AUTOUR DE LA REINE

 

LES ENFANTS DE FRANCE.

 

 

QUE de destructions dans Versailles ! Comme le roi Louis-Philippe a été mal inspiré en détruisant, pour faire son musée, tant de beaux salons où le XVIIIe siècle avait multiplié les œuvres d'art et qu'une restauration intelligente aurait pu remettre en état ! Nous y verrions, avec une curiosité facile à satisfaire, tous les appartements de l'ancienne Cour que la Révolution avait à peu près épargnés. Cherchons au moins à retrouver, dans la topographie du Château, quelques-uns des emplacements dont les souvenirs peuvent le plus intéresser les visiteurs.

Les Enfants de France vivaient au bout de l'aile du Midi, au rez-de-chaussée ouvrant sur la terrasse qui domine le parterre. C'était, dans le Château, une partie retirée et bien exposée, que sa tranquillité et sa salubrité avaient fait choisir depuis longtemps pour l'éducation des petits princes[1]. A l'époque de l'arrivée de Marie-Antoinette à Versailles, elle était réservée à ses jeunes belles-sœurs, Mesdames Clotilde et Élisabeth. Cette dernière était encore dans l'appartement en 1778, avec la princesse de Guéméné, gouvernante des Enfants de France, qui y tenait son cercle et y donnait des fêtes recherchées. A ce moment, la Reine était grosse et l'on attendait la naissance d'un Dauphin ; Marie-Antoinette parlait de lui faire habiter ce rez-de-chaussée : A la manière dont on les élève à cette heure — les enfants —, écrivait-elle à Marie-Thérèse[2], ils sont bien moins gênés ; on ne les emmaillote pas... et du moment qu'ils peuvent être à l'air, on les y accoutume petit à petit et ils finissent par y être presque toujours. Je crois que c'est la manière la plus saine et la meilleure de les élever. Le mien logera en bas, avec une petite grille qui le séparera du reste de la terrasse, ce qui même pourra lui apprendre plus tôt à marcher que sur les parquets.

Le premier enfant fut Madame Royale, qui reçut les soins de Mme de Guéméné. Elle habita l'aile jusqu'au début de 1783, où une installation lui fut préparée dans les Petits Appartements de la Reine. Le Dauphin fut porté chez les Enfants de France, le 22 octobre 1782, jour de sa naissance, et son frère le duc de Normandie l'y rejoignit, le 27 mars 1785. Le Dauphin en sortit en 1787, pour passer aux hommes. C'est de l'appartement de l'aile du Midi qu'il est question dans les Mémoires secrets, à propos d'un petit terrain contigu, où le public pouvait voir, tous les matins, le jeune fils de Louis XVI se livrer aux travaux du jardinage sous la direction du Roi lui-même. Ce royal jardinet, qui faisait la satisfaction des économistes, était pris sur la partie haute de la terrasse de l'Orangerie[3].

Quand la princesse de Guéméné dut donner sa démission de la charge de gouvernante, la duchesse de Polignac, nommée à sa place, vint habiter l'appartement de l'aile aux premiers jours de novembre 1782. On réservera au mari un petit logement comprenant antichambre, cabinet et chambre à coucher. La chambre de la gouvernante était séparée de celle du Dauphin par une porte de glace sans tain, qui permettait de voir de l'une dans l'autre[4]. Parmi les pièces de Mme de Polignac, on trouve désignés une bibliothèque, un salon frais, un salon d'hiver. On avait élevé, dès l'été de 1782, à l'extrémité de l'aile, au-dessus de la Petite Orangerie, une de ces constructions provisoires de bois, qu'on se permettait alors d'ajouter au Château et dont la salle des bals de la Reine, installée à l'angle rentrant de la terrasse du midi, est la plus fameuse. Le salon d'hiver de la gouvernante des Enfants de France avait la forme d'une galerie. Le chevalier de l'Isle, écrivant au prince de Ligne que leur amie, Mme de Polignac, recevait toute la France, les mardis, mercredis et jeudis, ajoutait : On habite durant les trois jours, outre le salon toujours comble, la serre chaude dont on a fait une galerie, au bout de laquelle est un billard. La galerie de bois fut, jusqu'à la fin, le coin des réunions intimes de la duchesse. Le duc de Lévis les décrit ainsi : Tout le reste de la semaine, elle menait une véritable vie de château. Une douzaine de personnes formaient, avec sa famille, sa société ; il y régnait une aimable liberté. On se rassemblait dans une grande salle de bois construite à l'extrémité de cette aile du Palais qui regarde l'Orangerie ; au fond, il y avait un billard, à droite un piano, à gauche une table de quinze. On y jouait et on faisait de la musique, on causait ; jamais il n'était question d'intrigues ou de tracasseries, pas plus que si l'on eût été à cent lieues de la capitale et de la Cour. Je me rappelle avec un plaisir mêlé de regrets les agréables soirées que j'y ai passées, pendant les deux hivers qui ont précédé la Révolution[5]. En 1783, la Reine commençait déjà à ne plus venir aussi familièrement qu'autrefois chez Mme de Polignac ; elle se dégoûtait de cette société, où beaucoup de gens lui déplaisaient et que la favorite ne voulut pas lui sacrifier. M. de Lévis, qui est fort renseigné, ne nous apprend-il pas en termes clairs, à propos des démarches qui firent obtenir à la duchesse la charge de gouvernante, que la Reine ne l'aimait plus à cette époque ?

La partie du Château où il faut placer une intimité fameuse n'est autre que la Vieille Aile de la cour des Princes, beaucoup plus voisine de l'appartement de la Reine. Tout au début, la comtesse Jules paraît avoir été mise dans celui de Mme de Maintenon ; l'occupant, qui était alors le maréchal duc de Duras et qu'on délogeait quelquefois pour les besoins de la Cour[6], a pu se prêter aisément au caprice de sa souveraine[7]. Tôt après, le comte Jules de Polignac, nommé au mois d'août 1776 survivancier du Premier écuyer de la Reine a, déjà en cette qualité, quatre pièces au premier étage, retirées de l'appartement du duc d'Aumont[8]. Quand le vieux Premier gentilhomme se décide à quitter la Cour pour habiter uniquement son hôtel de Paris, au milieu de ses collections, le reste de son logement de Versailles, soit dix pièces encore, est donné à Mme de Polignac. C'est sans doute au moment où le Roi a augmenté considérablement la situation de celle-ci, en créant son mari duc héréditaire, en septembre 1780. Une anecdote du mois de mars 1778, racontée par Besenval, nous montre les Polignac logés encore fort à l'étroit ; l'influence de la favorite n'en était pas moins grande, puisque c'est là qu'elle obtenait de l'amitié de la Reine tant de grâces pour elle et pour ses amis, et qu'elle était, par exemple, assez puissante pour faire appeler au ministère M. de Castries et M. de Ségur[9].

A partir de 1780, la duchesse put tenir au Château un état plus brillant. Bien qu'au premier étage de la Vieille Aile les pièces fussent rétrécies par des cloisons nombreuses, il n'y avait pas de logement plus enviable pour une personne de la Cour. Il était situé entre celui du maréchal duc de Duras, Premier gentilhomme de la Chambre, qui y avait remplacé le comte de Clermont, et celui du duc de Penthièvre, occupant le premier étage du pavillon du bout de l'aile[10]. Il avait vue d'un côté sur la cour Royale, où aboutissait tout le mouvement de Versailles. Pour se rendre chez la Reine, il suffisait de traverser la salle des Cent-Suisses et la grande salle des gardes ; on pouvait même éviter la salle des Cent-Suisses, en passant par un petit cabinet dépendant de la garde-robe de la Reine. Ce trajet était fait presque tous les jours par Marie-Antoinette, qu'on voyait se rendre chez son amie pour y passer la soirée, accompagnée par un seul page, et revenir de même, à travers les pièces où sommeillaient à demi les gardes du Château.

L'appartement de la Vieille Aile semblait destiné à l'intimité de la Reine. Après Mme de Polignac, elle y plaça Mme d'Ossun, chez qui elle ne tarda pas à prendre ses habitudes ; Geneviève de Gramont, comtesse d'Ossun, nommée dame d'atours dès 1781, reçut l'attribution de ce logement au mois d'avril 1783[11]. Au mois de juin 1784, la baronne d'Oberkirch, notant dans son journal les souvenirs de la présentation, parle du jeu de la Reine et de la nouvelle amie : Nous avions la comtesse d'Ossun, sœur du duc de Guiche, dame d'atours de la Reine et qui devint plus tard son amie, chez laquelle Sa Majesté allait chaque jour, quand le salon des Polignac commença à lui déplaire[12]. Le comte de La Marck fait connaître le charme que trouva Marie-Antoinette dans la société d'une femme modeste et vertueuse, qui devait payer cette faveur de la mort sur l'échafaud : La Reine, raconte-t-il, s'éloigna insensiblement du salon de Mme de Polignac et prit l'habitude d'aller souvent et familièrement chez Mme la comtesse d'Ossun, sa dame d'atours, dont le logement était très près de l'appartement de la Reine ; elle y venait dîner avec quatre ou cinq personnes ; elle y arrangeait de petits concerts, dans lesquels elle chantait ; enfin, elle montrait là plus d'aisance et de gaîté qu'elle n'en avait jamais laissé apercevoir chez Mme de Polignac[13].

Ces détails se rapportent aux dernières années du règne et mettent bien en contraste deux époques, différentes à tous les points de vue, de la vie de Marie-Antoinette. L'intimité avec la duchesse de Polignac parut se renouer dans le malheur, aux derniers temps de Versailles. La gouvernante allait se trouver rapprochée de la Reine par un nouveau changement d'appartement ; mais ce fut pour quelques jours à peine, car bientôt les événements les séparèrent pour toujours.

Après la mort du premier Dauphin à Meudon, le 4 juin 1789, Mme de Polignac se transporta avec le duc de Normandie, devenu dauphin, au rez-de-chaussée du corps du Château ; elle prit avec son mari le logement du duc et de la duchesse d'Harcourt. La gouvernante s'y trouvait lors de la manifestation populaire du 15 juillet : La Reine, écrit Mme Campan, me remit les clefs des portes intérieures qui conduisaient chez M. le Dauphin et m'ordonna d'aller trouver la duchesse de Polignac, et de lui dire qu'elle demandait son fils et m'avait chargée de le conduire moi-même dans ses Cabinets, où elle l'attendait pour le montrer au peuple. Mme de Polignac vit dans cet ordre imprévu l'annonce qu'on allait lui enlever le Dauphin et se mit à pleurer en le remettant aux mains de la femme de chambre. Le lendemain, les Polignac quittaient le Château ; leur impopularité était devenue un danger pour eux comme pour la Reine. On peut accepter comme vraie la scène racontée par Diane de Polignac et confirmée par Mme Campan : la Reine faisant appeler les Jules, à huit heures du soir, le 16 juillet, et les suppliant de partir dans la nuit même ; les préparatifs faits à la hâte ; le billet d'adieu de la Reine apporté vers minuit ; enfin ce départ qui ressemble à une fuite, le duc et la duchesse, leur fille, la duchesse de Guiche, et leur sœur, la comtesse Diane, abandonnant dans les ténèbres ce Versailles où ils ont si brillamment vécu[14].

La place laissée vide par Mme de Polignac est aussitôt occupée par la marquise de Tourzel, qui s'installe au Château aux premiers jours d'août. Il y a une nouvelle distribution de l'appartement, qui est destiné à la fois au Dauphin, à Madame Royale et à Mme de Tourzel. La nouvelle gouvernante a auprès d'elle sa fille, Pauline, plus tard comtesse de Béarn, logée dans un entresol qui prend jour sur la cour du Dauphin. La chambre de la jeune fille était située sous les fenêtres du cabinet de la Reine, et, lorsqu'elles étaient ouvertes, on pouvait entendre tout ce qu'elle disait, par exemple ses entretiens avec le Roi. Il y a, à ce sujet, une jolie réponse de Marie-Antoinette, prévenue de cet inconvénient par Mme de Tourzel : Qu'importe ? Je n'ai rien à craindre, quand mes plus secrètes pensées tomberaient dans le cœur de notre chère Pauline[15]. Le séjour de ces fidèles amies ne dura que quelques semaines ; le 6 octobre, la marquise suivait la famille royale aux Tuileries.

 

 

 



[1] Les plans manuscrits montrent l'appartement des Enfants de France occupant à peu près l'emplacement des salles 70 à 8o du Musée (non toute l'aile, comme le dit Soulié, t. I, p. 485). En 1755, Blondel le marque de même, en donnant à la gouvernante, Mme de Marsan, tout ce qui est devenu la salle de Marengo.

[2] Lettre du 12 juin 1778 (Recueil d'Arneth et Geffroy, t. III, p. 213).

[3] Mémoires secrets de la République des lettres, t. XXIX, p. 30 (au 17 mai 1785). La petite Madame Sophie, quatrième enfant de Louis XVI, née le 9 juillet 1786, meurt dans les appartements des Enfants de France, le 19 juin 1787.

[4] Nolhac, Versailles au temps de Marie-Antoinette, Versailles, 1889, p. 58 (avec les textes des registres des magasins).

[5] Lettres inédites sur la Cour de France, dans les Tableaux de genre et d'histoire de Barrière, Paris, 1828, p. 286. Duc de Lévis, Souvenirs et portraits, p. 133. Les Goncourt ont décrit à tort l'appartement de l'aile du Midi comme celui où la Reine passait sa vie chez Mme de Polignac ; j'ai établi que cette intimité se place à la Vieille Aile.

[6] M. le prince de Condé a occupé, pendant le séjour de M. le comte du Nord, l'appartement de M. le maréchal de Duras, premier gentilhomme de la Chambre du Roi. Le prince de Condé prêta son appartement au grand-duc Paul de Russie et à la grande-duchesse Marie, pendant le séjour qu'ils firent à Versailles, au printemps de 1782 (Revue de l'histoire de Versailles de 1902, p. 57).

[7] Mme Campan, dont les souvenirs sont souvent incertains, écrit sur les débuts de cette faveur : La comtesse Jules fut longtemps sans tenir un grand état à la Cour ; la Reine se borna à lui donner un très bel appartement au haut de l'Escalier de marbre (Mémoires, t. I, p. 143). Tilly parle aussi de ce logement au haut du grand escalier (Mémoires, Paris, 1828, t. I, p. 144). Un seul appartement correspond à cette indication, celui de Mme de Maintenon. Or, les plans et états de logements permettent d'en suivre sans interruption les occupants, depuis l'année 1735, où nous y trouvons le comte de Clermont, jusqu'à l'année 1789, où il est habité par le maréchal duc de Duras, qui y a remplacé le comte de Clermont. Le comte d'Hézecques, qui y a vu M. de Duras, le désigne par les mêmes mots que Tilly et Mme Campan, l'appartement situé au haut de l'Escalier de marbre (Souvenirs d'un page, p. 209). Mais, de même que le comte de Clermont prêtait son appartement à Marie Leczinska pour y loger le roi Stanislas, on peut supposer que le duc de Duras l'a prêté à Marie-Antoinette pour avoir tout auprès d'elle la comtesse Jules. Les pièces d'archives n'apportent rien sur ce point, que j'avais cru pouvoir nier dans ma première étude du sujet (Versailles au temps de Marie-Antoinette, p. 54). En tout cas, l'installation de Mme de Polignac dans l'appartement Maintenon n'a pu être que tout à fait provisoire.

[8] Cet appartement de la Vieille Aile, qui fut celui du cardinal de Fleury, était occupé en 1755 par le duc de Villequier, père du duc d'Aumont et son prédécesseur dans la charge de Premier gentilhomme. Sur l'état des logements de 1770, il est composé de treize pièces, dont neuf à. cheminées ; le duc d'Aumont le partage vers ce moment avec M. de Rochechouart, plus tard avec M. de Polignac.

[9] Besenval mentionne, à cette occasion, les réunions du soir chez la comtesse de Polignac (Mémoires, t. II, p. 109). L'anecdote de 1778 est à la p. 61.

[10] Le pavillon à colonnade logeait au premier étage, en 1770, le prince de Conti et, de 1777 à 1789, le duc de Penthièvre. D'après le plan reproduit dans Versailles au temps de Marie-Antoinette, un balcon régnait sur le côté de la Cour des Princes, et l'appartement Polignac était desservi commodément d'un côté par l'escalier du duc de Penthièvre, placé dans le bout de l'aile, de l'autre par deux escaliers plus petits, dont l'un servait aussi à M. de Duras. Dans le comble, se trouvaient des pièces étroites et très basses, qui étaient attribuées à la comtesse de Polastron, belle-sœur de la duchesse de Polignac. Après 1781 et jusqu'à la Révolution, le comte de Vaudreuil habite aussi la Vieille Aile, dans l'entresol de la salle du Conseil privé, sous l'appartement Polignac. On voit toute la société de la Reine réunie dans le même coin du Château. La Vieille Aile, défigurée à plusieurs reprises, ne conserve plus de cette époque que quelques revêtements de boiserie très simple et deux petites cheminées demeurées en place.

[11] Mme d'Ossun n'entre pas immédiatement dans l'appartement de la Vieille Aile, car le chevalier de l'Isle écrit le 1er juin 1783 : La Reine a pour son été trois princesses de Hesse-Darmstadt qu'elle aime fort et qu'elle loge ici dans l'ancien appartement de Mme de Polignac ; elles sont accompagnées de leur frère, le prince Georges (Lettres, dans les Tableaux cités de Barrière, p. 297). Sur le séjour de ces amies de la Reine à. Versailles, voir le recueil des Lettres de Marie-Antoinette, publié par le marquis de Beaucourt et M. de la Rocheterie, t. II, p. 22.

[12] Mémoires de la baronne d'Oberkirch, t. II, p. 114.

[13] Correspondance entre le comte de Mirabeau et le comte de La Marck, publiée par M. de Bacourt, Paris, 1851, t. I, P. 41.

[14] Mémoires sur la vie et le caractère de Mme la duchesse de Polignac, Hambourg, 1796. Campan, Mémoires, t. II, p. 47.

[15] Mémoires de Mme la duchesse de Tourzel, publiés par le duc des Cars, Paris, 1883, t. I, p. 3 et 15. Comtesse de Béarn, Souvenirs de quarante ans, Paris, 1861, p. 32. La seule mention que fasse Mme de Tourzel de son appartement se rapporte à la matinée du 6 octobre : Je me levai précipitamment et je portai sur le champ Mgr le Dauphin chez le Roi, qui était alors avec la Reine.... Ne voyant point avec moi Madame (Royale), que je n'avais eu que le temps de faire avertir, elle descendit chez elle, par le petit escalier intérieur qui y communiquait par mon appartement, et y trouvant mes filles, qui y avaient passé la nuit, elle les rassura, leur dit de monter chez le Roi, et y conduisit Madame avec une fermeté et une dignité remarquables en un pareil moment. — Il est curieux que Mme de Tourzel enregistre ici la fausse tradition, inspirée par la journée du 10 août aux Tuileries, sur l'entrée des émeutiers dans la chambre de la Reine et les coups de pique donnés dans son lit.