LIVRE QUATRIÈME — RÉSUMÉ DE
— I — Campagne contre les Usipètes et les Tenctères Les succès de la précédente campagne, l’existence d’une
flotte romaine dans les eaux du Morbihan, devaient et les donner à César l’espoir
que rien n’empêcherait désormais une expédition contre Dans l’hiver de 698 à 690, les Usipètes et les Tenctères,
peuples d’origine germaine, refoulés par les Suèves, passèrent le Rhin non
loin de son embouchure, vers Xanten et Clèves. Ils étaient au nombre de
400,000, de tout âge et de tout sexe ; ils cherchaient des terres pour s’établir,
et, au printemps de 699, la tète de l’émigration était déjà parvenue dans le
pays où sont aujourd’hui Aix-la-Chapelle et Liége. César, inquiet de cet
événement, part pour l’armée plus tôt que de coutume, se rend à Amiens, A la suite de ce fait d’armes peu glorieux, où sa bonne
foi a été mise en doute, César résolut de franchir le Rhin sous prétexte de
réclamer des Sicambres la cavalerie des Usipètes et des Tenctères réfugiée
chez eux, mais, au fond, pour intimider les Germains et leur faire perdre l’habitude
de seconder les insurrections de — II — Première descente en Angleterre Quoique l’été fût déjà avancé, César voulut profiter du
temps qui lui restait encore pour passer en Angleterre et visiter cette île,
sur laquelle on n’avait que des notions confuses, et qui n’était connue des
Romains que par l’intervention des insulaires dans toutes les guerres de — III — Habitudes de César en campagne On est étonné, lorsqu’on lit les Commentaires, de
la facilité avec laquelle César se rendait tous les ans de Au milieu des entreprises les plus périlleuses, il trouvait le temps de correspondre avec les hommes influents et même de lire des poèmes que lui envoyait Cicéron, auquel il faisait parvenir son avis et ses critiques[3] ; il s’occupait sans cesse des événements qui se passaient à Rome. — IV — Consulat de Pompée et de Crassus Au commencement de l’année 699 les consuls N’étaient pas encore désignés. En pareille circonstance, le sénat nommait des interrois, qui, investis des pouvoirs consulaires, se succédaient tous les cinq jours. Ce fut à la faveur de cet interrègne que se tinrent les comices. Le résultat était prévu. Outre leur immense clientèle, Pompée et Crassus étaient assurés de l’appui de César, qui, ainsi que nous l’avons dit, avait, eu soin d’envoyer en congé, pour voter, un assez grand nombre de légionnaires[4]. Ils arrivaient, conduits par Publius Crassus, fils du triumvir, que ses exploits en Aquitaine avaient rendu célèbre. Seul candidat de l’année précédente, L. Domitius Ahenobarbus, excité par Caton, sou beau-frère, persista dans sa brigue jusqu’au dernier moment. Sorti avant le jour pour les comices, avec M. Caton et beaucoup de ses clients, il fat avec les siens en batte à de violentes attaques. L’esclave qui marchait devant lui une lanterne à la main fut tué, Caton blessé. La frayeur s’empara de Domitius, et il se réfugia dans sa maison. L’interroi présidant les comices proclama sans opposition Crassus et Pompée consuls. Les arrangements conclus à Lucques avaient donc réussi, et
l’ambition des trois personnages éminents qui absorbaient l’attention
publique était satisfaite ; mais le but de cette ambition variait selon le
caractère de chacun. Crassus ne désirait le commandement d’une armée que pour
augmenter sa réputation et ses richesses immenses. Pompée, sans convictions
profondes, mettait sa vanité à être considéré comme le premier de Pompée, toujours sous le charme de sa femme, semblait se
contenter du rôle qui lui était assigné. Libre de tout engagement, obéissant
à ses propres instincts, il eût embrassé la cause du sénat plutôt que celle
qu’il soutenait ; car les hommes d’une nature aussi vaniteuse que la sienne
préfèrent aux marques d’approbation du peuple, qui parviennent rarement à
leurs oreilles, l’adhésion flatteuse de l’aristocratie au milieu de laquelle
ils vivent. Entraîné par la force des choses, il était obligé de lutter
contre ceux qui lui faisaient obstacle, et, plus l’opposition se montrait
ardente, plus il se laissait emporter par la violence. La légalité, d’ailleurs,
n’était observée par personne. L’incident suivant en est une preuve. Caton
aspirait à la préture. Le jour des comices, la première centurie, appelée la
prérogative, et dont le suffrage avait une grande influence sur les
autres, vota pour lui. Pompée, ne doutant pas du même résultat dans les
autres centuries, déclara subitement qu’il avait entendu un coup de tonnerre[5], et congédia l’assemblée.
Quelques jours après, en achetant les voix, en employant tous les moyens d’intimidation
dont ils disposaient, les nouveaux consuls firent nommer préteur, à la place
de M. Caton[6],
P. Vatinius, auteur de la motion qui, en 695, avait fait donner à César le
gouvernement de La plupart des autres magistrats furent également choisis parmi leurs créatures, et il n’y eut que deux tribuns du peuple, C. Ateius Capito et P. Aquilius Gallus, qui représentassent l’opposition. Toutes ces élections eurent lieu avec un certain ordre, troublé une fois seulement aux comices pour l’édilité. On se battit au Champ de Mars, où il y eut des morts et des blessés. Ln se jetant au milieu du tumulte pour l’apaiser, Pompée eut sa toge couverte de sang. Ses esclaves la rapportèrent à sa maison pour en chercher une autre. A la vue de ce sang, Julia, alors dans un état de grossesse avancée, crut que son mari venait d’être tué, et fit une fausse couche. Cet accident altéra sa santé, mais ne fut pas, comme on l’a dit, la cause de sa mort, qui eut lieu seulement l’année suivante[7]. — V — Proposition de Trébonius sur le gouvernement des provinces Rien ne résistait plus aux deux consuls. Les factions
semblaient vaincues. Cicéron lui-même et Clodius se rapprochaient, et, par l’entremise
de Pompée et de Crassus, se promettaient des concessions réciproques[8]. Le moment était
arrivé de présenter la loi qui devait donner des provinces et des armées aux
deux premiers magistrats de Les provinces destinées aux deux consuls, à leur sortie de
charge, n’étaient pas séparément désignées pour chacun d’eux, mais Pompée et
Crassus devaient s’entendre sur le partage ; Dion Cassius prétend même qu’ils
les tirèrent au sort. Cette assertion paraît inexacte. Une insurrection des
Vaccéens et la réduction de Clunia révoltée[9] servirent de
prétexte pour demander que les Espagnes fussent données à Pompée avec quatre
légions ; Crassus devait avoir Les propositions de Trébonius furent vivement combattues par M. Caton, par Favonius et par deux autres tribuns du peuple, Ateius et Aquilius Gallus. Mais Favonius, dit Plutarque[12], ne fut écouté de personne ; les uns étaient retenus par leur respect pour Pompée et pour Crassus, le plus grand nombre voulait faire plaisir à César, et se tenait tranquille, n’ayant d’espérance qu’en lui. Les adversaires des consuls dans le sénat, intimidés, gardaient le silence. Cicéron, pour éviter la discussion, s’était retiré à la campagne. Dans l’assemblée du peuple, M. Caton parla contre le projet de loi de Trébonius, ou plutôt il employa les deux heures qui lui étaient accordées à des déclamations sur la conduite des dépositaires du pouvoir. Les deux heures écoulées, Trébonius, présidant l’assemblée, lui enjoignit de quitter la tribune. Caton refusa d’obéir ; un licteur du tribun l’entraîna ; il lui échappa, et un instant après reparut sur les rostres, essayant de parler encore. Trébonius donna l’ordre de le conduire en prison ; et, pour s’emparer de sa personne, il fallut une lutte en règle ; mais, au milieu de ce tumulte, Caton avait obtenu ce qu’il voulait, c’était de faire perdre une journée[13]. Une seconde assemblée réussit mieux. Des sommes considérables avaient été distribuées aux tribus, et des bandes armées se tenaient prêtes à intervenir en cas de besoin. L’opposition de son côté, n’avait rien oublié pour disputer la victoire. Le tribun P. Aquilius, craignant qu’on ne l’empêchât d’arriver à la place publique, imagina de se cacher la veille dans la curie Hostilia, qui était sur le Forum même. Trébonius, averti, en fit fermer les portes à clef, l’y retint toute la nuit et la journée du lendemain[14]. M. Caton, Favonius et Ateius parvinrent à grand’peine au Forum ; mais, ne pouvant, à cause de la foule, se frayer un chemin jusqu’aux rostres, ils montèrent sur les épaules de quelques-uns de leurs clients et commencèrent à crier que Jupiter tonnait, et qu’on ne pouvait délibérer. Tout fut inutile ; toujours repoussés, mais protestant toujours, ils quittèrent la partie lorsque Trébonius eut proclamé l’acceptation de la loi par le peuple[15]. Une de ses dispositions décidait que Pompée resterait à Rome après son consulat, et qu’il ferait gouverner sa province d’Espagne par ses lieutenants. Le vote fut émis au milieu du plus orageux tumulte. Ateius fut blessé dans la mêlée, qui conta la vie à quelques citoyens ; c’était chose trop fréquente alors pour produire une grande sensation. Telle était la mémorable lutte engagée alors à Rome entre les consuls et l’opposition. A ne juger que d’après certaines violences racontées par les historiens, on est tenté d’abord d’accuser Crassus et Pompée de s’être portés à un étrange abus de la force ; mais un examen plus attentif prouve qu’ils y furent, pour ainsi dire, contraints par les menées turbulentes d’une minorité factieuse. En effet, ces mêmes historiens, qui décrivent avec complaisance les moyens de compression coupable employés par les candidats au consulat, laissent ensuite échapper çà et là des assertions contraires, qui viennent détruire l’impression fâcheuse de leur récit.. Ainsi, d’après Cicéron, l’opinion publique blâmait la guerre qu’on faisait à Pompée et à Crassus[16]. Plutarque, après avoir présenté sous des couleurs défavorables les manœuvres des consuls pour la distribution des gouvernements des provinces, ajoute[17] : Ce partage plut à tous les partis. Le peuple désirait que Pompée ne fût pas éloigné de Rome. César pouvait espérer que le consulat de Pompée et de Crassus rétablirait l’ordre et l’empire des lois : il n’en fut rien. Après avoir eux-mêmes si souvent violé la légalité et corrompu les élections, ils voulurent remédier au mal, qu’ils avaient contribué à aggraver, en proposant des mesures sévères contre la corruption ; ce tardif hommage rendu à la morale publique devait rester sans effet, comme l’avaient été tous les remèdes employés jusqu’alors. — VI — Loi somptuaire de Pompée Ils cherchèrent à réprimer le luxe par une loi somptuaire,
mais un discours d’Hortensius suffit pour la faire rejeter. L’orateur, après
un brillant tableau de la grandeur de La splendeur de ces jeux avait ébloui Rome et l’Italie, et rendu à Pompée une partie de son prestige ; mais les levées de troupes qu’il fut obligé de prescrire, peu de temps après, causèrent un vif mécontentement. Plusieurs tribuns opposèrent en vain leur veto, ils durent renoncer à une lutte dont Pompée et Crassus surtout se faisaient les soutiens. — VII — Départ de Crassus pour Sans attendre la fin de son consulat, Crassus voulut quitter
Rome : il partit dès les derniers jours d’octobre[21]. Ainsi que nous
l’avons dit, ce n’était pas le gouvernement de La pensée de cette expédition n’était pas nouvelle. Les
Parthes éveillaient depuis longtemps la jalousie de Rome. Ils avaient étendu
leurs frontières depuis le Caucase jusqu’à l’Euphrate[22], et accru
considérablement leur importance : leur chef prenait, comme Agamemnon, le
titre de roi des rois. Il est vrai que la partie de Néanmoins cette entreprise rencontrait à Rome une vive opposition ; le parti hostile aux consuls craignait la gloire qui pouvait en rejaillir sur Crassus, et beaucoup d’esprits prudents redoutaient les périls d’une expédition si lointaine ; mais César, qui avait hérité de cette passion des anciens Romains rêvant pour leur ville la domination du monde, encourageait Crassus dans ses projets, et, dans l’hiver de 700, il envoya Publius à son père, avec mille cavaliers d’élite gaulois. Des augures sinistres signalèrent le départ du proconsul. Les deux tribuns du peuple C. Ateius Capito et P. Aquilius Gallus, adhérents du parti des grands, s’y opposèrent. Ils avaient réussi à faire partager leurs sentiments à beaucoup de leurs concitoyens. Crassus, intimidé, se fit accompagner de Pompée, dont l’ascendant sur le peuple était si puissant que sa présence suffit pour arrêter toute manifestation hostile. Ateius Capito ne se découragea pas ; il donna l’ordre à un huissier de s’emparer de Crassus au moment où il allait sortir de Rome. Les autres tribuns empêchèrent cette violence. Alors, voyant que tous ses efforts échouaient, il eut recours à un moyen extrême : il fit apporter un réchaud, y jeta des parfums en prononçant contre Crassus de terribles anathèmes. Ces imprécations étaient de nature à frapper les esprits superstitieux des Romains. On ne manqua pas de se les rappeler plus tard, lorsqu’on apprit les désastres de Syrie. — VIII — Caton propose de livrer César aux Germains Vers la même époque, arrivèrent à Rome les nouvelles de la défaite des Usipètes et des Tenctères, du passage du Rhin, et de la descente en Bretagne ; elles excitèrent un vif enthousiasme, et le sénat décréta vingt jours d’actions de grâces[24]. La dernière expédition surtout fit une grande impression sur les esprits ; c’était comme la découverte d’un nouveau monde ; l’orgueil national était flatté d’apprendre que les légions avaient pénétré dans un pays inconnu dont on se promettait d’immenses avantages pour la République[25]. Cependant tous n’étaient pas éblouis par les succès militaires ; quelques-uns prétendaient que César n’avait pas traversé l’Océan, mais un simple étang[26], et Caton, persévérant dans sa haine, proposa de le livrer aux Germains : il l’accusait de les avoir attaqués au moment où ils envoyaient des députés, et, par cette violation du droit des gens, d’avoir attiré sur Rome la colère céleste ; il fallait, disait-il, la faire retomber sur la tête du général perfide. Diatribe impuissante qui ne prévalut pas contre le sentiment public[27] ! Toutefois, dès que César en eut connaissance, trop sensible peut-être à l’injure, il écrivit au Sénat une lettre pleine d’invectives et d’accusations contre Caton. Celui-ci les repoussa d’abord avec calme ; puis, profitant de la circonstance, il se mit à peindre, sous les couleurs les plus noires, les prétendus desseins de César. Ce n’étaient, disait-il, ni les Germains ni les Gaulois qu’il fallait redouter, mais cet homme ambitieux dont les projets n’étaient ignorés de personne. Ces paroles frappèrent virement un auditoire déjà prévenu défavorablement. Cependant la peur de l’opinion publique arrêta toute décision ; car, selon Plutarque[28] : Caton ne gagna rien hors du sénat ; le peuple voulait que César parvînt à la plus grande puissance, et le sénat, quoiqu’il pensât comme Caton, n’osa rien faire, par crainte du peuple. |
[1] Plutarque, César, 18.
[2] Suétone, César, 57.
[3] Que pense César de mon poème, je vous prie ? Il m’a déjà écrit qu’il avait lu le premier livre et qu’il n’avait rien vu, même en grec, qui lui plût davantage. Le reste, jusqu’à certain passage, est plus négligé : c’est son expression. Dites-moi ce qui lui déplaît, le fond ou la forme, et ne craignez rien de votre franchise (Cicéron, Lettres à Quintus, II, 16).
[4] Plutarque, Crassus, 16. — Dion Cassius, XXXIX, 31.
[5] Plutarque, Caton, 48 ; Pompée, 54.
[6] Cicéron, Lettres familières, I, 9.
[7] Plutarque, Pompée, 55.
[8] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 9.
[9] Le pays des
Vaccéens comprenait une partie de
[10] Plutarque, Crassus, 19.
[11] Plutarque, Crassus, 19.
[12] Plutarque, César, 24.
[13] Plutarque, Caton, 49. — Dion Cassius, XXXIX, 34.
[14] Dion Cassius, XXXIX, 35.
[15] Plutarque, Caton, 49. — Dion Cassius, XXXIX, 23, 25. — Dion Cassius prétend à tort que l’imperium dans la province des Gaules ne fut prorogé à César que par une sorte de grâce, et seulement pour trois ans, lorsque ses partisans murmuraient de voir que Crassus et Pompée ne pensaient qu’à eux-mêmes. Il ne dit pas un mot de la conférence de Lucques, attestée par Suétone, Plutarque et Appien. Il oublie que Trébonius, créature de César, fut un de ses lieutenants les plus dévoués pendant la guerre civile. Nous pensons que le témoignage des autres historiens doit être préféré.
[16] A mon avis, ce que ses adversaires auraient de mieux à faire, ce serait de cesser une lutte qu’ils ne sont pas de force à soutenir… Aujourd’hui la seule ambition qu’on puisse avoir, c’est d’être tranquille, et ceux qui gouvernent seraient disposés à nous le permettre, s’ils trouvaient certaines gens moins roidis contre leur domination (Cicéron, Lettres familières, I, 8, lettre à Lentulus).
[17] Plutarque, Crassus, 19.
[18] Dion Cassius, XXXIX, 37.
[19] Dion Cassius, XXXIX, 38.
[20] Cicéron, Lettres familières, VII, 1.
[21] D’après la lettre
de Cicéron à Atticus (IV, 13), Crassus était parti de Rome peu avant le 17 des
calendes de décembre 699, ce qui répond, d’après la concordance établie par M.
Le Verrier, au
[22] Justin, XLI, 6.
[23] Justin, XLII, 4.
[24] Guerre des Gaules, IV, 38.
[25] César était très
fier de son expédition en Bretagne, et tout le monde à Rome le prônait avec
enthousiasme. On se félicitait de connaître un pays dont auparavant on ignorait
presque l’existence, d’avoir pénétré dans des contrées dont en n’avait pas
entendu parler jusqu’alors ; chacun prenait ses espérances pour la réalité, et
tout ce qu’on se flattait d’obtenir un jour faisait éclater une joie aussi vive
que si on l’eût déjà possédé (Dion Cassius, XXXIX, 53). — Après avoir débarqué
en Bretagne, César crut avoir découvert un nouveau inonde. Il écrivit (on
ignore à qui) que
[26] Lucain, Pharsale, II, v. 571.
[27] Sans tenir aucun compte de l’avis de Caton, le peuple fit pendant quinze jours des sacrifices pour célébrer cette victoire et donna les plus grandes marques de joie (Plutarque, Nicias et Crassus, 4).
[28] Plutarque, Caton d’Utique, 58.