Commencement de la légende de Jésus. — Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel.
Jésus rentra en Galilée ayant complètement perdu sa foi
juive, et en pleine ardeur révolutionnaire. Ses idées maintenant s’expriment
avec une netteté parfaite. Les innocents aphorismes de son premier âge
prophétique, en partie empruntés aux rabbis antérieurs, les belles
prédications morales de sa seconde période aboutissent à une politique décidée.
L’audace d’une telle conception ne doit pas nous surprendre. Jésus s’envisageait depuis longtemps avec Dieu sur le pied d’un fils avec son père. Ce qui chez d’autres serait un orgueil insupportable, ne doit pas chez lui être traité d’attentat. Le titre de fils de David fut le premier qu’il accepta, probablement sans tremper dans les fraudes innocentes par lesquelles on chercha à le lui assurer. La famille de David était, à ce qu’il semble, éteinte depuis longtemps[3] ; les Asmonéens, d’origine sacerdotale, ne pouvaient chercher à s’attribuer une telle descendance ; ni Hérode, ni les Romains ne songent un moment qu’il existe autour d’eux un représentant quelconque des droits de l’antique dynastie. Mais depuis la fin des Asmonéens, le rêve d’un descendant inconnu des anciens rois, qui vengerait la nation de ses ennemis, travaillait toutes les têtes. La croyance universelle était que le Messie serait fils de David et naîtrait comme lui à Bethlehem[4]. Le sentiment premier de Jésus n’était pas précisément cela. Le souvenir de David, qui préoccupait la masse des Juifs, n’avait rien de commun avec son règne céleste. Il se croyait fils de Dieu, et non pas fils de David. Son royaume et la délivrance qu’il méditait étaient d’un tout autre ordre. Mais l’opinion ici lui fit une sorte de violence. La conséquence immédiate de cette proposition : Jésus est le Messie, était cette autre proposition : Jésus est fils de David. Il se laissa donner un titre sans lequel il ne pouvait espérer aucun succès. Il finit, ce semble, par y prendre plaisir, car il faisait de la meilleure grâce les miracles qu’on lui demandait en l’interpellant ainsi[5]. Ici, comme dans plusieurs autres circonstances de sa vie, Jésus se plia aux idées qui avaient cours de son temps, bien qu’elles ne fussent pas précisément les siennes. Il associait à son dogme du royaume de Dieu, tout ce qui échauffait les cœurs et les imaginations. C’est ainsi que nous l’avons vu adopter le baptême de Jean, qui pourtant ne devait pas lui importer beaucoup. Une grave difficulté se présentait : c’était sa naissance à Nazareth, qui était de notoriété publique. On ne sait si Jésus lutta contre cette objection. Peut-être ne se présenta-t-elle pas en Galilée, où l’idée que le fils de David devait être un bethléhémite était moins répandue. Pour le galiléen idéaliste, d’ailleurs, le titre de fils de David était suffisamment justifié, si celui à qui on le décernait relevait la gloire de sa race et ramenait les beaux jours d’Israël. Autorisa-t-il par son silence les généalogies fictives que ses partisans imaginèrent pour prouver sa descendance royale[6] ? Sut-il quelque chose des légendes inventées pour le faire naître à Bethlehem, et en particulier du tour par lequel on rattacha son origine bethléhémite au recensement qui eut lieu par l’ordre du légat impérial, Quirinius[7] ? On l’ignore. L’inexactitude et les contradictions des généalogies[8] portent à croire qu’elles furent le résultat d’un travail populaire s’opérant sur divers points, et qu’aucune d’elles ne fut sanctionnée par Jésus[9], Jamais il ne se désigne de sa propre bouche comme fils de David. Ses disciples, bien moins éclairés que lui, enchérissaient parfois sur ce qu’il disait de lui-même ; le plus souvent il n’avait pas connaissance de ces exagérations. Ajoutons que, durant les trois premiers siècles, des fractions considérables du christianisme[10] nièrent obstinément la descendance royale de Jésus et l’authenticité des généalogies. Sa légende était ainsi le fruit d’une grande conspiration toute spontanée et s’élaborait autour de lui de son vivant. Aucun grand événement de l’histoire ne s’est passé sans donner lieu à un cycle de fables, et Jésus n’eût pu, quand il l’eût voulu, couper court à ces créations populaires. Peut-être un œil sagace eût-il su reconnaître dès lors le germe des récits qui devaient lui attribuer une naissance surnaturelle, soit en vertu de cette idée, fort répandue dans l’antiquité, que l’homme hors ligne ne peut être né des relations ordinaires des deux sexes; soit pour répondre à un chapitre mal entendu d’Isaïe[11], où l’on croyait lire que le Messie naîtrait d’une vierge ; soit enfin par suite de l’idée que le Souffle de Dieu, déjà érigé en hypostase divine, est un principe de fécondité[12]. Déjà peut-être couraient sur son enfance plus d’une anecdote conçue en vue de montrer dans sa biographie l’accomplissement de l’idéal messianique[13], ou, pour mieux dire, des prophéties que l’exégèse allégorique du temps rapportait au Messie. D’autres fois, on lui créait dès le berceau des relations avec les hommes célèbres, Jean-Baptiste, Hérode le Grand, des astrologues chaldéens qui, dit-on, firent vers ce temps-là un voyage à Jérusalem[14], deux vieillards, Siméon et Anne, qui avaient laissé des souvenirs de haute sainteté[15]. Une chronologie assez lâche présidait à ces combinaisons, fondées pour la plupart sur des faits réels travestis[16]. Mais un singulier esprit de douceur et de bonté, un sentiment profondément populaire, pénétraient toutes ces fables, et en faisaient un supplément de la prédication[17]. C’est surtout après la mort de Jésus que de tels récits prirent de grands développements ; on peut croire cependant qu’ils circulaient déjà de son vivant, sans rencontrer autre chose qu’une pieuse crédulité et une naïve admiration. Que jamais Jésus n’ait songé à se faire passer pour une incarnation de Dieu lui-même, c’est ce dont on ne saurait douter. Une telle idée était profondément étrangère à l’esprit juif ; il n’y en a nulle trace dans les évangiles synoptiques[18] ; on ne la trouve indiquée que dans des parties de l’évangile de Jean qui ne peuvent être acceptées comme un écho de la pensée de Jésus. Parfois même Jésus semble prendre des précautions pour repousser une telle doctrine[19]. L’accusation de se faire Dieu ou l’égal de Dieu est présentée, même dans l’évangile de Jean, comme une calomnie des Juifs[20]. Dans ce dernier évangile, il se déclare moindre que son Père[21]. Ailleurs, il avoue que le Père ne lui a pas tout révélé[22]. Il se croit plus qu’un homme ordinaire, mais séparé de Dieu par une distance infinie. Il est fils de Dieu ; mais tous les hommes le sont ou peuvent le devenir à des degrés divers[23]. Tous, chaque jour, doivent appeler Dieu leur père ; tous les ressuscités seront fils de Dieu[24]. La filiation divine était attribuée dans l’Ancien Testament à des êtres qu’on ne prétendait nullement égaler à Dieu[25]. Le mot fils a, dans les langues sémitiques et dans la langue du Nouveau Testament, les sens les plus larges[26]. D’ailleurs, l’idée que Jésus se fait de l’homme n’est pas cette idée humble, qu’un froid déisme a introduite. Dans sa poétique conception de la nature, un seul souffle pénètre l’univers : le souffle de l’homme est celui de Dieu ; Dieu habite en l’homme, vit par l’homme, de même que l’homme habite en Dieu, vit par Dieu[27]. L’idéalisme transcendant de Jésus ne lui permit jamais d’avoir une notion bien claire de sa propre personnalité. Il est son Père, son Père est lui. Il vit dans ses disciples ; il est partout avec eux[28] ; ses disciples sont un, comme lui et son Père sont un[29]. L’idée pour lui est tout ; le corps, qui fait la distinction des personnes, n’est rien. Le titre de Fils de Dieu, ou simplement de Fils[30], devint ainsi pour Jésus un titre analogue à Fils de l’homme et, comme celui-ci, synonyme de Messie, à la seule différence qu’il s’appelait lui-même Fils de l’homme et qu’il ne semble pas avoir fait le même usage du mot Fils de Dieu[31]. Le titre de Fils de l’homme exprimait sa qualité de juge ; celui de Fils de Dieu sa participation aux desseins suprêmes et sa puissance. Cette puissance n’a pas de limites. Son Père lui a donné tout pouvoir. Il a le droit de changer même le sabbat[32]. Nul ne connaît le Père que par lui[33]. Le Père lui a exclusivement transmis le droit de juger[34]. La nature lui obéit ; mais elle obéit aussi à quiconque croit et prie ; la foi peut tout[35]. Il faut se rappeler que nulle idée des lois de la nature ne venait, dans son esprit, ni dans celui de ses auditeurs, marquer la limite de l’impossible. Les témoins de ses miracles remercient Dieu d’avoir donné de tels pouvoirs aux hommes[36]. Il remet les péchés[37] ; il est supérieur à David, à Abraham, à Salomon, aux prophètes[38]. Nous ne savons sous quelle forme ni dans quelle mesure ces affirmations se produisaient. Jésus ne doit pas être jugé sur la règle de nos petites convenances. L’admiration de ses disciples le débordait et l’entraînait. Il est évident que le titre de Rabbi, dont il s’était d’abord contenté, ne lui suffisait plus ; le titre même de prophète ou d’envoyé de Dieu ne répondait plus à sa pensée. La position qu’il s’attribuait était celle d’un être surhumain, et il voulait qu’on le regardât comme ayant avec Dieu un rapport plus élevé que celui des autres hommes. Mais il faut remarquer que ces mots de surhumain et de surnaturel, empruntés à notre théologie mesquine, n’avaient pas de sens dans la haute conscience religieuse de Jésus. Pour lui, la nature et le développement de l’humanité n’étaient pas des règnes limités hors de Dieu, de chétives réalités, assujetties aux lois d’un empirisme désespérant. Il n’y avait pas pour lui de surnaturel, car il n’y avait pas de nature. Ivre de l’amour infini, il oubliait la lourde chaîne qui tient l’esprit captif ; il franchissait d’un bond l’abîme, infranchissable pour la plupart, que la médiocrité des facultés humaines trace entre l’homme et Dieu. On ne saurait méconnaître dans ces affirmations de Jésus
le germe de la doctrine qui devait plus tard faire de lui une hypostase
divine[39], en l’identifiant
avec le Verbe, ou Dieu second[40], ou fils aîné de
Dieu[41], ou Ange métatrône[42], que la
théologie juive créait d’un autre côté[43]. Une sorte de
besoin amenait cette théologie, pour corriger l’extrême rigueur du vieux monothéisme,
à placer auprès de Dieu un assesseur, auquel le Père éternel est censé
déléguer le gouvernement de l’univers. La croyance que certains hommes sont
des incarnations de facultés ou de puissances
divines, était répandue ; les Samaritains possédaient vers le même temps
un thaumaturge nommé Simon, qu’on identifiait avec la grande vertu de Dieu[44]. Depuis près de
deux siècles, les esprits spéculatifs du judaïsme se laissaient aller au
penchant de faire des personnes distinctes avec les attributs divins ou avec
certaines expressions qu’on rapportait à la divinité. Ainsi le Souffle de Dieu, dont il est souvent question
dans l’Ancien Testament, est considéré comme un être à part, l’Esprit-Saint. De même, En tout cas, la rigueur d’une scolastique réfléchie n’était nullement d’un tel monde. Tout l’ensemble d’idées que nous venons d’exposer formait dans l’esprit des disciples un système théologique si peu arrêté que le Fils de Dieu, cette espèce de dédoublement de la divinité, ils le font agir purement en homme. Il est tenté ; il ignore bien des choses ; il se corrige[49] ; il est abattu, découragé, il demande à son Père de lui épargner des épreuves ; il est soumis à Dieu, comme un fils[50]. Lui qui doit juger le monde, il ne connaît pas le jour du jugement[51]. Il prend des précautions pour sa sûreté[52]. Peu après sa naissance, on est obligé de le faire disparaître pour éviter des hommes puissants qui voulaient le tuer[53]. Dans les exorcismes, le diable le chicane et ne sort pas du premier coup[54]. Dans ses miracles, on sent un effort pénible, une fatigue comme si quelque chose sortait de lui[55]. Tout cela est simplement le fait d’un envoyé de Dieu, d’un homme protégé et favorisé de Dieu[56]. Il ne faut demander ici ni logique, ni conséquence. Le besoin que Jésus avait de se donner du crédit et l’enthousiasme de ses disciples entassaient les notions contradictoires. Pour les messianistes de l’école millénaire, pour les lecteurs acharnés des livres de Daniel et d’Hénoch, il était le Fils de l’homme ; pour les juifs de la croyance commune, pour les lecteurs d’ Isaïe et de Michée, il était le Fils de David ; pour les affiliés, il était le Fils de Dieu, ou simplement le Fils. D’autres, sans que les disciples les en blâmassent, le prenaient pour Jean-Baptiste ressuscité, pour Élie, pour Jérémie, conformément à la croyance populaire que les anciens prophètes allaient se réveiller pour préparer les temps du Messie[57]. Une conviction absoLuc, ou, pour mieux dire, l’enthousiasme, qui lui ôtait jusqu’à la possibilité d’un doute, couvrait toutes ces hardiesses. Nous comprenons peu, avec nos natures froides et timorées, une telle façon d’être possédé par l’idée dont on se fait l’apôtre. Pour nous, races profondément sérieuses, la conviction signifie la sincérité avec soi-même. Mais la sincérité avec soi-même n’a pas beaucoup de sens chez les peuples orientaux, peu habitués aux délicatesses de l’esprit critique. Bonne foi et imposture sont des mots qui, dans notre conscience rigide, s’opposent comme deux termes inconciliables. En Orient, il y a de l’un à l’autre mille fuites et mille détours. Les auteurs de livres apocryphes (de Daniel, d’Hénoch, par exemple), hommes si exaltés, commettaient pour leur cause, et bien certainement sans ombre de scrupule, un acte que nous appellerions un faux. La vérité matérielle a très peu de prix pour l’oriental ; il voit tout à travers ses idées, ses intérêts, ses passions. L’histoire est impossible, si l’on n’admet hautement qu’il
y a pour la sincérité plusieurs mesures. Toutes les grandes choses se font
par le peuple ; or on ne conduit le peuple qu’en se prêtant à ses idées.
Le philosophe qui, sachant cela, s’isole et se retranche dans sa noblesse,
est hautement louable. Mais celui qui prend l’humanité avec ses illusions et
cherche à agir sur elle et avec elle, ne saurait être blâmé. César savait
fort bien qu’il n’était pas fils de Vénus ; |
[1] Les hésitations des
disciples immédiats de Jésus, dont une fraction considérable resta attachée au
judaïsme, pourraient soulever ici quelques objections. Mais le procès de Jésus
ne laisse place à aucun doute. Nous verrons qu’il y fut traité comme «
séducteur ». Le Talmud donne la procédure suivie contre lui comme un exemple de
celle qu’on doit suivre contre les « séducteurs » qui cherchent à renverser
[2] Matth., XI, 12 — Luc, XVI, 16.
[3] Il est vrai que certains docteurs, tels que Hillel, Gamaliel, sont donnés comme étant de la race de David. Mais ce sont là des allégations très douteuses. Si la famille de David formait encore un groupe distinct et ayant de la notoriété, comment se fait-il qu’on ne la voie jamais figurer, à côté des Sadokites, des Boëthuses, des Asmonéens, des Hérodes, dans les grandes luttes du temps ?
[4] Matth., II, 5-6 ; XXII, 42 — Luc, I, 32 — Jean, VII, 41-42 – Actes, II, 30.
[5] Matth., IX, 27 ; XII, 23 ; XV, 22 ; XX, 30-31 — Marc, X, 47, 52 — Luc, XVIII, 38.
[6] Matth., I, 1 et suiv. — Luc, III, 23 et suiv.
[7] Matth., II, 1 et suiv. — Luc, II, 1 et suiv.
[8] Les deux généalogies sont tout à fait discordantes entre elles et peu conformes aux listes de l’Ancien Testament. Le récit de Luc sur le recensement de Quirinius implique un anachronisme. Voir ci-dessus, p. 25, note 4. Il est naturel, du reste, que la légende se soit emparée de cette circonstance. Les recensements frappaient beaucoup les Juifs, bouleversaient leurs idées étroites, et l’on s’en souvenait longtemps. Cf. Actes, V, 37.
[9] Jules Africain (dans Eusèbe, H. E., I, 7) suppose que ce furent les parents de Jésus qui, réfugiés en Batanée, essayèrent de recomposer les généalogies.
[10] Les Ebionim, les « Hébreux », les « Nazaréens », Tatien, Marcion. Cf. Épiph., Adv. hœr., XXIX, 9 ; XXX, 3, 14 ; XLVI, 1 — Théodoret, Hœret. fab., I, 20 — Isidore de Péluse, Epist., I, 371, ad Pansophium.
[11] Matth., I, 22-23.
[12] Genèse, I, 2. Pour l’idée analogue chez les Égyptiens, voir Hérodote, III, 28 ; Pomp. Mela, I, 9 ; Plutarque, Quœst. symp., VIII, I, 3 ; De Isid. et Osir., 43.
[13] Matth., 1, 15, 23 — Isaïe, VII, 14 et suiv.
[14] Matth., II, 1 et suiv.
[15] Luc, II, 25 et suiv.
[16] Ainsi la légende du massacre des Innocents se rapporte probablement à quelque cruauté exercée par Hérode du côté de Bethlehem. Comparez Josèphe., Ant., XIV, IX, 4.
[17] Matth., I et II — Luc, I et II — S. Justin, Dial. cum Tryph., 78, 106 – Protévang. de Jacques (apocryphe), 18 et suiv.
[18] Certains passages, comme Actes, II, 22, l’excluent formellement.
[19] Matth., XIX, 17 — Marc, X, 18 — Luc, XVIII, 19.
[20] Jean, V, 18 et suiv. ; X, 33 et suiv.
[21] Ibid., XIV, 28.
[22] Marc, XIII, 35.
[23] Matth., V, 9, 15 — Luc, III, 38; VI, 35 ; XX, 36 — Jean, I, 12-13 ; X, 34-35. Comparez Actes, XVII, 28-29 ; Romains, vili, 14, 19, 21 ; IX, 26 ; II Corinthiens, VI, 18 ; Galates, III, 26, et dans l’Ancien Testament, Deutéronome, XIV, 1, et surtout Sagesse, II, 13, 18.
[24] Luc, XX, 36.
[25] Genèse, VI, 2 — Job, I, 6 ; II, 1 ; XXVIII, 7 – Psaumes, II, 7 ; LXXXII, 6 — II Samuel, VII, 14.
[26] Le fils du diable
(Matth., XIII, 38 — Actes, XIII, 10), les fils de ce monde (Marc,
III, 17 — Luc, XVI, 8 ; XX, 34), les fils de la lumière (Luc,
XVI, 8 — Jean, XII, 36), les fils de la résurrection (Luc, XX,
36), les fils du royaume (Matth., VIII, 12 ; XIII, 38), les fils de
l’époux (Matth., IX, 15 — Marc, II, 19 — Luc, V, 34), les
fils de
[27] Comparez Actes, XVII, 28.
[28] Matth., XVIII, 20 ; XXVIII, 20.
[29] Jean, X, 30 ; XVII, 21. Voir en général les derniers discours de Jean, surtout le ch. XVII, qui expriment bien un côté de l’état psychologique de Jésus, quoiqu’on ne puisse les envisager comme de vrais documents historiques.
[30] Les passages à l’appui de cela sont trop nombreux pour être rapportés ici.
[31] C’est seulement dans l’évangile de Jean que Jésus se sert de l’expression de « Fils de Dieu » ou de « Fils » comme synonyme du pronom je.
[32] Matth., XII, 8 — Luc, VI, 5.
[33] Matth., XI, 27.
[34] Jean, V, 22.
[35] Matth., XVII, 18-19 — Luc, XVII, 6.
[36] Matth., IX, 8.
[37] Matth., IX, 2 et suiv. — Marc, IX, 5 et suiv. — Luc, V, 20 ; VII, 47-48.
[38] Matth., XII, 41-42 ; XXII, 43 et suiv. — Jean, VIII, 52 et suiv.
[39] Voir surtout Jean, XXV et suiv. Mais il est douteux que nous ayons là l’enseignement authentique de Jésus.
[40] Philon, cité dans Eusèbe, Prœp. Evang., VII, 13.
[41] Philon, De migr. Abraham, § 4 ; Quod Deus immut., § 6 ; De confus. ling., §§ 14 et 28 ; De profugis, § 20 ; De somniis, I, § 37 ; De agric. Noé, § 12 ; Quis rerum divin. hœres, § 25 et suiv., 48 et suiv., etc.
[42] C’est-à-dire, en
grec, partageant le trône de Dieu ; sorte de secrétaire divin, tenant le
registre des mérites et des démérites : Bereschith Rabba, V, 6 c —
Talmud de Babylone, Sanhédrin, 38 b ; Chagiga,
[43] Cette théorie du Lñgow ne renferme pas d’éléments grecs. Les rapprochements qu’on en a faits avec l’Honover des Parsis sont aussi sans fondement. Le Minokhired ou « Intelligence divine » a bien de l’analogie avec le Lñgow juif (Voir les fragments du livre intitulé Minokhired dans Spiegel, Parsi-Grammatik, p. 161-162.). Mais le développement qu’a pris la doctrine du Minokhired chez les Parvis est moderne et peut impliquer une influence étrangère. L’« Intelligence divine » (Mainyu-Kkratû) figure dans les livres zends ; mais elle n’y sert pas de base à une théorie ; elle entre seulement dans quelques invocations. Les rapprochements que l’on a essayés entre la théorie alexandrine du Verbe et certains points de la théologie égyptienne peuvent n’être pas sans valeur. Mais rien n’indique que, dans les siècles qui précédent l’ère chrétienne, le judaïsme palestinien ait fait aucun emprunt à l’Égypte.
[44] Actes, VIII, 9-10.
[45] IX, 1-2 ; XVI, 12.
Comparez VII, 12 ; VIII, 5 et suiv. ; IX, et en général IX-XI. Ces prosopopées
de
[46] Jean, Évangile, I, 1-14 ; I Épître, V, 7 ; Apocalypse, XIX, 13. On remarquera, du reste, que, dans l’évangile de Jean, l’expression de « Verbe » ne revient pas hors du prologue, et que jamais le narrateur ne la place dans la bouche de Jésus.
[47] Actes, X, 42.
[48] Matth., XXVI, 64 — Marc, XVI, 19 — Luc, XXII, 69 – Actes, VII, 55 — Romains, VIII, 34 — Ephésiens, I, 20 — Colossiens, III, 1 — Hébreux, I, 3, 13 ; VIII, 1 ; X, 12; XII, 2 — I de S. Pierre, III, 22. Voir les passages précités sur le rôle du Métatrône juif.
[49] Matth., X, V, comparé à XXVIII, 19.
[50] Ibid., XXVI, 39 — Jean, XII, 27.
[51] Marc, XIII, 32.
[52] Matth., XII, 14-16 ; XIV, 13 — Marc, III, 6-7 ; IX, 29-30 — Jean, VII, 1 et suiv.
[53] Matth., IX, 20.
[54] Ibid., XVII, 20 — Marc, IX, 25.
[55] Luc, 45-46 — Jean, XI, 33, 38
[56] Actes, II, 22.
[57] Matth., XIV, 2 ; XVI, 14 ; XVII, 3 et suiv. — Marc, VI, 14-15 ; VIII, 28 — Luc, IX, 8 et suiv., 19.