HISTOIRE DE JULES CÉSAR

APPENDICES

APPENDICE C — NOTE SUR LES MONNAIES ANTIQUES RECUEILLIES DANS LES FOUILLES D’ALISE.

 

 

Le résultat des fouilles exécutées autour d’Alise-Sainte-Reine serait bien suffisant pour établir l’identité de cette localité avec l’Alésia de César ; mais l’abondance des preuves ne peut nuire à la thèse, et il en est une dont la valeur ne saurait être contestée : nous voulons parler de celle que fournissent les monnaies antiques trouvées dans les fossés du camp D. Perdues dans un combat et tombées dans un fossé plein d’eau, elles ont été soustraites aux recherches immédiates qui se font d’ordinaire sur les champs de bataille.

Pour établir la date d’un événement qui a occasionné l’enfouissement de certaines monnaies, il faut d’abord constater que ces monnaies ont été frappées à une époque antérieure à cet événement. Ainsi les monnaies perdues à Alésia doivent naturellement appartenir à nue époque antérieure au siégé de cette ville.

Les monnaies recueillies sont au nombre de six cent dix-neuf ; elles se répartissent en deux groupes distincts : les unes portent l’empreinte du monnayage romain, les autres du monnayage gaulois.

Cela posé, examinons séparément l’âge des deux groupes. M. le comte de Salis et M. de Saulcy ont bien voulu se charger d’en établir la classification.

Toutes les monnaies romaines, sans exception, ont été fabriquées par l’ordre et sous la surveillance des magistrats monétaires institués par le gouvernement de la République : elles appartiennent à la période républicaine et rentrent dans la classe des monnaies dites consulaires. Grâce aux travaux des Morell, des Borghesi, des Cavedoni, des Cohen, des Mommsen, et surtout de lI. le comte de Salis, l’âge des monnaies de cette classe est aujourd’hui assez nettement déterminé. Sur la date de leur émission, en général, il serait, pour ainsi dire, impossible de commettre une erreur de quelques années. La série des deniers et quinaires nous offre les noms de quatre-vingt-deux magistrats, et la massue, symbole d’un quatre-vingt-troisième ; quatre de ces deniers ne présentent ni nom ni symbole ; il en est de même d’un as de cuivre au type de Janus avec la proue de navire, lequel n’a probablement pas porté d’autre légende que le mot ROMA. Les plus récentes de ces monnaies remontent à l’an 700 de Rome, 54 avant Jésus-Christ. L’année dans laquelle eut lieu le siège d’Alésia est l’année 702 ; ce fait seul servirait au besoin à démontrer qu’Alise et Alésia sont une même localité.

L’examen des monnaies de fabrication gauloise n’a pas une moindre importance. Elles appartiennent à vingt-quatre civitates ou peuplades différentes. Des contingents militaires accourus de tous les points du territoire gaulois ont donc pris part à la guerre dans laquelle ces monnaies ont été perdues et éparpillées sur le sol. Mais ce qui est décisif, c’est que, dans le nombre, nous en trouvons cent trois qui sont incontestablement d’origine arverne ; l’une d’elles porte en toutes lettres le nom de Vercingétorix. Sur quatre cent quatre-vingt-sept monnaies gauloises, cent trois appartiennent aux Arvernes.

Ajoutons que, parmi ces dernières, soixante et une pièces portant le nom d’Epasnactus, qui devint, après la capitulation d’Alésia, un allié fidèle des Romains et le chef de l’Arvernie (Guerre des Gaules, VIII, 44). Or les monnaies d’Epasnactus sont bien connues depuis longtemps ; elles se subdivisent en deux classes : les unes, antérieures à la soumission de ce personnage, présentent des types gaulois purs ; les autres, postérieures, n’offrent plus que des types romanisés, s’il est permis de s’exprimer ainsi. Dans les fossés du camp D on n’a trouvé que des monnaies d’Epasnactus au type primitif : la bataille dans laquelle ces monnaies ont été perdues par des Arvernes devant Alise est donc antérieure à l’année 51 avant Jésus-Christ, année de la soumission d’Epasnactus.

 

CATALOGUE GÉNÉRAL DES MONNAIES ANTIQUES TROUVÉES DANS LES FOUILLES D’ALISE.

MONNAIES FRAPPÉES PAR L’ATELIER DE ROME.

Nombre d’exemplaires

Noms ou symboles des magistrats
inscrits sur les monnaies

Dates probables A. U. C.

Numéros des planches
du recueil de Cohen

1

Anonyme

485-537

Pl. XLIII Incertaine 1. (Le nom ROMA n’est pas en lettres incuses.)

1

Anonyme

558-579

Pl. XLIII Incertaine 2. (Le nom ROMA est dans un rectangle.)

1

M. ATILI. SARAN.

580-588

Pl. VII Atilia 2.

1

NAT.

589-595

Pl. XXXI Pinaria 2.

1

L. CVP.

602-605

Pl. XVI Cupiennia.

1

M. IVNI.

602-605

Pl. XXIII Junia 2.

1

C. RENI.

606-609

Pl. XXXVI Renia.

1

P. PAETVS

606-609

Pl. I Aelia 1.

1

CN. LVCR. TRIO

624-627

Pl. XXV Lucretia 1.

1

M. MARC.

640-643

Pl. XXVI Marcia 3.

1

M. PORC. LAECA

644-647

Pl. XXXIV Porcia 2.

1

Q. METE

648-651

Pl. VIII Caecilia 3.

1

M. VARG.

652

Pl. XL Vargunteia.

1

T. CLOVLI. (quinaire)

653

Pl. XII Cloulia 2.

1

Q. PILIPVS

658

Pl. XXVI Marcia 4.

1

L. LIC. CN. DOM. L. PORCI. LICI.

662

Pl. XXXIV Porcia 1.

1

M. HERENNI.

663

Pl. XIX Herennia.

2

L. IVLI. L. F. CAESAR

664

Pl. XX Julia 4.

1

C. COIL. CALD.

664

Pl. XIII Coelia 2.

1

CALD.

664

Pl. XIII Coelia 3.

1

Q. THERM. M. F.

664

Pl. XXVIII Minucia 5.

1

L. THORIVS BALBVS

664

Pl. XXXIX Thoria.

1

P. SERVILI M. F. RVLLI

665

Pl. XXXVIII Servilia 6.

1

C. ALLI. BALA

665

Pl. I Aelia 3.

1

L. PISO FRVGI (quinaire)

666

Pl. IX Calpurnia 5.

2

L. PISO FRVGI

666

Pl. IX Calpurnia 10.

1

Q. TITI.

667

Pl. XXXIX Titia 1.

4

Q. TITI.

667

Pl. XXXIX Titia 2.

4

C. VIBIVS C. F. PANSA

667

Pl. XLI Vibia 4.

1

L. TITVRI. SABIN.

667

Pl. XXXIX Tituria 4.

2

L. TITVRI. SABIN.

667

Pl. XXXIX Tituria 5.

1

C. CENSO.

668

Pl. XXVI Marcia 7.

3

CN. LENTVL.

668

Pl. XIV Cornelia 7.

1

L. RVBRI. DOSSEN.

668

Pl. XXXVI Rubria I.

3

L. C. MEMIES L. F. GAL.

668

Pl. XXVII Memmia. 3.

1

MN. FONTEI. C. F.

669

Pl. XVIII Fonteia 4.

1

GAR. OCVL. VER.

670

Pl. XI Carvilia 3.

2

C. LIMETA. P. CREPVSI. L. CENSORIN.

671

Pl. XXVI Marcia 10,

1

L. CENSOR.

671

Pl. XXVI Marcia 9.

2

P. CREPVSI.

671

Pl. XVI Crepusia.

4

C. MAMIL. LIMETAN.

671

Pl. XXV Malnilia.

1

C. ANNI. T. F. T. N. L. FABI. L. F.

672

Pl. II Annia 2.

1

C. NAE. BALB.

672

PI. XXIX Naevia.

1

L. PAPI.

673

Pl. XXX Papia 1.

2

TI. CLAVD. TI. F. AP. N.

673

Pl. XII Claudia 3.

1

C. MARI. C. F. CAPIT.

674

Pl. XXVI Maria. 3.

1

L. PROCILI. F.

675

Pl. XXXV Procilia 1.

2

L. PROCILI. F.

675

Pl. XXXV Procilia 9.

1

P. SATRIENVS

676

Pl. XXXVI Satriena.

1

L. RVTILI. FLAC.

676

Pl. XXXVI Rutilia.

1

L. LVCRETI. TRIO

677

Pl. XXV Lucretia 2.

1

MN. AQVIL. MN. F. MN. N.

682

Pl. VI Aquillia 2.

6

PAVLLVS LEPIDVS

683

Pl. I Aemilia 9.

2

PAVLLVS LEPIDVS LIBO

683

Pl. I Aemilia 10.

2

LIBO

683

Pl. XXXVI SCribonia.2.

2

C. HOSIDI. C. F. GETA

683

Pl. XIX Hosidia 1.

1

C. HOSIDI. C. F. GETA

683

Pl. XIX Flosidia 2.

1

P. GALB.

683

Pl. XXXVIII Sulpicia 2.

2

L. ROSCI FABATI

684

Pl. XXXVI Roscia.

1

M. PLAETORI. CEST.

686

Pl. XXXII Plaetoria 3.

1

M. PLAETORIVS M. F. CESTIANVS

686

Pl. XXXII Plaetoria 9.

1

C. PISO L. F. FRVGI

690

Pl. IX Calpurnia 15.

1

C. PISO L. F. FRVGI

690

Pl. IX Calpurnia 16.

1

Q. CASSIVS

695

Pl. XI Cassia 6.

5

M. SCAVR. P. HYPSAE.

696

Pl. I Aemilia I.

2

Q. POMPEI. RVF.

697

Pl. XV Cornelia 20. (Cette pièce devrait se classer à la Pompeia.)

1

PHILIPPVS

698

Pl. XXVI Marcia 8.

1

P. CRASSVS M. F. (incuse)

699

Pl. XXIV Licinia 2.

1

FAVSTVS (en monogramme)

700

Pl. XV Cornelia 23.

1

A. PLAVTIVS

700

Pl. XXXIII Plautia 6.

 

Les monnaies de la guerre sociale (664-665), de l’époque de Marius et Sylla (666-674), et des deux dernières années de la guerre de Spartacus (682-683), sont extrêmement communes, et le plus souvent d’une fabrication très grossière.

MONNAIES FRAPPÉES DANS L’ITALIE MÉRIDIONALE.

Nombre d’exemplaires

Noms ou symboles des magistrats
inscrits sur les monnaies

Dates probables A. U. C.

Numéros des planches
du recueil de Cohen

1

Massue

485-537

Cette pièce ne se trouve pas dans Cohen.

1

Anonyme

538-557

Pl. XLIII Incertaine 2. (Le nom à l’exergue est écrit ROMA.)

1

Anonyme

558-579

Pl. XLIII Incertaine 2. (Le nom à l’exergue est écrit ROMA.)

3

Q. FABI. LABEO

653

PL XVII Fabia 2.

1

M. TVLLI.

653

Pl. XXXIX Tullia.

1

M. SERGI.

655

Pl. XXXVII Sergia.

3

L. FLAMINI. CILO

656

Pl. XLIII Flaminia 1.

1

M. CIPI. M. F. (incuse)

658

Pl. XII Cipia.

1

P. NERVA

659

Pl. XXXVIII Silia.

1

L. PHILIPPVS

660

Pl. XXVI Marcia 5.

2

M. FOVRI L. F. PHILI

662

Pl. XIX Furia 3.

1

MN. AEMILIO LEP.

663

Pl. I Aemilia 3.

1

CN. BLASIO CN. F.

663

PL XIV Cornelia 4.

1

L. CAESI

663

Pl. VIII Caesia.

1

Q. LVTATI.

664

Pl. XXV Lutatia 2.

3

L. MEMMI.

664

Pl. XXVII Memmia 1.

1

L. VALERI FLACCI

664

Pl. XL Valeria 3.

1

M. CATO

664

Pl. XXXV Porcia 6.

1

A. ALBINVS S. F.

665

Pl. XXXV Postumia 2.

 

Cette suite cesse à la fin de la guerre sociale, en 665.

MONNAIES FRAPPÉES HORS DE L’ITALIE.

Nombre d’exemplaires

Noms ou symboles des magistrats
inscrits sur les monnaies

Dates probables A. U. C.

Numéros des planches
du recueil de Cohen

2

CN. LEN. Q.

678-682

Pl. XIV Cornelia 10.

2

LENT. CVR. X FL.

678-682

Pl. XIV Cornelia 11.

 

Ces monnaies ont été frappées, en Espagne pendant la guerre de Sertorius. Il n’a pas été frappé de monnaies provinciales pendant l’intervalle entre les deux guerres civiles, de 682 à 704.

MONNAIES GAULOISES (CAMP D, AU BORD DE L’OSE).