SOUVENIRS ET ANECDOTES DE L'ÎLE D'ELBE

PREMIÈRE PARTIE. — SOUVENIRS DE LA VIE DE NAPOLÉON À L'ÎLE D'ELBE

 

CHAPITRE IV.

 

 

Visite de Napoléon aux mines de Rio. — Premiers froissements entre l'Empereur et Pons. — Les fleurs de lis du parterre. — L'enseigne Taillade. — Le pavillon elbois et celui des Appiani. — Opérations maritimes. — Promenade de l'Empereur avec Pons. — Le madère, friandise impériale. — Conversation de l'Empereur. — Le Monte Volterrajo et ses légendes. — Platitude du maire de Rio-Montagne. — Retour à Porto-Ferrajo. — Faute d'étiquette de Pons. — Il reste à la tête des mines. — Début de ses relations amicales avec Drouot.

 

Vers minuit l'Empereur me fit appeler, et je me rendis avec empressement auprès de lui.

En approchant du salon impérial, assez intrigué de ce que l'Empereur pouvait vouloir de moi à une heure aussi avancée de la nuit, j'entendis une discussion assez vive à laquelle mon nom était mêlé, et j'hésitai pour entrer sans être annoncé. La porte s'ouvrit : je me trouvai en présence de l'Empereur. Le général Bertrand et le général Dalesme étaient avec lui. Le général Dalesme me fit un signe d'intelligence qui semblait m'engager à dire oui, le général Bertrand me fit un autre signe qui m'engageait à dire non : il était naturel que j'eusse une propension pour le signe que mon ami me faisait. Le général Bertrand allait m'adresser la parole ; l'Empereur lui dit : Laissez-le me répondre, et de suite il m'interrogea : Pouvez-vous me donner à déjeuner à Rio-Marine ?Oui, Sire. — À neuf heures du matin ?Oui, Sire. — Dites-moi franchement si cela ne vous sera pas un trop grand dérangement. — Cela ne me dérangera pas du tout : seulement j'aurai besoin de l'indulgence de Votre Majesté pour la manière dont je la recevrai, car il y a longtemps que ma maison est abandonnée... — Le grand maréchal prétend qu'il vous est impossible de me recevoir ?C'est, au contraire, très facile. — Mais Mme Pons : ne sera-ce pas abuser de sa complaisance ?Ma femme sera heureuse de ce que Votre Majesté veut bien accepter notre hospitalité. — Réfléchissez bien. Pouvez-vous me recevoir sans trop vous déranger, surtout sans trop déranger Mme Pons ?Que Votre Majesté soit tranquille à cet égard ! À neuf heures Votre Majesté trouvera sa table servie. Alors l'Empereur, se tournant vers le général Bertrand, lui dit : Vous le voyez bien, je ne le pousse pas pour vous répondre affirmativement, et le général Bertrand sortit sans répliquer. Dès qu'il fut sorti, l'Empereur, s'adressant au général Dalesme, lui dit, en haussant les épaules : Rien n'est possible pour lui, et il ajouta une parole d'humeur qui me parut déplacée. Je pris congé. Le général Dalesme vint avec moi ; le général Bertrand nous attendait ; il me pria de faire trouver une grande population à l'arrivée de l'Empereur.

J'envoyai de suite à Rio-Marine ; une heure après, j'étais moi-même en route. La population était debout pour me recevoir. Ma femme était restée à Porto-Ferrajo pour faire confectionner deux drapeaux elbois, aussi pour me procurer de quoi bien traiter l'Empereur. Je fis jeter les filets à la mer : la pêche fut vraiment miraculeuse. On prit un dentiche qui pesait plus de vingt-cinq livres. Les marins riais criaient au sortilège. À sept heures du matin, j'étais prêt à recevoir l'Empereur.

Je n'avais pas oublié la prière du général Bertrand qui savait que, depuis quatre mois, les travaux des mines étaient suspendus — le blocus de l'île d'Elbe avait forcé l'administrateur général des mines à se réfugier dans Porto-Ferrajo —. C'est sans doute ce qui lui avait fait penser que quelques heures de nuit ne suffiraient pas pour donner une hospitalité agréable à l'Empereur.

L'Empereur se prêtait beaucoup à tout ce qui pouvait empêcher que sa présence ne devînt inquiétante pour les personnes qui le recevaient. Sa suite était moins discrète, surtout la basse domesticité. Cette valetaille n'avait aucun ménagement quand elle était ailleurs que dans la demeure impériale.

La suite de l'Empereur n'était pas composée d'amis dévoués à la vie et à la mort. Les sommités croyaient remplir un devoir, et le remplissaient honorablement. Ce qui venait ensuite avait couru après la fortune. Chacun avait augmenté d'un grade. La plupart des individus qui en faisaient partie se croyaient de petits Napoléons. Les nobles dévouements étaient dans cette poignée de braves de la garde impériale qui avaient suivi l'Empereur pour le seul plaisir de le suivre. Il y avait aussi des officiers dont il était impossible de ne pas reconnaître le caractère généreux et désintéressé ; les Cornuel, les Raoul, les Combe, les Larabit, braves à l'âme forte, au cœur droit, à l'esprit cultivé.

J'avais fait des préparatifs pour recevoir de mon mieux l'hôte couronné qui allait honorer mon foyer. Les mineurs étaient [avec] armes et bagages sur la crête des montagnes qui bordent la route que l'Empereur devait suivre. Ils déployaient fièrement la bannière elboise. La population de Rio-Marine, précédée du cortège de toutes les jeunes demoiselles du pays, devait aller à la rencontre de l'Empereur. L'artillerie de la marine marchande n'attendait que la mèche pour retentir dans les airs. Le pavillon elbois flottait sur l'hôtel de l'administration des mines. Le curé se tenait en habits sacerdotaux sur la porte de l'église : c'était une réception de bon cœur, et elle en valait bien d'autres.

L'Empereur s'était arrêté un moment chez le maire de Rio-Montagne. Dès qu'il eut quitté Rio-Montagne, je montai à cheval pour aller au-devant du cortège impérial. L'Empereur m'accueillit avec une bienveillance marquée ; il me plaça à sa droite pour faire son entrée dans le pays. La population joignit bientôt. Des vivats furent répétés ; les jeunes demoiselles baisèrent la main de l'Empereur.

Cette journée fut féconde en anecdotes. Les Riais me considéraient comme leur providence. Ils crièrent bien : Vive l'Empereur ! mais bientôt ils ajoutèrent à ce cri celui de : Viva il nostro babbo ! L'Empereur comprit de suite que ce notre père ne s'adressait pas à lui. Il me dit : Vous êtes le prince ici. — Non, Sire, lui répondis-je vivement, avec une émotion profonde, mais je suis le père. — Ce qui vaut beaucoup mieux, ajouta l'Empereur.

Nous descendîmes à l'hôtel de l'administration. On montait par un perron à un parterre sur lequel donnait l'entrée de l'hôtel. Le parterre était très fleuri, mais la fleur de lis y dominait les autres fleurs, et il était presque impossible que la fleur de lis ne sautât pas aux yeux de l'Empereur. Seulement elle y sauta un peu trop. L'Empereur s'arrêta, il se tourna vers moi, et, en me montrant les lis, il me dit en souriant : Me voici logé à une bonne enseigne. J'avoue que le sourire de l'Empereur ne me parut pas de bon aloi. Le jardinier n'y avait pas entendu malice en plantant des lis. Je les aurais certainement fait arracher s'ils avaient fixé mon attention. Tant est-il que les lis me valurent une disgrâce : les yeux de l'Empereur ne se portèrent plus sur moi. L'Empereur avait souri en voyant son pavillon sur la crête des montagnes. Il ne fit pas attention à celui qui était déployé sur le balcon de l'hôtel.

Le général Dalesme m'apprit avec anxiété que l'Empereur lui avait demandé tout à coup si j'étais toujours républicain, et qu'il lui avait répondu que j'étais toujours patriote. L'anxiété du général Dalesme ne m'effraya point, je calmai ses alarmes affectueuses. J'étais bien décidé à ne pas renier mon républicanisme. Mon ami ne pouvait pas concevoir ma tranquillité. C'était tout simple : il avait vécu près de la verge impériale, il la craignait. Moi, je ne l'avais pas même approchée ; je n'en avais pas peur.

L'Empereur prit possession de l'hôtel. En y entrant, il me demanda où était Mme Pons, et je lui répondis qu'elle était restée à Porto-Ferrajo pour les bannières elboises, ainsi que pour me mettre à même de le recevoir le moins mal possible. L'Empereur me chargea de la remercier de son aimable attention : il ajouta que le général Drouot lui en avait parlé avantageusement.

Les bâtiments de la marine marchande étaient tirés à terre. Ils avaient déployé tous leurs pavillons ; ils épuisaient leur provision de poudre, les marins criaient à tue-tête. L'Empereur voulut voir de plus près ; il fut faire une petite promenade sur le bord de la mer. Il parla à tout le monde ; il adressa la parole à ceux qui n'osaient pas la lui adresser.

On rentra pour déjeuner. L'Empereur parla administration des mines, mais il n'en parla qu'au maire de Rio-Montagne, et il sembla prendre à tâche de ne pas se tourner une seule fois de mon côté. Il était impossible de se faire illusion : il y avait là une intention marquée. Cette manière de s'adresser en ma présence à tout autre qu'à moi pour demander des renseignements sur les mines me blessa extrêmement, et je voulus quitter la table. Le général Dalesme connaissait mon caractère, il me surveillait et il me retint. Mais l'Empereur avait très certainement entendu mes murmures : sa conscience lui disait que j'étais offensé, il changea de conversation. Personne au monde n'aurait pu m'empêcher de me plaindre, si les lois de l'hospitalité et surtout le respect dû au malheur ne m'avaient contraint au silence.

La nouvelle conversation de l'Empereur prit un autre caractère. Elle eut lieu avec un enseigne de vaisseau appelé Taillade, marié sur l'île, que l'on ne pouvait généralement pas souffrir par rapport à son amour-propre excessif, et qui avait eu l'impertinence de dire à l'Empereur dans une question mathématique que l'Empereur trouvait embarrassante : Il n'y a cependant rien de plus facile, c'est l'affaire d'un enfant. Tout le monde fronça les sourcils. L'Empereur resta calme. Un moment après, il prit l'enseigne Taillade corps à corps et, en se jouant, sans aucune altération de paroles, il mit à nu toute l'ignorance de cet officier. L'Empereur se leva de table avant d'avoir pris le café. Le déjeuner ne s'était pas distingué par la gaieté ; le général Bertrand n'avait pas ouvert la bouche. J'allais me retirer. L'Empereur m'appela, il me conduisit à une croisée. Alors il me parla des mines, je lui offris de lui donner par écrit tous les renseignements qu'il pourrait désirer. Il ne me dit plus rien. Je ne l'avais pas contenté.

On prit le café. Après une conversation générale de jaserie, l'Empereur m'appela de nouveau et je le suivis dans une pièce contiguë au salon. Il commença à me parler ainsi : La bande tricolore aurait fait crier, d'ailleurs je ne pouvais guère m'éloigner du pavillon des Appiani. J'étais aux antipodes de ce début. Toutefois, je lui répondis avec émotion qu'il ne devait y avoir rien de commun entre lui et la race infâme des Appiani, et que le crime du premier des Appiani était un crime pour la punition duquel le droit public ne pouvait pas admettre une péremption. L'Empereur s'arrêta, me regarda fixement, et il resta plusieurs minutes sans ouvrir la bouche. Son œil brûlant semblait chercher à voir ce qui se passait dans mon âme. Il reprit la parole en me demandant si je voulais rester avec lui : je lui répondis que je ne demandais pas mieux que de pouvoir lui être utile. L'Empereur comprit mal le sens de mes paroles : il crut que je voulais lui faire entendre qu'il avait besoin de moi ; il reprit avec un ton d'humeur : Je ne vous demande pas si vous pouvez m'être utile, je vous demande si vous voulez continuer votre administration. Il ajouta : Je suis un vieux troupier, je vais droit au but. Restez-vous ou ne restez-vous pas ? Je me sentais prédisposé à un langage en rapport avec le verbe haut de l'Empereur, mais l'Empereur était exilé. Je lui dis comme décision que je ferais ce qu'il voudrait. Il sortit : je le laissai sortir. Je crois que nous n'étions pas très contents l'un de l'autre. L'Empereur était resté son maître, mais j'étais également resté le mien.

L'Empereur voulut se promener : j'allai me promener avec lui. Il marcha du côté de la place où l'on dépose le minerai de fer. À peine avait-il débouché sur cette place, que tous les employés, suivis de la population, se jetèrent à ses pieds, et, à genoux, lui présentèrent une pétition pour le supplier de me conserver dans mes fonctions d'administrateur général. Je fus humilié que l'Empereur pût penser que j'avais pris un détour pour lui forcer la main, et dans un paroxysme de mauvaise humeur, sans cependant avoir l'intention de l'offenser, je lui dis : Monsieur, je vous prie de croire que je suis étranger à cette démarche déplacée. L'Empereur me dit avec confiance que je n'avais pas besoin de pâlir pour lui en donner l'assurance. En effet, j'étais pâle. Le général Dalesme me fit remarquer que j'avais dit Monsieur au lieu de dire Sire ; je n'en savais rien. Du reste, durant cette journée, je m'étais distingué en gaucheries de cette espèce, et j'avais plusieurs fois appelé l'Empereur Monsieur le duc ou Monsieur le comte. Je ne crois pas que cela eût offensé l'Empereur. Car tout prouvait que ce n'était qu'une maladresse. L'Empereur ne donna aucune parole positive aux employés.

L'Empereur était monté à cheval à cinq heures du matin : mais il semblait ne se délasser qu'en ajoutant à ses fatigues. C'était, dans toute l'étendue du mot, un homme infatigable. Il voulait savoir comment on lançait les bâtiments à la mer, comment on les tirait à terre, et quelles mesures l'on prenait contre le mauvais temps. Je fis lancer un bâtiment à la mer ; je le fis immédiatement tirer à terre. Cette double opération intéressa l'Empereur ; il donna des avis pour la faciliter, ses avis manquaient d'expérience ; il en convint. Lorsque je me rapprochai de l'Empereur, il me dit : L'on vient de me raconter que vous aviez souvent couru des dangers imminents (sic) pour détourner les malheurs qui menaçaient les marins. Et cette fois, il me parla avec beaucoup d'aménité. Cette aménité continua pendant toute la promenade.

Mais la promenade ne se borna pas à une marche stérile. L'Empereur m'accabla de questions sur le service militaire des côtes, sur l'utilité de l'armement de Palmajola, sur les communications avec cet îlot, et comme, en lui répondant, je regardais assez souvent le général Dalesme, il me dit en plaisanterie : Ce n'est pas pour instruire le général Dalesme que je vous fais toutes ces demandes. Pendant la guerre, afin d'éviter des surprises nocturnes, j'avais beaucoup surveillé la défense de mes rivages, quoique ce ne fût pas là mon affaire, et, certainement, d'après son langage, on en avait rendu compte à l'Empereur. Le général Dalesme lui raconta ma levée en masse contre le général anglais. Cela le fit bien rire.

Nous étions rentrés. J'engageai l'Empereur à se rafraîchir ; il hésitait, je le pressai, il se laissa aller. Il trempa un biscuit dans du vin de Malaga. Il nous apprit qu'il était assez friand de ces sortes de rafraîchissements.

J'étais plus à mon aise ; le général Dalesme était plus content. Tout à coup, il y eut apparence qu'un autre orage allait surgir : du même ton que l'on parle de quelque chose de peu d'importance, l'Empereur me dit : Mais vous avez écrit contre moi ! et comme il faisait toujours en pareille circonstance, il me regarda avec des yeux d'aigle. Cette question pouvait m'interloquer, car elle reportait les souvenirs de l'Empereur sur un événement politique qui s'était passé il y avait une quinzaine d'années, et l'Empereur n'avait pas du tout paru me connaître, même de nom. Toutefois, je lui répondis qu'on l'avait trompé, et que j'étais en mesure de le lui prouver. Ma réponse décidée parut lui faire plaisir.

Le retour fut agréable. L'Empereur causa facilement. Sa causerie était empreinte de ces choses dont on garde la mémoire. Il s'arrêta en face de la forteresse de Volterrajo : il voulait y monter. Le général Dalesme et le maire de Rio-Montagne lui représentèrent vivement que le sentier qui y conduisait était trop scabreux. Je me taisais ; il me questionna, et je lui dis que c'était une visite qu'il devait faire dans l'une de ses courses matinales. Soit pour la course matinale, ajouta-t-il. Alors il profita de sa halte en dévorant de plaisir l'admirable horizon qui se déployait à ses regards. Il m'interrogea sur tous les points qui le frappaient le plus. Il me demanda quelle était la position précise des escadres qui avaient bombardé Porto-Ferrajo. Le maire de Rio-Montagne chercha à lui faire connaître les choses extraordinaires que les traditions populaires racontaient sur Volterrajo. Mais l'Empereur l'interrompit en lui répétant ce vers italien :

A tempi antichi quando i buoi parlavano.

L'Empereur descendit de cheval pour traverser le golfe en bateau. Au moment où il allait s'embarquer, le maire de Rio-Montagne lui demanda la permission de prendre congé, et, mettant un genou à terre, il lui baisa la main en lui adressant ce verset de l'hymne ambroisienne : In te, Domine, speravi. Le général Dalesme, indigné de cette cérémonie d'esclavage qu'il considérait comme une tromperie de révolté, se tourna vers le maire, et, en appuyant sur chaque syllabe, il lui dit : Vous êtes une canaille d'une fameuse espèce ! L'Empereur, qui avait fait un mouvement pour éviter le baisemain, parut ne pas avoir entendu le général Dalesme, et il détourna la tête.

Je saluai l'Empereur. Je rentrai au sein de ma famille, mais en commettant une faute d'étiquette à laquelle j'étais loin de penser que l'Empereur avait fait attention. Rien n'échappait à l'Empereur dans les grandes comme dans les petites choses, et lorsque je l'eus quitté, il dit au général Dalesme que je ne m'étais pas gêné pour m'en aller ; ce qui signifiait que j'aurais dû l'accompagner jusqu'à sa demeure. L'Empereur avait raison : toutefois, il faut avoir un peu d'indulgence pour le noviciat d'un vieux républicain qui se trouvait tout à coup transplanté dans un monde nouveau.

C'était le 5 mai !... Jour qui devait devenir plus tard un jour de deuil pour notre gloire nationale.

Sous le prétexte de s'entendre avec moi pour la prise de possession des mines, le général Drouot vint me trouver dans la soirée, et, en présence de mon épouse, il me pressa vivement de ne pas quitter ma place : je lui donnai ma parole. Il n'y eut pas d'autre nomination ni d'autre engagement. Le général Drouot dit à mon épouse : Madame, vous vivez patriarcalement, et, si vous me le permettez, je viendrai souvent être le témoin de vos vertus de famille. Dès lors, notre intimité fut établie.