sources, des faits très peu admissibles prétendant que les Scordisques, ou, comme il les appelle les Kordistes, sont un débris de l’armée de Brennus, e qu’en souvenir des châtiments qui suivirent leur sacrilège entreprise, ils ne transportent jamais d’or dans leur pays tout en restant pillards de profession. Ce n’est pas là qu’il faut chercher la solution du problème.

Mais il est un écrivain qui l’a incidemment rappelée et qui est un des critiques les plus sérieux de l’antiquité grecque : c’est Strabon. Il dit, en parlant des Tectosages de Gaule, qu’ils passent pour avoir pris part à l’expédition contre Delphes, et que les trésors enlevés à Toulouse par le général romain Cépion étaient l’or amassé dans le temple d’Apollon, grossi, depuis le pillage, par les offrandes expiatoires des particuliers[33]. Il dit aussi que les malheur de Cépion et de sa famille furent attribués à ce qu’il avait touché à cet or, et cite un certain Timagène comme ayant parlé de cette circonstance ; mais il ajoute : L’opinion de Posidonius est plus vraisemblable : selon lui, le trésor trouvé à Toulouse se montait à quinze mille talents en lingots, déposés dans les temples et les lacs sacrés ; or le temple de Delphes était vide au temps de l’invasion, ayant été pillé par les Phocidiens, lors de la guerre sacrée, et, si l’on y trouva quelque chose, ce butin fut partagé entre plusieurs peuples. D’ailleurs, quelle apparence que les Gaulois aient pu le transporter chez eux, ayant fait une fin si misérable dans leur retraite et s’étant dispersés en deux directions différentes ? Selon Posidonius donc et plusieurs autres auteurs, la richesse du pays, la superstition des Celtes et leur peu de luxe avaient accumule chez eux de grandes quantités d’or et d’argent, qu’ils déposaient dans ces lacs comme lieux à l’abri du pillage[34].

Ainsi la discussion porte réellement, dans Strabon, non sur le fait de l’entrée des Gaulois à Delphes, mais sur la vraisemblance de la translation à Toulouse d’un trésor trouvé dans cette ville. Strabon, appuyé sur Posidonius, se prononce pour la négative ; mais les deux écrivains qu’il nomme se contredisent-ils sur le succès militaire de l’attaque contre Delphes ? Avec l’auteur des Mémoires numismatiques, que je citerai tout à l’heure, il faut répondre que non. Les mots εί δέ καί έλείφθη se rapportent, d’après ce contexte, non à l’entrée des envahisseurs dans le temple, mais au peu d’importance qu’elle dut avoir, selon l’auteur, en ce qui concerne le butin. C’est donc à tort que Wernsdorf[35] laisse entendre que la réfutation empruntée par Strabon à Posidonius porte sur l’insuccès des Gaulois. Si cette dernière opinion eût alors été admise, Posidonius n’eût pas manqué de l’alléguer, car ce fait eût tranché la question.

Mais c’est sur un tout autre terrain que la discussion a été ramenée, de nos jours, par un membre célèbre de l’Académie des inscriptions : c’est précisément l’importation en Gaule des trésors monnayés de Delphes, que M. Lenormant a soutenue par des arguments si pressants, qu’il n’est plus permis de traiter la question sans les rappeler.

M. Lenormant[36] signale, dans les pièces d’or de la Gaule, une imitation frappante de pièces de Philippe, et cela à l’exclusion des pièces, macédoniennes aussi et assurément fort répandues en Orient, d’Alexandre et de Philippe Arrhidée. Il en conclut que les Gaulois avaient trouvé, dans leur expédition, un trésor composé de philippes, et il s’attache à démontrer que ce fut à Delphes.

Il montre, en effet, le souvenir assez manifeste de Philippe, vengeur d’Apollon, dans la médaille n° 1[37], qui porte, au revers, un bige avec une couronne de laurier et le mot †ΙΛΙΓΓ°Υ, et, au droit, une tête d’Apollon (Delphien) sensiblement différente de l’effigie ordinaire des médailles macédoniennes, qui porte les cheveux courts, même sur les philippes ordinaires, où elle est seulement laurée. Les numéros 3 et 4 de la même planche remplacent le bige par un célès, et la couronne de laurier, qui figure au numéro 1, par une simple branche pour le premier, par un croissant pour le second, mais toujours avec le mot Φίλιππου ; au droit, la tête n’est pas laurée, mais elle conserve son abondante chevelure. Les types y sont encore helléniques ; mais, malgré le bige et la légende Φίλιππου au revers, il n’est pas possible de ne point tenir pour barbare la laide effigie du numéro 5, à la longue chevelure et à la couronne de laurier, grossière imitation des vrais philippes. La tête barbare du numéro 6 est encore une maladroite imitation des mêmes pièces, et une imitation faite dans un pays où, ce me semble, on lisait fort mal le grec. Plus barbare encore dans le style et l’inscription est la médaille n° 7, toujours à la tête laurée et aux longs cheveux, avec le bige au revers.

Deux ans après, M. Chaudruc de Crazannes signalait, dan s la même revue, un vrai philippe trouvé en Saintonge, un de ceux, par conséquent, qui avaient pu servir de modèle aux monnaies gauloises, mais c’était le premier qu’on trouvât en France, attendu que, comme nous le verrons tout à l’heure, l’altération successive du poids, que subirent les monnaies arvernes, dut faire disparaître promptement par les refontes les monnaies d’un poids supérieur. Le monogramme des Arvernes figure enfin sur diverses monnaies, où le cheval attelé, le bige, la tête laurée à longs cheveux, et même la légende, ne permettent point de méconnaître de faux philippes, malgré la barbarie de l’exécution.

M. Lenormant constate la série décroissante du poids de ces diverses monnaies, de 8 gr. 38 à 7 gr. 70 (le poids d’un vrai philippe étant 8 gr. 60), et il ajoute que le plus ancien des statères portant le nom d’un souverain arverne pèse 7 gr. 40 : la transition est manifeste. Il fait, d’ailleurs, observer que l’on ne connaît aucune monnaie d’or ni de Rhoda, ni d’Emporiae, ni même de Marseille, et que Rome n’en a frappé que trois quarts de siècle après l’expédition des Gaulois à Delphes[38]. Le témoignage de Posidonius sur l’opulence de la royauté arverne est, d’ailleurs, bien connu, et rend vraisemblable, à tous égards, le fait d’un monnayage permanent dans ce pays.

Cependant les statères arvernes qui marquent les derniers termes de la série établie par M. Lenormant ont été refusés à la Gaule : Eckhel et bien d’autres tenaient pour Galates les pièces de Bituvius, Ceantulus, Jantik et Psamit[39]. M. Lenormant a donc besoin d’établir l’attribution qu’il en fait aux Arvernes. Toutes les raisons qu’il en donne n’ont pas la même valeur, ce me semble. Il reste beaucoup de vague dans l’attribution du statère de 7 gr. 40 à Loarn, père de Bituv. Mais, quand on lit cet article, il est difficile de refuser à celui-ci le statère de 7 gr. 34, portant les syllabes τουιο[40], l’ensemble des faits numismatiques tendant à écarter complètement l’orthographe Bituit, donnée par des manuscrits. Les pièces portant le nom de Bituv en grec, et avec le titre de roi, sont décrites par Eckhel. La variété d’orthographe (Βιτουιος, Βιτουιοʃοʃο, Βιτουκος), qui résulte de leur comparaison, pourrait cependant faire douter que toutes appartiennent au même prince : la massue d’Hercule et le lion courant rappellent trop certains types d’Amyntas, pour ne pas réveiller l’idée que le Βιτουιος d’Eckhel est Galate, comme le croyait ce savant ; mais cette velléité de retour à l’opinion que M. Lenormant a réfutée se trouve puissamment combattue par une observation portant sur l’ensemble des pièces attribuées à des princes de Galatie : Je n’ai pas vu, dit-il, venir du Levant une seule des pièces qu’au siècle dernier on affirmait n’être venues que du Levant. Et il ajoute que ni Allier de Haute-roche, ni Borell, ni Cadalvène, ni la collection du baron de Behr, formée à Constantinople, ni M. Waddington, dans son Voyage numismatique en Asie Mineure, n’en ont signalé une seule. Lui-même fait ressortir la ressemblance de forme, de travail et de style, entre les prétendues pièces galates de Ceantal, de Hyantik, de Psamit, portant aussi la massue et le lion, avec diverses pièces du midi de la Gaule, comme avec celles de Bituv.

Revenons à notre point de départ. Toutes les vraisemblances se réunissent pour nous persuader que réellement les monnaies signalées ici sont des imitations plus ou moins éloignées des philippes de Macédoine, ou plutôt spécialement de pièces que Philippe a dû faire fabriquer en souvenir de sa victoire sur les Phocidiens. Et, quand l’auteur de ces dissertations a eu soin de nous rappeler, dans son premier article, que, selon Diodore (XVI, LX), Philippe obligea les Phocidiens à restituer le trésor pillé, il a levé la principale objection de Posidonius au récit de Timagène sur l’origine des trésors de Toulouse, ou, pour parler plus juste, à l’opinion qui fait apporter en Gaule par les Tectosages, de l’or macédonien, car j’admets très facilement, avec Posidonius et Strabon, une origine différente pour une très grande partie des richesses que trouva Cépion. Je ne me crois pas obligé de penser que l’armée gauloise périt tout entière au retour.

Maintenant, outre les témoignages des écrivains de l’antiquité, la Grèce nous a-t-elle laissé quelque document susceptible de nous éclairer sur le fond de la question ?

Une inscription, découverte à Athènes en 1860, et publiée, cette même année, dans le Journal archéologique, de M. Pittakys, mais encore peu connue, ce semble, dans l’Europe occidentale, et que, pour ce motif, il peut être utile de donner ici en grande partie, contient une mention explicite de l’invasion des barbares en Grèce et de : fêtes instituées en l’honneur d’Apollon Pythien (c’est-à-dire Delphien), comme libérateur de la Grèce :

Sous l’archontat de Polyeuctès. . . . . Décret du peuple. Kypernis, fils de K[yd]ias, du dème d’Alimuse, a dit : Considérant qu le conseil commun des Etoliens, témoignant sa piété envers les dieux a décrété que les jeux des Soteria seraient institués en l’honneur de [Jupiter] sauveur et d’Apollon Pythien, en souvenir du combat livré aux barbares qui avaient marché contre les Grecs et contre le temple d’Apollon commun aux Grecs, contre lesquels le peuple [d’Athènes] a envoyé ses soldats d’élite et ses cavaliers combattre avec les autres Grecs pour le salut commun ; que le conseil commun des Étoliens et le stratège Charixène ont envoyé à [Athè]ne[s] une ambassade pour conférer sur [cet objet]. Le reste manque.

Le rédacteur de la Revue fait observer lui-même que Polyeucte ne se retrouve pas dans la série des archontes éponymes connus ; mais nous n’avons, à partir du IIIe siècle, que des extraits de Diodore, et les marbres de Paros ne vont pas jusque-là. Il ne faut donc rien conclure de cette lacune, même contre l’opinion fort probable que la date de cette inscription est presque contemporaine de la guerre elle-même. Elle confirme, d’ailleurs, le récit de Pausanias, et sur le rôle important des Etoliens dans ces événements, et sur ce fait qu’Athènes n’y avait pas coopéré par un envoi de troupes fort nombreuses. Les Soteria furent effectivement institués, car on les voit mentionnés dans quatre inscriptions signalées à l’Académie dans sa séance du 30 août 1861, comme découvertes à Delphes parmi un certain nombre d’autres, qui appartiennent, pour la plupart, à la fin de la période macédonienne ; elles ont été publiées, en 1863, par MM. Wescher et Foucart, dans le volume qui a pour titre : Inscriptions recueillies à Delphes. Il n’y est question que de combats artistiques — musique, danse, tragédies, comédies[41] —, et toutes quatre appartiennent à la même époque, car le prêtre, dont le nom figure en tête des artistes qui y ont pris part, est le même pour toutes. Dans les deux premières, on désigne, apparemment comme ayant présidé à ces jeux, les hiéromnémons d’Étolie, de Delphes et des Histiéens ; dans la troisième, ces derniers sont remplacés par les Béotiens, et, dans la quatrième, l’Étolie et Delphes figurent seules : ceci encore peut rappeler que l’Étolie et la Béotie fournirent, selon Pausanias, les contingents les plus nombreux. Mais tout cet ensemble de monuments inédits résout-il la difficulté proposée ? Est-ce son temple, est-ce la Grèce que l’on remercie Apollon d’avoir sauvés ?

Les inscriptions des artistes n’en disent absolument rien ; l’inscription athénienne non plus, du moins explicitement ; mais, comme me l’a fait observer M. Fr. Lenormant, qui voit, dans cette découverte, une confirmation du sentiment soutenu par son père, ce silence même est significatif. La fin de l’inscription, c’est-à-dire la partie perdue, se rapportait à l’établissement des jeux, et non plus au récit de l’invasion ; on le voit assez par le contexte. Or le combat glorieux mentionné ici, ce ne peut guère être l’assaut de Delphes, puisque, selon Pausanias lui-même (X, XIII), le contingent athénien ne s’y trouvait pas, tandis que les Phocidiens, qui, selon le même récit, auraient joué là un rôle glorieux et à peu près décisif, ne sont mentionnés nulle part, ni dans le décret athénien, ni dans la présidence des jeux ; au contraire, nous retrouvons ici les Béotiens, qui, non seulement avaient envoyé dix à onze mille hommes avec Thermopyles, mais qui, unis aux troupes d’Athènes, s’attachèrent, comme le contingent étolien, à harceler les ennemis dans leur retraite. Serait-il téméraire d’en conclure non la certitude absolue, mais la vraisemblance de cette opinion : que le salut de la Grèce, ce fut la retraite des ennemis et non leur échec précisément sous les murs de Delphes ; et M. Lenormant avait-il tort, dans les premièrres pages de son article de 1856, de comparer la victoire des Grecs à Delphes, racontée par les Grecs d’un siècle bien postérieur, à l’échec de Porsena devant Rome, raconté par les Romains du siècle d’Auguste. Ou, si l’on veut un rapprochement plus exact encore, l’armée gauloise, écrasée à l’assaut du plateau delphien, ne rappelle-t-elle pas d’une manière frappante cette extermination d’une autre armée gauloise dans les murs de Rome incendiée, à laquelle aujourd’hui

Nec pueri credunt, nisi qui nondum ære lavantur.

La ressemblance des deux récits et des deux transformations patriotiques est d’autant plus grande, que, dans l’un et l’autre cas, de réels et très graves échecs, subis par les envahisseurs dans leur retraite, paraissent avoir été le premier thème sur lequel broda la tradition nationale ; mais les soldats du Brenn oriental purent rapporter en Occident des poignées de philippes, et Cépion put même en retrouver quelques-uns à Toulouse ; de même que, de l’aveu des Romains (avant Tite-Live,bien entendu), un général victorieux rapporta de chez les Gaulois Sénons un or que l’on décora du nom de rançon du Capitole[42]. Pausanias raconte que, dans cette désastreuse retraite, le Brenn se tua après s’être enivré[43]. Diodore ajoute[44] qu’il conseilla aux siens d’égorger les blessés qui embarrassaient la célérité de leur marche, et ces faits, s’ils sont réels, rappellent tristement le brutal mépris de la vie que Posidonius a observé chez les Celtes[45]. Les débris de l’expédition furent, selon Pausanias[46], exterminés en Thessalie ; selon Diodore[47], ils le furent chez les Dardaniens. L’extermination complète est une fable, sans doute, mais rien n’empêche de croire qu’ils aient subi des échecs répétés au delà comme en deçà du Sperchius. Désormais les Gaulois n’ont plus de place dans l’histoire de la Grèce, si ce n’est comme mercenaires.

Vers le même temps, dit Justin (XXV, I-II), quinze mille fantasias et trois mille cavaliers gaulois battirent les Gètes et les Triballes, puis offrirent à Antigone Gonatas, qui venait d’être reconnu roi de Macédoine par le fils de Nicator, de lui vendre la paix à prix d’argent. N’ayant pu l’y déterminer, ils essayèrent de le surprendre ; mais, malgré les Précautions qu’ils avaient apportées, ils furent surpris eux-mêmes dans le camp que les Macédoniens avaient abandonné par stratagème. Ce corps fut exterminé, dit-on, mais ce n’était qu’un essaim de cette immense tourbe de Gaul0is qui s’était jetée sur les provinces européennes de l’empire d’Alexandre. Antigone lui-même recruta des soldats parmi eux pour combattre Pyrrhus[48], qui, revenu d’Italie, lui enlevait la Macédoine, et qui, de son côté, en avait réuni un certain nombre autour de lui. C’est alors que, suivant le récit de Diodore[49] et de Plutarque[50], ils pillèrent impunément jusqu’aux tombeaux des rois de Macédoine, Pyrrhus n’osant sévir contre de si utiles et si redoutables auxiliaires. Il paraît cependant, d’après un prologue de Trogue Pompée[51], que, quelque temps après, son rival fut plus hardi et plus heureux[52].

La Macédoine avait été de nouveau attaquée par les Gaulois, vers le temps de l’expédition de Pyrrhus dans le Péloponnèse. C’est alors que, selon Justin, ces hommes, exagérant la barbare superstition de leur race jusqu’à des fureurs dont aucun autre historien ne la charge à aucune époque de son histoire, égorgèrent, avant la bataille, leurs propres femmes et leurs enfants, pour satisfaire leurs dieux sanguinaires et en obtenir la victoire. Ils furent punis de leur cruauté par une entière défaite et un carnage affreux — omnes occisione cœsi. Là se termine l’histoire des invasions gauloises en Macédoine.

 

 

 



[1] Strabon, IV, 1 (vol. I, p. 301-302) ; cf. Contzen, besonderer Theil, § 23.

[2] I, III-IV.

[3] Voyez Contzen, ubi supra.

[4] Pausanias, X, XIX, édit. Tauchnitz.

[5] Certhrwyz, gloire, dit, d’après Owen, M. A. Thierry (t. I, p. 137).

[6] Le Brenn, le chef.

[7] Ou Kichorios, Cyçwiawr ou Acyçwiawr, le collègue (?). (Amédée Thierry, Hist. des. Gaul., t. I, p. 145.)

[8] Le Belge, le Tectosage (?). (Ibid., p. 139.)

[9] Diodore, XX, XIX.

[10] Diodore, fragm. du liv. XXII, 2e année de la 125e olympiade (année 279), édit. Tauchnitz, VI, LX ; Justin, XXIV, V ; Pausanias, ubi supra.

[11] Fragm. de Diodore, dans Amédée Thierry, p. 141. Pour Memnon, voyez Phot., 226-227, ou, dans l’édition spéciale de Memnon, par Orelli, le chapitre XIV.

[12] Pausanias, ubi supra. Il ne parle pas de Sosthène, mais il faut se rappeler qu’il ne raconte l’invasion gauloise qu’à propos de l’attaque de Delphes.

[13] IV, 1. — Praus, terrible, en gaélique, dit M. Thierry (I, 136), ou Bras, grand, en breton.

[14] Diodore, fragm. du liv. XXII, olympiade 125 (4e année), p. 64.

[15] Pausanias donne la même évaluation pour l’infanterie, mais ne s’en tient pas aux nombres ronds.

[16] Ubi supra. — Aux faits extraits plus haut de Justin sur les divisions de la Grèce et l’ambition de Sparte, on peut ajouter ces mots de Pausanias (VIII, VI). M. Contzen indique ce passage d’une manière un peu inexacte (p. 186), et rappelle une autre ligne du même auteur touchant Messène, alors en guerre contre Sparte.

[17] Marc, au pluriel marcan, en celtique et en kimrique, dit M. A. Thierry (I, 146) ; march en breton (très guttural).

[18] Hist. des peuples bretons, t. I, p. 74 à 77.

[19] Hist. des peuples bretons, t. II, p. 115 à 119.

[20] Voyez Contzen, besonderer Theil, § 22.

[21] Παρανομήματα, dit Pausanias (X, XX.)

[22] Pausanias, X, XX.

[23] Pausanias, X, XX.

[24] Pausanias, Descriptio Grœcœ, X, XXI.

[25] Pausanias, Descriptio Grœcœ, X, XXI.

[26] Pausanias, Descriptio Grœcœ, X, XXIII.

[27] X, XIX, § 4 init.

[28] V, XXXII, ce qu’il dit des Kimris.

[29] Ecl. XIII. Voyez p. 64-65 du sixième volume de l’éd. Tauchnitz.

[30] La tournure grammaticale ώς μή ίσχΰσαι είς τήν Έλλάδα έλθών paraît, en bonne grécité, faire retomber le sens du verbe sur le participe, mais c’est un abrégé du Xe siècle.

[31] Appien, Illyr., V ; Pelloutier, Hist. des Celtes, ch. VIII.

[32] Liv. VI, ch. XIV. Polybe parle plusieurs fois du désastre des Gaulois dans l’expédition de Delphes mais au sujet d’autres faits et sac donner d’explication.

[33] Strabon, IV, I.

[34] Strabon, IV, I.

[35] De rep. Gal., cap. I, § 7. Il reconnaît que Dion Cassius admet l’origine gauloise des trésors de Toulouse. (Voyez le quatre-vingt-dix-septième extrait des trente-quatre premiers livres.)

[36] Revue numismatique, 1856.

[37] Revue numismatique, 1856, pl. IX.

[38] M. de la Saussaye écrivait, dès 1840 (Revue numismatique, t. V, p. 265-260), que le cheval libre qui figure si souvent sur les médailles gauloises doit être l’imitation barbare du type monétaire le plus répandu, le bige des statères de Macédoine et des deniers consulaires.

[39] Voyez Eckhel, De Doctr. numm. vet., t. III.

[40] Pl. IV, n° 4 de la Revue numismatique de 1858.

[41] MM. Wescher et Foucart font observer, à ce sujet, que ce texte n’exclut point l’existence de combats gymnastiques dans ces fêtes, et que ces inscriptions ont été rédigées par les soins de ces corporations dont les membres, sous la dénomination d’artistes dionysiaques, allaient de ville en ville et de fête en fête. Aussi rendent-ils pleine justice à la conjecture émise par M. Rangabé, dès 1855, dans le tome II de ses Antiquités helléniques (n° 968), que le fragment d’inscription où les mots :

Σοιτηρία

τά έν Δέλφοις

άνδρας

παγακράτιον

se trouvent parmi divers noms de jeux athéniens, olympiens et déliens ; se rapporte à la délivrance de Delphes, du temps de l’invasion des Gaulois.

[42] M. Lenormant attaquait aussi, dans l’article cité, la date (279) donnée par Pausanias à l’attaque de Delphes, parce que, selon Pausanias lui-même, c’est de Macédoine que le roi Antigone envoya son petit contingent, sous les ordres d’un Macédonien, tandis que la Chronologie de Porphyre, conservée par Eusèbe et le Syncelle, atteste qu’il ne s’écoula pas moins de trois ou quatre ans entre la mort de Ceraunus et l’avènement d’Antigone dans ce pays. J’avoue que les mots si brefs : έκ Μσκεδονίας et Άρισίόδημος ήν Μακέδων ne me paraissent pas constituer une démonstration définitive, sous la plume d’un écrivain qu’on accuse de s’être laissé tromper sur un fait bien plus important. Mais il faut ajouter que, d’après l’ordre des extraits byzantins qui nous restent de Diodore, c’est, en effet, bien après la défaite de Ptolémée et pendant le séjour de Pyrrhus en Sicile, en 276 ou 277, que l’armée du Brenn subit son échec en Macédoine, avant de marcher contre l’Hellade. Or Diodore prend assez soin des dates précises pour que l’on doive ici tenir compte de cette considération. Polybe (I, VI ; IV, XLVI) ne confond pas les échappés de Delphes avec ceux qui passèrent en Bithynie.

[43] Pausanias, X, XXIII.

[44] Diodore, XXII.

[45] Posid. Reliquiæ ; ill. Bake, p. 139.

[46] Ubi supra.

[47] Ubi supra.

[48] Justin, XXV, III ; Pausanias, I, XIII.

[49] Fragm. du livre XXII, 3e année de 126e olympiade (274).

[50] Vie de Pyrrhus.

[51] Celui du livre XXVI.

[52] Ut defectores Gallos Megaris delevit (Antigonus Gonatas). Aucun récit de Justin ne se rapporte à ce fait, qui ne peut appartenir qu’à une révolte de soldats mercenaires. Le mot Megaris ne permet pas de les confondre avec ceux que Justin (l. XXVI, eu) va nous montrer attaquant la Macédoine. C’est donc à tort que Wernsdorf (c. I, § 11) voit, dans ces defectores, des Gaulois de Thrace qui auraient traité avec Antigone.