MADAME VIGÉE-LE BRUN

PEINTRE DE MARIE-ANTOINETTE

 

SOURCES.

 

 

Il ne conviendrait pas de charger ce récit d'une lourde bibliographie ; il faut cependant en indiquer les sources principales, et tout d'abord les inédites. L'extrême obligeance de M. Jacques Doucet m'a permis de disposer de dossiers considérables, provenant des Tripier-Le Franc, neveux par alliance de Madame Vigée-Le Brun, qui contiennent tous les actes de famille, des correspondances, des carnets, des notes biographiques et un lot de pièces intéressant les affaires de Le Brun. Le rapport de M. d'Angiviller et la lettre à Madame du Barry, donnée en fac-similé dans la grande édition de ce livre, se trouvent aux Archives nationales ; la lettre écrite de Coppet est entre mes mains. Un recueil de la collection Deloynes au Cabinet des Estampes nous a gardé beaucoup de petits vers sur les Salons ; je cite d'autres poésies d'après l'Almanach des Muses, diverses brochures parues à l'occasion des expositions, les critiques des Mémoires secrets, et bien entendu le Précis historique de la vie de la citoyenne Le Brun, peintre, publié par son mari en l'an II. Plusieurs volumes des Nouvelles Archives de l'Art Français et la Correspondance de M. d'Angiviller, éditée par M. Furcy-Raynaud, contiennent des documents relatifs à notre sujet, ainsi que l'étude du baron R. Portalis sur Adélaïde Labille-Guiard. Pour l'émigration et les voyages de notre artiste, ses souvenirs peuvent être contrôlés par beaucoup de témoignages — Ligne, Vaudreuil, comtesse de Boigne, comtesse Golovine, etc. — ; on consultera, sur les démarches faites pour son retour, les documents édités au t. IV des Nouvelles Archives, et surtout ceux que fait connaître M. Tuetey, dans le Bulletin de la Société de l'histoire de l'Art Français de 1911.

En réimprimant en 1910, dans une édition populaire, le texte du premier volume des Souvenirs paru en 1835 — les deux autres sont de 1837 —, j'ai rappelé avec quelle prudence il faut les lire. On n'y doit chercher que l'image générale d'un temps, tel que le voyait une artiste qui avait trente-quatre ans en 1789 et quatre-vingts ans lorsqu'elle raconta sa jeunesse. Pour la critique de ces mémoires, on se servira du court récit biographique — imprimé en 1903, à Moscou, par le prince Théodore Kourakine, à la suite des Souvenirs de la princesse Natalie Kourakine, où sont tant de mentions de Madame Le Brun et de ses amis sous la Restauration — ; on lira aussi avec fruit l'article d'Auguste Molinier, dans l'Art de 1905, qui donne les premières pages d'une rédaction originale des Souvenirs. Il y a, dans les dossiers Le Brun, d'autres fragments pris sous la dictée ou notés le jour même d'une conversation, probablement par le littérateur chargé d'écrire l'ouvrage. On va les trouver ici, et la comparaison des textes permettra aux curieux de se rendre compte de la manière dont ces fameux mémoires ont été rédigés.