HISTOIRE DE JULES CÉSAR

LIVRE TROISIÈME — GUERRE DES GAULES D’APRÈS LES COMMENTAIRES

CHAPITRE PREMIER — CAUSES POLITIQUES DE LA GUERRE DES GAULES.

 

 

— I — Caractère aventureux des Gaulois

Il y a des peuples dont l’existence dans le passé ne se révèle que par certaines apparitions brillantes, preuves irrécusables d’une énergie jusqu’alors ignorée. Dans l’intervalle, l’obscurité enveloppe leur histoire, et il en est d’eux comme de ces volcans longtemps silencieux qu’on croirait éteints si, de loin en loin, des éruptions ne venaient manifester le feu qui couve dans leur sein. Tels avaient été les Gaulois.

Les récits de leurs anciennes expéditions attestent une organisation déjà puissante et une ardeur aventureuse. Sans parler des migrations qui remontent peut-être à neuf ou dix siècles avant notre ère, nous voyons, au moment où Rome commençait à grandir, les Celtes se répandre hors de leurs frontières. A l’époque de Tarquin l’Ancien (ans de Rome de 138 à 176), deux expéditions partaient de la Gaule celtique : l’une traversait le Rhin et l’Allemagne méridionale pour s’abattre sur l’Illyrie et la Pannonie (aujourd’hui la Hongrie occidentale) ; l’autre, franchissant les Alpes, s’établissait en Italie, dans la contrée située entré: ces: montagnes et le Pô[1]. Bientôt les envahisseurs se transportèrent sur la rive droite de ce fleuve, et presque tout le territoire compris entre les Alpes et les Apennins prit le nom de Gaule cisalpine. Plus de deux siècles après, les descendants de ces Gaulois marchèrent sur Rome et la brûlèrent tout entière, à l’exception du Capitole[2]. Un siècle encore plus tard (475), on voit de nouvelles bandes sortir de la Gaule, gagner la Thrace par la vallée du Danube[3], ravager la Grèce septentrionale et rapporter à Toulouse l’or enlevé au temple de Delphes[4]. D’autres, parvenues à Byzance[5], passent en Asie, fondent leur domination sur toute la région en deçà du mont Taurus, appelée depuis, Gallo Grèce ou Galatie, et y maintiennent une sorte de féodalité militaire jusqu’à l’époque de la guerre d’Antiochus[6].

Ces faits, quelque obscurs qu’ils soient dans l’histoire, prouvent l’esprit d’aventure et le génie guerrier de la race gauloise ; aussi inspirait-elle une terreur générale. Pendant près de deux siècles, de 364 à 531, Rome lutta contre les Gaulois cisalpins et plus d’une fois la défaite de ses armées mit son existence en péril. C’est pour ainsi dire pied à pied que les Romains firent la conquête de l’Italie du nord, l’affermissant au fur et à mesure par l’établissement de colonies.

Résumons ici les principales guerres contre les Gaulois cisalpins et transalpins dont il a déjà été question dans le premier volume de cet ouvrage. En 531, les Romains prirent l’offensive, passèrent le Pô et subjuguèrent une grande partie de la Cisalpine. Mais à peine le nord de l’Italie était-il placé sous la suprématie de la République, que l’invasion d’Annibal (536) souleva de nouveau les habitants de ces contrées, qui vinrent grossir son armée ; et même, lorsque ce grand capitaine fut forcé de quitter l’Italie, ils défendirent encore pendant trente-quatre années leur indépendance. La lutte, renouvelée en 554, ne se termina qu’en 588, car nous ne comptons pas les insurrections partielles qui suivirent. Pendant ce temps, Rome eut non seulement à combattre les Cisalpins aidés par les Gaulois d’au delà des Alpes, mais aussi à faire la guerre aux hommes de leur race en Asie (565) et en Illyrie. Près de cette dernière province la colonie d’Aquilée prit naissance (571), et plusieurs tribus sauvages de la Ligurie, qui gardaient les défilés des Alpes, furent soumises (588).

— II — Guerre des Romains au delà des Alpes

En 600, les Romains, appelés au secours de la ville au     grecque de Marseille, attaquée par les Oxybiens et les Déciates, peuplades ligures des Alpes maritimes[7], portèrent pour la première fois leurs armes de l’autre côté des Alpes. Ils suivirent la Corniche et passèrent le Var ; mais il leur fallut, selon Strabon, quatre-vingts ans de lutte avant d’obtenir des Ligures une étendue de douze stades (2kil,22), étroit passage au bord de la mer pour se rendre, par la Gaule, en Espagne[8]. Cependant les légions poussèrent leurs entreprises entre le Rhône et les Alpes. Le territoire conquis fut donné aux Marseillais, qui bientôt, inquiétés de nouveau par les populations des Alpes maritimes, implorèrent une seconde fois l’appui de Rome. En 629, le consul M. Fulvius Flaccus fut envoyé contre les Sallyens, et, trois ans après[9], le proconsul C. Sextius Calvinus les refoula loin des rivages de la mer, et fonda la ville d’Aix (Aquœ Sextiœ)[10].

En protégeant les Marseillais, les Romains avaient étendu leur domination sur le littoral ; en contractant d’autres alliances, ils pénétrèrent dans l’intérieur. Les Éduens étaient en guerre avec les Allobroges et les Arvernes. Le proconsul Cn. Domitius Ahenobarbus s’unit aux premiers et battit les Allobroges, en 633, à Vindalium, sur la Sorgue (Sulgas), non loin du Rhône. Plus tard, Q. Fabius Maximus, petit-fils de Paul-Émile, remportait, au confluent de l’Isère et du Rhône, une victoire décisive sur les Allobroges et sur Bituitus, roi des Arvernes. Ce succès valut à Q. Fabius le surnom d’Allobrogique[11]. Les Arvernes se disaient descendants des Troyens, et se vantaient d’une origine commune avec les Romains[12] ; ils restèrent indépendants, mais leur domination, qui des bords du Rhin s’étendait jusqu’au voisinage de Narbonne et de Marseille, fut restreinte à leur ancien territoire. Les Rutènes avaient été leurs alliés contre Fabius : ils obtinrent également de ne pas être soumis à la puissance romaine et furent exemptés de toute charge[13].

En 636, le consul Q. Marcius Rex fonda la colonie de Narbo Marcius, qui donna son nom à la Province romaine appelée Narbonnaise[14].

Le mouvement qui avait longtemps poussé vers le midi les peuples du nord s’était ralenti depuis plusieurs siècles ; mais, au septième siècle de la fondation de Rome, il semble recommencer avec plus d’intensité. Les Cimbres et les Teutons[15], après avoir ravagé le Norique et l’Illyrie, et défait l’armée de Papirius Carbon envoyée pour couvrir l’Italie (641), avaient traversé la Rhétie, et, par la vallée du Rhin, pénétré chez les Helvètes. Ils entraînèrent avec eux une partie de ce peuple, se répandirent dans la Gaule et y portèrent, durant plusieurs années, la terreur et la désolation. Les Belges seuls leur résistèrent vigoureusement. Rome, pour protéger sa Province, fit marcher, soit contre eux, soit contre les peuplades helvètes, leurs alliées, cinq généraux qui furent successivement vaincus : le consul M. Junius Silanus, en 645 ; M. Aurelius Scaurus, en 646 ; L. Cassius Longinus, en 647[16] ; enfin, clans l’année 646, le proconsul Q. Servilius Cæpion[17] et Cn. Manlius Maximus. Ces deux derniers perdirent chacun leur armée[18]. L’existence de Rome était menacée. Marius, par les victoires remportées à Aix sur les Teutons (652), et aux champs Raudiens, non loin de l’Adige, sur les Cimbres (653), détruisit les barbares et sauva l’Italie.

Les anciens confondaient souvent les Gaulois avec les Cimbres et les Teutons ; issus d’une même origine, ces peuples formaient comme l’arrière-garde de la grande armée d’invasion qui, à une époque inconnue, avait amené des bords de la mer Noire les Celtes dans les Gaules. Salluste[19] attribue aux Gaulois les défaites de Q. Cæpion et de Cn. Manlius, et Cicéron[20] désigné sons le même nom les barbares que détruisit Marius. C’est qu’en effet tous les peuples du Nord étaient prêts sans cesse à se réunit dans le même effort, lorsqu’il s’agissait de se précipiter vers le midi de l’Europe.

De 653 à 684, les Romains, occupés de guerres intestines, ne songèrent pas à augmenter leur puissance au delà des Alpes, et lorsque la paix intérieure fut rétablie, les généraux tels que Sylla, Metellus Creticus, Lucullus, Pompée, préférèrent les conquêtes faciles et lucratives de l’Orient. Les peuples vaincus étaient abandonnés par le sénat aux exactions des gouverneurs, ce qui explique la facilité avec laquelle les députés des Allobroges entrèrent, en 691, dans la Conjuration de Catilina ; la crainte les engagea à dénoncer le complot, mais on ne leur sut aucun gré de leurs révélations[21] ; les Allobroges s’insurgèrent, s’emparèrent de la ville de Vienne[22], dévouée aux Romains, et surprirent, en 693, Manlius Lentinus, lieutenant de C. Pomptinus, gouverneur de la Narbonnaise. Cependant, quelque temps après, celui-ci les battit et les soumit définitivement. Jusqu’à l’époque de César, dit Cicéron[23], nos généraux s’étaient contentés de repousser les Gaulois, songeant plutôt à arrêter leurs agressions qu’à porter la guerre chez eux. Marius lui-même ne pénétra pas jusque dans leurs villes et leurs demeures, il se borna à opposer une digne à ces torrents de peuples débordant sur l’Italie ; C. Pomptinus, qui apaisa la guerre suscitée par les Allobroges, s’est reposé après sa victoire. César seul a voulu soumettre la Gaule à notre domination.

— III — Constante préoccupation des Romains  à l’égard des Gaulois

Il ressort de cet ensemble de faits que la pensée constante des Romains fut, pendant plusieurs siècles, de résister aux peuples celtiques établis en deçà comme au delà des Alpes. Les auteurs anciens signalent hautement la crainte qui tenait sans cesse Rome en éveil. Les Romains, dit Salluste[24], avaient alors, comme de nos jours, l’opinion que tous les autres peuples devaient céder à leur courage, mais qu’avec les Gaulois ce n’était plus pour la gloire, c’était pour le salut qu’il fallait combattre. De son côté, Cicéron s’exprime ainsi[25] : Dès le commencement de notre République, tous nos sages ont regardé la Gaule comme l’ennemie la plus redoutable pour Rome. Mais la puissance et la multitude de ces peuples nous avaient empêchés jusqu’à présent de les combattre tous.

En 694, on s’en souvient, le bruit d’une invasion des Helvètes courut à Rome. Aussitôt cessa toute préoccupation politique, et on eut recours aux mesures exceptionnelles adoptées en semblables circonstances[26]. En effet, dans le principe, lorsqu’il s’agissait d’une guerre contre les Gaulois, on procédait immédiatement à la nomination d’un dictateur et à des levées en masse. Dès lors nul n’était exempté du service militaire, et, dans la prévision d’une attaque de ces barbares, on avait même déposé au Capitole un trésor particulier auquel il n’était permis de toucher que dans cette éventualité[27]. Aussi, lorsqu’en 705 César s’en empara, il répondit aux protestations des tribuns que, la Gaule étant soumise, ce trésor était devenu inutile[28].

La guerre contre les peuples au delà des Alpes était donc, pour Rome, la conséquence d’un antagonisme séculaire qui devait amener une lutte suprême et la ruine de l’un des deux adversaires. C’est ce qui explique à la fois et l’ardeur de César et l’enthousiasme excité par ses succès. Les guerres entreprises d’accord avec le sentiment traditionnel d’un pays ont seules le privilège de remuer profondément la fibre populaire, et l’importance d’une victoire se mesure à la grandeur du désastre qu’aurait entraîné une défaite. Depuis la chute de Carthage, les conquêtes en Espagne, en Afrique, en Syrie, en Asie, en Grèce, agrandissaient la République, mais ne la consolidaient pas, et un échec dans ces différentes parties du monde aurait amoindri la puissance de Rome sans la compromettre. Avec les peuples du Nord, au contraire, son existence était en jeu, et de ses revers ou de ses succès dépendait le triomphe de la barbarie ou de la civilisation. Si César eût été vaincu par les Helvètes ou par les Germains, qui peut dire ce que Rome serait devenue, assaillie par les hordes innombrables du Nord se précipitant à l’envi sur l’Italie ?

Aussi nulle autre guerre n’excita plus vivement l’opinion publique que celle des Gaules. Pompée avait eu beau porter les aigles romaines jusqu’aux bords de la mer Caspienne et, par les tributs imposés aux vaincus, doubler les revenus de l’État, ses triomphes n’avaient obtenu que dix jours d’actions de grâces. Le sénat en décréta quinze[29], et même vingt[30], pour les victoires de César, et, en leur honneur, le peuple fit des sacrifices pendant soixante jours[31].

Lors donc que Suétone attribue l’inspiration des campagnes de ce grand homme au seul désir de s’enrichir par le butin, il ment à l’histoire et au bon sens, il assigne à un noble dessein le but le plus vulgaire. Quand d’autres historiens prêtent à César l’unique intention de chercher dans les Gaules un moyen d’arriver par la guerre civile à la suprême puissance, ils montrent, ainsi que nous l’avons indiqué ailleurs, une fausse perspicacité : ils jugent les événements d’après leur résultat final, au lieu d’apprécier froidement les causes qui les ont produits.

La suite de cette histoire prouvera que toute la responsabilité ale la guerre civile appartient, non à César, mais à Pompée. Et, quoique le premier eût sans cesse les yeux fixés sur ses ennemis à Rome, il n’en poursuivit pas moins ses conquêtes, sans les subordonner à son intérêt personnel. S’il n’avait cherché que sa propre élévation dans ses succès militaires, sa conduite eût été entièrement opposée. On ne l’aurait pas vu soutenir pendant huit années une lutte acharnée, tenter les hasards d’entreprises comme celles de la Grande-Bretagne et de la Germanie; il lui eût suffi, après ses premières campagnes, de venir à Rome profiter des avantages acquis, car, ainsi que le dit Cicéron[32], il avait déjà fait assez pour sa gloire, s’il n’avait pas assez fait pour la République ; et le même orateur ajoute[33] : Pourquoi César lui-même voudrait-il rester dans sa province, si ce n’est pour livrer accompli au peuple romain un ouvrage déjà presque achevé ? Est-il retenu par l’agrément des lieux, par la beauté des villes, par la politesse et l’aménité des individus et des peuples, par la cupidité de la victoire, par l’envie d’étendre les limites de notre empire ? Y a-t-il rien de plus inculte que ces pays, de plus sauvage que ces villes, de plus féroce que ces peuples, de plus admirable que la multiplicité des victoires de César ? Peut-il trouver des limites plus reculées que l’Océan ? Son retour dans sa patrie offenserait-il ou le peuple qui l’a envoyé, ou le sénat qui l’a comblé de distinctions ? Son absence augmenterait-elle le désir qu’on à de le revoir ? Ne contribuerait elle pas plutôt à le faire oublier et à faner, par le laps de temps, ses lauriers cueillis au milieu des plus grands périls ? Si donc il en est qui n’aiment pas César, ils doivent se garder de le rappeler de sa province ; puisque c’est le rappeler à la gloire, au triomphe, aux félicitations, aux suprêmes honneurs du sénat, à la faveur de l’ordre équestre, à l’affection du peuple.

Ainsi, dès la fin de 698, il pouvait ramener son armée en Italie, demander le triomphe et obtenir le pouvoir, sans avoir besoin de s’en emparer comme avaient fait Sylla, Marius, Cinna, et même Crassus et Pompée.

Si César avait accepté le gouvernement des Gaules dans la seule pensée de se créer une armée dévouée à ses projets, il faut admettre qu’un général aussi expérimenté aurait pris, pour commencer une guerre civile, la plus simple des mesures suggérées par la prudence : au lieu de se séparer de son armée, il l’aurait retenue auprès de lui, ou du moins rapprochée de l’Italie et échelonnée de manière à pouvoir la rassembler promptement ; il aurait conservé, sur le butin immense retiré de la Gaule, des sommes suffisantes pour subvenir aux frais de la guerre. César, au contraire, comme nous le verrons plus tard, renvoie d’abord à Pompée, sans hésitation, deux légions qui lui sont demandées sous le prétexte de l’expédition contre les Parthes. Il s’engage à licencier ses troupes si Pompée licencie, les siennes, et il arrive à Ravenne à la tête d’une seule légion, laissant les autres au delà des Alpes; réparties depuis la Sambre jusqu’à la Saône[34]. Il se tient à la limite de son gouvernement sans faire aucun préparatif qui indique des intentions hostiles[35], voulant, comme le dit Hirtius, vider le différend par le droit plutôt que par les armes[36] ; enfin il a si peu amassé d’argent dans la caisse de l’armée, que ses soldats se cotisent pour lui procurer les sommes nécessaires à son entreprise, et que tous renoncent volontairement à leur solde[37]. César offre à Pompée une franche réconciliation, et c’est seulement quand il voit ses avances repoussées, ses adversaires méditant sa perte, qu’il affronte audacieusement les forces du sénat et passe le Rubicon. Ce n’est donc pas le pouvoir suprême que César allait chercher dans les Gaules, mais la gloire pure et élevée qui s’attache à une guerre nationale, faite dans l’intérêt traditionnel du pays.

— IV — Plan suivi dans le récit de la guerre des Gaules

En reproduisant dans les chapitres suivants le récit de la guerre des Gaules, nous nous sommes souvenu des paroles de Cicéron : César, dit-il, a écrit des Mémoires dignes de grands éloges ; privé de tout art oratoire, son style, semblable à un beau corps dépouillé de vêtements, se montre nu, droit et gracieux. En voulant fournir des matériaux aux historiens futurs, il a peut-être fait plaisir à de petits esprits qui seront tentés de charger d’ornements frivoles ces grâces naturelles. Mais, pour les gens sensés, il leur a ôté à jamais l’envie d’écrire, car rien n’est plus agréable dans l’histoire qu’une brièveté correcte et lumineuse[38]. Hirtius, de son côté, s’exprime en ces termes[39] : Ces Mémoires jouissent d’une approbation tellement générale, que César a bien plutôt enlevé que donné la faculté d’écrire les événements qu’ils retracent. Nous avons plus de raisons encore de l’admirer que tous les autres, car les autres savent seulement combien ce livre est correct et exact ; nous connaissons la facilité et la promptitude avec lesquelles il a été composé.

Pour suivre le conseil de ces auteurs il fallait s’écarter le moins possible des Commentaires, sans s’astreindre cependant à une traduction littérale. Nous nous sommes donc approprié la narration de César, tout en changeant parfois l’ordre des matières ; nous avons abrégé plusieurs passages, où les détails étaient prodigués, et développé ceux qui exigeaient quelques éclaircissements. Afin d’indiquer d’une manière plus précise les lieux témoins de tant de combats, nous avons employé les noms modernes, là surtout où la géographie ancienne n’offrait pas de noms correspondants.

La recherche des champs de bataille et des travaux de siège a amené la découverte de traces visibles et certaines des retranchements romains; le lecteur, en confrontant avec le texte les plans des fouilles, se convaincra de la rigoureuse exactitude de César à décrire les pays qu’il a parcourus et les travaux qu’il a fait exécuter.

 

 

 



[1] Justin, XXIV, 4. - Tite-Live, V, 48.

[2] Polybe, II, 17-19. - Tite-Live, V, 35.

[3] Pausanias, X, 19-23. - Diodore de Sicile, Eclog., XXII, 13.

[4] Strabon, IV, p. 156, éd. Dübner et Müller. - Justin, XXXII, 3.

[5] Polybe, IV, 46.

[6] Justin, XXV, 2. - Tite-Live, XXXVIII, 16. - Pausanias, VII, 6, § 5.

[7] Polybe, XXXIII, 7-8. - Tite-Live, Epitomé, XLVII.

[8] Strabon, IV, p. 169.

[9] Tite-Live, Epitomé, LX.

[10] Tite-Live, Epitomé, LXI.

[11] Strabon, IV, p. 154-159. - Tite-Live, Epitomé, LXI. - Florus, III, 2. - Velleius Paterculus, II, 10.

[12] Lucain, I, v. 427.

[13] César, Guerre des Gaules, I, 45. - Strabon, IV, p. 158.

[14] Cicéron, Discours pour Fonteius, IV. - Eutrope, IV, 23. - Velleius Paterculus, I, 15 ; II, 8.

[15] Strabon, VII, p. 243.

[16] Cette victoire fut remportée par les Tigurins, peuplade de l’Helvétie, sur le territoire des Allobroges. D’après l’Epitomé de Tite-Live, LXV, la bataille aurait eu lieu chez les Nitiobriges, peuple habitant au nord de la Garonne, ce qui est peu probable.

[17] Servilius avait pillé le temple de Toulouse.

[18] Tite-Live, Epitomé, LXVII. - Tacite, Germanie, 37.

[19] Jugurtha, 64.

[20] Discours sur les provinces consulaires, 13.

[21] Ibid.

[22] Les fugitifs viennois allèrent fonder la ville qui plus tard prit le nom de Lugdunum, en un lieu appelé Condate, nom synonyme de confluent. – Dion Cassius, XLVI, 50.

[23] Discours sur les provinces consulaires, 13.

[24] Jugurtha, 64.

[25] Discours sur les provinces consulaires, 13.

[26] Cicéron, Lettres à Atticus, I, 19.

[27] Plutarque, César, 41. - Appien, Guerres civiles, II, 41.

[28] Appien, Guerres civiles, II, 41.

[29] Guerre des Gaules, II, 35.

[30] Guerre des Gaules, IV, 37 ; VII, 90.

[31] Cicéron, Discours sur les provinces consulaires, 11. – Dion Cassius, XL, 1.

[32] Discours sur les provinces consulaires, 14.

[33] Ibid., 12.

[34] Il est dit dans les Commentaires que César mit en quartiers d’hiver quatre légions chez les Belges, et le même nombre chez les Éduens (Guerre des Gaules, VIII, 54). César n’avait auprès de lui que 5.000 hommes et 300 chevaux. Il avait laissé au delà des Alpes le reste de son armée (Plutarque, César, 36. - Appien, Guerres civiles, II, 34).

[35] Appien, Guerres civiles, II, 35.

[36] Guerre des Gaules, VIII, 55.

[37] Suétone, César, 68.

[38] Cicéron, Brutus, 75. - Suétone, César, 56.

[39] Préface d’Hirtius, livre VIII des Commentaires.