La période de l’histoire d’Israël que nous venons d’étudier ne présente aucune chronologie précise. C’est vers 1100 avant Jésus-Christ que l’on commence à entrevoir une série de faits qui désormais se dérouleront d’une manière continue. Au travers de mille hésitations, un progrès réel se dessine. Israël s’organise et s’agglomère. Mispa[1], point culminant de la tribu de Benjamin, devient le lieu des assemblées de tribus, le Washington de la fédération israélite[2]. Ce sommet, élevé d’environ mille mètres au-dessus du niveau de la mer, à l’horizon de Jérusalem, n’était pas fait pour servir d’assise à une grande ville[3]. C’était, au contraire, un point tout indiqué pour des diètes fédérales, qui bientôt revêtirent un caractère sacré[4]. L’arche n’y fut jamais établie ; mais le sofet fut amené à y faire sa résidence habituelle, et sûrement cette importance politique de Mispa ne fut pas sans peser de quelque poids dans l’élection providentielle de Jérusalem pour de brillantes destinées. Jérusalem n’est qu’à une lieue de Mispa, et, du haut de la montagne, on devait apercevoir la petite acropole (millo) des Jébuséens sur la colline de Sion. Le pouvoir des Juges prenait chaque jour de l’extension. Les rapports des tribus entre elles se resserraient ; l’idée de l’unité d’Israël se précisait. Le iahvéisme devenait de plus en plus le culte national. Déjà, probablement, les grandes lignes de l’histoire sainte étaient tracées dans la conscience israélite, sans être écrites. On se disait que. Iahvé avait tiré Israël d’Égypte et lui avait promis la pleine possession de la terre de Chanaan. L’écriture se répandait ; on ne faisait pas de livres ; mais bien des choses pour lesquelles le vieux système mnémonique avait suffi jusque-là étaient désormais fixées dans le caractère simple et clair dont les Sidoniens tiraient tant d’utilité. Silo devenait, en même temps, une sorte de capitale religieuse de la nation[5]. Iahvé, à ce qu’il semble, y était seul adoré. L’arche, après un long séjour à Béthel, y avait été portée, et tout le monde venait là consulter l’oracle. Il y avait des fêtes annuelles, une sorte de pèlerinage[6]. On allait à Silo comme à une ville sainte de toutes les parties d’Israël. C’était là un pas immense. L’arche était, en Israël, le centre du mouvement, la cellule initiale de l’organisation future, ce qu’est, en embryogénie, le premier point vivant. C’est à Silo que l’on put comprendre quelle importance aurait ce coffre pour l’unité de la nation. Il en était, à vrai dire, le facteur essentiel ; car, s’il y eut de nombreux éphods, de nombreux endroits de sacrifice, il n’y eut jamais qu’une seule arche ; et voilà pourquoi, plus tard, il n’y eut qu’un seul temple. La présence de l’arche à Silo n’empêchait pas, du reste, que l’on consultât Iahvé à Mispa et à Gilgal[7]. Il n’est pas probable que l’arche présentât dès lors la riche décoration qu’elle eut du temps de Salomon. Sans doute le bois dont elle était faite dut être renouvelé bien des fois. Les sphinx ou éperviers aux ailes repliées ne cessèrent jamais de décorer le couvercle. Si l’or y avait été aussi prodigué que le disent les descriptions modernes, le petit sanctuaire eût couru bien des dangers, à une époque où la terre d’Israël était si mal gardée contre les pillards. On ne voit pas non plus que la tente où le naos portatif était déposé ait jamais reçu de notables ornements. Mais le sacerdoce prenait de l’importance. Éli, prêtre de Silo, fut durant quarante ans, une sorte de juge. Ses deux fils Pinehas et Hofni ouvrirent, dit-on, l’ère des abus. On se souvint longtemps en Israël des longues fourchettes à trois dents qu’ils plongeaient dans les marmites et les pots des pauvres gens qui venaient sacrifier. On racontait de plus que Hofni et Pinehas avaient avec les femmes de service, aux abords de la tente sacrée, les relations les plus profanes. Il en résulta, dit-on, un discrédit momentané pour le pèlerinage de Silo[8]. Les idées faisaient leur chemin malgré tout, avec la logique enfantine des âges primitifs. On s’imagina qu’en menant l’arche à la bataille contre les Philistins, elle assurerait la victoire aux Israélites, et, dans une guerre, on la fit venir de Silo au camp près d’Afeq. Le contraire de ce qu’on avait espéré arriva : les Israélites furent battus ; l’arche fut prise et portée à Asdod. Selon l’usage[9], les Philistins la placèrent comme un trophée dans le temple de leur dieu Dagon. Puis la superstition, commune à tous les peuples antiques, leur fit croire que certaines maladies étaient la suite de la présence chez eux de ce meuble dangereux. Ils le renvoyèrent à Beth-Sémés, en terre israélite, sur le champ d’un certain Josua. Iahvé portait alors. avec lui plutôt la terreur que l’amour. Josua fut saisi de crainte et proposa aux gens de Kiriath-Iearim de recevoir chez eux l’hôte redoutable. Les gens de Kiriath-Iearim vinrent prendre l’arche ; ils la déposèrent chez un certain Abinadab, qui demeurait sur la hauteur, et consacrèrent son fils Éléazar pour la garder. Il paraît qu’elle resta vingt ans dans cet endroit[10]. Le sacerdoce de Iahvé à Silo avait une certaine tendance à devenir héréditaire. Dans une trentaine d’années, nous trouverons l’éphod entre les mains d’un arrière-petit-fils d’Éli. L’éphod, c’est-à-dire la machine divinatoire, étant un petit objet portatif, on s’habituait de plus en plus à l’avoir avec soi dans les, expéditions, pour consulter à tout propos Iahvé. Mais le pouvoir rival de l’éphod, le prophétisme, prenait de bien autres développements. C’est vers la fin de la période des Juges que le nabi, sans arriver encore à l’importance qu’il eut au IXe siècle avant Jésus-Christ, commence à se dessiner avec cette originalité qui va faire de lui l’axe même et le pivot de l’histoire d’Israël. A côté du nabi, simple sorcier, que l’on consultait sur la pluie ou la sécheresse, auquel on s’adressait pour trouver un objet perdu, et qu’on n’abordait pas sans un cadeau ou une petite pièce d’argent à la main[11] ; il y eut désormais le nabi s’occupant de politique, mêlé à toutes les affaires, à toutes les intrigues du pays. Les prophètes de l’ancienne époque vivaient isolés, sans doctrine commune. Au temps où nous sommes, ils ont une discipline ; ils forment des groupes. Ils arrivèrent même à se constituer, autour de Rama et de Gibéa, en écoles, formant des espèces de séminaires[12]. Leurs secrets pour se procurer une ivresse orgiastique en faisaient des espèces de corybantes. Ils parcouraient le pays en grandes bandes, en corde[13], en monôme, comme on dirait dans l’argot parisien, avec des chœurs de danses, au son de la cithare et du tympanum. C’était quelque chose de très analogue, aux derviches hurleurs et aux khouan des pays musulmans. On les voyait descendre des hauts lieux, où se célébraient les fêtes, précédés de nébels, de tambourins, de flûtes, de cinnous, chantant, criant, gesticulant, se répondant en chœur. Il suffisait de se mettre dans le monome des prophètes, ou seulement de le rencontrer, pour être pris du même enthousiasme, suivi de prostration et de sommeil cataleptique[14]. Durant des jours et des nuits, les convulsionnaires se roulaient par terre, entièrement nus[15]. Ces accès de fureur divine étaient attribués à l’esprit de Dieu, qui, courant sur les masses, les soulevait et les entraînait à des actes voisins de la folie[16]. L’individu que l’esprit saisissait n’était plus responsable de ses actes ; il devenait un autre homme. L’esprit agissait en lui, il n’avait qu’il se laisser aller ; tout ce qu’il faisait était censé divin[17]. Le prophète de ce nouveau genre est essentiellement homme de Dieu. Il est agent divin, et on comprend tout d’abord combien cette qualité lui donnera de supériorité sur le cohen et le lévi, même armés de l’urim et tummim. Il est aussi hozé ou roé, voyant[18] ; il voit ce que les autres ne voient pas. Il devine les pensées les plus secrètes de chacun[19]. Il a des extases, des visions de Dieu. Dans cet état, il s’exprime en vers paraboliques, en strophes lyriques, dont nous avons le type dans les oracles attribués à Balaam[20] : Oracle
de Balaam, fils de Beor ; Oracle
de l’homme aux yeux fermés ; Oracle
de celui qui entend les paroles de Dieu Et qui
sait la science du Très-Haut, Qui
voit la vision du Tout-Puissant, Qui tombe, et alors ses yeux s’ouvrent. Le parallélisme, qui est la rime des Sémites, naissait et produisait ses premiers miracles. Ce timbre charmant enivrait les auditeurs, et le masal, imitant le cliquetis des cymbales, semblait venir du ciel. L’homme primitif est bien plus sensible que nous au langage rythmé. La cadence saisit ses nerfs et produit sur eux une sorte d’effet de vibration par consonance, qui peut aller jusqu’à des ébranlements maladifs. Le prophète fondait son autorité sur des signes,
c’est-à-dire sur des prédictions facilement vérifiables, dont
l’accomplissement devait être la preuve du caractère divin de son inspiration[21]. Saisir
habilement les coïncidences, devait être une partie essentielle de l’art du
prophète. Une crédulité sans bornes lui offrait pour cela des facilités dont
nous ne pouvons plus nous former une idée. Et
maintenant[22], mettez-vous là, et voyez la grande chose que Iahvé va
faire à vos yeux. C’est aujourd’hui la moisson du froment. Eh bien,
j’invoquerai Iahvé, et il fera des tonnerres et de la pluie... Et Samuel
invoqua Iahvé, et Iahvé fit tonner et pleuvoir ce jour-là, et le peuple
craignit beaucoup Iahvé et Samuel. Ce Samuel, qui est le plus célèbre des prophètes du type nouveau, aurait eu, s’il fallait en croire l’histoire convenue, un rôle des plus considérables dans le triomphe du iahvéisme et l’organisation d’Israël. Comme en ce qui concerne Moïse, il faut faire ici une grande part à la manie d’antidater les idées, qui est une loi générale de l’histoire religieuse. La vie de Samuel ne nous est guère connue que par des documents légendaires. Il semble bien, cependant, que son action dans la lente croissance du dogme d’Israël fut réelle, quoique non comparable à celle des prophètes du IXe siècle. Il était du village de Rama ou Ramataïm-Sophim, près de Gibéa en Benjamin[23]. Son rôle tint à la fois du juge et du prophète. Son pouvoir eut pour cause l’influence tout à fait dominante qu’il savait exercer sur les assemblées du Mispa. Chaque année, il faisait une tournée à Béthel, à Gilgal, à Mispa. Il y tenait des espèces d’assises, et jugeait souverainement les affaires du pays. Son activité s’exerça surtout en Benjamin et dans le sud d’Éphraïm. Sa maison de Raina était le centre des affaires de ces cantons. Quant à Sichem, à Galaad et aux tribus du Nord, l’autorité de Samuel ne paraît pas y avoir été connue. Les Philistins continuaient à battre Israël dans presque toutes les rencontres. Samuel réussit à persuader à une partie du peuple que la cause de ces désastres était dans ses infidélités à Iahvé[24]. Il fut convenu qu’on écarterait les Baals et les Astartés. Il y eut, ce semble, une scène de réconciliation solennelle à Mispa. Le peuple puisa de l’eau et la versa devant Iahvé, puis il jeûna ; Samuel offrit des sacrifices[25]. A la rencontre suivante avec les Philistins, il tonna. Les Israélites furent encouragés par cette manifestation de Iahvé. Les Philistins, qui devaient savoir que Iahvé était un dieu céraunien, tremblèrent et fuirent jusqu’au-dessous de Beth-Car. Samuel éleva un monument de cette bataille entre Mispa et ce qu’on appelait la Dent, et lui donna pour vocable la Pierre du secours. C’était près de l’endroit où avait été livrée, quelques années auparavant, la bataille malheureuse d’Afeq. Samuel aurait marqué un point plus important encore dans le développement d’Israël, s’il était vrai qu’il eût établi, dans l’arche ou près de l’arche[26], le séfer, c’est-à-dire le registre ouvert sur lequel s’inscrivirent les premières écritures d’Israël. L’arche aurait ainsi une signification plus haute, s’il est possible, que celle d’avoir fondé le monothéisme, puisqu’elle aurait été le berceau de la Bible, le premier archivium de l’histoire de l’humanité. Mais les bases d’une telle opinion sont bien faibles[27]. On n’a pas la preuve que Samuel ait écrit[28]. Ce qui peut être vrai, c’est que, de son temps, l’usage de l’écriture fit en Israël certains progrès. Jusqu’ici, l’écriture n’avait été d’un usage commun ni parmi les Israélites, ni parmi les Chananéens. Nous disons, d’un usage commun ; car une distinction est ici nécessaire. La question de l’origine de l’écriture chez un peuple n’est pas aussi simple qu’on le croit. Autre chose est le fait de connaître l’alphabet, autre chose de s’en servir pour écrire des textes suivis. Un peuple peut avoir durant des siècles l’écriture, sans pour cela en faire un usage littéraire. En est-il un exemple plus frappant que celui des Latins et des populations italiotes, dont l’alphabet est plus archaïque que celui des Grecs, et qui pourtant n’ont commencé d’avoir une littérature que vers 200 avant Jésus-Christ ? Cela dépend en grande partie des substances sur lesquelles on écrit, de la cherté de ces substances, des facilités qu’on a pour se les procurer. On ne bavarde pas sur la pierre et le métal comme sur le papyrus devenu à bon marché. Les Grecs, avant d’écrire leurs grandes compositions, souvent prolixes, eurent un âge de parcimonie graphique, où ils comptaient leurs lettres en quelque sorte[29], et confiaient le plus de choses possible à la mémoire. Les Sidoniens, les Chananéens, les Israélites connurent aussi durant des siècles l’alphabet cadméen, sans l’employer à des usages littéraires ou sacrés. On écrivit certainement sous David. Il est même permis de croire que, bien avant David, on fixa en caractères alphabétiques des listes[30] d’hommes et d’objets, des généalogies, toutes sortes de détails matériels que la mémoire garde mal. Les pièces rythmées, que la mémoire, au contraire, garde parfaitement, furent écrites relativement tard. L’inscription de Mésa, dont nous possédons la pierre originale au musée du Louvre, est à peine Postérieure de deux cents ans à Samuel. Or le pays de Moab ne paraît avoir devancé en rien, à cette époque, les pays voisins. Le mouvement qui commence en Israël vers 1100 avant Jésus-Christ, et qui prépare le siècle de David et de Salomon, fut trop profond, trop riche de conséquences, pour qu’il se soit passé dans l’état d’inconscience d’un peuple qui n’écrit pas. On ne voit pas, du reste, que Samuel ait introduit le
moindre changement dans l’état religieux qu’il trouva établi. Iahvé fut sans
doute exclusivement son dieu personnel, mais il admettait que l’on se servit
des noms de Baal et de Milik[31]. Il ne songeait
nullement à l’unité du lieu de culte, puisqu’il éleva un autel à Iahvé dans
sa maison de Rama[32]. Il sacrifiait
en tout lieu[33]
; sans le moindre scrupule, il honorait Iahvé sur les bamoth. Saül et son compagnon furent témoins de
ce culte libre, en plein air. Ils cherchaient le Voyant pour le consulter sur
une ânesse perdue[34]. Ils allèrent à la ville où était l’homme de Dieu. Comme
ils montaient la montée de la ville[35], ils trouvèrent deux jeunes filles qui sortaient pour
puiser de l’eau, et ils leur dirent : Le Voyant est-il ici ? Et elles
lui répondirent : Il y est. Là devant vous. Hâtez-vous ; aujourd’hui, il
est venu à la ville, parce que c’est jour de sacrifice pour le peuple sur le
haut-lieu. Dès que vous serez entrés dans la ville, vous le trouverez, avant
qu’il monte au haut-lieu pour le festin ; car le peuple ne mangera rien avant
qu’il vienne, vu que c’est lui qui doit bénir le sacrifice. Alors, seulement
les invités mangeront. Montez donc ; car c’est bien aujourd’hui que vous
pouvez le trouver. Ils montèrent à la ville, et, au moment où ils y
entraient, voilà Samuel qui sortait en face d’eux pour se rendre au haut-lieu...
Saül aborda Samuel dans le rond-point de la porte,
et lui dit : Indique-moi, je te prie, où est la maison du Voyant. Et Samuel
répondit à Saül : C’est moi qui suis le Voyant. Monte devant moi au
haut-lieu ; vous mangerez avec moi aujourd’hui... Et Samuel prit Saül et son domestique, et les introduisit
dans la salle, et leur donna une place en tête des invités, qui étaient
environ trente... Puis ils descendirent du
haut-lieu à la ville[36]. Samuel laissa l’arche à Kiriath-Iearim ; son horizon religieux n’allait pas au delà de Béthel[37] ; il ne semble pas s’être soucié de Silo, dont le règne religieux était à peu près passé. On voit que le centre de gravité d’Israël descendait vers le Sud ; à l’époque de Samuel, il est en Benjamin, à Mispa, Rama, Gibéa. Samuel est cohen[38], dans un sens général, Ha façon des patriarches, non selon un rite spécial. Ce qu’il fut certainement, c’est nabi, exerçant l’autorité au nom d’une inspiration directe. Comme tous les nabis, il dut se montrer opposé à la superstition de l’urim-tummim et à la confection des éphods d’argent plaqué. Sans doute, il ne fut pas exempt de fanatisme. Si l’on admet un des récits qui se formèrent sur son compte, son esprit n’aurait cependant pas manqué d’une certaine flexibilité ; nous l’y voyons, en effet, jouer un rôle des plus honorables, parce qu’il est très rare en politique. Selon ce récit, Samuel aurait fondé en Israël un régime contre lequel il avait les plus fortes objections, presque de l’antipathie : il aurait sacrifié ses intérêts et ceux de sa famille à une volonté de la nation qu’il tenait pour égarée. Mais nous allons voir qu’une telle manière de présenter les choses est toute fictive et qu’elle vient de la philosophie de l’histoire que s’étaient faite, après la victoire du prophétisme, les théocrates exaltés ou, si l’on veut, les iahvéistes conséquents. |
[1] Aujourd’hui Nébi-Samouïl.
[2] Juges, XX, 1, 3 ; XXI, I, 5, 8.
[3] Robinson, I, p. 457 et suiv.
[4] Juges, XX, 1 ; XXI, 5, 8.
[5] I Samuel, ch. I, II, III, surtout III, 21. Le passage Genèse, XLIX, 10, douteux.
[6] Juges, XXI, 19 ; I Samuel, I, 3, 7, 9, 21 et toute la suite, en se défiant de la rédaction tardive, qui entraîne de fausses assimilations avec le temple. Notez encore I Samuel, II, 11-17, 18 et suiv., passages qui ne peuvent guère être allégués comme autorités pour la haute antiquité.
[7] Juges, ch. XX et XXI ; I Samuel, VII, 5 et suiv.
[8] I Samuel, II, 12 et suiv.
[9] Inscr. de Mésa, lignes 12-13,18.
[10] I Samuel, VI, 1 et suiv. Le passage I Samuel, XIV, 18, est un texte sûrement altéré. Comparez le grec. Il faut lire רופא. La faute a entraîné une glose erronée.
[11] I Samuel, IX, 6 et suiv. Comparez Nombres, XXII, 7.
[12] Navoth. I Samuel, XIX, 18 et suiv. Cf. II Rois, VI, 1.
[13] Hébel nebiim, une corde de prophètes, I Samuel, X, 5, 10.
[14] I Samuel, XIX, 23-24.
[15] I Samuel, XIX, 24.
[16] אכוהה, faire le prophète, agir en prophète, être fou.
[17] I Samuel, X, 6 et suiv., XIX, 18 et suiv. La ressemblance qu’il y a entre le prophétisme du temps de Samuel et le prophétisme du temps d’Élie, à trois cents ans d’intervalle, fait qu’on se demande si le tableau du premier n’est pas un décalque rétrospectif du second. Sans repousser une pareille idée, il semble qu’il ne faut pas trop s’y arrêter.
[18] Selon la scolie I Samuel, IX, 9, le mot nabi serait postérieur à roé. C’est bien douteux.
[19] I Samuel, IX, 19 ; X, 2 et suiv.
[20] Nombres, XXIV, 3-4.
[21] I Samuel, IX, 19 et suiv. ; X, 2 et suiv.
[22] I Samuel, XII, 16 et suiv.
[23] Aujourd’hui Er-Ram, à une lieue au nord de Jérusalem. Voyez Robinson, I, p. 458-459 ; II, p. 7 et suiv.
[24] Cf. Cantique de Débora, v. 8, en tenant compte des doutes exprimés ci-dessus.
[25] I Samuel, VII. Rite analogue, Juges, XX, 21.
[26] I Samuel, X, 25.
[27] La façon dont est racontée l’érection de l’Ében-ézer (I Samuel, VII, 12) semble supposer encore un usage rare de l’écriture.
[28] I Samuel, x, 25 est un texte de peu de valeur. Il appartient aux parties les plus faibles de l’histoire de Samuel. L’expression הכלטה טפשט (I Samuel, X, 25) ne désigne pas une constitution ou régie de la royauté. C’est bien plutôt le morceau transcrit ch. VIII, 9 et suiv., que Samuel est censé vouloir conserver, pour que l’on voie un jour combien il a eu raison dans ses prédictions contre la royauté. Le sens de ךלטה טפשט est le caractère d’un roi, le type d’un roi. Comparez Juges, XIII, 12 ; XVIII, 7 ; II Rois, I, 7, et l’expression fréquente טפשטכ.
[29] Traité des Éléens et des Hèréens. Corpus inscr. gr., n° 11.
[30] C’est le sens exact du mot sépher.
[31] Famille de Saül ; mais composés de Baal et de Milik.
[32] I Samuel, VII, 17.
[33] I Samuel, XVI, 2 et suiv.
[34] I Samuel, IX, 10 et suiv., partie fort ancienne, analogue au Livre des Juges.
[35] Sans doute Rama.
[36] Comparez l’étrange récit des sacrifices de Béthel. I Samuel, X, 3 et suiv.
[37] I Samuel, X, 3.
[38] Plus tard, on voulut qu’il eût été nazir. Les Chroniques en font un lévite. La distinction des anciens récits et des légendes modernes est assez facile à faire en ce qui concerne Samuel.