Dernière semaine de Jésus.
Il partit, en effet, avec ses disciples, pour revoir une dernière fois la ville incrédule. Les espérances de son entourage étaient de plus en plus exaltées. Tous croyaient, en montant à Jérusalem, que le royaume de Dieu allait s’y manifester[1]. L’impiété des hommes étant à son comble, c’était un grand signe que la consommation était proche. La persuasion à cet égard était telle que l’on se disputait déjà la préséance dans le royaume[2]. Ce fut, dit-on, le moment que Salomé choisit pour demander en faveur de ses fils les deux siéges à droite et à gauche du Fils de l’homme[3]. Le maître, au contraire, était obsédé de graves pensées. Parfois, il laissait percer contre ses ennemis un ressentiment sombre ; il racontait la parabole d’un homme noble, qui partit pour recueillir un royaume dans des pays éloignés ; mais à peine est-il parti que ses concitoyens ne veulent plus de lui. Le roi revient, ordonne d’amener devant lui ceux qui n’ont pas voulu qu’il règne sur eux, et les fait mettre tous à mort[4]. D’autres fois, il détruisait de front les illusions des disciples. Comme ils marchaient sur les routes pierreuses du nord de Jérusalem, Jésus pensif devançait le groupe de ses compagnons. Tous le regardaient en silence, éprouvant un sentiment de crainte et n’osant l’interroger. Déjà, à diverses reprises, il leur avait parlé de ses souffrances futures, et ils l’avaient écouté à contrecœur[5]. Jésus prit enfin la parole, et, ne leur cachant plus ses pressentiments, il les entretint de sa fin prochaine[6]. Ce fut une grande tristesse dans toute la troupe. Les disciples s’attendaient à voir apparaître bientôt le signe dans les nues. Le cri inaugural du royaume de Dieu : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur[7], retentissait déjà dans la troupe en accents joyeux. Cette sanglante perspective les troubla. A chaque pas de la route fatale, le royaume de Dieu s’approchait ou s’éloignait dans le mirage de leurs rêves. Pour lui, il se confirmait dans la pensée qu’il allait mourir, mais que sa mort sauverait le monde[8]. Le malentendu entre lui et ses disciples devenait à chaque instant plus profond. L’usage était de venir à Jérusalem plusieurs jours avant Le lendemain (dimanche, 9 de nisan), Jésus descendit de Béthanie à Jérusalem[16]. Quand, au détour de la route, sur le sommet du mont des Oliviers, il vit la cité se dérouler devant lui, il pleura, dit-on, sur elle, et lui adressa un dernier appel[17]. Au bas de la montagne, à quelques pas de la porte, en entrant dans la zone voisine du mur oriental de la ville, qu’on appelait Bethphagé, sans doute à cause des figuiers dont elle était plantée[18], il eut encore un moment de satisfaction humaine[19]. Le bruit de son arrivée s’était répandu. Les Galiléens qui étaient venus à la fête en conçurent beaucoup de joie et lui préparèrent un petit triomphe. On lui amena une ânesse, suivie, selon l’usage, de son petit. Les Galiléens étendirent leurs plus beaux habits en guise de housse sur le dos de cette pauvre monture, et le firent asseoir dessus. D’autres, cependant, déployaient leurs vêtements sur la route et la jonchaient de rameaux verts. La foule qui le précédait et le suivait, en portant des palmes, criait : Hosanna au fils de David ! béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Quelques personnes même lui donnaient le titre de roi d’Israël[20]. Rabbi, fais-les taire, lui dirent les pharisiens. – S’ils se taisent, les pierres crieront, répondit Jésus ; et il entra dans la ville. Les Hiérosolymites, qui le connaissaient à peine, demandaient qui il était : C’est Jésus, le prophète de Nazareth en Galilée, leur répondait-on. Jérusalem était une ville d’environ 50.000 âmes[21]. Un petit événement, comme l’entrée d’un étranger quelque peu célèbre, ou l’arrivée d’une bande de provinciaux, ou un mouvement du peuple aux avenues de la ville ; ne pouvait manquer, dans les circonstances ordinaires, d’être vite ébruité. Mais au temps des fêtes, la confusion était extrême[22]. Jérusalem, ces jours-là, appartenait aux étrangers. Aussi est-ce parmi ces derniers que l’émotion paraît avoir été la plus vive. Des prosélytes parlant grec, qui étaient venus à la fête, furent piqués de curiosité, et voulurent voir Jésus. Ils s’adressèrent à ses disciples[23] ; on ne sait pas bien ce qui résulta de cette entrevue. Pour Jésus, selon sa coutume, il alla passer la nuit à son cher village de Béthanie[24]. Les trois jours suivants (lundi, mardi, mercredi), il descendit pareillement à Jérusalem ; après le coucher du soleil, il remontait soit à Béthanie, soit aux fermes du flanc occidental du mont des Oliviers, où il avait beaucoup d’amis[25]. Une grande tristesse paraît, en ces dernières journées,
avoir rempli l’âme, d’ordinaire si gaie et si sereine, de Jésus. Tous les
récits sont d’accord pour lui prêter avant son arrestation un moment
d’hésitation et de trouble, une sorte d’agonie anticipée. Selon les uns, il
se serait tout à coup écrié : Mon âme est
troublée. O Père, sauve-moi de cette heure[26]. On croyait
qu’une voix du ciel à ce moment se fit entendre ; d’autres disaient
qu’un ange vint le consoler[27]. Selon une
version très répandue, le fait aurait eu lieu au jardin de Gethsémani. Jésus,
disait-on, s’éloigna à un jet de pierre de ses disciples endormis, ne prenant
avec lui que Céphas et les deux fils Zébédée. Alors il pria la face contre
terre. Son âme fut triste jusqu’à la mort ; une angoisse terrible pesa
sur lui ; mais la résignation à la volonté divine l’emporta[28]. Cette scène,
par suite de l’art instinctif qui a présidé à la rédaction des synoptiques,
et qui leur fait souvent obéir dans l’agencement du récit à des raisons de
convenance ou d’effet, a été placée à la dernière nuit de Jésus, et au moment
de son arrestation. Si cette version était la vraie, on ne comprendrait guère
que Jean, qui aurait été le témoin intime d’un épisode si émouvant, n’en
parlât pas dans le récit très circonstancié qu’il fait de la soirée du jeudi[29]. Tout ce qu’il
est permis de dire c’est que, durant ses derniers jours, le poids énorme de
la mission qu’il avait acceptée pesa cruellement sur Jésus. La nature humaine
se réveilla un moment. Il se prit peut-être à douter de son œuvre. La
terreur, l’hésitation s’emparèrent de lui et le jetèrent dans une défaillance
pire que la mort. L’homme qui a sacrifié à une grande idée son repos et les
récompenses légitimes de la vie éprouve toujours un moment de retour triste,
quand l’image de la mort se présente à lui pour la première fois et cherche à
lui persuader que tout est vain. Peut-être quelques-uns de ces touchants
souvenirs que conservent les âmes les plus fortes, et qui par moments les
percent comme un glaive, lui vinrent-ils à ce moment. Se rappela-t-il les
claires fontaines de Le triomphe de Bethphagé, cette audace de provinciaux, fêtant aux portes de Jérusalem l’avènement de leur roi-messie, acheva d’exaspérer les pharisiens et l’aristocratie du temple. Un nouveau conseil eut lieu le mercredi (12 de nisan), chez Joseph Kaïapha[30]. L’arrestation immédiate de Jésus fut résolue. Un grand sentiment d’ordre et de police conservatrice présida à toutes les mesures. Il s’agissait d’éviter une esclandre. Comme la fête de Pâque, qui commençait cette année le vendredi soir, était un moment d’encombrement et d’exaltation, on résolut de devancer ces jours-là. Jésus était populaire[31] ; on craignait une émeute. L’arrestation fut donc fixée au lendemain jeudi. On résolut aussi de ne pas s’emparer de lui dans le temple, où il venait tous les jours[32], mais d’épier ses habitudes, pour le saisir dans quelque endroit secret. Les agents des prêtres sondèrent les disciples, espérant obtenir des renseignements utiles de leur faiblesse ou de leur simplicité. Ils trouvèrent ce qu’ils cherchaient dans Juda de Kerioth. Ce malheureux, par des motifs impossibles à expliquer, trahit son maître, donna toutes les indications nécessaires, et se chargea même (quoiqu’un tel excès de noirceur soit à peine croyable) de conduire la brigade qui devait opérer l’arrestation. Le souvenir d’horreur que la sottise ou la méchanceté de cet homme laissa dans la tradition chrétienne a dû introduire ici quelque exagération. Juda jusque-là avait été un disciple comme un autre ; il avait même le titre d’apôtre ; il avait fait des miracles et chassé les démons. La légende, qui ne veut que des couleurs tranchées, n’a pu admettre dans le cénacle que onze saints et un réprouvé. La réalité ne procède point par catégories si absolues. L’avarice, que les synoptiques donnent pour motif au crime dont il s’agit, ne suffit pas pour l’expliquer. Il serait singulier qu’un homme qui tenait la caisse et qui savait ce qu’il allait perdre par la mort du chef, eût échangé les profits de son emploi[33] contre une très petite somme d’argent[34]. Juda avait-il été blessé dans son amour-propre par la semonce qu’il reçut au dîner de Béthanie ? Cela ne suffit pas encore. Jean voudrait en faire un voleur, un incrédule depuis le commencement[35], ce qui n’a aucune vraisemblance. On aime mieux croire à quelque sentiment de jalousie, à quelque dissension intestine. La haine particulière que Jean témoigne contre Juda[36] confirme cette hypothèse. D’un cœur moins pur que les autres, Juda aura pris, sans s’en apercevoir, les sentiments étroits de sa charge. Par un travers fort ordinaire dans les fonctions actives, il en sera venu à mettre les intérêts de la caisse au-dessus de l’œuvre même à laquelle telle était destinée. L’administrateur aura tué l’apôtre. Le murmure qui lui échappe à Béthanie semble supposer que parfois il trouvait que le maître coûtait trop cher à sa famille spirituelle. Sans doute cette mesquine économie avait causé dans la petite société bien d’autres froissements. Sans nier que Juda de Kerioth ait contribué à l’arrestation de son maître, nous croyons donc que les malédictions dont on le charge ont quelque chose d’injuste. Il y eut peut-être dans son fait plus de maladresse que de perversité. La conscience morale de l’homme du peuple est vive et juste, mais instable et inconséquente. Elle ne sait pas résister à un entraînement momentané. Les sociétés secrètes du parti républicain cachaient dans leur sein beaucoup de conviction et de sincérité, et cependant les dénonciateurs y étaient fort nombreux. Un léger dépit suffisait pour faire d’un sectaire un traître. Mais si la folle envie de quelques pièces d’argent fit tourner la tête au pauvre Juda, il ne semble pas qu’il eût complètement perdu le sentiment moral, puisque, voyant les conséquences de sa faute, il se repentit[37], et, dit-on, se donna la mort. Chaque minute, à ce moment, devient solennelle et a compté plus que les siècles entiers dans l’histoire de l’humanité. Nous sommes arrivés au jeudi, 13 de nisan (2 avril). C’était le lendemain soir que commençait la fête de Pâque, par le festin où l’on mangeait l’agneau. La fête se continuait les sept jours suivants, durant lesquels on mangeait les pains azymes. Le premier et le dernier de ces sept jours avaient un caractère particulier de solennité. Les disciples étaient déjà occupés des préparatifs pour la fête[38]. Quant à Jésus, on est porté à croire qu’il connaissait la trahison de Juda, et qu’il se doutait du sort qui l’attendait. Le soir, il fit avec ses disciples son dernier repas. Ce n’était pas le festin rituel de la pâque, comme on l’a supposé plus tard, en commettant une erreur d’un jour[39] ; mais pour l’Église primitive, le souper du jeudi fut la vraie pâque, le sceau de l’alliance nouvelle. Chaque disciple y rapporta ses plus chers souvenirs, et une foule de traits touchants que chacun gardait du maître furent accumulés sur ce repas, qui devint la pierre angulaire de la piété chrétienne et le point de départ des plus fécondes institutions. Nul doute, en effet, que l’amour tendre dont le cœur de Jésus était rempli pour la petite église qui l’entourait n’ait débordé à ce moment[40]. Son âme sereine et forte se trouvait légère sous le poids des sombres préoccupations qui l’assiégeaient. Il eut un mot pour chacun de ses amis. Deux d’entre eux, Jean et Pierre, surtout, furent l’objet de tendres marques d’attachement. Jean (c’est lui du moins qui l’assure) était couché sur le divan, à côté de Jésus, et sa tête reposait sur la poitrine du maître. Vers la fin du repas, le secret qui pesait sur le cœur de Jésus faillit lui échapper : En vérité, dit-il, je vous le dis, un de vous me trahira[41]. Ce fut pour ces hommes naïfs un moment d’angoisse ; ils se regardèrent les uns les autres, et chacun s’interrogea. Juda était présent ; peut-être Jésus, qui avait depuis quelque temps des raisons de se défier de lui, chercha-t-il par ce mot à tirer de ses regards ou de son maintien embarrassé l’aveu de sa faute. Mais le disciple infidèle ne perdit pas contenance ; il osa même, dit-on, demander comme les autres : Serait-ce moi, rabbi ? Cependant, l’âme droite et bonne de Pierre était à la torture. Il fit signe à Jean de tâcher de savoir de qui le maître parlait. Jean, qui pouvait converser avec Jésus sans être entendu, lui demanda le mot de cette énigme. Jésus n’ayant que des soupçons ne voulut prononcer aucun nom ; il dit seulement à Jean de bien remarquer celui à qui il allait offrir du pain trempé. En même temps, il trempa le pain et l’offrit à Juda. Jean et Pierre seuls eurent connaissance du fait. Jésus adressa à Juda quelques paroles qui renfermaient un sanglant reproche, mais ne furent pas comprises des assistants. On crut que Jésus lui donnait des ordres pour la fête du lendemain, et il sortit[42]. Sur le moment, ce repas ne frappa personne, et à part les
appréhensions dont le maître fit la confidence à ses disciples, qui ne
comprirent qu’à demi, il ne s’y passa rien d’extraordinaire. Mais après la
mort de Jésus, on attacha à cette soirée un sens singulièrement solennel, et
l’imagination des croyants y répandit une teinte de suave mysticité. Ce qu’on
se rappelle le mieux d’une personne chère, ce sont ses derniers temps. Par
une illusion inévitable, on prête aux entretiens qu’on a eus alors avec elle
un sens qu’ils n’ont pris que par la mort ; on rapproche en quelques
heures les souvenirs de plusieurs années. La plupart des disciples ne virent
plus leur maître après le souper dont nous venons de parler. Ce fut le
banquet d’adieu. Dans ce repas, ainsi que dans beaucoup d’autres, Jésus
pratiqua son rite mystérieux de la fraction du pain. Comme on crut de bonne
heure que le repas en question eut lieu le jour de Pâque et fut le festin
pascal, l’idée vint naturellement que l’institution eucharistique se fit à ce
moment suprême. Partant de l’hypothèse que Jésus savait d’avance avec
précision le moment de sa mort, les disciples devaient être amenés à supposer
qu’il réserva pour ses dernières heures une foule d’actes importants. Comme,
d’ailleurs, une des idées fondamentales des premiers chrétiens était que la
mort de Jésus avait été un sacrifice, remplaçant tous ceux de l’ancienne Loi,
De très bonne heure, ce mystère se fixa en un petit récit
sacramentel , que nous possédons sous quatre formes[45] très analogues
entre elles. Jean, si préoccupé des idées eucharistiques[46], qui raconte le
dernier repas avec tant de prolixité, qui y rattache tant de circonstances et
tant de discours[47] ; Jean qui,
seul parmi les narrateurs évangéliques, a ici la valeur d’un témoin oculaire,
ne connaît pas ce récit. C’est la preuve qu’il ne regardait pas l’institution
de l’Eucharistie comme une particularité de Un haut sentiment d’amour, de concorde, de charité, de déférence mutuelle animait du reste les souvenirs qu’on croyait garder des dernières heures de Jésus[49]. C’est toujours l’unité de son Église, constituée par lui ou par son esprit, qui est l’âme des symboles et des discours que la tradition chrétienne fit remonter à ce moment sacré : Je vous donne un commandement nouveau, disait-il : c’est de vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. Le signe auquel on connaîtra que vous êtes mes disciples, sera que vous vous aimiez. Je ne vous appelle plus des serviteurs, parce que le serviteur n’est pas dans la confidence de son maître ; mais je vous appelle mes amis, parce que je vous ai communiqué tout ce que j’ai appris de mon Père. Ce que je vous ordonne, c’est de vous aimer les uns les autres[50]. A ce dernier moment, quelques rivalités, quelques luttes de préséance se produisirent encore[51]. Jésus fit remarquer que si lui, le maître, avait été au milieu de ses disciples comme leur serviteur, à plus forte raison devaient-ils se subordonner les uns aux autres. Selon quelques-uns, en buvant le vin, il aurait dit : Je ne goûterai plus de ce fruit de la vigne jusqu’à ce que je le boive nouveau avec vous dans le royaume de mon Père[52]. Selon d’autres, il leur aurait promis bientôt un festin céleste, où ils seraient assis sur des trônes à ses côtés[53]. Il semble que, vers la fin de la soirée, les pressentiments de Jésus gagnèrent les disciples. Tous sentirent qu’un grave danger menaçait le maître et qu’on touchait à une crise. Un moment Jésus songea à quelques précautions et parla d’épées. Il y en avait deux dans la compagnie. C’est assez, dit-il[54]. Il ne donna aucune suite à cette idée ; il vit bien que de timides provinciaux ne tiendraient pas devant la force armée des grands pouvoirs de Jérusalem. Céphas, plein de cœur et se croyant sûr de lui-même, jura qu’il irait avec lui en prison et à la mort. Jésus, avec sa finesse ordinaire, lui exprima quelques doutes. Selon une tradition, qui remontait probablement à Pierre lui-même, Jésus l’assigna au chant du coq[55]. Tous, comme Céphas, jurèrent qu’ils ne faibliraient pas. |
[1] Luc, XIX, 11.
[2] Ibid., XXII, 24 et suiv.
[3] Matth., XX, 20 et suiv. – Marc, X, 35 et suiv.
[4] Luc, XIX, 12-27.
[5] Matth., XVI, 21 et suiv. — Marc, VIII, 31 et suiv.
[6] Matth., XX, 17 et suiv. — Marc, X, 31 et suiv. – Luc, XVIII, 31 et suiv.
[7] Matth., XXIII, 39 – Luc, XIII, 35.
[8] Matth., XX, 28.
[9] Jean, XI, 56.
[10] La pâque se célébrait le 14 de nisan. Or l’an 33, le 1er nisan répondait à la journée du samedi, 21 mars.
[11] Matth., XXVI, 6 — Marc, XIV, 3. Cf. Luc, VII, 40, 43-44.
[12] Il est très ordinaire, en Orient, qu’une personne qui vous est attachée par un lien d’affection ou de domesticité aille vous servir quand vous mangez chez autrui.
[13] J’ai vu cet usage se pratiquer encore à Sour.
[14] Il faut se rappeler que les pieds des convives n’étaient point, comme chez nous, cachés sous la table, mais étendus à la hauteur du corps sur le divan ou triclinium.
[15] Matth., XXVI, 6 et suiv. — Marc, XIV, 3 et suiv. — Jean, XI, 2 ; XII, 2 et suiv. Comparez Luc, VII, 36 et suiv.
[16] Jean, XII, 12.
[17] Luc, XIX, 41 et suiv.
[18] Mishna, Menachoth,
XI ,2 – Talmud de Babylone, Sanhédrin, 44 b ; Pesachim, 63 b,
[19] Matth., XXI, 1 et suiv. — Marc, XI, 1 et suiv. — Luc, XIX, 29 et suiv. — Jean, XII, 12 et suiv.
[20] Luc, XIX, 38 — Jean, XII, 13
[21] Le chiffre de
[22] Josèphe, B. J., II, XIV, 3 ; VI, IX, 3.
[23] Jean, XII, 20 et suiv.
[24] Matth., XXI, 17 — Marc, XI, 11.
[25] Matth., XXI, 17-18. — Marc, XI, 11-12, 19 – Luc, XXI, 37-38.
[26] Jean, XIX, 27 et suiv. On comprend que le ton exalté de Jean et sa préoccupation exclusive du rôle divin de Jésus aient effacé du récit les circonstances de faiblesse naturelle racontées par les synoptiques.
[27] Luc, XXII, 43 — Jean, XII, 28-29.
[28] Matth., XVIII, 36 et suiv. — Marc, XIV, 32 et suiv. — Luc, XXII, 39 et suiv.
[29] Cela se comprendrait d’autant moins que Jean met une sorte d’affectation à relever les circonstances qui lui sont personnelles ou dont il a été le seul témoin (XIII, 23 et suiv. ; XVIII, 15 et suiv. ; XIX, 26 et suiv., 35 ; XX, 2 et suiv. ; XXI, 20 et suiv.).
[30] Matth., XXVI, 4-5 — Marc, XIV, 1-2 — Luc, XXII, 1-2.
[31] Matth., XXI, 46.
[32] Ibid., XXVI, 55.
[33] Jean, XII, 6.
[34] Jean ne parle même pas d’un salaire en argent.
[35] Jean, VI, 65; XII, 6.
[36] Ibid., VI, 65, 71-72 ; XII, 6 ; XIII, 2, 27 et suiv.
[37] Matth., XXVII, 3 et suiv.
[38] Ibid., XXVI, 1 et suiv. — Marc, XIV, 12 – Luc, XXII, 7 – Jean, XIII, 29.
[39] C’est le système
des synoptiques (Matth., XXVI, 17 et suiv. — Marc, XIV, 12 et
suiv. – Luc, XXII, 7 et suiv., 15). Mais Jean, dont le récit a pour
cette partie une autorité prépondérante, suppose formellement que Jésus mourut
le jour même où l’on mangeait l’agneau (XIII, 1-2, 29 ; XVIII, 28 ; XIX, 14,
34). Le Talmud fait aussi mourir Jésus « la veille de Pâque » (Talmud de
Babylone, Sanhédrin,
[40] Jean, XIII, 1 et suiv.
[41] Matth., XXVI, 21 et suiv. — Marc, XIV, 18 et suiv. – Luc, XX, 21 et suiv. — Jean, XIII, 21 et suiv. ; XXI, 20.
[42] Jean, XIII, 21 et suiv., qui lève les invraisemblances du récit des synoptiques.
[43] Luc, XXII, 20.
[44] I Corinthiens, XI, 26.
[45] Matth., XXVI, 26-28 — Marc, XIV, 22-24 — Luc, XXXI, 19-21 — I Corinthiens, XI, 23-25.
[46] Chapitre VI.
[47] Chapitres XIII et XVII.
[48] Jean, XIII, 14-15. Cf. Matth., XX, 26 et suiv. – Luc, XXII, 26 et suiv.
[49] Jean, XIII,
1 et suiv. Les discours placés par Jean à la suite du récit de
[50] Jean, XIII, 33-35 ; XV, 12-17.
[51] Luc, XXII, 24-27. Cf. Jean, XIII, 4 et suiv.
[52] Matth., XXVI, 29 — Marc, XIV, 25 – Luc, XXII, 18.
[53] Luc, XXII, 29-30.
[54] Ibid., 36-38.
[55] Matth., XXVI, 31 et suiv. — Marc, XIV, 29 et suiv. – Luc, XXII, 33 et suiv. — Jean, XIII, 36 et suiv.