HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL

TOME PREMIER

LIVRE PREMIER. — LES BENI-ISRAËL À L’ÉTAT NOMADE JUSQU’À LEUR ÉTABLISSEMENT DANS LE PAYS DE CHANAAN

CHAPITRE IX. — RELIGION DES BENI-ISRAËL.

 

 

Une religion sans dogme, sans livre et sans prêtre, est forcément très ouverte aux influences du dehors. Aussi les anciens Hébreux admettaient-ils, avec une facilité que les hommes graves blâmaient énergiquement, les rites des peuples voisins. L’usage d’envoyer des baisers d’adoration au soleil et à la lune les frappait d’étonnement ; ils étaient tentés de l’imiter[1]. Les lieux saints des Chananéens surtout leur inspiraient un respect mêlé de crainte. La ville chananéenne de Luz avait un endroit que la croyance populaire entourait de terreurs et de visions. On le considérait comme la porte du ciel, comme le pied d’un vaste escalier ou pyramide à gradins (sullam), qui de la terre s’élevait jusqu’au ciel[2]. Les élohim occupaient le sommet ; leurs messagers montaient et descendaient sans cesse, mettant la terre en communication avec le monde supérieur. Les anciens patriarches hébreux eurent une grande vénération pour ce lieu ; ils l’appelaient comme tout le monde, Béthel, c’est-à-dire maison ou temple de Dieu[3]. Luz, outre son sullam, possédait un de ces cippes ou ansab oints d’huile, dressés par des adorateurs inconnus, mais que les nouveaux venus tenaient pour aussi sacrés que s’ils les avaient élevés. Les Israélites adoptèrent le cippe de Béthel, comme plus tard Mahomet fut forcé d’adopter la Caaba. On prétendit que la stèle en question avait été élevée par le patriarche Jacob[4] ; ce qui fit de cet endroit le premier sanctuaire de la Palestine. Le Dieu de Béthel fut considéré comme le maître spécial du pays ; il fut censé en disposer comme d’un bien qui lui appartenait ; plus tard, on l’identifia avec Iahvé, et l’on supposa que le peuple israélite avait reçu de ce puissant Dieu local une donation en forme, constituant son titre à la possession de la Palestine[5]. Il était admis que chaque peuple tenait de son dieu la terre dont il était propriétaire ; il est vrai que souvent ce même dieu prenait la terre des autres pour la donner à son peuple favori[6].

Une masse est toujours idolâtrique, et les puritains du clan israélite avaient fort à faire pour empêcher les gens peu éclairés, surtout les femmes, de pratiquer les superstitions araméennes et chananéennes. Le principal abus était celui des teraphim, sortes d’idoles, probablement en bois sculpté, qu’on portait avec soi et qu’on envisageait comme des espèces de dieux Lares et d’oracles domestiques[7]. Les sages protestaient contre ces folies. Le nom de Iahou ou Iahvé, équivalent de El, était sûrement fort respecté ; cependant les sages, en ces temps très anciens, semblaient voir un danger dans ce nom propre, et y préféraient les noms de El, de Élion, de Saddaï, d’Élohim. Le nom d’Abir Iakob, le Fort de Iakob[8], fut longtemps affectionné et devança, dans l’usage vulgaire, le nom de Iahvé.

L’offrande des prémices, et par conséquent des premiers-nés, à la Divinité fut une des idées les plus anciennes des peuples dits sémitiques. Moloch et Iahvé, en particulier, étaient conçus comme le feu qui dévore ce qui lui est offert, si bien que donner à Dieu, c’était donner au feu à manger. Ce qui était mangé par le feu était mangé par Dieu. Ainsi d’horribles malentendus s’établirent. Moloch fut un affreux taureau de feu[9] ; offrir les premiers-nés à Moloch, ce fut les offrir au feu, soit qu’on les laissât brûler, soit qu’on se contentât de leur faire traverser la flamme.

La conséquence de ces hideuses chimères était le sacrifice humain sur une échelle si effroyable, que très vite l’idée d’une substitution se présenta. Le premier-né était racheté par un animal ou par une somme d’argent[10]. C’est ce qu’on appelait l’argent des vies[11]. Le sage roi d’Our-Casdim paraît avoir dû une partie du respect religieux dont on l’entoura au fait d’avoir immolé un chevreau à la place de son fils, dans une circonstance qui réclamait le sacrifice de ce dernier. Le fait d’immolations réelles ne fut point rare chez les Phéniciens[12], surtout chez les Carthaginois[13]. Les Hébreux ou Térachites se souillèrent aussi quelquefois de cette abomination[14]. Dans les cas de danger pressant, en Phénicie, à Carthage, au pays de Moab, les souverains et les grands faisaient, au cruel préjugé populaire, le sacrifice d’une personne chère ou de leurs fils aînés. Nous en voyons un exemple frappant chez les Moabites, vers les temps d’Élie et d’Élisée. L’exemple de Jephté et la légende sur le sacrifice d’Abraham montrent que les Beni-Israël ne furent pas plus exempts que leurs congénères de ce rite odieux.

Nous croyons que la dangereuse idée de l’offrande des premiers-nés ne porta ses fruits qu’à l’époque nationale, quand le peuple fut établi en Chanaan et que Iahvé fut son dieu local, comme Camos était le dieu local de Moab. La religion nationale est toujours la plus sanguinaire. Dans l’élohisme primitif, de telles monstruosités étaient condamnées, et, chez les nomades, elles durent être extrêmement rares. Parmi les pratiques païennes que Job réprouve, les sacrifices humains ne figurent pas, sans doute parce que, dans son monde, ce mal n’existait guère. En tout cas, l’effort civilisateur des prophètes israélites réussit, dès une époque fort ancienne, à faire substituer au rite sanglant l’inoffensive offrande des premiers-nés du troupeau. Un rachat, mal expliqué, représenta la primitive immolation de ce qui ouvre la matrice[15]. Le Dieu d’Abraham eut toujours pour caractère d’avoir une forte aversion pour les sacrifices humains. Les horribles sacrifices d’enfants, qui furent la honte du VIIe siècle avant J.-C., demeurèrent inconnus, ce semble, à la tente patriarcale.

Les civilisateurs cherchaient déjà, par des pratiques bien entendues, à étendre la culture, à restreindre la barbarie. Il s’agissait de faire l’éducation du corps en même temps que celle de

Une des causes de saleté physique et morale était l’habitude de manger des charognes, des bêtes malsaines. La distinction des animaux purs et impurs est très ancienne, bien que la liste des animaux défendus n’ait été dressée que bien plus tard et ait varié[16]. Le porc, très sujet en Orient à la trichinose, figura tout d’abord parmi les viandes les plus mal notées. Une prescription que suivaient tous les gens qui avaient la crainte du mal était de ne pas boire de sang et d’éviter de manger de la viande non saignée[17]. Le sang était considéré comme l’élément constitutif de la personne. C’était un principe que l’âme est dans le sang ; si bien que, s’assimiler le sang d’un être, c’était l’absorber, le manger lui-même.

Parmi les observances qui, sous le couvert des religions sémitiques, ont fait le tour du monde, et qui paraissent remonter à la période térachite, il faut placer, à ce qu’il semble, la circoncision. Le système constant du narrateur élohiste est de faire remonter la circoncision aux temps anté-mosaïques[18], et sa raison pour cela a été probablement l’observation juste que la plupart des peuples térachites pratiquaient la circoncision, bien que d’une manière moins régulière que les Beni-Israël[19]. Les populations de la Syrie et de l’Arabie, en particulier, pratiquaient l’opération bien avant l’islam. Les anciens Grecs en firent la remarque ; seulement ils se trompèrent en croyant que l’origine unique de cet usage était l’Égypte[20]. Quant aux Israélites, ils ne placent jamais les Moabites, les Édomites dans la classe des garélim ou incirconcis[21]. Cette qualification était anciennement par eux réservée aux Philistins[22], qui étaient certainement des Crétois ou des Cariens.

A l’origine, cet usage n’eut ni la généralité ni la signification religieuse qu’on lui donna plus tard. C’était une opération que beaucoup de tribus pratiquaient et qui avait sa raison physiologique[23]. Sans cette opération, certaines races de l’Orient seraient condamnées à une demi-impuissance et à de fâcheuses impuretés[24]. Souvent, l’opération se faisait avant le mariage[25]. Le jeune homme s’appelait alors hatan damim, fiancé sanglant[26]. Quelques tribus arabes ont encore aujourd’hui le même usage[27]. Chez d’autres tribus, la circoncision était une fête annuelle ; on la pratiquait le même jour sur tous les adolescents nés la même année. C’était pour eux l’introduction dans la vie sexuelle, qui jusque-là leur avait été fermée ; les opérés, à partir de ce jour couraient les femmes et avaient droit de se marier[28]. Mais une telle manière de procéder avait de très grands inconvénients. Comme l’opération est bien plus grave pour les adultes que pour les enfants[29], la circoncision des enfants devint de règle. On fut conduit en cela par des raisonnements analogues à ceux qui ont fait décréter de nos jours l’instruction obligatoire. On vit, non sans quelque raison, une faute des parents dans le fait de refuser à l’enfant un service sans lequel il sera toute sa vie un estropié et qui plus tard ne pourra être suppléé que d’une façon très pénible.

Le mot de garel, indiquant l’état de nature des organes[30], devint bientôt synonyme de souillé, et ce fut une grosse injure, surtout à l’adresse des Philistins[31]. L’opération de l’ablation de la gorla prit une signification hiératique, et, comme il arrive d’ordinaire en pareil cas, on ne distingua plus l’accessoire sacramentel du principal. Dans des temps très anciens, l’opération s’était faite avec des couteaux de silex, parce que l’on ne possédait pas de lames de métal. On crut longtemps que le couteau de silex était de rigueur dans l’opération, et l’on continua de s’en servir, même après la diffusion des métaux[32]. On oublia surtout la raison originelle de l’opération. Des races qui n’en avaient physiologiquement nul besoin s’y assujettirent, et y virent une initiation religieuse, une purification. La circoncision, en un mot, de précaution utile en certains cas, devint une pratique censée bonne pour tous, puis une pratique obligatoire pour tous. Rien de plus ordinaire dans l’histoire des religions. Une prescription qui a eu sa cause locale et individuelle devient, dès qu’elle est sacrée, une prescription universelle ; on la conserve dans des climats et chez des peuples qui n’en ont nul besoin.

L’islamisme aggrava l’erreur du judaïsme. Une coutume, indiquée pour quelques races de l’Orient autrement conformées que nous, se répandit chez des races pour lesquelles elle avait plus d’inconvénients que d’avantages. L’idée que les peuples non soumis à cette opération offraient un caractère d’impureté et qu’il fallait éviter tout commerce avec eux fut surtout fâcheuse ; elle porta les juifs à des actes d’intolérance tout à fait choquants[33], dont on se vengea par des plaisanteries. Ils avaient fait une injure de longus[34] ; on leur rendit en injure l’épithète de curtus.

L’adoption de cet usage par les Israélites peut donc être considérée comme une très grande faute historique. La circoncision fut, dans la vie religieuse d’Israël, un acte contradictoire à sa vocation et qui faillit lui faire manquer sa fonction providentielle. Les rigoristes l’exploitèrent dans le sens de la séquestration absolue. Quand le génie de la propagande et le rêve d’une religion universelle pour le genre humain devinrent l’idée dominante d’Israël, la circoncision fut l’obstacle capital. Elle fut sur le point de tout faire échouer. Si saint Paul ne l’eût point emporté dans sa lutte contre Jacques, le christianisme, c’est-à-dire le judaïsme universaliste, n’aurait eu aucun avenir.

Comme tous les peuples primitifs presque sans exception[35], les hébreux croyaient à une sorte de dédoublement de la personne, à une ombre, figure pâle et vide, qui, après la mort, descendait sous terre, et, là, dans des espèces de salles sombres, menait une vie triste et morne[36]. Ce sont les Mânes des Latins, les Necyes des Grecs. Les Hébreux les appelaient Refaïm, mot qui paraît avoir le sens de fantômes, et se rapproche de l’emploi de heroes[37], signifiant à la fois les héros et les morts. Le séjour de ces pauvres épuisés s’appelait le scheol. On le concevait sur l’analogie des tombeaux de famille, où les cadavres reposaient côte à côte, si bien que descendre au scheol était synonyme d’aller rejoindre ses pères[38]. Les morts vivaient là sans conscience, sans connaissance, sans mémoire, dans un monde sans lumière, abandonnés de Dieu[39]. Nulle récompense, nul châtiment. Dieu ne se souvient pas d’eux. Les gens un peu éclairés voyaient bien qu’une telle existence ressemblait beaucoup au néant. La plupart, cependant, songeaient à se procurer un bon gîte, un lit commode pour le temps où ils seraient chez les Refaïm. On aimait surtout à se figurer qu’on y serait avec ses ancêtres, causant et reposant avec eux[40]. Les Chananéens semblent avoir été plus préoccupés que les Hébreux de ces sortes d’imaginations[41]. On dirait que les sages Hébreux prirent des précautions pour que la masse ne versât pas dans ces idées, que, d’ordinaire, le peuple affectionne. Les descentes aux enfers, les pérégrinations à travers les cercles de l’autre vie, comme celles qui préoccupaient les Assyriens et les Égyptiens, leur paraissaient des impiétés[42].

Tout cela venait de la profonde séparation que la conscience hébraïque établit tout d’abord entre l’homme et Dieu. Chez l’Aryen, les Pitris, les ancêtres, sont des dieux et par conséquent immortels. En Égypte, le mort devient un Osiris, un esprit divin, éternel. Le patriarche hébreu trouvait de telles idées hautement messéantes. Dieu seul est éternel ; un être éternel serait dieu. L’homme est essentiellement passager. Il vit quelques jours, puis disparaît pour jamais. Il y a sans doute des hommes très vertueux, des amis de Dieu, que Dieu prend, enlève pour qu’ils soient avec lui[43]. Mais, à part ces élus, le sort de l’homme est la disparition dans l’oubli. Il n’a pas à se plaindre, dès qu’il lui est échu un bon lot de jours, s’il a des enfants qui ‘continuent sa famille, si, après sa mort, son nom est prononcé avec respect à la porte de son village[44]. A défaut de tout cela, un iad, un cippe portant son nom, est encore une consolation, maigre il est vrai[45] ; mais qu’y faire ? Il n’y en a pas de meilleure.

Les conséquences latentes d’une telle conception de la vie étaient que la justice de Dieu s’exerce uniquement ici-bas ; ce qui devait amener l’honnête patriarche à d’étranges étonnements. Le livre de Job ne sera écrit que dans mille ans ; mais, dès l’âge antique où nous sommes, il a dû être pensé. A la vue d’un scélérat heureux, d’un juste éprouvé, le sage ne savait que dire. Mais le monde était simple encore, et les solutions qui plus tard furent tenues pour insuffisantes étaient acceptées comme rendant compte tant bien que mal du gouvernement providentiel de l’univers.

On croyait, en effet, que le mal produit le mal par lui-même et entraîne fatalement le châtiment[46], même quand on viole la loi involontairement. Le péché et l’erreur sont choses indiscernables[47]. La famille surtout est une chose si sacrée, que l’atteinte portée au lien conjugal par ignorance entraîne la mort et les plus affreux malheurs[48]. Le bien, au contraire, est récompensé par une longue vie et une nombreuse postérité[49]. Cela se fait en quelque sorte de soi-même. Dieu tue celui qui fait certaines actions particulièrement condamnables[50]. La vie est un bien, une faveur de Dieu. La longévité est la récompense du juste. L’homme irréprochable peut être éprouvé ; mais Dieu le venge ; il voit les enfants de ses enfants jusqu’à la quatrième génération ; il meurt à cent vingt ans, rassasié de jours[51].

 

 

 



[1] Job, XXXI, 26 et suiv.

[2] Genèse, XXVIII, 19, 13 : Sur le sens de סלם, comparer Inscription de Palmyre, n° 11 (Vogüé).

[3] Genèse, XII, 8 ; XIII, 3 ; XXVIII, 10-22 ; XXXI, 13 ; XXXV, 1 et suiv. Tous ces passages de l’histoire de Jacob sont fortement polythéistes.

[4] XXVIII, 19. Ce n’est pas la pierre, c’est le lieu que Jacob appelle Béthel. Le rapprochement avec bétyle (Sanchoniathon) reste douteux.

[5] Genèse, XIII, 3-4 ; XXVIII, 13-16, 20, 21.

[6] Juges, XI, 21, et en général tout le message supposé de Jephté.

[7] Genèse, XXXI, 19, 30, 34 (comparer Genèse, XXXV, 2, 4) ; Juges, XVIII, 4 et suiv. (comparer XVII, 5) ; I Samuel, XIX, 13, 16.

[8] Bénédiction de Jacob, morceau très ancien, Genèse, XLIX, 24.

[9] Diodore de Sicile, XX, XIV, 6.

[10] Nombres, XVIII, 15 et suiv.

[11] II Rois, XII, 5.

[12] Sanchoniathon, p. 36 (Orelli).

[13] Corpus inscr. semit., n° 171, 194.

[14] Fait de Mésa, II Rois, III, 27. Comparer Diodore de Sicile, XX, XIV.

[15] Livre de l’alliance, Exode, XXII, 28. Comparer le passage élohiste Exode, XIII, 2, 11 et suiv. L’expression הוכעה (verset 12) est l’expression qu’on emploie partout ailleurs pour exprimer l’acte de faire passer par le feu les enfants en l’honneur de Moloch. Voyez II Rois, XII, 3 ; Gesenius, Thes., p. 985.

[16] Liste Lévitique et liste deutéronomique.

[17] I Samuel, XIV, 32. et suiv., texte ancien, faisant partie d’un ensemble où les prescriptions de la Thora proprement dite sont ignorées.

[18] Genèse, ch. XVII ; XXI, 4 ; XXXIV, 15 et suiv.

[19] Circoncision d’Ismaël, Genèse, XVII, 23, 25 et suiv. Cf. Jos., Ant., I, XII, 2.

[20] Hérodote, II, 30, 36, 37, 104 ; Diodore de Sicile, I, XXVIII, 3 ; III, XXXII, 5 ; Agatharchide, De mari Erythr., 61 ; Strabon, XVI, IV, 17 ; XVII, III, 5. Comparer Jos., Ant., VIII, X, 3 ; Contre Apion, I, 22 ; Épiphane, Hær. I, 33 ; IX, 30 ; Origène, Comment. in Genèse, 10 ; Eusèbe, Præp. evang., VI, 11 ; Sozomène, H. E., VI, 38 ; Philostrate, H. E., III, 4 ; Schahristani, trad. Haarbrücker, II, 354. — Par contre, voir Jos., Ant., XIII, IX ; 1, XI, 3 ; Vita, 23. La circoncision était pratiquée, mais non obligatoire, en Égypte. Les momies royales dont les parties génitales n’ont pas été enlevées, sont souvent incirconcises. Une statue de Boulaq de la Ve dynastie est circoncise. [Note de M. Maspero].

[21] Jérémie, IX, 25, ne prouve rien dans la question.

[22] Iasar, dans II Samuel, 1, 20 ; Juges, XIV, 3, et, en général, livres des Juges et de Samuel. Les Chananéens étaient pour la plupart incirconcis, Genèse, XXXIV. Sanchoniathon (Orelli) p. 36, a bien peu de valeur. L’idée d’un lien entre le sacrifice du premier-né et la circoncision est tout à fait superficielle.

[23] Philon, De circumcisione, Opp., II, 210 et suiv.

[24] Quia pueris præputium apud eos multe longius est quam apud nos, quod in re venerea multum nocet. J. de Thévenot, Voyages, I, ch. XXXII ; Niebuhr, Descr. de l’Arabie, p. 69 ; Winer, Bibl. Realw., I, p. 159. La racine arabe signifie être trop long, et n’a aucun sens religieux ou irréligieux.

[25] Genèse, XXXIV, partie élohiste.

[26] Exode, IV, 9.5 et suiv. Sur l’équivoque du mot arabe signifiant à la fois circoncire, gendre, beau-père, voir Stade et Wellhausen, endroits cités ci-après ; Gesenius, Thes., p. 539.

[27] Wellhausen, Prol., p. 360.

[28] Stade, Zeitschrift für die alttest. Wiss., 1885, p. 135 et suiv. (d’après Ploss).

[29] Genèse, XXXIV, 24 et suiv.

[30] Il est remarquable qu’on n’a jamais désigné en hébreu l’incirconcis par la négation de la circoncision.

[31] II Samuel, I, 20.

[32] Exode, IV, 25 ; Josué, V, 2 et suiv. ; Hérodote, II, 86. En Abyssinie, cet usage dure encore. Ludolf, Hist. œth., I, 21.

[33] Circoncisions forcées du temps des Asmonéens ; idée que les alliés d’Israël doivent être circoncis. Cf. Sanchoniathon (Orelli), p. 36.

[34] C’est le sens de לוע.

[35] Réville, Relig. des peuples non civilisés, t. 1er, p. 67 et suiv. ; t. II, p. 89 et suiv., 203 et suiv.

[36] Inscription d’Esmunazar, Corpus inscr. semit., 1re partie, n° 3 ; inscr. de Tabnith, Acad. des Inscr. et Belles-lettres, 24 juin 1887.

[37] Heroopolis = fables typhoniennes ; Vallée des Refaïm ou des Héros = fables de la mer Morte.

[38] Genèse, XV, 15 ; XXXV, 29.

[39] Ps., VI, 6 ; LXXXVIII, 6 et suiv. ; CXV, 17, 18 ; Isaïe, XXXVIII, 18 et suiv. ; Job, XIV, 21, 22.

[40] Genèse, XXV, 8 ; XXXV, 29 ; XLIX, 29 ; Nombres, XX, 26 ; Juges, II, 10 ; I Rois, XIII, 22 ; II Rois, XXII, 20 ; Ézéchiel, XXXII, 18 et suiv.

[41] Inscriptions d’Esmunazar et de Tabnith, textes inappréciables, parce qu’ils nous donnent la mesure des raisonnements d’un rafa.

[42] Ajoutons que les Égyptiens et les Assyriens paraissent avoir eu, successivement ou simultanément, les deux conceptions, celle d’un scheol triste et morne, et celle d’une vie ultérieure pleine de récompenses et d’expiations. Maspero, dans la Revue de l’hist. des relig., 1885, t. XIII, p. 123 et suiv. ; Études égyptiennes, t. I, p. 185-190.

[43] Hénoch : Genèse, V, 22. Encore cette légende parait-elle d’origine babylonienne.

[44] Ruth, IV, 10, 14.

[45] Isaïe, LVI, 5.

[46] Équivoque des mots לטע, אוש, etc., signifiant en même temps le mal et la peine. Genèse, XLII, 21, 22, 28 ; II Samuel, XIV, 9 et suiv. ; Isaïe, V, 18.

[47] Étudier bien les nuances du verbe אטח.

[48] Genèse, XII, 17 et suiv. ; XVIII ; XIX ; XX, 6 ; XXVI, 10.

[49] Exode, I, 21.

[50] Genèse, XXXVIII, 7, 10.

[51] Job, dernier verset. De même pour Tobie, pour Judith.