HISTOIRE DU PEUPLE D’ISRAËL

TOME PREMIER

LIVRE PREMIER. — LES BENI-ISRAËL À L’ÉTAT NOMADE JUSQU’À LEUR ÉTABLISSEMENT DANS LE PAYS DE CHANAAN

CHAPITRE V. — ANTIQUE INFLUENCE BABYLONIENNE.

 

 

En général, une grande civilisation organisée, autour de laquelle rôdent des barbares ou des nomades, exerce sur ces populations deux influences contraires. Elle les attire et les repousse à la fois. Elle les attire par les mille avantages qu’une civilisation active offre à de pauvres gens aux abois. Elle les repousse par un air de dureté et d’immoralité. C’est le sentiment des Arabes d’Algérie, qui, tout en reconnaissant la supériorité matérielle de la société française, n’ont pour elle que du dégoût, la trouvant dénuée de principe supérieur et outrageuse pour la liberté d’un galant homme, lequel ne doit pas souffrir d’être ainsi immatriculé, embrigadé, numéroté. Depuis que la civilisation l’a emporté dans le monde, cette manière de voir ne peut que perdre les familles humaines qui s’y renferment. Mais, à l’origine, un tel sentiment fut souvent préservateur et conservateur. La tente sémitique y gagna de rester pure de bien des abominations, restes de la bestialité primitive, et des aberrations qui accompagnèrent les premiers délires de la conscience naissante. L’honnêteté avait alors plus de valeur qu’aujourd’hui, pour l’œuvre générale du progrès. C’était une pauvre petite plante, nulle part acclimatée, partout menacée, sans laquelle la culture humaine ne pouvait réussir. Tout ce qui la protégeait servait au bien de la véritable civilisation.

D’ordinaire, les hordes nomades que nous avons montrées portant avec elles, dans leur simple attelage de pasteurs, un principe moral élevé, côtoyaient les sociétés déjà établies, sans s’y mêler. Ces petits groupes de simples gens éprouvaient, devant ce qu’ils ne comprenaient pas, une sorte d’horreur. L’Égypte, l’Assyrie surtout étaient pour elles des abîmes insondables. Le nombre énorme des esclaves et des fonctionnaires devaient les révolter. Les constructions gigantesques leur paraissaient de pures folies, des actes d’orgueil. Le plus souvent, cependant, l’attraction finissait par l’emporter. Là tribu acceptait certaines conditions de l’autorité, et cherchait sa subsistance dans les interstices d’une plus grande société. Il faut, remarquer que ces anciennes civilisations n’étaient pas aussi compactes que les nôtres ; elles avaient des vides intérieurs, où le nomade pouvait trouver place et qui semblaient même l’appeler. C’est ainsi que l’Égypte a toujours attiré les Arabes et leur a fait place dans son réseau administratif, en, apparence si serré. La population de la Babylonie paraît avoir été peu dense[1] ; des bandes de pasteurs pouvaient y occuper une place analogue à celle des bédouins d’aujourd’hui en Syrie et en Égypte, ou des Ziganes dans les pays où il y en a le plus.

Parmi les Sémites nomades qui passaient d’Arabie dans les contrées plus favorisées qui avoisinent la Méditerranée, les uns arrivaient directement d’Arabie, d’autres, arrêtés par le grand désert, faisaient le tour le long de l’Euphrate et débouchaient en Syrie à la hauteur de Maboug et d’Alep, après avoir fait en terre babylonienne un séjour plus ou moins prolongé. Ce séjour laissait chez eux des traces profondes. La langue dominante de la Babylonie était déjà depuis longtemps l’idiome sémitique qu’on appelle assyrien. Il est douteux que les tribus de langue hébraïque ou araméenne pussent le comprendre. Mais la civilisation que ces tribus avaient sous les yeux, pendant qu’elles erraient dans les grands marais de l’Euphrate, était parlante, si j’ose le dire, même pour ceux qui n’entraient pas dans le mystère compliqué de ses écritures sacrées.

Babylone, depuis des siècles, était un phare plus brillant encore que l’Égypte, au milieu d’une profonde nuit. On ne saurait dire avec précision à quelle race appartenaient les créateurs de cette civilisation aussi antique que celle de l’Égypte et d’un caractère non moins original. Ce n’étaient ni des Sémites, ni des Aryens. Le nom de Touraniens est vague et douteux. L’application à ce vieux monde des noms de Couschites et de Céphènes est pleine d’arbitraire. La langue qu’on y parlait ne s’est pas révélée. Se cache-t-elle derrière l’écriture non comprise encore des inscriptions dites accadiennes ou sumériennes ? On l’ignore. Il parait, cependant, que la première impression des assyriologues fut la vraie[2]. L’hiéroglyphisme assyrien, origine de ce qu’on appelle l’écriture cunéiforme, a été créé pour une langue qui n’était ni sémitique, ni aryenne. C’est à une époque postérieure qu’il fut employé pour écrire des idiomes sémitiques et aryens.

A la création de l’hiéroglyphisme assyrien fut essentiellement connexe la création de toute une discipline qui a eu, dans l’histoire de l’esprit humain, un rôle de premier ordre. L’Assyrie eut, dès une époque reculée, des castes de savants et de prêtres. Elle créa l’arithmétique, la géométrie, le calendrier, l’astronomie ; elle organisa la vie humaine, en fondant la semaine, le sabbat. La science rationnelle était née. Une foule de données métrologiques, qui s’imposent encore à nous et que n’ont pu modifier même les grandes innovations de la Révolution française, étaient fixées. Les sept planètes avaient donné leurs noms aux sept jours de la semaine, et le septième jour revêtait un caractère spécial qui le destinait au repos[3]. Les divisions du cercle et du temps étaient ce qu’elles sont aujourd’hui pour, tous les peuples. Une vaste littérature d’un caractère mythico-scientifique avait la prétention de raconter l’origine du monde et de l’humanité. D’interminables histoires de dieux et. de géants charmaient l’imagination populaire[4]. Mais un esprit des plus singuliers se mêlait à tout cela. Ce n’était pas la mythologie naïve, se jouant dans les mille équivoques des mots et suivant à perte de vue les capricieuses fusées des métaphores ; c’étaient déjà des velléités d’hypothèses scientifiques, partant d’observations vraies, généralisant parfois avec un rare bonheur, et exprimant les premières aperceptions de la raison en formules qui nous paraissent ambitieuses, depuis que nous avons appris à ne procéder dans la recherche des causes que par la méthode analytique.

En somme, déjà l’esprit humain, sur ce poste avancé de son développement, avouait obscurément la prétention d’expliquer l’origine du monde sans l’intervention des dieux. La génération spontanée, conclue d’une façon trop sommaire, était le dogme fondamental de la science babylonienne[5]. Le monde[6] est sorti du chaos, d’un abîme profond (Tiamat), d’une boue féconde conçue sur le modèle des grandes alluvions que forment l’Euphrate et le Tigre, en réunissant leurs eaux. De ce chaos humide, vivifié par un vent amoureux, émergèrent successivement des créations plus ou moins discordantes, qui disparurent pour faire place à des êtres mieux harmonisés, et enfin à l’homme.

Le séjour de cette primitive humanité était la basse Chaldée, conçue comme un paradis, point de départ de tous les fleuves[7], avec l’arbre sacré de la vie au centre[8]. Dix grands règnes mythiques, embrassant chacun des milliers d’années, se partageaient la durée de cet âge primordial, pendant lequel des hommes divinisés bâtissent les premières villes, inventent les arts, posent les conditions de la vie civilisée[9].

Un déluge, auquel n’échappait qu’un seul homme enfermé dans un navire, avec celles des espèces animales appelées à se reproduire, séparait l’âge mythique d’un âge héroïque, rempli par des histoires de géants, issus du commerce de démons incubes avec des femmes. L’origine de Babylone et de Ninive était rattachée à cette race de géants, dont le plus célèbre était le chasseur Mérodak ou Nemrod, qui étranglait un lion en le serrant contre sa ceinture[10]. Les collines de briques servant de substruction aux temples de Babylone, et surtout le gigantesque Borsippa, la tour des langues, devenaient le sujet de légendes innombrables, que chaque génération altérait selon son génie.

Un autre centre de légendes, au sud de Babylone, était l’antique ville d’Ur[11], avec son roi mythique le Père Orham, conçu comme un fondateur, un législateur pacifique et saint[12]. C’est la localité la plus archaïque de la Babylonie ; les textes qu’on en tire représentent la forme encore linéaire de l’écriture dite cunéiforme[13]. Les rois d’Ur sont la plus ancienne dynastie babylonienne connue. Une colline de briques marque l’emplacement du temple principal. Ur, ou, comme l’appelaient les Hébreux, Our-Casdim, peut être tenue pour le premier centre de la civilisation babylonienne ou chaldéenne.

Toutes les grandes villes de cette région marécageuse où l’Euphrate et le Tigre se confondent avaient ainsi leurs légendes divines, remontant à une haute antiquité. Érech[14] égalait Ur en noblesse et en importance religieuse[15]. Les sculptures, récemment découvertes, de Tello[16] nous présentent le monde de la basse Chaldée primitive sous l’aspect le plus original et le plus frappant.

Ces villes étranges d’Ur, d’Érech, de Babel, de Tello, faisaient sur les Sémites nomades venus d’Arabie la plus vive impression. Ces pyramides énormes, dont le but leur échappait, engendraient des fables sans fin[17]. Le nomade, comme le barbare, ne comprend pas les grandes constructions ; il explique toutes les ruines colossales par des contes puérils[18]. La folle tour de Borsippa, en particulier, devait leur suggérer des réflexions bizarres ; la puissance de l’homme poussée à ce point n’est-elle pas une injure à Dieu ?

Les courses des nomades ne les entraînaient guère du côté du Tigre et de Ninive. Ils s’arrêtaient d’ordinaire dans la partie de la Mésopotamie appelée Paddan-Aram, et dont les principaux centres étaient Harran, Sarug, Edesse. Au point de vue de la civilisation, ce pays était une annexe de l’Assyrie, une sorte de Babylonie araméenne. On y parlait araméen, et cette circonstance eût suffi à elle seule pour introduire, dans les traditions de Babel et d’Ur, des changements considérables. Harran, d’ailleurs, paraît avoir été dès lors ce qu’elle resta jusqu’au XIIIe siècle du moyen âge, une ville de syncrétisme, où les mythes d’origine babylonienne subissaient toutes sortes de transformations. Le grand devin des légendes israélites, Balaam, est censé venir de là[19]. Harran, dans sa longue et si curieuse histoire, apparaît à toutes les époques comme une sorte de colonie et d’emporium des idées babyloniennes[20].

Les pasteurs trouvaient ici le cycle des idées chaldéennes sous une forme bien plus acceptable pour eux, recouvertes qu’elles étaient d’une sorte de surfrappe sémitique. Les noms des personnages caractéristiques, par exemple celui de la première femme (Havva, celle qui donne la vie), peut-être le nom du dieu Iahvé, se présentaient comme des mots araméens facilement intelligibles. Le héros du déluge devenait un homme aimé du ciel, nommé tantôt Hanok tantôt Noh. L’arche s’arrêtait sur les montagnes du pays d’Ararat (Arménie), tandis que, dans le texte assyrien, il n’est pas question de ce pays septentrional. Les gens du Paddan-Aram s’attachaient surtout à la légende du fabuleux Orham, roi d’Ur, et l’appelaient Aborham, Abraham[21], le Père-Orham, nom qui devait pénétrer jusque dans les couches les plus profondes de l’histoire mythologique, pater Orchamus[22]. Ces rois d’Ur étaient des espèces de patriarches, de rois pères[23]. Les Assyriens les représentaient fréquemment, et toujours dans des données qui conviennent à l’Abraham de la tradition, assis en un fauteuil, l’air bienveillant, sans nul appareil militaire. Le titre principal du Père-Orham, aux yeux de ses pacifiques adorateurs, était d’avoir substitué le sacrifice du chevreau aux sacrifices humains ; quelquefois même c’est à son fils qu’il substitue un chevreau[24]. Nous inclinons à croire que cet Orham est le personnage réel ou fictif qui a fourni le nom et quelques-uns des traits caractéristiques de l’histoire, d’Abraham. Cela est d’autant plus admissible que ces mythes d’Orkham étaient le plus souvent représentés sur de petits cylindres, sans grande valeur, qui circulaient entre les mains des nomades comme des talismans et devaient singulièrement faire travailler leur imagination[25].

Le mythe de Nemrod figure aussi dans les récits bibliques sous une forme particulièrement harranienne. Ce dieu chasseur resta jusqu’en plein moyen âge un des dieux de la ville de Harran[26]. En général, les emprunts à la Babylonie qui se remarquent dans les premiers chapitres de la Genèse ne sont pas de première main : ils ont traversé le Paddan ; c’est Babylone vue à travers Harran. Les noms des patriarches antédiluviens[27], répondant aux rois mythiques de Babylone, paraissent aussi des combinaisons harraniennes.

Les Sémites pasteurs qui erraient en ces parages entendaient tout cela[28]. Ils en étaient vivement frappés. Leur situation était celle de Mahomet, ne sachant ni lire ni écrire, en présence du christianisme et du judaïsme, chargés d’écritures. Tout se fit par la voie orale, par des récits populaires. La ressemblance des récits hébreux et des anciens récits babyloniens était du même ordre que la ressemblance du Coran avec la Bible et l’Évangile. Selon leur esprit évhémériste et opposé à la mythologie, les Sémites nomades simplifiaient ces vieilles fables, les aplatissaient en quelque sorte, les réduisaient au petit volume susceptible d’être transporté dans les bagages du nomade. Par le seul fait de passer entre les mains des populations araméennes ou des pasteurs errants, étrangers à l’écriture, ces épopées théogoniques prenaient un air enfantin. Le récit de la création devenait sobre ; le paradis se matérialisait ; sa topographie, à mesure qu’on s’éloignait de la basse Chaldée, prenait un air vague et contradictoire ; les rois mythiques, qui, selon les récits assyriens, régnaient des trois et quatre mille ans, deviennent des patriarches vivant huit et neuf cents ans. Cela paraissait moins difficile à admettre. Le déluge prend en même temps une signification morale ; c’est une punition. Les mythes sur l’origine de Babel revêtent une physionomie hostile ; Babel est une ville d’orgueil, un attentat contre Dieu. Ur, au contraire, a été un berceau primitif de sainteté.

Ainsi s’introduisit dans la tradition sémitique un élément capital. La base de la religion qui a été adoptée par le monde est l’élohisme simple et moral du pasteur sémite. Mais c’était là une base insuffisante. Il fallait, surtout en vue des siècles dégoûtés de la mythologie, une apparence d’explication de l’origine des choses, une cosmogonie à l’air sensé, positif, historique. Le mélange bizarre de science réelle et de fable que contenait le système chaldéo-hébreu le prédestinait à remplir cette lacune. Amoindris, serrés, sanglés, si j’ose le dire, sur le dos de la bête de somme du nomade, macérés pendant des siècles dans des mémoires sans précision et des imaginations comprimantes, les récits proto-chaldéens ont donné les douze premiers chapitres de la Genèse, et, dans la Bible, il n’est peut-être pas de partie qui ait eu plus de conséquence. L’humanité s’est figuré qu’elle avait là un récit historique des choses qu’elle voudrait le plus savoir, je veux dire son enfance, ses premiers progrès. Le bon sens très réel qui se cache au fond de ces symboles devait faire oublier leurs parties faibles. Ce qu’ils ont de mythologique devait servir de passeport à ce qu’ils ont de superficiellement raisonnable. Fixés d’abord par le génie hébreu en deux rédactions parallèles, puis fondus en un seul texte, les récits dont nous parlons sont devenus l’en-tête obligé de toute histoire sainte.

Par suite de l’étroit dogmatisme chrétien, ces pages à demi scientifiques furent, au moyen âge, un grave obstacle à l’éveil de l’esprit humain. On crut avoir dans l’œuvre des six jours toute la théorie de l’univers. De notre temps, le manque de critique habituel, en France et en Angleterre, aux savants qui ne s’occupent que des sciences physiques et mathématiques, a fait débiter sur ce sujet beaucoup d’enfantillages. Il ne faut pas oublier, néanmoins, que le chapitre Berésith a été de la science à son jour. Le vieil esprit babylonien y vit encore. La succession des créations et des âges du inonde, cette idée que le monde a un devenir, une histoire, où chaque état sort de l’état antérieur par un développement organique, était un immense progrès sur une plate théorie de l’univers, conçu comme un agrégat matériel et sans vie. La fausse simplicité du récit biblique, l’horreur exagérée qu’on y remarque pour les grands chiffres et les longues périodes, ont masqué le puissant esprit évolutionniste qui en fait le fond ; niais le génie des Darwin inconnus que Babylone a possédés il y a quatre mille ans s’y reconnaît toujours. La belle page : Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre, a été comme le froid mistral qui a épuré le ciel, comme le coup de balai qui a chassé de notre horizon les chimères qui l’obscurcissaient. Une volonté libre, comme celle qu’implique le mot créa, substituée à dix mille volontés fantastiques, est un progrès à sa manière. La grande vérité de l’unité du monde et de la solidarité absolue de tous ses membres, méconnue par le polythéisme, est au moins clairement aperçue dans ces récits, où toutes les parties de la nature éclosent par l’action de la même pensée et l’effet du même verbe.

Le pasteur nomade n’eût pas inventé ces étonnants récits ; mais il en a fait le succès. La cosmogonie chaldéenne n’aurait jamais conquis le monde sous la forme exubérante qu’elle avait dans les textes assyriens ; la simplification qu’en fit le génie sémitique se trouva juste ce qu’il fallait, à l’heure où l’esprit humain voulut des idées claires sur ce qu’on ne peut savoir clairement.

Tous les cas se retrouvent dans l’histoire de l’esprit humain. Cette fois, l’herbier desséché a été plus fécond que la prairie. Des monstruosités, qui seraient restées étouffées dans le fatras de l’Orient, sont devenues d’apparentes évidences. L’imagination nette et sobre d’Israël a fait ce miracle. Ce qui est grotesque dans Bérose a paru, dans les récits de la Bible, si vrai, si naturel, que notre crédulité occidentale y a vu de l’histoire, et a cru, en adoptant ces fables, rompre avec la mythologie.

 

 

 



[1] Les transplantations de populations faites par les rois d’Assyrie et de Chaldée semblent le prouver.

[2] Oppert, Expédition scientifique en Mésopotamie, t. II (Paris, 1859). Voir Journal des savants, mars 1859, p. 181 et suiv.

[3] Schrader, Die Keilinschriften und das A. T. (2e Aufl.), p. 18 et suiv. ; C. Smith, The assyrian eponym Canon, p. 19 et suiv.

[4] F. Lenormant, les Origines de l’histoire, t. Ier (1880).

[5] Bérose, Damascius, Agriculture nabatéenne, fragment découvert par Smith (en tenant compte des rectifications de M. l’abbé A. Quentin). Voyez Chwolson, Die Ssabier (Saint-Pétersbourg, 1856) ; Lenormant, op. cit., t. Ier, append., et Comment. sur Bérose (Paris, 1871) ; mes mémoires sur Sanchoniathon et sur l’Agriculture nabatéenne (Mém. de l’Acad. des Inscr. et Belles-lettres, t. XXIII, 2e part., et t. XXIV, 1re partie).

[6] Sur cette vieille cosmogonie et ses rapports avec le premier chapitre de la Genèse, voyez Lenormant et Schrader, ouvrages cités.

[7] Fr. Delitzsch, Wo lag das Parodies ? (Leipzig, 1881).

[8] Menant, Cylindres de l’Assyrie, p. 61 et suiv. ; Cylindres de la Chaldée, p. 189 et suiv. ; Lenormant, Origines de l’histoire, t. Ier, p. 74 et suiv.

[9] Comparez les fables phéniciennes conservées par Sanchoniathon, fables dont l’origine assyrienne n’est guère douteuse.

[10] Voyez Musée du Louvre, salle Assyrienne, n° 4 et 5. Cf. Schrader, op. cit., p. 92-93.

[11] Aujourd’hui Moqayyar, ou, comme l’on transcrit à tort, Moghayr. Voyez Schrader, op. cit., p. 129 et suiv. ; Loftus, Chald. and Sus., p. 127 et suiv. ; Menant, Bab. et la Chald., p. 71 et suiv. ; George Smith, Chald. Gen., p. 246 ; Delitzsch, op. cit., p. 226-227 ; Maspero, Hist. anc., 4e édit., p. 154 et suiv.

[12] Rawlinson, Cuneiform inscr. of western Asia, t. Ier, pl. 1 et suiv. ; Oppert, Expédition de Mésopotamie, t. Ier, p. 264-266 ; Hist. des empires de Chaldée et d’Assyrie, p. 16 et suiv. ; Menant, Cylindres de la Chaldée, p. 127-158 ; Collection De Clercq, p. 14 et suiv. 31, 67 et suiv. Un doute plane sur toutes ces combinaisons. La lecture Ourkhammou n’est pas certaine. Les assyriologues prennent ce nom comme celui d’un roi réel.

[13] Musée britannique, Cuneiform inscr., t. Ier, pl. 1 et suiv.

[14] Aujourd’hui Warka.

[15] Loftus, p. 139 et suiv., 160 et suiv. ; Delitzsch, p. 94.

[16] Découvertes en Chaldée, par M. de Sarzec (Paris, Leroux) ; originaux au Louvre.

[17] Genèse, XI, I et suiv. ; Hérodote, I, 181. On connaît au moins trois tours de Babel : Birs-Nemroud, Babil et Akerkouf.

[18] Contes sur Palmyre, sur Balbeck, sur les monuments du Hauran, sur Pétra, sur les prétendues forteresses themoudites, qui ne sont que des tombeaux. Notices et extraits de l’Acad. des Inscript. et Belles-lettres, t. XVIII, 2e partie, p. 4-5. Comparez les Mirabilia urbis Romæ du moyen âge.

[19] Nombres, XXII, 5 ; XXIII, 7 ; Schrader, op. cit., p. 155-156.

[20] Chwolsohn, Die Ssabier und der Ssabismus (Saint-Pétersbourg, 1856).

[21] A une haute antiquité, ה et ח se confondent dans l’étymologie sémitique.

[22] Ovide, Métamorphoses, IV, 212. Pater a sans doute dans le texte d’Ovide un sens plus restreint (pater ejus, scil. Leucothœs) ; mais l’expression Pater Orchamus n’en parait pas moins avoir été imposée à Ovide par la tradition.

[23] Menant, Cylindres de la Chaldée, p. 129-136, 137-143 ; Catalogue de la collection De Clercq, p. 17 et suiv.

[24] Menant, Cylindres de la Chaldée, p. 144 et suiv., 146, 147, 151 ; Catal. De Clercq, p. 17 et suiv.

[25] Menant, ouvrages cités.

[26] Assemani, Bibl. Orient., t. Ier, p. 327 ; Wollhausen, Prolegomena, p. X.

[27] Voyez les deux listes identiques, l’une jéhoviste, l’autre élohiste. Genèse, ch. IV et ch. V.

[28] L’influence des cosmogonies babyloniennes se retrouve aussi chez les Phéniciens (Sanchoniathon, Damascius). Mais cela provient peut-être d’emprunts plus récents. Voir Mémoires de l’Acad. des Inscript. et Belles-lettres, t. XXIII, 2e part., p. 211 et suiv.