HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL

TOME QUATRIÈME

LIVRE VIII. — LES JUIFS SOUS LA DOMINATION GRECQUE

CHAPITRE V. — LITTÉRATURE JUDÉO-ALEXANDRINE.

 

 

Dans cette grande paix de la vie alexandrine, tout se développait avec une entière liberté. Les contacts entre les diverses races étaient intimes et féconds. Les Hellénistes, qui formaient la classe dominante, montraient une grande tolérance pour la tenue d'esprit des Orientaux, bien moins ferme que la leur. Les Juifs, par leur souplesse et leur humilité, plaisaient à ces maîtres fiers, mais bienveillants[1]. Ils étaient bons commis, bons intendants, bons agents subalternes. Sous le règne de Ptolémée Philométor, en particulier, la colonie juive jouit en Égypte d'une constante faveur. Sûrement, il faut faire une grande part à l'exagération, au besoin de se donner de l'importance, dans ce que les historiens juifs nous racontent à ce sujet[2]. La vanité et la position inférieure des Juifs les rendaient sensibles aux moindres faveurs des souverains et leur faisaient y attacher trop de signification. Comme toutes les petites gens, honorés de la bienveillance des grands, ils tiennent à ne rien perdre de leurs avantages et notent avidement tout ce qui leur paraît susceptible de les relever[3]. Nous avons remarqué leur tendance à grossir démesurément la liste des étrangers de distinction qui viennent visiter leur temple[4]. Le provincial désire avoir été en rapport avec le plus possible de grands personnages et il place parmi les souvenirs de sa vie les honneurs qu'il a reçus d'eux. Quand il revient de Paris, il voudrait faire croire qu'il y a connu tous les hommes considérables et qu'il a été dans leur intimité. Ainsi Josèphe est fier que ses compatriotes alexandrins aient vécu dans la familiarité des rois ; il prétend que, sous Philométor et Cléopâtre, les Juifs furent maîtres à la cour, et que, suivant son expression, ces deux souverains ont confié leur royaume aux Juifs. A l'en croire, deux Juifs, Onias et Dosithée (Johanan) furent à un certain moment généraux en chef de l'armée égyptienne. Ce fut Onias qui, après la mort de Philométor, assura le trône à Cléopâtre et à ses enfants, au détriment de Physcon[5]. Tout cela est douteux ; une chose est sûre, c'est que, durant la période de lutte entre les Séleucides et les Lagides, les Juifs de tout l'Orient furent du côté des Lagides et regardèrent les défaites du royaume du Nord comme des victoires du parti de l'ordre et de la légitimité[6].

La vanité juive a recouvert ces origines du judaïsme helléniste d'un tel tissu d'impostures qu'il est très difficile de discerner l'apocryphe du réel en cette obscure histoire. Ce qui paraît établi, c'est que ce fut sous le règne de Philométor (170-150 av. J.-C.) que les Juifs d'Alexandrie entrèrent dans un contact profond avec l'hellénisme, furent saisis d'émulation et commencèrent d'écrire en grec et à l'imitation des Grecs. Les premiers essais de ce genre ne furent pas très heureux. Les Juifs avaient été jusque-là étrangers à toute critique. Les faux raisonnements qu'ils entendaient faire sur Homère et la vieille littérature grecque troublaient leur exégèse biblique, déjà si défectueuse par elle-même. Une connaissance superficielle des origines mythologiques et historiques de la Grèce, telles qu'on les savait à Alexandrie, les jeta dans un syncrétisme insensé. La manie de spéculer sur Orphée et sur Trismégiste amena les Juifs à imaginer des fables sans fin sur Abraham. Le génie de la vieille Bible avait depuis longtemps cessé d'être compris. Le rapprochement le plus superficiel leur suffisait pour identifier les épisodes bibliques avec des traits de la mythologie grecque ou des données mal comprises de l'ancienne érudition[7]. De pitoyables compositions historiques, souvent tout à fait frauduleuses, qui inspirèrent une confiance si peu justifiée aux apologistes juifs et chrétiens, sortirent de cette espèce de maladie que l'inoculation trop rapide de l'hellénisme produisit en Israël. Démétrius[8], Aristéas[9], Cléodème ou Malchus[10] paraissent avoir gardé quelque sérieux dans leurs élucubrations prétendues historiques. Eupolème[11] et Artapan[12] (ou du moins le Juif qui se dissimula sous ce nom bizarre) ne mirent pas de bornes à leur fantaisie charlatanesque. Artapan nous dit que les Égyptiens ont reçu des Juifs toutes leurs connaissances et toutes leurs institutions. Abraham a appris l'astrologie au roi Pharéthothès, Joseph a rendu des services sans nombre. Les plus célèbres temples de l'Égypte ont été fondés par les fils de Jacob. Tout le culte égyptien est dû à Moïse ; c'est lui le Musæus des Grecs, qui fut maître d'Orphée ; il inventa la navigation, l'art de bâtir, l'art militaire, la philosophie, partagea le pays en trente-six nomes, apprit à honorer Dieu, enseigna aux prêtres les hiéroglyphes. Il est aussi le même qu'Hermès, etc.

Ces enfantillages furent parfois mis en vers. Il y eut des histoires en mauvais hexamètres de Jérusalem, de Sichem[13]. Un certain Ézéchiel fit sur la sortie d'Égypte une pitoyable tragédie[14].

La critique existait si peu dans l'antiquité, même chez les Grecs, que ces compositions puériles furent prises au sérieux dans certaines parties de l'opinion égyptienne. Il était impossible qu'un public aussi curieux que celui d'Alexandrie ne s'intéressât pas au passé des Juifs et ne fit pas des Περί Ίουδαίων, quand il y avait de tels traités sur les peuples les plus minuscules[15]. Le célèbre Manéthon s'occupa sûrement des Juifs, et le passage que Josèphe[16] rapporte comme de lui peut, en effet, être de lui, quoiqu'il ait pu aussi être interpolé dans le texte de Manéthon dont se servait Josèphe. Il en faut dire autant de Lysimaque[17], de Chérémon[18], d'Hécatée[19], peut-être d'Hermippe. Beaucoup des éloges exagérés des Juifs que Josèphe emprunte à ces écrivains, en viennent réellement ; mais ils les avaient pris eux-mêmes à des imposteurs juifs.

Une circonstance, d'ailleurs, rendit la circulation de ces mensonges singulièrement facile. Le grand compilateur Alexandre Polyhistor, vers 75 avant Jésus-Christ, écrivant sur toutes sortes de sujets, s'occupa aussi des Juifs et composa un Περί Ίουδαίων[20]. Ce Περί Ίουδαίων était un recueil d'extraits fait sans discernement[21]. Alexandre n'eut pas la main heureuse ; il tomba sur la faible littérature dont nous venons de parler. Presque toutes les données apocryphes qu'on répéta sur les Juifs furent empruntées à Polyhistor ; c'est par lui, ou si l'on veut par Clément d'Alexandrie et Eusèbe, qui taillèrent dans sa compilation, qu'elle fut sauvée de l'oubli qu'elle aurait si bien mérité.

L'intention apologétique se mêlait presque toujours à la composition de ces écrits. En face d'un public malveillant ou ignorant de leur passé, les Israélites étaient portés à la vanterie. La fréquentation des écoles grecques, d'ailleurs, leur faussait l'esprit. Fiers de leur littérature nationale comme ils l'étaient, et mis au courant de l'ancienne littérature grecque que les grammairiens d'Alexandrie connaissaient si bien (c'était le temps d'Aristarque, de Cratès de Mallos), les Juifs ne pouvaient manquer de comparer, et, naturellement, ils donnaient la préférence aux œuvres de leurs pères. Ils soutenaient que les écrits hébreux étaient les plus anciens, ce qui était vrai ; mais ils en produisaient de bien mauvaises raisons. La grande objection des Hellènes était le peu de place que les Juifs occupaient dans les écrivains classiques de la Grèce, les seuls qui méritassent confiance[22]. Pour réparer ce silence, qui nous étonne aussi, on inventa de toutes pièces une série de citations à l'avantage d'Israël. On soutenait que les anciens Grecs avaient connu et estimé les Juifs, qu'ils en parlaient comme d'un grand peuple, qu'ils en rapportaient des choses infiniment honorables. Tous les patriotismes intenses commettent de ces atteintes à la vérité. On citait, en particulier, Théophile, Théodote, Mnaséas, Aristophane, Hermogène, Évhémère, Conon, Zopyrion, Démétrius de Phalère[23] On avouait bien que ces mentions d'Israël dans l'antiquité grecque n'étaient pas aussi nombreuses qu'elles auraient dû l'être. C'était l'effet d'une sorte de crainte, de timidité respectueuse comme celle qu'on éprouve devant les choses sacrées[24] ; le plus souvent c'était le fait d'une basse envie. Beaucoup de classiques avaient connu les Juifs, mais n'avaient pas voulu parler d'eux par un sentiment de jalousie[25]. Oh ! les pervers ! Pour réparer autant que possible les suites de cette conspiration du silence, on se mit à fabriquer des textes d'auteurs considérables en vue d'épauler cette histoire qui semblait dans le passé isolée comme un mur. Les païens ne voulaient que des autorités grecques[26] ; on leur en fit. Puisqu'ils refusaient de reconnaître la vérité en hébreu, on leur fournit en grec des témoins qu'ils ne pussent récuser.

Du temps d'Alexandre et du premier Lagide, avait vécu un savant très estimé, Hécatée d'Abdère, dont les écrits sur l'Égypte, surtout, faisaient autorité. Dans ces écrits, il parlait des Juifs avec beaucoup de justice et d'impartialité. Cela engagea les faussaires juifs à le choisir pour leur garant. Ils prêtèrent à l'érudit du siècle précédent un Περί Ίουδαίων ou Περί Άβράμου, naturellement ad majorem gloriam Judœorum[27]. On croit généralement que le faussaire ne fit que broder autour de passages authentiques d'Hécatée toute une série d'inventions de son cru. Son but principal est de prouver que les plus nobles des Grecs ont été pleinement en sympathie avec les Juifs et ont admiré la pureté du culte israélite.

L'Orient n'était pas moins que la Grèce appelé en témoignage pour l'ancienneté et la véracité des livres d'Israël. Les écrivains égyptiens, chaldéens, phéniciens ne valent-ils pas les Grecs ? Or, leurs témoignages abondent[28]. Déjà peut-être on se préoccupait de Bérose, de Manéthon et des arguments qu'on pouvait tirer des Chaldaïca, des Ægyptiaca, pour défendre Moïse. En général, toute l'apologétique de Josèphe remonte à l'école juive d'Alexandrie du second siècle avant Jésus-Christ, comme les attaques d'Apion (première moitié du Ier siècle après J.-C.) n'étaient que la répétition de ce qu'on avait dit à Alexandrie, au moins depuis les temps de Philométor.

Pythagore jouissait d'une si grande considération dans l'opinion philosophique d'alors qu'on tenait fort à ce qu'il eût connu les Juifs et les eût imités. On prétendait que des éléments essentiels de sa belle doctrine venaient des Juifs. L'historien Hermippe, auteur d'une biographie de Pythagore vers 225, avait déjà fait, dit-on, de pareils rapprochements[29]. Mais cela est bien douteux, quoique le peu de critique du temps permette de penser que les païens eux-mêmes s'en tinrent, en pareille matière, à des ressemblances bien superficielles.

S'il fallait en croire les apologistes chrétiens, il aurait existé sous Philométor un savant juif, attaché à l'école péripatéticienne, nommé Aristobule, qui aurait adressé à ce roi une Explication des écrits de Moïse. Les prétentions juives y étaient portées à leur comble[30]. La philosophie péripatétique venait tout entière de Moïse. Bien avant Alexandre, même avant les Perses, il y avait eu des traductions des livres saints ; Pythagore, Socrate, Platon les avaient connus et y avaient fait des emprunts. Platon, en particulier, avait imité Moïse dans sa République. Homère et Hésiode lui doivent aussi beaucoup. Aristobule aurait pratiqué l'exégèse générale des Juifs hellénistes qui consistait à prévenir par des explications allégoriques les objections tirées des anthropomorphismes de la Bible. Quand il est écrit Dieu dit et telle chose fut, cela signifie que la force divine s'exerça, comme l'enseignent les philosophes grecs, et Orphée, et Aratus. Les six jours de la création et le repos de Dieu qui les suit sont également des symboles. Ces thèses ne sont pas en dehors de la critique et de l'exégèse des Juifs alexandrins du temps de Philométor ; mais l'authenticité de l'ouvrage d'Aristobule souffre des difficultés capitales[31] ; nous le considérons comme un écrit apocryphe, composé au second siècle de notre ère, vers le temps de saint Justin et de Tatien. Les assertions de l'auteur ne sont pas naïves ; elles sont charlatanesques et sottes comme celles d'Artapan. Il savait bien que Platon, Homère, Hésiode n'ont pas copié la Bible ; il écrivait cela pour des ignorants, à qui il espérait jeter de la poudre aux yeux[32].

L'exégèse allégorique dont l'école d'Alexandrie abusa si étrangement n'était aussi à sa manière qu'un vaste mensonge bona fide. Pour prévenir les sourires avec lesquels le rationalisme hellénique accueillait certains traits de la naïveté grandiose des anciens textes hébreux, on se hâtait de dire : Non, ce n'est pas arrivé ; ce sont là des images, des métaphores. Les innombrables passages où Iahvé agit d'une façon anthropomorphique furent expliqués, contournés ; on les présenta comme des symboles, des particularités d'ancien style figuré. Tous les apologistes se ressemblent. N'est-ce pas au moyen d'allégories enfantines que l'apologétique de notre temps cherche à échapper à la pression du bon sens ou plutôt à la force du passé théologique ? Ces Églises orgueilleuses ont autrefois brûlé les penseurs qui essayaient par ces pauvres échappatoires de parer à l'impossibilité de l'exégèse courante ; aujourd'hui aux abois, elles recourent à ces mêmes expédients pour lesquels elles se sont montrées autrefois sans pitié. Ainsi va le monde ; mais, au travers des absurdités qui s'usent, la pauvre raison, qui ne laisse rien perdre, s'avance toujours.

 

 

 



[1] Voir l'histoire de Joseph et d'Hyrcan, ci-après, au chapitre VIII de ce livre.

[2] Josèphe, Ant., XIII, III, 4 ; Contre Apion, II, 5.

[3] Noter l'empressement des journaux juifs à signaler tous les Juifs décorés, reçus par les souverains, objets de quelque distinction.

[4] Évergète sacrifie à Jérusalem après une victoire. Ce trait revient plus de vingt fois.

[5] Josèphe, Contre Apion, II, 5. Josèphe mêle à son récit un miracle très analogue à celui qui fait le fond de III Macchabées. Une fête est également établie en souvenir du miracle.

[6] Daniel, ch. XI-XII.

[7] J'ai développé ce point dans mon mémoire sur Sanchoniathon, Mém. de l'Acad. des Inscr., t. XXIII, 2e partie, p. 241 et suiv.

[8] Clém. d'Alex., Strom., I, XXI ; Eus., Præp. ev.,IX, XXI et XXIX.

[9] Eus., Præp. ev., IX, XXV.

[10] Josèphe, Ant., I, XV. Quelques-unes des compositions dont nous parlons peuvent être d'origine samaritaine.

[11] Josèphe le connaît (Contre Apion, I, 23) et le prend à tort pour un païen.

[12] Josèphe paraît s'en être servi sans le nommer. (Freudenthal, Alex. Polyh., 169-171).

[13] Eusèbe, Præp. ev., IX, XX, XXII, XXIV, XXXVII.

[14] Eusèbe, Præp. ev., IX, XXVIII, XXIX.

[15] Voir Ch. Müller, Fragm. hist. græc., t. IV, index.

[16] Contre Apion, I, 26-27.

[17] Josèphe, Contre Apion, I, 34-35.

[18] Josèphe, Contre Apion, I, 32-33.

[19] Ch. Müller, Fragm. hist. græc., II, p. 391-393.

[20] Il parla, en outre, des Juifs dans ses autres écrits.

[21] Une forte objection contre l'authenticité du Περί Ίουδαίων est que Josèphe en ignore l'existence. La citation Ant., I, XV n'est pas prise du Περί Ίουδαίων. On se demande donc si le Περί Ίουδαίων ne serait pas né, comme l'Exégèse d'Aristobule, dans le monde des apologistes du il. siècle de notre ère, non loin du milieu où vivait saint Justin. Dans cette hypothèse, tous les auteurs cités dans le Περί Ίουδαίων seraient fabriqués par l'auteur même de la compilation apocryphe. Cela est très difficile à admettre à cause des consonances qu'ont ces auteurs dans Josèphe (Contre Apion, I, 23 ; Φαληρεύς peut être une addition marginale passée dans le texte).

[22] Josèphe, Contre Apion, I, 22.

[23] Josèphe, Contre Apion, I, 23.

[24] Pseudo-Aristéas, édit. Schmidt, p. 259. Cf. Eus., Præp, evang., VIII, III, 3 ; Josèphe, Ant., XII, II, 3.

[25] Josèphe, Contre Apion, I, 22, 23.

[26] Josèphe, Contre Apion, I, 22.

[27] Citations dans Pseudo-Aristéas, Josèphe, Clément d'Alexandrie, Origène. Voir Ch. Müller, Fragm. hist. grec., II, 391-393.

[28] Josèphe, Contre Apion, I, 23.

[29] Josèphe, Contre Apion, I, 22 ; Origène, Contre Celse, I, 15. Peut-être les mots Ίουδαίων καί sont-ils une addition de quelque Juif. Josèphe dut se servir de volumes lus et annotés avant lui par des Juifs.

[30] Clem. Alex., Strom., I, XV, XXII ; V, XIV ; VI, III ; Eusèbe, Præp. ev., VIII, IX-X ; XIII, XII ; Hist. eccl., VII, XXXII, 17-18.

[31] Aristobule cite la Σοφία Σαλ. (cf. Delaunay, Philon, p. 45, note 1) ; or la Σοφία est de la fin du IIe s. av. J.-C.

[32] Clément d'Alexandrie est le premier à citer l'ouvrage d'Aristobule. Il est surprenant au plus haut degré que Josèphe et saint Justin n'aient pas connu un tel livre. Les fables du Pseudo-Aristéas, en particulier la part que Démétrius de Phalère aurait prise à la traduction grecque de la Bible, sont mentionnées par l'auteur. Toutes ses citations se retrouvent ailleurs chez les apologistes, et en meilleur état (voir surtout Schürer, II, p. 814). La dédicace à Ptolémée Philométor est d'une souveraine invraisemblance ; la fausseté des allégations et des citations était trop facile à vérifier ; de telles œuvres n'ont pu se produire que dans un cercle littéraire très bas et où les plus grandes inepties se donnaient libre carrière. Le faussaire, dans le choix du nom de son auteur fictif, a pu avoir en vue l'Aristobule, précepteur de Ptolémée, qui figure dans II Macchabées, I, 10 (cf. Eusèbe, Præp. ev., VIII, IX).