LIVRE QUATRIÈME — RÉSUMÉ DE
— I — Présence à Rome de Ptolémée Aulètes Les consuls précédents venaient d’être remplacés par Cn.
Cornelius Lentulus Marcellinus et L. Marcius Philippus ; celui-ci allié de
César, dont il avait épousé la nièce Atia[1]. Vainement les
premiers magistrats se succédaient tous les ans, le changement des personnes
n’en amenait aucun dans l’état de Vers cette époque, survint un fait qui montra à quel degré
de mépris étaient tombées les lois et la morale. Ptolémée Aulètes, roi d’Égypte,
père de la fameuse Cléopâtre, haï de ses sujets, s’était enfui d’Alexandrie,
et, vers la fin de 697, était parti pour Rome, malgré les conseils de M.
Caton, qu’il avait rencontré à Rhodes. Il venait solliciter la protection de Plusieurs projets furent mis en avant pour replacer le roi d’Égypte sur le trône, et cette entreprise, qui promettait gloire et profit, excitait l’ambition de chacun. Ceux qui, probablement, y étaient opposés, proposèrent de consulter les livres sibyllins, qui répondirent : Si le roi d’Égypte vient vous demander du secours, ne lui refusez pas votre amitié, mais ne lui accordez aucune armée. Caïus Caton, tribun du peuple, parent de M. Porcius Caton, et cependant son adversaire, s’empressa de divulguer cette réponse, quoiqu’il ne frit pas permis, sans un décret du sénat, de publier les oracles sibyllins[5]. Le sénat décréta que le roi d’Égypte serait replacé sur son trône par des magistrats romains, sans intervention armée[6]. Mais cette mission était fort disputée : les uns voulaient en charger Lentulus Spinther, les autres Pompée, avec obligation de n’employer que deux licteurs ; la jalousie des prétendants y fit bientôt renoncer. Ptolémée, perdant tout espoir, quitta Rome et se retira à Éphèse[7]. Il fut plus tard rétabli sur son trône par Gabinius. — II — Clodius nommé édile. Procès de Milon Les élections polir l’édilité avaient eu lieu le 11 des
calendes de février de l’année 698 ( Le procès dont Clodius le menaçait inquiétait fort peu Milon, qui n’avait rien rabattu de son audace habituelle. En effet, à une époque où un personnage politique ne pouvait être en sûreté que sous l’escorte d’une bande armée, il était difficile de condamner Milon pour avoir des gladiateurs à sa solde, surtout lorsque ses ennemis avaient donné l’exemple de recourir à de tels auxiliaires. La lutte judiciaire allait commencer, et l’on s’y
préparait comme à un combat. L’accusé avait pour défenseurs Cicéron et Pompée
; la plus grande partie du sénat lui était favorable, et, dans la prévision d’émeutes,
ses amis faisaient venir leurs clients de toute l’Italie et même de Le 8 des ides de février ( — III — Retour de Caton Au milieu de ces querelles intestines, M. Caton revint de Chypre à Rome. Il rapportait le trésor de Ptolémée, frère de Ptolémée Aulètes, 7.000 talents (environ 40 millions de francs), un mobilier considérable, et ramenait un grand nombre d’esclaves. Ptolémée s’était empoisonné, sur le bruit de sa venue, ne lui laissant d’autre embarras que de recueillir ses trésors, car les Cypriotes, alors esclaves, dans l’espoir de devenir les alliés et les amis de Rome, reçurent Caton à bras ouverts. Fier de son expédition, qu’il avait remplie avec la plus parfaite intégrité, il tenait fort à ce qu’elle fût approuvée[17]. Le retour de Caton ne pouvait en rien remédier à l’état profondément troublé de la République[18]. Sa vertu n’était pas de celles qui attirent, mais de celles qui repoussent. Blâmant tout le monde, peut-être parce que tout le monde était blâmable, il restait seul de son parti. Dès son arrivée, il se trouva à la fois en opposition avec Cicéron, qui attaquait la légalité de sa mission, et avec Clodius, qui, la lui ayant confiée en sa qualité de tribun, entendait s’en attribuer toute la gloire. Dans ces nouvelles menées de Clodius, César l’appuya, dit-on, en lui suggérant des motifs d’accusation contre Caton[19]. — IV — État d’anarchie à Rome L’aperçu succinct des événements de Rome à cette époque montre le degré d’abaissement du niveau moral. Ce n’étaient plus ces luttes mémorables entre les patriciens et les plébéiens, où la grandeur du but ennoblissait les moyens. Il ne s’agissait plus de droits séculaires à défendre, de droits nouveaux à conquérir, mais d’ambitions vulgaires et d’intérêts personnels à satisfaire. Rien n’indique davantage la décadence d’une société que la
loi devenant machine de guerre à l’usage des différents partis, au lieu de
rester l’expression sincère des besoins généraux. Tout homme arrivé au
pouvoir se rendait coupable le lendemain de ce qu’il avait condamné la
veille, et faisait servir les institutions à sa passion du moment. Tantôt c’était
le consul Metellus qui, en 697, retardait la nomination des questeurs pour
empêcher celle des juges, afin de protéger Clodius, son parent, contre une
accusation judiciaire[20] ; tantôt c’étaient
Milon et Sextius qui, à titre de représailles contre le même consul,
opposaient tous les obstacles imaginables à la convocation des comices[21] ; tantôt, enfin,
le sénat (en 698)
essayait de retarder l’élection des juges, pour ôter à Clodius les chances d’être
nommé édile. L’antique usage de prendre les auspices n’était plus, aux yeux
de tous, qu’une manoeuvre politique. Aucun des grands personnages que la
faveur momentanée du peuple et du sénat mettait en évidence ne conservait le
véritable sentiment du droit. Cicéron, qui voit en lui seul toute Ce relâchement des liens sociaux amenait fatalement la dispersion de toutes les forces dont l’union eût été si utile au bien publie. A peine, dans un moment de danger, était-on tombé d’accord pour donner à un homme l’autorité qui pouvait rétablir l’ordre et le calme, qu’à l’instant même tout le monde s’entendait pour l’attaquer et l’abattre, comme si chacun avait eu peur de son propre ouvrage. A peine Cicéron est-il revenu de l’exil, que les amis qui l’ont rappelé sont envieux de son influence : ils voient avec plaisir une certaine froideur naître entre Pompée et lui, et soutiennent secrètement les manœuvres de Clodius[23]. A peine Pompée, au milieu de la disette et de l’agitation publique, est-il revêtu de nouveaux pouvoirs, que le sénat d’un côté, et la faction populaire de l’autre, se concertent pour ruiner son crédit : des menées habiles réveillent la vieille haine entre lui et Crassus. Pompée croyait ou feignait de croire qu’il y avait une conjuration contre sa vie. Il ne voulait plus aller au sénat, à moins qu’on ne tînt la séance tout près de son domicile, tant il lui paraissait dangereux de traverser la ville[24]. Clodius, disait-il, cherche à m’assassiner. Crassus le paye, Caton l’encourage. Tous les discoureurs, Curion, Bibulus, tous mes ennemis l’excitent contre moi. Ce peuple, amoureux du bavardage de la tribune, m’a presque abandonné ; la noblesse m’est hostile ; le sénat est injuste pour moi ; la jeunesse est toute pervertie. Il ajoutait qu’il prendrait ses précautions, et qu’il allait s’entourer de gens de la campagne[25]. Personne n’était à l’abri des plus odieuses imputations. Caïus
Caton accusait le consul P. Lentulus d’avoir facilité à Ptolémée les moyens
de quitter Rome clandestinement[26]. M. Caton s’indignait
contre tout le monde. Enfin un parti implacable ne cessait de manifester par
des propositions, sans résultat il est vrai, sa rancune et son animosité
contre le proconsul des Gaules. Fers le printemps de — V — Entrevue de Lucques Au milieu de la confusion générale, beaucoup de citoyens tournaient les yeux vers César. Appius Claudius s’était déjà rendu près de lui[31]. Crassus quitta brusquement Rome pour aller le trouver à Ravenne, au commencement du printemps de 698, avant la campagne contre les Vénètes, et lui exposer l’état des choses, car, ainsi que le dit Cicéron dans une lettre postérieure, il ne se faisait à Rome rien de si petit que César n’en fût informé[32]. Quelque temps après, Pompée, qui devait s’embarquer à Pise
pour Que se passa-t-il dans cette entrevue ? On l’ignore ; mais
on peut le conjecturer d’après les événements qui en furent la conséquence
immédiate. Il est évident d’abord que Crassus et Pompée, brouillés naguère,
furent réconciliés par César, qui, sans doute, fit valoir à leurs yeux les
raisons les plus capables de les rapprocher : l’intérêt
public exigeait leur réconciliation ; seuls ils pouvaient mettre un terme à l’état
d’anarchie qui désolait la capitale ; dans un pays livré à des ambitions
vulgaires, il fallait pour les dominer des ambitions plus grandes, mais plus
pures et plus honorables ; ils devaient bien le voir, ce n’étaient pas des
hommes tels que Cicéron, avec ses tergiversations, sa couardise et sa vanité,
ni Caton avec son stoïcisme d’un autre âge, ni Domitius Ahenobarbus avec sa
haine implacable et ses passions égoïstes, qui ramèneraient l’ordre et
rallieraient les esprits divisés. Afin d’obtenir ces résultats, il fallait
que Crassus et Pompée se missent résolument à briguer le consulat[38]. Quant à lui, il ne demandait qu’à rester à la tête de
son armée et à terminer la conquête qu’il avait entreprise. Un pareil langage ne pouvait manquer d’être compris par Pompée et par Crassus. On se laisse aisément persuader lorsque l’intérêt public se présente à travers le prisme de l’amour-propre et de l’intérêt personnel, Au delà du consulat, Crassus et Pompée voyaient déjà le gouvernement des provinces et le commandement des armées. Quant à César, la réalisation logique de ses vœux était la prolongation de ses pouvoirs. Une seule difficulté s’opposait à l’exécution de ce plan. L’époque des élections approchait, et ni Pompée ni Crassus ne s’étaient mis en mesure de briguer le consulat dans le délai prévu par la loi ; mais on avait si souvent, depuis nombre d’années, retardé les comices, sous des prétextes frivoles, qu’on pouvait bien aujourd’hui en agir de même dans un intérêt plus sérieux. César promit d’appuyer leur élection de tout son pouvoir,
par ses recommandations et en donnant des congés à ses soldats pour aller
voter dans les comices. En effet, ses soldats, recrutés soit parmi les
vétérans qu’il avait emmenés de Rome, soit parmi les citoyens romains établis
en grand nombre dans — VI —Conséquences de l’entrevue de Lucques. Conduite de Cicéron L’entrevue de Lucques avait eu pour résultat de réunir
dans un même sentiment les hommes les plus importants de Il faut bien le dire à la louange de l’humanité, la vraie gloire a le privilège de rallier tous les coeurs généreux ; il n’y a que les hommes follement épris d’eux-mêmes, ou endurcis par le fanatisme d’un parti, qui résistent à cet entraînement universel vers ceux qui font la grandeur de leur pays. A cette époque, si l’on en excepte quelques hommes haineux et intraitables, la plupart des sénateurs subissaient l’impulsion générale, comme le prouvent les discours de Cicéron[44]. Mais si, d’une part, on nous représente les membres de ce
prétendu triumvirat ligués étroitement entre eux contre Déjà il avait voté avec les sénateurs des actions de
grâces pour les victoires de César, et depuis il secondait de ses efforts
toutes les propositions en faveur du vainqueur des Gaules. Comme le rôle de
Cicéron dans cette occasion a eu une importance particulière, il ne sera pas
sans intérêt de citer ses paroles : Puis-je être
ennemi d’un homme dont les courriers et les lettres, de concert avec la
renommée, font retentir tous les jours à mes oreilles les noms de tant de
peuples, de tant de nations, de tant de pays qu’il a ajoutés à notre empire ?
Je suis enflammé d’enthousiasme, sénateurs, et vous en doutez d’autant moins
que les mêmes sentiments vous animent[47]. Il a combattu avec le plus grand succès les plus
belliqueuses et les plus puissantes nations des Germains et des Helvètes ; il
a terrassé, dompté, refoulé les autres, et les a accoutumées à obéir au
peuple romain. Des contrées, qu’aucune histoire, aucun récit, aucun bruit
public ne nous avaient encore fait connaître, notre général, nos troupes, nos
armes les ont parcourues. Nous n’avions auparavant qu’un sentier dans De plus, il a été question de
dix lieutenants pour César : les uns s’opposaient absolument à ce qu’on les
accordât, les autres recherchaient les précédents ; ceux-ci remettaient à nu
autre temps, ceux-là accordaient, sans employer des termes flatteurs. Dans
cette circonstance, à la manière dont je parlai, tout le monde comprit que,
en m’occupant des intérêts de Dans un autre discours, le même orateur s’écrie[49] : Le sénat a décerné des prières publiques à César dans la
forme la plus honorable, et pour un nombre de jours encore sans exemple.
Malgré l’épuisement du trésor, il a pourvu à la solde de son armée
victorieuse ; il a décidé qu’on donnerait dix lieutenants au général, et que,
par dérogation à la loi Sempronia, on ne lui enverrait pas de successeur. C’est
moi qui ai ouvert ces avis, qui ai porté la parole ; et, plutôt que d’écouter
mon ancien dissentiment avec César, je me suis prêté à ce que réclament, dans
les circonstances actuelles, l’intérêt de Mais si en public Cicéron s’exprimait avec tant de netteté, dans ses relations privées il ménageait encore l’opinion de ses anciens amis. C’est d’ailleurs la seule manière d’expliquer une contradiction trop choquante, même dans un caractère aussi versatile. En effet, au moment où il se vantait hautement des services qu’il avait contribué à rendre à César, il écrivait à P. Lentulus, son ami, proconsul en Cilicie[50] : On vient d’accorder à César des subsides et dix lieutenants, et l’on ne tient aucun compte de la loi Sempronia, qui voulait qu’on lui donnât nu successeur. Mais, ce sujet est trop triste, et je ne veux pas m’y arrêter. — VII — Manœuvres de Pompée et de Crassus pour arriver au consulat D’après ce qui précède, évidemment l’impopularité ne s’attachait pas à César, mais aux moyens employés par Crassus et par Pompée afin d’obtenir le consulat. Ils se servaient de Caïus Caton, parent du stoïcien, et d’autres hommes aussi peu estimables, pour faire retarder l’époque des comices et amener la création d’un interroi[51], nomination qui eût rendu leur élection plus facile, puisque les consuls, présidents ordinaires de l’assemblée du peuple, leur étaient opposés. Les récits sur les événements de cette époque offrent une grande confusion. Dion Cassius nous apprend qu’à la suite de violentes discussions dans la curie, entre Pompée, récemment revenu de Sardaigne, et le consul Marcellinus, le sénat, en signe de mécontentement, décréta qu’il prendrait le deuil, comme pour une calamité publique, et le prit aussitôt. Caïus Caton opposa son veto. Alors le consul Cn. Marcellinus, à la tête du sénat, se rendit au forum, harangua le peuple pour lui demander des comices, sans succès probablement, puisque les sénateurs rentrèrent immédiatement dans le lieu de leurs séances. Clodius, qui depuis la conférence de Lucques s’était rapproché de Pompée, survint tout à coup dans la foule, interpella vivement le consul, et le railla de cet appareil de deuil intempestif. Sur la place publique Clodius devait enlever aisément l’approbation de la multitude ; mais, ayant voulu retourner au sénat, il éprouva la plus vive opposition. Les sénateurs se précipitèrent à sa rencontre pour l’empêcher d’entrer ; beaucoup de chevaliers l’accablèrent d’injures ; ils lui eussent fait un mauvais parti, si la populace ne fût accourue à son aide et ne l’eût dégagé, en menaçant de livrer aux flammes l’assemblée tout entière[52]. D’un autre côté, Pompée, avec plus d’autorité et moins de
violence, s’élevait contre le dernier sénatus-consulte. Lentulus Marcellinus,
l’apostrophant en plein sénat, lui demanda s’il était vrai, comme le bruit en
courait, qu’il prétendit au consulat. Je ne sais
pas encore ce que je ferai, répondit Pompée brusquement. Puis,
remarquant le mauvais effet de ces paroles dédaigneuses, il reprit aussitôt :
Pour les bons citoyens, il est inutile que je
sois consul ; contre les factieux, je suis peut-être nécessaire[53]. A une question
semblable, Crassus répondit modestement qu’il
était prêt à faire tout ce qui serait utile à — VIII — Campagne contre les peuples des côtes de l’Océan Tandis que Pompée et Crassus, conformément à la convention de Lucques, employaient tous les moyens pour parvenir au consulat, César avait toujours les regards fixés sur une conquête qui, tous les ans, semblait achevée, et que, tous les ans, il fallait recommencer. Si les Gaulois, divisés en tant de peuples divers, étaient incapables de s’unir pour la défense commune, ils ne se laissaient pas abattre par titi seul coup dit sort. A peint les uns étaient-ils terrassés sur un point, que d’autres relevaient ailleurs l’étendard de l’insurrection. En 698, l’agitation se manifesta d’abord sur les côtes de
l’Océan, depuis La conduite de César envers les habitants de cette province a été justement blâmée par l’empereur Napoléon Ier. Ces peuples, dit-il[54], ne s’étaient point révoltés ; ils avaient fourni des otages, avaient promis de vivre tranquilles, mais ils étaient en possession de toute leur liberté et de tous leurs droits. Ils avaient donné lieu à César de leur faire la guerre, sans doute, mais non de violer le droit des gens à leur égard et d’abuser de la victoire d’une manière aussi atroce. Cette conduite n’était pas juste, elle était encore moins politique. Ces moyens ne remplissent jamais leur but, ils exaspèrent et révoltent les nations. La punition de quelques chefs est tout ce que la justice et la politique permettent. Tandis que Quoique la saison fût fort avancée, César voulut encore soumettre les peuples du Brabant et du Boulonnais, et marcha contre eus. Les Gaulois se retirèrent dans leurs forêts ; il fut alors obligé de se frayer une route dans les bois en abattant les arbres, qui, placés à droite et à gauche, formèrent de chaque côté un rempart contre l’ennemi. Le mauvais temps l’obligea de se retirer avant d’avoir accompli sa tâche. Dans cette campagne de 698, la plupart des contrées qui s’étendent depuis l’embouchure de l’Adour jusqu’à celle de l’Escaut avaient senti le poids des armes romaines. La mer était libre : César pouvait tenter une descente en Angleterre. |
[1] Atia avait épousé en premières noces Octavius, dont elle eut un fils qui fût plus tard Auguste.
[2] Dion Cassius, XXXIX, 14.
[3] Dion Cassius, XXXIX, 12-13. — Plutarque, Pompée, 52.
[4] Dion Cassius, XXXIX, 14. — Je ne lui épargne pas même les reproches pour l’empêcher (Pompée) de tremper dans cette infamie (Cicéron, Lettres familières, I, 1).
[5] Dion Cassius, XXXIX, 15.
[6] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 2.
[7] Dion Cassius, XXXIX, 16.
[8] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 2. – Dion Cassius, XXXIX, 18.
[9] Dion Cassius, XXXIX, 18-19.
[10] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 3.
[11] Dion Cassius, XXXIX, 20.
[12] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 3.
[13] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 3.
[14] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 3. — Ce mot donne, suivant nous, l’explication de la querelle qui existait alors entre les deux triumvirs. L’Égypte était une proie si riche qu’elle devait les diviser.
[15] Clodius est précipité de la tribune, moi je m’esquive de crainte d’accident (Cicéron, Lettres à Quintus, II, 3).
[16] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 3.
[17] Dion Cassius, XXXIX, 22.
[18] Plutarque (Caton, 45) nous dit que Caton revint sous le consulat de Marcius Philippus.
[19] Dion Cassius, XXXIX, 23.
[20] Dion Cassius, XXXIX, 7.
[21] Lettres à Quintus, II, 1.
[22] Plutarque, Caton, 40 ; Cicéron, 45.
[23] Il me revenait une foule de propos de gens que vous devinez d’ici, qui ont toujours été et qui sont toujours dans les mêmes rangs que moi. Ils se réjouissaient ouvertement de me savoir, à la fois, déjà en froid avec Pompée et prêt à me brouiller avec César ; mais, ce qu’il y avait de plus cruel, c’était leur attitude à l’égard de mon ennemi (Clodius), c’était de les voir l’embrasser, le flatter, le cajoler, le combler de caresses (Cicéron, Lettres familières, I, 9).
[24] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 3.
[25] Ces paroles sont rapportées par Cicéron (Lettres à Quintus, II, 3), à qui elles étaient adressées par Pompée. Dion Cassius, contre toute vraisemblance, prétend que Pompée, dès cette époque, était irrité contre César et cherchait à lui ôter sa province. Rien ne prouve une pareille allégation. L’entrevue de Lucques, qui eut lieu cette même année, la contredit formellement.
[26] Voyez Nonius Marcellus (éd. Gerlach et Roth, p. 261), qui cite un passage du livre XXII des Annales de Fenestella, lequel écrivait sous Auguste ou sous Tibère.
[27] Suétone, César, 24.
[28] Cicéron, Lettres à Quintus, II, 5.
[29] Cicéron, Lettres familières, I, 9.
[30] L’affaire des
terres de
[31] Appius n’est pas encore revenu d’auprès de César (Cicéron, Lettres à Quintus, II, 6, avril 698).
[32] Sachant bien que petites nouvelles ou grandes nouvelles sont arrivées à César (Lettres à Quintus, III, 1, 3).
[33] Dion Cassius, XXXIX, 35.
[34] Plutarque, César, 24.
[35] Appius, dit-il, s’est rendu près de César pour lui arracher quelques nominations de tribuns (Cicéron, Lettres à Quintus, II, 15).
[36] Appien, Guerres civiles, II, 17. — Les consuls et les proconsuls avaient douze licteurs ; les préteurs, six ; les dictateurs, vingt-quatre, et le maître de la cavalerie, un nombre qui a varié. Les édiles curules, les questeurs et les tribuns du peuple, n’ayant pas l’imperium, n’avaient pas de licteurs. Comme, lors de la conférence de Lucques, il n’existait ni dictateurs, ni maître de la cavalerie, le chiffre de cent vingt faisceaux ne peut s’appliquer qu’à l’ensemble de l’escorte de proconsuls et de préteurs. il n’est pas probable que les deux consuls alors en charge à Rome se soient transportés à Lucques. D’un autre côté, il était défendu aux proconsuls de quitter leurs provinces pendant la durée de leurs pouvoirs (Voyez Tite-Live, XLI, 7 ; XLIII, 1). Mais, comme les conférences de Lucques eurent lieu précisément à l’époque où les proconsuls et les propréteurs partaient pour leurs provinces (nous savons par Cicéron (Lettres à Atticus, III, 9) que ce départ avait lieu aux mois d’avril et de mai), il est probable que les proconsuls et les propréteurs désignés se rendirent à Lucques avant d’aller prendre leurs commandements. Ainsi le chiffre de cent vingt faisceaux représenterait l’ensemble des licteurs des propréteurs on proconsuls qui pouvaient passer par Lucques avant de s’embarquer soit à Pise, soit à Adria, soit à Ravenne.
Dans cette hypothèse, nous aurions les chiffres suivants :
Propréteur de Sicile |
6 |
Proconsul de Macédoine |
12 |
Propréteur de Sardaigne |
6 |
Proconsul de Bithynie |
12 |
Proconsul d’Espagne citérieure |
12 |
Proconsul de Crète |
12 |
Proconsul d’Espagne ultérieure |
12 |
Proconsul de Syrie |
12 |
Proconsul d’Afrique |
12 |
Proconsul de Cilicie |
12 |
Proconsul d’Asie |
12 |
Total des licteurs |
120 |
Plutarque (Pompée, 53) dit textuellement qu’on vit à sa porte cent vingt faisceaux de proconsuls et de préteurs.
[37] Appien, Guerres civiles, II, 17.
[38] Voyez Suétone, César, 24. — La preuve que ce plan venait de César, c’est que Pompée et Crassus n’avaient encore pris aucune mesure pour préparer leur élection.
[39] Nous avons mis
dans la bouche de César les paroles suivantes de Cicéron : En donnant les Alpes pour bornes à l’Italie,
la nature ne l’avait pas fait sans une intention spéciale des dieux. Si
l’entrée en eût été ouverte à la férocité et à la multitude des Gaulois, jamais
cette ville n’eût été le siège et le centre d’un grand empire. Elles peuvent
maintenant s’aplanir, ces hautes montagnes ; il n’est plus rien, des Alpes à
l’Océan, qui soit à redouter pour l’Italie. Encore une ou deux campagnes, et la
crainte ou l’espoir, les châtiments ou les récompenses, les armes ou les lois,
pourront nous assujettir, toute
[40] Cicéron, Discours pour Murena, 18.
[41] Cicéron, Discours sur les provinces consulaires, 15.
[42] Évidemment toute opposition à ces grands hommes, surtout depuis les éclatants succès de César, était antipathique au sentiment général et unanimement repoussée (Cicéron, Lettres familières, I, 9).
[43] César, fort de ses succès, des récompenses, des honneurs et des témoignages dont il était comblé par le sénat, venait prêter à cet ordre illustre son éclat et son influence (Cicéron, Lettres familières, I, 9).
[44] Pourquoi
attendrais-je qu’on me réconcilie avec César ? Cette réconciliation n’a-t-elle
pas été faite par le sénat ? le sénat, conseil suprême de
[45] Lettres familières, I, 9.
[46] Lettres à Atticus, IV, 5.
[47] Cicéron, Discours sur les provinces consulaires, 9 (Août, an de Rome 698).
[48] Cicéron, Discours sur les provinces consulaires, 13 (Août, an de Rome 698).
[49] Cicéron, Discours pour Balbus, 27.
[50] Cicéron, Lettres familières, I, 7.
[51] Dion Cassius, XXXIX, 27.
[52] Dion Cassius, XXXIX, 29.
[53] Dion Cassius, XXXIX, 30. — Plutarque, Pompée, 53 ; Crassus, 18.
[54] Précis des guerres de César, III, 5.