La guerre dévastatrice des Chaldéens, la déportation en Babylonie des principaux habitants de la Judée, et les diverses émigrations en Égypte avant et après la prise de Jérusalem, avaient dépeuplé le pays de Juda et en avaient fait un désert (Jérém. 44, 6 et 22). Nous ne connaissons rien de particulier sur les destinées de ce pays depuis la dernière déportation, qui eut lieu cinq ans après la destruction de Jérusalem (en 583), jusqu'à la première année de la monarchie de Cyrus (536). Quelques passages du livre d'Ezra nous laissent deviner que des habitants des pays voisins étaient venus s'y établir à doté die quelques faibles débris de l'ancienne population de souche hébraïque ; les frontières du midi, à ce qu'il parait, furent envahies par les Iduméens[1]. Le pays du nord, qui avait formé autrefois le royaume d'Israël, dut être mieux peuplé, et, par sa position géographique, il dut même se maintenir dans un état de prospérité sous la domination chaldéenne. A la chute de la dynastie assyrienne, le nord de la Palestine ne fit que changer de maître, et sa position dut rester telle que nous l'avons indiquée précédemment. Quant aux Judéens qui avaient été déportés dans diverses contrées de l'empire babylonien, ils n'avaient à regretter que leur indépendance nationale ; car ils furent traités avec bonté par les vainqueurs. On les établit dans certaines localités, où ils demeuraient ensemble ; il y avait de grandes colonies d'Hébreux à Tell-Abib, sur le Chaboras (Ezéch. 3, 15), et dans plusieurs autres endroits (Ezra, 2, 59), et il résulte d'un passage de Jérémie (29, 5) qu'on leur abandonnait des propriétés et des terres à cultiver. Les Hébreux y formaient en quelque sorte un petit État à part, sous la surveillance du gouvernement babylonien ; ils étaient régis par leurs anciens (Ézéch. 8, 1 ; 14, 1), et à leur tête se trouvait probablement un prince ou gouverneur général portant le titre de nâsi (Ezra, 1, 8). S'il faut ajouter foi à l'histoire apocryphe de Susanne, les anciens exerçaient en Babylonie, comme autrefois en Palestine, les fonctions de juges et prononçaient en dernier ressort, même dans les accusations capitales. Sous le rapport religieux, la colonie ne pouvait observer qu'en partie les anciens usages de la patrie ; car les sacrifices, qui formaient la partie essentielle du culte mosaïque, ne pouvaient avoir lieu que dans le sanctuaire central de la Judée. Les prêtres comme tels étaient sans fonctions, mais on se réunissait chez les prophètes pour entendre leurs discours ; c'est ainsi que nous voyons les anciens et le peuple se rendre auprès d'Ézéchiel pour le consulter et pour interroger Jéhova (Ezéch. 20, 1 ; 33, 30). Certaines heures de la journée étaient consacrées à la dévotion et à la prière (Daniel, 6, 11) ; il y avait probablement des réunions où on faisait la prière en commun, et peut-être faut-il faire remonter à cette époque l'origine des synagogues[2]. Cependant les Judéens, à qui on laissait le libre exercice de leur religion, ne restèrent pas pour cela entièrement séparés des autres habitants de l'empire babylonien. Dès la première prise de Jérusalem, qui eut lieu sous le règne de Joïakin, Nébuchadnessar, ayant fait emmener comme otages un certain nombre de jeunes gens de distinction, voulut les attacher à son service, et les fit instruire pendant trois ans dans la langue et la littérature des Chaldéens (Daniel, 1, 4). On nomme surtout quatre jeunes Hébreux qui se distinguèrent par leur piété et leur savoir, et dont la science surpassa celle de tous les mages ; ce furent Daniel et ses trois amis, Hanania, Misaël et Azaria, qui restèrent à la cour de Nébuchadnessar, où ils portèrent des noms babyloniens (ib. v. 7). Daniel, dit-on, par l'interprétation miraculeuse d'un songe qu'avait eu le roi de Babylone, parvint à une des plus hautes dignités de la cour et fut nommé chef des Mages, et sur sa demande, le roi confia aussi à ses trois amis des charges importantes. Daniel sut se maintenir dans sa haute position sous les successeurs de Nébuchadnessar ; il survécut à la chute de l'empire babylonien, et fut un des principaux satrapes sous Darius le Mède (Cyaxare II) et peut-être aussi sous Cyrus (ib. ch. 6, v. 3 et 29). La tradition populaire exaltait Daniel et ses trois amis, en les montrant protégés par la Divinité d'une manière miraculeuse ; tout le monde connaît les récits des trois hommes sauvés de la fournaise par un ange, et de Daniel délivré de la fosse aux lions. Quelques siècles plus tard, à l'époque des Maccabées, un écrivain recueillit ces traditions et se servit du nom de Daniel pour présenter, sous la forme de symboles et de visions, lés grands évènements historiques depuis l'exil jusqu'à la fin de la domination gréco-macédonienne, à laquelle, après de longs malheurs, devait succéder le règne messianique. Nous ne voyons pas de motifs suffisants pour mettre en doute, avec quelques savants modernes[3], l'existence de Daniel. Il n'est pas invraisemblable que quelques Hébreux de distinction aient pu jouer un rôle à la cour des rois de Babylone, et s'il est vrai que les livres purement historiques de l'Ancien Testament ne font aucune mention de Daniel et de ses trois amis, les traditions populaires que l'auteur du livre de Daniel dut mettre à profit, nous paraissent au moins suffisantes pour constater l'existence de ces hommes. Au reste, le prophète Ézéchiel (14, 14 ; 28, 3) fait mention d'un certain Daniel, aussi célèbre par sa science que par sa piété ; on a prétendu que le prophète, en nommant Daniel à côté de Noé et de Job, a voulu parler d'un ancien sage qui nous est inconnu ; mais pourquoi donc aurait il hésité à citer comme modèle un jeune contemporain qui, par ses hautes qualités et sa position éminente, dut attirer sur lui tous les regards ? Le fils et successeur de Nébuchadnessar montra encore plus de clémence pour les captifs hébreux ; à sou avènement au trône (en 562), Évilmérodach fit sortir de prison le roi Joïachîn ; il le combla d'honneurs, et le mit au-dessus de tous les autres princes vaincus qui vivaient à Babylone. Joïachîn fut au nombre des commensaux du roi, qui lui accorda une pension pour tout le reste de sa vie. Le malheureux Sédékia était mort eu prison (Jérém. 52, 11). Les exilés ne perdirent pas l'espoir de retourner en Judée et de voir le Temple de Jéhova se relever de ses cendres. Cet espoir se fortifia de plus en plus par la décadence de l'empire babylonien, et à l'approche des victorieux Mèdes et Perses, les prophètes annoncèrent hautement que le temps de la délivrance n'était pas éloigné. Ézéchiel ne vit point luire l'aurore de la nouvelle liberté ; il la pressentit et l'annonça dans ses visions (ch. 36 et 37) ; mais cette époque heureuse lui paraissait encore éloignée, et il blâmait les faux prophètes, qui nourrissaient dans les Hébreux de vaines espérances (ch. 13). Il mourut sur la terre étrangère, nous ne savons à quelle époque, ni à quel âge[4]. L'auteur de la seconde partie du livre d'Isaïe présente comme très-prochaine la délivrance, des Hébreux, et les oracles de ce prophète inconnu nous permettent aussi de juger de l'état religieux des captifs de la Judée vers la fin de l'exil. Le prophète parle de gens qui, non contents de transgresser les lois cérémonielles concernant les aliments, s'abandonnaient à toutes les abominations de l'idolâtrie et de ses rites impies et barbares ; ils méprisaient les prophètes et les maltraitaient même quand ils leur reprochaient leur infidélité envers le Dieu de leurs pères[5]. D'autres continuaient à professer la religion de Jéhova, mais ils croyaient servir Dieu par des observances extérieures et notamment par le jeûne, tandis qu'ils opprimaient leur prochain, refusaient de secourir les malheureux et commettaient toutes sortes d'iniquités ; le prophète leur reproche de retarder, par leur impiété, la délivrance d'Israël[6]. Mais les vrais fidèles avaient augmenté en nombre depuis que la Providence avait instruit Israël par de graves châtiments. C'est ce parti que le prophète désigne souvent par la dénomination collective de serviteur de Jéhova ; ce sont ces hommes pieux qu'il encourage, lorsqu'ils désespèrent de leur salut et qu'ils sont accablés par la raillerie des païens et des infidèles Hébreux ; c'est à eux qu'il adresse ses consolantes promesses, en leur annonçant que le temps des souffrances est fini pour Jérusalem et que son péché est pardonné (Is. 40, 2). Nabonnède — connu dans le livre de Daniel sous le nom de Belsassar ou Baltasar — était assis sur le trône chancelant de Babylone' lorsque les armées des Mèdes et des Perses envahirent l'empire naguère si puissant du fier Nébuchadnessar. Notre prophète proclama hautement que l'exil de ses compatriotes était arrivé à son ternie, et désigna Cyrus comme l'oint de Jéhova destiné à soumettre les nations et à devenir le libérateur du peuple hébreu (Is. 45, 1). On se demande naturellement ce qui a pu inspirer aux prophètes cette intime conviction de la générosité de Cyrus à l'égard des Hébreux, et ce qui a pu porter le monarque de Perse à réaliser si promptement leurs espérances. Peut-être, dans les provinces déjà conquises, les Hébreux avaient-ils fait des démarches auprès dis vainqueur et obtenu des promesses de sa part. Peut-être aussi, ce qui est plus probable, les Hébreux fondaient-ils leurs espérances sur les opinions religieuses de Cyrus, qui, sur beaucoup de points, étaient conformes aux croyances des Hébreux[7]. La religion de Cyrus dut être semblable à celle qu'enseigne le Zend-Avesta ; car quand même Zoroastre serait postérieur à Cyrus (ce qui n'est nullement démontré), il n'a été que le réformateur d'un système religieux qui remonte bien plus haut[8]. Or la religion du Zend-Avesta est aussi hostile à l'idolâtrie que celle du Pentateuque, quoiqu'elle n'enseigne pas, comme cette dernière, l'unité absolue de Dieu[9]. Les vrais adorateurs de Jéhova, loin de montrer de la répugnance pour les dogmes religieux des Perses, leur empruntèrent certaines croyances concernant les anges, les démons, le paradis, l'enfer, etc., croyances qui plus tard devinrent très-populaires parmi les Juifs. Cyrus pouvait donc, de son dite, être attiré par la spiritualité de la religion des Hébreux, et témoigner à ceux-ci plus de sympathie qu'aux autres populations du vaste empire babylonien. Cyrus, roi de Perse depuis l'an 560 ou 559 avant J. C., conquit Babylone, en 539, ou 538, comme auxiliaire de son oncle et beau-père Cyaxare II, roi de Médie, qui, dans le livre de Daniel, est désigné par le nom de Darius le Mède (Dan. 6, 1). Les Babyloniens, au milieu des joies d'une fête, furent surpris par les troupes réunies des Mèdes et des Perses, et le roi Nabonnède ou Baltasar fut mis à mort par les vainqueurs[10]. Après la mort de Cyaxare II (en 536), la Babylonie passa, avec la Médie, sous la domination de Cyrus, et c'est de ce moment que date la vaste monarchie de Cyrus, qui réunit sous son sceptre la Perse, la Médie et la Babylonie. Dès la première année de son règne universel, Cyrus publia un édit, par lequel il accorda aux Hébreux qui vivaient dans ses États la permission de retourner en Palestine et de reconstruire le Temple de Jérusalem[11]. L'édit, selon le livre d'Ezra (1, 2-4), était conçu en ces termes : Ainsi dit Cyrus, roi de Perse : Jéhova, le Dieu du ciel, m'a donné tous les royaumes de la terre, et c'est lui qui m'a ordonné de lui bâtir un Temple à Jérusalem qui est en Judée. Quiconque d'entre vous est de son peuple, — que son Dieu soit avec lui, qu'il monte à Jérusalem, qui est en Judée, et qu'il rebâtisse le Temple de Jéhova, Dieu d'Israël ; c'est le Dieu qui est à Jérusalem. Et tous ceux qui (faute de moyens) resteront en arrière dans les endroits où ils sont établis, les gens de l'endroit les aideront avec de l'argent, de l'or, du bétail et d'autres biens, outre le don volontaire pour le Temple de Dieu qui est à Jérusalem. Cet édit parut cinquante-deux ans après la destruction de Jérusalem et soixante-trois après l'exil du roi Joïachîn. Selon le prophète Jérémie (25, 11), la servitude babylonienne devait durer soixante-dix ans ; pour trouver ce nombre on a fait commencer l'époque fixée par Jérémie à dater de l'année 606, qui, selon les auteurs hébreux, est la première du règne de Nébuchadnessar, et en effet ce fut dans cette même année que Jérémie parla, pour la première fois, des soixante-dix ans que devait durer l'empire de Babylone (ib. v. 26), ce qu'il répéta ensuite, en 599, à l'époque de l'exil de Joïachîn (ch. 29, v. 10). Mais dans la première année de Nébuchadnessar, il ne fut pas encore question d'une servitude babylonienne. Il nous semble d'ailleurs puéril de vouloir faire plier les faits historiques aux paroles prophétiques de Jérémie ; évidemment les soixante-dix ans du prophète ne sont qu'un nombre rond et indéterminé comme le sont en général les nombres septénaires chez les Hébreux[12]. La proclamation de Cyrus, comme on vient de le voir, s'adressait à tous les Hébreux établis dans son vaste empire, où se trouvaient aussi les descendants de ceux qui, deux siècles auparavant, avaient été emmenés du pays d'Israël par les rois d'Assyrie. Mais les habitants du royaume 'd'Israël n'avaient jamais eu un grand attachement pour le culte de Jéhova et notamment pour le Temple de Jérusalem ; leurs descendants, pendant un si long séjour parmi les païens, avaient dû devenir encore plus indifférents pour la religion mosaïque, et le souvenir de l'ancienne patrie dut être entièrement effacé. Il existait probablement peu de relations entre eux et leurs frères de Juda, et des deux côtés on se montrait sans doute peu disposé à faire cause commune pour la restauration de Jérusalem et de son Temple. En effet, ce ne furent généralement que des descendants des tribus de Juda et de Benjamin qui profitèrent de la permission de Cyrus ; çà et là peut-être quelques familles des autres tribus se joignirent aux Judéens, mais la masse des Israélites continuait à rester dans les différentes provinces de l'empire persan[13]. Ce sont les Judéens, ou les anciens habitants du royaume de Juda, qui travaillent seuls à la restauration des institutions mosaïques et à l'accomplissement de la mission des Hébreux ; depuis lors le nom de YEHOUDIM (Judéens) que, par corruption, on a changé en celui de Juifs, désignait eu général ceux qui professaient la religion de Moïse. C'est donc du nom de Juifs que nous nous servirons dorénavant, en pariant des membres de la nouvelle société hébraïque en Palestine et de leurs coreligionnaires dans les pays étrangers. L'histoire de la Palestine et des Juifs, depuis la fin de l'exil jusqu'à la destruction de Jérusalem par les Romains, peut se diviser en quatre périodes : 1° la domination persane, depuis la rentrée des Juifs en Palestine jusqu'à la conquête de la Phénicie et de la Palestine par Alexandre le Grand (de 536 à 332) ; 2° la domination gréco-macédonienne, sous Alexandre et ses successeurs, les rois d'Égypte et de Syrie, jusqu'à Antiochus Epiphanes et le soulèvement des Maccabées (de 332 à 167) ; 3° guerre de l'indépendance et époque du gouvernement national et libre sous les rois de la famille des Maccabées, jusqu'à la conquête de Jérusalem par Pompée (de 167 à 63) ; 4° les Juifs sous la dépendance romaine, et leur lutte héroïque jusqu'à la destruction de Jérusalem et da Temple par Titus (de l'an 63 avant l'ère chrétienne jusqu'à l'an 70 de cette ère). Si chez les anciens Hébreux le culte de Jéhova et les institutions mosaïques n'ont jamais pu s'établir d'une manière solide, nous rencontrerons dorénavant chez les Juifs plus de zèle pour la religion nationale ; car les colonies qui quittent le pays de Babylone pour se rendre en Palestine, ne se composent que des hommes les plus attachés aux doctrines mosaïques et qui sont bien convaincus que l'infidélité de leurs ancêtres était la cause principale de leurs malheurs. Mais les idées religieuses se modifient peu à peu sous l'influence de certaines croyances étrangères et de doctrines philosophiques empruntées à l'Orient. La réflexion soutient ses droits à côté de l'inspiration ; le raisonnement l'emporte souvent sur le sentiment ; les cérémonies dégénèrent en une foule d'observances minutieuses, et pour rattacher les nouvelles doctrines et les nouveaux usages aux textes anciens, on a recours à l'interprétation. Il se forme une théologie savante et des écoles ; les prophètes sont remplacés par des scribes et des docteurs ; les opinions se divisent, et la division fait naître différentes écoles ou sectes, d'où sortira enfin la doctrine chrétienne, qui devient le symbole sous lequel le judaïsme se répandra parmi les gentils. Sous le rapport civil, l'agriculture ne pouvait plus être l'unique base de la constitution, les Juifs avant pris le goût de diverses industries et se livrant plus qu'autrefois aux spéculations commerciales. Néanmoins, nous voyons dans cette période les lois mosaïques qui ont rapport à l'agriculture plus strictement observées que dans les temps anciens. L'ancienne constitution des pouvoirs ne put être rétablie sous la domination étrangère, et même à l'époque de l'indépendance, sous les Maccabées, il ne put être question de revenir aux institutions primitives, qui déjà s'étaient très sensiblement modifiées demis les temps de David et de Salomon. Sous retracerons les différentes phases des nouvelles doctrines ex institutions, autant que nous le permettront les documents authentiques qui nous restent. Les livres d'Ezra et de Néhémia et les prophètes Haggai et Zacharie ne nous fournissent que des détails incomplets sur les premiers établissements des Juifs en Palestine, sous Zéroubabel et sous Ezra et Néhémia ; sur le reste de l'époque persane, ainsi que sur l'époque gréco-macédonienne, nous manquons presque complètement de documents historiques. Les livres des Maccabées renferment des détails sur le règne d'Antiochus Épiphanes et sur la guerre de l'indépendance, et là cessent les documents bibliques. Mais nous avons dans l'historien Josèphe un guide excellent pour l'histoire des Juifs depuis les Maccabées jusqu'à la destruction de Jérusalem. Le Nouveau Testament et le Thalmud renferment également des données précieuses sur l'époque romaine, mais dont il faut user avec circonspection. |
[1] Voyez Ezra, 3, 3 ; 5,
21, et le livre apocryphe d'Ezra III, 4, 50.
[2] Une tradition rapportée dans
le Thalmud de Babylone, Meghilla, fol. 28 a, attribue aux exilés
qui avaient accompagné le roi Joïachin la fondation d'une synagogue, liane avec
des pierres de la Terre sainte. Comparez Benjamin de Tudèle, édit. de
l'Empereur, p. 81.
[3] Voyez Lengerke, Das Buch
Daniel, préface.
[4] Les Pères de l'Église, qui
aiment à présenter comme martyrs les prophètes célèbres dont la fin est inconnue,
prétendent qu'Ézéchiel mourut assassiné par un chef du peuple, à qui il avait
reproche son idolâtrie. Voyez St. Épiphane, De vitis prophetarum, c. 9.
— Au moyen âge on montrait son tombeau près de l'Euphrate, à quelques journées
de Bagdad. Voyez Benjamin de Tudèle, p. 78 ; comparez Niebuhr, Voyage,
t. II, p. 216.
[5] Isaïe, 50, 6 ; 57, 3-11
; 65, 2-7 et 11 ; 66, 5 et 17.
[6] Isaïe, 48, 1 ; 58, 2 et
suivants ; 59, 1-16.
[7] Voyez Gesénius, Commentaire
sur Isaïe, ch. 41, v. 2.
[8] Voyez Jahn, Archœologie,
t. III, p. 148 et suivantes.
[9] Le prophète de l'exil (Isaïe,
45, 7) parait faire allusion aux deux principes de la doctrine de Zoroastre et
combattre ce dualisme en proclamant que Jéhova seul est le créateur des
lumières et des ténèbres, du bien et du mal.
[10] Ces faits résultent de la
combinaison des diverses relations d'Hérodote (I, 191), de Xénophon (Cyropédie,
VII, 5) et du livre de Daniel (ch. 5). A la vérité, Hérodote et Ctésias
ne connaissent pas Cyaxare II, roi de Médie et successeur d'Astyage ; d'un
autre côté, Bérose, cité par Josèphe (Contre Apion, 1, 20), rapporte que
le roi Nabonnède, s'étant retiré dans la forteresse de Borsippe, se rendit
volontairement à Cyrus, qui le traita avec douceur et l'envoya en Carmanie.
Mais l'accord frappant entre la Cyropédie et le livre de Daniel
nous semble mettre hors de doute la mort du roi de Babylone et l'existence de
Cyaxare (successeur d'Astyage), ou Darius le Mède. Voyez Gesénius, l. c., t. I,
p. 468 et 469.
[11] Voyez Ezra, 1, 1 ; 5,
15 ; 6, 3 ; II Chroniques, 36, 22.
[12] Comparez deux passages du
prophète Zacharie (1, 12 ; 7, 5), qui, à deux époques différentes, dans
la deuxième et la quatrième année du règne de Darius, fils d'Hystaspe, seize et
dix-huit ans après l'édit de Cyrus, parle de la désolation des villes de Juda
et des jeûnes publics qui duraient depuis soixante-dix ans.
[13] Voyez Josèphe, Antiquités, XI, 5, 2.