LE RADEAU DE LA MÉDUSE

DEUXIÈME PARTIE. — LES FUGITIFS

 

CHAPITRE III. — LA CARAVANE MILITAIRE.

 

 

Cependant, sir Karnet, après avoir vêtu et ravitaillé la première colonne sur les rives du Marigot des Maringouins, avait continué ses généreuses recherches, en remontant vers le Nord. Le lieutenant Espiaux, lui, n'avait eu garde d'oublier les soixante-trois hommes qu'il avait débarqués sur leur demande, le 6 juillet, aux environs du cap Mérick ; il était même allé plus loin, et, dès son arrivée à Saint-Louis, avait instamment demandé qu'on lançât un convoi de ravitaillement dans la même direction.

Karnet erra pendant huit jours sans rien découvrir.

Ce ne fut que le 1S juillet qu'un de ses marabouts se heurta à une caravane lamentable : des Maures et des noirs encadraient une colonne de malheureux marchant avec la plus grande peine, à peu près nus sous le soleil et couverts de plaies. En les apercevant du haut de son méhari, le philanthrope irlandais sentit son cœur se fendre de pitié. Il les arrêta, parlementa avec leurs guides.

C'étaient bien les bataillonnaires, qui, depuis treize jours, s'efforçaient d'arriver au Sénégal.

Leur chef s'avança le jeune lieutenant d'Anglas de Praviel. Sa peau basanée, couturée de cicatrices, laissait saillir les os de son corps affreusement décharné ; il leva les mains vers son sauveur avec une joie délirante et muette au fond de ses orbites caves.

Karnet fouilla dans son burnous et lui tendit une lettre. Il y déchiffra ceci :

A M. d'Anglas, lieutenant, commandant la portion d'équipage de la Méduse, débarqué près les Mottes d'Angel.

Fort Saint-Louis, le 13 juillet 1816.

La personne qui vous remettra celle lettre, mon cher d'Anglas, est un officier anglais, dont l'âme grande et généreuse le porte à s'exposer à tous les désagréments et à tous les dangers d'un voyage vers l'endroit où vous êtes débarqués, pour vous procurer les soulagements que votre situation comportera ; il connaît parfaitement le pays et la langue en usage : rapportez-vous-en donc à ses lumières et suivez ponctuellement tous les conseils qu'il vous donnera ; je suis persuadé que c'est le moyen le plus sûr pour vous rendre avec sûreté au fort Saint-Louis.

Le canot-major, etc., etc., sont arrivés ici. Nous avons trouvé l'accueil le plus généreux ; nos maux sont déjà adoucis, et nous n'attendons, pour nous livrer à toute notre joie, que le moment de notre réunion avec les infortunés qui sont avec vous.

Adieu, mon cher, je vous embrasse ; prenez courage, et tâchez de le soutenir dans l'âme de ceux qui vous accompagnent.

Votre ami,

ESPIAUX.

 

Tandis que l'officier lisait cette lettre en tremblant d'émotion, la suite de l'Irlandais s'occupait d'apporter des vivres sur lesquels les soldats se jetaient avec une folle impatience. Certains, à poignées, avalaient du riz tout cru. On distribuait ensuite quelques vêtements. M. d'Anglas put enfiler un pantalon et chausser des souliers. On parlementa avec les Maures. Et ce fut là, au bord de la mer, une halte toute remplie d'espérance.

Elle devint plus belle par une coïncidence inattendue. Dans le même après-midi, l'Argus surgit en mer, continuant, lui aussi, sa croisière de secours. Sir Karnet fit aussitôt tirer quelques coups de fusil pour éveiller son attention, et ce signal fut entendu. Le brick s'approcha, et, comme il l'avait fait précédemment, envoya jusqu'aux brisants, par une embarcation qui les mit à la mer, un baril de biscuits et un autre d'eau-de-vie.

Le soir, grand gala. Le capitaine marchand procura un bœuf aux naufragés, et il fut préparé avec plus de soin et de discipline que la première colonne ne l'avait fait pour le sien. Sous la surveillance constante de l'adjudant Petit, on creusa un trou profond, on y alluma un feu de racines, on y jeta l'animal, on le recouvrit de sable et, par-dessus, on entretint un feu ardent. Malgré l'impatience des affamés, la cuisson fut parfaite. Quand le rôti fut à point, on le partagea avec beaucoup d'ordre.

Seulement, un tel repas troubla profondément ces organismes anémiés : certains furent atteints de véritables crises de folie : l'un se croyait redevenu enfant et suppliait en zézayant qu'on ne l'oubliât pas dans le désert : Karnet le calmait en lui donnant du sucre et des petits pains américains. Un Italien avait tellement ingurgité de viande coriace que son ventre enfla dans d'horribles proportions. Il ne pouvait plus marcher. On le traîna dans un coin où il mourut le lendemain.

Ce même jour, d'Anglas, accompagné d'un guide nommé Abdallah, partit à dos de chameau pour préparer la réception de la colonne à Saint-Louis ; un jeune Maure le précédait, porteur d'une lettre demandant de hâter l'expédition d'un convoi de bêtes de somme : la chose était déjà faite. On rencontra ce convoi à une journée du Sénégal.

Le 22 juillet, à six heures du soir, l'officier parvint au village de Guétandar, aux bords du fleuve : depuis une heure déjà, il apercevait dans l'éloignement la tête de ces fameux palmiers qui avaient déjà servi de point de ralliement à nos navires. On le vit arriver, dans une pirogue du chef nègre de l'endroit, presque aussi nu et aussi noir lui-même que son pilote et que ses compagnons.

Et c'est ainsi, suivi d'Abdallah, qu'il se présenta devant M. Schmaltz, paisiblement installé chez M. Durécu.

L'honorable commerçant fut épouvanté de son aspect sauvage. Il courut lui chercher des effets convenables.

— Habillez-vous, lui dit-il, et disposez en tout de moi. Voilà du linge, voici ma table. Je regarde tous les naufragés comme mes amis.

Quelque temps après, le lieutenant reposé, lavé, rafraîchi, revenu à la civilisation, put exposer la douloureuse randonnée de sa troupe.

***

C'était le 6 juillet, vers dix heures de la matinée, on s'en souvient, que M. d'Anglas avait pris terre, dans le grand désert de Barbarie, non loin du cap Mérick, avec une soixantaine de naufragés.

Après avoir subi depuis quatre jours et autant de nuits la hantise obsédante des gueules hurlantes de l'Océan prêt à les engloutir, fouler aux pieds la terre ferme leur constituait un délice inouï. Ils crurent que leurs traverses étaient finies. La femme du caporal Grévin récita l'Angélus, auquel ils s'associèrent fort dévotement.

Mes braves amis, leur dit le lieutenant, le malheur nous poursuit ; à peine échappés à un danger, nous retombons dans un autre. La mer nous a vomis dans un désert où nous ne trouverons peut-être aucune ressource contre la soif et la faim ; montrons du courage et espérons tout de la Providence.

S'il faut succomber aux besoins les plus pressants, sachons mourir ; respectons surtout les droits de l'humanité ; qu'on ne dise jamais de nous : des Français ont bu le sang de leurs frères, ils se sont rassasiés de leur chair, des Français ont été anthropophages !

On procéda ensuite à l'appel. Il donna 58 présents, l'officier compris : l'adjudant Petit, le sergent-major Reynaud, le fourrier Mitier, six caporaux, 44 soldats, Mme Grévin, trois marins, M. Laboulet, payeur de la colonie, M. Leichenaux, naturaliste, puis un commis de marine, Lerouge, le docteur Defermon et son frère cadet.

Déjà cinq débarqués ne figuraient pas sur ce relevé c'étaient un naturaliste saxon, devenu Français, du nom de Kummer ; un employé de l'administration de la colonie, M. Rogery, et trois hommes qui s'imaginaient devoir être mieux accueillis individuellement par les Maures qu'avec toute la troupe. On ne pouvait les attendre indéfiniment, et le jeune d'Anglas donna immédiatement l'ordre de marche.

La colonne possédait quelques armes : dix fusils, des épées, des baïonnettes, un petit baril de poudre et quelques plaques de plomb tirées de la Méduse. Le sergent-major et huit hommes la précédaient en avant-garde ; un caporal et quatre hommes formaient l'arrière-garde, à 400 mètres environ ; elle était gardée à sa droite par la mer, car elle longeait le rivage, et à sa gauche par deux caporaux. L'adjudant Petit, quoique plus âgé que le lieutenant et décoré par l'Empereur, s'était incliné devant les galons et commandait en second.

Le soir même, on atteignit les trois curieuses montagnes de sable appelées les Mottes d'Angel : l'Océan en avait tellement creusé la base, qu'il fallut passer en tremblant sous leur masse en surplomb. Puis on fit halte jusqu'à deux heures du matin.

La journée du 7 fut cruelle. La faim, la soif surtout torturaient les naufragés : contre la première on ne trouva que des crabes, qui, dévorés tout crus, causèrent de violentes coliques ; contre la seconde, on but un peu d'eau, obtenue en creusant des trous dans le sable.

La nuit amena des hallucinations. Les malheureux croyaient entendre des sifflements de serpents et voir des bêtes féroces se jeter sur eux. A deux heures du matin, le 8, ils repartirent, avancèrent péniblement toute la journée, recommencèrent le lendemain. Dans son récit, M. d'Anglas ne fournissait que peu de détails sur ces jours affreux.

Aux premières heures du 10 juillet, l'épuisement de sa colonne se révélait à un tel point que la moitié des hommes qui la composaient se trouvèrent dans l'impossibilité de se lever. Ils souffraient de douleurs aiguës auxquelles succédait un funeste engourdissement. Ordres, appels, menaces, tout fut vain.

— Fusillez-nous ! criaient-ils. Nous préférons qu'on nous fusille !

Chose à noter, ceux qui se trouvaient ainsi les plus épuisés de lassitude étaient précisément ceux qui paraissaient les plus vigoureux. A leur figure et à leur force apparente on les aurait crus infatigables. Mais, souvent, dans les plus robustes organismes, la matière prend le dessus, la force morale qui galvanise tant d'être faibles, vient à manquer. Cependant, avec le lever du soleil, la chaleur les ranima, et ils finirent par se remettre en route.

Le soir, chez quelques-uns, le délire se déclara. La plupart pouvaient à peine parler, leur langue étant desséchée dans leur bouche. L'un d'eux eut l'idée de déchirer le bout de ses doigts pour sucer son sang ; quelques-uns l'imitèrent. On laissa derrière soi quelques cadavres.

A travers de telles souffrances, on progressait à petites étapes.

On quittait le désert proprement dit pour se rapprocher du pays des Trarzas, où trois jours auparavant avaient échoué les embarcations fugitives.

Le 11 juillet, au départ de deux heures du matin, Petit, qui marchait avec l'avant-garde, tomba à l'improviste sur des tentes, d'où sortirent une quarantaine de Maures. Il se replia précipitamment pour prévenir la caravane. Mais ses compagnons, bien loin de partager ses craintes, virent au contraire leur salut dans cette rencontre :

— Ah ! s'écrièrent-ils, tant mieux ! Ce sont les Maures ! Ils nous donneront à boire !

Et ils s'avancèrent avec de grandes démonstrations vers les Trarzas.

Ceux-ci devaient appartenir sans doute à une tribu plus pillarde et plus sauvage que celle qu'avaient rencontrée Espiaux et les siens. Ils commencèrent par exiger les vêtements et le linge des naufragés pour leur donner un peu d'eau et de mil. Ils les dépouillèrent comme leurs esclaves ordinaires et les conduisirent à un marigot, où ils burent avidement à une mare couverte de mousse. Tandis que certains vomissaient cet infect breuvage, que les femmes, avec des cris de joie, se partageaient le butin et que les hommes dansaient, le-chef apparut.

C'était un Maure de petite taille, mais bien proportionnée, aux yeux grands et vifs, à la bouche fine, ornée de belles dents, à la longue barbe frisée. Une peau hérissée de poils le couvrait jusqu'à la ceinture, à laquelle pendait un long coutelas. Il réclama le commandant de la colonne et le fit asseoir auprès de lui à l'écart.

— Quel est ton pays ? dit-il en mauvais anglais au lieutenant.

— La France.

— D'où viens-tu ?

— De ma patrie.

— Comment te trouves-tu ici ?

— La tempête m'y a jeté.

— Où est le vaisseau qui te portait ?

— La distance d'un soleil à l'autre suffirait pour arriver à l'endroit où il se trouve.

— Que renferme-t-il ?

— Des toiles, des fusils, de la poudre, du tabac et de l'argent.

Le Maure réfléchit longuement. Si l'on voulait le conduire jusqu'à la Méduse et lui concéder la cargaison, il se chargeait de ramener la caravane jusqu'au Sénégal. Marché conclu. Que ne lui aurait-on pas promis ? Il se fit apporter une peau de bouc pleine d'eau, ordonna de distribuer un morceau de poisson sec, rempli de vers, à chaque naufragé, et vers le soir, ordonna le départ.

A onze heures, quelques cabanes creusées dans le sable, soutenues par des épines, annoncèrent le village. Les Roumis y furent mal reçus. C'est à peine si on leur accorda un verre d'eau bourbeuse, contre les derniers mouchoirs ou linges sauvés du pillage précédent, et si on leur laissa deux heures de mauvais sommeil.

C'était vraiment jouer de malheur, car, le même jour, si la caravane n'avait pas été détournée de sa route par cette méchante tribu, elle aurait certainement rencontré l'Argus. Le rapport de M. de Parnajon en fait foi :

Le 11, à onze heures et demie du matin, écrit-il, je vis quelques tentes de Maures et crus reconnaître parmi eux un Français. Je mis en panne et j'expédiai une embarcation commandée par un élève de marine ; à une heure et demie de l'après-midi, elle revint, avec deux hommes de la frégate la Méduse et quatre Maures. Je fis à ces derniers le meilleur accueil possible ; je leur donnai de la poudre et un reçu pour les deux hommes, qui m'ont dit faire partie de ceux mis à terre par la chaloupe commandée par M. Espiaux, lieutenant de vaisseau ; que leurs camarades étaient au pouvoir des Maures, à quinze ou vingt lieues du point où nous nous trouvions : ces deux hommes étaient nus et paraissaient avoir beaucoup souffert de la soif et de la chaleur des sables où ils avaient marché ; je les gardai à bord et continuai à remonter la côte jusqu'à Portendick où j'arrivai le 13 juillet, à une heure et demie de l'après-midi...

 

Ces deux fugitifs isolés recueillaient le fruit de leur indiscipline. C'étaient deux des égarés qui n'avaient pas voulu suivre la colonne du lieutenant d'Anglas.

Cette colonne ne revint au bord de la mer que le lendemain à l'aube. Il était trop tard pour qu'elle fût rapatriée ou secourue. Ses malheurs allaient encore s'accroître.

Brusquement, une bande nouvelle, comme surgie du milieu des dunes, l'entoura, armée jusqu'aux dents. A vingt pas, le chef cria en anglais aux bataillonnaires :

— Arrêtez-vous ! Ne craignez rien.

Et quelques-uns de ses gardes les entourèrent, tandis que les autres se précipitaient sur leurs congénères maures. Ce fut une courte bagarre, qui aboutit à la victoire des arrivants.

Le cheik, qui avait promis, la veille, de ramener les Français au Sénégal, fut saisi, ligoté, houspillé. En un clin d'œil, on lui rasa sa magnifique barbe et ses cheveux, et on le renvoya avec force huées. Puis le vainqueur se tourna vers les Français honteux et tremblants.

— Je me nomme Achmet, prince des Maures pêcheurs, et votre martre. Vous allez être conduits à mon camp.

On n'y arriva que vers le soir. Ce camp groupait simplement quelques cabanes avec des femmes et des enfants qui gardaient des troupeaux.

Là, les maux des naufragés atteignirent leur comble. On les traitait cette fois comme des esclaves, on les obligeait à arracher des herbes, à charger et à décharger les chameaux ; à panser les bestiaux. Presque pas de nourriture : quelques racines filandreuses, des crabes crus, et pour boisson un peu d'eau amère et sale. Pas de repos ; dès qu'ils s'endormaient, écrasés de fatigue, les femmes et les enfants s'amusaient à les pincer jusqu'au sang, à leur arracher les cheveux ou les poils, et à jeter du sable sur leurs blessures... Car ce qui aggravait encore leurs tourments, c'est que le soleil, en brûlant leur nudité, avait couvert leur corps de petites ampoules, qui crevaient quand ils se couchaient. Pour nettoyer ces plaies qui menaçaient de dégénérer en ulcères, il fallait recourir à l'eau de mer ; mais, dans ce village maudit, elle faisait totalement défaut.

Or, les malheureux passèrent trois jours entiers dans cette abominable situation. Les Maures semblaient bien décidés à les garder à leur service : ce serait une vie plus atroce que l'agonie dans le désert.

Le 16 juillet seulement, Achmet sembla se souvenir de l'existence de ses nouveaux captifs. Avait-il entendu parler de l'arrivée des Français à Saint-Louis ? Connaissait-il la croisière de l'Argus, la caravane de sir Karnet ? Les nouvelles se répandent vite, insaisissables, à travers ces solitudes. Quoi qu'il en soit, il manda le lieutenant dans sa tente.

D'Anglas le trouva, assis gravement au milieu et fumant du tabac dans une longue pipe.

— Français, lui demanda-t-il lentement, que me promets-tu si je vous conduis au Sénégal ?

— Tout

— Mais encore ?

L'autre n'hésita pas davantage :

— Tout ce que tu peux désirer ! Et même bien au delà !

C'était pour tous une question vitale.

Le cheick parut satisfait. Il promit que l'on partirait le soir même ; et, pour donner des forces à ses prisonniers, leur fit distribuer dix gros poissons avec deux verres d'eau pour chaque homme.

Ces dispositions, si nouvelles, furent accueillies avec allégresse ; cependant nul ne se doutait qu'et cette date on était si près du moment où les maux de la colonne allaient être terminés. Deux jours à peine s'écoulèrent avant que l'on rencontrât sir Karnet.

De ces deux jours, le lieutenant avait conservé peu de souvenirs précis. Il se rappelait seulement que l'on avait marché avec courage et que l'on avait été soutenu en buvant de l'urine de chameau mêlée avec du lait, ce qui semblait à tous préférable à l'eau croupie du désert notait que, le 17 juillet, on avait reconnu l'Argus, toujours en train de croiser en vue des côtes : mais, cette première fois, il n'avait pas aperçu leurs signaux désespérés. On ne le retrouverait que le lendemain, avec la délivrance...

Ce fut le 23 juillet, à midi, que la pitoyable colonne des bataillonnaires arriva à l'île Saint-Louis. Les Anglais contemplaient avec une feinte commisération ce qui restait du corps français qui avait prétendu prendre leur place. Ils s'occupèrent de les installer dans les hôpitaux. Tous étaient en fort mauvais état. Et, pourtant, ils n'avaient laissé dans le Sahara que six morts et quelques égarés.